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  • L'islam : une religion et une idéologie totalisante

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    D'Annie Laurent sur le site de l'Association Clarifier :

    Petite Feuille Verte n°75 : L’islam : Une idéologie religieuse?

    I – DÉFINITION ISLAMIQUE DE LA RELIGION

      Pour désigner la religion, les musulmans utilisent le terme arabe dîn. Or, selon le chercheur d’origine iranienne Mohamed Ali Amir-Moezzi (École pratique des hautes études, Paris), l’équivalence entre les deux mots n’est pas immédiate car « ils appartiennent à des histoires culturelles différentes » et ont eu « des évolutions sémantiques propres ». Dans le Coran, dîn, mentionné à quatre-vingt-douze reprises, revêt trois réalités distinctes qui correspondent à trois périodes spécifiques du déroulement de la « descente » du Livre. Ainsi, dîn a d’abord signifié « jugement » et « rétribution », puis « dette » ou « créance » de l’homme envers Dieu, et enfin la communauté qui se soumet à l’unique et permanente religion (la croyance en l’unicité divine) et aux lois divines (Dictionnaire du Coran, Robert Laffont, 2007, p. 740-741).

     Une religion englobante

       L’universitaire israélien Elie Barnavi en déduit qu’à l’instar du judaïsme, l’islam ne conçoit pas « la religion comme un domaine distinct des autres formes d’activité sociale car tous les deux constituent des systèmes totaux, façonnés dès l’origine par une relation particulière au sacré ». Il en tire ces remarques : « Ici [dans l’islam], pas d’Etat qui précède la “religion” comme dans le christianisme, mais une “religion” qui invente l’Etat pour en faire sa chose, qui se confond avec lui » ; « Ici, pas de partage entre deux “royaumes”, entre Dieu et César, entre la cité de Dieu et celle des hommes. D’emblée, Mahomet est prophète et chef de guerre, fondateur de religion et législateur, dirigeant d’une communauté de croyants (Oumma) qui est en même temps le premier Etat musulman. D’emblée, religion et empire ne font qu’un » (Les religions meurtrières, Flammarion, coll. Champs actuel, 2006, p. 25 et 99).

    Cette confusion des genres justifie la définition proposée par le Père Henri Boulad, jésuite égyptien : « L’islam est un tout ». Depuis le début, « il se veut à la fois religion, Etat et société […]. Dans l’islam se mêlent indissolublement le sacré et le profane, le spirituel et le temporel, le religieux et le civil, le public et le privé ». Et, ajoute-t-il, « le gros problème, c’est que l’islam n’est pas qu’une religion : c’est un système global, globalisant ; total, totalisant, apte à devenir totalitaire » (Christophe Geffroy et Annie Laurent, L’islam, un danger pour l’Europe ?, Ed. La Nef, 2009, p. 78-79). On pourrait parler de consubstantialité entre religion et idéologie.

    « Un communisme avec Dieu »

    Ce système comporte en effet une particularité essentielle. Contrairement aux idéologies athées, l’islam mobilise la vertu de religion (sur ce point, cf. PFV n° 74). Ce qui a inspiré à l’orientaliste Maxime Rodinson, auteur d’une biographie de Mahomet (Ed. du Seuil, 1961) et de La fascination de l’islam (La Découverte, 1989), et lui-même marxiste, cette définition : « L’islam est un communisme avec Dieu ».

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  • Unions civiles de personnes homosexuelles : "rien de nouveau" dans les propos du pape...

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Unions civiles: rien de nouveau ni contre la « Doctrine » dans les propos du pape François

    Non au rejet, oui à la couverture légale

    OCTOBRE 21, 2020

    Un documentaire sorti à Rome ce mercredi 21 octobre 2020 fait grand bruit: le pape François y parle notamment des unions homosexuelles et il affirme qu’il est bon qu’elles aient un cadre juridique. Mais il semble qu’en fait le pape ne dise « rien de nouveau », déclare le p. Antonio Spadaro, ni rien qui soit contre la « Doctrine » catholique.

    Il s’agit du documentaire « Francesco », du cinéaste d’origine russe, Evgeny Afineevsky, 48 ans, et dont c’est aujourd’hui l’anniversaire.

    Le réalisateur a été salué par la critique pour son travail qui a recueilli des témoignages et des images ou des paroles du pape François et de personnalités, comme le pape émérite Benoît XVI, le cardinal Luis Antonio Tagle, Mgr Charles Scicluna, un neveu du pape, José Ignacio Bergoglio, trois membres de Sant’Egidio – Daniela Pompei, Mauro Garofalo, et Alberto Quattrucci -, Soeur Norma Pimentel, avocate des réfugiés du Mexique, Juan Carlos Cruz, Chilien, victime d’abus sexuels et activiste pour les survivants comme lui.

    Le père Antonio Spadaro, jésuite italien proche du pape, directeur de La Civiltà Cattolica, a confié ce mercredi soir au journal télévisé de la télévision catholique Tv2000 que le passage de l’entretien dans lequel le pape parle en espagnol des unions civiles est extrait d’une interview réalisée il y a quelque temps par la journaliste vaticaniste Valentina Alazraki pour la télévision mexicaine. Et qu’il n’y a « rien de nouveau ». En tant qu’archevêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio avait la même position.

    Non au rejet, oui à la couverture légale

    Que dit le pape, en espagnol? Il parle, dans l’interview mexicaine, de « l’intégration familiale des personnes avec orientation homosexuelle ». Et il souligne, dans l’extrait du documentaire: « Les personnes homosexuelles ont le droit d’être dans une famille, ils ont droit à une famille. On ne peut chasser personne de sa famille, ni lui faire une vie impossible pour cela. »

    Le pape ajoute alors sans transition un autre sujet (comme si une question intermédiaire avait sauté dans le format du documentaire, et absente de l’entretien mexicain diffusé ainsi que cette réponse): « Les personnes homosexuelles vivant ensemble ont le doit à une couverture légale. Ce que nous devons faire, c’est une loi de vie commune (« conviviencia ») civile: ils ont le droit d’être couverts légalement. J’ai défendu cela. »

    Ces propos ne peuvent pas être isolés de ce que le pape dit dans son livre entretien avec le journaliste français Dominique Wolton – « Politique et société, rencontres avec Dominique Wolton » (Editions de l’Observatoire, 2017) – qui lui demande clairement: « Que penser du mariage avec des personnes de même sexe? » Le pape répond d’abord sur la terminologie en disant que le mot « mariage » est un mot « historique »: « Depuis toujours dans l’humanité, et non pas seulement dans l’Eglise, c’est un homme et une femme. On en peut pas changer cela comme ça (…). On ne peut pas changer cela. C’est la nature des choses. Elles sont comme ça. »

    Revenant aux unions homosexuelles, le pape ajoute: « Appelons donc cela les « unions civiles ». Ne plaisantons pas avec les vérités. Il est vrai que derrière cela, il y a l’idéologie du genre. Dans les livres aussi les enfants apprennent que l’on peut choisir son sexe. Parce que le genre, être une femme ou être un homme, ce serait un choix et pas un fait de la nature? Cela favorise cette erreur. Mais disons les choses comme elles sont: le mariage, c’est un homme avec une femme. Ca c’est le terme précis. Appelons l’union du même sexe « union civile ». »

    « Rien de nouveau »

    Pour le p. Antonio Spadaro, qui accompagne le pape dans ses voyages, « le réalisateur du film « Francesco » met ensemble une série d’interviews qui ont été faites au pape François au cours du temps, ce qui donne une grande synthèse de son pontificat et de la valeur de ses voyages ».

    Il y a entre autres, ajoute l’expert du pontificat, « des passages tirés d’une interview de Valentina Alazraki, une journaliste mexicaine, et le pape y parle d’un droit à la protection légale des couples homosexuels mais sans entacher la Doctrine. »

    Il signale un autre témoignage recueilli dans le film où « il est dit explicitement que le pape François n’a pas l’intention de changer la Doctrine » et il ajoute: « En même temps le pape François est très ouvert aux exigences réelles de la vie concrète des personnes. »

    Le p. Spadaro conclut : « Donc, il n’y a rien de nouveau. Il s’agit d’une interview donnée déjà il y a un bout de temps et déjà connue de la presse. Mais en même temps on comprend comment à l’intérieur de ce film, on répète l’importance de ce que le pape François confie à des paroles d’écoute et de protection de personnes qui vivent des situations de crise ou de difficulté. Ce qui reste et ce qui frappe c’est la capacité d’écoute que le pape manifeste. »

    ...mais ce n'est pas l'avis de Mgr Vigano : Mgr Carlo Maria Viganò réagit aux propos du pape François favorables aux unions civiles pour les homosexuels

  • Libérer l'économie des idéologies

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    Nous publions le texte intégral de la Lectio magistralis prononcée par l'archevêque Giampaolo Crepaldi à l'occasion de la troisième journée de la doctrine sociale de l'Église, qui s'est tenue le 17 octobre 2020 à Lonigo (VI). (source : Nuova Bussola Quotidiana)

    Libérer l'économie des idéologies

    Monseigneur Giampaolo Crepaldi

    1. Le titre de mon discours fait le lien entre la doctrine sociale de l'Église et les idéologies dans le domaine économique. Je pense qu'il est utile de noter d'emblée que la doctrine sociale de l'Église s'oppose, par sa nature même, à l'idéologie parce qu'elle est réaliste alors que l'idéologie est toujours une dissimulation instrumentale de la réalité. Karl Marx l'a également définie ainsi, mais dans un système de pensée qui était à son tour idéologique. Penser en fait - comme il l'a fait - que la vérité se fait par la praxis est une pure idéologie. Cette observation nous dit quelque chose d'important : il ne suffit pas de dénoncer et de critiquer les idéologies, il faut aussi le faire de manière non idéologique. Les idéologies s'accusent souvent les unes les autres d'être idéologiques, mais en restant toujours dans le jeu de l'idéologie. La Doctrine sociale de l'Église, au contraire, le fait de l'extérieur, sans participer au jeu de l'idéologie. C'est ce que nous a dit 'Caritas in veritate' de Benoît XVI, en nous rappelant que la vérité est un don de soi sans être notre production. L'idéologie est notre production avec laquelle nous voulons couvrir la réalité et la vérité, considérée comme une grande idéologie. La doctrine sociale de l'Église est au contraire réaliste, elle pense que la vérité n'est pas idéologique, au contraire elle nous libère des idéologies précisément parce qu'elle est reçue et non produite par nous. La vérité nous rend libres. L'idéologie est toujours un artifice, la doctrine sociale de l'Église ne l'est jamais. Au contraire, elle éduque l'intelligence et le cœur des gens à la réalité, au raisonnement juste, à une foi consciente et raisonnable, au développement véritable, à la confiance dans les ressources humaines et dans l'homme en tant que ressource. L'idéologie est pessimiste parce qu'elle ne voit la réalité qu'en la falsifiant, alors que la doctrine sociale de l'Église est optimiste parce qu'elle refuse de couvrir la réalité d'une couverture favorable aux intérêts partisans. La doctrine sociale est "de l'Église" et l'Église est la Fiancée du Logos, de la Sagesse et de la Vérité. Les idéologies sont des masques, la Doctrine sociale regarde le visage du Christ dans lequel le Père s'est révélé et qui révèle aussi le visage de l'homme.

    2. Je voudrais donner un exemple immédiat tiré de l'actualité pour nous aider à mieux comprendre ce contraste entre l'idéologie et la doctrine sociale de l'Église. Il ne fait aucun doute que l'actuelle pandémie Covid/19 a eu et aura des répercussions importantes sur l'économie. Je crois que, dans le marasme des informations qui nous parviennent à cet égard, deux éléments peuvent être considérés comme certains. Le premier est que l'impact sur l'économie réelle des entreprises et des ménages sera très lourd.
    À l'heure actuelle, les effets sont freinés par des mesures artificielles, mais cela ne peut pas durer longtemps. La seconde est qu'il existe de nombreux centres de pouvoir politique et financier qui entendent utiliser la pandémie pour réorganiser l'économie mondiale d'une manière qui ne peut nous laisser en paix.

    L'économie est donc actuellement en proie aux idéologies et la pandémie elle-même est gérée de manière idéologique. Nous nous rendons tous compte que les données ne nous parviennent pas dans la bonne version, ou que la science et les scientifiques sont gérés selon des critères non scientifiques.
    Des intellectuels laïcs, comme Giorgio Agamben, par exemple, le soulignent. Une couverture idéologique a maintenant été mise sur la réalité de l'économie, également avec la collaboration des économistes.

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  • Le peu de foi des chrétiens allemands

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    D'Hubert Gindert sur KathNet :

    "Une radiographie de la société et de l'Eglise à laquelle nous ne pouvons nous résigner"

    21 octobre 2020

    "En Allemagne, 100 000 enfants à naître sont éliminés chaque année. Ce fait n'inquiète que 16% des Allemands - et seulement 16% des catholiques".

    Fulda (kath.net/Blog Forum Deutscher Katholiken) Lors de la conférence d'automne des évêques allemands 2020 à Fulda, le nonce pontifical, l'archevêque Eterovic, a expliqué en quelques chiffres où se situe la tâche de l'Église catholique en Allemagne. "Selon les statistiques, sur les 54 % de la population allemande qui sont chrétiens, seuls 61 % des catholiques et 58 % des chrétiens protestants croient en la résurrection de Jésus-Christ ; en outre, seuls 57 % des chrétiens protestants et 63 % des catholiques croient que Jésus-Christ est aussi le Fils de Dieu".

    Si certains de ceux qui croient en la mort et la résurrection de Jésus-Christ sont chrétiens, alors il y a encore environ 32 % de chrétiens en Allemagne. L'archevêque Eterovic ajoute : "31% des Allemands croient en un destin, 24% en l'astrologie et 15% en une renaissance".

    Cela rend inévitable la tâche réelle d'un processus de réforme tel que la "Voie synodale" : la nouvelle évangélisation, c'est-à-dire l'accomplissement du mandat missionnaire de Jésus.

    Les enquêtes représentatives de l'institut de recherche d'opinion "INSA Consuläre", basé à Erfurt, qui sont menées pour le compte de la presse quotidienne, contribuent à la "radiographie" de l'Église catholique. Les données énumérées ci-dessous s'y réfèrent.

    (...) La déclaration sur laquelle les catholiques interrogés ont été invités à se prononcer était la suivante : "Le dialogue catholique sur la réforme de la voie synodale m'intéresse" : seuls 19 % ont manifesté de l'intérêt. Plus de la moitié (53 %) ne sont pas intéressés. 28 % ne peuvent pas estimer la question, bien que les médias en aient fait état à plusieurs reprises. Ils ne sont probablement pas intéressés non plus. Cela signifie qu'environ 80% sont plutôt désintéressés.

    Ces quelque 80 % reflètent également l'intérêt de l'ensemble des Allemands, car dans cette enquête représentative, les Allemands ont tous été interrogés. Par rapport aux Allemands, près des deux tiers (63%) n'ont pas exprimé d'intérêt, seuls 11% étaient intéressés par le dialogue synodal. 17 % "ne savent pas ce qu'ils en pensent". Ainsi, environ quatre cinquièmes des Allemands et aussi des catholiques ne manifestent pas d'intérêt à l'égard d'une réforme de l'Église catholique. Ils expriment ainsi également que l'Eglise a peu d'importance pour eux personnellement et aussi pour la société dans laquelle ils vivent.

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  • « L’islamisme, c’est l’islam poussé jusqu’au bout » (Rémi Brague)

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    De Charles-Henri d'Andigné sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Rémi Brague : « L’islamisme, c’est l’islam poussé jusqu’au bout »

    16/10/2019

    Le Coran encourage-t-il la violence ? L'islam est-il compatible avec la démocratie ? La fatwa lancée contre Samuel Paty, ce professeur de Conflans-Sainte-Honorine égorgé le 16 octobre, interroge sur les liens entre religion musulmane et violence. Sans tomber dans l'amalgame, le philosophe Rémi Brague pointe les contradictions du Coran et des sourates. Entretien.

    Quelle est la différence entre islam et islamisme ?

    La différence entre islam et islamisme est réelle, mais ma conviction est qu’elle est de degré et non de nature. L’islamisme, c’est l’islam poussé jusqu’au bout. L’islam dont on tire les dernières conséquences. C’est tout de même une drôle de religion qu’une religion telle que ses convertis peuvent être poussés à tuer leur prochain. Quand on se convertit au bouddhisme, on peut se faire végétarien ; quand on se convertit au christianisme, on essaie d’aimer son prochain comme soi-même, ce qui n’est pas de la tarte... Certains convertis à l’islam comprennent qu’il faut tuer son prochain d’une manière précise, en l’égorgeant.

    Est-ce à dire que tous les musulmans sont des terroristes en puissance !?

    Je ne dis évidemment pas que tous les musulmans sont violents, ni non plus qu’il n’y a dans l’islam que de la violence. Mais je dis qu’il y a dans les sources islamiques tout ce qu’il faut pour justifier l’usage de la violence. On va le chercher ou on ne va pas le chercher. Regardez les autorités musulmanes de fait, comme la mosquée Al-Azhar : elles ont été très gênées par l’État islamique, qui ne faisait que ce que raconte la biographie du Prophète. Marier des guerriers avec des gamines de 9 ans, c’est ce que le prophète a fait avec Aïcha. Quand l’État islamique a brûlé vif un pilote jordanien, ils l’ont justifié ainsi : c’est le Talion, il a jeté des bombes. Leurs arguments sont solides !

    Il y a dans les sources islamiques tout ce qu’il faut pour justifier l’usage de la violence.

    La violence islamique, dit Jean Duchesne, est le fruit de la rencontre entre l’islam et l’Occident. Qu’en pensez-vous ?

    Il y a beaucoup de vrai dans cette idée. D’autant que cette rencontre s’est inversée. Au XIXe siècle, c’était l’Occident qui entrait dans les sociétés musulmanes, via la colonisation. Aujourd’hui, les musulmans font ce que la charia interdit en principe, à savoir s’installer volontairement dans un pays de mécréants. L’islam s’en trouve exacerbé. Les musulmans se retrouvent dans le « monde de la guerre », c’est-à-dire non pacifié, non soumis à l’islam. Dans le monde de la guerre, il n’est pas absurde de se conduire en guerrier.

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  • Désarçonnés par le pape argentin ?

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    Une tribune de l'abbé Pierre Amar sur aleteia.org :

    Catholiques sous le pape François

    20/10/20

    Un pape vous plaît, un autre vous bouscule : et pourquoi pas ? Voici quelques conseils pour accueillir avec méthode et bienveillance l’enseignement des papes, quels que soient leur style, leur pédagogie ou leurs priorités.

    Les papes se succèdent et ne se ressemblent pas. C’est vrai de toute l’histoire de l’Église mais peut-être encore plus pour ceux qui ont connu la trilogie Jean-Paul II, Benoît XVI et François, trois hommes flamboyants aux tempéraments bien différents. Chaque pape a sa grâce, mais nombreux (et discrets) sont ceux qui se sentent désarçonnés par le pape argentin. Cette réflexion est pour eux, et plus particulièrement pour ceux qui en sont arrivés à parler du pape François en confession.

    Bienveillance et méthode

    Déjà, reconnaissons que les papes du XXesiècle ont été des figures particulièrement imposantes et uniques. Sous le pontificat de saint Jean Paul II, nombreux sont ceux qui ont accueilli avec bienveillance tout ce qui venait de Rome. Mais il fallait de la méthode. D’abord, en distinguant les textes et les décisions romaines selon leur degré d’autorité : une déclaration improvisée dans l’avion n’est pas une encyclique, une homélie sur la place Saint-Pierre n’est pas un livre d’entretiens. Les ouvrages du théologien suisse (et cardinal) Charles Journet sur l’Église sont une aide précieuse pour cet exercice



    Lire aussi :
    Saint Jean Paul II : pourquoi nous lui disons merci !

    Avec Jean Paul II, surtout, la « production » a été abondante : 14 encycliques, 15 exhortations apostoliques, 12 constitutions, 28 motu proprio, 42 lettres apostoliques, 26 « lettres aux prêtres », sans compter des milliers d’homélies… Pour recevoir ces enseignements pontificaux, les diverses sensibilités ecclésiales utilisaient chacune leur grille de lecture, quelque fois divergente. Au-delà de cette apparente cacophonie, reconnaissons que le charisme prophétique du pape polonais posait des gestes qui s’éclairaient bien des années après. Avec le recul, c’est finalement Benoît XVI — son plus proche collaborateur — qui nous donnera la juste interprétation de ce magistère dans ce qu’il appellera « l’herméneutique de la continuité ». Sous Benoît XVI, le magistère fut d’ailleurs bien plus sobre. Sa devise était « Coopérateurs de la vérité » : tout un programme. Ce fin théologien et gardien du dogme était un habitué des formules ciselées et précises, même lorsqu’il décidait d’écrire sa trilogie plus personnelle Jésus de Nazareth sous son propre nom. Il était surtout un authentique ami de la nuance qui n’est jamais une ennemie de la vérité, bien au contraire.

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  • La conversion fulgurante du plus grand marchand d'art de France

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    D'Agnès Pinard-Legry sur aleteia.org :

    La conversion fulgurante d’Hervé Odermatt, le plus grand marchand d’art de France

    20/10/20

    Connu comme l’un des plus grands marchands d’art de France, Hervé Odermatt, aujourd’hui âgé de 94 ans, a eu une vie digne des meilleurs romans d’aventure. Mais c’est certainement sa conversion qui demeure l’un des épisodes les plus fondateurs et mystérieux de son histoire.

    Certaines vies semblent directement sorties de romans d’aventure dont on dévore les pages, le soir, et qu’il est impossible de reposer sans l’avoir terminé. Celle d’Hervé Odermatt en fait incontestablement partie. Aujourd’hui âgé de 94 ans, il a été l’un des plus grands marchands d’art de France. Mais ce serait bien dommage de le cantonner à sa profession. Tout au long de sa vie, qu’il raconte dans un livre autobiographique, Le Chinois (Mame), la petite histoire n’a cessé de s’entremêler à la grande. Né en 1926 d’une jeune fille de bonne famille alsacienne et d’un étudiant chinois, père qui a disparu lorsqu’il était âgé de 5 ans sans jamais l’avoir reconnu, Hervé Odermatt a connu une enfance néanmoins aimante, élevé au sein d’une famille de paysans de la Loire.

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    Le Chinois : itinéraire d’un enfant placé jusqu’au cœur du gotha mondial, par Hervé Odermatt, Mame, septembre 2020, 17 euros.

  • USA : une élection sous tension

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    Trump-472x330.jpgL’élection présidentielle américaine est toujours un moment de très fortes tensions où tous les coups, y compris les plus bas, sont permis. L’élection de 2020 (prévue le 3 novembre) n’échappe pas à la règle. Lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

    " Le décès de Ruth Bader Ginsburg, doyenne des juges de la Cour suprême des États-Unis, est venu renforcer l’ambiance délétère dans laquelle se déroule la campagne des présidentielles américaines. Elle oppose le président sortant, le clivant Donald Trump, avec un camp républicain qui n’est pas entièrement uni derrière lui, et Joe Biden, vice-président de 2009 à 2017, candidat démocrate par défaut, issu de primaires perturbées par le Covid-19. Depuis la France, il est très difficile de se faire une opinion sur la vie politique américaine. Dans leur immense majorité, les lieux de pouvoir politique, culturel et médiatique français sont fortement opposés aux candidats conservateurs, que l’on pense à la haine contre la famille Bush. Écouter ou lire les médias français donne une vision biaisée des États-Unis.

    La haine atteint à son comble à l’encontre d’un Trump dont la personnalité, il est vrai originale et clivante, n’aide guère. Chacun peut apprécier ou non sa manière de gouverner, se reconnaître ou non dans les idées du parti républicain, ce n’est pas la question. Elle est dans la représentation que les médias français donnent des États-Unis : d’un côté, le « bien », démocrate, qui défend justement la même vision du monde que la majorité des médias français ; de l’autre, le « mal », républicain. En ce domaine, Trump est un excellent client.

    Le parti démocrate est aussi clivant

    Dès son élection, Trump a été contesté, accusé d’avoir truqué les élections. Une fois celles de mi-mandat passées, la remontée en force des démocrates a même conduit à une procédure d’impeachment visant à le déstabiliser ou le destituer. Tout est tombé à l’eau. Trump semblait même, une fois les primaires démocrates démarrées, en position d’être réélu, du fait d’un bilan économique globalement jugé positif aux États-Unis, ce qui peut être discuté, et largement passé sous silence en France. Sa réélection était d’autant plus possible que le camp démocrate était divisé, une division reflétant l’état d’un parti soumis à de très forts clivages internes entre socio-libéraux à l’ancienne, les successeurs des Clinton en somme, et courants beaucoup plus à gauche incarnés par Bernie Sanders ou l’étoile montante Alexandria Ocasio-Cortez (AOC). Cela amenait la presse américaine à s’interroger sur l’advenue d’un mouvement socialiste aux États-Unis. Être « socialiste » était même une mode dans la jeunesse démocrate de la côte Est fin 2019.

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  • Italie : quand sonne l'heure de la doctrine sociale de l'Eglise

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    È nato il popolo della Dottrina sociale della Chiesa. La Terza Giornata  della DSC a Lonigo : News dell'Osservatorio

    Un peuple se réapproprie la Doctrine sociale

    20-10-2020

    La troisième journée nationale de la doctrine sociale de l'Église, qui s'est tenue samedi dernier à Lonigo (VI), était bien plus qu'une conférence : c'était un peuple qui se réapproprie un enseignement social que l'Église a aujourd'hui abandonné pour suivre des idéologies mondaines. C'était le début d'un voyage pour reconstruire une présence dans la société qui place le Christ Créateur et Rédempteur au centre.

    Dans un grand couvent franciscain d'une petite ville de Vénétie, le samedi 17 octobre, un événement très significatif s'est produit. La 3e Journée nationale de la doctrine sociale de l'Église s'est tenue à Lonigo (Vicence). Une conférence habituelle ! dira-t-on ... Et au lieu de cela, ce n'était pas la conférence habituelle mais quelque chose de mieux et de plus. Il y avait là un peuple catholique qui n'avait pas l'intention de renoncer à la doctrine sociale de l'Église telle que l'Église l'a toujours enseignée, qui, à partir de la base, s'organise et se connecte pour s'aider à garder la foi en cet héritage, sérieusement préoccupé par la façon dont l'Église elle-même le néglige, voire l'abandonne.

    L'appel de l'Observatoire Van Thuân et de la Nuova Bussola Quotidiana a été entendu non seulement par des individus mais surtout par de nombreuses associations et centres culturels catholiques déjà réunis au sein de la Coordination Nationale Justitia et Pax pour la Doctrine Sociale de l'Eglise. Les orateurs du matin - Monseigneur Crepaldi, Gotti Tedeschi, Milan, Severance, Cascioli - ont mis en évidence les idéologies qui occupent aujourd'hui non seulement le monde mais aussi l'Eglise. Il y a une opposition frontale entre elles et la doctrine sociale, de sorte que si on laisse leur développement se poursuivre, c'est à cause du manque d'utilisation de la doctrine sociale de l'Église.

    Le monde ecclésial parle d'écologie, de pauvreté, de décroissance, de nature, de durabilité, de mondanité, d'intégration, de fraternité, tout comme le monde en parle plutôt que selon les catégories de sa propre Doctrine sociale. Les diocèses et les paroisses croient aux mensonges sur le réchauffement climatique, dénoncent le gaspillage de l'eau mais ne disent pas un mot contre l'extermination de l'avortement. Ils pensent que "rendre à César ce qui est à César" consiste à obéir aux décrets gouvernementaux anti-covid, et ils oublient qu'à cet égard aussi, nous devons "rendre à Dieu ce qui est à Dieu".

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  • Déchainement anticatholique au Chili

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    D'infoCatolica :

    PINERA IMPUISSANT FACE À LA VIOLENCE DE L'EXTRÊME GAUCHE

    Les radicaux brûlent deux sanctuaires à Santiago du Chili

    Au moins deux églises du centre de Santiago du Chili ont été incendiées dimanche après une manifestation massive qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes pour commémorer le premier anniversaire d'une vague de protestations, la plus grave depuis la fin du régime de Pinochet.

    19/10/20 8:34

    (Efe) Le premier sanctuaire à être incendié fut l'église San Francisco de Borja, régulièrement utilisée par la police des carabiniers pour des cérémonies institutionnelles, et quelques heures plus tard, ce fut l'église de l'Assomption, l'une des plus anciennes de la capitale, vieille de plus d'un siècle et demi.

    Les deux temples sont situés autour de la Plaza Italia, l'épicentre de la soi-disant "explosion sociale" et qui, ce dimanche, a été le théâtre de l'une des concentrations les plus massives jusqu'à présent cette année. "L'incendie et la destruction de la paroisse de La Asunción, ainsi que l'attaque de l'église de San Francisco de Borja, deux bâtiments du patrimoine, sont une source d'indignation et de tristesse", a déclaré ce dimanche la ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine du Chili, Consuelo Valdés, sur son compte Twitter.

    L'église de San Francisco de Borja fut également pillée et certaines de ses images religieuses furent brûlées dans la rue, tandis que l'église de La Asunción vit sa flèche s'écrouler sur le sol consumée par les flammes. Dans les environs de la rotonde, baptisée par les manifestants "Plaza Dignidad", plusieurs magasins ont également été pillés, dont un supermarché d'une chaîne internationale, et des attaques ont également été signalées dans certains commissariats de la périphérie de la capitale, comme celui de Puente Alto.

    Piñera, enfermé dans son palais

    Des barricades ont également commencé à être érigées en certains points autour de la place et dans d'autres quartiers de la capitale, tandis que dans des villes comme Antofagasta (nord), il y a eu également quelques incidents violents et des confrontations avec la police. Le président chilien Sebastián Piñera, qui a passé toute la journée dans sa résidence, s'est rendu dans l'après-midi au Palacio de La Moneda - le siège du gouvernement - pour suivre les incidents, qui ont jeté une ombre sur une journée qui s'était déroulée pendant des heures dans une atmosphère très festive et familière.

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  • Le leadership vertueux : un idéal de vie, très concret et très enthousiasmant

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    De Véronique Depreter sur didoc.be :

    Le Leadership Vertueux

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    Le leadership vertueux - Le Laurier

    « Il faut casser la pierre pour y trouver le diamant caché à l’intérieur ». Cette phrase, prononcée par Edouard Michelin (1859-1940), résume ce qu’est le Leadership Vertueux.

    Le livre « Le Leadership Vertueux » écrit par Alexandre Dianine-Havard est le résultat de nombreux séminaires animés par son auteur sur le sujet. Alexandre Havard a été amené à donner ces formations pour répondre aux questions de ses étudiants à propos de grands hommes, c’est-à-dire d’hommes ayant réalisé de grandes choses, d’hommes ayant rêvé de grands rêves et les ayant concrétisés, en l’occurrence les pères fondateurs de l’Union Européenne.

    Le Leadership Vertueux n’est pourtant pas réservé à une élite intellectuelle ou économique : il est à la portée de tout le monde, professionnels, parents, étudiants…, quels que soient la culture, l’option philosophique, l’âge, la profession. Il n’est pas non plus une technique de plus sur le marché : l’essence du Leadership Vertueux n’est pas l’ambition, l’habileté ou le charisme, mais le caractère. Il s’agit vraiment d’un idéal de vie, très concret et très enthousiasmant et ce livre nous donne une méthode pour se lancer.

    Ce qui fait le leader, c’est son caractère, lequel se construit en développant une série de vertus. Une vertu est une force, une énergie d’ordre spirituel (dans le sens de non-biologique) que l’on acquiert en répétant des actes de ladite vertu, de façon à ce qu’elle devienne une habitude stable.

    Alexandre Havard aborde dans son ouvrage les quatre vertus de base déjà repérées par Aristote comme étant fondamentales.

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  • Le parcours d’Olave Baden-Powell ou l’aventure scoute au féminin

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    bol.com | Olave Baden-Powell (ebook), Philippe Maxence | 9791033610120 |  Boeken

    De Malo Tresca sur le site du journal La Croix :

    « Olave Baden-Powell », une vie au service du guidisme mondial racontée par Philippe Maxence

    Critique 

    Journaliste et écrivain, Philippe Maxence publie une première biographie en français de l’épouse du fondateur du scoutisme. Il brosse le portrait d’une femme forte, qui s’est engagée avec ténacité contre les conformismes de son époque.

    Olave Baden-Powell, L’aventure scoute au féminin

    de Philippe Maxence,

    Ed. Artège, 320 p. 20,90 €

    Dans la conscience collective, elle demeure toujours largement cantonnée à l’ombre de son mari, l’iconique fondateur du scoutisme mondial. Aucune biographie d’elle n’existait d’ailleurs encore en français… Un « affront » désormais réparé. Dans son dernier livre, le journaliste Philippe Maxence a en effet choisi de braquer les projecteurs sur l’atypique et trépidant parcours d’Olave Baden-Powell (1889-1977), qui joua aux côtés de son époux un rôle clé dans l’essor du scoutisme féminin. Sans toutefois en avoir été la fondatrice, ni même l’inspiratrice.

    Cadette d’une famille aisée de trois enfants, la jeune Olave St Clair Soames a la petite vingtaine quand elle rencontre, lors d’une croisière à bord de l’Arcadian en 1912le célèbre général britannique en retraite Lord Robert Baden-Powell. Le mouvement de jeunesse qu’il a fondé, quelques années plus tôt, jouit déjà d’une certaine notoriété. En dépit de leur trentaine d’années d’écart, des affinités se nouent entre les deux, et ne tardent pas à se muer en amour caché. En octobre de la même année, ils se marient, faisant fi de réticences familiales.

    Grande dévotion

    Peu conformiste - elle était notamment excédée par les us et coutumes du modèle de la femme victorienne, contrairement à sa mère qui s’en faisait le chantre -, spontanée et très sportive, Olave a rapidement su se faire apprécier au sein du mouvement. Dépassant sa timidité d’adolescente, elle s’est éperdument dévouée à la cause du guidisme naissant pour conduire son développement en Angleterre, puis dans le monde entier - en France, en Afrique, sur le continent nord-américain… -, au cœur d’un siècle profondément tourmenté par les guerres.

    Son investissement aura toutefois eu quelques répercussions moins heureuses, notamment sur sa vie de famille. Dans un univers fantaisiste largement inspiré par Peter Pan, les trois enfants du couple Baden-Powell ont en effet reçu une éducation très libre, bien qu’entachée par certaines souffrances liées aux absences parentales récurrentes.

    En janvier 1941, la mort de Lord Robert a aussi plongé Olave dans des pensées suicidaires. Alors portée par son combat pour le scoutisme, la fidèle anglicane poursuivra pendant ses 35 dernières années l’œuvre de son époux décédé. Bien documenté, cet ouvrage retrace avec finesse la vie de cette personnalité engagée, sans prétendre explorer les recoins de son âme.