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  • L'objectif "pastoral" de Vatican II est la source de malentendus

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Vatican II, l'objectif "pastoral" est la source de malentendus.

    11-10-2022

    Soixante ans après son inauguration, on se demande encore si l'évaluation de Vatican II doit porter uniquement sur son application ou également sur ses documents. Il y a un facteur, spécifique au Concile, qui s'est prêté à des déformations de son application : son objectif " pastoral ", qui a influencé la présentation de la doctrine.

    Le Concile Vatican II inauguré par Jean XXIII le 11 octobre 1962, il y a soixante ans, ne cesse d'interroger l'Eglise, malgré les tentatives soit de le célébrer comme un acquis incontesté, voire un dogme, soit de le considérer comme dépassé parce que nous serions dans la phase d'un post-concile définitif. Il est assez difficile de se débarrasser du Concile en tant que problème.

    La principale question qui reste ouverte est de savoir si son évaluation doit porter uniquement sur l'application du Concile ou sur le Concile lui-même. Est-ce que ce sont seulement les applications (souvent) aventureuses du Concile, sans rapport avec les textes approuvés par les Pères, qui ont posé problème et provoqué la discussion, ou bien y a-t-il quelque chose qui se prête au malentendu, même dans les textes ? Y a-t-il eu quelque chose au Concile qui a ensuite échappé à tout contrôle, quelque chose qui a ensuite échappé à tout contrôle parce qu'il a été formulé au Concile de manière à permettre qu'il échappe à tout contrôle ?

    On peut donner des exemples à l'infini des applications erronées du Concile, des progrès réalisés en faisant appel à son "esprit" et non à sa "lettre". Ces soixante années, y compris nos jours, en sont pleines. Cependant, de nombreux éléments étayent également le fait qu'il y avait des problèmes mal définis au sein du Concile lui-même. Sinon, on ne s'expliquerait pas pourquoi de nombreuses applications déformées de tel ou tel passage des documents du Concile ont pu faire levier sur tel ou tel autre. Par exemple, la synodalité qui s'impose aujourd'hui avec la phase synodale actuelle se fonde sur la notion de " signes des temps ", une des expressions les plus ambiguës de Vatican II et qui se prête à toutes les instrumentalisations : aujourd'hui, dans l'Église, on dit que même l'émergence des droits des couples homosexuels serait un signe des temps, c'est-à-dire un souffle de l'Esprit.

    Le Concile en tant que problème ne peut donc pas être relégué à ses lacunes, mais est également lié à des facteurs qui lui sont propres. La question se pose maintenant : quel était le principal de ces facteurs propres ? Quel élément produit des obstacles à la pleine compréhension du Concile, et continue de le faire même après soixante ans ? À mon avis, c'est son caractère essentiellement "pastoral". Vatican II a été convoqué pour des besoins pastoraux, mais c'est précisément cette caractéristique qui a semé la confusion, de sorte qu'aujourd'hui encore, elle reste à décrypter.

    Il était, et il est toujours, très difficile de penser que l'objectif pastoral de re-présenter le message chrétien à l'homme contemporain - l'objectif même du Concile - n'impliquait pas également une remise en question de la doctrine. Une certaine naïveté dans ce domaine est perceptible dans le discours d'ouverture de Jean XXIII, mais plus maintenant. En fait, le Concile était pleinement doctrinal, approuvant même des Constitutions "dogmatiques". En même temps, cependant, son but n'était pas principalement doctrinal, puisqu'il était principalement pastoral, de sorte que ce dernier but (pastoral) a affecté la repensée et l'exposition de l'autre élément (doctrinal). D'où tous les problèmes qui se sont posés.

    Entre-temps, pour des raisons pastorales, certains éléments de la doctrine ont été soit passés sous silence, soit formulés de manière à ne pas déplaire. Le communisme n'a pas été condamné pour ces raisons ; le rapport entre l'Écriture et la Tradition a été pensé en tenant compte des exigences des relations œcuméniques avec les protestants ; même la discussion en assemblée sur la place à accorder à Marie Très Sainte a été affectée par ces préoccupations ; l'acceptation du personnalisme est due à l'idée que la mentalité contemporaine valorise fortement la subjectivité.

    Puis, pour des raisons pastorales, on a choisi un langage non pas définitionnel mais narratif, nécessairement plus nuancé et à interpréter. Le problème de la langue du Concile est important. Dans les textes, il y a de nombreuses expressions, comme l'incipit de Gaudium es spes, qui sont continuellement citées, mais qui ont très peu de précision doctrinale et une faible cohérence théologique. Gaudium et spes est appelée (de manière problématique) une " constitution " pastorale, mais quelle valeur théologique et magistérielle a la photographie du monde contemporain qu'elle propose dans sa première partie en langage sociologique et existentiel ? De nombreuses expressions doivent être reliées à d'autres pour obtenir une image complète du problème présenté, mais c'est une tâche complexe et difficile pour les non-initiés. Pensez, à cet égard, à la définition du bien commun dans Gaudium et spes, ou à la célèbre phrase selon laquelle l'homme est la "seule créature que Dieu a voulue pour elle-même". Cela peut être interprété à la fois dans un sens anthropocentrique et théocentrique.

    Pour des raisons pastorales, les problèmes ont donc été présentés de manière nouvelle, sans toutefois les résoudre de manière adéquate du point de vue de la certitude magistérielle. On pense à la doctrine de la liberté religieuse dans Dignitatis humanae. Cet enseignement ne ferme pas la boucle et fait encore l'objet de débats aujourd'hui. Si elle l'avait fermée, il n'y aurait pas eu besoin de publier Dominus Iesus et, inversement, François n'aurait pas signé la déclaration d'Abu Dhabi.

    Plus généralement : dans les textes conciliaires, il est difficile de distinguer ce qui est doctrinal et ce qui est pastoral, ce qui a ensuite permis à une nouvelle vision de la pastorale de s'imposer dans la théologie, une pastorale qui coproduit la doctrine avec la Révélation. Et cela ouvre la porte à tant d'aspects inacceptables de la théologie contemporaine. La théologie du Concile était encore une théologie de la pastorale, mais on a ensuite développé une théologie pastorale, dans laquelle s'inscrit aujourd'hui la nouvelle version pastoraliste de la synodalité.

    Le concile Vatican II engagera également l'Église dans les soixante prochaines années.

  • Un saint qui a fait notre malheur : Jean XXIII, le pape du concile

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    Du Frère Pierre de la Transfiguration sur crc-resurrection.org :

    LE BIENHEUREUX QUI A FAIT NOTRE MALHEUR Jean XXIII, le pape du Concile

    Jean XXIII

    Le 3 juin 1963, à 19 heures 45, tandis que le cardinal Traglia, provicaire de Rome, venait de chanter l’Ite missa est de la messe qu’il disait pour le Souverain Pontife mourant, le “ bon pape Jean ” s’éteignit doucement, âgé de 81 ans. Sur la place Saint-Pierre, la foule pleurait ce pontife dont la bonhomie avait conquis les cœurs. Le monde entier, y compris Moscou, lui rendit hommage. Et sa réputation de sainteté, entretenue par les partisans du concile Vatican II qu’il avait convoqué, aboutit à sa béatification par Jean-Paul II, le 3 septembre 2000.

    Une de ses dernières paroles rend bien toute l’ambivalence de ce pape qui porte la responsabilité d’avoir ouvert l’Église au monde. Après avoir reçu en toute conscience l’extrême-onction, il montra le crucifix à la tête de son lit, et dit à son entourage : « Le secret de mon ministère est dans le Crucifix que j’ai toujours voulu avoir devant mon lit. Je peux ainsi le voir dès mon réveil et avant de m’endormir. Il est là, je peux lui parler pendant les longues heures du soir. Regardez-le, voyez comme je le vois. Ces bras ouverts ont été le programme de mon pontificat : ils disent que le Christ est mort pour tous, pour nous. Nul n’est exclu de son amour, de son pardon. »

    Quelques instants plus tard, il dit encore : « J’ai eu la grâce d’être appelé par Dieu comme un enfant, je n’ai jamais pensé à rien d’autre, je n’ai jamais eu d’autres ambitions. (…) Pour ma part, je n’ai pas conscience d’avoir offensé qui que ce soit, mais si je l’ai fait, j’en demande pardon. (…) En cette dernière heure, je me sens calme et sûr que le Seigneur, dans sa miséricorde, ne me rejettera pas. Quelque indigne que je sois, j’ai voulu le servir et j’ai fait mon possible pour rendre hommage à la vérité, la justice, la charité et pour garder le cor mitis et humilis [le cœur doux et humble] de l’Évangile ».

    Jean XXIII se voulait donc un apôtre de l’amour inconditionnel que le Christ porte aux hommes, mais les saints canonisés avant ces dernières années, pensaient-ils que l’amour du Christ était inconditionnel ? Pour prendre la mesure de ce qui les sépare du 261e successeur de Pierre, il suffit de raconter sa vie, en suivant son biographe le plus informé, Peter Hebbletwhaite, un universitaire anglais, jésuite défroqué, spécialiste de l’histoire de l’Église contemporaine.

    JEUNESSE CLÉRICALE EN SERRE LIBÉRALE

    Comme saint Pie X et ainsi que l’écrit son biographe, Angelo Roncalli « est né pauvre », mais ce sera bien le seul point commun avec son saint prédécesseur car il n’a pas « vécu pauvre » ni « n’est mort pauvre ». La “ bonhomie ” avec laquelle il appréciait les trésors des églises où il célébrait, pour se les faire offrir, était célèbre et redoutée des sacristains. Il vit le jour le 25 novembre 1881 dans un petit village près de Bergame en Lombardie, quatrième des douze enfants d’une famille de métayers, profondément chrétienne.

    Angelo se montre un enfant pieux, imperméable à la propagande de l’école laïque où il est contraint d’aller. Cela lui vaut de faire sa première communion exceptionnellement dès l’âge de 8 ans. C’est d’ailleurs son curé qui discerne son intelligence et convainc ses parents de lui faire continuer ses études ; ce qu’il fera avec courage dans de dures conditions, tout au moins les premières années.

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  • Le discours du pape aux jeunes catholiques belges reçus en audience le 10 octobre 2022

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    Le Pape François a reçu en audience près de 300 jeunes catholiques Belges en salle Clémentine du Palais apostolique, lundi 10 octobre. Dans le sillage de son exhortation apostolique post-synodale aux jeunes, Christus Vivit, parue en mars 2019, le Souverain pontife a exhorté la jeunesse catholique belge à ne pas craindre la vulnérabilité et à être porteurs de joie et d’Évangile, dans un contexte de sécularisation croissante. (vaticannews.va)

    DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS AUX JEUNES CATHOLIQUES DE BELGIQUE

    source 

    Chers amis,

    je suis très heureux de vous accueillir et de vous rencontrer. Je vous salue avec affection et, à travers vous, j’exprime ma proximité spirituelle aux jeunes engagés dans leurs communautés chrétiennes et leurs paroisses de Belgique.

    J’admire l’audace de votre foi, votre engagement et votre témoignage chrétien dans une société qui, nous le savons, est de plus en plus sécularisée. Comme c’est beau de voir des jeunes de votre âge prêts à se dépenser dans des projets d’évangélisation et à vivre le message évangélique au milieu de vos occupations quotidiennes. Vous êtes non seulement l’avenir de l’Église, non, non pas seulement ça, mais surtout et surtout le présent, car elle a besoin de vous, parce que l’Église est jeune : elle a besoin de votre générosité, de votre joie, de votre volonté de construire un monde différent imprégné de valeurs de fraternité, de paix, de réconciliation et d’ouverture.

    Vous faites l’expérience de la joie, de l’enthousiasme mais parfois aussi de la peur, de difficultés, de blessures, de confrontation à ses limites, de remises en cause. N’aie pas peur des crises, car les crises nous font grandir. Ils te mettent devant diverses situations et tu dois aller de l’avant et résoudre des problèmes. Ne confonds pas crise et conflit : le conflit te ferme, la crise te fait grandir. C’est pourquoi votre relation avec le Christ doit être solide. Il est l’Ami fidèle qui ne déçoit jamais. La rencontre avec Jésus vous permet de porter un regard neuf sur vos situations, de trouver des réponses à vos questions, de vous découvrir capables de prendre des responsabilités, d’avancer dans la vie et de consolider votre foi par un échange réciproque sur vos convictions. Aussi, n’ayez pas peur d’accepter votre vulnérabilité, votre faiblesse, et cela, le faire avec humilité : “ce sont mes limites, mais allons de l’avant”. “Père, je suis un névrosé, ou je suis une névrosée...”. Réjouis-toi d’être névrosée et avance, sans crainte. Vous n’avez pas besoin d’être des super héros mais plutôt de personnes sincères, vraies et libres dont les autres ont besoin.

    Comme ambassadeurs de la jeunesse belge pour les préparatifs des Journées Mondiales de la jeunesse au Portugal en 2023, je vous invite à cultiver la proximité à tous les jeunes, particulièrement à ceux qui vivent dans des situations précaires, aux jeunes migrants et réfugiés, aux jeunes de la rue, sans oublier les autres, surtout ceux qui font l’expérience d’une vie de solitude et de tristesse.

    Je sais que vous avez soif d’une Église vraie et authentique constituée d’hommes et de femmes ayant une foi vivante et contagieuse. Alors posez-vous la question : qu’est-ce que j’apporte personnellement à cette fin, quelle est ma contribution pour une communauté chrétienne joyeuse ? La joie doit toujours être là, parce que, vous savez, les chrétiens avec des visages de funérailles ne vivent pas, ils ne sont pas chrétiens. Si tu es chrétien, tu auras la joie.

    Cher jeune, une chose très importante : laisse-toi éclairer par les conseils et le témoignage des anciens. En effet, « là où les jeunes parlent avec les personnes âgées, il y a un avenir ; si ce dialogue n’existe pas entre les personnes âgées et les jeunes, l’avenir ne s’entrevoit pas clairement » (Audience générale, 17 août 2022). Dialoguer avec les racines, avec les personnes âgées, avec ceux qui nous ont précédés, et nous, aller de l’avant. C’est en grandissant sous le regard bienveillant et attentionné des anciens que nous nous forgeons une personnalité solide pour les luttes quotidiennes et, de plus, ils nous transmettent la foi et leurs convictions religieuses. Chers jeunes, l’une de ses luttes est celle pour la paix. Vous le savez bien, nous vivons des moments difficiles avec notre humanité qui est en grand péril.  Nous sommes en grave péril. Alors vivez-la autour de vous et en vous. Soyez donc des ambassadeurs de la paix pour que notre monde redécouvre la beauté de l’amour, du vivre ensemble, de la fraternité, de la solidarité. Je te rappelle que ta vie « est un engagement concret, à partir de la foi, pour la construction d’une société nouvelle, elle consiste à vivre au milieu du monde et de la société, pour faire grandir la paix, la cohabitation, la justice, les droits humains, la miséricorde, et étendre ainsi le Règne de Dieu dans le monde » (Christus vivit, n. 168).

    Face à tous ces défis, vous pouvez vous décourager, vous sentir incapables, sans armes et impuissants, c’est vrai. N’ayez pas peur ! N’ayez pas peur ! Soyez créatifs, soyez inventifs ! Relevez la tête ! Faites face au défi de la vie ! Chers amis, comblés des grâces du Seigneur et sous l’action de l’Esprit Saint, « n’attendez pas demain pour collaborer à la transformation du monde avec votre énergie, votre audace et votre créativité » (ibid., n. 178).

    Chères filles et chers garçons, je vous en prie : ne vous lassez jamais d’être les porteurs de l’Évangile partout où vous allez. Je sais que vous êtes généreux, je sais que vous êtes pleins d’enthousiasme et prêts à conquérir le monde. Ne vous laissez pas distraire par les choses futiles de la vie, et elles sont nombreuses ! Concentrez-vous sur l’essentiel qui découle de l’amitié profonde avec Jésus-Christ.

    Je vous encourage et vous félicite pour le travail que vous faites dans les communautés chrétiennes et les paroisses. Vous confiant à la sollicitude maternelle de la Vierge Marie, Notre Dame du Rosaire, et à l’intercession des jeunes saints, je vous accompagne tous avec ma bénédiction, ainsi que vos familles et toute la jeunesse belge. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi, j’en ai besoin. Merci !

  • Liège : les Jeunes musiciens du Judd School (Kent, UK) vous invitent à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132 à Liège) le samedi 22 octobre 2022 à 17h00. Entrée libre.

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    Liège

    EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Boulevard d’Avroy, 132 à Liège

    Un concert pour toutes les familles, le samedi 22 octobre 2022 à 17 heures:

    Musique classique et chorale par les jeunes musiciens de la Judd School du Kent (U.K.)

    Oeuvres de Bach, Vaughan, Williams, Poulenc, Strauss

     Entrée libre 

    Plus de renseignements :

    sursumcorda@skynet.be  Tel 04 344 10 89 •

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  • CEDH : feu vert à l’euthanasie

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    De Grégor Puppinck en tribune sur le site de Valeurs Actuelles :

    La CEDH donne son feu vert à l’euthanasie

    Grégor Puppinck, docteur en droit, directeur du Centre européen pour le droit et la Justice (ECLJ), revient sur les conséquences d'un jugement de la Cour européenne des Droits de l'Homme dans une affaire d'euthanasie. L’ECLJ est intervenu dans cette affaire et y est cité de nombreuses fois.

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  • Tout est réuni pour que l’Église catholique connaisse dans les mois et années à venir des divisions spectaculaires

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    De Maximilien Bernard sur Riposte catholique :

    Processus

    9 octobre 2022

    Extrait de la lettre d’information de Jean-Marie Guénois dans Le Figaro, Dieu seul le sait :

  • Bien joué !

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    Bien joué !

    Retraçons le film des évènements.

    Dans un diocèse accueillant à l’égard de la cause homosexuelle, une (innocente ?) exposition intitulée « famille aux mille visages » est proposée du 21 septembre au 13 octobre par le Service diocésain des Couples et des Familles de Liège au (rare) public qui fréquente le cloître de la cathédrale. Sur les panneaux, des clichés photographiques présentent une série de portraits illustrant « la riche diversité » des réalités familiales d’aujourd’hui, dont celles de l’homoparentalité, bien entendu. Calme plat autour de l’évènement qui ne soulève pas l’enthousiasme des foules…

    Mais voilà qu’un quidam, nourri au lait de la doctrine de l’Eglise catholique sur le couple, le mariage et la famille, s’émeut de la présence d’un cliché présentant une « famille » homoparentale (un enfant avec deux papas). Son sang ne fait qu’un tour et, avec un marqueur, il a tôt fait d’inscrire sur le cliché litigieux le message suivant : « Le modèle de la famille, c’est un homme et une femme, ensemble, ils donnent la vie ». Quelle impudence !

    L’occasion est trop belle ! L’acte du quidam est converti en « attentat homophobe » inqualifiable. Le lobby LGBT s’en empare. Les médias sont mobilisés : la presse écrite, la radio, la télévision répercutent l’évènement. Tout le monde ou presque ignorait cette exposition sans grand intérêt ; voilà qu’à présent, elle fait la une et que tout un chacun est invité à s’indigner de cet horrible acte iconoclaste !

    Les gogos entrent dans la danse, à commencer par Lambert Wers, doyen du chapitre de la cathédrale. Son intervention lors de l’homélie du dimanche suivant est annoncée. Elle sera filmée et présentée au JT de 19H30 de la RTBF le 9 octobre. Le brave chanoine s’y émeut de cet acte scandaleux et présente des excuses ! Les paroissiennes interviewées ne peuvent cacher leur émotion devant ce « refus des différences ». Le pape (« Qui suis-je pour juger »), les évêques flamands qui viennent de proposer une formule de bénédiction des unions homosexuelles… sont invoqués.

    La déferlante est puissante et celui qui voudrait aller contre ce courant risquerait gros. D’ailleurs, l’évêque se tait. Le landerneau ecclésiastique liégeois est à l’unisson pour condamner l’acte de vandalisme dénoncé par un communiqué officiel du diocèse.

    Bien joué !

    Il ne restera plus, quand on l’aura trouvé, qu’à exécuter le coupable contre lequel une plainte a été déposée. Ce sera un moment qui rassemblera les militants de la cause LGBT et les  braves gogos communiant dans un même élan de ferveur.

  • L’idéal universel de l’homme contemporain : écran, pantoufles et canapé

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    D'Alexandre Devecchio sur le site du Figaro via artofuss.blog :

    Pascal Bruckner: «Écran, pantoufles et canapé, l’idéal universel de l’homme contemporain»

    4 octobre 2022

    GRAND ENTRETIEN – Dans un nouvel essai stimulant et plein d’humour, le philosophe et écrivain dresse l’archéologie d’une forme inattendue de «grande démission»: la tentation de renoncer à affronter l’existence.

    LE FIGARO. – Votre livre s’ouvre sur un portrait d’Oblomov, le héros du roman de Gontcharov… En quoi ce personnage de la littérature russe est-il emblématique de notre époque?

    Pascal BRUCKNER. – Oblomov est un petit hobereau des environs de Saint-Pétersbourg qui souffre d’une maladie étrange: il vit couché. Se lever, faire son courrier, sortir, voir des amis et, pire encore, fréquenter une femme lui coûte énormément. Il ne peut s’y résoudre: après le moindre effort, il doit s’allonger et dormir. À travers ce personnage qui est devenu un classique en Russie, Gontcharov a mis en lumière un trait caractéristique des Russes et qui irritait Lénine: la passivité.

    J’ai lu Oblomov durant le confinement et j’ai eu le sentiment que ce roman décrivait notre situation: comme lui, homme ou femme, après un moment de révolte contre les règles sanitaires, nous nous sommes coulés dans cette vie quasi végétative avec une certaine complaisance. Beaucoup d’entre nous sont devenus comme ces prisonniers qui soupirent, une fois libérés, sur les barreaux de leur cellule.

    La mentalité du renoncement et la tentation du cocon que vous décrivez sont-elles le fruit du confinement et de la crise sanitaire? Rétrospectivement, en avons-nous trop fait?

    Le confinement a été moins une nouveauté que le révélateur d’une mentalité antérieure qui a commencé dès la fin du XXe siècle. Depuis le début des années 2000, les calamités s’enchaînent sur notre tête, terrorisme islamiste, réchauffement climatique, suivis de la pandémie, de la guerre en Ukraine. Cette accumulation d’infortunes traumatise durablement une jeunesse élevée, en Europe de l’Ouest du moins, dans les douceurs de la paix et les promesses du bien-être. C’est la génération Greta, qui n’est nullement prête à affronter l’adversité et s’enferme dans la panique, les larmes et les imprécations contre ses aînés. L’humeur d’une fraction de la jeunesse et de certaines élites en Occident est à la fin du monde. À tous les problèmes réels qui se posent à nous, on apporte une seule solution: l’épouvante et la réclusion, fuite à la campagne, enfermement dans les petites communautés, survivalisme panique en attendant le baisser de rideau.La génération Greta n’est nullement prête à affronter l’adversité et s’enferme dans la panique, les larmes et les imprécations contre ses aînés. L’humeur d’une fraction de la jeunesse et de certaines élites en Occident est à la fin du monde

    Toute cette dramaturgie, ces cris d’orfraie débouchent au final sur l’inertie, c’est le paradoxe. Laisser croire qu’on va vaincre le réchauffement climatique en enfourchant son vélo ou en picorant bio est d’une indigence absolue. Face au coronavirus, on a trop fait et pas assez, avec une débauche de bureaucratie, d’injonctions et d’intimidations administratives qui laisseront des traces. On peut expliquer ce cafouillage par la nouveauté absolue qu’a représentée cette maladie. Pour autant, nous n’avons pas sombré dans la dictature, nous ne sommes pas devenus la Chine de Xi Jinping, toujours partiellement sous confinement.

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  • Qu'attendons-nous de Dieu ? Homélie pour le 28e dimanche du temps ordinaire

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    Homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 28e dimanche du temps ordinaire (année C) (source)

    Nous demandons le maximum

    C’est étonnant que Jésus dise à un seul des lépreux : ta foi t’a sauvé ! Car en fait tous les dix ont été purifiés de leur lèpre suite à leur prière à Jésus ; ne pourrait-on pas dire de tous que leur foi les a sauvés ? Eh bien non, un seul s’entend dire cela, celui qui est revenu à Jésus pour initier une relation plus personnelle avec lui, pour « rendre gloire à Dieu ».

    Cet événement nous pose la question : qu’attendons-nous de Dieu ? Chez les croyants, une tendance majoritaire fait de Dieu celui qui peut nous préserver des malheurs et rendre notre vie plus belle. Dans cette perspective on lui demandera telle ou telle amélioration pour notre vie ou celle de ceux que nous aimons. Un jour, dans l’évangile, un homme vient demander la guérison pour son fils et il s’entend dire : « Génération incrédule, jusqu’à quand serai-je auprès de vous ? Jusqu’à quand aurai-je à vous supporter ? » (Mc 9,19). À d’autres moments, Jésus se cache et ne veut pas faire de miracle (Mc 1,35-38). S’il est venu du Père jusque dans le monde, ce n’est pas pour contenter nos attentes, même les plus légitimes, mais pour proclamer le règne de Dieu et le réaliser.

    Les 10 lépreux ont obtenu leur guérison mais un seul a été sauvé, un seul est entré en relation avec le Christ, un seul s’est mis à vivre avec le Père sur le mode de l’action de grâce, de la reconnaissance. Lui, le Samaritain, celui que l’on n’attendait pas, à l’image du Syrien Naaman, a commencé d’accueillir Dieu dans sa vie, plutôt que de simplement mettre Dieu à son service. Désormais sa vie a un sens, elle est orientée vers le cœur du Père. Et le Père le comblera au-delà de toute espérance, il lui ouvrira la vie éternelle au moment venu. Pour lui retentit l’annonce que fait Paul à son disciple Timothée, celle du « salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire éternelle. » (2 Tm 2,10)

    Souvent je me demande : pourquoi n’y a-t-il plus de miracle dans l’Église aujourd’hui, ou alors si peu ? L’Esprit ne s’est pourtant pas éteint. La puissance de Dieu n’a pas été exténuée. Mais notre monde est devenu si matérialiste qu’il ne comprendrait plus le sens du miracle, il se focaliserait sur la réussite et ne trouverait pas l’occasion de lever la tête vers Dieu et vers la vie éternelle. Ce n’est pas 1 sur 10 qui se mettrait à chercher Dieu, mais encore bien moins. Et d’abord parce que nous non plus, les chrétiens, ne levons plus nos regards vers Dieu et vers la vie éternelle. Le christianisme est devenu si souvent un christianisme des valeurs chrétiennes plutôt que du Christ. La relation avec Dieu — ce que l’on appelle savamment la mystique — est devenue un passe-temps pour ceux qui s’ennuient. Prier chaque jour est désuet. Du coup, pour nous aussi, le salut c’est la santé et la réussite. Et quand quelqu’un va mourir, nous faisons tout pour qu’il ne s’en aperçoive pas plutôt que de l’aider à se tourner vers Dieu.

    Hier je célébrais un mariage, et dans la bénédiction nuptiale on ose dire : donne-leur, Père, la joie d’être un jour tes convives au festin de ton Royaume. C’est ça la foi chrétienne, oser penser, un jour de mariage, au moment où nous quitterons cette terre pour rejoindre le Seigneur. Quelle liberté ! Quelle audace ! Remplissons-nous d’espérance afin que notre regard sur la vie change et que notre foi soit vraiment un désir de vivre avec le Seigneur !

  • Australie : les chrétiens exclus de la sphère publique ?

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    De AC Wimmer sur Catholic News Agency :

    Les chrétiens exclus des sports australiens ? Les évêques tirent la sonnette d'alarme après la démission d'un dirigeant.

    7 oct. 2022

    Deux archevêques australiens ont mis en garde contre l'exclusion des chrétiens de la sphère publique après la démission d'un dirigeant de club de football parce que sa communauté ecclésiale est pro-vie et enseigne que la pratique de l'homosexualité est un péché. 

    Un jour après avoir été nommé directeur général des Essendon Bombers, un club de football australien de Melbourne, Andrew Thorburn a démissionné de son poste à la suite d'une réaction publique négative.

    L'homme de 57 ans est président de l'église City on a Hill, qui est affiliée au diocèse anglican de Melbourne.

    Le Premier ministre de l'État de Victoria, Daniel Andrews, du Parti travailliste australien, s'est joint aux critiques, condamnant la position de l'Eglise sur les actes homosexuels et l'avortement comme "absolument épouvantable".

    Selon un rapport du Sydney Morning Herald, le président d'Essendon, David Barham, a demandé à Thorburn de choisir entre son poste de PDG et sa présidence de l'église.

    Thorburn a choisi son église.

    Après sa démission, M. Thorburn a déclaré : "Il est devenu clair pour moi que ma foi chrétienne personnelle n'est pas tolérée ou autorisée sur la place publique, du moins par certains et peut-être par beaucoup."

    Dans une déclaration publiée mercredi, l'archevêque Peter Comensoli de Melbourne a déclaré : "Cette situation envoie un message effrayant aux croyants ordinaires, ... qu'on ne peut pas leur faire confiance pour exercer un leadership et un service dans la communauté. Je leur offre un mot d'encouragement."

    "Mais franchement, si Essendon ne peut pas être inclusif et juste envers les supporters qui ont une foi religieuse, il est peut-être temps de trouver un nouveau club", a-t-il ajouté.

    Dans l'État de Victoria, où le football australien est tout simplement "le foot" et jouit d'une dévotion fervente et d'une réputation égalitaire et inclusive, les mots de l'archevêque ont renforcé son point central : "Ce fut un moment de polarisation et de division. Il n'a pas été question de respecter la diversité".

    M. Comensoli a ajouté que ses pensées allaient aux "familles qui ont longtemps soutenu leur club et qui se demandent maintenant si leurs croyances sont acceptables pour les dirigeants du club auquel ils appartiennent ou qu'ils parrainent".

    La démission de Thorburn n'est pas la première fois que le sport, autrefois "grand unificateur de l'Australie, nous donne des exemples croissants de marginalisation intolérante et mesquine des chrétiens", a déclaré l'archevêque Anthony Fisher de Sydney dans une déclaration le 6 octobre.

    M. Fisher a mentionné les cas du joueur de rugby Israel Folau et des "sept de Manly", deux exemples récents dans lesquels un autre code de football a été mêlé à une controverse publique sur les attitudes envers les LGBT.

    Le respect et l'égalité, les "vertus" de notre époque, ne cessent de démontrer qu'il s'agit d'une voie à sens unique", a déclaré M. Fisher.

    "Toute organisation qui prône la tolérance, l'inclusion et la diversité tout en excluant des personnes en raison de leurs croyances religieuses doit se poser de sérieuses questions."

    "Les personnes croyantes continuent à apporter tant à notre pays dans le sport, la santé, l'éducation et la protection sociale, dans la vie professionnelle et politique, dans les familles et les communautés religieuses. Ils méritent eux aussi d'être inclus, non pas comme des parias mais comme des participants", a déclaré Fisher.

    Le christianisme est la religion la plus répandue en Australie, avec 43,9 % de la population s'identifiant comme chrétienne et 20 % comme catholique lors du recensement officiel du pays en 2021.

  • De Jérusalem à Turin : le voyage du Saint Suaire

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    D'Edward Pentin  sur le National Catholic Register :

    Le voyage du Saint Suaire de Turin

    L'équipe de scientifiques italiens qui a utilisé les nouvelles techniques de datation par rayons X pour dater le Linceul à l'époque de la mort du Christ a utilisé les mêmes techniques pour tracer son parcours géographique probable par la suite.

    7 octobre 2022

    BARI, Italie - Six mois après qu'un groupe de scientifiques italiens a fait une découverte révolutionnaire en utilisant de nouvelles techniques de datation par rayons X pour montrer que le Saint Suaire de Turin remonte à peu près à l'époque de la mort et de la résurrection du Christ, les scientifiques ont maintenant utilisé les mêmes expériences pour déterminer la route géographique probable de la relique inestimable.  

    L'équipe de recherche, composée de six membres, a estimé le vieillissement naturel pour différentes localités où le Linceul aurait pu être conservé avant son histoire européenne, puis a comparé le résultat avec la valeur expérimentale obtenue par radiographie.  

    Les chercheurs ont alors constaté que l'itinéraire le plus probable qui correspondait le mieux au vieillissement naturel du linceul mesuré par rayons X était Jérusalem-Beyrouth-Constantinople-Lirey-Chambéry-Turin, bien que d'autres chemins ne puissent être totalement exclus. Les résultats ont été publiés dans un article revu par des pairs le 28 septembre.  

    Dans cet entretien accordé au Register le 4 octobre, le chercheur en chef Liberato De Caro, de l'Institut de cristallographie du Conseil national de la recherche de Bari, en Italie, revient plus en détail sur les résultats et sur la possibilité de porter un jugement définitif sur l'authenticité du linceul. Il affirme également que, d'après leurs recherches, le Saint Suaire de Turin est actuellement conservé dans des conditions dans la cathédrale de Turin qui ne sont pas idéales pour l'image visible sur le tissu, et qu'une température beaucoup plus basse devrait être utilisée pour l'atmosphère contrôlée du reliquaire.  

    Dr. De Caro, au début de cette année, vous avez publié des recherches utilisant de nouvelles techniques qui ont montré que le Saint Suaire coïncide avec la tradition chrétienne en datant d'environ l'époque de la mort et de la résurrection du Christ. Que nous apprennent vos dernières découvertes ?  

    Le tissu du Linceul de Turin est constitué de lin. Le vieillissement naturel du lin est influencé par la température et l'humidité relative. La dépendance du vieillissement naturel par rapport à la température est fortement non linéaire. Tous ceux qui ont obtenu un permis de conduire savent que la vitesse et les distances d'arrêt n'augmentent pas au même rythme. De petites augmentations de la vitesse entraînent des augmentations plus importantes des distances d'arrêt. Il s'agit d'un effet non linéaire typique. Il en va de même pour la température et le vieillissement naturel : Une petite augmentation de la température entraîne une forte augmentation du vieillissement naturel.  

    Dans mes travaux précédents, le vieillissement naturel du lin a été calculé en utilisant des valeurs moyennes séculaires pour la température et l'humidité relative. Mais cette approche est plus adaptée aux tissus en lin conservés dans des tombes souterraines profondes où les variations de température quotidiennes, mensuelles et saisonnières sont presque totalement filtrées.  

    Par exemple, si nous visitons une grotte en été, la température à l'intérieur sera beaucoup plus basse qu'à l'extérieur. En fait, elle est presque constante tout au long de l'année. Comme il est plus probable que, pendant toute son histoire, le Linceul ait été conservé soit dans des églises, soit dans d'autres bâtiments privés, et non sous terre, le vieillissement naturel de son linge aurait dû subir des variations saisonnières de température.  

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  • Comment les visites papales évoluent

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    De Stefano Chiappalone sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    L'évolution des visites papales

    8-10-2022

    Le voyage apostolique du pape François au Bahreïn, qui vient d'être annoncé, semble faire écho à celui effectué récemment au Kazakhstan. Au centre, le dialogue et la coexistence, le pontife assumant le rôle d'orateur lors de conférences d'où, par ailleurs, le risque de faire passer (au-delà des intentions) un message relativiste plutôt qu'apostolique.

    Deux voyages en l'espace de quelques mois réunis par un même fil conducteur : le dialogue. En septembre, le pontife s'était rendu au Kazakhstan pour l'ouverture du "VIIe Congrès des chefs des religions mondiales et traditionnelles". Jeudi, un nouveau voyage apostolique a été annoncé qui se déroulera du 3 au 6 novembre à Bahreïn à l'occasion du "Forum de Bahreïn pour le dialogue : Orient et Occident pour la coexistence humaine". Le thème et l'événement principal des deux voyages marquent quelques différences par rapport à la moyenne des voyages apostoliques, qui ont généralement - comme leur nom l'indique - un objectif, précisément, apostolique : où qu'il aille, le Pape va remplir son mandat de " proclamer l'Évangile à toute créature " (Mc 16,15) et - tâche spécifique du successeur de Pierre - de " confirmer les frères dans la foi " (Lc 22,32).

    Une tâche encore facilitée par les vols de l'époque contemporaine, qui ont vu de plus en plus de papes monter à bord d'avions, à commencer par le pèlerinage de saint Paul VI en 1964 en Terre Sainte, là où tout a commencé. Le pape Luciani n'a pas eu le temps, mais son successeur, comme on le sait, était un voyageur infatigable, certainement favorisé par l'âge relativement jeune - 58 ans - auquel il a été élu au trône de Pierre. Au cours des premières années de son pontificat, le pontife "volant" a suscité l'étonnement des uns et l'ironie des autres, qui l'ont surnommé "Jean-Paul hors les murs". Et bien qu'élus à un âge plus avancé, Benoît et François ont tous deux continué à prendre des avions. En outre, qu'il visite des pays chrétiens ou non, des parlements et des sièges institutionnels (par exemple, l'ONU ou le Parlement européen), le pape s'y rend... en tant que pape. Il est quelque peu inhabituel qu'il se rende à une conférence en tant qu'orateur, même s'il s'agit d'un orateur principal.

    Certains voyages récents du pape François semblent toutefois s'inscrire dans un rôle différent, avec des objectifs différents. Par exemple à Assise, où il s'est rendu le 24 septembre pour l'événement Économie de François (on ne sait pas s'il s'agit du saint d'Assise ou du Saint-Père ou des deux), centré sur la lecture et la signature d'un Pacte économique pour les jeunes avec le pape, inspiré surtout de l'encyclique Laudato si' et des mots-clés habituels sur le travail décent, la lutte contre la pollution, non à la culture du gaspillage, etc. Une visite inhabituelle pour un pontife, car le thème de l'économie n'était pas seulement prédominant, mais unique. Un moment de prière était totalement absent du programme.

    Les voyages au Kazakhstan et au Bahreïn sont explicitement inspirés de l'"agenda" d'Abu Dhabi. Dans les deux cas, il y a une référence immédiate au document " sur la fraternité humaine pour la paix et la coexistence commune ", signé par François et le Grand Imam en 2019. " La visite du pape à Bahreïn est une continuation du chemin déjà entamé à Abu Dhabi ", a déclaré Mgr Paul Hinder, ancien vicaire apostolique d'Arabie du Sud. Un document qui n'est cependant pas sans controverse, notamment pour le passage sur la pluralité des religions, fruit d'une "sage volonté divine".

    Au cours des trois jours passés à Bahreïn, trois événements seront consacrés à la petite communauté catholique : la messe du samedi matin (pas la messe festive, que le pape célébrera évidemment en privé), la rencontre avec les jeunes dans l'après-midi et une réunion de prière avec les évêques, les séminaristes et les agents pastoraux le dimanche. Le vendredi soir, une "voie moyenne", à savoir la réunion de prière œcuménique dans la cathédrale. La participation au "Forum de dialogue" sera donc au cœur du voyage apostolique, comme en témoigne le programme, en plus des rencontres avec les autorités politiques et le Grand Imam.

    Dans ce cas, il semble plutôt que la minorité catholique sera en marge des événements centraux que constituent le congrès et les diverses réunions "extra-catholiques". Certes, la gaffe de la " double visite " à Caserte en juillet 2014, initialement prévue uniquement pour une rencontre " privée " avec le pasteur protestant Giovanni Traettino et sa communauté, ne s'est pas répétée, pour découvrir qu'à Caserte il y a aussi... des catholiques ! Qui, à juste titre, ne comprenaient pas pourquoi le Pape se rendait dans leur ville sans les visiter, et c'est ainsi qu'il dut se rendre deux fois en quelques jours au même endroit, le samedi 26 et le lundi 28, pour visiter les deux confessions, celle de son ami pasteur et celle dont il est lui-même le chef visible.

    Il y a un dernier aspect qui permet de comprendre l'importance accordée à ces voyages (récents et prévus). Enraciné dans son aetate, mais surtout en raison de ses difficultés de marche, le Saint-Père a dû progressivement "alléger la charge" : par exemple, il a renoncé à son voyage au Congo en juillet dernier, et même à Saint-Pierre, il se limite généralement à présider les fonctions, sans pouvoir les célébrer entièrement. Par conséquent, assister à ces conférences malgré les difficultés est évidemment considéré comme une priorité : et il est alors permis de soulever une certaine perplexité respectueuse, pro opportunitate, sur le risque inhérent à ce type d'événement, à savoir que - comme cela s'est déjà produit et indépendamment des intentions - la grande majorité finisse par voir le dialogue sans mission et ne comprenne qu'une seule chose : qu'en fin de compte une religion vaut l'autre.