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  • Le crépuscule des mythes révolutionnaires

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    Dans cet article écrit pour Belgicatho, Paul Vaute explore quelques "illusions lyriques" d'hier et d'aujourd'hui, non sans souligner l'aveuglement de leurs chantres cléricaux.

       Il y a quelques semaines, dans un discours diffusé à la radio et à la télévision, le président du Nicaragua Daniel Ortega qualifiait l'Eglise catholique de "tyrannie parfaite". Rosario Murillo, sa très influente épouse – et vice-présidente du pays – en remettait une couche en dénonçant des "actions sataniques", rien moins, commises par l'épiscopat à l'encontre du gouvernement. Le pape François venait pourtant d'assurer que le dialogue était maintenu entre autorités religieuses et politiques à Managua…

       Quel dialogue, quand le nonce apostolique a été expulsé, quand un évêque est assigné à résidence, quand les religieuses prolongeant l'œuvre de mère Teresa en se consacrant aux soins des plus pauvres sont déclarées illégales, quand nombre de prêtres, de religieux, de chrétiens engagés sont harcelés par la police, emprisonnés, contraints à l'exil pour avoir dénoncé les exactions du pouvoir… ? En moins de quatre ans, les paroisses nicaraguayennes ont subi plus de 190 attaques et profanations[1]. Jusqu’à il y a peu, l'Eglise était seule à échapper encore partiellement au contrôle étroit exercé sur la société civile, lequel s'est resserré depuis les manifestations réprimées dans le sang en avril 2018 (plus de 350 morts). Cet espace est aujourd'hui réduit à la portion congrue.

       Ample, bien sûr, est la réprobation qu'expriment nos médias et nos ténors politiques devant la situation faite au plus vaste pays de l'Amérique centrale. Mais comment expliquer que les yeux aient tant tardé à s'ouvrir ? Au temps de la première la junte sandiniste dirigée par Ortega (1981-1990), il ne faisait pas bon, dans les milieux de la bien-pensance progressiste, formuler la moindre réserve à son égard. Qu'importaient l'état d'urgence, les libertés fondamentales déjà suspendues, la désorganisation économique liée à la collectivisation, la mise au pas du clergé non rallié à la cause, la fanatisation politique des jeunes déguisée en alphabétisation, la répression menée contre les indiens Miskitos jugés trop indépendants… Et qu'importait si l'appauvrissement du pays avait neutralisé fissa les effets bénéfiques des quelques réformes sociales du début. "Il faudra des années pour que le pays récupère seulement le niveau de 1979", affirmait le New York Times en septembre 1988. Alors que le PIB global était de trois milliards de dollars, la dette s'élevait à sept milliards, essentiellement dus à l'Union soviétique.

    Parmi les thuriféraires du premier pouvoir ortéguiste en Belgique, l'ONG catholique Entraide et Fraternité, dont les projets sont financés notamment par les campagnes du Carême de partage, occupait une place de choix. En 1983, le matériel d'animation édité par ses soins comprenait un calendrier fait de photos, de citations et de réflexions où était présenté, comme héros du combat pour le développement, le prêtre ministre nicaraguayen Ernesto Cardenal (on y trouvait aussi Gramsci!). Interrogé à ce propos, un responsable d'E&F estimait que personne "ne met en cause le choix qu'il a fait, j'en suis persuadé sans le connaître personnellement, de bonne foi, avec risque d'erreur, comme un témoignage de service rendu au peuple"[2].

    [1] Amélie BERTHELIN, "Nicaragua: l'Eglise à l'épreuve du couple Ortega", 4 oct. 2022, Aide à l'Eglise en détresse, https://aed-france.org/nicaragua-leglise-a-lepreuve-du-couple-ortega/.

    [2] La Libre Belgique, 5-6 nov. 1983.

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  • Le Sénat américain adopte le projet de loi sur le mariage entre personnes de même sexe

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    De Jonah McKeown sur Catholic News Agency :

    Le Sénat adopte le projet de loi sur le mariage entre personnes de même sexe, le renvoyant à la Chambre des représentants

    29 novembre 2022

    Le Sénat américain a voté mardi soir en faveur de la loi sur le respect du mariage (RFMA), renvoyant le projet de loi à la Chambre pour un vote final avant qu'il n'atteigne le bureau du président. 

    Ce projet de loi, qui abrogerait la loi de 1996 sur la défense du mariage (DOMA) et prévoirait la reconnaissance fédérale des mariages entre personnes de même sexe, a suscité des critiques de la part des dirigeants catholiques, qui estiment qu'il n'offre pas une protection juridique suffisamment forte aux personnes qui croient que le mariage est l'union d'un homme et d'une femme, comme l'enseigne l'Église catholique. 

    Le projet de loi actuel n'obligerait aucun État à autoriser les couples de même sexe à se marier, mais exigerait des États qu'ils reconnaissent tous les mariages - sans distinction de "sexe, de race, d'ethnie ou d'origine nationale" - contractés dans d'autres États. 

    Le projet de loi a bénéficié d'un soutien des deux partis et a été adopté par le Sénat le 29 novembre par un vote de 61 à 36, et va maintenant retourner à la Chambre. Si la Chambre adopte cette version amendée, le projet de loi ira sur le bureau du président Joe Biden pour sa signature, qu'il s'est engagé à donner. M. Biden a fait part de son soutien au mariage homosexuel pour la première fois il y a dix ans, ce qui le mettait en porte-à-faux avec les enseignements de sa foi catholique. 

    Le Sénat avait voté à 62-37 à la mi-novembre pour mettre fin au débat sur le projet de loi en atteignant le seuil requis de 60 voix. Douze républicains ont traversé l'allée pour se joindre à tous les démocrates du Sénat lors de ce vote, et le même nombre s'est joint au vote du 29 novembre.

    La version finale du projet de loi comprend un amendement des deux partis visant à garantir que les organisations religieuses à but non lucratif ne seront pas tenues de fournir des services, des installations ou des biens pour la célébration d'un mariage homosexuel. Elle prévoit également des protections de la conscience individuelle dans la mesure prévue par la Constitution et la loi fédérale, et précise que le projet de loi n'autorise pas le gouvernement fédéral à reconnaître le mariage polygame. 

    Le DOMA, que le présent projet de loi abrogerait, est une loi de 1996 signée par le président Bill Clinton qui définissait le mariage au niveau fédéral comme l'union d'un homme et d'une femme, réservant les avantages fédéraux aux couples hétérosexuels et permettant aux États de ne pas reconnaître les mariages homosexuels contractés dans d'autres États. Le DOMA a déjà été effectivement annulé par les décisions de 2013 et 2015 de la Cour suprême United States v. Windsor et Obergefell v. Hodges, qui ont légalisé le mariage homosexuel dans les 50 États. 

    En juillet, les évêques catholiques des États-Unis avaient exhorté les sénateurs à s'opposer à la loi sur le respect du mariage, exprimant leurs inquiétudes quant à l'effet du projet de loi sur la liberté religieuse de ceux qui tiennent à une définition traditionnelle du mariage. 

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  • Une vague abortiste déferle sur l'Europe

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    De Luca Volontè sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    DE L'ESPAGNE À MALTE

    La vague d'avortement menace l'Europe

    30-11-2022

    Il y a la "liste noire" des médecins objecteurs dans un nouveau projet de loi espagnol, la constitutionnalisation possible de l'avortement en France et celle (ratée) au Royaume-Uni. Et encore : la poussée radicale en Hollande et la pression de l'Union européenne sur la Pologne et Malte pour libéraliser le meurtre des enfants à naître.

    L'odeur nauséabonde de l'avortement se répand dans toute l'Europe. En Espagne, en France, à Malte, aux Pays-Bas, en Pologne et au Royaume-Uni, la pression s'accentue pour légaliser le meurtre de la personne conçue in utero.

    La nouvelle loi espagnole sur l'avortement est presque prête, après que la Commission pour l'égalité du Congrès a approuvé le rapport sur le texte adopté (22 voix en faveur de Psoe, Unidas Podemos et alliés ; 15 membres de Pp, Vox et Ciudadanos contre). Maintenant, la soi-disant " loi organique sur la santé sexuelle et reproductive et l'interruption volontaire de grossesse ", promue par la leader incontestée de Podemos et ministre de l'égalité Irene Montero, devra être soumise à la plénière pour approbation finale, puis sera envoyée au Sénat pour approbation finale avant d'entrer en vigueur. Il ne devrait pas y avoir de surprise, étant donné une large majorité.

    Le projet de loi espagnol comporte trois nouveautés inquiétantes : les médecins objecteurs seront obligés de s'inscrire sur une liste publique et nationale, une sorte de "liste noire" qui a déjà été contestée par l'Agence nationale de protection des données ; les médecins objecteurs n'auront pas le droit de participer aux comités cliniques de leurs hôpitaux qui décideront des avortements pour raisons "médicales" (c'est-à-dire les avortements jusqu'à la 22e semaine de gestation ou même au-delà, à condition que le fœtus souffre d'"anomalies incompatibles avec la vie" ou d'une "maladie extrêmement grave et incurable"). La raison ? Les médecins objecteurs ne sont pas impartiaux.... Enfin, la loi permettra aux jeunes filles de 16 et 17 ans d'interrompre leur grossesse sans avoir à obtenir l'autorisation de leurs parents, sans modifier les délais (avortement gratuit jusqu'à la 22e semaine de gestation).

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  • Accompagner sans convertir : la façon de faire des évêques belges ?

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Accompagner sans convertir : la façon de faire des évêques belges

    30-11-2022

    La visite ad limina est désormais le prétexte pour entériner le bouleversement de la foi et de la morale au son des tapes (romaines) sur l'épaule. Pour dédouaner la bénédiction des couples homosexuels, le cardinal De Kesel s'appuie sur les propos du doyen de l'Institut Jean-Paul II au nom d'une ouverture à tout sauf à la conversion.

    Depuis quelque temps, les visites ad limina Apostolorum semblent être devenues une sorte de vitrine permettant aux évêques de relancer dans les médias de masse leur volonté d'aller droit au but dans le renversement de la foi et des mœurs. Une sortie communautaire à Rome avec une belle discussion avec le pape, qui semble donner une tape dans le dos à chaque fois pour confirmer les choix pastoraux les plus disparates. Les évêques allemands sont rentrés chez eux en disant que le pape les avait encouragés à maintenir les tensions et en rejetant la demande du cardinal Ouellet d'un moratoire sur les documents du Synodaler Weg.

    Une semaine à peine s'est écoulée et c'est au tour des évêques de Belgique, eux aussi ravis d'avoir un dialogue cordial avec le pape, après que certains des leurs, les évêques flamands, aient approuvé un rite de bénédiction des couples de même sexe. En fait, la visite ad limina était prévue pour la fin septembre ; on ne sait pas si cette initiative liturgique a suggéré au Saint-Siège qu'il était plus prudent de la reporter de quelques semaines. Le cardinal Jozef De Kesel, président de la Conférence épiscopale belge, a déclaré : "Nous avons parlé des couples homosexuels, nous avons parlé des viri probati, nous avons parlé de la possibilité du diaconat pour les femmes." Aucune mention de la réduction effroyable des ordinations sacerdotales et des catholiques assistant à la messe et aux sacrements.

    Concernant la bénédiction des couples homosexuels, Mgr De Kesel a expliqué que "ce que nous avons voulu faire, c'est structurer un peu la pastorale, de sorte que dans chaque diocèse, au sein de l'équipe de pastorale familiale, il y ait quelqu'un qui s'occupe du problème. À Rome, nous avons pu en parler et nous nous sommes sentis écoutés : cela ne veut pas dire que mon interlocuteur est nécessairement d'accord avec moi, mais nous avons pu en discuter. Nous devons aider ces gens, si nous ne les aidons pas, ils sont perdus". Et de toute évidence, la création d'une liturgie pour l'occasion est une façon de s'occuper un peu du problème.

    Au cas où il viendrait à l'esprit du lecteur bienveillant d'interpréter la préoccupation pastorale du prélat de la manière la plus chaste possible, c'est De Kesel lui-même qui dissipe tout doute sur ce que l'on entend par pastorale des couples homosexuels : "Peut-on demander à ces personnes de vivre dans la chasteté ? Il faut être réaliste...". Et il ajoute : "J'ai lu la position du président de l'Institut pontifical Jean-Paul II pour la famille, Monseigneur Phlippe Bordeyne, selon laquelle personne ne peut être privé de la bénédiction de Dieu. Nous y reviendrons dans un instant.

    Le cardinal flamand en profite également pour repousser la question de l'ordination d'hommes mariés, "non pas pour changer la discipline de l'Église, le célibat ; mais dans certaines situations, pourquoi dire non à des viri probati ?". Or, le moins que l'on puisse dire est que De Kesel ne voit pas la contradiction logique de son affirmation ; car permettre l'ordination des viri probati, c'est précisément changer la discipline de l'Église sur le célibat.

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  • Plus de 500 actes anti-chrétiens recensés en Inde depuis janvier

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    De Cécile Séveirac sur aleteia.org :

    Inde : plus de 500 actes anti-chrétiens recensés depuis janvier

    29/11/22

    En Inde, les actes de violence contre les chrétiens ne cessent d’augmenter. Plus de 500 incidents ont été recensés depuis le mois de janvier, selon le constat établi par l’organisation United Christian Forum (UCF), le 26 novembre.

    Les chrétiens d’Inde sont de plus en plus soumis aux persécutions. C’est le douloureux constat que fait l’organisation United Christian Forum (UCF), basée à New Delhi, dans un communiqué de presse daté du 26 novembre. Au total, 511 actes de violence ont été perpétrés contre les chrétiens — toutes confessions confondues —, entre janvier 2021 et novembre 2022, selon celle-ci. L’an dernier sur la même période, 505 faits anti-chrétiens avaient été recensés.

    Quatre provinces indiennes sont considérées par l’organisation comme étant les « pires endroits » pour les chrétiens du pays : au nord de l’Inde, l’Uttar Pradesh comptabilise 149 atteintes, suivi par le Chhattisgarh au centre qui en signale 115. Au sud, le Tamil Nadu et le Karnataka sont également considérés comme dangereux, avec 30 incidents chacun. L’ensemble de ces chiffres contredisent la version officielle établie par les responsables fédéraux, pour lesquels il n’y a pas de persécutions généralisées mais simplement des incidents isolés impliquant des groupes marginaux.

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  • Ils sont revenus satisfaits de Rome mais que vont faire à présent les évêques belges ?

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    D'Anton de Wit sur KN.nl :

    Ils sont revenus satisfaits de Rome mais que vont faire à présent les évêques belges ?

    29 novembre 2022

    Les évêques belges se sont sentis "entendus" lors de leur visite ad limina à Rome, y compris sur la question controversée de la "bénédiction des homosexuels". Au niveau national, cependant, presque personne n'a été sensibilisé par cette visite, qui soulève une question fondamentale et encore sans réponse : comment annoncer l'Évangile dans une société largement sécularisée et indifférente ?

    Auparavant, les similitudes entre les visites ad limina successives des évêques allemands et belges étaient particulièrement frappantes. Les deux pays semblent être devenus en quelque sorte les "gauches" du continent européen, avec des propositions progressistes sur des questions toujours épineuses telles que l'acceptation de l'homosexualité et l'ordination des femmes.

    Les deux pays - contrairement aux "enfants les plus courageux de la classe" comme les Néerlandais - ont donc bénéficié d'une réunion supplémentaire dans le cadre du programme. Celle-ci semblait d'avance devoir être une tape pédagogique sur les doigts de la part des enseignants romains, de toute façon.

    C'est d'ailleurs ce qui s'est passé dans le cas de la "réunion inter-dicastère" des Allemands. Ils ont eu droit à une attaque contre leur "Voie synodale", ensuite mise par écrit par les enseignants en question, les cardinaux de la curie Luis Ladaria (Dicastère pour la doctrine de la foi) et Marc Ouellet (Dicastère pour les évêques).

    C'est là qu'apparaît immédiatement la première grande différence entre les Allemands et les Belges. Il semble que la réunion inter-dicastère des évêques belges ait été beaucoup plus conviviale. Et contrairement aux Allemands, il n'y avait pas un seul sujet à l'ordre du jour, mais une série de sujets. Lors de la conférence de presse de clôture vendredi, le cardinal Jozef De Kesel en a énuméré quelques-unes : l'évangélisation, la pénurie de prêtres, l'engagement des laïcs et la présence des femmes dans l'Église.

    Qu'en est-il de cette prière de bénédiction controversée pour les couples homosexuels, que les évêques belges, soit dit en passant, ne permettent pas d'appeler une "bénédiction gay" ? Oh oui, celle-là aussi est apparue, bien sûr. "Je me suis senti écouté et respecté", a déclaré De Kesel à ce sujet, selon Kerknet. "Cela ne veut pas dire que tout le monde était d'accord, mais on pouvait en parler. J'en suis très satisfait." Autrement, peu d'annonces substantielles ont été faites au sujet de la conversation, écartant la question avec la remarque plutôt curieuse : "Une visite ad limina ne sert pas à discuter de dossiers concrets."

    De Kesel avait une mission différente, plus "personnelle" pour la visite ad limina. Il a voulu "expliquer dans chacun des dicastères notre situation de société pluraliste et sécularisée". Car à Rome, selon le cardinal, la situation belge est "parfois jugée avec des présupposés propres à une situation qui n'existe plus chez nous depuis les années 50, à savoir celle d'une Eglise de grand prestige et de grand pouvoir, dans une société chrétienne homogène".

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  • Le cinquième rapport annuel de l’Eglise catholique en Belgique est paru ce 30 novembre 2022

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    De cathobel :

    L’Église Catholique en Belgique en 2022

    Le cinquième rapport annuel de l’Eglise catholique en Belgique est paru ce 30 novembre 2022.

    Il revient sur l’année 2021 et met en lumière deux thématiques spécifiques : la diversité et l’innovation dans l’Eglise.

    Diversité

    L’Eglise catholique de Belgique présente une diversité indéniable. Notre pays compte environ 150 communautés catholiques de langue étrangère (16 polonaises, 14 philippines, 8 ukrainiennes, 5 vietnamiennes, …) et 20% des prêtres, diacres et assistants paroissiaux sont d’origine étrangère (178 Congolais, 42 Français, 14 Indiens, …).

    De nombreuses églises sont partagées avec des communautés catholiques de rite oriental, (par exemple 6 avec des syriaques-catholiques, 3 avec des grecs catholiques ukrainiens), ou avec d’autres cultes chrétiens (14 avec des protestants, 5 avec des anglicans, 5 avec orthodoxes roumains, etc.).

    Innovation

    Le rapport 2022 met l’accent sur diverses formes d’innovation au sein de l’Eglise catholique. Il souligne en ce sens, les efforts de paroisses, diocèses, organisations liées à l’Eglise, de congrégations et d’ordres religieux de plus en plus nombreux, en vue d’une offre numérique. Prieenchemin.org, le podcast quotidien de prière biblique proposé par les jésuites, est écouté quotidiennement par 40.000 auditeurs et les dominicains, avec leur ‘Dominicains.tv’, ont eu 525.748 vues en 2021. Cathobel, le site de l’Eglise catholique de Belgique francophone, comptait 55.000 visiteurs par mois.

    D’autres innovations témoignent de la responsabilité sociale que l’Eglise veut assumer. C’est le cas notamment pour l’utilisation responsable des bâtiments d’Eglise.

    Certaines églises se voient ainsi dotées d’une utilisation partagée (par exemple avec une partie qui fait fonction de bibliothèque) et des centaines d’autres ont une utilisation multifonctionnelle (par exemple pour des concerts). En 2021, 35 églises ont été retirées du culte (pour un total de 109 églises au cours de ces 4 dernières années). Depuis 2010, 27 églises ont également été entièrement transférées à d’autres cultes chrétiens (principalement à des orthodoxes).

    Une autre forme d’innovation se développe au sein des paroisses. Des plateformes d’innovation voient le jour. En Belgique francophone, EcclesiaLab a vu le jour en 2021 à l’UCLouvain : ce centre de recherche développe et accompagne la mise en œuvre de projets innovants en matière de pastorale. En Flandre, la plateforme d’innovation Space for Grace renforce les communautés de croyants locales en accompagnant et soutenant financièrement leurs initiatives innovantes. Sur la base d’un appel à projets annuel, 45 projets ont été sélectionnés ces trois dernières années.

    Pratique religieuse

    En raison de la crise sanitaire, le précédent rapport annuel ne reprenait pas les chiffres de la pratique religieuse. Cette année, ces chiffres sont publiés même si durant la première moitié de 2021, des mesures restrictives étaient toujours d’application pour les rassemblements physiques.

    Après 2020, ces chiffres ont à nouveau progressé (36.834 baptêmes, 35.783 confirmations, etc.) ; ils restent cependant encore loin de ceux de 2019.

    La prochaine collecte de données devra démontrer si les chiffres d’avant la crise sanitaire sont à nouveau atteints.

    Téléchargez le rapport

    Au sujet de ce rapport voici ce qu'on peut lire dans Sud-Presse (30 novembre) p. 10:

    Les catholiques en passe de devenir une minorité 

    Les pratiques catholiques sont en chute libre ! Le dernier rapport annuel de l’Église catholique, portant sur l’année 2021, recense en effet quelque 36.834 baptêmes (-18 % par rapport à 2018), 4.032 mariages (-40 %) et 41.760 funérailles (-14 %). « On en arrive vraiment à une situation où les catholiques sont en passe de devenir une minorité », résume Caroline Sägesser, chargée de recherches au Centre de recherche et d’information socio-politique (Crisp), spécialiste des cultes et de la laïcité. Elle a comparé ces données à celle de l’état civil. Résultats ? À peine un mariage sur 10 passe par la case « église ». Trois naissances sur 10 sont suivies d’un baptême. Et pour les décès, moins de 4 sur 10 font l’objet de funérailles catholiques. … Mais alors que Caroline Sägesser estime qu’en 2021, les changements d’habitude ne sont plus contraints par le Covid, le porte-parole de la conférence épiscopale de Belgique, Tommy Scholtes, les impute encore beaucoup à la crise sanitaire. « Les baptêmes et mariages sont presque avant tout des réunions familiales. Or il y a encore eu des périodes où on ne pouvait se rassembler à plus de 4 ou 5. C’est une évidence : il y a un effet du Covid. » Il confirme cependant un tassement général de la pratique et il n’exclut pas qu’on ne récupère jamais les habitudes d’avant Covid.

  • Chemin synodal allemand : "le pape est responsable" selon Robert Mickens

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    Dans sa "Letter from Rome" (La Croix International), Robert Mickens* tient des propos extrêmement instructifs. Ses sympathies à l'égard des évêques allemands sont évidentes mais son analyse de la position romaine, celle du pape en particulier, est vraiment très éclairante (les gras et les soulignés sont de notre cru) :

    26 novembre 2022

    Le Rhin submergera-t-il le Tibre ?

    Les évêques d'Allemagne s'opposent aux responsables du Vatican, défendant les réformes proposées par le chemin synodal de leur pays et par des catholiques de nombreuses autres parties du monde.

    Tout est de la faute (ou du mérite) du pape François. Ceux qui critiquent férocement le chemin synodal dans lequel l'Église catholique en Allemagne s'est engagée en 2019 - et même ceux qui le soutiennent avec enthousiasme - ne peuvent nier que le pape jésuite en est responsable. La seule raison pour laquelle les Allemands ont pu passer les trois dernières années à discuter de propositions soigneusement argumentées pour des réformes majeures de l'Église - pratiquement aucune qui soit jugée acceptable par la grande majorité des responsables au Vatican - est que François les a autorisés à le faire. C'est une chose que Benoît XVI et Jean-Paul II n'auraient jamais envisagée ni même tolérée.

    Peu importe que l'on soit d'accord avec ce que les Allemands proposent - notamment la possibilité pour les prêtres de se marier, l'inclusion des femmes à tous les niveaux de la gouvernance et du ministère ecclésiaux, ainsi qu'une révision et une reformulation complètes de l'enseignement de l'Église sur la sexualité humaine, pour ne citer que les points les plus saillants - que l'on soutienne ou non ces changements ne fait guère de différence. Le cheval s'est déjà emballé. Et maintenant, il va être presque impossible pour François d'ignorer d'emblée les propositions des Allemands sans donner l'impression que tout son discours sur la synodalité n'était qu'une imposture.

    Les catholiques d'Allemagne ne sont pas les seuls à voir l'urgence d'une réforme sérieuse de l'Église et non pas, comme l'a dit le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, une réforme dans l'Église. Il a averti les évêques allemands, lors de leur "visite ad limina" du 14 au 18 novembre, de tenir compte de cette distinction. Une intuition qui a ouvert la boîte de Pandore. Mais contrairement au cardinal italien (qui a souvent été présenté comme l'un des principaux candidats à la succession de François) et à ses confrères de la Curie romaine, les Allemands ont bien compris que le changement structurel est le véritable enjeu. Ils sont conscients que le modèle institutionnel et les structures actuelles de l'Eglise ne sont plus adaptés. Le paradigme impérial-monarchique est depuis longtemps dépassé et anachronique. Il n'est pas non plus durable et est devenu un obstacle de plus en plus lourd à la promotion d'un témoignage chrétien authentique, à la formation de disciples et à la diffusion de l'Évangile. Le pape François n'en est peut-être pas convaincu à 100%, mais il semble au moins en avoir l'intuition. Sinon, pourquoi ouvrirait-il la boîte de pandore que la synodalité s'est révélée être de diverses manières ? Le pape a ses propres limites, comme nous tous, mais il n'est pas stupide. Il peut prendre très rapidement le pouls des réalités, surtout celles d'un espace mondial où se dissimulent des enjeux de taille. Il sait très bien que les catholiques du monde entier (ah oui ?) veulent que les choses changent et il les exhorte à expliquer ce que devraient être, selon eux, ces changements.

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  • « The Chosen », un succès cinématographique en marge d’Hollywood

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    De Jerónimo José Martín et José María Aresté* sur didoc.be (traduction française de Stéphane Seminckx :

    « The Chosen », un succès en marge d’Hollywood

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    The Chosen (Les Elus), une série originale sur la vie de Jésus, a été bien accueillie par un large secteur du public. En raison de son financement particulier, elle n’a été diffusée que par le biais d’une application pour appareils mobiles et sur le site web du projet.

    Cette production d’Angel Studios sur Jésus de Nazareth et ses premiers disciples a atteint 420 millions de vues en ligne au cours de ses deux premières saisons, avec des téléspectateurs en provenance de 140 pays et parlant 56 langues. Le tout a été entièrement financé par une audacieuse opération de crowdfunding (micro-mécénat), ce qui a permis aux producteurs une grande indépendance créative. Et c’est ainsi qu’ils veulent continuer jusqu’à compléter les 7 saisons prévues, avec un total de plus de 50 épisodes.

    « Rompre les schémas traditionnels »

    « Lorsque vous tournez un film ou une série pour d’autres, vous devez suivre leurs règles. La règle d’or dans la Bible est différente de celle d’Hollywood, où celui qui a l’argent impose sa loi. Ici, nous imposons nos règles et, oui, nous rompons les schémas traditionnels ». C’est ce que nous a dit Dallas Jenkins, créateur, réalisateur et coscénariste de The Chosen, lors du tournage de la troisième saison de la série l’été dernier au Texas. En 2000, alors qu’il avait 25 ans, ce chrétien évangélique, marié et père de quatre enfants, a créé une société de production, Jenkins Entertainment, avec sa mère, Dianna. Son premier film a été Hometown Legend de James Anderson, qui a été distribué par Warner Brothers.

    Jenkins a été membre de l’équipe de direction de la Harvest Bible Chapel, où il a occupé le poste de directeur exécutif de Vertical Church Media. Après avoir réalisé deux courts métrages, il a fait ses débuts dans le long métrage en 2006 avec Midnight Clear, basé sur une nouvelle écrite par son père, le romancier Jerri B. Jenkins, connu pour sa saga Left Behind, vendue à 60 millions d’exemplaires.

    En 2010, Jenkins a réalisé le film What If..., sur un homme d’affaires à qui un ange montre ce que sa vie aurait pu être s’il avait suivi l’appel de Dieu. Il a ensuite produit The Ride (2012) et Once We Were Slaves / The Two Thieves (2014). Et en 2017, il s’est associé à Blumhouse Productions et Warner Bros. Films pour produire et réaliser The Resurrection of Gavin Stone, une comédie dramatique chrétienne, qui a été son plus gros flop professionnel. Ensuite son chemin a croisé celui de la société de production VidAngel, devenue Angel Studios.

    Le côté humain de l’histoire

    « Je pense que The Chosen, nous a dit Jenkins, nous donne l’occasion d’approcher Jésus non seulement en tant que Dieu, mais aussi en tant qu’homme, et non seulement ses disciples, mais aussi ses ennemis. Nous les traitons aussi comme des êtres humains. Même si vous n’êtes pas croyant, vous pouvez apprécier la vérité historique de Jésus, de ses disciples et de son époque. Et tout cela dans un style très européen, filmé à la main, mais situé au 1er siècle. » Cette approche humanisante est, selon beaucoup, l’une des clés du succès de la série. « Voilà ce qu’il y avait de beau dans la façon de prêcher de Jésus », insiste Jenkins. « Il n’est pas venu sur terre en disant : "Voici la vérité". Il parlait en tête-à-tête avec les gens et partageait les choses qui comptaient pour eux. Nous voulions refléter cela. »

    Un autre point qui attire le public est le rôle si important attribué par la série à de nombreuses femmes : la Vierge Marie, Marie-Madeleine, la femme de Pierre, Tamar, la Samaritaine... « Nous savons que Jésus s’est révélé publiquement comme le Messie à une femme, la Samaritaine, au puits. Et nous savons qu’une autre femme, Marie-Madeleine, a été la première personne à qui il est apparu après sa résurrection. Il nous semble authentique, vrai et fidèle de montrer le grand rôle des femmes dans son ministère. Il a également traité les femmes d’une manière différente, pas de la manière dont la culture de l’époque les traitait. »

    L’approche particulière de The Chosen est complétée par des gags comiques percutants. « Le sens de l’humour joue un rôle important dans le spectacle et dans ma vie », déclare Jenkins. « Je pense que l’humour rend les gens plus humains. Lorsque vous voyez Jésus, les disciples ou les pharisiens faire quelque chose de drôle, la relation entre eux est plus réelle. Si je te provoque, c’est parce que je te fais confiance, parce que je sais que notre relation peut le supporter. Lorsque Jésus se moque de quelqu’un, qu’il plaisante avec lui ou qu’il lui fait un clin d’œil, le public se dit : "ça alors, ils étaient humains. Ça me plaît. J’interagis aussi de cette manière avec les gens". Et cela évoque automatiquement pour les gens qui regardent The Chosen l’idée suivante : "Oui, ce sont des histoires bibliques, mais ces gens étaient humains". Je pense que le fait de savoir que Jésus était humain et qu’il avait des amis avec lesquels il interagissait comme nous le faisons vous aide à l’aimer encore plus. »

    * Jerónimo José Martín et José María Aresté sont des critiques de cinéma. Source: https://www.aceprensa.com/cine-series/series/the-chosen-un-exito-al-margen-de-hollywood/. Ce texte a été traduit de l'espagnol par Stéphane Seminckx.

  • Vingt familles chrétiennes fuient l'Irak chaque mois

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    De Cécile Séveirac sur Aleteia.org :

    20 familles chrétiennes fuient chaque mois l’Irak

    28/11/22

    Les chrétiens irakiens continuent de quitter le pays "au rythme de 20 familles par mois", selon un chiffre donné le 25 novembre par le cardinal Louis Raphaël Sako, patriarche de l'Église chaldéenne, dans une réflexion douloureuse sur la condition des chrétiens en Irak.

    Le cardinal Louis Raphaël Sako, patriarche de l’Église chaldéenne, a alerté vendredi 25 novembre sur la situation préoccupante des chrétiens d’Irak. Le prélat a rappelé que plus de la moitié d’entre eux ont dû quitter le pays au cours des cinq dernières années, et que cet exode, massif et pourtant silencieux, est loin d’être terminé. Ce sont en ce moment même près de 20 familles par mois qui sont contraintes de quitter l’Irak. 

    Le cardinal Sako a évoqué les causes multiples qui expliquent cette migration forcée, la principale étant les persécutions subies quotidiennement par les chrétiens sur leur terre natale. Fustigeant les discriminations infligées à ces derniers, Mgr Sako a pointé du doigt le défaut de dispositions légales garantissant l’égalité devant la loi de tous les citoyens, quelle que soit leur confession. Ces derniers sont en effet soumis à des lois s’inspirant directement ou indirectement de la loi islamique, la charia, — son application étant plus ou moins rigoureuse selon les pays — , qui régit aussi bien la vie privée que la vie publique des musulmans.

    Une communauté martyrisée, contrainte à l’effacement

    En 2020, 70% des chrétiens indiquaient que le chômage et la pauvreté dûs à cette discrimination juridique et sociale était l’une des principales raisons de leur départ. À cela s’ajoutent un sentiment profond d’insécurité et la crainte perpétuelle du retour de l’État Islamique. « Si quelqu’un ne veut pas que nous restions dans notre pays en tant que citoyens à égalité de dignité », poursuit Mgr Sako, « dites-le nous franchement, afin que nous puissions aborder la question avant qu’il ne soit trop tard ». 

    En Irak, la population chrétienne n’a cessé de diminuer, à tel point que l’Aide à l’Église en Détresse (AED) a averti du risque d’extinction qui menace cette communauté dans son rapport de 2022. Avant la chute de Saddam Hussein, l’Irak était le pays du Proche-Orient qui comptait le plus de chrétiens. Ces derniers, pleinement irakiens, vivent sur cette terre depuis près de 2.000 ans. Après la guerre de 2003, la descente aux enfers a progressivement commencé, pour trouver un point d’orgue avec l’avènement de Daesh en 2015. En 2014, ils étaient 300.000. Aujourd’hui, leur nombre est estimé à 150.000.

  • Vatican : La Chine a rompu l'accord - mais nous le poursuivrons

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    De Massimo Inrovigne sur Bitter Winter :

    Vatican : La Chine a rompu l'accord - mais nous le poursuivrons

    28/11/2022

    Le silence du pape sur le cas du cardinal Zen n'a pas persuadé Pékin d'accepter la demande du Vatican de ne pas procéder à une cérémonie qui violait l'accord de 2018.

    Officiellement, la ligne du Vatican, réaffirmée par le pape François lui-même, est que l'accord Vatican-Chine de 2018 " est bon ", produit lentement ses fruits, et que le renouveler deux fois en 2020 et 2022 était la bonne chose à faire.

    "Officiellement" est le mot clé ici. Car "officieusement", le Vatican sait bien que la Chine manipule l'accord à ses propres fins, et le rompt quand elle le juge bon. Maintenant, le chat est sorti du sac.

    Deux événements importants pour l'accord entre le Vatican et la Chine se sont produits à 24 heures d'intervalle la semaine dernière. À Hong Kong, le 25 novembre, l'ancien archevêque, le cardinal Joseph Zen, a été reconnu coupable de ne pas avoir enregistré un fonds d'aide humanitaire créé pour soutenir les manifestants pro-démocratie de 2019. Le cardinal de 90 ans a été condamné à payer une amende de 4 000 dollars de Hong Kong, soit un peu plus de 500 euros.

    De nombreuses personnes à travers le monde ont critiqué le pape François pour avoir gardé le silence sur la question, et le diocèse catholique de Hong Kong pour avoir refusé tout commentaire, spéculant si cela était dû aux critiques franches du vieux cardinal à l'égard du pape (pas seulement sur la question de Hong Kong) ou aux clauses de l'accord de 2018 avec la Chine, dont le texte reste secret. Selon le correspondant de Bitter Winter à Hong Kong, cependant, une source anonyme du diocèse a commenté officieusement que le Vatican a effectivement travaillé en coulisse pour obtenir une sentence clémente pour Zen.

    D'autres ont déclaré à Bitter Winter que le silence assourdissant du Vatican était lié aux négociations visant à persuader le PCC d'annuler ou de retarder la cérémonie d'installation de l'évêque Giovanni Peng Weizhao de Yujiang (province de Jiangxi) en tant qu'évêque auxiliaire de Jiangxi, ce que le Saint-Siège a désespérément essayé d'éviter.

    La raison pour laquelle la cérémonie a été si perturbante pour le Vatican nécessite quelques explications. L'accord de 2018 est secret, mais on pense qu'il régit l'administration des diocèses catholiques et la nomination des évêques. Ces derniers sont toujours sélectionnés par le PCC mais sont officiellement nommés par le Vatican. Le problème dans la province de Jiangxi est que le Vatican a traditionnellement organisé les catholiques locaux en cinq diocèses, tandis que l'Église patriotique contrôlée par le PCC n'avait qu'un seul diocèse, appelé simplement diocèse de Jiangxi, dont l'évêque au moment de la signature de l'accord de 2018 était Li Suguang.

    Mgr. Peng Weizhao était l'évêque de Yujiang, l'un des diocèses reconnus par le Vatican mais pas par l'Église patriotique. Nommé par le pape François en avril 2014, il a été rapidement arrêté par les autorités chinoises et maintenu en prison jusqu'en novembre de la même année. Connu pour ses critiques à l'égard du PCC, il a été placé sous haute surveillance.

    Récemment, cependant, il a été annoncé qu'il avait accepté de rejoindre l'Église patriotique et serait installé par l'évêque Li Suguang comme évêque auxiliaire pour le diocèse de Jiangxi. Comme nous l'avons vu, l'existence de ce diocèse n'est pas reconnue par le Saint-Siège, et la nomination d'un "évêque auxiliaire" pour ce diocèse n'aurait pu se faire sans son autorisation.

    Le PCC, cependant, interprète l'accord de 2018 en ce sens que le consentement du Saint-Siège n'est nécessaire que pour la consécration de nouveaux évêques, et non pour déplacer ceux que le Vatican a déjà reconnus (ou créés avant 2018, comme dans le cas de Mgr Peng) d'un diocèse à un autre.

    Le Vatican interprète l'accord différemment et a supplié les autorités chinoises de ne pas procéder à la cérémonie, qui a bien eu lieu le 24 novembre, Mgr Peng promettant solennellement de "maintenir le principe des églises indépendantes et autogérées" (l'ancienne formule de séparation d'avec Rome) et de "guider les catholiques pour qu'ils s'adaptent à une société socialiste."

    Cela s'est passé le 24 novembre, et Zen a été condamné le 25 novembre. Si, comme certains l'ont suggéré, il y a eu un marchandage échangeant le silence de Rome sur Zen avec l'accord de Pékin de ne pas procéder à la cérémonie de Peng, en théorie, il était encore temps pour le Vatican de prétendre que le PCC n'avait pas tenu ses promesses, et de s'exprimer sur le cardinal de Hong Kong. Toutefois, comme cela a été confirmé récemment après l'invasion russe en Ukraine, la prudence proverbiale du Vatican signifie qu'il lui faut plusieurs jours, voire plusieurs semaines, pour changer de position sur des questions politiques.

    Plus généralement, continuer à affirmer que le schisme de l'Église patriotique a été guéri et que désormais tous les catholiques chinois sont avec Rome, même s'ils devraient l'être aussi avec le PCC, reste plus important pour le Vatican que les incidents individuels.

    En conséquence, le Saint-Siège a publié un communiqué de presse dans lequel il reconnaît "avec surprise et regret" que Pékin a violé l'accord de 2008 par la cérémonie de Peng, mais réaffirme la "totale volonté" du Vatican de continuer unilatéralement à le respecter.

    "C'est avec surprise et regret, dit le communiqué, que le Saint-Siège a appris la nouvelle de la 'cérémonie d'installation' qui a eu lieu le 24 novembre à Nanchang, de S.E. Mgr Giovanni Peng Weizhao, évêque de Yujiang (province du Jiangxi), comme 'évêque auxiliaire du Jiangxi', un diocèse non reconnu par le Saint-Siège. Un tel événement, en effet, n'a pas eu lieu en conformité avec l'esprit de dialogue qui existe entre les parties vaticanes et les parties chinoises et ce qui a été stipulé dans l'Accord provisoire sur la nomination des évêques du 22 septembre 2018. En outre, la reconnaissance civile de Mgr Peng a été précédée, selon les rapports reçus, d'une pression prolongée et intense de la part des Autorités locales. Le Saint-Siège espère que des épisodes similaires ne se répéteront pas, attend la communication appropriée à ce sujet de la part des Autorités, et réaffirme son entière disponibilité à poursuivre le dialogue respectueux concernant toutes les questions d'intérêt commun."

    Lire également : Les dirigeants de l'Église catholique d'État chinoise informent le clergé de Hong Kong du plan de "sinisation" du président Xi

  • Apparitions de Beauraing: il y a juste 90 ans

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    De Jean-Pierre Snyers :

    Que s'est-il passé à Beauraing ? | "Venez ici en pèlerinage"

    Apparitions de Beauraing: il y a juste 90 ans

    29 novembre 1932-29 novembre 2022; juste 90 ans que la Mère du Christ apparaissait à 5 enfants à Beauraing. Dans ce bourg belge situé à quelques encablures de la frontière française, Celle qui s'est manifestée comme étant "la Vierge immaculée, la Reine des cieux" n'est-elle pas une immense espérance dans ce monde marqué par le matérialisme et par ce nihilisme qui nous rongent? Pour ne rien vous cacher, j'ai eu la chance de bien connaître trois d'entre eux: Albert Voisin, Gilberte Voisin et Gilberte Degeimbre. Je ne veux pas polémiquer au sujet de tous les arguments qui plaident en défaveur ou en faveur de leur conviction profonde et qui ont conduit l'évêque de Namur à déclarer qu'elles sont authentiques.. Ma très grande documentation sur ce sujet est telle que  que rationnellement, il m'est impossible de nier  la véracité de ce qui s'est passé en ce lieu.  .Cela dit, une parole de mon ami Albert Voisin me reste toujours à l'esprit: "quand on a vu un coin du ciel, il est si difficile de rester dans la brume d'ici-bas". Lui, savait de quoi il parlait. Et nous, qui en parlons de l'extérieur, ne sommes-nous pas victimes d'un monde au-delà de l'espace et du temps que nous ne connaissons pas et qui nous empêche d'avoir accès à un monde qui est au-delà de nos dimensions et de nos sens? Merci Albert, merci Gilberte pour le témoignage que vous nous donner et qui dépasse tellement ce que l'ici-bàs ne  peut nous offrir.