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  • La mission de l’Église consiste plus que jamais à maintenir toute la force de son message

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    Une tribune du père Luc de Bellescize publiée sur le site de La Nef :

    L’Église doit tenir face aux nouvelles idoles

    Tribune du père Luc de Bellescize — Les grandes idéologies du XXe siècle ont refusé le Fils et ont prétendu apporter elles-mêmes le salut aux hommes. À ce refus du Fils Sauveur succède aujourd’hui le refus du Père Créateur : la pensée libérale vante un homme qui ne se reçoit de rien ni de personne, un homme qui se façonne totalement lui-même. Nous avons pourtant tout à y perdre, et le père Luc de Bellescize rappelle ici que la mission de l’Église consiste plus que jamais à maintenir toute la force de son message, fût-ce à contretemps. Elle n’a pas le droit de céder aux sirènes des modes idéologiques de l’époque, elle a au contraire le devoir d’être courageuse et de rester fidèle à sa façon d’aimer les hommes : en ne sacrifiant jamais l’exigence de son message.

    Tribune du père Luc de Bellescize initialement parue sur Aleteia.

    Les grandes idéologies qui ont ravagé le XXe siècle étaient fondées sur la pensée d’un salut de l’homme par l’homme, soit par l’exaltation d’une race prétendument supérieure, soit par la révolution qui, en renversant des structures dominatrices, allait faire advenir la paix. National-socialisme et marxisme étaient deux figures de l’antéchrist dans l’histoire et deux bêtes de l’Apocalypse. Elles ont ravagé la terre et versé le sang des saints. Il s’agissait d’idéologies de la rédemption contre l’unique Sauveur. Saint Jean-Paul II, qui les avait vécues dans sa chair, leur répondit dans sa première encyclique, Redemptor hominis, que le Christ est l’unique sauveur des hommes et qu’il n’y a pas d’autre Nom sous le Ciel par lequel nous devons être sauvés. 

    De nouvelles idoles

    Nous sommes entrés au XXIe siècle dans une ère où se lèvent de nouvelles idoles. Elles sont encore plus radicales car elles ne s’opposent plus directement au Sauveur, mais elles consistent en une rupture avec le Créateur. Au refus du Fils a succédé le refus du Père. Au refus d’être sauvé a succédé le refus d’être créé. Nous nous voulons aujourd’hui notre propre origine et notre propre fin, tel le Phénix qui s’auto-détruit et renaît par lui-même de ses cendres. Nous nous prétendons les créateurs de nous-mêmes dans l’illusion d’une liberté pure, radicalement autonome de tout « donné » naturel et de toute obéissance au réel. L’idéologie actuelle est celle d’une liberté qui refuse sa limite et veut choisir absolument sa vie comme elle entend choisir sa mort. Il ne s’agit pas de « devenir ce que nous sommes » en consentant à notre origine sexuée, en acceptant d’être « qualifiés dans l’être » par notre héritage et notre corps, mais de devenir absolument ce que nous voulons être. Nous l’avons entendu dans une émission stupéfiante : « Je ne suis pas un homme, je suis non-binaire. Qu’est-ce qui vous fait dire que je suis un homme ? »

    Dieu crée en séparant. Il sépare le jour et la nuit, le ciel et la terre, l’homme et la femme, la distinction fondamentale entre l’humain, doué du souffle de Dieu et d’une liberté spirituelle, et le monde animal, fondé sur l’instinct. Non une séparation comme conflit, mais comme correspondance. Nous voici dans un temps d’extrême confusion où la complémentarité de l’homme et de la femme, naturellement ouverte à la vie, n’est plus reconnue comme une réalité qui pose une frontière à notre volonté démesurée de puissance. Où, plus grave encore, la distinction de l’homme et de l’animal apparaît comme fallacieuse chez certains « influenceurs » minoritaires, mais incroyablement violents. Ces grands idéologues font obstruction à toute contradiction, aux États-Unis et de plus en plus en Europe, jusque dans ce temple du questionnement et du débat d’idées que devrait constituer la recherche universitaire. 

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  • Le Luxembourg s'enfonce dans l'irréligion

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    De Laura BANNIER sur virgule, (wort.lu) :

    De moins en moins de Luxembourgeois croient en une religion

    Contrairement aux personnes âgées, les jeunes générations sont moins croyantes. 
    16.02.2023

    Les pratiques religieuses traditionnelles sont en net recul au Luxembourg. Alors que 75% des résidents croyaient ou pratiquaient une religion en 2008, ils n'étaient plus que 48% en 2021, selon le Statec.

    Importance de la religion, appartenance à un culte, fréquentation d'un lieu de culte ou encore pratique de la prière, la spiritualité et les religions ont été passées au crible au Luxembourg. Les réponses des résidents interrogés sur leurs pratiques religieuses ont principalement permis de constater que les Luxembourgeois étaient de moins en moins croyants.

    Menée à la fin de l'année 2020 et au début de l'année 2021, cette enquête de l'European Value Survey relayée par le Statec révèle que 48% des résidents se réclamaient de croyances et pratiques religieuses traditionnelles en 2021. C'est nettement moins qu'en 2008 (75%). Parmi les personnes revendiquant leur appartenance à un culte, les catholiques sont largement majoritaires (92%), tandis que les croyants se revendiquant musulmans n'atteignent que 2,7%.

    Les données récoltées laissent transparaître que la religion est peu importante au Luxembourg. 40,86% des répondants estiment qu'elle n'est «pas du tout importante», et 35,45% la jugent «pas importante» tandis qu'à l'extrême opposé, seuls 5,27% des sondés la conçoivent comme «très importante». L'insignifiance de la religion est davantage marquée au Luxembourg, comparé à la moyenne européenne, puisqu'à l'échelle du Vieux continent, la religion est importante pour 36% des habitants.

    Une spiritualité alternative

    Parmi les personnes interrogées, 59% ont affirmé ne jamais fréquenter de lieux de culte. Si 4% s'y rendent une fois par semaine et la même proportion une fois par mois, 15,5% n'assistent à un office religieux qu'à l'occasion de fêtes ou de cérémonies.

    Alors que les résidents n'étaient que 39% à affirmer que «Dieu n'était pas important dans leur vie» en 2008, cette proportion a explosé pour s'établir à 60% en 2021. À noter que la part de résidents sans religion est passée de 35% à 44% tandis que la part d'athées a grimpé de 10% à 18%.

    Au-delà de mettre en évidence le déclin des religions traditionnelles, cette étude souligne la montée des spiritualités alternatives au Luxembourg. En effet, 41% des résidents croient en «un esprit, une force surnaturelle». À ces personnes s'ajoutent les 15% de répondants qui pensent qu'il existe un «dieu personnel», et les 18% d'agnostiques, qui ne savent pas. Les 21% restants estiment qu'il n’« y a pas de divinité ».

    Si Dieu, sous toutes ses formes, est donc encore présent, d'autres croyances subsistent également. C'est le cas de la vie après la mort, à laquelle 30,7% des personnes interrogées croient, tandis que 40% n'y croient pas et 26,5% ne se prononcent pas sur le sujet. La réincarnation convainc 23,6% des répondants tandis que 61,8% déclarent ne pas y croire. L'enfer, lui, est moins populaire avec seulement 10,1% de croyants. 

    Ainsi, «il est ardu de tracer la frontière entre religions traditionnelles et formes de spiritualité modernes», notent les statisticiens. «Les individus se fabriquent des mythes et croyances religieuses à la carte.»

    Une fois compilé, cet ensemble de données permet au Statec d'indiquer que les personnes nées au Luxembourg, les hommes et les personnes orientées à gauche affichent une tendance à être moins religieuses que les autres, tandis que les personnes âgées croient davantage. «Dieu n'est pas mort», conclut l'institut d'études économiques et statistiques, qui souligne que les pays d'Europe de l'Est et du Sud restent très fortement attachés aux principes religieux.

  • Le principal acteur de "The Chosen": ma prestation anti-avortement lors de la Marche pour la Vie était ce que Dieu voulait que je fasse

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    De kath.net/news :

    Acteur de "The Chosen": ma prestation anti-avortement était ce que Dieu voulait que je fasse

    Sa décision devrait être basée sur la volonté de Dieu, et non sur des considérations de carrière, a déclaré Jonathan Roumie, qui joue Jésus.

    Washington DC (kath.net/LifeNews/jg) Jonathan Roumie, le casting de Jesus Christ sur The Chosen, a admis dans une interview qu'il avait hésité avant d'accepter de parler à la Marche pour la vie à Washington DC. D'autres acteurs ont perdu des offres après avoir professé publiquement des politiques pro-vie. Dans une interview accordée à l' Agence catholique de presse , il a déclaré que certains de ses conseillers lui avaient conseillé de ne pas se présenter à la Marche pour la vie .

    Finalement, il a accepté parce qu'il s'est rendu compte que Dieu l'appelait à prendre position contre l'avortement. Il ne le voulait pas, mais s'est finalement soumis à la volonté de Dieu, a-t-il dit.

    Lorsque la demande de participation est arrivée, il a commencé à beaucoup réfléchir et à réfléchir à ce qui pourrait arriver dans le pire des cas. "C'est alors que la peur a parlé et que c'était l'ennemi qui essayait d'entrer dans ma tête", se souvient Roumie.

    Lorsqu'il a demandé conseil, les gens l'ont averti que cela pourrait nuire à sa carrière d'acteur. D'un point de vue purement pratique, ils auraient eu raison, mais sa décision devrait être basée sur la volonté de Dieu et non sur des considérations de carrière.

    Roumie n'a pas mâché ses mots lors de son discours à Washington DC. Tout comme Dieu est réel, Satan est réel, a-t-il dit. Satan se rend compte que son temps est limité. C'est pourquoi il jette tout ce qu'il a sur le monde et sur nous. Beaucoup seraient donc induits en erreur, a-t-il averti. L'un des grands mensonges du diable est l'affirmation que l'avortement ne nous fait pas de mal individuellement ou en tant que société. Il a ensuite invité les participants de la Marche pour la vie à prier pour ceux qui manquaient de conviction, de force et de clarté.

    Après son témoignage, il a confié au CNA qu'il s'était complètement abandonné à Dieu. Dieu l'a accompagné dans sa prestation. Il ne s'était pas senti bien avant, mais ça s'est beaucoup mieux passé qu'il ne le pensait et c'était une bien meilleure décision qu'il n'aurait pu l'imaginer, a déclaré l'acteur.

    Le discours de March for Life de Roumie a été visionné plus d'un million de fois sur YouTube.

  • Ceux qui suivent la messe selon l'ancien rite et prient le rosaire seraient-ils de dangereux extrémistes ?

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    De John Rao sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Grâce au FBI, les catholiques découvrent leur rôle dans la résistance

    18-02-2023

    Le document "confidentiel" de la police fédérale américaine qui considère ceux qui suivent la messe selon l'ancien rite et prient le rosaire comme des "extrémistes dangereux" les a galvanisés, qui ont ainsi pris conscience qu'ils sont des soldats en première ligne dans la lutte contre le terrorisme pratiqué par ces organes étatiques qui furent un jour le gouvernement des États-Unis.

    Le 8 février, le FBI de Richmond a divulgué un document "classifié" (daté du 23 janvier), qu'il a ensuite rétracté, dans lequel les catholiques sont visés. Dans le collimateur notamment les fidèles liés à la messe traditionnelle et à la prière du rosaire, associés à de "dangereux extrémistes". Le FBI a déclaré par la suite que le document n'était pas à la hauteur, mais l'ombre d'une utilisation instrumentale du renseignement demeure, dans une tonalité anti-catholique et dans le but de supprimer la dissidence envers l'administration Biden.

    Au-delà des craintes d'un nouvel assaut possible contre le rite romain classique de la messe, les nombreux groupes de catholiques de sensibilité traditionnelle aux États-Unis avec lesquels ils sont en contact régulier ne se sont jamais mieux portés. Ils ont fini par être sous les feux de la rampe, identifiés pour ce qu'ils sont, avec leur précieuse mission de soldats de première ligne dans la lutte contre le terrorisme, et l'incroyable efficacité des armes dont ils disposent a été publiquement révélée.

    Depuis de nombreuses années, il est clair pour quiconque a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre qui sont les membres des bandes terroristes qu'ils combattent. Le FBI est actuellement sous les feux de la rampe, mais il n'est qu'un segment de la meute de voyous qui comprend également la CIA et, pour parler franchement, la plupart de ces organes que l'on appelait autrefois le gouvernement américain.

    Toutes ces institutions, ainsi que les bureaucrates qui les dirigent, ne sont plus que les outils pathétiques d'une oligarchie matérialiste et libertine, affichant de manière flagrante son dévouement à l'irrationalité totale et au triomphe du désir. Alors qu'ils travaillent depuis longtemps au nom de cette oligarchie pour saper tout pilier spirituel, intellectuel et naturel de l'autorité dans une société correctement ordonnée, ils continuent à couvrir leurs activités terroristes en mettant l'accent sur la rhétorique de la liberté individuelle et du bien commun de toute la population. Cependant, même lorsque cela a impliqué des assauts croissants sur des questions spécifiques chères au cœur des croyants, ils n'ont jamais "fait le grand écart" en déclarant ouvertement que le catholicisme traditionnel en tant que tel représentait un danger essentiel pour leur projet.

    Aujourd'hui, cependant, ils ont été révélés au grand jour et la joie de mes coreligionnaires catholiques - ainsi que la mienne - est sans limite. Justice a été rendue ! Nous savons maintenant que les terroristes irrationnels et obstinés qui continuent à se faire passer pour la seule voix légitime d'une nation devenue folle ont compris que leur chemin vers l'abîme est effectivement barré par la messe latine traditionnelle, le rosaire et ceux qui y assistent, totalement dévoués à la cause du Christ-Roi. Nous pouvons enfin commencer à regarder nos frères et sœurs mexicains dans les yeux et dire que nous aussi, que nous ayons choisi ce militantisme volontairement ou involontairement, nous sommes considérés comme des soldats de première ligne dans la guerre pour la défense de la Foi et de la Raison ; que nous sommes potentiellement aussi dangereux que les Cristeros, le Bienheureux Père Miguel Pro Juárez et les innombrables civils ordinaires qui les ont fermement soutenus dans les années 1920 et 1930.

    J'écris ce bref article depuis l'un des "centres de formation" pour le catholicisme traditionnel dans le diocèse de Richmond, où le complot terroriste contre la Foi a été révélé pour la première fois, et je vous assure que je n'exagère pas le sentiment de soulagement de voir que les bureaucrates au service de l'oligarchie ont été démasqués. Bien sûr, jusqu'à présent, seuls vingt procureurs généraux ont protesté contre l'assaut anticatholique, on peut donc se demander ce que font les trente autres. Certes, on peut se plaindre que le tollé des successeurs des Apôtres dans ce pays n'a pas été tout à fait comme celui d'Athanase.

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  • Parmi les voyages que le pape envisage, des "petits pays" dont la Belgique

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    De la rédaction du Sismografo :

    Les voyages du pape François en Europe dans les prochains mois se préparent. Au centre des "petits pays". Le fauteuil roulant n'est pas un obstacle

    "Les petits pays d'Europe" que le pape François, selon son projet pastoral, pourrait visiter dans les prochains mois. Le 5 février, de retour d'Afrique, le pape François, en conférence de presse, à une question de Jorge Barcia Antelo (RNE) a répondu comme suit :

    "Sur les voyages. Je pense que ce sera l'année prochaine pour l'Inde. Le 23 septembre je vais à Marseille ; et il y a la possibilité que de Marseille je me rende en Mongolie, mais ce n'est pas défini, c'est possible. Et puis une autre cette année : Lisbonne. Mais le critère est le suivant : j'ai choisi de visiter les plus petits pays d'Europe. Vous allez me dire : "Mais vous êtes allé en France". Non, je suis allé à Strasbourg, je vais à Marseille, pas en France. Les plus petits, les plus petits, pour connaître un peu l'Europe cachée, l'Europe qui a tellement de culture mais qui n'est pas connue de tout le monde, pour accompagner des pays, par exemple l'Albanie - qui a été la première - qui est le pays qui a subi la dictature la plus cruelle de l'histoire. Mon choix est un peu comme ça : essayer de ne pas tomber moi-même dans la mondialisation de l'indifférence." (Source - Vatican.va)

    Ainsi, le programme des voyages du pape en 2023 pourrait le conduire dans plusieurs des "plus petits pays d'Europe". A ce périmètre très circonscrit, qui facilite grandement le déroulement de son magistère itinérant, s'ajoute une autre aide fondamentale et inattendue aujourd'hui : le fauteuil roulant, un support qui rend la fatigue physique supportable et oblige à ne mettre en place des programmes qu'avec des événements essentiels et surtout peu de kilomètres de déplacement. C'est ce qui s'est passé au cours des dernières années du pontificat du Pape Saint Jean Paul II.

    Parmi ces voyages, deux sont connus depuis longtemps : celui de Lisbonne, au Portugal, pour la XXXVIIIe Journée mondiale de la jeunesse (4-6 août) et puis, pour l'instant, la journée de Marseille (France), le samedi 23 septembre, dans le cadre des Rencontres de la Méditerranée est confirmée.
    Les "petits pays d'Europe", ceux dont la superficie est inférieure à 100 mille kilomètres carrés, sont au nombre de 32 et les premiers sur la liste sont la Hongrie, le Portugal et la Serbie. Les autres pays figurant sur cette liste sont : l'Autriche, la République tchèque et la Belgique. Le projet des "petits pays d'Europe" offre donc au Souverain Pontife un éventail large et intéressant où, comme il l'a dit, il y a des peuples et une culture à faire connaître ainsi que des personnes qui doivent sentir la proximité de l'Église.

  • Vermeer et les Jésuites

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    De Bert Daelemans, SJ, sur Alfa & Omega :

    Vue de Delft (Mauristhuis La Haye)

    Vermeer et les Jésuites

    La Compagnie de Jésus a influencé non seulement la vie personnelle de Vermeer et le sujet de certaines de ses œuvres, mais aussi sa technique.

    16 février 2023

    À trois égards au moins, les jésuites ont été déterminants pour le peintre de la célèbre Fille à la boucle d'oreille de perle (1665), dont une rétrospective de 28 œuvres (sur les 35 connues) est présentée au Rijksmuseum d'Amsterdam jusqu'au 4 juin. Tout d'abord, il a été aidé dans sa vie familiale. Le dimanche de Pâques 1653, Johannes Vermeer (1632-1675), alors protestant, épouse la jeune catholique Catharina Bolnes, dont la mère, Maria Thins, étroitement liée aux jésuites de Delft, avait d'abord émis des réserves quant au mariage de sa fille avec un protestant. Il est probable que la messe ait été présidée par un jésuite. Par ailleurs, les mariages interreligieux étant rares à cette époque, il est possible que le peintre se soit converti au catholicisme. Il est vrai que ses 15 enfants ont été baptisés dans l'Église catholique et que ses filles ont étudié à l'école des Jésuites. Vermeer a appelé l'une d'entre elles Ignatius et une autre Franciscus. Quoi qu'il en soit, quelques années après son mariage, le peintre s'installe avec sa femme, sa belle-mère et le premier de ses enfants dans le Papenhoek, le quartier papiste de la ville protestante de Delft, où les jésuites tiennent une église cachée dans un grenier ou schuilkerk - en 1656, sur 23 000 habitants, 5 500 sont catholiques. Non que les catholiques aient dû se cacher ou garder le lieu de réunion secret. La liberté de culte était garantie et les non-protestants étaient tolérés, même s'ils devaient être discrets dans la République des Provinces-Unies des Pays-Bas.

    Deuxièmement, les jésuites ont marqué son travail. Une recherche récente, Johannes Vermeer : Foi, Lumière et Réflexion, menée par le commissaire de l'exposition, Gregor Weber, confirme l'influence décisive non seulement sur la vie privée et familiale de Vermeer, mais aussi sur son œuvre qui, comme on le sait, comprend des tableaux à thème catholique, comme Sainte Praxede (1655). Grâce aux Jésuites, Vermeer a dû entrer en contact avec de nombreuses œuvres d'art catholiques, comme La Crucifixion de Jacob Jordaens (1593-1678), qu'il inclut en arrière-plan de l'Allégorie de la foi catholique (1670-74). Dans sa maison familiale étaient accrochés une Crucifixion et une Véronique, typiques d'un environnement domestique catholique. Après L'évaluateur de perles (1662-1664) est accroché un Jugement dernier.

    Dans Le Christ dans la maison de Marthe et Marie (1655), Vermeer traite cet épisode de l'Évangile d'une manière très différente de celle de ses prédécesseurs et contemporains, qui soit se concentrent sur la scène remplie de nourriture et d'ustensiles de cuisine - comme Pieter Aertsen (1508-1575), Joachim Beuckelaer (1533-1574) et même Velázquez (1599-1660) - soit placent le Christ entre les deux sœurs, comme pour les distancier, comme Rembrandt (1606-1669). Dans Johannes Vermeer en de jezuïeten in Delft (Johannes Vermeer et les jésuites à Delft), les jésuites Dries van den Akker et Paul Begheyn soutiennent que ces changements décisifs s'inscrivent dans la lignée d'une compositio loci dans le style des Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Elle se concentre sur les trois protagonistes, leur donne un espace et une hauteur spécifiques et les présente presque grandeur nature comme dans un tableau de dévotion.

    Troisièmement, outre l'influence des jésuites sur la vie de famille et sur la manière dont ils traitent les thèmes catholiques dans leurs œuvres, il existe également une influence sur leur peinture d'un point de vue plus technique. Les jésuites étaient à la fois experts dans le domaine de l'optique - il faut mentionner le réputé Opticorum libri sex (1613), illustré par Rubens, du jésuite flamand Franciscus d'Aguilon (1567-1617), architecte de l'église jésuite d'Anvers - et auteurs d'ouvrages de spiritualité, dans lesquels la lumière a un arrière-plan divin. La boule de cristal suspendue au plafond dans l'Allégorie de la foi catholique, dans laquelle se reflète la pièce illuminée, est représentée dans un emblème de Emblemata sacra de fide, spe, charitate (1624) du jésuite flamand Willem Hesius (1601-1690), mathématicien et architecte de l'église jésuite de Louvain. Le père Isaac van der Mye (1602-1656), membre de la communauté jésuite de Delft, qui avait suivi une formation de peintre avant de rejoindre la Compagnie et qui était proche de Vermeer, lui a probablement enseigné l'utilisation de la camera obscura, selon un dessin retrouvé par Weber. En effet, dans certains des tableaux de Vermeer comme La Dentellière (1669-1670) - montrent des effets lumineux spécifiques de la camera obscura, comme la mise au point sur un seul point et le fait de laisser le reste flou, il ne fait donc aucun doute qu'il connaissait l'instrument, même s'il est peu probable qu'il l'ait utilisé pour peindre. La caméra obscure apparaît également dans plusieurs emblèmes de la spiritualité ignatienne comme un symbole de foi.

  • "Les papes démissionnaires ne doivent pas devenir quelque chose de normal" (François)

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    Lu sur Ecclesia (pt) :

    Vatican : le pape rejette à nouveau le scénario d'une démission et affirme que la démission ne sera jamais " à la mode ".

    16 février 2023

    François considère que le ministère pontifical est "pour la vie" et précise les conditions qu'il envisageait dans sa lettre d'abdication en 2013.

    Le pape a de nouveau exclu le scénario d'une démission du pontificat, dans des conversations avec des jésuites africains, publiées aujourd'hui par la revue " Civiltà Cattolica " de la Compagnie de Jésus.

    " Les papes démissionnaires ne doivent pas devenir, disons, une mode, quelque chose de normal ", a déclaré François lors de son voyage en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud, qui s'est déroulé du 31 janvier au 5 février.

    Le programme dans les pays africains comprenait des rencontres privées dans chacune des capitales avec des religieux jésuites.

    L'un des participants a interrogé le pape sur la lettre qu'il a écrite, avec sa démission, deux mois après son élection pontificale en 2013, remise au secrétaire d'État de l'époque, le cardinal Tarcisio Bertone.

    "Je ne sais pas où cette lettre peut être trouvée. Je l'ai faite au cas où j'aurais un problème de santé qui m'empêche d'exercer mon ministère et que je sois pleinement conscient afin de pouvoir démissionner", a-t-il précisé.

    François a rappelé son prédécesseur, Benoît XVI, qui a démissionné du pontificat en février 2013, soulignant le "courage" de cette décision.

    [Benoît XVI] sentait qu'il ne pouvait pas aller de l'avant à cause de sa santé. Moi, pour le moment, je n'ai pas cela à l'ordre du jour, je crois que le ministère du pape est 'ad vitam' (pour la vie). Je ne vois aucune raison pour qu'il n'en soit pas ainsi, je pense que le ministère des grands patriarches est toujours pour la vie et que la tradition historique est importante."

    Le pape a souligné que si les décisions étaient prises sur la base de la "malédiction", il faudrait "changer tous les six mois".

    "Cela ne m'a pas traversé l'esprit [la démission]", a-t-il répété au Soudan du Sud, rappelant que le pape Pie XII, pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) a écrit une lettre de démission "au cas où il serait emmené par Hitler en Allemagne."

    "Ainsi, disait-il, Eugenio Pacelli aurait été capturé et non le pape", a-t-il précisé.

    Le premier pape jésuite de l'histoire révèle qu'il a refusé à deux reprises des nominations épiscopales en Argentine, respectant ainsi son vœu de ne pas accepter de rôles d'autorité dans l'Église, et qu'il n'a été nommé auxiliaire du diocèse de Buenos Aires qu'après autorisation explicite du chef mondial de la Compagnie de Jésus de l'époque (Peter Hans Kolvenbach), "dans un esprit d'obéissance".

    Lors des rencontres avec les religieux jésuites, François a évoqué les conflits en cours en Syrie, au Yémen, au Myanmar, en Amérique latine ou en Ukraine.

    "L'humanité aura-t-elle le courage, la force ou même la possibilité de faire demi-tour ? On continue, droit devant, vers l'abîme. Je ne sais pas : c'est une question que je me pose. Je suis désolé de le dire, mais je suis un peu pessimiste", a-t-il admis.

    De retour de son cinquième voyage en Afrique, François a confirmé qu'il se rendra à Lisbonne cette année à l'occasion des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), s'adressant aux journalistes sur ses prochains voyages.

    "A propos des voyages : je pense que l'Inde sera l'année prochaine. Je vais à Marseille (France) le 23 septembre, et il y a une possibilité que de Marseille je m'envole pour la Mongolie, mais ce n'est pas encore défini, c'est possible. Un autre cette année, je ne me souviens plus... Lisbonne. Le critère : j'ai choisi de visiter les petits pays d'Europe", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse dans le vol de retour vers Rome.

    La prochaine édition internationale des Journées mondiales de la jeunesse se déroulera pour la première fois au Portugal, du 1er au 6 août.

    François, qui était à Fatima pour les célébrations du 13 mai 2017, a assumé que sa priorité est de connaître "les petits" et "l'Europe cachée, l'Europe qui a tant de culture, mais qui n'est pas connue".

    Interrogé sur les problèmes qui ont affecté son genou, le pape a plaisanté sur la situation et a déclaré que "les mauvaises herbes ne meurent pas".

    A 86 ans, François a précisé qu'il n'est pas "comme il l'était au début de son pontificat", le 13 mars 2013.

    "Ce genou dérange, mais il va lentement, donc nous verrons", a-t-il déclaré.

    Le Code de droit canonique, prévoit la possibilité légale d'une démission du Pape et cette démission n'a pas besoin d'être acceptée par quiconque pour être valide, comme l'indique le canon 332.

    Ce qui est requis, c'est que le Pape renonce librement et qu'il manifeste sa décision clairement et publiquement.

  • Le Pape Pie XII, l'Holocauste et la Vérité : Un entretien avec Michael Hesemann

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    De Paul Senz sur le Catholic World Report :

    Le Pape, l'Holocauste et la Vérité : Un entretien avec Michael Hesemann

    "L'anticatholicisme est l'antisémitisme des libéraux. Ceux qui essaient de discréditer Pie XII veulent discréditer l'Église catholique et tout ce qu'elle représente. Et bien sûr, c'est un moyen bon marché de créer un best-seller".

    15 février 2023

    Le pape Pie XII est une figure marquante de l'histoire de l'Église, ainsi que de la politique mondiale, au XXe siècle. Son pontificat a duré de 1939 à 1958, ce qui signifie qu'il a été pape pendant la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences, ainsi que pendant la période qui a précédé le Concile Vatican II. Et avant son pontificat, le cardinal Eugenio Pacelli a servi à la Secrétairerie d'État et a été un acteur de premier plan dans les événements tumultueux des premières décennies du siècle.

    Michael Hesemann est l'auteur de quarante-quatre livres, qui ont été publiés en seize langues. Le plus récent, publié par Ignatius Press, s'intitule The Pope and the Holocaust : Pius XII and the Vatican Secret Archives (Ignatius Press, 2022). Aboutissement de nombreuses années de recherche, ce livre est une contribution extrêmement importante au débat scientifique sur le rôle que le pape Pie XII a joué au cours des événements calamiteux qui ont précédé, pendant et après la Seconde Guerre mondiale.

    La réputation de Pie XII en tant que "pape d'Hitler" est-elle une représentation exacte ? Si non, d'où vient cette idée fausse, et comment s'est-elle propagée si largement ? Qu'a-t-il fait pour aider les Juifs pendant la guerre ? Comment a-t-il été vilipendé ?

    M. Hesemann s'est récemment entretenu avec Catholic World Report au sujet de son nouveau livre, des mythes concernant le pape Pie XII et de la vérité sur les efforts déployés par le pape pour combattre le nazisme partout où cela était possible.

    Catholic World Report : Comment ce livre a-t-il vu le jour ?

    Michael Hesemann : En 2003, mon éditeur m'a demandé d'écrire un livre sur "la religion d'Hitler". Au cours de mes recherches, il est devenu évident qu'Hitler, qui suivait un mysticisme néo-gnostique du sang, était presque aussi fanatique contre l'Eglise catholique qu'il était antisémite. Son plan était d'exterminer l'Église après sa "victoire finale", la fin de la guerre ; jusque-là, il avait encore besoin des catholiques allemands pour se battre pour le Reich.

    De plus en plus, je me suis rendu compte que son antipode était Pie XII, l'homme qui, providentiellement, se trouvait à Munich en tant que nonce juste au moment de la montée en puissance d'Hitler et qui est devenu pape juste à la veille de la Seconde Guerre mondiale. J'ai écrit une biographie de Pie XII, qui a été traduite en six langues, et j'ai obtenu la permission de faire des recherches dans les archives secrètes du Vatican en 2008. À partir de ce moment, j'ai pu fouiller dans ses dossiers, des dizaines de milliers de documents, pour en savoir plus sur son attitude envers les Juifs, envers Hitler, et sur ses activités pour contrer les nazis et aider les Juifs pendant la persécution et l'holocauste.

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  • Italie : la popularité du pape en perte de vitesse

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    De zenit.org :

    Une enquête Demos révèle que le pape François est la personnalité la plus populaire, mais après 10 ans de pontificat, son pourcentage a diminué.

    Selon la même enquête, 20 % des Italiens vont à l’église au moins une fois par semaine.

    Selon un sondage Demos*, réalisé en décembre dernier par le journal italien de centre-gauche La Repubblica, le pape François est l’une des personnalités publiques qui inspire le plus confiance aux Italiens. Concrètement, selon les résultats de l’enquête « Relations entre les Italiens et l’État », le Saint-Père a la confiance de 68% de la population. Cependant, ce n’est pas la confiance qu’il avait au début de son pontificat, alors qu’il bénéficiait de la confiance de 90% des Italiens. Néanmoins, son pourcentage continue d’être parmi les plus élevés. En fait, au sommet de la confiance, il n’est accompagné que du président italien Sergio Mattarella.

    Bien que le Souverain Pontife bénéficie toujours de la confiance des deux tiers de la population italienne, les deux groupes dont la confiance dans le pape a diminué au cours de la dernière décennie sont les personnes âgées et les femmes.

    Selon leur position politique, l’enquête montre que le plus haut degré d’appréciation pour Saint-Père vient des électeurs du Parti Démocrate (85%), suivis de Terzo Polo et Italia Viva (80%). 73% des électeurs de Fratelli di Italia font confiance au pape, contrairement aux électeurs de la Liga, où il est moins apprécié. Le journal La Repubblica suggère que cela est dû aux positions du pape François sur l’immigration et la politique migratoire, sujets que ce parti politique combat.

    L’enquête montre également que 20% des Italiens vont à l’église au moins une fois par semaine. 30% de la population ne va jamais à l’église. Il y a dix ans, au début du pontificat du pape François, les pourcentages étaient inversés. Par tranches d’âge, 26% des personnes de plus de 65 ans vont à la messe chaque semaine. Parmi les moins de 30 ans, ce chiffre tombe à 12 %. En détaillant par sexe, on voit que les femmes ont une pratique religieuse régulière de 21% alors que celle des hommes est de 14%.

    *DEMOS est un projet de recherche et d’innovation étudiant le populisme et ses impacts sur la démocratie en Europe

  • Séisme : les Syriens attendent une aide comparable à celle que reçoivent les Turcs

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    Après le séisme, les Syriens attendent une aide comparable à celle que reçoivent les Turcs

    Dans la nuit du 5 au 6 février, un séisme meurtrier de magnitude 7,8 a frappé la Turquie et la Syrie. Selon le directeur de la branche Europe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit du « pire désastre naturel dans la région en un siècle ». Bilan provisoire (il pourrait doubler selon l’Onu) : plus de 40 000 morts, plus de 35 000 dans le sud de la Turquie, et plus de 5 000 en Syrie. Mais alors que les aides occidentales affluent en Turquie, elles n’arrivent qu’au compte-goutte en Syrie. La Russie, les Émirats arabes unis, le Qatar ou encore la Chine sont intervenus pour secourir les Syriens. Mais à l’exception notable de l’Italie, les pays occidentaux regardent ailleurs pour ne pas avoir l’air de soutenir Bachar el-Assad. Comme si secourir une population revenait à soutenir un régime politique… Curieusement, la question ne semble pas se poser pour celui de Recep Tayyip Erdoğan. Serait-il à ce point plus fréquentable ? Ne représente-t-il pas un danger autrement plus menaçant pour les pays européens – à commencer par la Grèce – que le régime syrien ?

    Déjà martyrisée par douze ans de guerre civile, la Syrie est sous le coup des sanctions internationales depuis 2019. Elles frappent de plein fouet une population vivant déjà à 90% en dessous du seuil de pauvreté. Ces sanctions empêchent les organisations internationales et les habitants de reconstruire ce qui vient d’être détruit, et de venir en aide aux familles. Aux coupures d’électricité, aux pénuries d’essence et de matières premières, à l’inflation et la dévaluation de la monnaie, à l’isolement terrible d’une population injustement sanctionnée par la communauté internationale, s’ajoute aujourd’hui une situation humanitaire désastreuse : des milliers de familles privées de leur domicile, détruit ou fissuré, sont livrées aux rigueurs de l’hiver.

    Jean-Rémi Méneau, chef de mission adjoint de SOS Chrétiens d’Orient en Syrie, était l’invité de Midi News Week-End sur Cnews, dimanche 12 février (émission en lien ci-dessous). Une semaine après le séisme, il a dressé l’état des lieux : « La situation est toujours très compliquée, l’aide internationale a toujours beaucoup de mal à arriver dans les zones sinistrées... Nous n’avons toujours pas reçu d’aides de l’Occident ».

    Toutefois, l’Italie se distingue entre les pays occidentaux : « Un premier avion militaire transportant de l'aide humanitaire pour la Syrie, a atterri samedi à l'Aéroport international de Beyrouth, en provenance d'Italie » rapporte L’Orient-Le Jour . Pour sa part, la France a fait parvenir 50 tonnes de matériel en Turquie. Damien Denisot, porte-parole de la compagnie maritime d'affrètement CMA-CGM, témoignait sur LCI : « On répond à l'appel de l'aide international de la Turquie avec l'État français. » Avec un hôpital de campagne, ce sont 87 chirurgiens, médecins et pharmaciens que la France a envoyés pour aider la Turquie. Mais la Syrie aurait besoin elle-aussi de cette aide médicale urgente alors que sa population est affaiblie par des années de guerre, l’épidémie de Covid et par les sanctions.

    Plusieurs associations humanitaires, dont SOS Chrétiens d’Orient, le Croissant Rouge (l’antenne syrienne de la Croix Rouge) ou encore la Communauté de Sant’Egidio plaident pour la levée urgente des sanctions afin de permettre à l’aide occidentale et aux ONG d’intervenir en Syrie. D’autres, comme l’Aide à l’Église en Détresse ou L'Œuvre d’Orient, réclament a minima l’application des exceptions prévues par l’Union Européenne. Sans lever toutes les sanctions, les États-Unis ont autorisé « toutes les transactions liées à l’aide humanitaire ».

    Le peuple syrien ne doit pas être victime d’un jeu politique international sur lequel il n’a aucune prise. Chaque vie compte, chaque vie mérite d’être sauvée. Constatant sans doute lui aussi l’abandon dans lequel sont laissés les Syriens, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a exhorté le 14 février tous les États membres à fournir « sans délai » près de 400 millions de dollars pour garantir « une aide humanitaire dont près de cinq millions de Syriens ont désespérément besoin ». Notamment « des abris, des soins médicaux, de la nourriture » pour trois mois. « Les besoins sont immenses (…) nous savons tous que l’aide qui sauve des vies n’entre pas à la vitesse et à l’échelle nécessaires », a insisté le secrétaire général. Il a ajouté qu’un appel similaire suivrait en faveur de la Turquie.

    Pour aller plus loin :

    Jean-Rémi Meneau : «Nous n’avons toujours pas reçu d’aides de l’Occident en Syrie»

    >>> Ecouter/voir sur : Cnews

  • Quelle est la géopolitique du Vatican ?

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    Depuis le début de son pontificat, le pape François mène une diplomatie active sur la scène internationale. En janvier dernier, le pape a montré sa volonté de jouer un rôle de médiateur lors de son déplacement au Soudan du Sud et s'est exprimé sur la situation en République démocratique du Congo et le conflit au Nord-Kivu. En 2022, le Saint-Siège s’était également positionné de manière ambigüe vis-à-vis de la guerre russo-ukrainienne. Sa timide condamnation de l’invasion de l’Ukraine par la Russie a été ouvertement critiquée, bien que le Vatican adopte une position plus ferme à l’égard de Moscou depuis août.

    Comme le démontrent ces récentes prises de position, la diplomatie vaticane, bien que peu médiatisée, est très influente sur la scène internationale. Le Saint-Siège possède un réseau diplomatique parmi les plus développés avec les États-Unis, la Chine ou encore la France. Il possède 120 nonces apostoliques - les diplomates du Vatican - et entretient des relations diplomatiques avec 183 États. Son influence s’appuie également sur un large réseau qu’il mobilise à l’échelle locale, telles que les églises ou les ONG catholiques.

    Au regard de ce réseau, quel rôle diplomatique joue aujourd’hui le pape François ? Quels sont les facteurs qui ont amené le Saint-Siège à raffermir son positionnement à l’égard de Moscou ? Quelles relations le Saint-Siège entretient-il avec la Chine ? Quels sont les enjeux de la diplomatie du Vatican en Afrique ? En quoi le catholicisme se retrouve-t-il concurrencé par l’évangélisme en Amérique latine ? Qui pourrait succéder au pape François ?

    Dans ce podcast, François Mabille, chercheur associé à l'IRIS et directeur de l'Observatoire géopolitique du religieux, décrypte la géopolitique du Vatican.

  • ChatGPT : de quoi s’agit-il ? Quelles en sont les possibilités et les dangers ?

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    De Carmen Camey sur ACEPRENSA via didoc.be :

    ChatGPT : expectatives et illusions

    10 février 2023

    On parle beaucoup de ChatGPT ces derniers temps. Mais de quoi s’agit-il ? Quelles en sont les possibilités et les dangers ?

    Une nouvelle année, une nouvelle peur d’être remplacé par des robots basés sur l’intelligence artificielle. Le produit développé par OpenAI, une société dans laquelle Elon Musk et Sam Altman, entre autres, sont investisseurs, s’appelle ChatGPT et a été rendu public en novembre 2022. Au cours de ses quelques mois d’existence, le programme a fait fureur dans tous les secteurs, de la technologie à l’éducation. Nombre de ses utilisateurs prédisent qu’il pourrait changer la donne pour l’humanité comme l’a fait la révolution industrielle en son temps.

    En substance, ChatGPT est un modèle qui a été entraîné sur un grand ensemble de données pour comprendre et générer des expressions naturelles. Cette technologie a la capacité de répondre à des questions, de rédiger des textes complets et d’effectuer des tâches de traduction automatique.

    La peur du chômage

    L’une des principales caractéristiques de ChatGPT est sa capacité à générer un texte cohérent et naturel, ce qui le rend utile pour une variété d’applications, telles que les assistants virtuels, les chatbots et la génération automatique de contenu. La demande croissante de ces outils dans le monde numérique devrait avoir un impact majeur sur le marché du travail.

    Tout d’abord, ChatGPT devrait réduire le besoin d’employés réalisant des tâches répétitives, comme répondre aux questions fréquemment posées. Cela pourrait conduire à l’automatisation de nombreux travaux, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur l’emploi dans certains domaines, comme les call centers. Il pourrait également devenir un outil pour des secteurs tels que le journalisme, le marketing ou la création de contenus. Avec une seule demande, ChatGPT peut épargner beaucoup de travail aux rédacteurs, car il est capable de générer des textes adaptés à différentes campagnes ou situations.

    Il pourrait également avoir un fort impact sur l’éducation. Il est capable d’écrire des rédactions, de faire des comparaisons, de répondre à des questions complexes et d’émettre des hypothèses sur la base des connaissances qu’il possède. Lorsqu’on lui demande par exemple d’écrire un essai comparatif sur la compréhension du concept de jugement chez Hannah Arendt et Thomas d’Aquin, il répond d’une manière élémentaire mais correcte.

    Ainsi, deux mois seulement après son lancement, des outils de détection de texte générés par intelligence artificielle ont déjà vu le jour — dans le style de l’outil Turnitin, qui détecte les textes plagiés. Il a également été testé pour être utilisé dans d’autres disciplines, comme la programmation. Il est capable de fournir des exemples de code pour une application qui analyse les relevés bancaires. Dans ce cas, ChatGPT fournit un exemple en Flask, mais sa réponse varie si vous demandez la même chose dans une autre langue.

    Les utilisations dans les différentes disciplines sont innombrables. Il est capable, par exemple, de créer des régimes pour des personnes aux caractéristiques différentes et en fonction de différents paramètres. On peut par exemple lui demander de créer un régime pour une personne présentant une résistance à l’insuline, mais la réponse du chat peut être améliorée en ajoutant des paramètres : où vit la personne, quels ingrédients utiliser, ce qu’elle n’aime pas manger, etc.

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