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  • Le réalisme de Thomas d'Aquin, antidote aux maux d'aujourd'hui

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    De Tommaso Scandroglio sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le réalisme de Thomas d'Aquin, antidote aux maux d'aujourd'hui

    La philosophie et la théologie de saint Thomas sont aujourd'hui mal comprises, à la fois parce qu'elles ont une logique de fer, aujourd'hui perdue, et parce qu'elles reposent sur un postulat inattaquable : quelque chose est là. Contrairement aux idéologies, c'est le fait de la réalité qui est à la base de ses arguments.

    27 janvier 2024

    Ce dimanche, l'Église célèbre la mémoire liturgique de saint Thomas d'Aquin (1224/1226 - 7 mars 1274), dont le 750e anniversaire de la mort sera également célébré en mars. Bien sûr, une seule année ne suffira pas à célébrer sa grandeur, et encore moins à se souvenir de lui dans un petit article comme celui-ci.

    Parmi les innombrables aspects d'une importance radicale que nous trouvons dans son enseignement, nous aimerions cependant en souligner un ici. Les théories philosophiques sont en définitive valables ou erronées pour deux raisons. Pour leurs prémisses et/ou pour le processus argumentatif qui va des prémisses aux conclusions. Parfois, les prémisses, c'est-à-dire le point de départ du raisonnement, sont valables. (...) Il peut arriver que les conclusions ne soient pas conséquentes aux prémisses. Le processus logique du raisonnement est alors fallacieux.

    D'autres fois, les prémisses elles-mêmes sont erronées : par exemple, "Dieu n'existe pas". Il va de soi que, compte tenu de cette prémisse erronée, tous les arguments ultérieurs, bien que et précisément parce qu'ils sont absolument cohérents avec la prémisse, seront erronés. Si Dieu n'existe pas, tout naît et se règle par hasard.

    Thomas est également d'actualité pour ces deux raisons. D'une part pour sa maîtrise inégalée dans l'articulation d'un raisonnement serré, marqué par une logique de fer, où chaque passage argumentatif est toujours prouvé et jamais apodictique. C'est d'actualité parce que cette capacité est largement perdue aujourd'hui, même chez les savants et les gens ordinaires, où l'émotivité, c'est-à-dire la raison asservie aux passions, aux sentiments, est maîtresse. La tête, aujourd'hui, a fini dans le ventre.

    D'autre part - et c'est sur cet aspect que nous voudrions nous attarder un peu plus ici - la philosophie et la théologie de Thomas provoquent ses contemporains parce que la prémisse sur laquelle repose toute, mais vraiment toute, sa réflexion est inattaquable, une prémisse qui est au contraire fortement attaquée par la culture contemporaine. La seule prémisse existante pour tout raisonnement est la suivante : il y a quelque chose. L'être est la première donnée de la raison et constitue une évidence incontournable. Notez le réalisme absolu : Thomas ne part pas de la foi, de la Révélation, de Dieu (parce qu'il n'est pas évident, dit-il), des théories d'autres maîtres, de la pensée, des sens, mais de la réalité parce qu'elle est une donnée objective et non subjective. La réalité se présente à l'homme pour ce qu'elle est. Il est vrai que nous la connaissons subjectivement, mais elle ne perd pas son objectivité pour autant. Au cours des siècles, les objections formulées pour réfuter cette évidence ont été gaspillées. Par exemple : la réalité que nous percevons n'est qu'un rêve, elle n'existe pas. C'est en effet un grand objectif personnel, car en disant cela, on affirme implicitement deux réalités : que le rêve et le rêveur existent.

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  • Saint Thomas d'Aquin (28 janvier)

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    Saint_thomas_d_aquin.jpgLors de l'audience générale du mercredi 2 juin 2010, le pape Benoît XVI a consacré sa catéchèse à Saint Thomas d'Aquin :

    Chers frères et sœurs,

    Après quelques catéchèses sur le sacerdoce et mes derniers voyages, nous revenons aujourd'hui à notre thème principal, c'est-à-dire la méditation de certains grands penseurs du Moyen-Age. Nous avions vu dernièrement la grande figure de saint Bonaventure, franciscain, et je voudrais aujourd'hui parler de celui que l'Eglise appelle le Doctor communis:  c'est-à-dire saint Thomas d'Aquin. Mon vénéré prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, dans son encyclique Fides et ratioa rappelé que saint Thomas "a toujours été proposé à juste titre par l'Eglise comme un maître de pensée et le modèle d'une façon correcte de faire de la théologie" (n. 43). Il n'est donc pas surprenant que, après saint Augustin, parmi les écrivains ecclésiastiques mentionnés dans le Catéchisme de l'Eglise catholique, saint Thomas soit cité plus que tout autre, pas moins de soixante et une fois! Il a également été appelé Doctor Angelicus, sans doute en raison de ses vertus, en particulier le caractère sublime de sa pensée et la pureté de sa vie.

    Thomas naquit entre 1224 et 1225 dans le château que sa famille, noble et riche, possédait à Roccasecca, près d'Aquin, à côté de la célèbre abbaye du Mont Cassin, où il fut envoyé par ses parents pour recevoir les premiers éléments de son instruction. Quelques années plus tard, il se rendit dans la capitale du Royaume de Sicile, Naples, où Frédéric II avait fondé une prestigieuse Université. On y enseignait, sans les limitations imposées ailleurs, la pensée du philosophe grec Aristote, auquel le jeune Thomas fut introduit, et dont il comprit immédiatement la grande valeur. Mais surtout, c'est au cours de ces années passées à Naples, que naquit sa vocation dominicaine. Thomas fut en effet attiré par l'idéal de l'Ordre fondé quelques années auparavant par saint Dominique. Toutefois, lorsqu'il revêtit l'habit dominicain, sa famille s'opposa à ce choix, et il fut contraint de quitter le couvent et de passer un certain temps auprès de sa famille.

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  • Les mugissements du "grand boeuf muet de Sicile"

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    St_Thomas3.jpg

    Source : classes.bnf.fr

    "Né en 1225 à Aquino, près de Naples, en Italie, Thomas d’Aquin appartient à l’une des plus importantes familles d’Italie. Il étudie d'abord la grammaire, les sciences naturelles, la science arabe et la philosophie grecque chez les dominicains de Naples.

    À dix-neuf ans, il est reçu parmi les novices de l’ordre dominicain, déclenchant une vive opposition de sa famille, qui le fait enlever sur la route qui le conduit à Paris. Il prononce toutefois ses voeux en 1243 et étudie à Paris, puis à Cologne, où il a pour maître Albert le Grand et pour condisciples Ambroise de Sienne et Thomas de Cantimpré.

    Il est taciturne et ses compagnons le surnomment « le grand boeuf muet de Sicile ». Mais dans une argumentation qu’il soutient publiquement, il répond avec une dialectique si pointue et si lumineuse qu’Albert le Grand se tourne tout ému vers ses élèves et leur prédit que « les mugissements de ce boeuf retentiront dans tout l’univers ». Comme son maître, il est ouvert à la renaissance des oeuvres de l’Antiquité, celles d’Aristote notamment.

    En 1248, il commence à enseigner à Cologne puis revient à Paris, où il est reçu bachelier et occupe une chaire de théologie. En 1257, il obtient le grade de docteur et dirige une des deux écoles du collège de Saint-Jacques. Dès lors, sa renommée s’étend dans toute l’Europe et les papes qui se succèdent l’appellent à leurs côtés.

    Il consacre les neuf dernières années de sa vie à la rédaction de sa grande oeuvre, la Somme de théologie. Il meurt le 2 mars 1274 à quarante-neuf ans, en se rendant au concile de Lyon, où il avait été convoqué comme expert.

    La pensée théologique de Thomas d'Aquin repose sur deux axes fondamentaux :

    • une confiance active en la raison,
    • une référence permanente à la nature.

    Sa vision optimiste réconcilie foi et raison en mettant les ressources de la raison au service de l’intelligence de la foi, au point de constituer la théologie en science véritable - science des choses divines construite à l’aide de raisonnements et de démonstrations conformes aux principes aristotéliciens.

    On pourrait dire que si saint Augustin a eu la volonté de « christianiser » Platon en l'introduisant dans ses théories religieuses, saint Thomas d'Aquin « christianisa » à son tour Aristote, huit siècles plus tard, avec cette même volonté d'harmoniser le savoir, la sagesse antique et la foi chrétienne."

    "Il devient de plus en plus malaisé de déguiser le fait que Thomas d'Aquin fut l'un des grands libérateurs de l'esprit humain, en réconciliant raison et religion. Il lui ouvrit les voies de l'expérimentation scientifique, il rendit aux impressions sensibles leur dignité de fenêtres de l'âme, et à l'intellect son droit divin de se nourrir de faits vérifiés. Il permit à la Foi d'assimiler la substantifique moelle de la plus dense et de la plus trapue des philosophies antiques.»

    Chesterton, Saint-Thomas d'Aquin, Paris, Plon 1939, p.30

  • Quand Thomas d'Aquin priait la Vierge Marie

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    Prière à la bienheureuse Vierge Marie (Thomas d'Aquin) (source)St_Thomas3.jpg

    O bienheureuse et très douce Vierge Marie, Mère de Dieu, pleine de toute bonté, fille du Roi des rois, Souveraine des Anges, mère du Créateur de l'univers, je jette dans le sein de votre bonté, aujourd'hui et tous les jours de ma vie, mon corps et mon âme, toutes mes actions, mes pensées, mes volontés, mes désirs, mes paroles, mes œuvres, ma vie tout entière et ma mort, afin que, par vos suffrages, tout cela tende au bien, selon la volonté de votre cher Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, afin que je vous aie, ô ma très sainte Souveraine, pour alliée et pour consolatrice, contre les embûches et les pièges de l'antique adversaire et de tous mes ennemis.

    De votre cher Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, daignez m'obtenir la grâce qui me permettra de résister aux tentations du monde, de la chair et du démon, et d'avoir toujours le ferme propos de ne plus pécher à l'avenir, mais de persévérer en votre service et en celui de votre cher Fils.

    Je vous prie aussi, ô ma très sainte Souveraine, de m'obtenir une vraie obéissance et une vraie humilité du cœur, afin que je me reconnaisse en vérité comme un misérable et fragile pécheur, impuissant non seulement à faire la moindre bonne œuvre, mais encore à résister aux attaques continuelles, sans la grâce et le secours de mon Créateur et vos saintes prières.

    Obtenez-moi aussi, ô ma très douce Souveraine, une perpétuelle chasteté d'esprit et de corps, afin que d'un cœur pur et d'un corps chaste, je puisse servir votre Fils aimé et vous-même selon ma vocation.

    Obtenez-moi de lui la pauvreté volontaire, avec la patience et la tranquillité d'esprit, afin que je sache supporter les travaux de ma condition pour mon salut et celui de mes frères.

    Obtenez-moi encore, ô très douce Souveraine, une charité vraie qui me fasse aimer de tout cœur votre très saint Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, et vous, après lui, par-dessus toutes choses, et le prochain en Dieu et à cause de Dieu, sachant me réjouir de son bien, m'affliger de son mal, ne mépriser personne, ne jamais juger témérairement, ne me préférer dans mon cœur à quiconque.

    Apprenez-moi en outre, ô Reine du Ciel, à toujours unir dans mon cœur la crainte et l'amour de votre très doux Fils ; à toujours rendre grâces de tant de bienfaits qui me viennent non de mes mérites, mais de sa pure bonté ; à faire de mes péchés une confession pure et sincère, une pénitence vraie, pour mériter ainsi miséricorde et grâce.

    Je vous supplie enfin, ô Mère unique, porte du ciel et avocate des pécheurs, de ne pas permettre qu'à la fin de ma vie, moi, votre indigne serviteur, je dévie de la sainte foi catholique, mais que vous me secouriez selon votre grande miséricorde et amour, et que vous me défendiez des esprits mauvais ; que par la glorieuse Passion de votre Fils béni, et par votre propre intercession, mon cœur plein d'espérance, vous m'obteniez de Jésus le pardon de mes péchés, de sorte que, mourant dans votre amour et le sien, vous me dirigiez dans la voie de la délivrance du salut. Ainsi soit-il.

  • La foi est bonne pour votre famille et vos enfants : quelques preuves et encouragements

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    De sur le CWR :

    La foi est bonne pour votre famille : quelques preuves et encouragements

    La plupart des Américains (mais pas seulement) se soucient effectivement du développement spirituel de leurs enfants, mais il existe encore dans la société moderne un courant hostile à « imposer » sa foi.

    Les recherches démontrent systématiquement que la religion est bénéfique pour vous et vos enfants. L’importance de transmettre la foi à vos enfants n’est peut-être pas un point controversé pour les lecteurs d’un site Web catholique, mais les parents peuvent être encouragés à savoir que les preuves soutiennent largement l’éducation catholique. Bien que les données soient convaincantes, notre obligation de transmettre la foi est basée sur la recherche.

    Comme nous le verrons plus loin, la Bible nous exhorte explicitement à élever nos enfants dans la foi. Le Catéchisme de l’Église catholique insiste sur nos devoirs : « Par la grâce du sacrement du mariage, les parents reçoivent la responsabilité et le privilège d’évangéliser leurs enfants . » (paragraphe  2225 ; italiques dans l’original). Les résultats positifs associés à une évangélisation réussie de nos propres enfants sont bien documentés.

    Le professeur Christian Smith a mené une étude nationale sur la jeunesse et la religion, en interrogeant un large groupe de jeunes à plusieurs reprises sur plusieurs années et en donnant naissance à un certain nombre d’ouvrages et d’articles universitaires. Lorsque Smith a étudié les catholiques âgés de 18 à 23 ans, dans son livre Young Catholic America paru en 2014 , il explique en détail comment les catholiques pratiquants sont plus susceptibles d’être en bonne santé physique et plus susceptibles d’être heureux.

    Le livre de 2010 du professeur Kendra Creasy Dean, Almost Christian: What the Faith of Our Teenagers is Telling the American Church, utilise également certaines des données de cette étude pour conclure :

    Bien que les jeunes religieux n’évitent pas les comportements et les relations problématiques, ceux qui participent à des communautés religieuses sont plus susceptibles de réussir à l’école, d’avoir des relations positives avec leur famille, d’avoir une vision positive de la vie, de porter leur ceinture de sécurité – la liste est longue, énumérant un éventail de résultats pour lesquels les parents prient.

    Les chercheurs mormons sont parvenus à des conclusions similaires. D’autres chercheurs  notent que :

    Il existe une littérature abondante dans les sciences sociales et comportementales sur les associations entre religion, spiritualité et bien-être à l’âge adulte. Selon les types de mesures de la religiosité et de la spiritualité utilisées et les résultats évalués, les résultats obtenus chez les adultes soutiennent des associations positives faibles mais significatives entre la religiosité et les composantes du bien-être, notamment la toxicomanie, la santé mentale, la santé physique et la satisfaction générale dans la vie.

    Stephen Cranney,  professeur  à l’Université catholique d’Amérique et spécialiste des données,  explique simplement : « La religion est presque toujours associée au fait d’être plus heureux. » Cranney fait remarquer que nous savons désormais beaucoup de choses sur « si les personnes religieuses ou non religieuses sont plus heureuses » du point de vue des « statistiques et des preuves empiriques ».

    En analysant des centaines d’articles sur la relation entre la santé et les mesures de la religion et de la santé ou du bonheur, la grande majorité des études montrent que les personnes religieuses sont plus heureuses. En examinant les données de 25 pays, le professeur Ryan Burge  a découvert  un lien entre le fait d’être religieux et le bien-être autodéclaré, en particulier chez les personnes religieuses aux États-Unis.

    Des écrivains célèbres, comme l'actuel vice-président JD Vance,  font également référence à ce type de recherche. Si les stéréotypes médiatiques peuvent dépeindre les croyants comme malheureux, les faits montrent le contraire.

    Bien sûr, la preuve que la transmission de la foi conduit à de bons résultats n’est pas la raison pour laquelle j’enseigne la foi à mes enfants. Je les élève dans la foi catholique parce que je crois que c’est la vérité. Je ne trouve rien dans la Bible ou dans notre tradition qui recommande aux enfants de se faire leur propre opinion sur la foi.

    Dans le Deutéronome, par exemple, juste après le célèbre verset Shema (Écoute, Israël), les Israélites reçoivent l’instruction suivante : « Ces paroles que je te prescris aujourd’hui seront dans ton cœur ; tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. » (Deutéronome 6:4-7).

    Le Psaume 78 rejette l’idée de cacher la foi à ses enfants et encourage plutôt les parents à « raconter à la génération future les hauts faits de l’Éternel, sa puissance et les prodiges qu’il a accomplis ». Dieu « a commandé à nos pères de l’enseigner à leurs enfants, afin que la génération future les connaisse, les enfants à naître, et qu’ils se lèvent et les racontent à leurs enfants, afin qu’ils mettent leur espérance en Dieu, qu’ils n’oublient pas les œuvres de Dieu et qu’ils observent ses commandements… » (Psaume 78:4-7).

    Cette réflexion ne se limite pas à l’Ancien Testament. Saint Paul exhorte les pères à élever leurs enfants « dans la discipline et l’instruction du Seigneur » (Ep 6, 4).

    La plupart des Américains se soucient  en effet du développement spirituel de leurs enfants, mais il existe encore dans la société moderne une certaine opposition à ce que l'on « impose » sa foi. De temps à autre, on rencontre des gens, parfois  même des gens intelligents,  qui prétendent que les parents ne devraient pas imposer leur religion à leurs enfants.

    Cette idée moderne de laisser vos enfants choisir leur religion ne fait pas partie de notre foi, alors que la Bible et le Catéchisme nous confient la responsabilité d’élever nos enfants dans la foi. C’est également une approche malsaine. Vous n’auriez pas l’impression de manipuler vos enfants si vous leur serviez des bagels au lieu de brownies glacés au petit-déjeuner ; vous ne devriez pas vous sentir mal de leur transmettre la foi.

    Le monde peut être en désaccord, mais il a tort.

  • Belgique : la Commission de contrôle de l’euthanasie débordée

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Belgique : la Commission de contrôle de l’euthanasie débordée

    27 janvier 2025

    Le 22 janvier, la Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie en Belgique a publié son 11e rapport bisannuel destiné à la Chambre des représentants. Elle alerte sur le manque criant de moyens. « Sans un renfort immédiat, la continuité des activités de la Commission sera inévitablement mise en péril » pointe-t-elle.

    Alors que le nombre d’euthanasies pratiquées dans le pays ne cesse d’augmenter (cf. Belgique : les euthanasies en hausse de 15% par rapport à 2022) et que les profils des patients qui y ont recours sont de plus en plus divers (cf. Eva, 16 ans : une euthanasie et 5 organes prélevés), les moyens alloués sont restés « inchangés depuis 2003 », année de création de la Commission. L’instance demande donc de « renforcer le cadre administratif et les moyens humains » de façon urgente.

    Actuellement, deux secrétaires doivent « gérer plus de 3.500 dossiers par an, en plus d’un ensemble croissant de tâches ». Un « déséquilibre frappant » par rapport aux institutions existant dans d’autres pays comme les Pays-Bas relève le rapport. La rémunération des membres est en outre « totalement disproportionnée » par rapport au travail accompli considère la commission. En effet, seules les réunions sont prises en compte et rétribuées à hauteur de 20 euros. « Cette rétribution insuffisante nuit à l’attractivité des mandats et au renouvellement des membres » indique le rapport. 

    Le développement d’un formulaire électronique permettant la dématérialisation des procédures de déclaration « est bloqué depuis 2023 » déplore par ailleurs l’instance qui demande que le projet soit rapidement finalisé.

    Enfin, la Commission recommande la création d’un département dédié à la gestion de l’euthanasie. Il permettrait de faire le lien entre le service public fédéral de la justice et celui de la Santé publique. Il pourrait aussi encourager la réalisation d’études sur la fin de vie (cf. Fin de vie : une étude documente l’impact de l’euthanasie sur les soins palliatifs).

    En 2022-2023, la Commission a considéré que toutes les déclarations d’euthanasies reçues répondaient aux conditions de la loi. Aucun dossier n’a été transmis à la justice, et aucune « difficulté majeure » n’a été relevée (cf. Euthanasie en Belgique : la Chambre adopte le système de sanctions « graduel »).

    Source : Le spécialiste (22/01/2025)

  • Angèle Merici : quand une femme ouvrait la voie à une réforme authentique...

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    sainte-angele-merici.jpg27 janvier : SAINTE ANGÈLE MÉRICI - Vierge, fondatrice de la Congrégation des Ursulines (1474-1540)

    Sainte Angèle Mérici naquit à Desonzano, sur le lac de Garde. Ses parents, profondément chrétiens, désiraient que leurs enfants trouvent leur bonheur dans la gloire de Dieu. Pour réaliser cet idéal, ils avaient fait un vrai sanctuaire de la maison paternelle où chacun travaillait sous le regard de Dieu et récitait la prière en commun. Une lecture dans un livre de piété ou dans la Vie des Saints terminait la journée. A ces pieuses pratiques, Angèle ajoutait les rigueurs de la pénitence. Elle voua sa virginité au Seigneur à l'âge de neuf ans et renonça le jour même à toute parure. Elle perdit son père vers l'âge de treize ans; sa mère mourut deux ans plus tard. Un oncle nommé Barthélémy la prit alors chez lui et s'attacha à favoriser ses pratiques de dévotion. Six ans s'écoulèrent avant que Dieu vienne lui ravir son unique soeur de sang et de sentiments; le décès de l'oncle Barthélémy suivit de près cette perte vivement ressentie.

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  • Azerbaïdjan : parodie de procès à Bakou pour les anciens dirigeants du Haut-Karabakh

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    De Thibault van den Bossche sur le site de l'ECLJ :

    Parodie de procès à Bakou pour les anciens dirigeants du Haut-Karabakh

    25 Janvier 2025

    Bakou a ouvert le procès de seize Arméniens du Haut-Karabakh, faits prisonniers après la chute de la république autonome en septembre 2023. Dans ce contexte, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe entame le lundi 27 janvier sa première partie de session 2025. L’occasion de rester ferme vis-à-vis de la délégation des députés de l’Azerbaïdjan, qu’elle avait déjà suspendue en janvier 2024. Après une première conférence en octobre 2024 au Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour dénoncer le sort tragique des détenus arméniens, azéris et français en Azerbaïdjan, le Centre européen pour le droit et la justice en organisera une autre en mars 2025.

    Le 17 janvier 2025, le tribunal militaire de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, a ouvert le procès de seize Arméniens du Haut-Karabakh, sur les 23 retenus prisonniers. Parmi eux, l’ancien ministre d’État (l’équivalent de Premier ministre) de l’ancienne république autonome, Ruben Vardanyan, et trois anciens présidents : Arkadi Ghoukassian, Bako Sahakian et Arayik Haroutiounian. Sous le coup de 42 chefs d’accusation différents, dont « terrorisme », « séparatisme » et « crimes de guerre », ces hommes risquent la prison à vie.

    Tous ont été arrêtés en septembre 2023, à la suite de la chute du Haut-Karabakh et du nettoyage ethnique des 120 000 Arméniens, après un blocus de neuf mois imposé à partir de décembre 2022, de nature génocidaire selon les termes de Luis Moreno Ocampo, premier procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Le 1er octobre 2024, le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) avait organisé une conférence pour les soutenir au Palais des Nations à Genève, en marge de la 57e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Nous organiserons une autre conférence en mars 2025, lors de la 58e session.

    Une parodie de justice

    Ce procès monté de toutes pièces se déroule à huis clos, empêchant tout contrôle indépendant par des observateurs internationaux, des médias étrangers, des ONG ou les familles des accusés. Les autorités azerbaïdjanaises invoquent des raisons de « sécurité nationale » pour justifier cette opacité. Certains accusés, qui n’ont jamais porté d’uniforme militaire, sont pourtant jugés dans un tribunal militaire. Ce n’est qu’une semaine avant le début de l’audience préliminaire que l’avocat américain de Ruben Vardanyan n’a pu avoir accès au dossier de son client, qui compte plus de 20 000 pages, rédigées en azerbaïdjanais et en russe, langues qu’il ne maîtrise pas. 

    Ruben Vardanyan avait volontairement renoncé à sa nationalité russe pour devenir ministre d’État de la république d’Arstakh (autre nom du Haut-Karabakh), d’octobre 2022 à février 2023. Les conditions inhumaines de sa détention depuis septembre 2023 ont conduit son avocat à déposer en juin 2024 un appel urgent auprès de la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la torture, alléguant des actes de torture et des traitements dégradants tels que l’interdiction de dormir, de boire de l’eau, ou de s’asseoir. Nommé en 2024 pour le prix Nobel de la paix pour ses activités caritatives et humanitaires à la suite de la guerre du Haut-Karabakh de 2020, il attire spécialement l’attention de Bakou et sera jugé séparément. Son procès doit reprendre le 27 janvier, et le 21 janvier pour les quinze autres.

    La négation de l’existence arménienne dans le Haut-Karabakh

    À la tête de l’Azerbaïdjan depuis 2003, Ilham Aliyev concentre les pouvoirs dans ses mains et celles de sa famille élargie par des modifications successives de la Constitution et le contrôle des élections. La corruption est endémique et l’opposition politique officielle, les journalistes et les militants des droits de l’homme ont été affaiblis par des années de persécution, qui touchent les Arméniens, les Azerbaïdjanais, mais également les Français comme le rappelle l’ECLJ dans son rapport de novembre 2024 sur les droits de l’homme en Azerbaïdjan .

    Aujourd’hui, Aliyev instrumentalise le système judiciaire pour humilier les anciens dirigeants de la république d’Artsakh. Son but est de démanteler tout ce qu’il reste de ses organes. Il s’agit d’une suite aussi logique que sinistre : après avoir vidé le Haut-Karabakh de sa population arménienne, Aliyev encourage son remplacement par l’installation d’Azerbaïdjanais et s’attelle à détruire ses églises, monastères, kachkars (croix typiques de l’art arménien) mais aussi ses bâtiments administratifs. Au-delà de simplement vouloir effacer les traces de la présence plurimillénaire des Arméniens, le dictateur azéri s’est lancé dans la négation de leur existence même, comme l’ECLJ le détaillait dans son rapport de juin 2024 sur l’effacement systématique du patrimoine arménien dans le Haut-Karabakh.

    L’Arménie sous la constante menace de l’Azerbaïdjan

    Entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, les tensions restent vives. Ilham Aliev ne cesse d’appeler l’Arménie « l’Azerbaïdjan occidental ». Le 8 janvier 2025, il l’avait accusée d’être « gouvernée depuis 30 ans par des porteurs de l’idéologie fasciste ». À ce titre, elle serait donc une « menace pour la région », et de conclure : « le fascisme sera éradiqué soit par les dirigeants arméniens, soit par nous : il n’y a pas d’autres solutions ». Face aux incitations à la haine raciale et aux menaces répétées d’Aliev à l’égard de l’Arménie et des Arméniens, une affaire à la Cour internationale de justice, lancée par l’Arménie le 16 septembre 2021, est toujours en cours (Application de la convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, Arménie c. Azerbaïdjan).

    Bakou occupe encore 200 km² de territoire souverain arménien, et Aliyev affiche clairement ses ambitions de violer les frontières de l’Arménie pour créer un « corridor » destiné à opérer une jonction territoriale entre l’Azerbaïdjan, son exclave du Nakhitchevan et la Turquie, tout en privant l’Arménie de sa frontière avec l’Iran. Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, assure vouloir des négociations pacifiques et cherche à éviter l’escalade. Il accorde de larges concessions à l’Azerbaïdjan, notamment dans le nouveau tracé de leur frontière et le transfert de villages arméniens à l’importance pourtant cruciale, situés sur la principale route qui relie l’Arménie à la Géorgie.

    Le soutien limité de la communauté internationale à l’Arménie

    En quête de soutien international, l’ex-République soviétique a signé une charte de partenariat stratégique avec les États-Unis le 14 janvier 2025, ouvrant la voie à un renforcement des liens commerciaux, stratégiques et politiques entre les deux pays. Le 9 janvier 2025, le gouvernement arménien a officiellement approuvé un projet de loi lançant le processus d’adhésion à l’Union européenne (UE), qui s’avère déjà semé d’embûches. Ce pays enclavé n’a pas de frontière commune avec l’UE et reste fortement dépendant de Moscou sur le plan économique. Il accueille également une base militaire russe. Cela n’a pas empêché l’Arménie de rejoindre la CPI le 1er février 2024, qui a émis en mars 2023 un mandat d’arrêt contre le président russe pour la « déportation » d’enfants ukrainiens vers la Russie.

    De son côté, l’Azerbaïdjan échappe à toute sanction. Malgré les remises en question répétées du Parlement européen, l’accord gazier de juillet 2022, visant à doubler les importations de gaz naturel de l’UE en provenance de l’Azerbaïdjan d’ici 2027, est toujours en vigueur. L’accueil de la COP29 à Bakou en novembre 2024 a offert à l’Azerbaïdjan une plateforme internationale pour améliorer son image, sans suffisamment aborder le « greenwashing » qu’il pratique et la privation des libertés fondamentales pour le peuple azerbaïdjanais. En ouverture de session en janvier 2024, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) avait suspendu la délégation des députés de l’Azerbaïdjan, qui reste quant à lui membre du Conseil de l’Europe. Alors que s’ouvre lundi 27 janvier la session 2025, l’APCE doit rester vigilante et ferme face à l’impunité de l’Azerbaïdjan.

  • Ces prêtres qui gardent espoir mais que Rome décourage...

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    D'Edward Pentin sur le NCR :

    Les prêtres de la Conférence de Rome partagent leurs défis et de forts signes d'espoir

    Le clergé parle au Register de la baisse de la fréquentation des messes et d'autres préoccupations, tout en soulignant comment la recherche du Christ par les jeunes fidèles en particulier apporte de l'espoir dans l'année jubilaire.

    Le clergé se rassemble pour une photo lors de la troisième Convocation internationale de la Confrérie du clergé catholique, qui s'est tenue du 13 au 17 janvier à Rome.
    Le clergé se rassemble pour une photo lors de la troisième convocation internationale de la Confrérie du clergé catholique, qui s'est tenue du 13 au 17 janvier à Rome. (photo : Edward Pentin)

    Note de l'éditeur : Cet article est une couverture élargie de la Troisième Convocation internationale des Confréries du clergé catholique. La première partie comprenait des commentaires des cardinaux Robert Sarah, Gerhard Müller et Raymond Burke . 

    ROME — Les prêtres occidentaux sont aujourd’hui confrontés à une série de défis, allant de la baisse de la fréquentation des églises aux conditions financières critiques dans de nombreuses paroisses, qui, selon eux, sont aggravées par des messages confus et le peu d’encouragement venant du Vatican et des évêques. 

    Mais ils voient aussi des signes d’espoir — surtout parmi les jeunes — alors que les gens sont attirés par la beauté, la vérité et la bonté de la foi et commencent à exiger de l’Église des liturgies respectueuses, une doctrine saine et un sentiment de stabilité et de transcendance dans un monde désordonné.

    Ce ne sont là que quelques-unes des observations faites par des membres du clergé d'Australie, des États-Unis, du Royaume-Uni et d'Espagne qui se sont entretenus avec le Register en marge de la troisième Convocation internationale des confréries du clergé catholique qui s'est tenue du 13 au 17 janvier à Rome. 

    Fondée par le père américain Robert Levis en 1975, la Confraternité du clergé catholique est une association populaire de plus de 500 prêtres catholiques du monde entier, née des troubles post-conciliaires des années 1970.

    « À l’époque, de nombreux prêtres partaient, et la confrérie a donc été fondée pour les encourager à rester », a déclaré Thomas McKenna, directeur exécutif de la confrérie. « Depuis, de nombreux prêtres ont déclaré qu’ils devaient leur décision de rester prêtres à la confrérie. » 

    Environ 75 prêtres ont assisté à l'événement qui comprenait des conférences des cardinaux Robert Sarah, Gerhard Müller et Raymond Burke . 

    Le père Paul Chandler, curé de la paroisse d'Inverell, dans l'archidiocèse de Brisbane, en Australie, a déclaré que « l'un des plus grands défis est le déclin de la foi », ce qui conduit à une diminution de la fréquentation des messes dans certaines églises de son diocèse, presque à zéro, car « les personnes âgées meurent et ne sont pas remplacées ». 

    D’autres prêtres ont fait écho à ce même problème. Le père Carlo Santa Teresa, un jeune prêtre de Camden, dans le New Jersey, a noté à la fois « une faible fréquentation de la messe et un manque de catéchèse ». Le père Philip De Freitas, curé de Tonbridge, en Angleterre, a également souligné ce déclin et l’a lié à une « perte de foi dans l’Eucharistie, la présence réelle du Christ ».

    « Les gens ne s’en soucient plus vraiment », a-t-il dit. « Il semble y avoir une perte de respect à cause de la communion dans la main et de la liturgie en général, et tout le reste en découlera. » 

    La baisse considérable de la fréquentation des messes affecte naturellement les finances des paroisses. Un autre prêtre australien, qui a demandé à ne pas être nommé, a fait remarquer que les conditions financières étaient « choquantes » dans de nombreuses paroisses de son pays. 

    Encouragement des laïcs

    D'autres prêtres présents à la conférence ont parlé d'un moral généralement bas, affirmant que même s'ils recevaient souvent des encouragements bienvenus de la part des fidèles laïcs, ils étaient fréquemment « découragés » par la hiérarchie et particulièrement par Rome. 

    Le père Chandler a déploré que le Vatican se concentre sur des questions telles que « les questions LGBTQ et le changement climatique » plutôt que d’écouter les préoccupations du clergé. Il a ajouté que c’était également « démoralisant parce que nous essayons, jour après jour, d’enseigner aux gens la foi, de les amener à la sainteté », mais a ajouté que ce n’est pas ce qui « semble préoccuper Rome ». 

    Mgr Charles Portelli, de l'archidiocèse de Melbourne, en Australie, a critiqué les « signaux contradictoires qui se font entendre en permanence » de Rome, et a cité comme exemples les ambiguïtés qui ont suivi la publication de l'exhortation apostolique Amoris Laetitia du pape François en 2016 et de la déclaration du Vatican Fiducia Supplicans de 2023 , qui autorisait la bénédiction des couples de même sexe. « Ils ne cessent de déplacer les poteaux de but, et cela rend les évêques incertains ; ils ne savent pas trop quoi faire », a-t-il déclaré. « Et cela érode en fait les relations, en particulier la relation entre les prêtres et leurs évêques, qui devraient être comme celles d'un père et d'un fils, ou au moins d'un frère à un frère. » 

    Le père Nicholas Leviseur, prêtre de l'Ordinariat de Notre-Dame de Walsingham, qui permet aux anciens anglicans de devenir catholiques tout en conservant leur liturgie et leur patrimoine anglicans, a déclaré que « le plus grand défi auquel nous sommes confrontés est le diable. Je ne veux pas paraître plat, car c'est ce que tout prêtre devrait dire, mais ils ne le disent pas. Et cela est aggravé par un problème dans la société où les gens ne sont tout simplement pas prêts à assumer personnellement la responsabilité de quoi que ce soit. » 

    Il a également critiqué les évêques qui « refusent d’accepter qu’ils ne sont rien de plus ni de moins que des serviteurs du Christ et que leur tâche est le salut des âmes », une compréhension qui, selon lui, a été perdue, bien que le salut des âmes soit « le but principal du prêtre et le seul but du droit canon ». En conséquence, a-t-il déclaré, de nombreux évêques orthodoxes qui prêchent ces vérités centrales sont « pétrifiés par Rome », craignant d’être sanctionnés ou destitués, comme cela est arrivé à certains évêques et prêtres qui se sont exprimés sur ces questions. 

    Malgré ces griefs importants, les prêtres ont gardé espoir et se sont réconfortés des signes d’un renouveau de la foi dans leurs pays. Plusieurs d’entre eux ont affirmé que ce que les jeunes et les autres recherchent dans l’Église, c’est l’authenticité, la conviction, la beauté, la vérité et la bonté, ainsi qu’un sens de la transcendance et du surnaturel.

    « Il peut parfois être très difficile de répondre à la crise actuelle », a déclaré le père Santa Teresa, « mais en même temps, malgré tout, les gens veulent toujours connaître la Parole ; ils ont ce désir de le connaître, de l’aimer. Ils cherchent toujours la vérité même s’ils disent qu’ils ne la recherchent pas. »

    Les prêtres ont parlé avec enthousiasme du Jubilé de l'Espérance de cette année, et plusieurs d'entre eux dirigeront des pèlerinages à Rome plus tard dans l'année. 

    Des signes d’espoir

    Il est intéressant de noter que de nombreux prêtres ont vu de l’espoir dans la messe traditionnelle en latin, même si peu d’entre eux la célébraient. Le père Chandler a déclaré que ses plus grandes congrégations et les paroissiens les plus jeunes assistaient à sa messe de rite ancien en semaine. « L’ancienne forme de la messe incite les gens à prier », a-t-il déclaré. « C’est un signe d’espoir. » 

    Le père Santa Teresa a déclaré qu'il avait « certainement » vu des signes d'espoir similaires dans la messe traditionnelle. « Dans un monde très chaotique, dans un monde qui semble avoir perdu tout sens de l'ordre, voir la précision de la liturgie traditionnelle, voir la beauté, les sons, chaque aspect de nos sens mobilisés, aide nos jeunes », a-t-il déclaré. « Les catholiques de mon âge désirent atteindre quelque chose de plus élevé que ce que le monde cherche à être. » 

    « Les jeunes sont attirés par la transcendance, mais ils veulent aussi une continuité historique », explique un prêtre qui a requis l'anonymat. « Ils savent qu'on leur a vendu un citron, après avoir lu l'histoire, et ils veulent trouver de l'authenticité. » 

    Un autre prêtre, s’exprimant également sous couvert d’anonymat, a déclaré que, tout comme en politique, en ces temps incertains, où les gens recherchent une « société beaucoup plus robuste », les gens recherchent également « un ensemble d’exigences beaucoup plus robustes » de la part de l’Église. Et cela nécessite en partie, a-t-il dit, « une plus grande clarté en termes d’enseignement et un environnement liturgique beaucoup plus sûr dans lequel ils peuvent prier et venir à Dieu ». 

    « Ils ne veulent pas que nous donnions des informations sur l'environnement, ils peuvent les obtenir en consultant The Guardian », a-t-il déclaré, faisant référence au journal socialiste britannique. « Ils recherchent des prêtres pour être prêtres. »  

    En réponse à la crise de l’Église et à ces signes d’espérance, le père Miguel Silvestre Bengoa, prêtre espagnol de l’Œuvre de l’Église, institut ecclésial de droit pontifical approuvé par saint Jean-Paul II en 1997, a souligné l’importance de mettre l’accent sur « le divin » dans l’Église, sur la « richesse de l’Église qui est Dieu lui-même qui habite en elle » plutôt que sur « la partie humaine : nos péchés, les scandales et la corruption ». 

    « Nous devons toujours regarder l’Église du point de vue surnaturel », a-t-il dit, et « essayer vraiment de montrer par notre vie la sainteté et la sainteté de l’Église ». Si chaque chrétien essayait de présenter la beauté de l’Église, a-t-il ajouté, « cela changerait beaucoup de choses ». 

    Il a particulièrement exhorté tous les prêtres à « se rapprocher de l’Eucharistie, de l’adoration » et à faire chaque jour une Heure Sainte devant le Saint-Sacrement, car « c’est le centre de notre vie ». 

    « Nous sommes appelés à être saints, et être saints signifie être avec le Saint, puis prêcher », a-t-il déclaré. Si les prêtres faisaient cela et évitaient de « tomber dans l’activisme », a déclaré le père Silvestre, « ils amèneraient les gens à l’Eucharistie, et tant de problèmes disparaîtraient ». 

  • Adorate Deum omnes angelis eius (introit du 3e dimanche du T.O.)

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    ADORÁTE Deum, omnes Angeli eius: audívit, et lætáta est Sion: et exsultavérunt fíliæ Iudæ. Ps. ibid., 1 Dóminus regnávit, exsúltet terra: læténtur ínsulæ multæ. v. Glória Patri.

    Adorez Dieu, tous Ses anges : pour Sion qui entend, grande joie : les filles de Juda exultent. Ps. Le Seigneur est règne, exulte la terre. Que se réjouissent les îles sans nombre. v. Gloire au Père.

  • Héritiers de la foi (homélie pour le 3ème dimanche du T.O.)

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 3e dimanche du temps ordinaire (source) :

    Héritiers de la foi

    26 janvier 2025

    Il lit, et ensuite il affirme : « aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre ». Jésus est celui qui accomplit les Écritures, qui réalise les promesses de Dieu. Avec lui, le bonheur que Dieu avait promis à son peuple est là, à portée de cœur. Le bonheur de vivre dans l’intimité de Dieu et de collaborer à son Règne de justice et de paix peut devenir le nôtre.

    Ce que Jésus a dit et fait nous est accessible par les « serviteurs de la Parole », dont saint Luc dit qu’il met par écrit le témoignage. Nous découvrons que le mot « Parole » ne correspond pas à celui des Écritures, et encore moins à celui de « Bible » qui n’existait pas encore.

    C’est pourquoi l’Église catholique enseigne que la Parole de Dieu est ce que l’on transmet dans l’Église, comme cela se faisait chez les premiers chrétiens, au sujet de Jésus et de la manière de l’accueillir. Cette Parole se trouve à la fois dans les Écritures — celles que Jésus a lues et ensuite celles que des chrétiens ont écrites, et qu’on a ensuite rassemblé — et elle se trouve aussi dans le message que l’on se transmet entre chrétiens de génération en génération, que l’on appelle la Tradition.

    Il y a beaucoup de choses dans cette Tradition, à commencer par le fait que c’est saint Luc qui a écrit cet évangile que nous venons d’entendre, que c’est Matthieu qui en a écrit un autre, qu’il y a quatre évangiles reconnus et pas un de plus, etc. On aurait tort d’opposer la Bible à la Tradition, puisque c’est la Tradition qui a fait qu’il y ait la Bible, qui n’existait pas comme telle avant l’an 400. Aucun des premiers chrétiens n’avait la Bible, mais ils avaient des livres qu’on avait accepté de lire dans la liturgie, spécialement la messe, encore qu’au début cela variait de région en région pour quelques livres périphériques : tel livre était reçu, tel autre pas.

    Il y a d’autres choses qui nous sont parvenues de bouche de chrétien à oreille de chrétien sans être écrites dans des Écritures, dans ce qui deviendra la Bible. Par exemple la manière de prier, en disant « le Seigneur soit avec vous » ou « pour les siècles des siècles » ou « amen, alléluia, hosanna ». Par bonheur on voit que saint Paul parlait ainsi aux chrétiens à qui il écrit, ou les premiers évêques lorsqu’ils écrivaient des lettres dans lesquelles ils inséraient une prière, ou encore le livre de l’Apocalypse qui renferme beaucoup de prières. Mais ce n’est pas des écrits que les premiers chrétiens imitaient, c’était plutôt leur vie qu’ils transmettaient en priant ensemble, en vivant ensemble.

    Ils se transmettaient également d’autres pratiques, comme saint Paul le suggère en félicitant un jour les Corinthiens de garder les traditions qu’il leur a transmises (1 Co 11,2 ; cf. 1 Th 4,1 et 2 Th 2,15). Nous avons ainsi hérité la pratique de prier pour les morts, dont on a ensuite retrouvé des traces archéologiques très anciennes (mausolée des Valerii, vers 180), ou la pratique de prier chaque jour le Notre Père (cf. saint Cyprien, IIIe siècle), etc.

    Ce matin encore nous nous faisons héritiers de ce grand mouvement de la Tradition qui nous met en contact avec la vie qui anime le peuple de Dieu depuis le Christ, depuis le témoignage oral des « serviteurs de la Parole », depuis les premiers martyrs qui ont donné leur vie comme le Christ. Réjouissons-nous de cette puissance de l’Esprit qui coule là pour nous dans cette eucharistie et que nous n’avons qu’à recueillir par nos cœurs grands ouverts. Que Jésus nous libère de toutes nos chaînes intérieures, afin que, dans l’Esprit Saint, nous servions joyeusement nos frères.

  • C'est aujourd'hui que s'accomplit cette parole de l'Ecriture

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     Evangile du jour : Luc, 1, 1-4 ; 4, 14-21

    Plusieurs ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le début, furent les témoins oculaires et sont devenus les serviteurs de la Parole. C'est pourquoi j'ai décidé, moi aussi, après m'être informé soigneusement de tout depuis les origines, d'en écrire pour toi, cher Théophile, un exposé suivi, afin que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus.

    Lorsque Jésus, avec la puissance de l'Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues des Juifs, et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait grandi. Comme il en avait l'habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.

    Alors il se mit à leur dire : « Cette parole de l'Écriture, que vous venez d'entendre, c'est aujourd'hui qu'elle s'accomplit. »

    Ignace, sur "le Temps d'y penser", propose ce commentaire à propos de l'Evangile du jour :

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