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Actualité - Page 1598

  • Idolatrer sa propre image ?

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    De Jean Mercier, aujourd’hui, sur son blog “paposcopie”:

    Il y a deux mois, au retour de son voyage au Liban, je parlais de Benoît XVI comme d'un homme qui ne recule pas. Au printemps dernier, cependant, j'ai cru – et je n'étais pas le seul – que le pape reculerait, ou plutôt irait trop loin dans le cadre des tractations avec la Fraternité Saint Pie X. On parlait d'une reformulation des termes de l'accord qui laisserait planer le flou sur l'acceptation explicite du Concile. Et puis, fin juin, on a su que les choses tournaient au fiasco, qu'il n'y aurait pas d'accord.

    Le 11 novembre dernier, depuis la chaire de Saint-Nicolas du Chardonnet, à Paris, le supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX), Mgr Bernard Fellay, a donné sa version des événements qui ont abouti à la rupture des tractations. Ce sermon confirme la détermination de Benoît XVI à ne rien céder sur ce qu'il a toujours affirmé comme non négociable, à savoir les fondamentaux de Concile et la messe dite « moderne » (on parle de forme ordinaire du rite romain depuis 2007, par opposition à la forme extraordinaire, celle du rite ancien, dit de Saint Pie V, ou de Jean XIII selon le missel de 1962). C'était non-négociable, avait-on promis à Rome dès 2009 et la crise sur les excommunications. Rome a tenu ses promesses.

    Devant ses ouailles, Mgr Fellay raconte comment Benoît XVI a retoqué sa proposition d'accord, dans une lettre très ferme : « J'ai reçu une réponse, une lettre, réponse écrite, datée du 30 juin. Cette lettre du 30 juin pour manifester que c'est bien lui, le pape, qui est intervenu pour obliger à l'acceptation du concile, pour réintroduire dans le texte tout ce que j'avais enlevé et que nous ne pouvions pas signer, et qui a été remis. »

    Benoît XVI imposait trois choses inacceptable aux Lefebvristes. Primo, que le Magistère est le juge de la fameuse « Tradition » catholique. Secundo, que Vatican II fait partie de cette Tradition. Tertio, que la messe issue du Concile est juste et bonne. Inacceptables, ces trois points : les Lefebvristes tiennent leur spécificité de l'opposition frontale au Concile et du rejet de la messe moderne. Mgr Fellay a donc raison d'affirmer : «Les choses sont bloquées. C'est un retour à zéro. Nous sommes exactement au même point que Mgr Lefebvre dans les années 1975, 1974 ». Peu importe finalement qu'il ajoute, histoire de relancer la Croisade : « Donc, on continue notre combat. Nous n'abandonnons pas l'idée un jour de regagner l'Église, de reconquérir l'Église à la Tradition.»

    Pourquoi reparler de la saga lefebvriste, cinq mois après le fiasco des négociations ? Parce que la conjoncture nous y invite.

    Le week-end dernier, en France, deux manières de s'opposer au mariage gay se sont illustrées. La première, réunissant de 70.000 à 200.000 manifestants selon les sources, a témoigné d'une forte capacité de mobilisation autour des thèmes d'une défense du mariage républicain, mais du refus clair de l'homophobie. Si la majorité des participants étaient catholiques, le message n'était pas confessionnel. En d'autres termes, les cathos ont su faire alliance avec des non cathos pour défendre la famille et le bien des enfants, dans le droit fil d'une argumentation qui repose sur la défense du bien commun. Sur cette affaire, les évêques, cardinal Vingt-Trois en tête, se sont toujours refusés à défendre des intérêts catégoriels, mais ceux de la société.

    La seconde manifestation, elle, orchestrée par Civitas, une instance proche de l'extrême droite et de la FSSPX, incarne la défense du droit naturel et des droits de Dieu. Des échauffourées avec des militants pro-LGBT ont confirmé le positionnement de ce groupuscule, venu sur la scène médiatique à la faveur des « scandales » de 2011, et notamment des pièces de théâtre jugées blasphématoires. Civitas n'existe qu'en miroir des agitateurs et blasphémateurs en tous genres, dans une logique d'affrontement et de contre-croisade. Civitas n'existe qu'en étant « contre » ce qui n'est pas catholique.

    Dans son livre La foi des démons, Fabrice Hadjadj décrit finement l'aspect proprement diabolique d'une lutte en miroir des anti-chrétiens et des chrétiens, la violence de l'un renforçant la violence de l'autre, dans une sorte d'escalade où l'un est finalement étroitement dépendant de la provocation du camp adverse, dans une montée de jouissance réciproque. Hadjadj dénonce, côté catholique, le pharisaïsme « qui consiste à se sentir meilleur tout en pouvant se poser en minorité persécutée », et fustige la « grande combine » de Satan, qui pousse à « la défense d'une Eglise-secte, qui fabrique des chrétiens presque aussi malins que lui ». Civitas est emblématique de cette jouissance diabolique sans fin.

    Revenons au pape. En tenant face aux intégristes à la fois la ligne de la réconciliation (libéralisation de la messe ancienne, levée des excommunications, organisation de discussions bilatérales sur le fond des problèmes) et la ligne de la fermeté, Benoît XVI a permis une sorte d'apocalypse, de "révélation". Le dos au mur, les intégristes ont fini par devoir choisir. Ou bien sortir de leur logique et accepter de faire alliance. Ou s'enfermer dans la lutte en miroir si bien analysée par Hadjadj. Les héritiers de Mgr Lefebvre ont fait comme Mgr Lefebvre en 1988 : ils ont préféré rester dans leur enfermement infernal, nourrissant leur identité d'une croisade désespérée mais si jouissive.

    La fermeté, en juin, de Benoît XVI a libéré l'Eglise d'un poids très lourd. La saga des négociations avait entamé le moral d'un certain nombre de catholiques attachés au Concile, qui craignaient que Rome ne puisse flancher... Autre point très important, c'est le choix, par Benoît XVI du successeur du cardinal Levada comme Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi... Mgr Gerhard Ludwig Müller, jusque là évêque de Ratisbonne, est un conservateur éclairé, qui a toujours tenu la dragée haute à la Fraternité Saint Pie X, laquelle le déteste en retour.

    Que Benoît XVI ait tenu bon a permis, notamment, que les évêques de France se sentent libres dans leur positionnement face au mariage gay, celui d'une critique solide mais non identitaire. On peut imaginer que la chose aurait été moins facile si l'accord avait été signé avec les intégristes. Lors de leur visite ad limina, le pape a remercié les évêques pour leur mobilisation face aux mutations sociétales et leur saine gestion de la laïcité.

    Ecoutons ce que le pape a dit le 17 novembre, aux évêques du Nord est du pays et de Paris : « Dans les débats importants de société, la voix de l’Église doit se faire entendre sans relâche et avec détermination. Elle le fait dans le respect de la tradition française en matière de distinction entre les sphères des compétences de l’Église et de celles de l’État. Dans ce contexte, précisément, l’harmonie qui existe entre la foi et la raison vous donne une assurance particulière : le message du Christ et de son Église n’est pas seulement porteur d’une identité religieuse qui demanderait à être respectée comme telle ; il porte une sagesse qui permet d’envisager avec rectitude les réponses concrètes aux questions pressantes, et parfois angoissantes, des temps présents. En continuant d’exercer, comme vous le faites, la dimension prophétique de votre ministère épiscopal, vous apportez dans ces débats une parole indispensable de vérité, qui libère et ouvre les cœurs à l’espérance. Cette parole, j’en suis convaincu, est attendue. Elle trouve toujours un accueil favorable lorsqu’elle est présentée avec charité, non comme le fruit de nos propres réflexions, mais d’abord comme la parole que Dieu veut adresser à tout homme. »

    Ces paroles sont un fort encouragement adressé d'abord aux évêques et à André Vingt-Trois, chef de file médiatique de la mobilisation, mais aussi à tous les catholiques de la base qui défendent une vision du dialogue avec la société basée sur la raison et non la croisade." 

    Ici:La sagesse de l'Eglise au service de tous

    Les intégristes devraient relire le mythe de Narcisse.

     

  • La crise des vocations

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    La crise des vocations atteint également les églises réformées où les pasteurs peuvent pourtant se marier, ce qui montre bien que la question du célibat n'est pas nécessairement la clef du problème.

    CRISE DES VOCATIONS CHEZ LES PASTEURS SUISSES (Matinale de La Vie)

    Selon le site protestant suisse Protestinfo, la crise des vocations pastorales risque d'être un enjeu majeur dans les années à venir en Suisse romande. Selon les chiffres disponibles, d'ici à 2017, 30% du corps ministériel actuel partira à la retraite, et les postes vacants "pourraient se compter par dizaines". "On va probablement vers un corps professionnel de l'Eglise qui comptera moins de pasteurs et plus de gens issus d'autres professions', prédit le conseiller synodal Paillard. Le métier de diacre, par exemple, sera reprofilé. D'ici à 2015, les candidats, souvent au bénéfice d'une première formation professionnelle, pourraient suivre une nouvelle filière estampillé 'travailleur communautaire' option Eglise. En cours de validation auprès de l'Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie, elle serait hébergée par une école spécialisée".

  • Algérie : cinq ans de prison pour blasphème ?

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    Nous lisons ICI :

    Un jeune chrétien d’Oran, accusé l’année dernière, par son voisin, pour insultes proférées contre Mahomet, Karim Siaghi, est convoqué aujourd’hui par le procureur de la cour d’Oran pour enquêter sur ces allégations. (...)

    Pour rappel Karim Siaghi, 30 ans, s’est converti à la religion chrétienne en 2006, l’année dernière, il avait été dénoncé par son voisin pour insultes à Mahomet.

    Karim Siaghi a comparu les 17 novembre et 1er décembre 2011, à la suite de quoi, son procès a été reporté pour supplément d’informations, le procureur ayant estimé ne pas disposer d’assez d’éléments pour rendre le verdict.

    Suite à son jugement, il avait été condamné en première instance à 5 années de prison ferme. Il avait fait appel. Dénonçant une dérive judiciaire et une entrave aux pratiques religieuses individuelles, le jeune homme avait suscité un large élan de solidarité. S’il est jugé coupable, il risque une peine de 5 ans de prison ferme et une amende de 200.000 DA. Un regroupement de solidarité est prévu ce matin (19 novembre) devant la cour d’Oran.

  • Massachusetts : rejet du "suicide assisté"

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    Etats-Unis : le Massachusetts rejette le suicide assisté
    le card. O'Malley à l'assemblée des évêques des Etats-Unis

    Ann Schneible - Traduction d’Hélène Ginabat (ZENIT.org)

    Le cardinal Sean O'Malley a salué le rejet d’un projet de loi qui aurait légalisé, dans le Massachusetts, le suicide médicalement assisté des malades en phase terminale. Il invite à promouvoir les soins palliatifs.

    L’archevêque de Boston a en effet évoqué ce fait lors de l'assemblée annuelle d'automne de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis (USCCB), lundi 13 novembre.

    Le projet de loi sur le suicide médicalement assisté a été rejeté de justesse lors du vote des habitants du Massachussets, le 6 novembre dernier. Cette mesure aurait légalisé le suicide médicalement assisté dans cet Etat américain pour les patients en phase terminale.

    Les diocèses du Massachusetts ont uni leurs forces à celles d'autres groupes religieux pour s’opposer au projet de loi. Diverses associations, médicales ou non, se sont également opposées à cette mesure

    « Le suicide médicalement assisté est une menace morale et éthique de la société, de la profession médicale, de la communauté des personnes handicapées et du bien commun », a déclaré le cardinal O’Malley : « Il apporte la mort spirituelle, une dépréciation de la vie humaine, et corrompt la profession médicale ».

    Le serment d’Hippocrate stipule en effet que le médecin ne remettra à personne une drogue mortelle si on la lui demande, ni ne prendra l'initiative d'une telle suggestion.

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  • Une "science chrétienne de la souffrance"

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    Pastorale de la santé : la « compétence supplémentaire » du baptisé
    La « science chrétienne de la souffrance », par Benoît XVI

    Anne Kurian

    ROME, lundi 19 novembre 2012 (ZENIT.org) – Le baptisé qui travaille dans le domaine de la santé a une « compétence supplémentaire, qui va au-delà des titres académiques » : c’est la « science chrétienne de la souffrance », a déclaré Benoît XVI aux participants du 27e Congrès international du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé, samedi 17 novembre 2012.

    Le congrès était organisé du 15 au 17 novembre 2012, sur le thème: "L’hôpital, lieu d’évangélisation : mission humaine et spirituelle", (cf. Zenit du 13 novembre 2012). Parallèlement, avait lieu le XXVe Congrès de l’Association des médecins catholiques italiens et de la fédération européens des associations médicales catholiques, dont les membres étaient aussi présents à l’audience de Benoît XVI (cf. Zenit du 14 novembre 2012).

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  • Iran : un pasteur chrétien est en train de mourir en prison

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    Nous lisons sur "l'observatoire de la christianophobie" (Daniel Hamiche) :

    Un pasteur chrétien iranien est en train de mourir en prison dans l'indifférence médiatique :

    Arrêté en 2011 sous le prétexte de « menées contre les intérêt de la sécurité nationale », en fait pour son apostolat d’évangélisation, Behnam Irani, 41 ans, pasteur de la Church of Iran de la ville de Karaj (province d’Alborz), a été condamné à six années de prison. Les tortures et les mauvais traitements qu’il a subis dans la prison de Ghezel Hesar, tant de l’administration pénitentiaires que de ses codétenus, lui ont laissé de graves séquelles. Il souffre également d’ulcères à l’estomac et d’affection au colon qui provoquent de sévères hémorragies sans qu’aucun soi ne lui soit donné. Il peut à peine marcher et sa vue décline. Devant de telles pathologies, c’est le pronostic vital de ce père de deux jeunes enfants, qui est engagé dans les tout prochains mois. Et ce ne serait pas la première fois qu’un chrétien injustement incarcéré par la république islamique décéderait des mauvais traitements subis…

    Source : Christian Post World (19 novembre)

  • Diocèse de Tournai : l’Eglise dans l’espace public

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    Lu sur le site du diocèse, cette analyse intéressante :

    Dans les années 1990, les évêques de Belgique ont conclu avec le ministre de la Justice un accord administratif en vue de nommer, dans les postes vacants de vicaires, des assistants paroissiaux qui, dans le diocèse de Tournai, ont été intégrés aux animateurs en pastorale (tous les animateurs en pastorale n'ont pas un traitement du ministère de la Justice). Comme il s'agissait d'un accord administratif, et non d'une loi votée par le Parlement fédéral, des questions ont été posées lorsque le premier assistant paroissial a demandé d'être admis à la retraite. En décembre 2004, la ministre de la Justice a régularisé la situation des 261 assistants paroissiaux existants, tout en déclarant le cadre extinctif. En juillet 2005, la Loi-Programme a encore admis la nomination de 40 assistants paroissiaux. En même temps, des questions ont été posées à l'ensemble des cultes reconnus par la Constitution, ainsi qu'au Conseil central laïque, à propos des traitements, du cumul de traitements et de l'âge de la pension. Une Commission des Sages, installée par la ministre de la Justice en novembre 2005 dans le but de faire des recommandations sur ces points, en accord avec les cultes reconnus et le Conseil central laïque, a remis son rapport fin 2006. Pour aider les prêtres âgés à envisager leur avenir dans la confiance, une publication a vu le jour : Les prêtres âgés, 1998

    Parmi les lieux où l'Eglise a un aspect sociétal évident, nous comptons tous les aspects de la diaconie, le service qu'elle rend aux communautés chrétiennes et le service qu'elle rend à la société. Si, autrefois, les lieux les plus marquants ont été les soins de santé et l'enseignement, animés tant par les diocèses que par les congrégations religieuses, il n'en va plus de même aujourd'hui. Grâce à l'Action Catholique, au début des années 1920, l'Eglise a pris la mesure de l'évangélisation des jeunes, des adultes et des personnes âgées, selon les catégories professionnelles et les milieux de vie. Quatre-vingts ans plus tard, la diaconie s'est considérablement diversifiée. Aujourd'hui elle fait davantage partie de l'ensemble de la pastorale du diocèse. Nous y reviendrons plus tard. Nous pouvons en tout cas reconnaître le souci des jeunes : Sur les chemins des jeunes, 2001; Ecoles fondamentales catholiques et paroisses, 2006.

    Suite à la reconnaissance des différents cultes et du Conseil central laïque depuis l'indépendance de la Belgique, il est utile de relire les articles de la Constitution sur les relations entre l'Etat et l'exercice de la liberté d'opinion et des cultes. Ce sont les articles 10 (tous les Belges sont égaux devant la loi) ; 11 (pas de discrimination) ; 19 (liberté des cultes, celle de leur exercice public, ainsi que la liberté de manifester ses opinions en toute matière, sauf en cas de délits commis à l'occasion de l'usage de ces libertés) ; 20 (nul ne peut être contraint de concourir d'une manière quelconque aux actes et aux cérémonies d'un culte, ni d'en observer les jours de repos) ; 21 ( l'Etat n'a le droit d'intervenir ni dans la nomination ni dans l'installation des ministres d'un culte quelconque, ni de défendre à ceux-ci de correspondre avec leurs supérieurs, et de publier leurs actes, sauf, en ce dernier cas, la responsabilité ordinaire en matière de presse et de publication) ; 181 (les traitements et pensions des ministres des cultes et des délégués des organisations reconnues par la loi qui offrent une assistance morale selon une conception philosophique non confessionnelle).

    L'interprétation actuelle des articles mentionnés est, en général, peu connue. Je reprends les conclusions de la Commission des Sages, dans son rapport présenté fin 2006 (p.6-7). L'Etat belge n'opte pas pour une neutralité de l'Etat vis-à-vis des cultes sous la forme d'une abstention d'intervention financière. Il y prévaut au contraire un pluralisme philosophique activement soutenu qui constitue à une jouissance effective de la liberté de culte. Il en résulte aussi que le système belge ne peut pas être qualifié de système de séparation entre l'Eglise et l'Etat. On ne peut également pas parler d'unité entre les deux dans la mesure où le pouvoir civil ne peut s'immiscer dans les questions religieuses. Le système a jadis été défini comme étant un système d'indépendance mutuelle ou, récemment, de neutralité bienveillante. Un système indemnitaire de rémunération des prêtres de l'Eglise catholique existait depuis la révolution dans l'Etat français à titre de compensation pour la nationalisation des biens de l'Eglise. Le régime napoléonien adopta ce système, qui fut étendu au culte protestant, pour les départements belges. Le système fut maintenu par l'autorité néerlandaise. Dès 1830, l'Etat belge, enfin, qui maintint la justification indemnitaire en ce qui concerne le culte catholique, y ajouta une justification sociale par la référence à l'utilité d'un culte, ce qui permit d'étendre le financement aux ministres du culte israélite (1831), puis aux culte anglican (1835), islamique (1974), orthodoxe (1985) et finalement aux communautés non confessionnelles (1993). C'est ainsi que, progressivement, le subventionnement des cultes reconnus et de la communauté non confessionnelle a pris une autre signification que celle de la compensation d'une injustice subie : il s'agit d'une indemnité pour un service social.

    Lorsque nous analysons l'impact de l'Eglise catholique dans l'espace public en Belgique depuis 1830, nous constatons aussi de très grandes évolutions. En dehors du conflit à propos de l'enseignement libre confessionnel catholique, il faut reconnaître que l'Eglise catholique s'est très bien adaptée au régime constitutionnel belge, basé sur le respect des libertés, selon la doctrine en vigueur au 19e siècle. Beaucoup connaissent l'influence du Cardinal Mercier au cours de la première guerre mondiale, dans la résistance à l'envahisseur allemand ; certains ont réagi à l'action du Cardinal Van Roey dans son soutien au Roi Léopold III, au début de la deuxième guerre mondiale et à la fin des années 1940. Une sorte de rupture est intervenue avec le Cardinal Suenens, qui a exercé la charge d'archevêque de Malines-Bruxelles de 1962 à 1980. L'affaire de la splitsing de l'Université Catholique de Louvain a poussé quelques évêques à devenir nettement moins présents dans l'espace public, tout au moins dans le domaine politique. Pourquoi ? Sans doute en raison de la doctrine conciliaire sur la liberté religieuse (Dignitatis Humanae), sur la mission de l'Eglise dans le monde de ce temps (Gaudium et Spes) et sur la mission spécifique des fidèles laïcs de l'Eglise catholique dans la société (les documents sur l'Eglise et l'apostolat des laïcs, Apostolicam Actuositatem). De plus, l'Eglise catholique a été de moins en moins liée à un parti politique. Quarante ans après Vatican II, nous devons reconnaître que les évêques sont intervenus régulièrement dans l'espace public pour souligner l'engagement au service de grands domaines de l'humanité : la vocation de l'Europe ; construire l'Europe ; la défense des plus faibles ; désarmer pour survivre ; l'année de l'enfant ; responsabilité des chrétiens vis-à-vis de l'Europe d'aujourd'hui et de demain ; les chrétiens et la crise ; l'année internationale des personnes handicapées ; désarmer pour construire la paix ; une année de la famille ; la loi relative à l'interruption de grossesse ; l'accompagnement des malades à l'approche de la mort ; migrants et réfugiés parmi nous ; choisir le mariage ; l'envoi des chrétiens dans le monde ; l'école catholique au début du 21e siècle.

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  • Quand l’Université s’intéresse au chant grégorien : de la théorie à la pratique

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    Doyen de la Faculté de Philosophie, Arts et Lettres de l’Université Catholique de Louvain , Paul-Augustin Deproost y enseigne la littérature latine et l’explication d’auteurs latins de l’antiquité à la Renaissance. Il est aussi un amateur et un praticien du chant grégorien puisqu’il préside l’Association Una Cum et dirige le chœur du même nom qui chante chaque dimanche la messe dans la forme extraordinaire du rite romain dans la chapelle du Sacré-Cœur de Lindthout à Bruxelles. Le professeur Deproost est interviewé ici par Jacques Zeegers, président de l’Académie belge de Chant grégorien (http://www.gregorien.be) pour la revue « Canticum Novum (année 2012, n° 60)

    Qu’est-ce qui vous attire dans le chant grégorien ?

    Je suis attiré à la fois par l’aspect spirituel et l’aspect esthétique du chant grégorien.

    Sur le plan spirituel, le grégorien est la prière chantée de l’Eglise. Pour les croyants, la liturgie est le plus grand hommage que l’on  puisse rendre à Dieu. Le grégorien fait partie de cette liturgie et s’y intègre parfaitement. Il confère un développement musical à la prière et à la louange. Dans toutes les religions, le culte que l’on rend à la divinité se fait à travers la prière chantée. Dans l’Eglise catholique, le grégorien est sans doute la forme la plus aboutie de cette prière qui monte vers Dieu. Ce qui m’attire aussi beaucoup dans le chant grégorien, c’est qu’il s’agit d’un texte chanté, celui dela Parolede Dieu. Il existe un lien ontologique entre la musique et ce texte. En tant que philologue, c’est évidemment une particularité à laquelle je suis spécialement attaché.

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  • France: La nouvelle religion d'Etat expliquée par Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale

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  • Mariage gay : en France, les opposants veulent accentuer la pression

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    Mais il y faudrait beaucoup de constance, plus d’unité dans la mobilisation et une vraie dimension politique : la « fronde des maires », si elle prenait une ampleur significative, pourrait être un pas en ce sens pour amener le gouvernement à « dialoguer ». On en n’est pas (encore ?)  là…   Reportage du « Figaro » sur les manifestations du week-end :

    Après le succès de leur mobilisation, les adversaires du projet cherchent à recueillir le soutien des maires. «Le succès appelle le succès» gagent les organisateurs de la «Manif pour tous» qui a réuni entre 100.000 et 200.000 personnes samedi dans une dizaine de villes, dont plus de 70.000 à Paris, contre le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux homosexuels.

    Après ce galop d'essai jugé concluant, l'heure est désormais au «débat pour tous» pour les opposants. Pour faire vivre cette mobilisation plus importante que prévu, les divers mouvements et associations impliqués dans cet événement misent sur un travail de terrain intensif.

    Autour de la médiatique Frigide Barjot, parodiste catholique, et de ses acolytes Laurence Tcheng, militante socialiste, et Xavier Bongibault, fondateur de Plus gay sans mariage, les membres des associations familiales catholiques (AFC), d'Alliance Vita ou du Collectif pour l'enfant vont se déployer dans les villes et les villages, investir les paroisses et les mairies pour «réveiller l'opinion, faire prendre conscience aux Français que ce texte qui bouleverse la filiation père-mère-enfants les concerne tous».

    «Il faut aller chercher les gens autour des maires, inciter ces derniers à prendre position et les assurer de notre soutien», préconise Antoine Renard, président des AFC. Le collectif des Maires pour l'enfance, qui a lancé une vaste consultation auprès des élus locaux, aurait recueilli près de 17.000 avis défavorables au projet de loi d'édiles ou de leurs adjoints

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  • Lettre à un membre d'une équipe paroissiale au sujet de la célébration des funérailles

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    Un ami nous communique la lettre qu'il a adressée à un membre de l'équipe paroissiale de son Unité pastorale (du diocèse de Liège) où il a été décidé de ne plus célébrer la messe lors des funérailles :

    Cher ...,

    Je m’adresse à toi mon ami en ta qualité de membre de l’équipe paroissiale de ...

    J’ai continué à être interpellé par plusieurs personnes concernant les modifications imposées dans ton unité pastorale à propos des célébrations des funérailles

    Tu sais que, ce qui choque, c’est le caractère obligatoire de l’absence de messe de funérailles et leur remplacement forcé par des liturgies sans Eucharistie.

    Dans l’information que l’unité pastorale a publiée à ce propos, je lis que  «  Il n’y aura plus  de messe de funérailles au jour de l’inhumation. L’Eucharistie est devenue pour la plupart des participants, venus d’horizons divers, une rèalité  trop étrangère. Ceci est particulièrement vrai pour les jeunes de nos familles. Nous pensons vraiment qu’une  liturgie de la parole digne, soignée, respectueuse de structure plus souple, mettant en valeur les symboles de l’espérance chrétienne conviendra mieux aux évolutions de la mentalité actuelle »

    Je ne souhaite pas mettre en cause la bonne volonté de beaucoup de laïcs qui prépareront des liturgies belles et profondes, ni nier qu’ils pourront souvent toucher le cœur des familles et proches des défunts qu’ils accompagneront pour le dernier voyage. Je ne puis non plus méconnaître que le nombre de prêtres qui diminue de plus en plus ne permet plus d’assurer des messes de funérailles  dans toutes les circonstances.

    Je  ne puis cependant accepter le caractère obligatoire de la mesure et te demande donc d’influer de tout ton poids pour permettre une flexibilité  que beaucoup d’autres unités pastorales et de prêtres tiennent à maintenir. La messe d’enterrement est pour bien des défunts et leurs familles un bien d’une très grande richesse et l’Eucharistie qui fut centrale dans leur vie doit en être le point central. Les familles doivent pouvoir choisir, faire appel s’il est disponible au curé de la paroisse ou à un autre de leur famille, de leur entourage ou d’une communauté dont ils sont proches.

    On ne peut priver d’Eucharistie et de Pain eucharistique ceux pour lesquels ce n’est pas une réalité étrangère, mais le cœur même de leur foi.

    On ne peut priver les familles de ce moment d’intense communion avec Celui qui accueille leur proche

    On ne peut priver les jeunes  mais aussi d’autres personnes plus éloignées de l’institution, de l’opportunité d’une rencontre à laquelle le Christ peut les convier

    On ne peut priver un prêtre du droit, voire du devoir de célébrer l’Eucharistie pour celui de ses proches, de ses paroissiens ou de sa propre famille qui tout au long de sa vie à vécu sa foi au rythme des Saintes Messes.

    On ne peut parler de structure plus souple et encore moins de mentalité actuelle face à la splendeur et à la simplicité du mystère eucharistique. Laissons aux célébrants le soin d’en expliquer la portée et la richesse.

    On ne peut priver notre Eglise européenne en repli, de ces moments  privilégiés qu’ont nos prêtres de se faire rencontrer les familles, leur défunt et notre Seigneur.

    On ne peut priver l’Eglise de ces moments d’exemplarité du prêtre  où peuvent naître ou se réveiller des vocations ou des appels à cet engagement radical

    On ne peut, au motif des horizons divers, capituler notre foi, nos symboles, notre attachement à ce qui en est le cœur. Aujourd’hui  moins que jamais.

    Les réactions témoignent de grosses déceptions. Elles pousseront aussi à des radicalisations ou à des découragements, et en tous cas à des énervements et à des combats..

    Nous ne pouvons en arriver à des réactions du genre de celle d’un de tes paroissiens qui a promis à un prêtre proche de le reprendre dans son testament s’il s’engageait à célébrer sa messe de funérailles.

    Dans la période d’après-concile, des erreurs ont été commises quand toute une richesse a été jetée par-dessus bord. Ne tombons pas dans le même excès en rapport avec ce qui reste un des moments les plus importants de notre pélerinage  terrestre.

    Pour ce qui me concerne et ma famille, je demeure dans l’absolue certitude qu’il y aura une messe de funérailles le jour de l’inhumation.

    Merci pour ton implication pour apporter cette flexibilité que beaucoup de chrétiens dont je me fais le porte-parole appellent de leurs vœux.

    J’adresserai copie de la présente à notre évêque et à notre archévêque en les priant d’œuvrer pour une application souple des mesures proposées.

    En union de prière..

  • Une lecture marxiste de la mobilisation contre le mariage pour tous de ce week-end

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    Nous avons trouvé sur un site communiste d'obédience maoïste une analyse de la mobilisation qui a eu lieu en France ce week-end. Il est assez plaisant de constater que ces "intégristes" d'un communisme des plus ringards s'émeuvent devant ce qu'ils appellent "une lame de fond réactionnaire" :

    "Ce week-end ont eu lieu des manifestations dans toute la France contre le projet de loi ouvrant le droit au mariage et à l'adoption pour les personnes gays et lesbiennes. Ces manifestations ont été l'occasion d'une mobilisation réactionnaire massive en regroupant plus de 100 000 personnes, Samedi 17 Décembre, auxquelles il faut ajouter les presque 10 000 personnes ayant manifesté Dimanche à l'appel du groupe fasciste Civitas et les personnes qui se mobiliseront le 8 Décembre à Bordeaux, Lille, Le Mans et Nancy qui sont des villes où l'influence catholique est très forte.

    On notera que le mouvement petit-bourgeois des « Femen » a appris à ses dépens que les temps ont changé et qu'il n'y a plus de place pour le « symbolique », puisque les militantes de « Femen » se sont faites violemment agresser à Paris lors du rassemblement de Civitas, pour avoir cherché l'impact médiatique en allant provoquer à coups de « Fuck God », etc. Par les temps qui courent, ce qui était auparavant prétentieux et ridicule peut s'avérer vite suicidaire.

    Car force est de le reconnaitre, de manière prévisible, cette mobilisation massive du week-end dépasse en ampleur celle qui avait eu lieu lors de l'adoption du PACS en 1999 pour le gouvernement social-démocrate de Lionel Jospin.

    Elle est le signe de la lame de fond réactionnaire qui travaille la France depuis plusieurs années à la faveur de la crise capitaliste. La société se replie sur elle-même et les quelques avancées démocratiques ayant pu profiter de « niches » dans la réaction générale.

    Ainsi, derrière l'aspect policé et « ouvert » des manifestations de Samedi se trouve une réelle attaque contre les droits démocratiques des personnes gays et lesbiennes.

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