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Actualité - Page 413

  • L'honneur bafoué des para-commandos qui sautèrent sur Stanleyville en 1964

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    De Marc Welsch sur le site de Lavenir.net :

    Les para-commandos qui sautèrent sur Stanleyville en 1964 sont mécontents du musée de Tervuren

    Nombre d’anciens para-commandos estiment que leur honneur est bafoué au musée de Tervuren. Ils rappellent avoir sauvé des vies à Stanleyville fin 1964.

    Ils ont été acclamés, fêtés par des dizaines de milliers de Belges dans les rues de Bruxelles, à leur retour de Stanleyville, le 1er décembre 1964. Les para-commandos venaient, après une opération humanitaire d’une petite semaine, de libérer 2 375 otages de la rébellion Simba. Les anciens de ce raid, comme François de Radiguès, Joël De Decker ou encore Luc Vandenbemben, sont encore très proches aujourd’hui. Ils se réunissent une fois par an à Wavre. «L’an dernier, explique Luc Vandenbemden, ce ne fut pas possible à cause du Covid, mais nous remettrons le couvert le 24 novembre prochain, jour anniversaire de notre parachutage sur Stanleyville (NDLR: aujourd’hui Kisangani), mais ce sera avec un drôle de goût dans la bouche…»

    Il veut parler de l’amalgame qui se fait entre la campagne de décolonisation en cours et la mission qui fut celle des paras belges en 1964. Pire: au musée royal d’Afrique centrale de Tervuren, parmi les seize statues de la grande rotonde qui ont été voilées, le visiteur peut faire face à celle d’un para-commando, avec ce commentaire: «Un para-commando belge à Stanleyville en 1964, lors de l’écrasement des rebelles Simba. L’indépendance formelle du Congo en 1960 est loin d’avoir sonné le glas des interventions étrangères.»

    Ce commentaire, ils l’estiment tendancieux et ne l’acceptent pas. «Notre régiment, dit Joël De Decker, a sauté sur Stanleyvillele 24 novembre 1964. Deux jours plus tard, nous étions parachutés sur Paulis(NDLR: aujourd’hui Isiro). Nous avons risqué notre vie là-bas lors d’une mission dépourvue d’objectifs militaires. Sauver des vies était notre but. Quand on nous tirait dessus, nous étions en état de légitime défense. Ce qui se passe au musée de Tervuren, pour moi, c’est un blasphème.»

    Luc Vandenbemden: «Nous avons fait notre travail dans des conditions difficiles, car les balles sifflaient à nos oreilles à Stanleyville et à Paulis. Patrick Nothomb, qui était à l’époque consul détaché à Stanleyville et faisait partie des otages, a bien précisé que si nous n’étions pas intervenus, les otages auraient tous été massacrés.»

    Sept associations d’anciens (liste ci-dessous) ont demandé que le commentaire lié à la statue du para-commando soit retiré. Sans succès. Elles ont donc décidé d’emprunter la voie judiciaire. Leur cause sera plaidée en décembre.

    Les associations ou cercles qui demandent réparation: Amicale nationale para-commando Vriendenkring, Association belge des vétérans et compagnons de l’Ommegang, Cercle de la coopération technique militaire, Cercle royal des officiers para-commandos, Cercle royal des anciens officiers des campagnes d’Afrique, Fédération royale des chevaliers avec glaives, Union royale des fraternelles coloniales.

  • Selon 240 femmes universitaires, l'avortement n'est pas un facteur d'égalité

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    L’avortement, facteur d’égalité ? Faux, répondent 240 femmes universitaires

    18 Oct, 2021

    Aux Etats-Unis, la Cour Suprême examinera sous peu une loi du Mississippi interdisant les avortements après 15 semaines de grossesse (cf. Etats-Unis : L’avortement devant la Cour suprême). L’organisation New Wave Feminists, dans un mémoire amicus, apporte sa contribution au débat et conteste le récit selon lequel l’avortement mène à l’égalité. 240 femmes actives y sont citées.

    « Il n’y a pas de relation causale entre la disponibilité de l’avortement et la capacité des femmes à agir dans la société », lit-on dans le mémoire. Or cet argument a été avancé par des athlètes féminines, dans un autre mémoire également adressé à la Cour Suprême.

    Les femmes progressaient bien avant l’arrêt Roe v Wade, constatent New Wave Feminists, de même que les lois en faveur de l’égalité. L’avortement ne mène pas à la réussite socio-économique des femmes, argumentent les auteurs, chiffres à l’appui. Et même, l’avortement « sape les efforts visant à adopter et mettre en œuvre des politiques nécessaires pour que les femmes enceintes et les mères participent à la société sur un pied d’égalité avec les hommes ».

    « L’avortement nuit aux femmes » soutiennent encore les auteurs du mémoire. Son accès facilité a en effet changé la société de plusieurs manières, « au détriment des femmes ». Par exemple, selon Phillip Levine, professeur d’économie au Wellesley College et associé de recherche au National Bureau of Economic Research, l’avortement conduit à penser que les enfants sont le « choix » d’une femme. Par conséquent, les enfants sont considérés comme étant la « responsabilité d’une femme ». Avec cet état d’esprit, « le lien entre le sexe et la paternité est devenu beaucoup plus ténu, contribuant à la féminisation de la pauvreté observée aujourd’hui ».

    Sources : Aleteia, JP Mauro (10/10/2021) ; Catholic news agency (4/10/2021)

  • Vienne : une Marche pour la Vie mouvementée

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    Le commentaire de Roland Noé sur kath.net/news :

    17 octobre 2021

    Quand les enfants de la lumière rencontrent la culture de la mort...

    Où était le cardinal Schönborn ? - La police viennoise a menacé les radicaux de gauche avec des armes à feu - Les journaux gratuits viennois rivalisent pour la bêtise du mois en matière de reportage - Un reportage de Vienne sur la Marche pour la vie - 

    Selon les organisateurs, environ 2500 personnes se sont rendues sur la place Saint-Étienne et à la marche qui a suivi, parmi lesquelles, comme les années précédentes, de nombreuses familles, des jeunes et des enfants. Cette année, le thème spécifique était également de manifester contre l'introduction prévue de l'euthanasie suite à un arrêt controversé de la Cour constitutionnelle autrichienne. Avant la marche, plusieurs services religieux ont eu lieu, la Sainte Messe dans l'église Saint-Pierre a été célébrée par l'évêque auxiliaire viennois Scharl.

    Au début, deux nouvelles très positives ont été présentées. Tout d'abord, le père Bruno Meusburger a présenté l'initiative nouvellement créée "Prêtres pour la vie", puis le groupe autrichien "Pro Life Music" s'est produit pour la première fois. La chanteuse principale, avec sa musique soul grandiose, pourrait bien rivaliser avec les meilleurs dans l'émission musicale "The Voice".

    Anna Bonetti, célèbre militante pro-vie, née sourde en raison d'un défaut génétique, est venue directement d'Italie. Elle est impliquée dans le mouvement pro-vie depuis 4 ans. Elle a souligné que la grossesse n'est pas quelque chose qui peut simplement être interrompue. "Un enfant perdu à cause de l'avortement est perdu pour toujours ! Chaque jour, nous perdons des milliers d'enfants qui n'auront jamais la chance d'être les amis, les partenaires ou les camarades de classe de nos enfants."

    Lors de la marche qui a suivi dans le centre de Vienne, plusieurs contre-manifestations ont été organisées par des radicaux de gauche. Des centaines d'agents de police, un hélicoptère de la police et plusieurs chiens policiers ont protégé les participants. Une situation tendue s'est produite sur le Ring de Vienne lorsque celui-ci a été bloqué par les radicaux de gauche. La police a donné un ultimatum de 5 minutes et a menacé d'utiliser la force armée contre la contre-manifestation non enregistrée qui bloquait illégalement la marche. Au moins, cela a fait impression, car la rue a finalement été dégagée. L'un des slogans utilisés par les opposants l'année dernière était : "Vos enfants seront comme nous" - un slogan qui était apparemment destiné à déstabiliser les parents présents. Eh bien, à cela nous devons répondre : nos enfants sont présents à la marche et voient par eux-mêmes à quel point vous vous comportez mal, effrayant d'autres personnes avec des fumigènes, des cris, du bruit, des barrages et un comportement agressif et voulant empêcher leur libre expression pacifique d'opinion. Nos enfants aiment y participer et veulent s'impliquer dans des groupes tels que "Jeunesse pour la vie", qui se renforce chaque année. Chaque année, la nouvelle génération pro-vie grandit.

    Il est remarquable que les pro-vie veuillent maintenant aussi se défendre légalement contre ces attaques. Des plaintes ont été portées contre plusieurs participants à la manifestation de gauche pour insulte à une religion. En outre, les organisateurs ont annoncé qu'ils allaient intenter un procès parce qu'une manifestation non autorisée a massivement perturbé une manifestation autorisée. En attendant, les preuves sont déjà rassemblées, et l'affaire risque d'avoir des répercussions juridiques.

    Le point culminant de l'événement lui-même s'est produit à la fin. Theresa Habsburg a prononcé un excellent discours de clôture et a appelé tous les participants à contacter leurs parlementaires pour éviter l'introduction de la soi-disant "euthanasie" en Autriche. 

    Et maintenant une petite revue autour de l'événement, dans laquelle des choses remarquables sont à noter :

    Tout d'abord, l'écho médiatique. Deux journaux gratuits viennois (oe24 et Heute), financés à l'aide des millions d'argent des contribuables, ont rendu compte de l'événement, l'un ne se basant manifestement que sur un message Twitter, l'autre ne reprenant que les inepties des radicaux de gauche. Tous deux ont évidemment participé au concours "Qui écrit le plus de bêtises ?".

    Toutefois, le plus gros point négatif - comme le montrent les réactions des croyants - est le manque de soutien des évêques autrichiens à l'événement. Alors qu'aux États-Unis, plusieurs centaines d'évêques ont participé ces dernières années à la célèbre Marche pour la vie, en Autriche, c'est à nouveau le "silence dans la forêt". Aucun évêque diocésain en exercice ne s'est présenté. Le cardinal viennois Schönborn, d'ailleurs, n'avait envoyé aucun mot de salutation. Même le cardinal Marx ou l'archevêque Bätzing le font régulièrement en Allemagne. Le cardinal Schönborn aurait dû peut-être faire 500 mètres de marche pour se rendre au lieu de réunion, mais il n'est pas venu. D'autres ont parcouru des centaines de kilomètres, certains avec des enfants, restant assis pendant des heures dans des voitures et des bus. Le cardinal viennois a certainement une "bonne excuse" - comme chaque année. Il n'y a pas d'autre façon de le dire : il est vraiment dommage que les évêques ne se montrent jamais ici. Cela devrait changer. (...)

    P.S. Il convient de mentionner qu'au moins quelques politiciens de l'ÖVP ont participé à la marche, et qu'un politicien du FPÖ aurait également été présent.

  • Nouvelle béatification de martyrs tués en haine de la foi par les "Rouges" lors de la Guerre civile espagnole

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    De Vatican News (Gabriella Ceraso) :

    Juan Elias Medina et ses 127 compagnons, martyrs durant la guerer civile espagnole (1936-1939)Juan Elias Medina et ses 127 compagnons, martyrs durant la guerer civile espagnole (1936-1939)
    A Cordoue, la béatification de Juan Elias Medina et ses 127 compagnons, martyrs
    Un pan de l'Histoire dont la mémoire peut devenir un lieu d'évangélisation dans des contextes sécularisés : tel a été le témoignage des martyrs de la guerre civile espagnole du début du XXe siècle, selon les mots du cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui a présidé samedi matin la messe de béatification dans la cathédrale de Cordoue.

    C’est en novembre 2020 que le Pape François a promulgué les décrets de béatification de ces 127 martyrs, tués en haine de la foi à Cordoue, durant la guerre civile espagnole (1936-1939).

    Il s'agissait de prêtres, dont Juan Elias Medina, mais aussi de religieux et de laïcs, dont les exécutions brutales s'inscrivaient dans le climat de persécution que la milice républicaine avait instauré contre tous ceux qui osaient professer leur appartenance à l’Église catholique. Certains d'entre eux étaient impliqués dans des activités ecclésiastiques ou étaient membres d'associations telles que l'Action catholique ou l'Adoration nocturne du Saint-Sacrement. Don Juan Elias lui-même a apporté réconfort et assistance spirituelle à ses compagnons pendant ses jours d'emprisonnement. Et la foi qu'ils ont confessée, ils l'ont portée dans leur cœur jusqu'au moment de la mort, l'exprimant fièrement par les mots “Viva Cristo Rey” (Vive le Christ -Roi), avant d’accorder leur pardon à leurs bourreaux.

    Les élus du Seigneur

    Mais quelle est cette haine du monde et qui sont ces martyrs ? Dans son homélie, le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a parlé d'eux comme étant «choisis» par le Seigneur, c'est-à-dire «retirés du monde», et pour cette raison même haïs : «Dans la haine du monde, il y a donc comme la jalousie et l'envie de ceux qui ont perdu leur proie, de ceux à qui on l'a enlevée. Voici donc le double engagement que la parole du Seigneur entend susciter dans notre volonté : s'éloigner du “monde”, qui désigne ici le groupe de ceux qui préfèrent les ténèbres à la lumière, l'erreur à la vérité, l'amour à la haine ; et puis, aussi, veiller à ne pas se laisser ensorceler par la nostalgie du péché.» 

    La lumière, l'amour, la vérité, le détachement du péché ont ainsi marqué la vie des disciples, ainsi que celle de ces frères, mais aussi la «proximité de Dieu» : «Le scénario ouvert par l'annonce de la haine du monde est exactement le contraire de l'autre parole réconfortante et pleine de promesses : “Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique”. Il nous semble alors entendre l'écho de l'hymne pascal : “Mors et vita duello conflixere mirando ... La mort et la vie s’affrontèrent en un duel prodigieux : le maître de la vie mourut ; vivant, Il règne”. C'est cette conscience qui a animé nos martyrs, dont beaucoup, comme l'a rappelé l'évêque de Cordoue Adolfo Pérez y Muñoz, ont crié “Vive le Christ Roi” au moment de leur mort.»

    Détestés par le monde parce qu'ils appartiennent à Jésus

    Le cardinal prévient toutefois que la haine du monde ne doit pas être confondue avec une «difficulté» ou une adversité «qui ne vient pas du fait que nous sommes de vrais disciples du Seigneur, mais qui est la conséquence de notre infidélité, du fait que nous sommes entrés dans la logique du monde». La haine du monde n'est, explique-t-il, que la «violence qui nous atteint parce que nous appartenons au Seigneur». A cause de son nom. C'est à cause de cette certitude intérieure que le chrétien en vient même à être heureux de souffrir, comme nous le lisons dans les Actes des Apôtres, explique encore le cardinal. C'est pourquoi, ajoute-il «la haine du monde est inséparable de la vie de disciple de Jésus et constitue aussi sa meilleure apologie».

    La vie et l'histoire des 127 martyrs espagnols que l'Église a déclaré bienheureux, s'inscrivent dans ce contexte : une telle variété de profils humains «s'exprime dans la multiplicité des vies quotidiennes, avant d'atteindre le sommet du martyre qui scelle de son sang toute l'existence». Et le cardinal Semeraro de conclure : «Nous sommes confrontés à un pan de l'Histoire dont la mémoire peut devenir un lieu d'évangélisation dans des contextes sécularisés. C'est le témoignage d'une Église circumdata varietate. C'est comme l'explosion de la Pentecôte, l'accomplissement de la prophétie de Joël : l'Esprit Saint se répand sur tous : jeunes et vieux, fils et filles, et quiconque invoque le nom du Seigneur sera sauvé».

    A l'issue de l'Angélus ce dimanche, le Pape François a évoqué la mémoire de ces martyrs : «Que leur fidélité nous donne à tous, en particulier aux chrétiens persécutés dans les différentes parties du monde, la force de témoigner courageusement de l'Évangile», a-t-il lancé avant d'inviter les fidèles réunis sur la Place Saint-Pierre à applaudir les nouveaux bienheureux.

  • Face à la multiplication des crimes de haine contre les chrétiens, le Saint-Siège veut un engagement de sécurité

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    De Vatican News (Debora Donnini) :

    17 octobre 2021

    Crimes de haine contre les chrétiens : le Saint-Siège veut un engagement de sécurité

    La lutte contre l'intolérance envers les communautés religieuses, mêmes majoritaires, la nécessité de s'entendre sur la signification des droits de l'homme et l'importance des engagements consensuels : tels sont les points essentiels des trois déclarations de la Mission permanente du Saint-Siège à Vienne exprimées lors de la Conférence du BIDDH, “Trois décennies et prêts pour l'avenir Démocratie, droits de l'homme et sécurité”.

    Les crimes anti-chrétiens ne sont plus un phénomène marginal. L'intolérance et la discrimination touchent non seulement les communautés minoritaires, mais aussi les majorités, D’ailleurs, trop souvent, le terme “minorités” est considéré comme synonyme de “victimes”, sans que l'on se rende compte que les victimes de ces crimes peuvent également appartenir aux majorités. C'est dans cet esprit que la Mission permanente du Saint-Siège auprès des organisations internationales à Vienne invite à éviter une approche sélective dans le traitement des formes de discrimination religieuse, notant également qu'aucune partie de la région de l'OSCE n'est à l'abri d'actes d'intolérance.

    Cet appel est contenu dans l'une des trois déclarations publiées vendredi 15 octobre par la Mission permanente elle-même sur divers aspects des droits de l'homme et de la sécurité, à l'occasion de la conférence du BIDDH (Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme), qui est une institution de l'OSCE, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. La conférence de Varsovie, à l'occasion du 30e anniversaire du BIDDH, est intitulée “Trois décennies et prêts pour l'avenir : démocratie, droits de l'homme et sécurité”.

    En ce qui concerne la persécution religieuse, le BIDDH a enregistré des cas de menaces, d'attaques violentes, de meurtres, de profanation d'églises, de dévastation de lieux de culte, de cimetières et d'autres biens religieux. Le phénomène n'est pas rare dans l'espace OSCE et il s’avère croissant.

    Rester vigilant également sur les discriminations à l'encontre des chrétiens

    La délégation du Saint-Siège, par conséquent, «reste confiante que, bénéficiant de l'expérience acquise dans l'élaboration de directives pour la sécurité des communautés juives et musulmanes, le BIDDH entreprendra des efforts similaires pour répondre aux besoins de sécurité des communautés chrétiennes». Il s'agit, en général, de défis d'intérêt mutuel car partout où une communauté religieuse est persécutée en raison de ses croyances religieuses, «le bien commun est en jeu». L'impact négatif se fait sentir non seulement sur la vie quotidienne des chrétiens et des membres d'autres religions, mais aussi sur la cohésion sociale des États. Il est également rappelé que l'OSCE a été l'une des premières organisations internationales à tirer la sonnette d'alarme sur l'intolérance à l'égard des chrétiens, exhortant les gens à rester vigilants, «car les chrétiens continuent de souffrir de préjugés, d'intolérance, de discrimination et de violence, à l'est comme à l'ouest de 0Vienne».

    Interprétations divergentes des droits de l'homme

    Une autre des trois déclarations accorde une place importante à la question des droits de l'homme. «Nous sommes convaincus que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables - sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion - constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde», peut-on lire. Cependant, il ne suffit pas de proclamer solennellement les droits fondamentaux de l'homme : il faut aussi les mettre en pratique. Dans de nombreuses régions du monde, ces droits font l'objet d'infractions graves et, même dans les pays dotés de formes démocratiques de gouvernement, «ils ne sont pas toujours pleinement respectés».

    Il est également souligné que les États participants maintiennent des positions divergentes et «parfois même contradictoires» non seulement sur des questions spécifiques liées à la dimension humaine, mais aussi sur l'interprétation même des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Ce n'est que si les États participants peuvent se mettre d'accord sur la signification du concept de “droits de l'homme” que la dimension humaine de l'OSCE redeviendra une pierre angulaire de l'approche globale de la sécurité et de la coopération. À cet égard, il est également fait référence au discours du Pape de 2018 au corps diplomatique dans lequel François a noté avec inquiétude comment l'interprétation de certains droits avait progressivement changé, avec l'inclusion d'un certain nombre de «nouveaux droits» qui sont fréquemment en conflit les uns avec les autres. Des notions douteuses des droits de l'homme ont été avancées, en contradiction avec la culture de nombreux pays. Le risque est donc qu'au nom des droits de l'homme, nous assistions à la montée en puissance de formes modernes de colonisation idéologique par les plus forts et les plus riches, au détriment des plus pauvres et des plus vulnérables. La délégation est donc convaincue que la seule approche significative de la dimension humaine consiste à rechercher une compréhension commune des droits de l'homme universels et des libertés fondamentales, ainsi que de leur protection et de leur promotion.

    Les engagements doivent faire l'objet d'un consensus

    Le Saint-Siège esprime également sa gratitude au directeur du BIDDH, Matteo Mecacci, et à ses prédécesseurs pour leurs efforts au cours des 30 dernières années. Dans l'une des trois déclarations, la délégation fait part de son désir continu de dialogue et d'engagement sur les questions d'intérêt commun. Le Saint-Siège compte donc sur le professionnalisme et la véritable impartialité du BIDDH pour que toutes les activités de l'organisation puissent être menées à bien dans le respect des engagements convenus. Ceci est important pour le principe d'égalité entre les États participants. À cet égard, la délégation se sent obligée d'exprimer sa préoccupation quant au fait que le BIDDH, lors du Forum sur l'égalité des générations qui s'est tenu à Paris en juillet dernier, a rejoint les coalitions d'action pour l'égalité des générations sur la violence fondée sur le genre et sur les mouvements et le leadership féministes sans aucun mandat consensuel de tous les États participants.

  • Une lettre aux évêques pour que "la messe de Paul VI" soit célébrée « avec dignité et fidélité »

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    Top Changes Between the Latin Mass and the Novus Ordo

    Du site de Famille Chrétienne :

    Des fidèles demandent que la messe de Paul VI soit célébrée « avec dignité et fidélité »

     

    Interpellés par les propos du pape François stigmatisant, dans son motu proprio Traditionis custodes, « les nombreux endroits où l’on ne célèbre pas de façon fidèle aux prescriptions du nouveau missel », huit fidèles attachés au nouvel Ordo Missae - des laïcs, des prêtres et des religieux – adressent aux évêques de France une lettre leur demandant de promouvoir les indications données par le Concile Vatican II pour la célébration liturgique : le silence, l’orientation, le latin et le propre de la messe mais aussi l'usage du chant grégorien, de la polyphonie et de l'orgue. Ils invitent les catholiques qui le souhaitent à envoyer cette lettre, en leur nom propre, à leur évêque (télécharger le pdf de la lettre écrite aux évêques).

    La lettre des fidèles aux évêques

    Messeigneurs,

    Le 16 juillet dernier, le Pape François publiait Traditionis Custodesun Motu Proprio pour restreindre l’usage de la messe selon le Missel de 1962, les livres liturgiques publiés par les saints papes Paul VI et Jean-Paul II après Vatican II devenant « l'unique expression de la lex orandi du rite romain ». Après la surprise, nous le recevons avec confiance et nous voulons qu’il contribue à l’unité du Peuple de Dieu.

    Investis dans nos paroisses au service de la liturgie, nous sommes attachés au Missel romain publié par Saint Paul VI et réédité ensuite par Saint Jean-Paul II. Nous aimons sa noble sobriété et sa force spirituelle et nous souhaitons qu'il puisse unir les communautés paroissiales et être aimé de leur part. Deux points de la lettre aux évêques accompagnant le Motu Proprio ont ainsi retenu toute notre attention :

    1. Le Pape François se dit « attristé par les abus de part et d’autre dans la célébration de la liturgie. Comme Benoît XVI, [il] stigmatise le fait que dans de nombreux endroits on ne célèbre pas de façon fidèle aux prescriptions du nouveau Missel, mais qu’il soit même compris comme une autorisation ou même une obligation à la créativité, qui conduit souvent à des déformations à la limite de ce qui est supportable » : nous partageons avec lui ce sentiment et ce constat. Les abus et la créativité évoqués sont courants dans les paroisses que nous fréquentons et empêchent de rendre évident que, dans le Missel promulgué par Paul VI, le rite romain a non seulement été conservé mais renouvelé dans le respect fidèle de la Tradition. 

    2. Le Pape demande que « chaque liturgie soit célébrée avec dignité et fidélité aux livres liturgiques promulgués après le Concile Vatican II ». L’efficacité de la liturgie dans la vie de l'Église tient, pour une large part, à la fidélité aux rites prescrits qui sont porteurs de la grâce liée au sacrement. Sans cette fidélité, le caractère humain de la liturgie tend à l'emporter et à limiter le don de Dieu, quand il ne lui fait pas obstacle, purement et simplement. Le Missel Romain et sa Présentation Générale précisent l’usage de ces rites et des signes sensibles par lesquels la foi se nourrit, se fortifie et s´exprime.

    A la suite du Pape François, nous vous redisons que le peuple de Dieu a besoin que vous fassiez connaître et appliquer les normes établies par le Concile Vatican II et comprises dans le Missel romain. Nous avons besoin que vous, gardiens de la Tradition, puissiez nous nourrir de l’esprit de la liturgie1. Nous avons à cœur d’œuvrer avec vous pour faire vivre cet esprit dans nos paroisses.

    Dans un souci d’unité et de plus grande fidélité à l’Église, il nous apparait important de prêter une attention renouvelée à toutes les indications données par le Concile Vatican II, de promouvoir leur usage qui témoigne de notre tradition liturgique romaine. Concrètement, le silence sacré2, le propre de la Messe3, l’orientation4 ou encore le latin5, nous sont donnés par le Missel Romain pour servir le mystère que nous célébrons. Pour la musique liturgique, le chant grégorien6, mais aussi la polyphonie7 et l’orgue8 nous sont légués comme un trésor d’une valeur inestimable qui élève puissamment nos âmes vers le Ciel.

    A l’aube de la nouvelle traduction française du Missel, que ce Motu Proprio soit pour notre Église et nos communautés l’occasion d’approfondir le mystère de l’Eucharistie, source et sommet de la vie chrétienne. Qu’il nous permette de grandir dans la fidélité aux prescriptions de l’Église, sacrement de l’unité, pour la sanctification des hommes et la glorification de Dieu dans le Christ.

    Nous vous assurons de nos prières pour vos ministères et pour l’Église.

    Monsieur Loys DE THE, initiateur de la lettre et membre de l'association Ecclesia Cantic (diocèse de Chambéry)

    Monsieur Denis CROUAN, docteur en théologie et président de l’association Pro Liturgia (diocèse de Strasbourg)

    Monsieur Jean-François FREMONT, organiste et maître de chapelle de l’église Notre Dame (diocèse de Versailles)

    Monsieur l’abbé Pierre FRIESS, curé de la paroisse de Villars les Dombes (diocèse de Belley Ars)

    Monsieur Bernard FROSSARD, membre de l’association Esprit de la Liturgie (diocèse de Rome)

    Monsieur Pierre-Yves HUET, membre de la communauté de l’Emmanuel (diocèse de Munich)

    Frère Frédéric PERUTA, moine bénédictin de l’abbaye Saint Wandrille (diocèse de Rouen)

    Madame Françoise STREBLER, responsable de la musique liturgique et maître de chapelle de la cathédrale (diocèse de Valence)

    Cliquez ici pour télécharger le pdf de la lettre écrite aux évêques.

    Notes :

    • 1. SC n°29 ; PGMR n°387 ;
    • 2. SC n°30 ; PGMR n°45
    • 3. PGMR n°48-87
    • 4. PGMR n°146-154-157
    • 5. SC n°36-54
    • 6. SC n°116
    • 7. SC n°112-113
    • 8. SC n°120
  • La pornographie : la grande oubliée de la lutte contre la traite des êtres humains

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    De

    «La pornographie, grande oubliée de la lutte contre la traite des êtres humains»

    Prostitution et pornographie ont plusieurs points communs. Dans les deux cas, les corps sont loués, en échange d'argent, pour le plaisir d'autrui.

    Nicolas Bauer

    Au-delà de ces plaintes d'actrices, des associations féministes comme le Mouvement du Nid dénoncent l'existence d'un problème systémique de traite d'êtres humains dans l'«industrie du sexe». Pour lutter contre la traite, un cadre juridique complet s'est développé ces deux dernières décennies, au niveau international, puis européen. Néanmoins, son potentiel contre les excès de la pornographie est largement sous-exploité, car il se heurte à un tabou. Il n'est pas exagéré d'affirmer que la pornographie est la grande oubliée de la réflexion juridique et politique sur la traite des êtres humains.

    Les premiers efforts internationaux contre la traite visaient à protéger les femmes de la prostitution. Ainsi, en 1910, une convention internationale réprimant la «traite des blanches» était signée à Paris. D'autres ont suivi durant les décennies suivantes, élargissant peu à peu la question à toutes les formes de trafic sexuel, puis à partir de 2000 à toutes les situations de traite d'êtres humains. Pour autant, le cas de traite le plus répandu dans le monde occidental reste le trafic sexuel et c'est toujours sur la prostitution que se focalise la lutte contre la traite. Il faut dire que le droit international interdit explicitement «l'exploitation de la prostitution d'autrui» (proxénétisme).

    Il existe une profusion de rapports des instances des Nations unies et du Conseil de l'Europe sur la traite des êtres humains, en particulier la prostitution, mais aucun ne s'intéresse de près à la pornographie. Pourtant, prostitution et pornographie ont plusieurs points communs. Dans les deux cas, les corps sont loués, en échange d'argent, pour le plaisir d'autrui. Pornographie vient du grec πόρνη [pórnê], qui veut dire « prostituée » ; il n'est d'ailleurs pas rare que les actrices pornographiques se prostituent ou aient été prostituées par le passé. Certaines activités, comme celle des «camgirls», correspondent à la fois à de la prostitution et à de la pornographie. Le sociologue Sonny Perseil va jusqu'à qualifier la pornographie en général de «prostitution filmée».

    Quoi qu'il en soit, au moins pour une part, l'industrie de la pornographie pratique la traite d'êtres humains, au sens du droit international. En effet, la définition de la traite est large et inclut de nombreuses situations. Recruter une personne, en abusant de sa position de vulnérabilité ou en lui offrant des paiements, dans le but de l'exploiter sexuellement, cela correspond à de la traite. C'est courant dans le commerce du sexe et, en ce sens, le producteur pornographique ne se distingue pas du proxénète. Le premier est pourtant mieux perçu que le second, car la pornographie a gagné la bataille de l'image : ce serait un genre cinématographique, avec des acteurs.

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  • Le député britannique assassiné était un député catholique exceptionnel et un fervent défenseur de la vie

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    De Jonah McKeown sur Catholic News Agency :

    Le député britannique assassiné était catholique et pro-vie.
     
    David Amess
    Le regretté David Amess, député de Southend West/ davidamess.co.uk

    15 oct. 2021

    Un député britannique est mort vendredi après avoir subi de multiples coups de couteau dans une église méthodiste du sud-est de l'Angleterre. 

    Sir David Amess, 69 ans, était membre du Parlement depuis 1983 et membre du parti conservateur. Il était catholique, pro-vie, et aurait été un fervent défenseur de l'éducation catholique et du bien-être des animaux. Amess tenait une réunion avec ses électeurs à l'église méthodiste de Belfairs lorsque l'attaque a eu lieu. 

    Un homme de 25 ans a été arrêté en relation avec le meurtre, et un couteau a été retrouvé. 

    Le cardinal Vincent Nichols de Westminster a publié une déclaration rendant hommage à M. Amess et appelant à prier pour lui et sa famille. 

    "Je prie pour lui afin qu'il soit accueilli dans la présence miséricordieuse de notre Père céleste. Je prie pour sa famille et ses amis, qui sont sous le choc en ce moment. Je prie pour ses électeurs [et] tous ceux qui ont travaillé avec lui au cours de sa carrière politique", a déclaré le cardinal Nichols. 

    "David a accompli sa vocation de catholique dans la vie publique avec générosité et intégrité. Il a servi au Parlement pendant quatre décennies et était respecté par tous les partis politiques de la Chambre. Son décès prématuré est une grande perte".

    Le Premier ministre Boris Johnson a déclaré qu'Amess avait un "bilan exceptionnel en matière d'adoption de lois visant à aider les plus vulnérables."

    Right to Life UK a décrit Amess comme un "champion pro-vie". 

    "La mort de Sir David est une tragédie insensée et il va vraiment nous manquer. Nos pensées et nos prières vont à sa femme Julia et à leurs cinq enfants", a déclaré Catherine Robinson, porte-parole de Right To Life UK. 

    "Depuis son élection en 1983, il a toujours, dans la mesure du possible, utilisé sa position de député pour défendre les personnes vulnérables, notamment en se faisant le champion d'initiatives visant à introduire davantage de protections pour les bébés à naître et davantage de soutien aux femmes confrontées à des grossesses difficiles. Tous ceux qui ont travaillé avec Sir David savaient qu'il était un homme gentil, attentionné et jovial, qui se souciait réellement des plus vulnérables de notre société". 

    Le dossier de vote récent d'Amess montre qu'il a voté contre la légalisation du suicide assisté, en faveur de limites de gestation plus strictes pour les avortements, et contre l'imposition de l'avortement en Irlande du Nord, entre autres mesures pro-vie. 

    Le cardinal Nichols a noté que M. Amess a joué un rôle déterminant dans la visite historique du pape Benoît XVI au Parlement en septembre 2010, lors de la visite du pape au Royaume-Uni. M. Amess avait créé en 2006 un groupe parlementaire multipartite pour les relations avec le Saint-Siège, un groupe comprenant des personnes de différentes confessions et croyances, a indiqué M. Nichols. 

    "Il a encouragé cette relation mutuellement respectueuse en rencontrant le cardinal Parolin, secrétaire d'État du pape, et d'autres dirigeants catholiques. Cette contribution est à la fois estimée et manquera cruellement", a déclaré le cardinal. 

    L'agence pour l'éducation des évêques catholiques d'Angleterre et du Pays de Galles a déclaré sur Twitter : "La mort de Sir David Amess est une horrible tragédie. Il était un député catholique exceptionnel et un fervent défenseur de l'éducation catholique."

    "Accorde-lui le repos éternel, ô Seigneur, et que la lumière perpétuelle brille sur lui. Qu'il repose en paix."

    Benedict Rogers, directeur général et cofondateur du groupe britannique de défense des droits de l'homme Hong Kong Watch, a déclaré que lui et Amess avaient "travaillé ensemble régulièrement sur les droits de l'homme internationaux au fil des ans."

    "Il était très chaleureux, gentil et amusant. Il m'encourageait toujours à me présenter au Parlement et essayait de m'aider dans cette démarche. Il avait un énorme sourire, beaucoup d'humour et un très bon cœur. C'était un grand personnage et il nous manquera énormément", a tweeté M. Rogers. 

    Amess a fortement soutenu le Brexit lors du référendum de 2016. 

    La dernière députée britannique à avoir été tuée est Jo Cox en 2016, qui a été abattue à l'extérieur d'une réunion avec ses électeurs dans le West Yorkshire. La sœur de Cox, Kim Leadbeater, députée travailliste de Batley et Spen, a déclaré qu'elle était "Totalement choquée par ce qui s'est passé pour penser que quelque chose d'aussi horrible pourrait se reproduire pour un autre député, une autre famille", rapporte PA. "Et effrayée et effrayante - une véritable montagne russe d'émotions", a déclaré Leadbeater.

    Selon PA, 80 personnes ont assisté à un service commémoratif pour Amess vendredi.

    "Il a emporté avec lui ce grand esprit de l'est de Londres qui consiste à ne pas avoir peur et à être capable de parler aux gens et à leur niveau. Je dirais que tous les politiciens ne sont pas doués pour cela", a déclaré le père Jeffrey Woolnough à propos d'Amess, rapporte PA. "Nous n'avons pas les mots ce soir. Cher Sir David, reposez-vous bien".

  • L'Eglise est-elle condamnée à disparaître ?

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    De Philippe Maxence sur le site de l'Homme Nouveau :

    L’Église va-t-elle disparaître ?

    L’Église va-t-elle disparaître ? La question est sur toutes les lèvres, et campe a minima dans tous les esprits. Les révélations du rapport de la commission Sauvé sur les crimes de nature sexuelle dans l’Église de France ont profondément choqué les catholiques et, plus largement, l’opinion publique. La presse s’en est emparée et les réseaux sociaux n’ont cessé de commenter le sujet, se révélant plus que jamais ces tribunaux d’une « justice » immédiate couronnée du blanc-seing de l’opinion publique.

    Une seule réforme : embrasser la Croix

    Faut-il pour autant détourner les yeux ? La vérité est souvent crucifiante et, d’ailleurs, le Christ, qui est la vérité même, s’est laissé clouer sur une croix pour nous sauver du péché. Même endormi par le conformisme et les habitudes, le disciple se doit de suivre le Maître jusqu’au bout. À nous d’avoir aussi le courage de Péguy et de « voir ce que l’on voit » (Notre Jeunesse). C’est assurément le plus court chemin pour parvenir à une véritable et profonde réforme de l’Église. Laquelle implique un réel souffle spirituel, la reconnaissance et la contrition des péchés, le lucide constat des erreurs commises et une réinsertion dans le chemin tracé par la Tradition qui prend sa source dans les Évangiles, les Pères et le magistère constant de Pierre.

    La réponse de l’histoire

    L’Église va-t-elle disparaître ? La réponse est clairement non. La foi nous l’enseigne et l’histoire nous le confirme. À ce sujet, il faut lire le dernier livre de Didier Rance. Le titre même de l’ouvrage – L’Église peut-elle disparaître ? – indique que l’auteur s’est emparé d’une problématique très actuelle (Mame, 248 p., 17 €). Il y répond par l’histoire et par un véritable esprit de foi qui baigne en permanence dans les eaux pures de l’espérance. Le sous-titre du livre – Petite Histoire de l’Église à la lumière de la Résurrection?– le confirme amplement. L’auteur affronte neuf grandes périodes au cours desquelles l’Église aurait dû disparaître si elle n’avait été qu’une institution humaine. Il vaut la peine de citer ces neuf étapes : la fondation de l’Église où il était humainement difficile de parier sur sa survie pendant… vingt et un siècles ; les persécutions des premiers temps chrétiens ; la victoire apparente de l’arianisme ; l’éclosion des mouvements de laïcs en réponse aux scandales des clercs, confondus par l’amour de saint François d’Assise pour l’Église ; la menace de l’islam ; la « réforme » protestante ; la Révolution française ; la théorie de la mort de Dieu ; le nazisme et le communisme athée.

    Au terme de ce périple historique, Didier Rance écrit : « Dieu est le Seigneur de l’histoire et conduit infailliblement celle-ci vers l’éternité de la façon qu’il veut. » Et c’est donc très logiquement que l’auteur conclut par le recours à la sainteté. Celle de ceux qui nous ont précédés et qui ont été élevés sur les autels. Mais celle aussi à laquelle nous devons parvenir par l’exercice humble et constant, avec la grâce de Dieu, de la foi, de l’espérance et de la charité.

    Prêtres qui souffrez…

    L’Église va-t-elle disparaître ? La formule de Bossuet, si souvent citée – « L’Église, c’est Jésus répandu et communiqué » –, n’a rien perdu de sa réalité. À côté de tous ces prêtres qui ont failli scandaleusement, il y a la masse, anonyme pour le plus grand nombre, mais derrière laquelle se révèlent un nom et un visage pour leurs paroissiens ou leurs proches, de ces prêtres qui ne cessent de tendre à la sainteté dans l’humilité d’une condition en profond décalage avec la société. Prêtres présents au confessionnal et prêts à mourir si besoin pour garder le secret des péchés avoués ; prêtres célébrant la messe avec recueillement et expliquant, avec ou sans talent, la riche parole de Dieu ; prêtres absorbant des kilomètres pour rendre service comme aumôniers scouts ou pour visiter les malades ; prêtres seuls au fond d’une grande bâtisse sans même parfois une parole de soutien de leur évêque ; prêtres, jeunes, dont on veut rogner les ailes parce qu’ils célèbrent une liturgie qui a fait des saints et auxquels on trouve un air trop décalé avec l’époque ; prêtres exténués à force de réunions, de discussions avec les différentes équipes censées les aider ; prêtres rivés sur leur bréviaire comme une preuve de fidélité amoureuse malgré la fatigue, le doute, la lassitude, le désespoir, la crainte.

    Prêtres qui souffrez et dont nous avons tant besoin pour que Jésus soit donné, continué, communiqué. Oui, prêtres qui souffrez, merci de ce que vous êtes ; merci pour votre sacerdoce, vos dons et même vos limites. Merci de rayonner Jésus jusques et y compris dans l’abaissement du Vendredi saint. Bientôt, la Résurrection !

  • Le film "Fatima" sort en force sur les écrans français; le verrons-nous sur les écrans belges ?

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    De Michel Janva sur Le Salon Beige :

    Fatima, 4e des films en démarrage

    Fatima, 4e des films en démarrage

    Le film FATIMA a rassemblé 13147 spectateurs en salle depuis mercredi dernier. Il se classe 4e des films en démarrage de la semaine dernière. Avec ces résultats, 139 salles ont accepté de le diffuser encore une semaine de plus malgré la forte concurrence.

    Les nouvelles salles de cinéma sont répertoriées sur la page Allociné ou icidans la rubrique “Voir toutes les séances”

    Et pour revoir l’émission spéciale consacrée au film par CNews dimanche dernier, c’est ici.

  • L’Église catholique : un observatoire privilégié de la domination masculine et patriarcale d'après le Rapport Sauvé

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    D'Anne Lizotte sur Smart Reading Press :

    POUVONS-NOUS ENCORE CROIRE EN L’ÉGLISE CATHOLIQUE ?

    15 Oct 2021

    Pourquoi le «Rapport de la CIASE sur les abus sexuels dans l’Église» étonne ? La révélation du nombre effarant d’enfants abusés a frappé de plein fouet les pasteurs et les fidèles ! Est-ce tout ? Pour ceux qui ne se sont arrêtés qu’à ce chiffre, cela semble suffisant. À lire attentivement ce document, on trouve d’autres causes. Aline Lizotte les analyse.

    La dernière page du Rapport de l’INSERM demandé par la CIASE sur les agressions sexuelles dans l’Église se termine par ces lignes :

    «L’Église catholique apparaît ainsi comme un observatoire privilégié de la domination masculine, et plus précisément du fonctionnement d’un système patriarcal, puisque celle-ci s’exerce au nom d’une certaine paternité. Ses effets y apparaissent exacerbés, d’autant plus que l’interdit de la sexualité des prêtres fait écho à une forme de diabolisation de celle des femmes.

    L’institution ecclésiale revendique encore ouvertement la domination masculine et l’inscrit dans sa culture et dans ses structures. Tant qu’elle refusera de renoncer au monopole masculin du pouvoir et à sa métaphorisation paternelle qui, toute symbolique qu’elle soit, n’en a pas moins des effets réels, le risque de violence sexuelle au sein de l’Église catholique restera d’actualité1

    Il faut bien comprendre ce que cela signifie2. Étudier l’Église comme un système patriarcal, c’est créer un «idéal-type» à la manière de Max Weber. Il faut donc «construire un concept théorique» comme principe d’analyse des «faits» et les interpréter, c’est-à-dire leur donner un sens à partir de cette construction pour qu’ils apparaissent plus «scientifiques». C’est ce que fait toute théorie.

    Einstein3 nous avertit que «toute théorie est une pure construction de l’esprit». Elle n’est ni vraie ni fausse, elle est simplement bonne ou mauvaise. Elle est bonne si elle nous permet de donner une certaine cohérence logique aux faits observés. Ainsi en est-il de la mécanique newtonienne, qui permet de calculer la force de la gravitation en prenant comme seuls vecteurs le produit des masses et le carré de la distance. Cela permet d’avoir une juste mesure de tous les corps mobiles dans l’univers et de décrire leurs mutuelles interactions. Cela a très bien fonctionné jusqu’au temps où le scientifique, découvrant les particules de l’atome, a tenté de décrire mathématiquement selon les lois de la mécanique universelle le mouvement de l’électron. Il s’aperçut qu’il était impossible de mesurer son déplacement en rapport «absolu» entre sa masse et sa distance. Il fallait formuler une autre théorie, celle des quanta, qui repose sur «une quantification ou une probabilité d’énergie».

    Très bien pour la physique des quanta, qui ne prend dans son champ d’observation que la masse et la distance, c’est-à-dire les constituants «naturels» du mouvement : le lieu et le temps. Mais appliquer cette méthode dite «scientifique» à tout être dans la nature ne va pas sans difficulté. Ramener tous les corps vivants au seul déterminisme de l’ADN promet des descriptions ambitieuses, mais n’explique pas la vie, car l’ADN ne fonctionne que dans un milieu vital. Le fonctionnement d’une cellule suppose la synthèse de ses protéines, mais qui peut justifier «biologiquement» l’ordre des acides aminés qui la composent ? C’est le dilemme auquel s’est heurté Jacques Monod4, montrant que l’on ne peut justifier chimiquement, c’est-à-dire par antériorité, cet ordre qu’il l’attribue au «hasard». C’est une démission philosophique, et encore d’une mauvaise philosophie !

    S’il en est ainsi, qu’en est-il des Sciences morales ou politiques, des Sciences de l’Homme ? Peut-on rendre compte des faits sociaux en partant d’une théorie, c’est-à-dire d’une pure construction de l’esprit ? Émile Durkheim le pensa et considéra le fait social comme une manière de faire qui s’impose à l’homme5. Si l’on ne peut nier que le contexte social influence l’homme et a souvent une très grande importance dans ses choix et ses comportements, peut-on pour autant prétendre que la construction d’une théorie puisse fournir la clé d’interprétation des comportements de l’homme, lui enlevant la responsabilité personnelle de ses actes ?

    La question est délicate, et cet article ne peut la régler. Je ne l’évoque ici que pour faire comprendre que cette méthode est celle que privilégia la Commission Sauvé, sous l’influence du travail d’enquête demandé à l’INSERM. Quelle est donc cette théorie ? Elle est exprimée par ces quelques mots qui concluent l’enquête : «L’Église catholique apparaît ainsi comme un observatoire privilégié de la domination masculine, et plus précisément du fonctionnement d’un système patriarcal, puisque celle-ci s’exerce au nom d’une certaine paternité». Est-elle le fait de Nathalie Bajos6, l’une des responsables de l’INSERM qui a effectué le travail ? Si elle ne l’a pas écrite elle-même, elle est écrite sous sa responsabilité.

    Si l’on part de cette théorie que l’Église catholique est sociologiquement une société patriarcale, le fil de l’enquête, et surtout l’analyse des faits déterminés par les analyses statistiques, ne peuvent s’interpréter que sous le principe de la domination, c’est-à-dire dans l’interaction du dominant et du dominé. Le clerc est sociologiquement un dominant, un abuseur de droit et, s’il est un agresseur sexuel, ce n’est qu’un facteur combinant de la construction asexuée qu’est l’Église catholique. Tout au long de cette deuxième partie, on sentira l’a priori principal de ce constructivisme, donné comme principe de compréhension ou de logique sociale.

    On peut, à ce stade, essayer de comprendre ce que l’Église catholique de France a donné comme mandat à la Commission Sauvé. Était-ce simplement d’établir les faits, non seulement quant au nombre d’enfants maltraités et, s’il était possible, quant au nombre de clercs ou de religieux impliqués dans ces actes de violences sexuelles, ou était-ce d’en faire une analyse sociologique selon les méthodes sociologiques développées par le fondateur de la sociologie en France, Émile Durkheim ? Il semble que, quoi qu’elle ait voulu, elle a été trompée, sans aucune mauvaise volonté bien sûr. La question reviendra quand on parlera, brièvement, des membres de cette commission.