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Actualité - Page 6

  • Même aux USA, les confessions pèsent de moins en moins. Et aussi bien Biden que Trump reçoivent une mauvaise note en religion

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Même aux USA, les confessions pèsent de moins en moins. Et aussi bien Biden que Trump reçoivent une mauvaise note en religion

    Ce n’est pas seulement l’Italie – voir l’article précédent – mais les États-Unis également qui ne constituent plus une « exception » dans le déclin général de la vitalité religieuse, dans un Occident toujours plus sécularisé.

    Les États-Unis avaient à leur avantage, à en croire certains experts, les nombreuses confessions se disputant le même « marché », à la différence de la monochromie religieuse qui prévaut sur le Vieux Continent.

    Cette pluralité de confessions est encore présente aujourd’hui aux États-Unis, et les passages d’une croyance à l’autre y sont encore fréquent. Mais l’influence de la religion dans la société est en chute constante depuis des années, selon une bonne partie de la population.

    Le dernier sondage du Pew Research Center de Washington révèle que pas moins de 8 Américains sur 10 affirment que la religion perd de son influence dans la vie publique, bien plus qu’au début des années 2000, où ils n’étaient que 5 sur 10 à poser un tel jugement.

    Le sentiment opposé, c’est-à-dire ceux qui estiment qu’il y a une augmentation de l’influence publique de la religion, ne concerne aujourd’hui plus que 18% de la population, bien moins que les 40% du début de ce siècle.

    Mais quel regard les Américains posent-ils sur ces changements qu’ils affirment percevoir ? Une majorité, pour être exact 57% d’entre eux, voit d’un œil positif l’influence de la religion sur la vie publique, et ne considère donc pas que ce soit une bonne chose qu’elle baisse à ce point.

    La moitié des Américains considèrent comme « important » que leur président également soit une personne dotée d’une foi solide. Et pourtant, là encore ils ne se disent pas satisfaits. Ils ne sont que 13% à juger que ce soit le cas de Joe Biden, et moins nombreux encore, 4% celui de Donald Trump.

    Ils sont peu nombreux – à la seule exception des protestants « evangelical » – à souhaiter que le président partage leur propre confession. Mais presque tous, soit plus de 90% voudraient que dans tous les cas il mène une vie « morale et éthique » irréprochable : cette attente est partagée par les protestants et les catholiques, les juifs et les musulmans, les athées et les agnostiques, les démocrates et les républicains.

    Mais à l’épreuve des faits, aussi bien Biden que Trump sont jugés par la grande partie des sondés comme déjà peu à même de défendre les espaces religieux de chaque citoyen. Les juifs et les protestants noirs font une exception pour Biden, puisqu’ils sont respectivement 73% et 60% à voir en lui un bon défenseur de leurs religions respectives, et pour Trump 69% des protestants « evangelical » blancs. Quant aux catholiques, 44% voient en Biden leur défenseur, contre 41% pour Trump.

    55% des Américains voudraient que le gouvernement fédéral renforce la séparation entre l’Église et l’État et 39% qu’il évite de promouvoir des valeurs chrétiennes.

    Mais 44% des sondés, tout en excluant que le christianisme soit déclaré la religion officielle des États-Unis, voudrait tout de même que le gouvernement fédéral promeuve les valeurs chrétiennes.

    Concernant les tendances actuelles, les opinions sont partagées. La moitié des Américains considère que les chrétiens conservateurs sont allés trop loin pour promouvoir leurs valeurs religieuses dans l’administration et les écoles publiques, tandis que l’autre moitié considère que ce sont les « liberal » séculiers qui ont exagéré en tenant les valeurs religieuses à l’écart des institutions publiques.

    On retrouve dans la première des deux moitiés les juifs, les athées, les agnostiques et les partisans du parti démocrate, et dans la seconde les protestants « evangelical » blancs et les partisans du parti républicain. Même les catholiques sont un peu plus nombreux dans la seconde moitié que dans la première, respectivement 57% contre 43%.

    En résumé, les habitants des États-Unis vivent aujourd’hui avec un malaise grandissant les changements qui se produisent dans le rôle public des religions.

    58% des personnes interrogées (42% il y a quatre ans) affirment ressentir un conflit entre leurs convictions religieuses personnelles et la culture américaine dominante. Un conflit également ressenti par environ la moitié des catholiques.

    Mais pas moins de 41% (33% il y a quatre ans) déclarent que face à quelqu’un avec qui l’on est en désaccord sur des questions religieuses, la meilleure chose à faire est de se taire. Ils ne sont que 5% à affirmer qu’il est préférable de persuader l’interlocuteur de changer d’avis.

    Curieusement, en politique également, ils ne sont que 5% à considérer que c’est une bonne chose de discuter avec ceux avec qui on n’est pas d’accord pour essayer de changer leur opinion.

    Sandro Magister est vaticaniste à L’Espresso.
    Tous les articles de Settimo Cielo depuis 2017 sont disponibles en ligne.

  • Le cardinal Müller se joint aux appels d'évêques américains pour excommunier Biden (Interview du cardinal Müller, III)

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    De Michael Haynes sur LifeSiteNews :

    EXCLUSIF : Le cardinal Müller se joint aux appels d'évêques américains pour excommunier Biden

    Le cardinal Müller a condamné le meurtre des enfants à naître en le qualifiant d'"infanticide" et l'a comparé à l'"époque nazie", soulignant que les papes et les évêques précédents "n'avaient pas peur d'excommunier" pour des crimes graves.

    28 mars 2024

    VILLE DU VATICAN (LifeSiteNews) -- L'ancien préfet du plus haut bureau de doctrine du Vatican, le cardinal Gerhard Müller, a condamné le soutien du président américain Joe Biden à l'avortement, affirmant qu'il s'agit d'un "infanticide" et que ceux qui promeuvent "l'infanticide" devraient être "excommuniés".

    Le mot "avortement" est trop doux. La réalité, c'est le meurtre, le meurtre d'une personne vivante", a déclaré le cardinal Gerhard Müller. "Il n'y a aucun droit à tuer une autre personne. C'est absolument contraire au cinquième commandement".

    Le cardinal a fait ces commentaires en condamnant le président Joe Biden lors d'une longue interview avec LifeSiteNews à Rome. {Les parties I et II se trouvent ici et ici.} Sa critique directe de la position très publique et constante de Joe Biden en faveur de l'avortement est intervenue peu après que le président a utilisé son discours sur l'état de l'Union de 2024 pour promettre de "rétablir Roe v. Wade en tant que loi du pays".

    Le cardinal Müller a comparé le meurtre des enfants à naître et des personnes âgées à l'époque "nazie", déclarant qu'"il est absolument inacceptable que l'on puisse se dire catholique et promouvoir et justifier le meurtre de personnes humaines, d'êtres humains [du] début dans le ventre de la mère, jusqu'à la dernière respiration [avec] l'euthanasie... Tuer des personnes malades, comme à l'époque nazie, c'est de l'euthanasie".

    Le cardinal Müller a toutefois laissé entendre que si M. Biden est "nominalement catholique, il est en réalité un nihiliste. C'est du cynisme et du cynisme absolu". 

    Le prélat a opposé M. Biden aux catholiques et aux autres chrétiens d'Amérique qui "savent et acceptent, comme tout le monde d'ailleurs, que les non-croyants, avec leur simple raison, peuvent comprendre qu'il n'est pas possible qu'un être humain ait le droit d'en tuer un autre".

    S'appuyant sur l'exemple de saint Ambroise de Milan et de son excommunication de l'empereur Théodose, le cardinal Müller a expliqué qu'"en d'autres temps, des gens comme lui auraient été excommuniés. Autrefois, les papes et les évêques ne craignaient pas d'excommunier, comme saint Ambroise de Milan".

    Il s'est levé et nous devrions également nous lever et, sans regarder les conséquences pour nous, nous devons nous lever et ouvrir la bouche pour les personnes innocentes et pour protéger leur vie. Saint Jean-Baptiste a dit à Hérode : "Il ne t'est pas permis de prendre la femme de ton frère pour en faire ta propre femme". Il ne t'est pas permis de tuer des personnes ou de justifier [cela], d'ouvrir la législation comme si elle était légale ou légitime. Tuer les gens n'est pas une forme de régulation des naissances, mais il est absolument immoral de tuer d'autres personnes.

    Aujourd'hui, l'ensemble du monde occidental, les dirigeants occidentaux, la grande majorité des dirigeants occidentaux, y compris en Allemagne et en France, ont perdu leur crédibilité en accordant le droit de tuer leur peuple. Ils ne peuvent pas, d'une part, protester contre le meurtre d'innocents en Ukraine et, d'autre part, autoriser le meurtre de leurs propres enfants.

    Réitérant la vérité selon laquelle Dieu est "le créateur de chaque corps et nous, les humains, ne sommes que les administrateurs de la bonne volonté de Dieu", le cardinal Müller a fait remarquer que l'humanité était appelée à prendre soin de ses semblables, car "nous ne pouvons pas distinguer ou séparer l'amour de Dieu pour nous et notre amour pour Dieu, de notre amour pour notre prochain et de l'amour de notre prochain pour nous".

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  • L'homélie du pape lors de la veillée pascale

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    VEILLÉE PASCALE EN LA NUIT SAINTE

    HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

    Basilique Saint-Pierre
    Samedi Saint, 30 mars 2024

    _______________________________________

    Les femmes se rendent au tombeau aux premières lueurs du jour, mais elles gardent en elles les ténèbres de la nuit. Bien qu’elles soient en chemin, elles sont encore immobiles : leur cœur est resté au pied de la croix. Encore étourdies par les larmes du Vendredi saint, elles sont paralysées par la douleur, elles sont enfermées dans le sentiment que tout est maintenant fini, qu’une pierre a été posée sur l’histoire de Jésus. C’est justement la pierre qui est au centre de leurs pensées. Elles se demandent : « Qui nous roulera la pierre pour dégager l’entrée du tombeau ? » (Mc 16, 3). Mais lorsqu’elles arrivent sur place, la force surprenante de Pâques les bouleverse : «  Levant les yeux - dit le texte - elles s’aperçoivent qu’on a roulé la pierre, qui était pourtant très grande » (Mc 16, 4).

    Arrêtons-nous, chers frères et sœurs, sur ces deux moments qui nous conduisent à la joie inouïe de Pâques : dans un premier temps, les femmes se demandent avec angoisse qui roulera la pierre ; dans un deuxième temps, levant les yeux, elles voient que la pierre a déjà été roulée.

    Tout d’abord – premier temps – il y a la question qui hante leurs cœurs brisés par la douleur : qui roulera la pierre du tombeau pour nous ? Cette pierre représentait la fin de l’histoire de Jésus, enseveli dans la nuit de la mort. Lui, la vie venue dans le monde, il a été tué ; Lui qui a manifesté l’amour miséricordieux du Père, on ne lui a pas fait pitié ; Lui qui a libéré les pécheurs du poids de la condamnation, il a été condamné à la croix. Le Prince de la paix qui avait délivré une femme adultère de la fureur violente des pierres, git enseveli derrière une grosse pierre. Cette pierre, obstacle insurmontable, était le symbole de ce que les femmes portaient dans leur cœur, le point final de leur espérance : tout s’était brisé contre elle, avec le sombre mystère d’une douleur tragique qui avait empêché la réalisation de leurs rêves.

    Frères et sœurs, cela peut nous arriver aussi. Nous sentons parfois qu’une pierre tombale a été lourdement placée à l’entrée de notre cœur, étouffant la vie, éteignant la confiance, nous emprisonnant dans le tombeau des peurs et de l’amertume, bloquant le chemin vers la joie et l’espérance. Ce sont des “pierres de la mort”  et nous les rencontrons le long du chemin, dans toutes ces expériences et ces situations qui nous volent l’enthousiasme et la force d’avancer : dans les souffrances qui nous touchent et dans la mort d’êtres chers qui laissent en nous des vides insurmontables ; nous les rencontrons dans les échecs et les peurs qui nous empêchent d’accomplir le bien qui nous tient à cœur ; nous les rencontrons dans toutes les fermetures qui freinent nos élans de générosité et ne nous permettent pas de nous ouvrir à l’amour ; nous les rencontrons dans les murs de caoutchouc de l’égoïsme – ce sont de véritables murs de caoutchouc – égoïsme et indifférence qui repoussent l’engagement à construire des villes et des sociétés plus justes et à taille humaine ; nous les rencontrons dans toutes les aspirations à la paix brisées par la cruauté de la haine et la férocité de la guerre. Lorsque nous vivons ces déceptions, nous avons le sentiment que nombre de rêves sont destinés à être brisés, et nous nous demandons, nous aussi, avec angoisse : qui nous roulera la pierre du tombeau ?

    Pourtant, ces mêmes femmes qui avaient les ténèbres dans le cœur témoignent d’une chose extraordinaire : en levant les yeux, elles ont vu que la pierre avait déjà été roulée, alors qu’elle était très grande. Voilà la Pâque du Christ, voici la force de Dieu : la victoire de la vie sur la mort, le triomphe de la lumière sur les ténèbres, la renaissance de l’espérance dans les décombres de l’échec. C’est le Seigneur, le Dieu de l’impossible, qui a roulé pour toujours la pierre et commencé à ouvrir nos cœurs, pour que l’espérance n’ait pas de fin. C’est donc vers Lui que nous devons, nous aussi, lever les yeux.

    Et alors – deuxième temps – : levons nos yeux vers Jésus. Après avoir assumé notre humanité, il est descendu dans les abîmes de la mort et les a traversés par la puissance de sa vie divine, ouvrant une brèche de lumière infinie pour chacun. Ressuscité par le Père dans sa chair, dans notre chair, par la force de l’Esprit Saint, il a ouvert une page nouvelle pour le genre humain. Dès lors, si nous laissons Jésus nous prendre par la main, aucune expérience d’échec et de douleur, aussi douloureuse soit-elle, ne peut avoir le dernier mot sur le sens et le destin de notre vie. Désormais, si nous nous laissons saisir par le Ressuscité, aucune défaite, aucune souffrance, aucune mort ne pourra arrêter notre marche vers la plénitude de la vie. Dorénavant, « nous, chrétiens, nous disons que cette histoire ... a un sens, un sens qui embrasse toute chose, un sens qui n’est plus corrompu par des absurdités et des obscurités ... un sens que nous appelons Dieu ... C’est vers Lui que confluent toutes les eaux de notre transformation ; elles ne s’enfoncent pas dans les abîmes du néant et de l’absurde ... parce que son tombeau est vide et que Lui, qui était mort, s’est montré comme le vivant » (K. RAHNER, Qu'est-ce que la Résurrection ? Méditations sur le Vendredi saint et Pâques, Brescia 2005, 33-35).

    Frères et sœurs, Jésus est notre Pâque, Il est Celui qui nous fait passer des ténèbres à la lumière, qui s’est lié à nous pour toujours et nous sauve des abîmes du péché et de la mort, nous entraînant dans la ruée lumineuse du pardon et de la vie éternelle. Frères et sœurs, levons les yeux vers Lui, accueillons Jésus, le Dieu de la vie, dans nos vies, renouvelons-Lui notre “oui” aujourd'hui, et aucune pierre ne pourra étouffer nos cœurs, aucune tombe ne pourra enfermer la joie de vivre, aucun échec ne pourra nous condamner au désespoir. Frères et sœurs, levons les yeux vers Lui et demandons-Lui que la puissance de sa résurrection fasse rouler les pierres qui oppressent nos âmes. Levons les yeux vers Lui, le Ressuscité, et marchons avec la certitude que, sur le fond obscur de nos attentes et de nos morts, se trouve déjà la vie éternelle qu’Il est venu apporter.

    Sœur, frère, que ton cœur explose de joie en cette nuit sainte, en cette nuit sainte! chantons ensemble la résurrection de Jésus : « Chantez, chantez-le tous, fleuves et plaines, déserts et montagnes... chantez le Seigneur de la vie qui sort du tombeau, plus brillant que mille soleils. Peuples brisés par le mal et meurtris par l'injustice, peuples sans place, peuples martyrs, chassez en cette nuit les chantres du désespoir. L'homme des douleurs n'est plus en prison : il a ouvert une brèche dans la muraille, il se hâte de venir à vous. Que le cri inattendu s'élève dans les ténèbres : il est vivant, il est ressuscité ! Et vous, frères et sœurs, petits et grands ... vous qui êtes dans la misère, vous qui vous sentez indignes de chanter ... une flamme nouvelle traverse votre cœur, une fraîcheur nouvelle imprègne votre voix. C’est la Pâque du Seigneur – frères et sœurs – c’est la fête des vivants » (J-Y. QUELLEC, Dieu face nord, Ottignies 1998, 85-86).

  • L’image de l’Eglise semble atteinte et pourtant un printemps de la foi se dessine

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    De Jean-Pierre Denis sur le site du journal La Croix :

    Un printemps catholique

     

    7 000 adultes ont été baptisés dans la nuit de Pâques. Depuis 10 ans, le nombre de personnes demandant à devenir chrétiennes a fortement augmenté. Le journaliste et écrivain Jean-Pierre Denis, s’interroge sur ce paradoxe : l’image de l’Eglise semble atteinte et, pourtant, un printemps de la foi se dessine.

    31/03/2024

    Qu’est-ce qu’un catholique, pardon, « un catho » ? Une sorte de benêt réactionnaire, un peu méchant, un peu sénile, qui marmonne des textes abscons, préfère la messe à la grasse matinée et s’obstine à obéir à une secte rétrograde dont la principale activité est de couvrir des abus sexuels. Ce dévot-là n’a que trois obsessions : interdire aux femmes de faire ce qu’elles veulent de leurs corps, empêcher les personnes LGBT de mener leur vie et obliger les malades à souffrir le plus longtemps possible. Ce catho-là est, logiquement, le dernier des Mohicans, un démodé, un poussiéreux. Pour ne rien arranger, cet ahuri n’a pas compris que Jésus n’a jamais existé, puisque ainsi Michel Onfray l’affirme. Cela vous fait envie ? Comment ça, non ? À moi non plus, cela dit, maintenant que j’y songe.

    Et voilà que le nombre d’adultes qui ont été baptisés au cours de la vigile pascale fait un bond sans doute jamais vu, comme La Croix l’a relevé. Depuis plusieurs mois d’ailleurs, les capteurs catholiques sentent d’ailleurs qu’il se passe quelque chose, qui échappe au discours officiel sur la société française. Dans certains diocèses, comme à Montpellier, les catéchumènes ont été cette année deux fois plus nombreux que l’an dernier. C’est choquant ! On aurait pu prévenir ! Comment ces gens peuvent-ils vouloir tomber dans le bénitier quand tout est fait pour les en dissuader, et quand ils ne savent même plus ce qu’est un bénitier ? Ces nouveaux catholiques surgis de nulle part ignorent-ils l’image que les médias et les réseaux sociaux véhiculent ? Ont-ils demandé l’autorisation à l’administration de la société sécularisée ? Sont-ils mal informés ? Manipulés ? Après tous les efforts déployés pour les dégoûter, ils y mettent sans doute de la mauvaise volonté. Que fait la police ?

    Nul ne sait si le printemps de la foi durera. Il y a parfois de ces gelées tardives qui vous mettent à bas une jolie floraison et hop ! finie la récolte que l’on fantasmait. En attendant, Dieu se rit. C’est écrit dans les psaumes, d’ailleurs : « Les rois de la terre se dressent, les grands se liguent entre eux contre le Seigneur et son messie : faisons sauter nos chaînes, rejetons ces entraves ! Celui qui règne dans les Cieux s’en amuse. »

    Le facétieux Créateur se moque tout autant de nos plans pastoraux, probablement, si j’en juge par nos résultats. Dieu va chercher les « cathos » où ça lui chante, et même là où nous ne chantons pas. Ne lis-je pas dans Le Pèlerin l’humble témoignage d’un jeune assistant parlementaire que le Messie est venu chercher quand il avait douze ans ? Le jeune homme s’est acheté clandestinement un évangile avec ses petites économies, et le mal était fait : le voici chrétien. Il n’est pas le seul à qui semblable mésaventure soit arrivée, même en politique, de la France insoumise à Reconquête en passant par toutes les couleurs, j’en connais.

    L’Évangile nous le dit pourtant : les disciples s’éparpillent quand le temps se fait noir. Dans la Passion selon saint Marc, seuls deux marginaux confessent en geste ou en mot la messianité du Christ. Une femme brise un vase de parfum précieux sur la tête de Jésus, et quand tout est achevé dans le plus effarant des échecs le flic de garde — un centurion romain, même pas catholique de toujours — proclame le crucifié « Fils de Dieu ». Et si, au fond, ils étaient les plus grands théologiens, ces nouveaux chrétiens qui ne connaissent rien à rien, mais rien, vraiment rien ? C’est au plus bas que le très-haut se laisse toucher. Quand l’Église est par terre et que nous, les disciples canal historique, nous errons hébétés au milieu des dernières pierres qui tombent, c’est le bon moment pour entrer dans le club des loosers. Tout cela sent les commencements.

  • Le cardinal Fridolin Ambongo s'est livré à un nouveau réquisitoire contre Kinshasa

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    De Serge Ouitona sur Afrik.com :

    RDC : nouveau réquisitoire du cardinal Fridolin Ambongo contre Kinshasa

    Le Cardinal Fridolin Ambongo
    Le Cardinal Fridolin Ambongo

    Comme à son habitude, l’archevêque de Kinshasa, Monseigneur Fridolin Ambongo, a profité de son homélie très attendue de la veille de la fête de Pâques pour mettre le doigt sur les maux qui continuent de miner son pays. Un grand pays qui, dit-il, se montre incapable de défendre son intégrité territoriale.

    L’instant est solennel à la cathédrale de Kinshasa. Comme aux grands moments, c’est le cardinal Fridolin Ambongo en personne qui officie cette messe de la veillée pascale. En de pareilles occurrences, le prélat ne porte pas de gants pour dénoncer ce qui, à son sens, va de travers dans le pays. Et la situation à l’Est du pays a occupé une bonne part de son prêche.

    Fridolin Ambongo dénonce l’incurie des autorités politiques et l’extrême faiblesse de l’armée congolaise. « Au-delà de discours complètement inutiles, la réalité est que les autres continuent à avancer et à occuper l’Est de notre pays. C’est une évidence, pour la simple raison, que le Congo n’a aucune force pour défendre l’intégrité de son pays », a-t-il lancé. Non sans ajouter que la RDC est « un éléphant aux pieds d’argile ». Explication : « Nous tenons des discours ici comme si nous étions forts. La vérité est que le Congo n’a pas d’armée. C’est très grave pour une nation comme la nôtre », tranche le cardinal.

    Un pays « en agonie »

    Le réquisitoire de l’archevêque de Kinshasa ne s’est pas arrêté à ces mots. « Une partie du pays est attaquée de l’extérieur, mais nous, au niveau de Kinshasa, siège des institutions, nous continuons à poser des actes qui ne vont pas dans le sens de la consolidation de l’unité, de la cohésion ». Pour justifier ces propos, il invoque la question du récent ralliement de certains cadres du PPRD, parti de l’ex-Président Joseph Kabila, au M23. Là-dessus, Fridolin Ambongo a été, comme d’habitude, incisif, en soulevant une grosse interrogation : « Nous pouvons les traiter (ces cadres du PPRD, ndlr) de traîtres, ils ont pris la cause de l’ennemi, mais la question de fond, c’est : pourquoi ces gens ont-ils agi de cette manière-là ? »

    La réponse est toute faite : « C’est parce qu’au niveau d’ici, nous continuons à poser des gestes qui blessent les autres, qui fragilisent la communion nationale, qui excluent les autres ». Dans ce flot de dénonciations, la justice congolaise n’est pas épargnée. « Nous savons très bien que notre pays est aujourd’hui un pays en agonie, un grand malade dans un état comateux. La justice est la première instance à bafouer les droits de simples citoyens », fait observer le prélat. Il dépeint un pays martyr, victime non seulement de ses dirigeants, des pays voisins, mais également des compagnies minières à l’appétit très vorace.

  • La Résurrection est nôtre

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    Introït de la Messe du saint Jour de Pâques 

    Resurrexi et adhuc tecum sum, alleluia : posuisti super me manum tuam, alleluia : mirabilia facta est scientia tua, alleluia, alleluia.

    Je suis ressuscité et me voici encore avec vous, alleluia : tu as pour jamais posé ta main sur moi, alleluia : merveilleuse est apparue ta sagesse, alleluia, alleluia.

    Ps. Domine, probasti me et cognovisti me. Tu cognovisti sessionem meam et resurrectionem meam

    Tu m’as éprouvé, Seigneur et tu m’as connu. Tu as connu mon coucher et ma résurrection (Ps. 138)

    LA RESURRECTION EST NÔTRE 

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    Le chrétien fidèle à son incorporation au Christ par le baptême ressuscitera pour le rejoindre au lumineux bonheur du Ciel.

    La perception de notre mortalité, qui s’impose à chacun de nous au quotidien, et parfois bien lourdement, peut certes venir se dresser comme un écran bien sombre faisant obstacle à notre foi en cette vérité : ainsi s’en trouve-t-il, malheureusement en trop grand nombre, de ces disciples rachetés par le Christ, qui vivent dans l’affliction, comme ceux qui n’ont pas d’espérance (cf. 1 Th 4, 12). Et quant à ceux qui professent au moins en théorie une vraie espérance, ils ne l’ont pas toujours bien chevillée au cœur, de sorte qu’elle ne produit plus chez eux les heureux fruits de souriante paix dont elle regorge en fait.

    Or, pour peu que l’on examine le fondement de ce point qui sert en quelque sorte de charpente à notre vie d’ici-bas, il se révèle on ne peut plus assuré. Osons cette image, dont nous pensons que l’argumentation proposée un peu plus bas montrera la pertinence : il ne s’agit pas d’un simple vernis laqué, mais de ce que les gens de métier appellent une coloration dans la masse, une couleur indissociable du matériau auquel elle donne éclat. Expliquons-nous.

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  • L’office des ténèbres du Samedi saint : voyage au bout de la nuit

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    Publié le 06 Avr 2023 Sur le site web du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    « Si les trois cérémonies majeures du Triduum sacré – Messe vespérale du Jeudi Saint, Office de la Croix le Vendredi Saint et Vigile Pascale – sont familières à nombre de fidèles, les offices des Ténèbres sont plus méconnus. Est-ce dû à l’horaire auquel ils sont chantés, peu familial, ou à l’absence d’action liturgique qui les rend peu perméables au néophyte ?  Coup de projecteur sur un office éminemment singulier.

    Communauté Saint-Martin, Office des Ténèbres du Samedi-Saint

    Héritage très ancien des temps où les Matines étaient chantées au cœur de la nuit, ce qui se pratique encore en certains monastères, les Ténèbres rassemblent les deux offices de Matines et Laudes pour chacun des trois jours saints. Cet office nous plonge dans la contemplation de l’abaissement inouï du Fils de Dieu, « qui se fit pour nous obéissant jusqu’à la mort » (Ph 2, 8).

    Alors que d’ordinaire l’office des Laudes s’achève au lever du soleil, symbole triomphant de la gloire de Dieu chantée par l’Église, le principe même des Ténèbres consiste à terminer l’office dans une obscurité profonde. Les rideaux d’un vaste drame en trois actes s’ouvrent sous les yeux de notre âme : les funérailles du Fils de Dieu.

    « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » : laisser la liturgie nous plonger dans l’obscurité

    Afin de baigner les cœurs dans la compassion aux souffrances du Sauveur, la liturgie se dépouille entièrement de ce qui pouvait rappeler la joie du Ciel ou même la Gloire de Dieu. Les traditionnelles formules telles que « Domine, labia mea aperies / Seigneur ouvrez mes lèvres », « Deus in adjutorium meum intende / Dieu venez à mon aide », « Tu autem Domine, miserere nobis / Vous aussi Seigneur ayez pitié de nous », et même le Gloria Patri ont disparu. Les hymnes de même.

    Ne restent que les psaumes encadrés de sobres antiennes, les leçons des nocturnes et les répons qui donnent à eux seuls l’atmosphère spirituelle de ces Offices. Ils ne conservent plus que ce qui leur est essentiel dans la forme, et ils ont perdu toutes ces aspirations vives que les siècles y avaient ajoutées.

    Au maître autel, les six cierges sont de cire jaune, comme les quinze cierges du chandelier mystérieux qui trône dans le chœur. C’est l’extinction progressive de ce chandelier qui marque la seule action liturgique de ces offices. Ces flammes soufflées au rythme des psaumes qui s’achèvent nous représentent ce mystère de la Gloire de Dieu qui peu à peu abandonne Notre-Seigneur…

    Un seul, celui qui est placé à l’extrémité supérieure du chandelier à quinze branches, reste allumé. Pendant le Cantique du Benedictus, en conclusion de l’office de Laudes, les six cierges qui brûlaient sur l’autel sont pareillement éteints. Alors le cierge restant, solitaire, est posé quelques instants sur l’autel, luttant seul contre les ombres qui remplissent l’église : le Christ, abandonné de tous, est cloué à la Croix, mourant pour les hommes, alors que les ténèbres s’amoncellent dans le ciel. Puis le cierge est caché, figure de la sépulture du Christ.

    Alors les clercs présents au chœur, ainsi que les fidèles à genoux dans les travées de la nef, sont invités « taper sur leur banc ». Ce bruit, volontairement confus, se fait entendre tandis que le dernier flambeau a plongé dans l’obscurité. Ce tumulte joint aux ténèbres, explique dom Guéranger, exprime les convulsions de la nature, au moment de la mort du Rédempteur. Mais tout à coup le cierge reparaît ; le bruit cesse. Pourquoi donc ? Car le Rédempteur a triomphé de la mort.

    Les trois jours, ce sont exactement les mêmes cérémonies qui se répètent ; le seul changement est à l’autel : mercredi soir, les nappes sont encore présentes : Jésus n’est pas encore aux mains de ses bourreaux, nous assistons à son agonie au Mont des Oliviers (comme le chante le premier répons) ; jeudi soir, l’autel a été dépouillé : Jésus est entré pleinement dans sa passion, et nous assistons aux profondeurs de ses souffrances ; vendredi soir, la croix est dévoilée, montrant à tous le corps sans vie du Rédempteur : les Ténèbres sont alors le chant de deuil de l’Église qui pleure son Epoux.

    Jérémie, prophète de la déréliction

    La structure des Ténèbres est parfaitement symétrique sur les trois jours. Aux premiers nocturnes, les lamentations du prophète Jérémie, témoin impuissant du malheur et de la ruine de Jérusalem infidèle, font retentir chaque soir leurs accents déchirants sur une mélodie que l’on ne retrouve en aucune autre circonstance, culminant avec la déchirante Oraison de Jérémie du Samedi Saint ; à chaque fois, revient ce lancinant appel à la conversion, seule moyen de sauver la Cité Sainte, qui s’adresse à chacun de nos cœurs : « Jérusalem, Jérusalem, convertis-toi au Seigneur ton Dieu. »

    Les répons, reconstitution de la Passion

    Les répons séparant les leçons sont les seules pièces grégoriennes véritablement développées de ces offices. Ils fondent, par les textes qui les composent, la progression des trois jours en reconstituant les trois étapes du drame de la Passion : trahison, crucifixion, sépulture. Les âmes n’ont qu’à se laisser porter par les différents sentiments que provoquent en elles ces mélodies tour à tour plaintives, graves, tristes ou violentes.

    Le Jeudi Saint met en scène la trahison : nous assistons d’abord à l’agonie du Christ, nous invitant à regretter nos fautes qui font de lui l’Homme de douleur prophétisé par Isaïe. Puis advient la trahison de Judas : nous sommes alors confrontés à nos propres trahisons.

    Les trois derniers répons représentent les douloureux reproches de Jésus : d’abord à tous ceux qui fomentent des complots contre Lui, figures des âmes tièdes qui ne se détournent pas assez du péché ; ensuite aux apôtres (et à nous à travers eux) qui n’ont pas pu veiller une heure avec Lui, malgré l’infinie abondance des grâces reçues ; enfin aux anciens du Peuple, tous ces hommes à l’âme flétrie, qui se sont détournés, de cet esprit d’enfance sans lequel nul n’entrera au Royaume des cieux…

    Le Vendredi Saint nous fait assister à la Crucifixion : commençant par nous dévoiler les sentiments d’abandon et de trahison qui remplissent l’âme de Jésus, ils nous montrent le voile du Temple qui se déchire en même temps que Jésus promet le Paradis au bon larron.

    Au deuxième nocturne, c’est le cœur de la détresse du Christ qui est illustré, avec les ténèbres qui couvrent la terre lorsqu’Il s’écrie vers son Père : « Pourquoi m’avez-Vous abandonné ? », rejoignant ainsi toutes les âmes qui font l’expérience de la nuit spirituelle, cet état où l’on se sent abandonné de Dieu. Le dernier nocturne n’est qu’une longue suite de plaintes exprimant toute la douleur de l’Homme-Dieu : douleur physique bien sûr, mais surtout douleur de nous voir si infidèles à l’amour qu’Il nous porte…

    Le Samedi Saint est en quelque sorte une veillée funèbre autour du Tombeau du Christ. Les répons du premier nocturne se contentent de rappeler les évènements de la veille, suscitant dans les âmes le deuil et l’angoisse bien sûr, mais également une grande tendresse envers Jésus : c’est toute la fécondité surnaturelle de la componction, par laquelle le pécheur revient au Père, sauvé par les mérites que lui a acquis la mort du Fils. Les répons des deux derniers nocturnes invitent l’âme à contempler les effets de la Passion. On entre plus profondément dans le mystère de la Rédemption, source de grande paix.

    Obéissant jusqu’à la mort…

    À la fin de l’Office, du chœur plongé dans l’obscurité la plus complète monte une dernière mélodie qui chaque jour se prolonge un peu : « Le Christ s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort / la mort de la Croix / et c’est pourquoi Dieu l’a exalté en lui donnant un Nom au-dessus de tout nom. » Très grave Jeudi et Vendredi, le verset du Samedi, dernier chant de ces Offices, revêt une grande légèreté, comme une clarté céleste : à l’image d’une Église voulant sécher les larmes de ses enfants en leur donnant enfin l’explications de toutes ces souffrances endurées par son Époux.

    En définitive, c’est en se laissant porter par les impressions conjuguées de l’obscurité grandissante et de la profondeur des chants que nous pourrons réellement entrer dans l’esprit de ces Ténèbres. Ils nous porteront par une longue méditation de la Passion aux portes du Sépulcre, où nous pourrons attendre avec toute l’Eglise la lumière de la Résurrection. »

    Chanoine Baudouin Chaptal +

  • « Je n’ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats. » Livre d’Isaïe, chapitre 50, verset 6

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    Du Frère Laurent Lemoine (Couvent St Jacques, Paris) :

    bosch_10.jpgLe Vendredi Saint, la Sainte-Face de Jésus est défigurée : il a soumis son visage aux crachats, accomplissant ainsi la parole du prophète Isaïe. Durant ce carême, et plus encore, peut-être, les jours de la Passion, nous pouvons, non seulement nous unir, mais surtout nous faire proches de ceux dont la face est défigurée. Le mal que l’on commet, le mal que l’on subit, les défigurations infligées par le temps, les soucis, les mécomptes, les « baffes » - si j’ose dire - de l’existence, achèvent de nous associer, tantôt d’encore assez loin, tantôt de très près, à la Face outragée de Jésus. Face outragée et pourtant « Face adorable ».

    Sur le Mont Thabor, Jésus annonce qu’il doit passer par la Croix pour ressusciter : chaque Vendredi Saint, nous nous arrêtons à cet aspect souffrant de nos vies qui nous fixe avec Jésus sur la Croix.

    La souffrance ne sauve pas en elle-même. C’est un abus, ou un raccourci de langage que de le prétendre. C’est lorsqu’elle est traversée, portée, motivée par l’amour, comme Jésus donnant sa vie sur la Croix, qu’elle peut déboucher sur une vie nouvelle, qui reste encore à inventer, mais dont on ne veut pas renoncer à la possibilité réelle : c’est cela la foi ! Nous croyons en la vie éternelle, ce qui n’est pas exactement la même chose que de savoir qu’il y a une vie éternelle. La foi est un saut, comme le dit Benoit XVI, elle est un seuil que le don gratuit de Dieu nous permet de franchir, même au plus obscur de nos vies.

      Ici :  cest-lamour-qui-sauve-pas-la-souffrance.pdf

  • De nouvelles déclarations du cardinal Grech concernant le Synode sur la synodalité suscitent la controverse

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    De Jonathan Liedl sur le National Catholic Register :

    Les commentaires controversés du cardinal Grech s'ajoutent à la liste croissante des préoccupations concernant les groupes d'étude post-synodaux

    Le cardinal maltais, qui dirige le Secrétariat du Vatican pour le Synode, a déclaré dans une interview récente qu'un diaconat féminin (non précisé s'il est ordonné ou non) ne serait pas une "révolution" mais un "approfondissement naturel de la volonté du Seigneur".

    27 mars 2024

    Si le cardinal Mario Grech occupait presque n'importe quelle autre fonction, ses récents commentaires en faveur du diaconat féminin et contre la nécessité d'une "uniformité de pensée" dans l'Église universelle ne seraient peut-être pas si significatifs.

    Après tout, lorsque les prélats émettent leurs opinions théologiques, elles sont généralement considérées comme telles - l'opinion théologique d'un chef d'Église individuel.

    Mais le cardinal Grech n'est pas un prélat ordinaire : il dirige le secrétariat du Vatican pour le synode. Une semaine avant son interview du 21 mars dans une publication suisse de langue italienne, le pape François avait chargé le cardinal maltais de mettre en place dix groupes d'étude sur des thèmes soulevés lors de l'assemblée du Synode sur la synodalité de 2023. Parmi eux : la possibilité de "l'accès des femmes au diaconat" et "le discernement partagé des questions doctrinales, pastorales et éthiques controversées" d'une manière qui accorde "une plus grande attention à la diversité des situations" dans les différentes parties du monde.

    En d'autres termes, les commentaires du cardinal ne peuvent qu'être lus dans le contexte des groupes d'étude et de la manière dont le cardinal Grech pourrait avoir l'intention de les diriger, contribuant ainsi à une liste déjà importante de préoccupations concernant l'approche.

    Dans l'interview, le cardinal Grech a déclaré qu'un diaconat féminin (sans préciser s'il serait ordonné ou non) ne serait pas une "révolution" mais un "approfondissement naturel de la volonté du Seigneur".

    Le cardinal maltais a également déclaré que la communion ecclésiale devrait prendre la forme d'une "unité des différences" plutôt que d'une "uniformité de pensée" et a décrit sa vision de l'Église comme un "arc-en-ciel", avec une plus grande flexibilité dans les approches pastorales et l'enseignement dans différents lieux.

    Le soutien apparent du cardinal Grech à une certaine forme de diaconie féminine est susceptible de renforcer les soupçons selon lesquels les groupes d'étude sont mis en place pour atteindre des résultats prédéterminés que le Synode n'a pas pu atteindre. Et son point de vue sur l'unité de l'Église, qui semble enraciné dans une compréhension contestée de la doctrine de Vatican II sur la relation entre les Églises particulières et l'Église universelle, et qui a été souligné lors de l'assemblée synodale de 2023 par des personnes telles que le prélat allemand progressiste Mgr Franz-Josef Overbeck, augmentera probablement les préoccupations concernant les engagements ecclésiologiques qui animent les groupes d'étude et la sélection de leurs membres.

    La crédibilité en jeu

    Les commentaires du cardinal Grech ne sont pas les premiers à remettre en question la crédibilité du projet en raison de l'indépendance publique des responsables synodaux. Mais ils interviennent à un moment particulièrement difficile pour le Synode sur la synodalité. Le passage à des groupes d'étude et la promotion récente par le Vatican de bénédictions non liturgiques de personnes de même sexe qui "contournent la synodalité" ont soulevé la question de savoir si l'assemblée synodale finale, qui aura lieu du 2 au 27 octobre à Rome, aura une quelconque importance.

    Avant même l'interview du fonctionnaire du Vatican, un participant au synode a souligné que des mesures devraient être prises pour garantir que les groupes d'étude soient considérés comme une partie crédible du processus synodal.

    "Beaucoup dépendra de la transparence des résultats des groupes et de la manière dont ils seront considérés comme faisant partie de la première assemblée et du document de synthèse", a déclaré au Register la philosophe australienne Renee Köhler-Ryan, qui s'est opposée avec force à la tentative d'ordination des femmes lors de l'assemblée d'octobre 2023.

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  • Les incidents de violence et de persécution contre les chrétiens augmentent en Inde

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    Par Anto Akkara sur CNA :

    Les incidents de violence et de persécution contre les chrétiens augmentent en Inde

    Bangalore, Inde, 27 mars 2024

    Un groupe de vigilance qui surveille les violences commises à l'encontre des chrétiens en Inde a publié une étude faisant état de 161 crimes de ce type au cours des 75 premiers jours de 2024.

    Ces chiffres pourraient sous-estimer le nombre de crimes et d'actes de persécution commis contre les chrétiens en Inde, selon A.C. Michael, catholique et coordinateur du United Christian Forum (UCF), qui a publié le rapport. 

    "Ces chiffres sont basés uniquement sur les plaintes enregistrées sur notre ligne téléphonique gratuite (1-800-208-4545) pour signaler les incidents de violence anti-chrétienne. Les chiffres réels seront certainement beaucoup plus élevés", a déclaré Michael à CNA le 27 mars.

    "Nous nous sentons frustrés par le fait qu'en dépit de la documentation et de la publication régulière de ces données choquantes, il n'y a eu aucune réaction de la part du gouvernement et aucun effort n'a été fait pour réduire le nombre sans cesse croissant d'incidents violents", a-t-il ajouté.

    En classant les 161 incidents, Michael a répertorié 71 cas de détention/arrestation par la police, 18 cas d'ostracisme social, 72 cas de violence physique, 15 cas de "reconversion" forcée, un cas de mise sous scellés d'une église et un autre cas d'incendie d'une église, la violence collective étant à l'origine de la plupart de ces incidents.

    La violence et la persécution contre les chrétiens minoritaires, qui ne représentent que 2,3 % des 1,41 milliard d'habitants de l'Inde (dont près de 80 % sont hindous), sont en constante augmentation depuis que le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP) a accédé au pouvoir sous la direction du Premier ministre Narendra Modi après avoir remporté les élections nationales de 2014. En mai 2019, le BJP a été réélu avec une majorité accrue.

    L'UCF n'avait enregistré que 147 incidents de violence contre des chrétiens en 2014, a déclaré Michael. Le nombre d'incidents est passé à 177 en 2015, 208 en 2016, 240 en 2017, 292 en 2018, 328 en 2019, 279 en 2020, 505 en 2021, 599 en 2022 et 731 en 2023.

    La déclaration de l'UCF souligne également la victimisation des chrétiens dans l'État du Chhattisgarh, gouverné par le BJP, dans le centre de l'Inde, qui a signalé "des incidents où la dignité des droits à l'inhumation a été refusée aux familles chrétiennes".

    "Chhattisgarh, un État notoirement connu pour son ostracisme social à l'égard des chrétiens, est le premier État en termes d'agressions contre les chrétiens, avec 47 incidents de violence signalés", souligne l'UCF.

    "Les chrétiens se voient refuser l'accès à l'eau des puits communautaires du village. Malheureusement, même les chrétiens décédés ne sont pas épargnés, car nombre d'entre eux n'ont pas été enterrés conformément aux rituels chrétiens. Les villageois [fondamentalistes hindous] locaux ont menacé d'incinérer les corps en guise d'acte final de reconversion", déplore l'UCF.

    Selon Michael, ces attaques flagrantes contre les chrétiens sont enracinées dans la rhétorique antichrétienne des dirigeants du BJP. Il a noté que le ministre en chef du Chhattisgarh, Vishnu Deo Sai, a accusé "les missionnaires chrétiens de procéder à des conversions religieuses sous couvert de fournir des services d'éducation et de soins de santé, tout en lançant un avertissement pour mettre fin à cette pratique".

    Cependant, Michael a souligné que les chrétiens du Chhattisgarh ne représentent que 2 % des 25 millions d'habitants de l'État.

    La déclaration de l'UCF souligne également la persécution des chrétiens dans le nord de l'Uttar Pradesh, gouverné par le BJP, qui compte 231 millions d'habitants et se classe au deuxième rang des États où les citoyens indiens sont persécutés pour avoir pratiqué le christianisme. 

    "Il existe des preuves évidentes du harcèlement des chrétiens par l'État dans cet État, car la police dépose de fausses allégations de conversion contre les pasteurs, même pour avoir prié lors de fêtes d'anniversaire et d'autres rassemblements sociaux. Le service d'assistance téléphonique de l'UCF a enregistré plus de 30 incidents d'arrestations et de détentions de pasteurs en vertu de la loi sur la liberté de religion de l'UP", note le Forum chrétien.

    CNA a rapporté en détail comment le père Babu Francis, directeur des services sociaux du diocèse d'Allahabad dans l'État d'Uttar Pradesh, a été emprisonné pendant plus de 80 jours après avoir été arrêté pour fausse conversion au début du mois d'octobre. 

    De même, CNA a rapporté que le père Dominic Pinto, directeur du centre pastoral du diocèse de Lucknow, a été arrêté en février sur la base d'une accusation de fausse conversion. Le père Pinto a été libéré sous caution le 13 mars. 

    Sur les 161 incidents enregistrés au cours des 75 premiers jours de 2024, l'UCF a souligné : "Il y a 122 chrétiens qui ont été soit détenus, soit arrêtés sur la base de fausses allégations de conversions."

    Les données de l'UCF ont été publiées à la veille de la Journée nationale de prière du 22 mars, à laquelle la Conférence des évêques catholiques de l'Inde (CBCI) a appelé à la suite de l'augmentation des atrocités contre les chrétiens et de la polarisation religieuse dans le pays. 

    Des milliers d'églises à travers le pays ont organisé des prières spéciales ce jour-là, avec des heures sacrées, des rosaires et des chemins de croix, en réponse à l'appel de la CBCI pour "la paix et l'harmonie".

    Dans le même temps, le rapport annuel 2023 de la Commission de la liberté religieuse de l'Alliance évangélique de l'Inde a exprimé son angoisse face à "l'augmentation alarmante du nombre d'incidents violents à l'encontre de la communauté chrétienne".

    "L'appareil politique indien, ses forces de l'ordre et son système judiciaire, en particulier au niveau des villages et des petites villes, ont été jugés insuffisants et lents dans leurs réponses, malgré les appels à l'aide urgents des victimes, des responsables d'Eglise et de la société civile", déplore le rapport.

    Anto Akkara est un journaliste de Bangalore, en Inde. Il est correspondant régulier du National Catholic Register. Outre ses reportages internationaux, Anto Akkara a écrit des livres et produit des documentaires racontant l'histoire des martyrs du Kandhamal. Il a reçu le prix St. Titus Brandsma pour le journalisme.

  • La vertu de patience selon François

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    PAPE FRANCOIS - AUDIENCE GÉNÉRALE - 

    Salle Paul VI - Mercredi 27 mars 2024

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    Catéchèse. Vices et vertus. 13. Patience

    Chers frères et sœurs, bonjour !

    Dimanche dernier, nous avons entendu le récit de la Passion du Seigneur. Aux souffrances qu'il endure, Jésus répond par une vertu qui, bien que ne figurant pas parmi les vertus traditionnelles, est si importante : la vertu de patience. Elle concerne l'endurance de ce que l'on souffre : ce n'est pas un hasard si la patience a la même racine que la passion. Et c'est précisément dans la Passion qu'apparaît la patience du Christ, qui accepte avec douceur et mansuétude d'être arrêté, giflé et injustement condamné ; devant Pilate, il ne récrimine pas ; il supporte les insultes, les crachats et les flagellations des soldats ; il supporte le poids de la croix ; il pardonne à ceux qui le clouent au bois et, sur la croix, il ne répond pas aux provocations, mais offre la miséricorde. Telle est la patience de Jésus. Tout cela nous dit que la patience de Jésus ne consiste pas en une résistance stoïque à la souffrance, mais qu'elle est le fruit d'un amour plus grand.

    L'apôtre Paul, dans l'"Hymne à la charité" (cf. 1 Co 13, 4-7), associe étroitement l'amour et la patience. En effet, pour décrire la première qualité de la charité, il utilise un mot qui se traduit par "magnanime", "patient". La charité est magnanime, elle est patiente. Elle exprime un concept étonnant, qui revient souvent dans la Bible : Dieu, face à notre infidélité, se montre "lent à la colère" (cf. Ex 34,6 ; cf. Nm 14,18) : au lieu de se dégoûter du mal et du péché de l'homme, il se révèle plus grand, prêt à recommencer à chaque fois avec une patience infinie. Pour Paul, c'est là le premier trait de l'amour de Dieu qui, face au péché, propose le pardon. Mais pas seulement : c'est le premier trait de tout grand amour, qui sait répondre au mal par le bien, qui ne se ferme pas dans la colère et le découragement, mais qui persévère et se relance. La patience qui recommence. Ainsi, à la racine de la patience se trouve l'amour, comme le dit saint Augustin : "On est d'autant plus fort pour supporter n'importe quel mal que l'amour de Dieu est plus grand en soi" (De patientia, XVII).

    On pourrait alors dire qu'il n'y a pas de meilleur témoignage de l'amour de Jésus que de rencontrer un chrétien patient. Mais pensons aussi à tous ces pères et mères de famille, ouvriers, médecins et infirmières, malades, qui chaque jour, dans la clandestinité, font grâce au monde d'une sainte patience ! Comme le dit l'Écriture, "la patience vaut mieux que la force d'un héros" (Pr 16,32). Mais soyons honnêtes : nous manquons souvent de patience. Dans notre vie quotidienne, nous sommes tous impatients. Nous en avons besoin comme d'une "vitamine essentielle" pour tenir le coup, mais nous nous impatientons instinctivement et nous répondons au mal par le mal : il est difficile de rester calme, de contrôler nos instincts, de retenir les mauvaises réactions, de désamorcer les querelles et les conflits dans la famille, au travail ou dans la communauté chrétienne. Dès que la réponse arrive, nous sommes incapables d'être patients.

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  • Le nombre de baptêmes d’adultes en Belgique a presque doublé entre 2014 et 2024

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    Du site de la RTBF :

    Eglise en Belgique : le nombre de baptêmes d’adultes a pratiquement doublé en dix ans

    27 mars 2024

    Le nombre de baptêmes d’adultes en Belgique a quasiment doublé entre 2014 et 2024, s’est réjoui mardi la conférence épiscopale par voie de communiqué. Elle a recensé cette année 362 catéchumènes -le terme pour désigner les adultes candidats au baptême- contre 186 voici dix ans.

    Selon les données récoltées par la conférence épiscopale, le nombre de baptêmes d’adultes en 2024 dépasse également celui enregistré avant la crise du Covid-19. On comptait ainsi 244 célébrations en 2019.

    Nombre par diocèse

    L’archidiocèse de Malines-Bruxelles compte le plus de baptêmes d’adultes cette année avec 121 célébrations organisées (dont 75 à Bruxelles et 35 dans le Brabant wallon), devant le diocèse de Tournai (107) et celui de Liège (49). On en a par ailleurs compté 34 dans le diocèse d’Anvers, 17 à Namur, 16 à Gand et 9 à Bruges et Hasselt. La plupart de ces baptêmes sont célébrés à l’approche de Pâques, au bout d’une préparation de près d’un an pour les candidats.

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