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Actualité - Page 9

  • Le bienheureux Edouard Poppe (10 juin)

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    De Dom Antoine Marie, abbé de l'abbaye Saint-Joseph de Clairval (Lettre mensuelle du 15 novembre 2000 reproduite ici avec l'aimable autorisation de son auteur) :

    «N'avez-vous pas remarqué quel nimbe de lumière enveloppe les saints prêtres et illumine tout autour d'eux? Quelles transformations ils suscitent par la silencieuse prédication de leur sainte vie! Que d'imitateurs ils attirent à leur suite, les entraînant dans leur idéal sacerdotal! Puisse Jésus nous faire la grâce d'entrer en contact avec un tel prêtre!» L'auteur de ces lignes, l'abbé Édouard Poppe (1890-1924) – que le Pape Jean-Paul II a béatifié le 3 octobre 1999 –, ne se doutait pas que ses paroles allaient s'appliquer à sa propre histoire.

    Édouard Poppe est né le 18 décembre 1890, dans une famille flamande profondément catholique. Son père, Désiré, et sa mère, Josefa, habitent une modeste maison dans la petite ville de Temse, près de Gand (Belgique). Boulanger de son métier, Désiré travaille dur pour faire vivre les siens. Dans les épreuves, il a coutume de dire: «Il faut toujours être content de la volonté de Dieu». Josefa met dans son ménage une chaude affection en même temps qu'une ferme discipline. Elle assiste chaque jour à la Messe, autant qu'elle le peut, car la famille s'agrandit rapidement. Onze enfants viendront réjouir le foyer: trois mourront en bas âge, les deux garçons deviendront prêtres, cinq filles seront religieuses, une seule restera auprès de sa mère.

    Un enfant espiègle et têtu

    Dès ses premières années, Édouard manifeste un naturel aussi heureux que remuant. Mais il n'est pas un enfant facile: il bouscule tout, au risque de casser bien des choses et de se faire mal. Espiègle et têtu, il ne peut laisser ses soeurs en paix. Celles-ci prennent leur revanche lorsqu'elles le surprennent en train de se peigner devant une glace, prenant alors plaisir à le décoiffer. Édouard va volontiers à l'école, mais préfère tout de même rester à la maison où son exubérance peut plus facilement se donner libre cours. Gourmand, comme beaucoup d'enfants, Édouard s'attaque fréquemment aux friandises de la boulangerie. Cependant, on remarque en lui franchise et gaieté. À douze ans, il fait sa première Communion, puis reçoit la Confirmation. Alors, sous l'influence bienfaisante des sacrements, Édouard devient plus sérieux: farces et taquineries se raréfient.

    Au printemps 1904, M. Poppe s'ouvre à Édouard de projets d'agrandissement de son commerce; il souhaite le voir entrer en apprentissage de pâtissier. Édouard reste tout d'abord muet, car il a résolu de devenir prêtre. Il répond finalement à son père qu'il ne veut pas être boulanger. Quelques temps après, un prêtre ami exprime à M. et Mme Poppe un avis favorable sur la vocation d'Édouard. M. Poppe dit à son épouse: «Je préfère ce que Dieu veut. D'ailleurs ne soyons pas égoïstes. Dieu ne nous a pas donné nos enfants pour nous». C'est ainsi qu'à l'automne, le garçon part pour le Petit-Séminaire Saint-Nicolas à Waas.

    Le 10 janvier 1907, M. Poppe meurt d'épuisement. Édouard, qui a 16 ans, envisage de renoncer pour un temps aux études et de prendre en mains la boulangerie, mais sa mère lui dit: «Papa m'a fait promettre avant de mourir de te laisser poursuivre tes études. Je veux tenir ma promesse».

    En septembre 1910, Édouard est appelé au service militaire, dans la Compagnie universitaire, où il pourra commencer ses études de philosophie. À la caserne, on apprend bientôt son désir du sacerdoce, ce qui lui attire moqueries et provocations. La trivialité et la débauche de ses compagnons lui deviennent insupportables, un «enfer», dira-t-il. De plus, il ne peut assister à la Messe et communier en semaine. Cette privation lui coûte beaucoup. En revanche, l'expérience de la vie militaire l'éclaire sur la misère humaine, et lui sera utile lorsqu'en 1922 on lui confiera le soin des séminaristes et des religieux tenus au service militaire. Après quelques mois, il retrouve la sérénité et puise dans l'Eucharistie, qu'il peut recevoir à nouveau, la force pour transformer l'épreuve en occasion d'apostolat. Il comprend mieux maintenant la vie et les difficultés des soldats et se met au service de tous. Il constate combien les fortes têtes ont besoin d'amitié; grâce à sa gentillesse, à sa serviabilité et à sa bonne humeur, il réussit à ouvrir les coeurs et à porter les âmes à la vie spirituelle.

    Un jour, il découvre la vie de sainte Thérèse de Lisieux: «Ce livre, écrira-t-il, m'a donné plus de plaisir et de profit que n'importe quel ouvrage de philosophie; j'y ai appris des choses que des années d'étude ne m'auraient pas fait découvrir». Ce qui le charme chez la jeune Carmélite, c'est sa façon d'entendre la contemplation, qui correspond si bien à ses goûts: une prière toute simple, familière, pratique, épousant les contours de tous les événements et de toutes les occupations, faisant corps avec la vie, devenue elle-même la vie et sanctifiant tout. Ainsi disparaît le conflit entre prière et travail. Saint Louis-Marie Grignion de Montfort lui apporte le sourire maternel de Marie, mais il semble que le saint préféré de l'abbé Poppe soit saint François d'Assise, à cause de son amour pour la Croix de Jésus.

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  • L'homélie du pape Léon XIV pour la fête de la Pentecôte

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    MESSE EN LA SOLENNITÉ DE PENTECÔTE
    JUBILÉ DES MOUVEMENTS, DES ASSOCIATIONS ET DES COMMUNAUTÉS NOUVELLES

    CHAPELLE PAPALE

    HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV

    Place Saint-Pierre
    Dimanche 8 juin 2025

    Frères et sœurs,

    « Le jour où […] le Seigneur Jésus-Christ, glorifié par son ascension au ciel après sa résurrection, a envoyé le Saint-Esprit, nous apparaît comme un jour heureux » (St Augustin, Discours 271, 1). Et aujourd’hui encore, ce qui s’est passé au Cénacle revit : le don de l’Esprit Saint descend sur nous comme un vent impétueux qui nous secoue, comme un bruit qui nous réveille, comme un feu qui nous éclaire (cf. Ac 2, 1-11).

    Comme nous l’avons entendu dans la première Lecture, l’Esprit accomplit quelque chose d’extraordinaire dans la vie des Apôtres. Après la mort de Jésus, ils s’étaient enfermés dans la peur et la tristesse, mais maintenant ils reçoivent enfin un regard nouveau et une intelligence du cœur qui les aident à interpréter les événements qui se sont produits et à faire l’expérience intime de la présence du Ressuscité : l’Esprit Saint vainc leur peur, brise leurs chaînes intérieures, apaise leurs blessures, les oint de force et leur donne le courage d’aller à la rencontre de chacun pour annoncer les œuvres de Dieu.

    Le passage des Actes des Apôtres nous dit qu’à Jérusalem, à ce moment-là, il y avait une multitude de personnes de diverses origines, et pourtant « chacun d’eux les entendait dans son propre dialecte » (v. 6). C’est alors qu’à la Pentecôte, les portes du Cénacle s’ouvrent parce que l’Esprit ouvre les frontières. Comme l’affirme Benoît XVI : « L’Esprit Saint leur donne de comprendre. En surmontant la rupture initiale de Babel – la confusion des cœurs, qui nous élève les uns contre les autres – l’Esprit ouvre les frontières. […] L’Église doit toujours redevenir ce qu’elle est déjà:  elle doit ouvrir les frontières entre les peuples et abattre les barrières entre les classes et les races. En son sein, il ne peut y avoir de personnes oubliées ou méprisées. Dans l’Eglise, il n’y a que des frères et des sœurs de Jésus Christ libres » (Homélie de Pentecôte, 15 mai 2005).

    Voici une image éloquente de la Pentecôte sur laquelle j’aimerais m’arrêter avec vous pour méditer.

    L’Esprit ouvre les frontières avant tout en nous. C’est le Don qui ouvre notre vie à l’amour. Et cette présence du Seigneur dissout nos duretés, nos fermetures, nos égoïsmes, les peurs qui nous bloquent, les narcissismes qui nous font tourner uniquement autour de nous-mêmes. Le Saint-Esprit vient défier en nous le risque d’une vie qui s’atrophie, aspirée par l’individualisme. Il est triste de constater que dans un monde où les occasions de socialiser se multiplient, nous risquons paradoxalement d’être davantage seuls, toujours connectés mais incapables de “créer des réseaux”, toujours immergés dans la foule mais restant des voyageurs désorientés et solitaires.

    Au contraire, l’Esprit de Dieu nous fait découvrir une nouvelle façon de voir et de vivre la vie : il nous ouvre à la rencontre avec nous-mêmes au-delà des masques que nous portons ; il nous conduit à la rencontre avec le Seigneur en nous éduquant à faire l’expérience de sa joie ; il nous convainc – selon les paroles mêmes de Jésus que nous venons de proclamer – que ce n’est qu’en restant dans l’amour que nous recevons aussi la force d’observer sa Parole et donc d’en être transformés. Il ouvre les frontières en nous, afin que notre vie devienne un espace accueillant.

    L’Esprit ouvre également les frontières dans nos relations. En effet, Jésus dit que ce Don c’est l’amour entre Lui et le Père qui vient habiter en nous. Et lorsque l’amour de Dieu habite en nous, nous devenons capables de nous ouvrir à nos frères, de vaincre nos rigidités, de surmonter la peur de ceux qui sont différents, d’éduquer les passions qui s’agitent en nous. Mais l’Esprit transforme aussi les dangers les plus cachés qui polluent nos relations, comme les malentendus, les préjugés, les instrumentalisations. Je pense aussi – avec beaucoup de douleur – lorsqu’une relation est infestée par la volonté de dominer l’autre, une attitude qui débouche souvent sur la violence, comme le montrent malheureusement les nombreux cas récents de féminicide.

    Le Saint-Esprit, quant à lui, fait mûrir en nous les fruits qui nous aident à vivre des relations authentiques et bonnes : « Amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (Ga 5, 22-23). De cette manière, l’Esprit élargit les frontières de nos relations avec les autres et nous ouvre à la joie de la fraternité. Et cela est également un critère décisif pour l’Église : nous ne sommes vraiment l’Église du Ressuscité et les disciples de la Pentecôte que s’il n’y a ni frontières ni divisions entre nous, si, dans l’Église, nous savons dialoguer et nous accueillir mutuellement en intégrant nos différences ; si, en tant qu’Église, nous devenons un espace accueillant et hospitalier pour tous.

    Enfin, l’Esprit ouvre également les frontières entre les peuples. À la Pentecôte, les Apôtres parlent la langue de ceux qu’ils rencontrent et le chaos de Babel est enfin apaisé par l’harmonie produite par l’Esprit. Lorsque le Souffle divin unit nos cœurs et nous fait voir dans l’autre le visage d’un frère, les différences ne deviennent plus une occasion de division et de conflit, mais un patrimoine commun dont nous pouvons tous tirer parti et qui nous met tous en chemin, ensemble, dans la fraternité.

    L’Esprit brise les frontières et abat les murs de l’indifférence et de la haine, car “il nous enseigne tout” et “nous rappelle les paroles de Jésus” (cf. Jn 14,26) ; et, par conséquent, il enseigne, rappelle et grave avant tout dans nos cœurs le commandement de l’amour, que le Seigneur a placé au centre et au sommet de tout. Et là où il y a l’amour, il n’y a pas de place pour les préjugés, pour les distances de sécurité qui nous éloignent de notre prochain, pour la logique d’exclusion que nous voyons malheureusement émerger aussi dans les nationalismes politiques.

    C’est précisément en célébrant la Pentecôte que le Pape François a fait remarquer qu’« aujourd’hui dans le monde, il y a beaucoup de discorde, beaucoup de divisions. Nous sommes tous reliés et pourtant nous nous trouvons déconnectés les uns des autres, anesthésiés par l’indifférence et opprimés par la solitude » (Homélie, 28 mai 2023). Les guerres qui agitent notre planète sont un signe tragique de tout cela. Invoquons l’Esprit d’amour et de paix, afin qu’il ouvre les frontières, abatte les murs, dissolve la haine et nous aide à vivre comme des enfants du seul Père qui est aux cieux.

    Frères et sœurs, c’est la Pentecôte qui renouvelle l’Église et le monde ! Que le vent puissant de l’Esprit vienne sur nous et en nous, ouvre les frontières de notre cœur, nous donne la grâce de la rencontre avec Dieu, élargisse les horizons de l’amour et soutienne nos efforts pour construire un monde où règne la paix.

    Que Marie Très Sainte, Femme de la Pentecôte, Vierge visitée par l’Esprit, Mère pleine de grâce, nous accompagne et intercède pour nous.

  • Billboard Chris arrêté à Bruxelles pour avoir voulu parler d'idéologie du genre

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    De  sur Brussels Signal :

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    Billboard Chris arrêté à Bruxelles pour avoir voulu parler d'idéologie du genre

    Chris Elston, alias Billboard Chris, qui militait pour la protection des enfants contre « l'idéologie du genre », a été arrêté dans le centre de Bruxelles pour ne pas avoir retiré une pancarte qu'il portait pour encourager la discussion sur le transgenrisme.

    Lois McLatchie, de l'Alliance Defending Freedom International (ADF), a également été arrêtée à ses côtés pour la même raison.

    Chris et McLatchie se promenaient dans le quartier de la Bourse de Bruxelles le 5 juin, portant des pancartes indiquant : « Les enfants ne naissent jamais dans le mauvais corps », cherchant à avoir des conversations avec les gens sur le sujet.

    Ils se sont retrouvés face à une foule en colère d’agitateurs de gauche qui les ont encerclés.

    Plutôt que de s'en prendre à la foule, la police a arrêté McLatchie et Billboard Chris.

    Brussels Signal a pu parler avec McLatchie au téléphone après sa libération.

    Elle a déclaré que c'étaient eux qui avaient appelé la police, se sentant menacés par la foule en colère.

    Un grand nombre d'agents sont arrivés, mais plutôt que d'affronter la foule, ils ont exigé qu'elle et Chris retirent leurs pancartes, ce qu'ils ont refusé de faire.

    Vers midi, le 6 juin, ils ont mis en ligne la vidéo complète des événements.

    Par conséquent, ils ont été arrêtés pour avoir prétendument troublé l'ordre public et ont été emmenés à un poste de police où ils ont été fouillés à nu, selon McLatchie.

    Elle a déclaré qu'ils avaient été libérés sans inculpation après plusieurs heures.

    Leurs pancartes ont été confisquées et probablement détruites par la police.

    Selon McLatchie, leurs droits ne leur ont pas non plus été communiqués, malgré le fait qu'en vertu des lois en Belgique, la police est tenue d'informer les suspects de leurs droits. Cela concerne notamment l'accès à l'assistance juridiqueavant et pendant les interrogatoires.  

    Sur les réseaux sociaux, Billboard Chris a déclaré que l'incident était un abus d'autorité et équivalait à une censure sanctionnée par l'État, ajoutant que c'était  « l'expérience la plus folle que j'ai vécue dans la rue en près de cinq ans ».

    « Nous n’avons pas le droit de parler du plus grand scandale de maltraitance d’enfants de l’histoire de la médecine moderne. »

    McLatchie a déclaré qu’elle ne pouvait pas croire qu’ils aient été considérés comme les « méchants » dans cette situation.

    Dans une vidéo décrivant l'incident, Billboard Chris a déclaré qu'il poursuivrait en justice car, selon lui, il s'agissait d'une violation de leurs droits.

    Brussels Signal a contacté la police bruxelloise. Son porte-parole a indiqué qu'il évaluait la situation et travaillait à une réponse, mais que celle-ci ne serait disponible que plus tard dans la journée.

    Le 3 juin, Billboard Chris et McLatchie avaient parlé avec Brussels Signal de leur voyage à Bruxelles.

    Ils se promenaient également dans les rues de Bruxelles et se heurtaient à une réaction hostile. À un moment donné, un jeune homme miteux lança un verre lourd vers Billboard Chris, qui lui tournait le dos, manquant de peu une jeune fille.

    Chris et McLatchie étaient dans la capitale de l'UE pour discuter des dangers des bloqueurs de puberté avec les membres du Parlement européen.

    L'affaire a attiré l'attention du Département d'État américain qui, selon le média américain The Daily Wire , a déclaré « examiner la question ». Un porte-parole a ajouté : « Le Département d'État soutient fermement la liberté d'expression pacifique pour tous. »

    Paul Coleman, directeur exécutif d'ADF International, un groupe de défense juridique chrétien conservateur basé aux États-Unis, a déclaré : « Les autorités belges n'ont pas seulement failli au droit fondamental de s'exprimer librement, elles ont retourné le pouvoir de l'État contre ceux qui exerçaient pacifiquement leurs droits, à la demande d'une foule.

    « C’est le type d’autoritarisme que nous contestons dans d’autres parties du monde, et il est profondément troublant de le voir ici, au cœur même de l’Europe.

    « Bien que nous soyons reconnaissants que notre collègue ait été libérée en toute sécurité, nous sommes profondément préoccupés par le traitement qu’elle subit aux mains de la police à Bruxelles.

    « Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que des citoyens pacifiques sont criminalisés pour avoir exprimé leur opinion sur des questions vitales, en particulier lorsque la sécurité et le bien-être des enfants sont en jeu », a ajouté Coleman.

    L'ADF international a également été impliqué dans une action en justice contre un maire de Bruxelles l'année dernière, alors qu'il aurait tenté de fermer illégalement la Conférence nationale du conservatisme.

    Quelques heures avant l'arrestation de Billboard Chris et McLatchie, l'ambassade américaine à Bruxelles avait partagé un tweet citant le vice-président américain JD Vance disant : « Les démocraties européennes sont nettement moins fragiles que beaucoup de gens le craignent apparemment et permettre à tous vos citoyens d'exprimer leur opinion les rendra encore plus forts. »

  • Afrique : une église attaquée. Entre bandits et djihadistes, la paix est impossible

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    D'Anna Bono sur la NBQ :

    Afrique : une église attaquée. Entre bandits et djihadistes, la paix est impossible.

     

    Le terrorisme islamiste, les groupes armés, les bandes criminelles, les violences intercommunautaires et interethniques menacent les religieux et les fidèles. Le début du mois de juin est déjà très sanglant en Ouganda, au Kenya et surtout au Nigéria.

    09_06_2025

    Terrorisme islamique, groupes armés, bandes criminelles, violences intercommunautaires et interethniques : l’aggravation de ces phénomènes dans une grande partie de l’Afrique constitue une menace croissante également pour l’Église catholique, ses religieux et ses laïcs.

    Le 3 juin, l'Ouganda a déjoué un attentat suicide à la basilique des Martyrs de l'Ouganda à Munyonyo. L'attentat aurait dû avoir lieu le jour même, le 3 juin, qui marquait la fête liturgique des saints martyrs de l'Ouganda : 22 catholiques et 23 anglicans convertis au christianisme au Buganda, un royaume aujourd'hui intégré au pays, et tués entre le 31 janvier 1885 et le 27 janvier 1887.

    Deux individus suspects s'approchaient de la basilique à moto. L'unité antiterroriste de la police les a interceptés et a ouvert le feu sur eux, provoquant l'explosion des gilets explosifs qu'ils portaient, comme on l'a constaté plus tard. La police était en état d'alerte maximale pour garantir le bon déroulement des célébrations. À cette époque, jusqu'à 2,5 millions de fidèles se rendaient chaque année au sanctuaire, principalement des Ougandais, mais aussi des pays voisins et d'autres régions du monde. Heureusement, personne ne se trouvait à proximité immédiate des deux assaillants au moment des faits. Le chef de la police ougandaise, Abas Byakagaba, a confirmé qu'il n'y avait pas d'autres victimes.

    Bien qu'il n'y ait pas encore eu de revendication , l'attaque serait l'œuvre des Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe djihadiste formé en Ouganda, implanté depuis des années en République démocratique du Congo voisine et affilié à l'EI depuis 2019. Ceci est confirmé par le fait que l'un des assaillants a été identifié et qu'il s'agit de la fille du djihadiste des ADF qui s'est fait exploser au commissariat central de la capitale Kampala en 2021, année au cours de laquelle plusieurs attentats suicides ont été perpétrés, tous revendiqués par les ADF.

    Au Kenya voisin, deux prêtres ont été tués en l'espace de quelques jours. Le 15 mai, le père John Maina est décédé à l'hôpital où il avait été admis, après avoir été retrouvé quelques heures plus tôt par un motocycliste au bord de la route reliant la ville de Nakuru à la capitale Nairobi. Des criminels l'ont kidnappé pour voler une somme d'argent que lui avait remise un parlementaire lors d'une cérémonie religieuse. Ils l'ont ensuite empoisonné et se sont débarrassés de lui. Le 22 mai, à Tot, dans la vallée de Kerio, des inconnus ont tendu une embuscade au père Alloyce Cheruiyot Bett et ont ouvert le feu sur lui. Le père Bett a reçu une balle dans le cou et est mort sur le coup. Les coupables étaient probablement des voleurs de bétail qui craignaient d'être reconnus et dénoncés par le prêtre. Les vols de bétail et les actes de banditisme sont de plus en plus fréquents dans la vallée de Kerio et dans le nord du pays en général. Au cours des trois premiers mois de 2025, 167 vols de bétail ont été recensés et 21 personnes ont perdu la vie lors d'attaques armées et d'opérations policières. Les autorités ont ordonné la fermeture de la quasi-totalité des écoles de la vallée de Kerio. L'Église contribue également à cette situation d'insécurité persistante. Suite à l'assassinat des deux prêtres, les Sœurs Bénédictines Missionnaires du Prieuré du Sacré-Cœur ont annoncé avec regret, le 1er juin, la fermeture définitive de toutes leurs structures dans la vallée de Kerio. Personne n'aurait imaginé que la situation en arriverait là au Kenya, où les missionnaires catholiques sont toujours restés aux côtés et au service de la population, même dans les années 1950, pendant la guerre des Mau Mau, alors que la chasse aux Blancs faisait rage.

    Entre-temps, un autre prêtre a été enlevé au Nigeria , le dernier d'une longue série. Le père Alphonsus Afina rentrait à Maiduguri, capitale de l'État de Borno, au nord-est du pays, dans la nuit du 1er juin après avoir célébré la messe dans un village, lorsqu'il a été interpellé et capturé. La plupart des enlèvements au Nigeria ont pour but l'extorsion, mais la zone où se trouvait le père Afina est le territoire de deux groupes djihadistes – Boko Haram, affilié à Al-Qaïda, et Iswap, affilié à Daech – et il pourrait donc s'agir d'un acte d'odium fidei. Depuis janvier, les deux groupes ont intensifié leurs activités. Toujours à Borno, le 26 avril, une explosion a détruit deux véhicules, tuant 26 personnes, et le 1er juin, les djihadistes ont fait exploser un engin à l'arrêt de bus du village de Mairari : au moins neuf personnes ont perdu la vie et de nombreuses autres ont été blessées. Dans l'État voisin d'Adamawa, un village chrétien a été attaqué le 15 avril. Les djihadistes ont tué deux personnes et incendié plus de 30 maisons et une église. Le 26 avril, ils ont ciblé la communauté chrétienne de Kopre, où au moins dix personnes ont été tuées.

    Plus au sud, dans les États de la ceinture centrale , des bandes armées de Peuls, bergers de confession musulmane, sèment la terreur et la mort. Fin mai, une série d'attaques contre des villages chrétiens de l'État de Benue a fait au moins 42 morts. Le 20 avril, commentant cette situation, aggravée par la propagation de la criminalité de droit commun, Mgr Hassan Kukah, évêque de Sokoto, a déclaré : « Un sombre manteau de mort recouvre le pays du nord au sud. Il n'y a pas de foyer, de famille ou de communauté qui soit épargné par cette barbarie. Le Nigeria atteint un point de rupture et se transforme progressivement en une immense morgue. » Interviewé par l' agence de presse Fides le 7 juin, le Père Solomon Patrick Zaku, directeur national des Œuvres pontificales missionnaires au Nigeria, a également évoqué l'insécurité de plus en plus grave et généralisée, ainsi que les dommages souvent irréparables causés aux structures de l'Église – paroisses, centres de santé, écoles – par les attaques djihadistes. Récemment, les Peuls ont attaqué trois diocèses de l'État de Benue en particulier : Makurdi, Gboko et Katsina. Au moins 50 personnes ont été tuées en quelques jours. Face à la gravité de la situation, 15 paroisses du diocèse de Makurdi ont dû être fermées. Mais, explique le Père Zaku, « l'Église poursuit ses activités. Malgré les attaques et les violences, les fidèles continuent de se rendre à la paroisse. En voyant les zones touchées par les attaques sur les réseaux sociaux, on pourrait croire que les fidèles désertent les offices religieux, mais ils continuent d'aller à la messe malgré les conditions de sécurité précaires. L'Église fait de son mieux pour réconforter et soutenir les populations qui vivent dans la précarité et l'insécurité. » 

  • Pologne : les libéraux tentent un coup d'État en accusant Nawrocki de fraude

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    De Luca Volontè sur la NBQ :

    Pologne : les libéraux tentent un coup d'État en accusant Nawrocki de fraude

    Une campagne de délégitimation a débuté suite à la victoire du conservateur Karol Nawrocki aux élections présidentielles polonaises : Trzaskowski et ses compagnons l'accusent d'irrégularités, ignorant le rôle de la Cour suprême et le rapport des observateurs de l'OSCE. Comme en Roumanie, le risque d'un nouveau coup d'État de l'establishment libéral-socialiste est réel.

    09_06_2025

    Après avoir perdu les élections présidentielles, cette fois en Pologne, l'establishment libéral-socialiste envisage un nouveau « coup d'État ». Oui, car ce danger est imminent, si les élections sont perdues par les libéraux-socialistes, les lobbies homosexuels et ceux qui défendent l'avortement. Nous l'avons constaté lors des élections européennes de l'année dernière et, plus récemment encore , en Roumanie. Nous en voyons aujourd'hui les prémices en Pologne, après que la majorité des électeurs a soutenu le candidat conservateur de la région catholique, Karol Nawrocki, contre toute la puissance médiatique et bureaucratique de la nation, comme l' a confirmé l'ancien Premier ministre Mateusz Morawiecki.

    Nawrocki a recueilli 369 591 voix de plus que Trzaskowski sur les 20 844 163 suffrages exprimés légalement. Le taux de participation de 71,6 % constitue un record pour une élection présidentielle en Pologne. Le lundi 2 juin, après l'annonce des résultats officiels par la Commission électorale nationale (PKW), Trzaskowski a reconnu sa défaite et félicité Nawrocki pour sa victoire.

    Ces derniers jours, une campagne de délégitimation a cependant commencé et des accusations de fraude contre les conservateurs concernant le second tour de l'élection présidentielle (dimanche 1er juin) se sont propagées sur les réseaux sociaux. Ces allégations concernent de nombreuses commissions électorales de district, car les résultats du second tour ne correspondent pas à ceux du premier et, dans certains cas, on a constaté une augmentation de 400 % des voix pour Nawrocki et une baisse pour Trzaskowski. Cependant, une coïncidence substantielle a très souvent été constatée entre le nombre de voix majoritairement recueillies au second tour par le candidat conservateur et celles attribuées au premier tour aux deux autres candidats catholiques et conservateurs avec lesquels Nawrocki avait signé un accord : Sławomir Mentzen et Grzegorz Braun.

    Cependant , Wioletta Paprocka , cheffe de campagne du candidat perdant à la présidentielle Trzaskowski, a signalé des irrégularités dans certains bureaux de vote et a appelé la population à signaler ces incidents et fraudes présumés, un appel visant à saper les résultats des élections et à désavouer le président nouvellement élu. Le président d'Ordo Iuris, Jerzy Kwaśniewski, a dénoncé vendredi 6 juin dans X la tentative des libéraux avec leur campagne sur l'« élection volée ». « Une forte augmentation du vote pour Nawrocki au second tour est présentée comme une preuve de fraude. (...) le gouvernement libéral refuse de reconnaître la branche de la Cour suprême responsable des procédures de validité de l'élection et se tournera plutôt vers d'autres juges triés sur le volet, fidèles à Donald Tusk. » En effet, comme l'a récemment confirmé le chef du Bureau national des élections (KBW), il n'existe aucune possibilité légale d'ordonner un recomptage. La seule façon de le faire est de déposer une plainte auprès de la Cour suprême pour ordonner un recomptage complet des bulletins de vote.

    Ce « coup d'État » , qui pourrait être orchestré par la coalition perdante, le gouvernement, les lobbies internationaux et soutenu tacitement par Bruxelles, contredit les évaluations de la mission d'observation de l'OSCE dans son rapport sur les élections. Ce rapport indique que le second tour de la présidentielle en Pologne, organisé le 1er juin et remporté par Karol Nawrocki, candidat indépendant soutenu par l'opposition nationale-conservatrice et notamment par le parti Droit et Justice (PiS), a été « compétitif et bien géré » et que « les libertés fondamentales ont été respectées ». Le rapport a également constaté des « règles inadéquates en matière de financement des campagnes électorales », qui ont conduit « plusieurs tiers partis » à faire campagne en faveur de Trzaskowski, candidat du principal parti au pouvoir en Pologne, la Plateforme civique (PO). Jusqu'à présent, deux ministres polonais ont pris leurs distances avec la tentative d'invalidation des élections. Le ministre des Affaires étrangères Radosław Sikorski a décrit l'élection du candidat de l'opposition comme un signe clair que la démocratie dans le pays reste forte, tandis que la vice-ministre de l'Éducation Joanna Mucha a également critiqué ses partenaires de coalition pour ce qu'elle a qualifié d'échec stratégique lors de l'élection présidentielle polonaise.

    Les libéraux sont conscients que leurs fausses accusations pourraient être corroborées par leurs propres juges, d'autant plus que la Cour suprême a déjà été délégitimée. Cela pourrait ouvrir la voie à de nouvelles élections présidentielles, une tentative très sérieuse déjà en cours, que ni la Commission ni les Premiers ministres siégeant au Conseil européen ne peuvent accepter pour la énième fois.

    Toute cette mascarade est encore plus honteuse si l'on considère que la campagne de Trzaskowski, soutenue par Tusk, a été financée illégalement de l'étranger, par Soros et d'autres, tandis que le financement public du parti d'opposition PiS a été illégalement bloqué par le ministre des Finances du gouvernement de Tusk lui-même.

  • Pour comprendre la fête de Marie, Mère de l'Église, célébrée le lundi de la Pentecôte

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    De Noémie Bertin sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Comprendre la nouvelle fête de Marie, Mère de l'Église

    MAGAZINE – Sur décision du pape François, une nouvelle mémoire liturgique vient honorer la Vierge le lundi de Pentecôte. Explications.

    La Croix, l'hostie et la Vierge

    « Le vœu est que cette célébration rappelle que, si nous voulons grandir et être remplis de l’amour de Dieu, il faut planter notre vie sur trois grandes réalités – la Croix, l’hostie et la Vierge. Trois mystères pour structurer, féconder, sanctifier notre vie intérieure et nous conduire vers Jésus. »

    Cardinal Robert Sarah

    Notre-Dame du Suprême Pardon, Reine des Anges, Mère de l’Eucharistie... Les siècles de piété ont honoré la Vierge Marie de centaines de titres. Tirés de l’Écriture, de la Tradition ou de lieux d’apparitions, ces vocables expriment la belle majesté de celle que toutes les générations diront bienheureuse. Le 11 février dernier, Rome est venu inscrire l’un de ces titres dans le calendrier liturgique. La « mémoire obligatoire de la bienheureuse Vierge Marie, mère de l’Église » se célébrera désormais dans le monde entier le lundi de Pentecôte.

    Un décret du pape François, signé par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, l’a solennellement annoncé. Son préfet, le cardinal Robert Sarah, y voit un « progrès réalisé dans la vénération liturgique réservée à la Vierge Marie, suite à une meilleure compréhension de sa présence dans le mystère du Christ et de l’Église ». Désireux de veiller à « la croissance du sens maternel de l’Église », le pape François désire ainsi, selon ses mots, favoriser une « vraie piété mariale ».

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  • Le lundi de la Pentecôte : une place de choix pour "Marie Mère de l'Eglise" dans le calendrier liturgique

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    Lundi de la Pentecôte : le pape offre une place de choix à Marie mère de l'Eglise

    Rédigé par Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements et le cardinal Robert Sarah (archive du  dans Religion (L'Homme Nouveau)

    Institution de la fête de « Marie, Mère de l’Église »

    L'Eglise catholique a toujours accordé une place importante à la Sainte Vierge. Elle déclarait dèjà, en 1964, par l'intermédiaire du Pape Paul VI, la bienheureuse Vierge Marie "Mère de l’Eglise", constatant que “le peuple chrétien tout entier honore toujours et de plus en plus la Mère de Dieu par ce nom très doux”. Une place de plus en plus importante était donnée à ce titre, par différents biais : messe votive, faculté d’ajouter l’invocation de ce titre dans les Litanies Laurétanes... 

    Désormais, par une décision du pape François, le lundi de la Pentecôte la mémoire de Marie Mère de l’Eglise sera obligatoire pour toute l’Eglise de Rite Romain. Vous retrouverez ici le décret sur la célébration de la bienheureuse Vierge Marie Mère de l’Eglise dans le Calendrier Romain Général ainsi qu'un texte explicatif du Cardinal Robert Sarah. 

    Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements

    DECRET sur la célébration de la bienheureuse Vierge Marie, Mère de l’Eglise, dans le Calendrier Romain Général

    La joyeuse vénération dédiée à la Mère de Dieu dans l’Eglise contemporaine, à la lumière de la réflexion sur le mystère du Christ et sur sa propre nature, ne pouvait pas oublier cette figure de Femme (cf. Gal 4, 4), la Vierge Marie, qui est à la fois Mère du Christ et Mère de l’Eglise.

    Ceci était déjà en quelque sorte présent dans la pensée de l’Eglise à partir des paroles prémonitoires de saint Augustin et de saint Léon le Grand. Le premier, en effet, dit que Marie est la mère des membres du Christ, parce qu’elle a coopéré par sa charité à la renaissance des fidèles dans l’Eglise; puis l’autre, quand il dit que la naissance de la Tête est aussi la naissance du Corps, indique que Marie est en même temps mère du Christ, Fils de Dieu, et mère des membres de son Corps mystique, c’est-à-dire de l’Eglise. Ces considérations dérivent de la maternité de Marie et de son intime union à l’œuvre du Rédempteur, qui a culminé à l’heure de la croix.

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  • Pentecostes : Factus est repente, de caelo sonus advenientis spiritus vehementis…

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    Soudain, il se fit du ciel le bruit de l’arrivée d’un vent impétueux, là où ils étaient assis, alleluia : tous furent remplis du Saint-Esprit et professant les merveilles de Dieu¨ : une composition musicale de l’un des plus jeunes musiciens écossais, James MacMillan. « Jeune », c’est une façon de parler puisqu’il est né en 1959 ! Mais voilà, en musique la jeunesse n’a pas d’âge. MacMillan est un homme de convictions: politiques (très « à gauche ») et religieuses (catholique dans un pays protestant): Son épouse et lui sont tertiaires dominicains, c’est dire s’ils sont engagés. La référence au sacré est de fait omniprésente dans son œuvre. Ici la superbe « transfiguration » et non défiguration du propre de l’antienne de communion de la messe grégorienne traditionnelle de la Pentecôte.

     

  • Le catholicisme traditionnel, le nouveau « cool » pour les jeunes Américains

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    De John Mac Ghlionn sur le Catholic Herald :

    Le catholicisme traditionnel, le nouveau « cool » pour les jeunes Américains

    6 juin 2025

    L'encens monte à nouveau.

    Pas seulement dans les cathédrales gothiques ou les lieux de messe latine, mais dans le cœur des jeunes Américains qui, à contre-courant de toute culture, s'orientent vers le catholicisme. C'est un phénomène qui déconcerte aussi bien les élites laïques que les protestants progressistes. Comment, à l'ère de la déconstruction et du nihilisme numérique, l'Église de la hiérarchie, du rituel et de la confession pourrait-elle être considérée – entre toutes choses – comme « cool » ?

    Et pourtant, c'est le cas. Doucement, progressivement, puis soudainement. La messe latine est à la mode. Les catéchismes sont mis en favoris. Les jeunes adultes citent Thomas d'Aquin au même titre que Camus. Ce n'est ni ironique, ni esthétique, ni cosplay. C'est une révolte contre le déracinement.

    Car ce qui ressemble à un renouveau religieux est aussi une rébellion culturelle.

    On nous a dit que l'avenir serait sans limites, profondément stimulant. On nous a dit que nous serions plus heureux avec moins de règles, moins de rôles, moins de traditions. Juste des vibrations.

    Mais l'expérience a échoué. Nous sommes plus seuls. Plus malades. Spirituellement affamés. Au lieu de sens, nous avons des algorithmes. Au lieu de transcendance, nous avons une thérapie TikTok. Et sous le voile mielleux du bien-être personnel, beaucoup de jeunes ressentent la présence lancinante d'un manque.

    Le catholicisme offre ce que le monde moderne ne peut pas offrir : structure. Discipline. Mystère. Il ne vous murmure pas que vous êtes parfait tel que vous êtes. Il exige une transformation. Il exige la soumission – à quelque chose de plus ancien, de plus sage et de plus grand que vous.

    Être catholique, c'est vivre au cœur d'une histoire. Une histoire vieille de deux mille ans, sanglante, riche en rebondissements, qui a façonné le monde. Elle est ponctuée de martyrs et de miracles. De saints et de scélérats. Une architecture à faire pleurer. Un Dieu incarné. Un charpentier qui a souffert pour vos péchés. Une vierge mère couronnée au ciel. Essayez de faire tenir  tout cela  dans une vidéo Instagram de 15 secondes.

    Pour les jeunes Américains nourris aux films Marvel et aux mèmes déconstructionnistes, l'audace pure du catholicisme est enivrante. Il ne s'écarte pas de ses prétentions et ne dilue pas ses prétentions. Il affirme : Ceci est le Corps. Ceci est le Sang. Ceci est la Vérité.

    Et les jeunes, lassés des euphémismes et du relativisme moral, disent : Amen.

    L'Église, malgré tous ses défauts, n'a jamais promis d'être parfaite. Elle a promis d'être  vraie . Et pour de nombreux convertis, en particulier ceux élevés dans des méga-églises stériles ou des foyers athées, le catholicisme offre la seule chose qui manque à tout rassemblement « spirituel mais non religieux » :  la gravité .

    On n'entre pas dans une messe catholique traditionnelle avec l'impression d'être tombé sur un séminaire de développement personnel avec des chants. On sent le poids de deux millénaires peser sur ses épaules. Pas de moodboards, pas de machines à brouillard, pas de pasteurs en jeans moulants proposant des astuces de vie. Il n'y a que le prêtre, l'autel, le sacrifice et le silence. Un silence qui, pour beaucoup, est plus sincère que n'importe quel sermon.

    Et puis il y a Internet. Ironiquement, la même technologie qui a permis à la laïcité de coloniser la culture aide aujourd'hui le catholicisme à riposter. Les mêmes plateformes qui autrefois réduisaient la vérité à une simple tendance accueillent aujourd'hui de longs débats sur le Concile de Nicée et le dogme marial. Débats sur YouTube, essais Substack et comptes de réseaux sociaux « TradCath » transforment l'apologétique à l'ancienne en contenu viral. Les mèmes sont incisifs. Les arguments sont irréfutables. Ce qui a commencé par une simple curiosité – « Qu'est-ce que la messe latine ? » – est devenu conviction, conversion et catéchèse. Ce ne sont pas de simples créateurs de contenu. Ce sont des apôtres équipés du Wi-Fi, armés non pas de lampes annulaires, mais des Pères de l'Église et de notes de bas de page. Et ils gagnent des âmes en 4K.

    Leur message est clair : l’Église n’est pas anti-intellectuelle. Elle  a inventé  la tradition intellectuelle. Elle a canonisé la raison bien avant que la modernité ne tente de la stériliser. Et pour une génération élevée dans la foi scientifique mais aspirant à la métaphysique, le catholicisme apparaît comme le chaînon manquant : l’harmonie de l’esprit et de l’âme.

    Mais ne prenez pas cela pour un simple exercice philosophique. Quelque chose de plus profond se dessine.

    Dans une culture obsédée par l'identité, le catholicisme propose  une identité par l'abandon . Non pas celui organisé et performatif, mais celui cruciforme : mourir à soi pour vivre en Christ. C'est tout ce qui révulse le moi moderne, et c'est précisément ce qui en fait sa puissance.

    Dans un monde aux contours flous et à la morale flasque, l'Église ose encore dire non. Non à l'avortement. Non au relativisme. Non aux rituels creux du progrès. Et chaque « non » est lié à un « oui » retentissant : à la vie, à la vérité, à la beauté, à la dignité sacrée de l'âme humaine.

    Ce n'est pas oppressant. C'est libérateur.

    Ce n’est pas « basé ». C’est béatifique.

    Ce n'est pas une mode spirituelle. C'est un mouvement contre-culturel, précisément parce qu'il refuse de flatter la culture. Il exige quelque chose. Il prend des risques. Il  coûte  quelque chose. Et c'est précisément pour cela qu'il fonctionne.

    L'Église catholique n'est pas « cool » au sens où l'entendent les spécialistes du marketing. Elle l'est parce qu'elle s'en fiche. À une époque obsédée par l'image de marque, le catholicisme offre  un sentiment d'appartenance . Dans une culture en déclin, il offre une cathédrale. Et pour beaucoup de jeunes Américains, c'est le seul avenir qui vaille la peine d'être construit. Car quand tout le reste s'écroule, la tradition n'est pas un poids mort.

    C'est un échafaudage.

  • Léon XIV après un mois : l'originalité du nouveau pontificat

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    D'Andrea Gaglarducci sur le NCR :

    Léon XIV après un mois : Un pape "original"

    ANALYSE : Au cours du premier mois de son pontificat, Léon XIV a démontré qu'il avait le comportement solide, l'aptitude à construire des ponts et la vision ciblée nécessaires pour tracer sa propre voie.

    6 juin 2025

    Les étiquettes communément appliquées aux papes ne s'appliquent pas à Léon XIV. Il n'est ni un révolutionnaire comme François, ni un restaurateur comme Benoît XVI.

    Les termes « réformateur » et « réactionnaire » ne lui conviennent pas non plus.

    Au contraire, un mois après son élection le 8 mai, ce qui se dessine lentement, c'est un changement de génération dans le leadership - un pontificat « original », pourrait-on dire, mené par un berger discrètement compétent qui donne la priorité à la continuité, mais qui possède également le comportement solide, l'aptitude à construire des ponts et la vision indépendante qui lui permettent de tracer sa propre voie.

    « Générationnel », parce qu'il est le premier pape depuis Vatican II à ne pas avoir été au séminaire ou à ne pas avoir été prêtre à l'époque du Concile. Ce fait confère au premier pape né aux États-Unis un certain détachement par rapport aux grands débats et controverses conciliaires de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle. Dans ce contexte, le choix de son nom papal revêt une importance accrue, puisqu'il s'est judicieusement associé au dernier Léon, le père fondateur de la doctrine sociale catholique qui a régné il y a plus d'un siècle, plutôt qu'à un prédécesseur plus proche.

    En même temps, ce choix d'affiliation témoigne d'un esprit d'indépendance que beaucoup semblent apprécier chez le nouveau Saint-Père.

    Dès les premiers instants de son pontificat, Léon a mis l’accent sur la nécessité de communiquer une continuité avec le pape François, qui a fait clairement le contraire. Le nouveau pape a cité François à plusieurs reprises dans ses premières homélies, adoptant l'appel à une Église synodale, par exemple, et mettant un point d'honneur à prier sur la tombe de son prédécesseur. Dans le même temps, il a envoyé des signaux clairs indiquant qu'il avait sa propre personnalité.

    Il l'a fait notamment en adoptant tous les signes du pouvoir papal. Il porte la mozzetta, la cape rouge qui lui tombe à mi-corps, depuis qu'il est apparu pour la première fois sur la Loggia des Bénédictions. Plus récemment, il a commencé à porter un pantalon blanc sous sa soutane. Il ne l'a pas fait en signe d'opposition au pape François, qui s'est illustré en portant des pantalons noirs, mais plutôt pour donner de la force et de l'importance aux signes et aux symboles de l'Église institutionnelle.

    Un autre signal a été donné dans son homélie du 1er juin à l'occasion du Jubilé des familles, des enfants, des grands-parents et des personnes âgées, lorsque Léon a cité l'encyclique Humanae Vitae de saint Paul VI en observant « que le mariage n'est pas un idéal mais la mesure de l'amour véritable entre un homme et une femme : un amour total, fidèle et fécond. Cet amour fait de vous une seule chair et vous permet, à l'image de Dieu, d'accorder le don de la vie ». Dans leur simplicité, ces mots marquent un changement de direction par rapport au pontificat précédent, puisque dans l'exhortation post-synodale contestée Amoris Laetitia de François, le mariage chrétien a été cité à plusieurs reprises comme un idéal.

    Comme François, Léon reconnaît qu'il est impératif de se rendre dans les périphéries. Pourtant, en tant que missionnaire de longue date au Pérou, il a déjà souligné le travail d'évangélisation qui doit y être accompli.

    Dans la Missa Pro Ecclesia, sa première messe en tant que pape, célébrée avec le collège des cardinaux dans la chapelle Sixtine le 9 mai, Léon XIV a noté qu'il existe « des contextes dans lesquels la foi chrétienne est considérée comme quelque chose d'absurde, pour des personnes faibles et inintelligentes ; des contextes dans lesquels on lui préfère d'autres valeurs, comme la technologie, l'argent, le succès, le pouvoir, le plaisir... ».

    Le pape a réaffirmé l'engagement de la mission dans ces lieux, car « le manque de foi entraîne souvent des tragédies telles que la perte du sens de la vie, l'oubli de la miséricorde, la violation de la dignité de la personne dans ses formes les plus dramatiques, la crise de la famille et tant d'autres blessures qui affligent notre société ».

    Pour Léon, la mission est ancrée dans la vérité du message chrétien. Le 16 mai, rencontrant pour la première fois les membres du corps diplomatique accrédités auprès du Saint-Siège, Léon XIV a placé la vérité aux côtés de la paix et de la justice comme piliers de l'engagement diplomatique du Saint-Siège. « L'Église ne peut jamais s'abstenir de dire la vérité sur l'homme et sur le monde », a-t-il déclaré, “en recourant si nécessaire à un langage franc, qui peut susciter quelques malentendus initiaux”.

    Bien que l'on puisse percevoir un changement de paradigme par rapport à l'accent mis par le pape François sur l'évangélisation en parlant le langage du monde, Léon XIV ne montre aucune opposition à son prédécesseur. Il ne s'agit pas d'un pontificat contre ou en faveur de quelque chose, mais plutôt d'un pontificat de mission.

    La ligne de la gouvernance

    La continuité axée sur la mission souligne également son approche précoce de la gouvernance.

    Pour l'instant, il a maintenu les nominations déjà établies sous le pontificat précédent, y compris la nomination par François de la sœur franciscaine des pauvres Tiziana Merletti au poste de secrétaire du dicastère pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique.

    Le départ de l'archevêque Vincenzo Paglia de l'Académie pontificale pour la vie et de son rôle de chancelier de l'Institut théologique pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille était attendu, puisqu'il avait atteint l'âge de 80 ans. Le Pape a confié la chancellerie de l'Institut au cardinal Baldassarre Reina, vicaire du Pape pour le diocèse de Rome et donc également chancelier de l'Université pontificale du Latran, préfigurant ainsi une union entre l'Institut et l'Université. Il a également confirmé Mgr Philippe Bordeyne, président de l'Institut, pour quatre années supplémentaires. À l'Académie pour la vie, Léon XIV a également choisi la continuité, en promouvant le chancelier, Mgr Renzo Pegoraro.

    Mais un changement de génération s'annonce. En plus de devoir choisir son successeur au Dicastère pour les évêques, il devra remplacer les préfets des causes des saints, du culte divin et de la discipline des sacrements, de la promotion de l'unité des chrétiens, du développement humain intégral, des laïcs, de la famille et de la vie, qui ont tous dépassé l'âge de la retraite, fixé à 75 ans.

    Cependant, tout pape fonctionne selon des priorités. Alors qu'il constitue sa propre équipe, Léon doit faire face à la nécessité d'introduire dans l'Église un modus operandi de type gouvernemental pour traiter certains dossiers complexes, notamment en ce qui concerne l'accord sino-vaticanais. La prochaine série de réunions sur cette question devrait avoir lieu dès la semaine prochaine.

    L'expérience de Léon en tant que chef des Augustins, évêque et préfet nous apprend qu'il préfère établir une gouvernance structurée et axée sur les priorités plutôt qu'une microgestion ou des changements radicaux et précoces. Il interviendra lorsqu'il le jugera opportun, comme il l'a déjà fait savoir à ceux qui, comme cela arrive toujours au début d'un pontificat, se sont présentés à sa porte pour lui soumettre des requêtes.

    Il ne prendra pas de décisions pour être populaire, il ne prendra pas de décisions hâtives.

    L'avenir de l'Église

    En ordonnant 11 prêtres pour le diocèse de Rome le 31 mai dernier, Léon XIV a demandé « des vies connues, des vies lisibles, des vies crédibles ».

    « Nous sommes au sein du peuple de Dieu pour pouvoir nous présenter devant lui avec un témoignage crédible », a-t-il poursuivi. « Ensemble, nous reconstruirons la crédibilité d'une Église blessée, envoyée à une humanité blessée dans une création blessée. Nous ne sommes pas encore parfaits, mais il est nécessaire d'être crédibles ».

    De cette manière, le pape n'a pas pointé du doigt les prêtres infidèles, mais a demandé à tous d'être fidèles. En cela aussi, nous pouvons reconnaître son modus operandi pour gouverner l'Église. D'abord la foi, puis l'infrastructure, qu'elle soit liturgique, historique ou sociale. Léon peut le faire précisément parce qu'il est le pape d'une nouvelle génération.

    Le pape Benoît XVI avait déclaré, dans le livre-entretien Le sel de la terre avec Peter Seewald, qu'il était encore un homme de l'ancien monde, mais que le nouveau monde n'avait pas encore commencé.

    Il a commencé avec ce pontife. C'est un pape de trois mondes : américain, missionnaire en Amérique latine et profond connaisseur de la réalité romaine.

    Andrea Gagliarducci est journaliste italien pour la Catholic News Agency et analyste du Vatican pour ACI Stampa. Il collabore au National Catholic Register.

  • Des milliers de personnes se rassemblent pour la déclaration du premier miracle eucharistique en Inde

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    D'ucanews.com :

    Des milliers de personnes se rassemblent pour la déclaration du premier miracle eucharistique en Inde

    Des études scientifiques montrent que le visage de Jésus dans une hostie a été formé par la même substance que l'hostie.
     
    Cette capture d'écran, tirée d'une page de réseau social d'une paroisse du sud de l'Inde, montre l'image de l'hostie avec le visage de Jésus conservée dans un ostensoir. L'image faisait partie de l'invitation publiée pour accueillir les fidèles lors de la déclaration officielle du miracle eucharistique, le 31 mai.

    Cette capture d'écran, tirée d'une page de réseau social d'une paroisse du sud de l'Inde, montre l'image d'une hostie avec un visage d'homme, considérée comme celle de Jésus, conservée dans un ostensoir. L'image faisait partie de l'invitation publiée pour accueillir les fidèles à la déclaration officielle du miracle eucharistique, le 31 mai. (Photo : capture d'écran )

     
    3 juin 2025
     

    Quelque 10 000 catholiques se sont récemment réunis dans la paroisse d'un petit village du sud de l'Inde pour assister à la déclaration officielle d'un miracle eucharistique, présenté comme le premier miracle de ce type approuvé par le Vatican en Inde.

    L'événement du 31 mai a eu lieu plus de 11 ans après le miracle - le visage du Christ apparaissant dans la sainte hostie lors d'une célébration eucharistique - survenu à l'église du Christ-Roi de la paroisse de Vilakkannur, dans  l'archidiocèse de Thalassery , le 15 novembre 2013.

    Le Vatican a approuvé le miracle il y a deux mois, après une analyse théologique et une évaluation scientifique, qui a permis à l'archidiocèse d'installer l'hostie miraculeuse dans la paroisse.

    Le nonce apostolique en Inde et au Népal, l'archevêque Leopoldo Girelli, a participé aux cérémonies, où le chancelier de l'archidiocèse, le père Biju Muttathukunnel, a lu dans la langue locale malayalam l'approbation officielle du Vatican, déclarant le fait comme un miracle.

    La déclaration et l'installation de l'hostie ont été « un moment béni pour nous, catholiques. Le miracle eucharistique contribuera à renforcer davantage la foi de notre peuple », a déclaré le père Thomas Keezharathil, curé de la paroisse, à UCA News le 2 juin.

    Plus de 10 000 catholiques de tout l'archidiocèse ont assisté aux cérémonies dans la paroisse du village qui compte quelque 700 membres, a-t-il déclaré.

    La paroisse, sur sa page de médias sociaux consacrée au miracle, a affirmé qu'il s'agissait du « premier miracle eucharistique approuvé par le Vatican en Inde » et du premier dans l'Église syro-malabare de rite oriental basée dans le sud de l'Inde. 

    « La paroisse a désormais été déclarée centre de pèlerinage », a déclaré le prêtre.

    « L'hostie miraculeuse a été installée sur un piédestal spécialement conçu à l'intérieur de l'église pour permettre aux catholiques de l'adorer », a ajouté le prêtre.

    Des études d'une décennie

    La déclaration officielle est intervenue après de longues études, à la fois théologiques et scientifiques.

    En mars, le Dicastère de la Doctrine de la Foi a déclaré que « rien n’empêchait de déclarer l’Eucharistie de Vilakkannur comme un événement extraordinaire ».

    Le fait a d’abord été étudié par un comité doctrinal de l’Église syro-malabare, et son rapport a été soumis en décembre 2013.

    Après des études plus approfondies, le Dicastère de la Doctrine de la Foi a demandé en 2018 que l'hostie consacrée soit envoyée au Vatican par l'intermédiaire du nonce pour un examen plus approfondi.

    En septembre 2023, le Vatican a cherché à mener des études scientifiques sur l'hostie pour établir qu'aucune substance étrangère n'était présente, formant l'image de Jésus sur elle.

    Conformément aux instructions du Vatican, l'hostie a été emmenée à l'Université Christ de Bangalore pour des études scientifiques en janvier 2024.

    Une équipe de théologiens et de scientifiques de l'université, dirigée par les prêtres carmélites de Marie Immaculée, a mené les études.

    Les études menées en Inde et à l'étranger « ont établi que l'image sacrée a été formée par la même substance que celle de l'hostie et qu'il n'y a aucune autre trace d'un autre matériau », a déclaré le chancelier de l'archidiocèse Muttathukunnel aux médias locaux.

  • Un nouveau livre de George Weigel se concentre sur les universités, la vérité, la foi et la raison

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    De sur le CWR :

    Le nouveau livre de George Weigel se concentre sur les universités, la vérité, la foi et la raison

    « Le culte du scepticisme », dit l’auteur prolifique, en discutant de Pomp, Circumstance et Unsolicited Advice, « est profondément ancré dans l’ADN de l’establishment universitaire du XXIe siècle. »

    Pomp, Circumstance, and Unsolicited Advice (Ignatius Press, 2025) rassemble une vingtaine de discours de remise de diplômes et de conférences universitaires de George Weigel, donnés depuis le début du siècle. Ces discours et conférences, donnés dans un cadre universitaire, sont à la fois solides et accessibles. Ils visent à inciter auditeurs et lecteurs à mieux apprécier la véritable nature de l'apprentissage et à mieux comprendre les vérités fondamentales d'une grande tradition.

    M. Weigel a récemment correspondu avec CWR au sujet du livre, des graves problèmes rencontrés aujourd’hui dans de nombreuses universités d’élite, de la relation entre la foi et la raison, et de certains géants intellectuels des deux derniers siècles.

    CWR : Les discours de fin d’études sont souvent oubliables, ou mémorisés pour de mauvaises raisons. Comment avez-vous procédé pour sélectionner les discours de fin d’études de ce volume ? Et quels critères (ce qu’il faut inclure et ce qu’il faut éviter) utilisez-vous pour rédiger un discours de fin d’études ?

    Weigel :  Un discours de remise de diplôme ne doit pas être tiré d’un dossier intitulé « discours générique de remise de diplôme ». Il doit refléter la situation particulière de l’établissement d’origine. Ce serait la règle n° 1.

    Ensuite, une pincée d'humour, quelques réflexions sur les défis du moment pour le discipulat missionnaire et de sincères remerciements aux parents des diplômés, souvent ignorés.

    J’espère que les discours de fin d’études contenus dans mon livre, qui ont été prononcés dans divers environnements universitaires – tous catholiques, mais dans un paysage diversifié, allant de l’Europe de l’Est au pays cajun jusqu’aux Rocheuses – présentent ces qualités.

    CWR : Comme vous le soulignez dans la préface, on assiste à une implosion dans de nombreuses universités autrefois prestigieuses. Quelles en sont les causes ? Et comment vos essais dans ce volume abordent-ils certains des problèmes essentiels et leurs solutions ?

    Weigel : Je crois que j'ai abordé la cause profonde – pardonnez-moi l'expression ! – de la dégénérescence des « élites » dans cette préface : la perte d'emprise sur la notion de vérité, que la présidente Drew Faust de Harvard a déclaré lors de son investiture comme étant une « aspiration », et non une « possession ».

    Pourtant, l’ensemble de l’entreprise universitaire telle que nous la comprenons aujourd’hui a été lancée par des catholiques au XIIIe siècle qui croyaient être en « possession » de vérités connues à la fois par la révélation et par la raison – non pas des vérités à enterrer dans le sable, mais des vérités à recevoir comme un don et à déployer ensuite dans de nouvelles recherches de la vérité des choses.

    Quand il n'y a que « votre » vérité et « ma » vérité, et rien que nous reconnaissions tous deux comme la  vérité, qu'obtient-on ? On se retrouve avec des antisémites sur-privilégiés qui déchaînent leurs passions sur les campus « d'élite ». J'espère qu'ils l'ont compris à Harvard et ailleurs, mais j'ai des doutes : le culte du scepticisme est profondément ancré dans l'ADN de l'establishment universitaire du XXIe siècle.

    CWR : Quels sont certains de vos discours ou conférences de fin d’études les plus mémorables, en termes de discours et de circonstances ?

    Weigel : Six mois après avoir prononcé mon discours de remise des diplômes à l’Université catholique ukrainienne de Lviv et lancé un défi à ses diplômés : rester fidèles à l’héritage des martyrs de l’Église gréco-catholique ukrainienne du XXe siècle, nombre de ces étudiants ont risqué leur vie pour protester contre l’autoritarisme croissant lors de la Révolution de la Dignité de Maïdan de 2013-2014 à Kiev. J’en ai été profondément touché. J’ai prononcé le discours de remise des diplômes de ma fille à l’Université de Dallas et celui de mon petit-fils à Raleigh, deux discours où je me suis inspiré de mon expérience personnelle du pape Jean-Paul II.

    CWR : Est-il exact de dire que la plupart, voire la totalité, des interventions de ce volume portent sur la vérité et la relation entre foi et raison ? Quels sont les points sur lesquels vous revenez souvent lorsque vous abordez ces sujets importants ?

    Weigel :  Oui, la plupart d'entre eux abordent ce sujet, et j'espère que ce n'est pas dû à un manque de créativité ou d'imagination de ma part, mais parce que je pense que cette relation est essentielle pour sauver la civilisation occidentale de sa ruée actuelle vers Gadara vers la falaise du wokery.

    La raison purifie la foi afin qu'elle ne se décompose jamais en superstition. La foi met la raison au défi d'ouvrir le champ de ses préoccupations et de ne pas se contenter de s'attarder sur les petites questions, mais plutôt de s'attaquer aux grandes questions : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Comment discerner la vérité dans un monde de mensonges ? Qu'est-ce qui fait une vie digne d'intérêt ?

    CWR : Dans une conférence donnée en Pologne en 2018, vous vous êtes concentré sur l’encyclique Veritatis Splendor de Jean-Paul II . Pourquoi cette encyclique conserve-t-elle toute son importance ? Et pensez-vous que le pape Léon XIII devra, d’une manière ou d’une autre, réaffirmer les points forts de Jean-Paul II concernant la vérité, le mal intrinsèque, la conscience et les questions connexes ?

    Weigel :  Déconstruire  Veritatis Splendor et l'insistance de cette grande encyclique sur certaines vérités morales fixes que nous ignorons à nos risques et périls était un projet majeur de plus d'une force au cours du pontificat qui vient de s'achever.

    Dans un monde en proie à une hémorragie de sang due aux effets catastrophiques du relativisme né du nihilisme et du scepticisme, il faut bien que quelqu'un défende le fait que certaines choses sont bonnes et vivifiantes, point final, et que d'autres sont mauvaises et mortifères, point final. Les gens normaux le comprennent intuitivement.

    Il faut une certaine bêtise académique pour se déformer au point de prétendre qu'il n'existe pas d'actes « intrinsèquement mauvais » : qu'en est-il du viol ? De la torture des enfants ? Du génocide ? Allez, amis de la théologie morale, soyez sérieux !

    L'Église est le dernier grand défenseur institutionnel de la capacité de l'humanité à saisir la vérité des choses, y compris la vérité morale des choses, et j'espère vivement que le pape Léon XIV suivra l'exemple de son noble homonyme, Léon XIII, et réaffirmera cela.

    CWR : Il est frappant de constater que les cinq essais sous la rubrique « Hommes de génie » concernent un philosophe et pape polonais, un théologien et pape allemand, un converti et cardinal français, un converti et cardinal anglais, et un théologien américain passé du progressisme au conservatisme. Quels sont les points communs entre ces hommes ? Et qu’est-ce qui vous intéresse chez eux et dans leur pensée ?

    Weigel :  Karol Wojtyła, Joseph Ratzinger, Jean-Marie Lustiger, John Henry Newman et Michael Novak étaient tous des penseurs de premier ordre qui sont restés ouverts à de nouvelles questions et perspectives tout au long de leur vie.

    Leur curiosité intense et incessante, leur détermination à ne jamais se contenter de produits intellectuellement médiocres, était et est une source d’inspiration : une source d’inspiration que, dans quatre cas, j’ai eu la grande chance de vivre personnellement.

    CWR : Qu’espérez-vous que les lecteurs gagneront et apprécieront davantage en lisant ces essais ?

    Weigel :  Le sentiment que la vie de l’esprit peut être amusante.