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Actualité - Page 3

  • Violence ethnique contre les Amharas en Ethiopie : l'ECLJ écrit au conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide

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    Du site de l'ECLJ (European Centre for Law & Justice) (Christophe Foltzenlogel) :

    Violence ethnique contre les Amharas : l'ECLJ écrit au conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide

    19 juin 2023

    Comme nous l'écrivions il y a peu ici, le peuple Amhara, qui est une communauté majoritairement chrétienne orthodoxe en Éthiopie, est soumis à une persécution violente et systématique depuis des décennies. Alors que la situation s'aggrave et que l'état d'urgence a été déclaré, l'ECLJ a écrit à la Conseillère spéciale des Nations unies pour la prévention du génocide afin qu'elle lance une mission d'enquête.

    Illustration : Mme Alice Wairimu Nderitu, Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la prévention du génocide, Compte X- Twitter @UNOSAPG

    Il y a trois semaines, le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) a soumis une déclaration écrite (en anglais uniquement) au Conseil des droits de l'homme des Nations unies pour dénoncer les violations graves des droits de l'homme commises à l'encontre du peuple Amhara. Les principaux persécuteurs sont les Omoros et les Tigréens (Front de libération du peuple tigréenArmée de libération oromo et le Parti de la prospérité) et la principale cause de cette persécution réside dans le fait que les structures de gouvernance éthiopiennes ont été dominées par les Amharas. L'association historique des Amharas avec la monarchie éthiopienne et l'Église chrétienne orthodoxe a souvent été perçue comme une forme d'hégémonie culturelle et politique sur les autres ethnies, en particulier les Oromos et les Tigréens.

    Les griefs entre les groupes ethniques Oromo, Tigré et Amhara se sont manifestés de manière inquiétante, avec une escalade de la violence, jusqu'à des nettoyages ethniques et des atrocités de grande échelle. La situation est devenue très difficile avec l'arrivée au pouvoir, en 2018, d'un Premier ministre d'origine oromo.

    Rien qu'en mai 2023, le gouvernement aurait détenu plus de 4 500 personnes de l'ethnie amhara. Ce nombre a grimpé après la déclaration de l'état d'urgence par le Gouvernement le 4 août 2023, jusqu'à environ 14.000 Amharas appréhendés depuis, selon des affirmations concordantes.

    C'est pourquoi l'ECLJ a envoyé une lettre urgente (en anglais ici) au conseiller spécial pour la prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu. Les rapports qui nous parviennent font état d'une série de graves violations des droits de l'homme commises à l'encontre du peuple Amhara, y compris des violences ethniques de tendance génocidaires.

    Comme nous l'avons indiqué, la situation requiert sans le moindre doute son attention :

    Les rapports d'incidents sont profondément troublants. La nature de ces actes couvre un large éventail d'atrocités, allant de l'éviscération de femmes enceintes à la consommation cannibale des personnes tuées. Ces actes vont au-delà de la simple expression d'un mécontentement ou d'une dissidence politique ; ils témoignent d'une haine profondément enracinée qui a été manipulée et mobilisée pour justifier des crimes odieux. Ce niveau d'animosité est alimenté par une combinaison de griefs historiques, de manipulations politiques, de conditionnement social et de discours de haine largement répandus qui, ensemble, créent un environnement toxique propice à la perpétration de violences de masse.

    Nous avons également mis l'accent sur les auteurs identifiés qui nous ont été décrits dans de nombreux rapports et souligné les motivations ethniques et religieuses des atrocités perpétrées contre le peuple Amhara :

    Ces attaques visent la communauté amhara et les chrétiens orthodoxes auxquels elle est associée. Les auteurs semblent être le Qeerroo (qui se traduit littéralement par Jeunesse en langue oromo), l'armée de libération oromo (OLA), les miliciens gumuz, le Front de libération du peuple du Tigré et le Parti de la prospérité, actuellement au pouvoir. Le caractère ciblé et systématique de ces attaques contre les Amharas et les chrétiens orthodoxes révèle une intention non seulement d'intimider, mais aussi d'éliminer, physiquement ou culturellement, une communauté spécifique. Il s'agit là de la marque d'un nettoyage ethnique, voire d'un génocide, qui constituent tous deux des crimes contre l'humanité au regard du droit international.

    C'est pourquoi nous avons attiré l'attention de la Conseillère spéciale et demandé une mission d'enquête pour établir la vérité sur les atrocités signalées contre les Amharas et les chrétiens orthodoxes en Éthiopie, depuis le 13 septembre 2018. Nous lui avons également demandé de mettre en garde le Secrétaire général et le Conseil de sécurité contre l'escalade des violences en Éthiopie. La perpétration d'un génocide contre les Amharas est peut-être en train de devenir une réalité.

    Nous vous encourageons à signer notre pétition et à nous suivre sur Twitter (X), car l'ECLJ prononcera une déclaration orale lors d'un Dialogue interactif avec la Commission internationale d'experts en droits de l'homme sur l'Éthiopie le 21 septembre 2023. Ce débat officiel aura lieu lors de la 54e session ordinaire du Conseil des droits de l'homme à Genève, en Suisse.

    Pour la défense des Chrétiens persécutés
     
    Lire le texte complet de la pétition

    14,465 SIGNATURES

    Pour signer la pétition, aller sur le site de l'ECLJ

     

    L’ECLJ interviendra également cette semaine pour défendre les chrétiens persécutés au Pakistan. 

    L’action du Pakistan au Conseil des droits de l’homme est d’une hypocrisie à peine croyable. Lors de la précédente session du mois de juillet, ce pays avait demandé et obtenu un débat d’urgence pour condamner un autodafé d’un coran par un ex-musulman suédois. Tous les pays musulmans se sont alors ligués pour adopter une résolution protégeant la religion musulmane contre la liberté de conscience et d’expression des personnes afin d’interdire toute critique de l’islam. L’Occident libéral y fut mis en minorité et la résolution adoptée au Conseil des droits de l’homme sera désormais systématiquement utilisée pour empêcher toute critique de l’islam, aussi rationnelle et historique soit-elle. 

    Or, quelques semaines plus tard, l’ambassade de Suède fut brûlée en Irak, ce qui ne déclencha pas de débat d’urgence, mais surtout, le mois dernier, au Pakistan, des accusations malveillantes d’autodafés du coran ont provoqué de véritables émeutes dirigées contre la petite minorité chrétienne. Près d’une vingtaine d’églises ont été saccagées et des dizaines de maisons de chrétiens ont été envahies par une foule de musulmans excités par des prêcheurs violents. Des dizaines de chrétiens ont été roués de coups de bâton, devant des forces de l’ordre peu pressées d’intervenir. 

    L’ECLJ dénoncera l’attitude du Pakistan qui fait mine de croire qu’il y a un problème systémique de corans brûlés en Europe alors qu’au Pakistan des dizaines de chrétiens sont dans le couloir de la mort pour des accusations de blasphème et que les personnes qui ont détruit des églises et frappé des hommes et des femmes innocents ont été rapidement relâchés sans faire l’objet de poursuites.

    Soutenez notre action à l’ONU pour faire entendre la voix des chrétiens persécutés
  • Ukraine : une escalade prévisible du conflit qui ne serait pas sans risques...

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    Lu sur l'Indian Punchline :

    17 septembre 2023

    La "phase Biden" de la guerre en Ukraine commence

    La guerre terrestre en Ukraine a fait son temps, une nouvelle phase commence. Même les partisans inconditionnels de l'Ukraine dans les médias occidentaux et les groupes de réflexion admettent qu'une victoire militaire sur la Russie est impossible et qu'une libération du territoire sous contrôle russe est bien au-delà des capacités de Kiev.

    D'où l'ingéniosité de l'administration Biden qui a exploré le plan B en conseillant à Kiev d'être réaliste quant à la perte de territoires et de rechercher pragmatiquement le dialogue avec Moscou. Tel est le message amer que le secrétaire d'État américain Antony Blinken a récemment transmis en personne à Kiev. 

    Mais la réaction caustique du président Zelensky dans une interview accordée au magazine The Economist est révélatrice. Il a répliqué que les dirigeants occidentaux continuaient à tenir de beaux discours, s'engageant à soutenir l'Ukraine "aussi longtemps qu'il le faudra" (le mantra de Biden), mais lui, Zelensky, a détecté un changement d'humeur chez certains de ses partenaires : J'ai cette intuition, je lis, j'entends et je vois leurs yeux [lorsqu'ils disent] "nous serons toujours avec vous". Mais je vois qu'il ou elle n'est pas là, pas avec nous". Il est certain que M. Zelensky lit bien le langage corporel, car en l'absence d'un succès militaire écrasant sous peu, le soutien occidental à l'Ukraine est limité dans le temps.

    Zelensky sait qu'il sera difficile de maintenir le soutien occidental. Il espère cependant que l'Union européenne, à défaut des Américains, continuera au moins à fournir de l'aide et qu'elle ouvrira des négociations sur le processus d'adhésion de l'Ukraine, peut-être même lors de son sommet de décembre. Mais il a également brandi la menace voilée d'une menace terroriste pour l'Europe, avertissant que ce ne serait pas une "bonne histoire" pour l'Europe si elle devait "pousser ce peuple [d'Ukraine] dans ses derniers retranchements". Jusqu'à présent, ces menaces inquiétantes ont été atténuées, émanant d'activistes de bas rang de la frange fasciste de Bandera.

    Mais l'Europe a aussi ses limites. Les stocks d'armes occidentaux sont épuisés et l'Ukraine est un puits sans fond. Plus important encore, il n'est pas certain que la poursuite des livraisons fasse la moindre différence dans une guerre par procuration qui ne peut être gagnée. En outre, les économies européennes sont dans le marasme, la récession en Allemagne pourrait se transformer en dépression, avec les conséquences profondes de la "désindustrialisation". 

    Il suffit de dire que la visite de Zelensky à la Maison Blanche dans les prochains jours sera déterminante. L'administration Biden est d'humeur sombre, estimant que la guerre par procuration entrave la mise en œuvre d'une stratégie indo-pacifique à part entière contre la Chine. Pourtant, lors d'une apparition dans l'émission This Week sur ABC, M. Blinken a explicitement déclaré pour la première fois que les États-Unis ne s'opposeraient pas à ce que l'Ukraine utilise des missiles à plus longue portée fournis par les États-Unis pour attaquer en profondeur le territoire russe, une initiative que Moscou a précédemment qualifiée de "ligne rouge", ce qui ferait de Washington une partie directe du conflit. 

    Le célèbre historien militaire américain, penseur stratégique et vétéran du combat, le colonel (retraité) Douglas MacGregor (qui a servi de conseiller au Pentagone pendant l'administration Trump), est prémonitoire lorsqu'il dit qu'une nouvelle "phase de la guerre de Biden" est sur le point de commencer. En d'autres termes, les forces terrestres étant épuisées, l'accent sera désormais mis sur les armes de frappe à longue portée telles que le Storm Shadow, le Taurus, les missiles à longue portée ATACMS, etc. 

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  • Le synode du Pape François n’a rien appris des synodes des Églises orientales

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be) :

    Le synode du Pape François n’a rien appris des synodes des Églises orientales. Les objections d’un évêque grec catholique

    Le Pape François a déclaré à deux reprises, d’abord en conversant avec les jésuites du Portugal et ensuite dans le vol de retour de Mongolie, et pratiquement avec les mêmes mots que : « Ce n’est pas moi qui ai inventé le synode. C’est Paul VI, à la fin du Concile, qui s’est rendu compte que l’Église occidentale avait perdu la synodalité tandis que l’Église orientale l’a toujours eue ».

    Et le 11 septembre, en recevant Baselios Marthoma Mathews III, Catholicos de l’Église Orthodoxe syro-malankare, il a répété que « nous pouvons apprendre beaucoup de la séculaire expérience synodale de votre Église ».

    Mais est-ce bien le cas ? À en juger par l’échec en 2016 de la convocation d’un Concile de toutes les Églises orthodoxes, après soixante-dix ans de préparation, simplement parce qu’il n’y avait pas unanimité sur l’approbation d’un des documents préliminaires, le modèle oriental de synodalité ne semble pas vraiment le plus à même d’accélérer, en Occident, ce « processus » de changement de l’Église qui plaît tant au Pape et aux siens :

    > Ou tous ou aucun. La synodalité qui provoque le naufrage du Concile panorthodoxe

    « En effet, si l’Occident considère la synodalité comme un lieu ou un moment où tous, laïcs et clergé, agissent ensemble pour parvenir à une décision ecclésiastique, doctrinale, canonique, disciplinaire, quelle qu’elle soit, il est clair que cette synodalité n’existe pas en Orient ».

    La personne qui attire par ces mots l’attention sur cette colossale équivoque est un évêque bien connu en Orient.

    Son nom est Manuel Nin. Catalan, 67 ans, moine de l’abbaye bénédictine de Montserrat, professeur de théologie et spécialiste des Pères de l’Église puis recteur à Rome du Collège pontifical grec, il est depuis 2016 évêque titulaire de Carcabia et exarque apostolique pour les catholiques de rite byzantin en Grèce, siégeant à Athènes.

    Il participera, en octobre, à la prochaine session du synode sur la synodalité et il fait partie de ceux que le Pape a personnellement ajouté à la liste des participants. Mais il ne se prive pas de critiquer ouvertement le « malentendu » sur lequel François insiste tellement :

    « Quand on affirme que : « Vous en Orient, vous avez toujours eu la synodalité’, on confond tout simplement la synodalité avec le collège épiscopal ».

    Monseigneur Nin a condensé ses objections dans une note publiée en août sur le site de son exarchat.

    En Orient, écrit-il, c’est vrai qu’on appelle « Synode » le collège des évêques dirigé par un patriarche, un archevêque ou un métropolite, quand il se réunit pour exercer l’autorité sur son Église respective (comme par exemple celui de l’Église grecque catholique qui s’est tenu à Rome du 3 au 13 septembre).

    Mais cette synodalité n’a rien à voir avec le modèle d’une « république parlementaire moderne, où tous peuvent dire ce qu’ils veulent et parler de tout. La vie des Églises chrétiennes n’a jamais été une forme de démocratie dans laquelle tous décident de tout sur base de la règle de la majorité ».

    Bien sûr, le Pape François a insisté à plusieurs reprises pour dire que « le Synode n’est pas un parlement », ou encore moins « un programme télévisé où on parle de tout ».

    Mais en même temps, il a étendu la participation au synode non seulement à ceux qui sont revêtus de l’autorité épiscopale mais aussi à des prêtres, des religieux et à des laïcs, hommes et femmes, conformément à une interprétation principalement horizontale du mot grec « Synode », compris comme « cheminer ensemble ».

    Mais ensemble avec qui ? Avec les autres, avec tous. Même avec l’avertissement de laisser le rôle principal à l’Esprit Saint.

    Alors que – écrit Mgr Nin, et c’est là sa plus grande objection – le véritable sens de la parole « Synode » n’est pas « cheminer ensemble avec tous », mais « cheminer tous ensemble avec le Christ ».

    Mgr Nin cite le père du monachisme : « À un certain moment, Antoine réalise que les empreintes dans le sable du désert qu’il pensait être les siennes, n’appartiennent pas à lui mais à celui qui chemine à ses côtés et qui le soutient dans les moments de faiblesse. À celui qui est toujours à côté de nous, le Seigneur ressuscité et vivant qui est au milieu de nous. La vocation monastique peut nous aider à comprendre une réalité fondamentale de la vie chrétienne ».

    Il est intéressant de remarquer combien cette objection de Mgr Nin concorde avec celle publiée en juillet sur Settimo Cielo par le théologien new-yorkais Robert P. Imbelli, qui pointait lui aussi du doigt que dans l’ « Instrumentum laboris » du prochain synode, on assigne à l’Esprit Saint un rôle aussi démesuré que vague et fumeux et qu’on ne fait que très peu référence au Christ, à la Croix, au mystère pascal, c’est-à-dire au seul guide fiable pour pouvoir véritablement « converser dans l’Esprit ».

    « Je propose donc de considérer la synodalité – écrit encore Mgr Nin – comme le chemin de nous tous qui avons été baptisés en Christ, écoutant son Évangile, célébrant notre foi, recevant sa grâce dans les sacrements. Un chemin à parcourir certainement ensemble, accompagnés et conduits par la main, ou même portés sur les épaules, par nos pasteurs, mais en suivant les traces de Celui qui est le chemin, la vérité et la vie ».

    Vers la conclusion de sa note, Nin fait une référence inattendue à un personnage de l’Église mort il y a une vingtaine d’années, auquel il s’associe :

    « Je me souviens de la belle réflexion du cardinal Giacomo Biffi, archevêque de Bologne entre 1987 et 2003, publiée pendant les années du grand jubilé de l’an 2000 sous le titre : ‘Identikit del Festeggiato’. Déjà à l’époque, ce grand cardinal italien mettait en garde contre le danger de reléguer au second plan ou même d’oublier Celui qui était l’unique motif du Jubilé, la cause principale, l’unique destinataire, celui qui est Célébré ».

    Hier le Jubilé, aujourd’hui le synode. Avec le même oubli ?

    *

    Edward Pentin également a relayé les observations critiques de l’évêque Manuel Nin dans le « National Catholic Register » :

    > Greek Catholic Bishop: Synod on Synodality Is Not Like Eastern Synods

  • Le pape François, le secret et le débat sur le Synode

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican (traduction de "Benoît et moi") :

    Le Pape François, le secret et le débat sur le Synode

    18 septembre 2023

    La nouvelle selon laquelle le pape François pourrait instaurer le secret pontifical dans le débat synodal a créé quelques remous. Pour l’instant, le règlement du Synode n’a pas encore été publié, et il pourrait y avoir quelques changements de procédure, notamment en ce qui concerne les modalités de participation au débat et au vote. Cependant, le fait que les premières communications officielles du Synode établissent que toute interview des pères synodaux doit d’abord être demandée par courriel au responsable de la communication du Secrétariat général du Synode a déclenché le débat sur la transparence du processus synodal. Les indiscrétions concernant le secret papal ont ajouté de l’agitation à l’agitation.

    Levons toute ambiguïté : le secret pontifical sur les opinions et les débats des autres gens était déjà prévu dans le règlement antérieur du Synode. Paul VI voulait permettre un débat aussi large que possible, et cette décision n’a été modifiée ni par Jean-Paul II ni par Benoît XVI. Les votes sur le texte final du Synode en donnaient un exemple. Le vote se faisait paragraphe par paragraphe, et si l’un des paragraphes n’atteignait pas le consensus synodal (c’est-à-dire les deux tiers des voix), il n’était ni publié ni partagé.

    Supposons qu’on ait parlé de la question du secret dès le début. Dans ce cas, il faut préciser que la machine de communication du Synode des évêques, définitivement développée sous la direction du Bureau de presse par Joaquin Navarro-Valls, a déblayé le terrain de toute inférence possible.

    Fidèle au principe du cardinal Schotte [prélat belge, 1928-2005, créé cardinal en 1994, ndt] – « Il n’y a rien qui mérite de rester secret au Synode » – tous les débats étaient rapportés en publiant les résumés des interventions en six langues différentes, avec un système précis de codes et de couleurs qui permettait de connaître immédiatement la langue d’origine, le moment où le texte a été publié, et le traducteur.

    Chaque jour, il y avait donc un briefing informel divisé en groupes linguistiques, ce qui permettait à tous les journalistes d’être informés de l’avancement du processus. Les pères synodaux étaient souvent invités à ces briefings et traitaient les journalistes avec une grande ouverture.

    Le pape François a centralisé la communication du synode, en réduisant tout à un seul briefing, plus formel, et en ne distribuant ni textes ni résumés des textes. Cependant, lors des premiers synodes du pape François, le cardinal Lorenzo Baldisseri, alors secrétaire général du synode, a justifié la décision de ne pas distribuer formellement les textes par le fait que les pères synodaux étaient libres de parler avec qui ils voulaient et aussi éventuellement de donner les brouillons de leurs discours.

    Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ? Le climat a radicalement changé. Le problème n’est plus la question formelle de savoir si le secret pontifical s’applique ou non au débat synodal. Il s’agit plutôt du fait que, ces dernières années, des mots ont été utilisés en les privant de leur pleine signification ou en les interprétant différemment. Le problème est d’abord sémantique. Toutefois, il devient un problème pratique.

    J’ai déjà souligné que le pape François décontextualise souvent des expressions et des phrases, en les extrapolant d’un discours et en leur donnant des interprétations uniques. Le problème s’applique également au concept de synodalité. Le pape François a toujours déclaré que l’exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi [publiée en 1975 à la suite des travaux du synode sur ce thème, ndt] de Paul VI était sa référence. Dans cette exhortation, Paul VI nous invite à nous inspirer de la synodalité des Églises orientales.

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  • A ne pas manquer, en accès libre sur le site de La Nef

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  • "Chrétiens dans un monde qui ne l’est plus"; que faire ?

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    Du site de l'excellente revue La Nef :

    Chrétiens dans un monde qui ne l’est plus

    L’abbaye Notre-Dame de Fontgombault, grande amie de La Nef, fêtait le 9 septembre 2023 les 75 ans de la restauration de l’Abbaye par les moines venus de l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes. À cette occasion, le Père abbé a demandé à Christophe et à Elisabeth Geffroy de donner une conférence sur le thème : « Chrétiens dans un monde qui ne l’est plus ».

    Ils commencent dans les premières parties par analyser la déchristianisation en cours, ses causes internes et externes, ce qu’elle est à l’échelle de l’histoire l’Église. Puis ils s’attachent à décrire ce que veut dire un monde qui n’est plus chrétien, avant de proposer des pistes d’actions – notamment, se mettre à l’école des moines.

    PLAN

    • 1/ Un constat peu original : la déchristianisation de l’Occident, accélérée depuis quelques décennies et d’une radicalité effrayante
    • 2/ Comment comprendre cette déchristianisation ?
    • 3/ Le rôle du contexte socio-politique dans cette déchristianisation
    • 4/ Un monde qui n’est plus chrétien : qu’est-ce à dire ?
    • 5/ Dès lors, que faire ? Comment rendre l’homme à sa vocation originelle ?
      a) par l’action, pour que l’homme habite le monde
      b) par le martyre, à l’exemple des moines, pour triompher de Satan
      c) par le sacré, pour que l’homme ait soif de Dieu
    • Conclusion

    Lire le texte de cette conférence sur le site de La Nef

  • EVRAS : quand la RTBF se décrédibilise

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    D'Ariane Bilheran sur son site :

    Le degré zéro du réseau : ma réponse à la RTBF (Radio-TV belge de la Fédération Wallonie-Bruxelles)

    18 septembre 2023

    Je suis citée par la RTBF (La Radio-télévision belge de la Fédération Wallonie-Bruxelles) dans un article intitulé « complotistes, extrême droite et adeptes de théories pédocriminelles », publié le 16 septembre 2023 par la RTBF et relayé au JT du même soir en Belgique.

    Cet article, qui n’est pas signé, cite pêle-mêle diverses personnes que l’on tente de regrouper dans « un réseau » auquel sont collées tout un tas d’étiquettes diffamantes.

    Je tiens donc à faire respecter mon nom et mes qualités, en réponse à une presse qui cherche plus à diffamer qu’à relayer de l’information.

    Si je regarde attentivement la cartographie affichée avec les flèches, et sauf erreur de lecture, je serais donc « en réseau » direct avec :

    1. Karl Zéro, journaliste
    2. « Innocence en danger France » et « Innocence en Danger Belgique », deux associations de protection de l’enfance
    3. « Étincelles » site internet géré par Senta Depuydt (Senta Depuydt a expliqué dans sa réponse qu’elle ne gérait pas ce site)
    4. Frédéric Goaréguer, pédopsychiatre
    5. Biotempo Zèbre, un magazine

    Dans la réalité des faits, j’ai effectivement donné une interview respective à Karl Zéro et à Biotempo Zèbre (que j’invite chacun à aller écouter et lire).

    Mais cela constituerait un « réseau »…

    En matière d’investigation journalistique, vu le niveau, je vais devoir parler simplement : de ce réseau, il y en a zéro !

    En revanche, oui, j’ai bien un réseau : il s’agit d’un réseau de professionnels de santé mentale de l’enfant et de professionnels du droit.

    Qui suis-je ?

    Je suis normalienne de la rue d’Ulm avec une double spécialisation en lettres classiques et philosophie morale et politique (2 Masters à l’Université La Sorbonne, Paris, France).

    Je suis également psychologue clinicienne, avec une première spécialisation dans l’enfance maltraitée.

    J’ai, à ce titre, rédigé un livre avec ma collègue Amandine Lafargue, Psychopathologie de la pédophilie, dont la première édition est parue aux éditions universitaires Dunod en 2013.

    Soit, il y a dix ans.

    En termes concrets, cette spécialisation professionnelle signifie : rédiger des signalements, être confronté à différentes horreurs, réaliser des expertises judiciaires, lutter contre les dysfonctionnements institutionnels de la protection de l’enfance, de la justice et de la police, subir les pressions psychologiques, juridiques et fiscales sur certains dossiers, réfléchir sur les conditions de guérison des traumatismes infantiles.

    J’ai, durant de longues années, été aussi en charge des formations sur la « prise en charge de la délinquance sexuelle » pour l’administration pénitentiaire en France.

    Je suis également docteur en psychopathologie et psychologie clinique (Université Lyon II, France, sous la direction du Professeur Albert Ciccone), d’un doctorat portant sur « le temps vécu dans la psychose » ce qui m’a valu d’effectuer mes recherches dans des services de psychiatrie adulte, et d’y acquérir une expertise sur la psychose adulte.

    J’ai enseigné durant des années, dans différentes universités, tant des cours dirigés que des cours magistraux, en psychopathologie et psychologie clinique.

    J’ai, enfin, écrit plus de quarante livres, dont beaucoup sont référencés désormais comme des classiques dans les bibliothèques universitaires, et des centaines d’articles dont certains dans des revues scientifiques à comité de lecture.

    J’ai également audité, durant des années, sur des plaintes de harcèlement dans les entreprises et les institutions, ce qui m’a permis de réfléchir aux mécanismes et aux processus psychologiques tant pour les individus que pour les collectifs, et j’ai rédigé (et je rédige encore) de nombreuses expertises et des avis consultatifs produits en Justice. Mes travaux sur le harcèlement sont reconnus internationalement, et m’ont valu d’être invitée à en parler dans différents pays, mais ils ont également été repris en France par le Sénat pour la rédaction de lois sur le sujet.

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  • Le cardinal Danneels a commis de graves erreurs

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    Lu dans Het Laatste Nieuws :

    Rik Torfs réagit à Joe sur la série de la VRT "Godvergeten" : "Le cardinal Danneels a commis de graves erreurs".

    La série Canvas de la VRT 'Godfvergeten' sur la maltraitance des enfants dans l'Eglise suscite beaucoup d'émotions. Lors de l'émission matinale avec Sven & Anke à la station de radio Joe, l'avocat de l'Eglise Rik Torfs (KU Leuven) s'est exprimé sur le sujet. "Le cardinal Danneels a commis de graves erreurs", conclut-il.

    13-09-23

    Dans le documentaire en quatre parties "Godvergeten", des victimes d'abus d'enfants dans l'Église racontent leur histoire.

    "Il va sans dire que les témoignages que nous voyons maintenant dans la série suscitent à nouveau des émotions. Et c'est tout à fait justifié", ajoute M. Torfs. "Il est important que les victimes soient toujours prises en charge aussi longtemps qu'il le faut, jusqu'à leur mort si nécessaire."

    Selon le professeur, de nombreux prêtres et religieux ont personnellement failli à leurs obligations morales. L'Église, en tant qu'institution, n'en a pas fait assez non plus.

    "Lorsque de nombreux scandales sont apparus aux États-Unis dans les années 1990, notre Église était également en cause", estime M. Torfs. "Le cardinal Danneels a lui aussi commis de graves erreurs - et je ne veux pas m'en prendre à lui maintenant qu'il est décédé. Je veux être très clair à ce sujet".

    Selon l'avocat de l'Église, celle-ci a pris de nombreuses mesures après l'affaire Roger Vangheluwe, notamment en mettant en place des lignes d'assistance téléphonique. "Pour l'instant, ils essaient de faire attention, mais bien sûr, ils ne sont jamais sûrs à 100 % qu'il ne se passera rien de plus", a-t-il déclaré.

    "Je comprends très bien les émotions, mais nous devons essayer de rester rationnels. L'Eglise et la foi sont deux choses différentes. L'Eglise est une institution. Les institutions échouent toujours plus ou moins. L'Église a beaucoup trop failli.

    Un lecteur commente (dans De Standaard du 19 septembre, p. 26) :

    La réputation de Danneels

    "Je relève les mots suivants de Terlinden, prononcés récemment : "Je veux remercier mes prédécesseurs qui, chacun avec son charisme propre, ont été de véritables bergers. Je pense en particulier au cardinal Godfried Danneels, qui s'est engagé avec passion pour Dieu et pour les hommes, et qui reste pour moi un exemple". J'ai trouvé que les scènes de Godvergeten avec Danneels étaient les pires et les plus choquantes de cet épisode : j'ai trouvé choquant d'utiliser ses capacités et sa position pour protéger la bonne réputation du club, contre les personnes blessées et vulnérables, avec son timbre de voix béatifique, son ironie, son attitude d'innocence assassinée. Comment Terlinden explique-t-il que Danneels reste un modèle pour lui ? Est-il malade dans le même lit ? Cela ne correspond-il pas à la culture de la dissimulation et du refus de dire la vérité ? Comment Terlinden pense-t-il que cela sera lu par les victimes, qui ont été abusées non seulement par leur agresseur direct, mais aussi par Danneels, le découvreur et protecteur de l'agresseur ?"

  • Pour une Evras respectueuse de la sensibilité des enfants, neutre, transparente et incluant les parents

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    La Libre a publié ce 18 septembre un texte signé par une soixantaine de parents :

    ”Nous demandons une Evras respectueuse de la sensibilité des enfants, neutre, transparente et incluant les parents”

    Ce jeudi 7 septembre, la ministre Désir entendait, par voie de presse, rassurer les parents quant à la question de l’Evras dans les écoles. Elle entendait les “ (mettre) en garde contre une campagne de désinformation”, rappelant aux éventuels sceptiques la noblesse de la cause : “Nos intentions sont nobles. On ne va évidemment pas encourager une hypersexualisation chez les jeunes, on ne va pas susciter une orientation sexuelle ou une identité de genre, on ne va pas donner de cours de pratiques sexuelles. C’est inadmissible de faire peur aux parents sur ce sujet”, poursuit-elle.

    Nous, parents, avons des intentions aussi nobles que celles de notre ministre pour l’éducation de nos enfants, et c’est donc tout à fait légitimement que nous nous sommes interrogés quant au contenu des animations Evras. Plusieurs d’entre nous affirmons avoir été témoins, dans les classes de nos enfants, de contenus inappropriés, et refusons la caricature faite de ceux qui manifestent leur désaccord ou interpellent les décideurs. Madame la Ministre, pouvez-vous “écouter” ces quelques exemples vécus ? Trouvez-vous qu’ils soient bénéfiques pour les enfants ?

    • Dans une classe de 6e primaire du Brabant wallon est programmée une animation sur le cyberharcèlement, problématique brûlante d’actualité. Était-il utile d’y intégrer un volet sur l’envoi de “nudes” et de “sexto” (“ c’est quand tu envoies une photo de toi toute nue à ton amoureux pour lui montrer que tu l’aimes”, selon les mots rapportés par une jeune fille à sa maman), en expliquant aux enfants présents (11-12 ans) que, devant le phénomène apparemment grandissant du “revenge-porn”, un nude “safe” se prend des pieds au cou (pour préserver l’anonymat) et sur fond blanc ou beige (pour qu’on ne puisse pas reconnaître la chambre de l’intéressé en cas de diffusion du cliché…) ?
    • Dans une classe de 5e primaire de Bruxelles, lors d’une session Evras organisée sans informer les parents, les animateurs ont parlé érection et masturbation à “ceux qui se sentent garçons”. De retour à la maison, un garçon de 9 ans interpelle son papa : “Dis, Papa, j’en suis à quel grade de l’érection, moi ? ” ; “est-ce que j’ai déjà cartonné mon slip ? ”. Difficile de faire le suivi à la maison sans savoir ce qui s’est dit à l’école. De plus, trop jeune pour comprendre ce contenu, il n’en a retenu que ce qui était vulgaire et associe maintenant la sexualité à quelque chose de sale. Est-ce vraiment le but recherché ?
    • En classe de 4e primaire du BW, les enfants assistent à la pièce de théâtre Et toi tu même qui entend, selon le guide pédagogique qui s’y rapporte, “sensibiliser le public dès son jeune âge et conscientiser les mentalités sur les préjugés des genres”. Le guide précise également que “l’idée ici n’est pas de défendre le féminin à tout prix mais de déstabiliser les idées préconçues sur les hommes et les femmes, de décloisonner les genres, et d’évoquer également, sans la nommer, l’homosexualité”. Était-il utile d’y adjoindre une animation portant notamment sur les droits des adolescents à changer de genre, que ce soit par voie hormonale ou chirurgicale ? Les parents n’étaient pas informés et n’en ont sans doute rien su : l’animateur ne les a-t-il pas discrédités en expliquant que cette animation était nécessaire parce que “certains enfants vivent encore de nos jours dans des familles intolérantes” ? Comment dès lors poursuivre le dialogue si l’enfant se pose des questions suite à l’animation, s’il a entendu que, peut-être, ses parents faisaient partie de ceux qui ont des réactions et des discours “inappropriés” ?
    • Dans une classe de première humanité namuroise, une école fait intervenir le planning familial pour un atelier consacré à la puberté et aux relations affectives et sexuelles. Si le but était vraiment de partir des interrogations des jeunes, comme l’affirme notamment l’enquête de la RTBF, pourquoi les animateurs ont-ils distribué trois questions toutes faites à chaque élève, en leur laissant juste le choix de choisir parmi celles-ci (portant notamment sur “les stéréotypes dans la pornographie”, la masturbation, la différence entre le “sexe assigné à la naissance” et l’ “identité de genre”, etc.) ?
    • Dans une classe de 5e humanité, en province de Liège, les élèves ont été tenus, au cours d’une séance prise en charge par le planning familial, de se positionner “pour” ou “contre” toute une série de sujets (transgenrisme des adolescents, etc.) en argumentant et en se plaçant physiquement d’un côté ou de l’autre de la classe en fonction de leur réponse. Selon les mots de l’élève concernée, l’animatrice, pas du tout neutre, a fait pression pour que les élèves adhèrent à sa pensée. Lors du même atelier, le porno et la masturbation ont été présentés comme “positifs” car diminuant le risque de viols.
    • Dans une classe de 3e maternelle bruxelloise, en vertu d’un projet pilote pris en charge par le planning familial, les enfants sont tenus de regarder un court-métrage dans lequel différents protagonistes de différents âges et sexes s’embrassent. Des parents, devant l’incompréhension de leur enfant face aux images projetées et étonnés de ne pas avoir été mis au courant, se voient répliquer que “si on prévenait les parents, ils ne mettraient pas leurs enfants à l’école le jour de l’animation”.
    • Dans une autre classe de 6e primaire, à l’issue d’un atelier tenu par le planning familial dont les parents n’étaient guère plus informés, une jeune fille interpelle sa maman par ces mots : “t’as de la chance que je t’en parle ! Les animateurs nous ont bien dit qu’on n’était pas obligés, parce que notre corps et notre vie sexuelle ne regardent que nous et ne vous concernent pas”. Or, si comme l’affirme Lionel Rubin, chargé d’études au Centre d’action laïque (Cal), “les animations dispensées à l’école n’ont pas vocation à se substituer à l’éducation familiale, mais bien à la compléter pour permettre une uniformisation de l’information et lutter contre les inégalités entre élèves”, pourquoi ne pas communiquer clairement avec les parents ?

    Tous ces témoignages, et nous en avons d’autres, sont des exemples vécus par nos enfants, venus nous en parler. Dans la majorité des cas, nous n’étions pas au courant de l’organisation de l’animation/de la pièce de théâtre/de l’intervention. La ministre Désir nous répondra peut-être que ces expériences n’ont rien à voir avec l’Evras… Il s’agit pourtant souvent d’équipes de centres de planning, agréés pour ce genre d’animation. Nous, parents, soutenons l’Evras, mais demandons que soit mise en place une Evras neutre, transparente vis-à-vis des parents et respectueuse de la sensibilité des enfants. Une Evras qui réponde de manière adéquate aux questions des enfants en respectant leur âge, sans parti pris idéologique, et sans méfiance a priori vis-à-vis des parents, tout aussi soucieux que la ministre du bien-être de leurs enfants.

    Dans cette optique, nous exigeons qu’un membre extérieur aux équipes Evras, issu du corps éducatif ou PMS/PSE de l’école puisse assister aux animations afin d’en garantir la neutralité, et que les directions travaillent en toute clarté avec les parents. Cela, pourquoi pas, via la création de “comités Evras” qui rassembleraient les différents acteurs de cette problématique (incluant les parents), comme l’a d’ailleurs suggéré Mr Kerckhofs (PTB), lors du débat parlementaire du 7 septembre dernier. C’est seulement ainsi que nous pourrons construire, ensemble, une Evras neutre, scientifique, transparente, et respectueuse des enfants.

    Parents signataires :

    Quentin de Bodman, Albane Bizard, Aline Mazher, Alix d’Abadie, Antoine Nuger, Bénédicte de Clercq, Bénédicte de Langlois, Camille Bressand, Camille Le Grelle, Carmen Greindl, Charles d’Alançon, Charlotte Lapalus, Charlotte Texier, Christopher Afsar, Clement Lauras, David Weynants, Elisabeth Saunier, Elisabeth Terlinden, Emanuela Moro, Emilie Moniquet, Emily Nardella, Emmanuelle Diot, Fleur Janssens, Geoffroy de la Bretesche, Geraldine Nuger, Gregory Montigny, Jean Christophe Piette, Johan Decock, Katarina de Demandolx, Laurent Convent, Madeleine Peillon, Mahaut Housieaux, Marguerite Weist, Maria-Theresa Silvestri, Marie-Alexis Buchet, Marie Huppert, Marie Wart, Marie-Emilie Forest, Mario Tomassi, Martin schneider, Mattei Stefano, Maylis Qennec, Monka Kuseke Bilol, Nancy Chamoun, Nathalie Salmon, Nawal Yassine, Nicolas Dumont, Olivier Caillet, Pascale Cauwe, Pauline Mathy, Raphaelle Benquet, Salome Simao, Sébastien Hendrickx, Véronique Joos, Victoire Roquebert, Vincent Hoellinger, William Penninck

  • 24 septembre : 29e pèlerinage familial de tradition à Foy-Notre-Dame

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  • L'image publique du pape a été détruite en Ukraine

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    Du site (anglais) Aleteia.org :

    Un dirigeant catholique ukrainien tente de sauver l'image du pape dans son pays

    16/09/23

    L'archevêque majeur de l'Église catholique ukrainienne a défendu le pape tout en déplorant certaines de ses déclarations les plus polémiques.

    "L'image publique du Pape est détruite en Ukraine", a déclaré Sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk, archevêque majeur de l'Église gréco-catholique ukrainienne, lors d'une conférence de presse tenue le 14 septembre 2023 à Rome, à l'occasion du synode de son Église d'Orient. Le représentant ukrainien a défendu le pontife en affirmant que le pape François leur avait dit : "Je vous assure : Je suis avec vous."

    Un synode d'espérance

    Du 3 au 13 septembre, 45 évêques de l'Église gréco-catholique ukrainienne se sont réunis à Rome pour leur synode. Les prélats sont venus d'Ukraine, d'Europe occidentale, d'Amérique du Nord et du Sud, d'Australie, là où se trouve la diaspora de leur pays. Cette assemblée, dont le thème était l'accompagnement des populations touchées par la guerre, était un "synode de l'espoir", a déclaré Mgr Shevchuk.

    Pendant les 10 jours de travail, les participants au synode ont eu l'occasion de se rendre au Vatican pour une rencontre avec le Pape François le 6 septembre. La rencontre a duré deux heures, le pape ayant prolongé la réunion d'une heure pour "permettre aux évêques de s'exprimer", a déclaré Mgr Shevchuck.

    Dans une déclaration publiée peu après, les évêques ont remercié le souverain pontife, tout en lui faisant part de la "souffrance" de leur peuple et d'une "certaine déception" face aux "malentendus" entre Kiev et Rome. Les commentaires du souverain pontife sur les dirigeants historiques russes lors d'une récente vidéoconférence avec de jeunes catholiques ont fortement marqué l'opinion publique ukrainienne.

    Un accueil mitigé pour la diplomatie papale

    Mgr Shevchuck est également revenu sur les propos d'un conseiller du président Volodymyr Zelensky, qui a critiqué l'action diplomatique du pape dans la presse italienne, affirmant qu'il était "philo-russe" et que sa volonté de jouer un rôle de médiateur n'était donc "pas crédible".

    L'archevêque majeur a expliqué que les diplomates ukrainiens au Saint-Siège et en Italie lui avaient assuré qu'il s'agissait de "l'opinion personnelle" du conseiller et non d'une déclaration officielle ukrainienne. "Je ne suis pas sûr que le gouvernement ukrainien ait fermé ses portes", a-t-il déclaré.

    Le chef religieux ukrainien a néanmoins affirmé que la cote de popularité du souverain pontife avait récemment chuté de manière significative en Ukraine et que les sondages qui faisaient de lui le principal "leader moral" pour près de la moitié des Ukrainiens avant la guerre lui accordaient aujourd'hui une confiance de "6 %, voire 3 %". "L'image publique du pape a été détruite en Ukraine", a-t-il déploré, faisant écho aux propos de l'évêque latin de Kiev, Vitaliy Krivitskiy. Il a ajouté : "C'est un vrai problème pour l'Église catholique en Ukraine".

    Le pasteur catholique ukrainien a tenu à lutter contre ce rejet : "Il ne faut pas mépriser les amis".

    "Sans un soutien global de la communauté internationale, l'Ukraine ne résistera pas" et a affirmé sa confiance dans la formule de paix proposée par le cardinal Matteo Zuppi, l'envoyé du pape actuellement à Pékin.

    Il a toutefois souligné la difficulté de la mission du cardinal, qui cherche à libérer les civils ukrainiens présents en Russie. Pour Moscou, accepter un tel accord - en particulier concernant les enfants - reviendrait à reconnaître qu'ils les ont enlevés, et donc qu'ils ont commis des crimes de guerre.

    Mgr Shevchuck a relaté les propos du souverain pontife lors de leur rencontre, qui lui ont laissé une impression durable. "Vous doutez peut-être de la position du pape. Je vous assure que je suis avec vous : Je suis avec vous". Il s'agit là d'un "message de consolation" pour eux, a-t-il déclaré, avant de poursuivre : "Maintenant, c'est à nous de convaincre notre peuple de ce message et de le transmettre.

    Le représentant des catholiques ukrainiens a rappelé les 227 interventions publiques étonnantes du Pape en faveur de l'Ukraine depuis le début du conflit. Il a également souligné les 3 000 participants ukrainiens à la messe célébrée par les évêques gréco-catholiques le 10 septembre dans la basilique Saint-Pierre. La décision de tenir leur synode dans la capitale italienne a permis de "faire grandir la communion catholique", a-t-il déclaré. Cette Église orientale dont il est le chef est unie à Rome depuis la fin du XVIe siècle et sa séparation d'avec le patriarcat orthodoxe russe.

    "Nous avons payé un prix très élevé pour cette communion. Aujourd'hui, cette communion catholique et universelle est la force de survie de notre peuple", a déclaré Mgr Shevchuck. Il a cité le cas du martyre de saint Josaphat (1580-1623), les "marques" de torture soviétique que portent encore certains évêques gréco-catholiques et le destin tragique d'un prêtre de 34 ans, Oleg Tsunovskyy, qui a perdu un bras et une jambe dans le conflit actuel.

    Pour une paix juste et durable

    L'archevêque de Kiev a expliqué que lors de leur rencontre, le pape a pu entendre le témoignage des évêques des diocèses les plus touchés par la guerre, notamment ceux d'Odessa, de Kharkhiv et de Donetsk - aujourd'hui exilés à Zaporijia. Il lui a été rappelé qu'aucun prêtre catholique - latin ou grec-catholique - ne travaille actuellement dans les territoires ukrainiens occupés par l'armée russe.

    L'archevêque Shevchuk a défendu le souverain pontife, mais a semblé déplorer certaines de ses déclarations polémiques. Il a notamment cité la référence du pape à la "pax mongolica" du XIIIe siècle lors de sa récente visite en Mongolie.

    Mgr Shevchuk estime que cela ne correspond guère à ce que les populations envahies et soumises par les Mongols - notamment celles d'Ukraine et de Pologne - ressentaient à l'époque. "On voit comment le mot paix peut changer de sens", a-t-il affirmé, rappelant que lorsque la Russie a envahi la Géorgie lors de la guerre russo-géorgienne de 2008, elle a présenté son action militaire comme une "pacification".

    Le chef religieux ukrainien a tenu à défendre une vision de la paix, reprenant les propos de l'envoyé du pape, le cardinal Zuppi : "La paix doit être juste et durable. Sinon, a-t-il prévenu, il ne s'agira que d'une "trêve".

    Au cours de sa rencontre avec le pape, Mgr Shevchuk a attiré une nouvelle fois son attention sur le souhait des gréco-catholiques ukrainiens de voir leur Église orientale, actuellement un grand archidiocèse, élevée au rang de patriarcat - le rang le plus élevé pour une Église orientale. Il a assuré le souverain pontife que, de leur point de vue, il ne s'agissait pas d'un "privilège" mais d'un modèle d'organisation ecclésiale qui correspondrait à leur réalité d'aujourd'hui.

  • Nombreux, ils ont marché pour la vie à Berlin et à Cologne

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    De kath.net/news :

    Grand succès en deux endroits

    17 septembre 2023

    Bien plus de 6 000 défenseurs des droits de la vie lors de la Marche pour la vie à Berlin et à Cologne.

    C'est par un temps radieux que la présidente de l'association fédérale Lebensrecht, Alexandra Linder, et l'animatrice Martine, de Cologne, ont accueilli à Berlin des milliers de militants pour la vie, venus de toute l'Allemagne, dans la bonne humeur.

    "Dans aucun pays au monde, il n'est prouvé que l'avortement présente un quelconque avantage psychique, physique ou d'émancipation pour les femmes". Dans son discours d'ouverture, Linder a surtout parlé du mépris des femmes et des enfants par le lobby de l'avortement, qui se moque tout simplement de la situation des personnes concernées. Une société digne de l'homme aurait besoin de protection, de prévention et d'émancipation, pas d'avortement. Il en va de même en fin de vie, où il faut prévoir des oasis de vie plutôt que des suicides assistés.

    A Cologne, Paul Cullen, président de Ärzte für das Leben, Susanne Wenzel, présidente du CDL, et une conseillère en matière de grossesse ont pris la parole. Berlin, qui comptait près de 4000 participants, avait invité deux étrangers qui ont parlé des lois sur l'euthanasie au Canada et de l'avortement aux Pays-Bas. En outre, un père concerné a parlé de sa situation et de sa relation de l'époque, qui auraient conduit à l'avortement de leur enfant. La clôture a été assurée par un grand groupe de Jeunes pour la vie. Parmi les participants se trouvaient plusieurs évêques et évêques auxiliaires, l'archevêque Koch a donné une bénédiction de voyage à Berlin avec le pasteur Albrecht Weißbach après la manifestation.

    Alors que la police berlinoise a toujours maîtrisé la situation de manière routinière et sûre, la police de Cologne a apparemment été surprise par la propension à la violence des perturbateurs antidémocratiques de la manifestation. A plusieurs reprises, les forces d'intervention ont été dépassées, il y a eu des actes de vandalisme, des tentatives de percée, des blocages et même quelques agressions physiques, au cours desquelles personne n'a heureusement été sérieusement blessé.

    L'ambiance parmi les participants est restée bonne, pacifique et amicale, même lorsqu'ils ont été chahutés de la manière la plus grossière pendant le rassemblement et le cortège.

    Au vu du succès et de l'engouement suscités par la Marche pour la vie, organisée pour la première fois en deux endroits, il est probable que l'année prochaine, le 21 septembre 2024, il y aura à nouveau au moins deux grands événements simultanés.

    Photo : La Marche à Berlin 2023 (C) BvL