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Actualité - Page 2

  • Comment le Canada s’est trompé du tout au tout sur les pensionnats autochtones

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Nouveau livre sur « Comment le Canada s’est trompé du tout au tout sur les pensionnats autochtones »

    Paru en novembre 2025 chez True North et Dorchester Books,  Dead Wrong : How Canada Got the Residential School Story So Wrong (littéralement, Mortellement faux, Comment le Canada s’est trompé du tout au tout sur les pensionnats) prolonge et approfondit le travail commencé par Grave Error (littéralement Erreur grave/erreur sur les tombes, 2023).  

    Co-dirigé par C.P. Champion et l’historien Tom Flanagan, ce recueil de quinze essais démonte ce qui pourrait être la plus grande erreur collective de l’histoire récente du Canada : la transformation, en quelques semaines de mai-juin 2021, d’une simple anomalie radar à Kamloops en certitude nationale de « 215 corps d’enfants » enterrés secrètement, puis en mythe de « milliers d’enfants disparus ».

    Les auteurs ne nient rien des souffrances réelles : sévices corporels avérés dans certains établissements, séparation brutale des familles, perte de langue et de culture. Mais ils montrent, documents à l’appui, que le récit dominant repose sur des exagérations, des confusions et des affirmations jamais vérifiées.

    Quelques exemples concrets développés dans l’ouvrage

    Kamloops, mai 2021 : l’anthropologue Sarah Beaulieu annonce « 215 anomalies » détectées par radar géophysique. Aucun corps n’est exhumé à ce jour (décembre 2025), mais le Premier ministre Trudeau met les drapeaux en berne pendant cinq mois et parle de « crimes contre l’humanité ». 

    Le livre publie les courriels internes de la bande Tk’emlúps : dès juillet 2021, les responsables savaient qu’il s’agissait probablement de l’ancien cimetière paroissial connu depuis les années 1950.

    Pine Creek, Manitoba: après des annonces tonitruantes de « 14 tombes anonymes », les fouilles de 2023 ne révèlent… rien. Le chef de la Première nation déclare alors que « l’important, c’est le ressenti ».

    Le Barreau de la Colombie-Britannique : Jonathan Kay publie les échanges internes montrant que des juristes avaient alerté la direction : les « tombes anonymes » sont une fable. Réponse de la direction : on garde le module de formation obligatoire quand même, « par respect pour les survivants ».

    Le documentaire Sugarcane (Oscar 2025 du meilleur documentaire) : Frances Widdowson pointe les erreurs factuelles sur l’école Saint-Joseph de Williams Lake (dates fausses, témoignages non recoupés, photos d’autres pensionnats utilisées à tort). Le film remporte l’Oscar malgré tout.

    Tentatives de censure :

    • Un enseignant de l’Ontario, Jim McMurtry, est suspendu pour avoir rappelé en classe que 80 % des décès étaient dus à la tuberculose et à la grippe espagnole.
    • À Quesnel (C.-B.), le conseil municipal vote une motion pour destituer le maire Ron Paull… uniquement parce qu’il avait offert Grave Error à la bibliothèque municipale.
    • La députée Leah Gazan dépose le projet de loi C-413 visant à criminaliser le « déni du génocide des pensionnats » — projet analysé et démonté par Tom Flanagan.

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  • L'Union Européenne coupe les subventions à une ONG catholique pour « violation des valeurs de l'UE »

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    De Zolta Győri sur The European Conservative :

    L'UE coupe les subventions à une ONG catholique pour « violation des valeurs de l'UE »

    La vice-présidente du parti Patriots for Europe et eurodéputée hongroise Kinga Gál a condamné la décision de la Commission, la qualifiant de « forme la plus extrême de discrimination fondée sur l'idéologie du genre ».

    @_KingaGal sur X le 9 décembre 2025

    La Fédération des associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) a lancé un appel à la solidarité publique après que la Commission européenne a exclu ses six demandes de financement récentes de l'UE.

    La FAFCE dénonce ces décisions comme une discrimination idéologique à l'encontre d'une organisation dont la mission première est la promotion et la protection de la famille. Cette organisation catholique soupçonne que son exclusion des financements européens s'inscrit dans une offensive plus large contre la famille traditionnelle.

    L'évaluation par la Commission des six projets FAFCE a conclu à un manque de diversité de genre et à une « violation des dispositions de l'UE en matière d'égalité ». Selon l'organisation, leur score a été pénalisé de 30 % pour insuffisance d'idées intégrant la diversité de genre et de « garanties contre la discrimination ».

    Le président de la FAFCE a dénoncé cette décision comme « une discrimination idéologique à l’encontre des organisations de la société civile comme la FAFCE, qui a toujours promu le dialogue et défendu la dignité de chaque personne ». Il a souligné que des propositions avaient été pénalisées malgré la présentation des familles « comme un instrument d’inclusion sociale et de protection », notamment un projet entièrement consacré à l’éducation numérique des mineurs.

    Fondée en 1997, la FAFCE est la seule ONG de l'UE axée sur la famille à inclure le terme « catholique » dans sa dénomination officielle. Elle représente 33 associations membres dans 21 pays et mène des actions de plaidoyer sur des sujets tels que les défis démographiques, l'équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, la protection de l'enfance, les méfaits de la pornographie et les questions relatives à la vie et à la dignité humaine.

    L'exclusion de la FAFCE a suscité de vives réactions politiques. La députée européenne hongroise Kinga Gál, vice-présidente du groupe Patriotes pour l'Europe, a également condamné la décision de la Commission, la qualifiant de « forme la plus grave de discrimination fondée sur l'idéologie du genre ». Elle a affirmé que cette mesure visait la FAFCE « simplement parce que l'organisation défend la famille comme cellule de base de la société. À Bruxelles, cela est désormais considéré comme un crime. »

    « La famille est la cellule de base de nos sociétés et de nos communautés. Sans familles fortes, il ne peut y avoir de nation forte. […] Nous ne pouvons pas permettre à Bruxelles de nous priver de cette valeur », a ajouté Gál.

    La commissaire ministérielle hongroise Bernadett Petri a également réagi sur les réseaux sociaux, déclarant que cette décision « démontre une fois de plus à quel point Bruxelles s'est éloignée des valeurs fondatrices de l'Europe ». Elle a affirmé que « l'Union européenne et ses prédécesseurs n'ont pas été créés sur la base d'une idéologie d'extrême gauche », soulignant que « l'histoire, la culture, le système juridique et la conception de l'humanité en Europe reposent sur des fondements chrétiens. Le "crime" de la FAFCE n'est rien d'autre que d'embrasser ouvertement cet héritage et de défendre le concept chrétien de la famille. »

    Petri a insisté : « Nous n’acceptons pas que Bruxelles sanctionne les croyances chrétiennes pour des raisons idéologiques. L’avenir de l’Europe ne réside pas dans le rejet des valeurs chrétiennes traditionnelles, mais dans leur préservation ! » Elle a ajouté que le gouvernement hongrois s’efforce de garantir que les fonds européens soient distribués conformément à cette conception des valeurs européennes.

    La fédération alerte sur son besoin urgent de 150 000 euros pour poursuivre ses projets en cours. Sans ce soutien, elle craint d’être contrainte, en 2026, de licencier du personnel et de réduire sa présence dans les débats européens.

    Zolta Győri est journaliste pour Europeanconservative.com.
  • Le laïcisme à la française n'est pas un hymne à la tolérance, mais un projet destructeur visant l'identité catholique de la France

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    D'Hélène de Lauzun sur The European Conservative :

    120 ans de laïcité française

    Expulsion de la communauté de la Grande Chartreuse par la force militaire le 29 avril 1903

    Expulsion de la communauté de la Grande Chartreuse par la force militaire le 29 avril 1903; Auteur inconnu — domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=63328902

    Le laïcisme à la française n'est pas un hymne à la tolérance, mais un projet destructeur visant l'identité catholique de la France.

    10 décembre 2025

    Il y a cent vingt ans, le 9 décembre 1905, l'Assemblée nationale française votait en faveur de la séparation de l'Église et de l'État, établissant le principe de « laïcité » qui est encore aujourd'hui considéré comme l'un des principes intangibles de l'État républicain français.

    La laïcité à la française , à laquelle nul ne saurait s'opposer, est devenue intouchable – défendue aujourd'hui même par ceux contre qui elle fut initialement utilisée comme une arme. Mais si elle est désormais présentée sous un jour idéalisé et pacifique, la « laïcité », telle qu'elle fut conçue en 1905, n'a jamais été cette merveilleuse ouverture républicaine à toutes les pratiques religieuses qu'on nous vend aujourd'hui. Conçue dans le cadre d'un projet militant et ouvertement anti-catholique, plutôt que comme un hymne à la tolérance, elle montre aujourd'hui ses limites face à la place grandissante de l'islam dans la société française. 

    La loi séparant l'Église et l'État n'est pas apparue comme par magie un beau matin de décembre 1905. Elle était plutôt l'aboutissement d'un long processus entamé 116 ans plus tôt avec la Révolution française et la Constitution civile du clergé. Promulguée en 1790, elle a radicalement transformé le rapport de la France au catholicisme, rapport qui, jusque-là, avait été direct et incontestable. Pour la première fois, l'institution religieuse se trouvait radicalement subordonnée à l'institution étatique, alors que cette dernière était conçue, en principe, comme la servante d'un ordre divin supérieur à lui, dont l'Église était la représentante suprême.

    Profondément enraciné en France, le catholicisme a résisté. Tout au long du XIXe siècle, la France a connu un lent mais inéluctable processus de sécularisation, visant à effacer l'Église d'une société et d'un peuple avec lesquels elle avait tissé des liens privilégiés au fil des siècles. Ce processus, non linéaire, s'est accompagné d'un profond renouveau religieux après les bouleversements de la Révolution. L'éducation fut le principal champ de bataille entre les partisans d'une Église catholique publique, soucieuse de maintenir son influence visible sur une société qu'elle avait façonnée, et ses opposants de tous bords, des plus farouches antireligieux aux plus modérés anticléricaux.

    La Troisième République se développa dans ses premières années avec une population majoritairement monarchiste. D'abord, sous l' Ordre Moral , les dirigeants tentèrent maladroitement de regagner le soutien populaire en promouvant la place de l'Église dans la vie publique. Mais ils échouèrent. Lorsque les républicains triomphèrent de l'Ordre Moral en 1879, l'anticléricalisme devint définitivement et durablement synonyme de l'idéal républicain. Le « nouveau » régime se fixa l'objectif quasi officiel d'éradiquer de la vie publique toute trace de l'influence de l'Église catholique en France. 

    Il était difficile pour les catholiques français de s'identifier à ce régime, et de ce fait, ils se retrouvèrent politiquement exclus dans leur propre pays. Au début des années 1890, l'Église tenta de combler ce fossé en prônant le Ralliement des catholiques, qui ne pouvaient être indéfiniment exclus de la vie politique, mais le profond désaccord persista.

    C’est dans ce contexte que fut adoptée la loi sur la liberté d’association en 1901. Cette mesure, que les dirigeants actuels aiment à célébrer comme une étape importante du « vivre-ensemble », puisqu’elle accorde le statut légal à toutes les associations sportives et culturelles de France, fut conçue dans un esprit résolument anticlérical. Le message était clair : toutes les associations étaient les bienvenues dans la vie publique, à l’exception des congrégations religieuses. 

    Ce fut un choix politique désastreux, étant donné que ces mêmes congrégations étaient alors responsables de la quasi-totalité du secteur social, y compris de la protection sociale et de la santé. Au nom de cette prétendue liberté d'association, tous ceux qui ne correspondaient pas aux cadres associatifs établis par la loi, à savoir les religieux et religieuses, délibérément privés de tout statut légal, furent condamnés à la dislocation et à l'expulsion.

    La population protesta et se révolta. Des figures religieuses furent traquées et exilées. Des officiers préférèrent comparaître devant la cour martiale et ruiner leur carrière plutôt que d'exécuter des ordres contraires à leurs convictions chrétiennes. Des images marquantes subsistent, comme l'expulsion des moines chartreux dans la neige : vingt vieillards, bienfaiteurs du département de l'Isère, furent emmenés par la police et l'armée.

    La loi de 1901 fut suivie d'une seconde salve : la loi de juillet 1904, qui prévoyait le retrait définitif de tout enseignement des congrégations religieuses. Pas moins de 14 000 écoles fermèrent leurs portes en deux ans. Le gouvernement mura les chapelles, fit démolir les calvaires et interdire au clergé de passer les examens d'enseignement. En termes contemporains, des citoyens furent attaqués et exclus, bafouant ainsi certains des droits humains les plus fondamentaux, à savoir la liberté de conscience et la liberté de culte. Cette loi créa des citoyens de seconde zone, privés de certains de leurs droits. La laïcité fut perçue comme une attaque contre la religion. Pourtant, aujourd'hui, alors que nous commémorons cette loi, nous restons curieusement silencieux face à ces attaques très graves, indignes d'une société prétendument démocratique.

    Lorsque la loi de 1905 est entrée en vigueur, les dégâts causés étaient déjà considérables.

    La loi affirmait la liberté de conscience et garantissait le libre exercice du culte. Elle précisait également que l'État ne reconnaissait ni ne subventionnait aucune religion. Une dernière disposition, essentielle, stipulait que les lieux de culte et les logements du clergé seraient déclarés propriété de l'État et mis à la disposition des associations religieuses. Il s'agissait d'une spoliation massive, venant s'ajouter à celle déjà perpétrée lors de la Révolution.

    La loi de 1905 ne reconnaissait donc plus l'Église comme une entité juridique, la soustrayant ainsi au champ d'application de la common law. Fidèle aux principes libéraux, elle consacrait la séparation entre sphère privée et sphère publique. Elle refusait de reconnaître le rôle social des croyances, les réduisant au statut d'opinions individuelles ne devant jamais interférer avec le monde politique au sens plein du terme. Bien qu'elle reconnaisse le fait collectif du « culte », qui conférait néanmoins une dimension sociale à la croyance religieuse, elle ne savait quel statut juridique lui attribuer : la messe demeura longtemps une émanation hybride du droit de réunion. La laïcité n'était pas la liberté d'expression, telle qu'on l'entend aujourd'hui. Elle fut prônée à une époque où prévalait le mythe de l'unité républicaine, mythe sapé par la religion catholique, en désaccord avec son idéal.

    Il ne faut pas oublier que l'Église de l'époque a fermement condamné cette loi. La papauté n'a pas été consultée lors de sa rédaction, ce qui a rompu le Concordat, accord bilatéral antérieur. Les tentatives de réconciliation ont échoué. Les encycliques condamnant la loi se sont multipliées, envenimant encore davantage les relations déjà tendues entre le Saint-Siège et l'État français : on ne pouvait rien attendre d'un gouvernement qui avait fait de l'Église son ennemi public numéro un.

    La Première Guerre mondiale a apaisé ces fortes tensions. Après le conflit, l'anticléricalisme du début du XXe siècle n'était plus une force politique majeure. Au début des années 1920, la situation se stabilisa progressivement, tant dans les faits que dans le droit. Les relations avec Rome furent rétablies et les associations diocésaines, conciliant contrôle étatique et hiérarchie ecclésiastique, permirent d'envisager une gestion plus sereine des biens de l'Église. Les Français vivent encore aujourd'hui selon le modus vivendi qui prévalait alors.

    Malheureusement, le retour au calme a eu pour effet d'endormir la confiance dans la nature du projet laïque, tel qu'il a été conçu à l'origine et tel qu'il existe encore aujourd'hui. Peu à peu, un mythe séduisant s'est développé autour de la laïcité. Sa définition est simple : il suffirait que chacun mette de côté son identité religieuse en société pour que nous vivions dans le meilleur des mondes. On entend de fortes voix réclamer un retour à un hypothétique « esprit de 1905 » qui n'a jamais existé (s'il a existé, il s'agirait plutôt d'une forme rare d'intolérance), sous l'illusion qu'un tel retour résoudra tous les problèmes épineux qui surgissent. Le voile à l'école et le voile dans la rue ? Retournons en 1905, et le voile disparaîtra. Comme si la laïcité de 1905 pouvait en quoi que ce soit s'accommoder de l'islamisme militant d'aujourd'hui.

    L'esprit de la loi de 1905 reposait sur l'idée, héritée de l'Évangile – rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu –, qu'il existe une distinction entre sphère publique et sphère privée. Or, cette idée s'est muée en un culte de la neutralité paralysant et destructeur. Au nom de la laïcité, toute possibilité de recourir à des principes moraux, quels qu'ils soient, est désormais rejetée, car soupçonnée d'être « religieuse ». Le débat sur l'avortement et l'euthanasie, par exemple, en subit cruellement les conséquences dans l'espace public.

    De plus, le paradoxe de la loi de 1905 réside dans le fait qu'elle a été conçue contre le catholicisme, mais dans une société catholique, pour une société catholique. En excluant l'Église de la société française, elle se révèle aujourd'hui inadaptée pour gérer la question de l'islam, qui ne reconnaît pas la séparation des sphères publique et privée. Le remède à l'islam n'est pas la laïcité, mais la reconnaissance de l'identité catholique de la France.

    Les catholiques français, qui devraient pourtant savoir que l'idée de laïcité dissimule de profondes atteintes à leur existence, ferment souvent les yeux sur cette illusion, qui sent l'hypocrisie historique. La laïcité ne défend pas leurs intérêts, loin de là. La générosité qui pousse nombre d'entre eux à défendre la loi de 1905 leur fait oublier que le monde politique auquel ils espèrent s'intégrer en affichant une neutralité de façade ne leur est pas favorable. Aujourd'hui, les catholiques sont les bienvenus, pourvu qu'on ne les écoute pas. Tandis que la République française poursuit son règlement de comptes avec l'Église du Christ – mais cela sera-t-il jamais terminé ? – en s'attaquant aux calvaires, aux clochers et aux crèches, l'islam continue de prospérer.

    Hélène de Lauzun est la correspondante parisienne du European Conservative . Elle a étudié à l'École normale supérieure de Paris, où elle a enseigné la littérature et la civilisation françaises à Harvard. Docteure en histoire de la Sorbonne, elle est l'auteure de * Histoire de l'Autriche*  (Perrin, 2021).

  • Autels brisés : la violence du laïcisme dans l'Histoire moderne

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    De Jean-Paul Roiyal sur The Catholic Thing :

    Autels brisés

    Chers amis, le catholicisme fait face aujourd'hui à de nombreux défis internes. Comme le montre la chronique d'aujourd'hui, si nous avons tourné la page des totalitarismes brutaux du siècle dernier, des formes plus insidieuses de répression religieuse persistent et exigent une vigilance constante. De nouveaux projets, prévus pour l'année prochaine, vous permettront de rester informés des persécutions subies par les catholiques dans le monde (vous pouvez d'ores et déjà consulter mon livre à ce sujet ici ). Nous n'entendons pas pour autant ignorer ce qui se passe dans nos « démocraties » modernes. Tout cela requiert une étude et une analyse quotidiennes. Cela appelle votre soutien, ainsi que celui de votre source d'information quotidienne et fiable, The Catholic Thing. – Robert Royal

    Le 10 décembre 1989, au confluent du Danube et de la Morava, à l'ombre du château de Devin, des dizaines de milliers de Slovaques ont marché de Bratislava à Hainburg, en Autriche, perçant le rideau de fer. Une foule importante s'est également rassemblée au château pour manifester pacifiquement sous le slogan « Bonjour l'Europe ! ». Les manifestants ont sectionné les barbelés qui séparaient la Tchécoslovaquie du monde libre. Dès le lendemain, le gouvernement communiste tchécoslovaque a commencé à démanteler les barrières dans cette zone frontalière, faisant ainsi tomber le rideau de fer en Europe centrale.

    Ces événements ont marqué l'apogée de la Révolution de velours, le mouvement de protestation national tchécoslovaque qui a mis fin à plus de quarante ans de régime communiste, conduisant au rétablissement de la démocratie et des libertés. La Slovaquie et la République tchèque, désormais deux pays distincts, célèbrent ces événements historiques le 17 novembre, date anniversaire de la répression brutale des manifestations étudiantes en 1989, qui a déclenché la série d'événements menant au 10 décembre .

    Étonnamment, cette journée, appelée Journée de la lutte pour la liberté et la démocratie, a été annulée cette année par le Premier ministre slovaque, Robert Fico. Ancien membre du Parti communiste tchèque, en poste depuis 2023, M. Fico a justifié cette décision par les mesures d'austérité. Son parti, au pouvoir, a commémoré cet anniversaire par un congrès, où l'un de ses plus proches conseillers a salué les participants par la formule marxiste : « Honneur au travail, camarades ! » Comble de l'ironie, M. Fico a déclaré publiquement ne pas célébrer le 17 novembre car il ne le considère pas comme un tournant fondamental dans l'histoire du pays.

    Alors que Fico et ses acolytes en Slovaquie tentent d'effacer de la mémoire ceux qui ont été brutalisés par le Parti communiste au pouvoir pendant la Guerre froide et le courage de ceux qui l'ont défié, Thomas Albert Howard documente admirablement la dépravation généralisée qui a frappé la Tchécoslovaquie et de nombreuses autres régions du monde au cours du XXe siècle dans son nouveau livre Broken Altars : Secularist Violence in Modern History . 

    Parmi les centaines d'atrocités recensées dans le livre, deux ont débuté en 1950, lancées par le général du Parti communiste tchécoslovaque.

    L'opération K (pour klastery, le mot tchèque pour monastère) a utilisé la sécurité d'État pour arrêter la grande majorité des ordres religieux à travers le pays, en se concentrant sur les salésiens, les jésuites, les rédemptoristes, les bénédictins et les franciscains.

     L'opération R (du slovaque « rehol'nicka », qui signifie religieuse ) a décimé les maisons et couvents de religieuses. Ces deux opérations ont entraîné la liquidation brutale d'institutions religieuses, dont certaines existaient depuis plus de mille ans. Œuvres d'art, bibliothèques et autres biens précieux ont été pillés ou détruits, tandis que les religieuses étaient déportées dans des camps de travail, où elles vivaient dans des conditions carcérales.

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  • Le cardinal Porras a été arrêté et interdit de quitter le Venezuela

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    D'Edgar Beltrán sur le Pillar :

    Le cardinal Porras a été arrêté et interdit de quitter le Venezuela.

    « Son passeport a été annulé sur-le-champ. »

    Le cardinal a été informé qu'il lui était interdit de quitter le pays.

    Selon des sources proches du cardinal, citées par The Pillar, Mgr Porras, archevêque émérite de Caracas, s'est rendu mercredi à l'aéroport international Simón Bolívar, près de Caracas, pour prendre un vol à destination de Madrid. Il devait participer à une cérémonie au cours de laquelle il serait nommé Protecteur de l'Ordre militaire et hospitalier de Saint-Lazare de Jérusalem.

    La pression et les menaces contre Porras se sont intensifiées depuis octobre, date à laquelle il a qualifié la situation au Venezuela d’« inacceptable moralement » lors d’une conférence à Rome, en amont de la canonisation des deux premiers saints vénézuéliens. Des rumeurs concernant une possible arrestation ont circulé sur les réseaux sociaux ces derniers mois, et les autorités vénézuéliennes l’ont empêché d’embarquer sur un vol intérieur fin octobre.

    « Plus tôt dans la journée, la police de l’aéroport l’a détenu pendant deux heures, l’a menacé et a même fait venir des chiens détecteurs de drogue pour le contrôler », a déclaré une source proche de Porras au journal The Pillar.

    « Ils ont annulé son passeport vénézuélien et ne l'ont pas autorisé à embarquer, malgré le fait qu'il possède également un passeport du Vatican. Les autorités affirment qu'un ressortissant vénézuélien possédant une autre nationalité doit quitter le pays avec un passeport vénézuélien, mais le sien a été annulé sur-le-champ, il n'a donc pas pu partir », a ajouté la source.

    Le téléphone du cardinal lui a été confisqué durant ses deux heures de détention et il n'a pas été autorisé à alerter qui que ce soit de la situation, selon des sources. Les autorités vénézuéliennes ont informé Porras verbalement qu'il était formellement interdit de quitter le territoire jusqu'à nouvel ordre.

    Dans une déclaration adressée aux évêques vénézuéliens et obtenue par The Pillar , Porras a indiqué qu'un responsable vénézuélien l'avait informé à l'aéroport qu'il apparaissait comme « décédé » dans le système des passeports, puis qu'on lui avait dit qu'il y avait des « problèmes » avec son passeport.

    Le cardinal a déclaré qu'un membre de l'armée vénézuélienne l'avait informé qu'il n'était pas autorisé à voyager et avait refusé de lui rendre son passeport.

    Porras a déclaré qu'il avait été contraint de signer un document indiquant qu'il était interdit de voyager pour « non-respect des réglementations de voyage » et qu'il avait été menacé d'arrestation après avoir demandé à prendre une photo du document.

    Après avoir été détenu pendant plus de deux heures, les autorités vénézuéliennes ont laissé M. Porras, âgé de 81 ans, dans la zone de récupération des bagages de l'aéroport, a-t-il déclaré.

    Les tensions entre l'Église et le gouvernement se sont accrues depuis la canonisation des deux premiers saints vénézuéliens, saint José Gregorio Hernández et sainte Carmen Rendiles, le 19 octobre.

    Quelques jours avant la canonisation, les évêques vénézuéliens ont publié une lettre pastorale dans laquelle ils appelaient à la libération des plus de 800 prisonniers politiques du pays.

    Lors d'un événement organisé à Rome le 17 octobre pour commémorer les canonisations, le cardinal Porras a déclaré que la situation au Venezuela était « moralement inacceptable [notamment] la croissance de la pauvreté, la militarisation comme forme de gouvernement incitant à la violence, la corruption, le manque d'autonomie des pouvoirs publics et le mépris de la volonté du peuple ».

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  • "L'identité européenne ne peut être comprise et promue qu'en référence à ses racines judéo-chrétiennes" (Léon XIV)

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    DISCOURS DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIV
    AUX MEMBRES DU

    GROUPE « CONSERVATEURS ET RÉFORMISTES EUROPÉENS »
    DU PARLEMENT EUROPÉEN

    Salle Clémentine, mercredi 10 décembre 2025

     
    Bonjour à tous et bienvenue au Vatican.

    Je suis heureux d'avoir l'occasion de saluer votre délégation à l'occasion de votre participation à la conférence du groupe ECR qui se tient ces jours-ci ici  à Rome.

    Je tiens tout d’abord à vous remercier pour votre engagement au service non seulement de vos électeurs au Parlement européen, mais aussi de tous les citoyens de vos circonscriptions. En effet, exercer une haute fonction au sein de la société implique la responsabilité de promouvoir le bien commun. Je vous encourage donc tout particulièrement à ne jamais perdre de vue les oubliés, les plus démunis, ceux que Jésus-Christ appelait « les plus petits » parmi nous (cf.  Lc  9, 48). 

    En tant qu'élus démocratiquement, vous représentez un éventail d'opinions qui s'inscrivent dans un spectre plus large de diversité. L'un des objectifs essentiels d'un parlement est d'ailleurs de permettre l'expression et le débat de ces opinions. Or, la marque de toute société civilisée est que les divergences soient débattues avec courtoisie et respect. La capacité de ne pas être d'accord, d'écouter attentivement, et même d'engager un dialogue avec ceux que nous considérons comme des adversaires, témoigne de notre respect pour la dignité inhérente à chaque être humain. Je vous invite donc à méditer sur saint Thomas More, patron des hommes et femmes politiques, dont la sagesse, le courage et la défense de la conscience sont une source d'inspiration intemporelle pour tous ceux qui œuvrent au bien-être de la société.

    À cet égard, je partage pleinement l'avis de mes prédécesseurs : l'identité européenne ne peut être comprise et promue qu'en référence à ses racines judéo-chrétiennes. Protéger l'héritage religieux de ce continent ne vise cependant pas seulement à sauvegarder les droits de ses communautés chrétiennes, ni même à préserver des coutumes ou traditions sociales particulières, qui varient d'ailleurs selon les lieux et au fil de l'histoire. Il s'agit avant tout de reconnaître un fait. De plus, chacun bénéficie de la contribution que les membres des communautés chrétiennes ont apportée et continuent d'apporter au bien de la société européenne. Il suffit de se souvenir de quelques-uns des développements majeurs de la civilisation occidentale, notamment les trésors culturels de ses cathédrales majestueuses, son art et sa musique sublimes, et les progrès scientifiques, sans oublier l'essor et le rayonnement des universités. Ces développements créent un lien intrinsèque entre le christianisme et l'histoire européenne, une histoire qu'il convient de chérir et de célébrer.

    Je pense notamment aux riches principes éthiques et aux modes de pensée qui constituent le patrimoine intellectuel de l’Europe chrétienne. Ils sont essentiels à la sauvegarde des droits et de la dignité inhérents à chaque personne humaine, de sa conception à sa mort naturelle. Ils sont également fondamentaux pour répondre aux défis posés par la pauvreté, l’exclusion sociale, la précarité économique, ainsi que par la crise climatique, la violence et la guerre. Veiller à ce que la voix de l’Église, notamment à travers sa doctrine sociale, continue de se faire entendre, ne consiste pas à restaurer une époque révolue, mais à garantir la préservation des ressources essentielles à la coopération et à l’intégration futures.

    Je tiens à réaffirmer ici l’importance du  dialogue nécessaire, tel que l’a identifié le pape Benoît XVI,  entre « le monde de la raison et le monde de la foi – le monde de la rationalité séculière et le monde des croyances religieuses » (Discours à la société civile, Westminster Hall, Londres, 17 septembre 2010). Ce débat public, dans lequel les responsables politiques ont un rôle primordial, est essentiel pour respecter les compétences spécifiques de chacun et pour répondre aux besoins de l’autre, à savoir un rôle d’« épuration » mutuelle afin d’éviter toute distorsion (cf.  ibid.). Je prie pour que vous participiez activement et positivement à cet important dialogue, non seulement pour le bien des peuples d’Europe, mais pour celui de toute l’humanité.

    Avec ces quelques mots, je vous assure de ma prière et j'invoque sur vous et vos familles les bénédictions de Dieu, source de sagesse, de joie et de paix. Merci.

  • Paris, 13 décembre : béatification de 50 Français morts par haine de leur foi sous le régime nazi

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    Du site du diocèse de Paris :

    Rencontre avec le postulateur de la cause des 50 martyrs de l’apostolat

    À l’approche de la célébration, Mgr Bernard Ardura, postulateur de leur cause, revient sur l’histoire et le témoignage des futurs bienheureux Raymond Cayré, Gérard-Martin Cendrier, Roger Vallée, Jean Mestre et de leurs 46 compagnons. Le 20 juin 2025, le pape Léon XIV a signé un décret du dicastère des Causes des saints reconnaissant le martyre de 50 Français morts par haine de leur foi sous le régime nazi en 1944 et 1945.

    La messe de béatification aura lieu le samedi 13 décembre 2025 à Notre-Dame de Paris. À l’approche de la célébration, Mgr Bernard Ardura, postulateur de leur cause, revient sur leur histoire et leur témoignage.

     
  • Canada — 125 églises incendiées ou vandalisées depuis l'annonce de la découverte de tombes à l'ancien internat de Kamloops

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Canada — 125 églises incendiées ou vandalisées depuis l'annonce de la découverte de tombes à l'ancien internat de Kamloops

    Mise à jour du 9 décembre 2025 


    À travers le Canada, au moins 123 églises chrétiennes à travers le Canada ont été vandalisées, incendiées ou profanées, et à ce jour, AUCUNE enquête fédérale n'a été ouverte à ce sujet à ce jour.

    La vague de violence contre les lieux de culte chrétiens a éclaté après la prétendue découverte de tombes anonymes près d'un pensionnat indien à Kamloops, en Colombie-Britannique. Bien que la Première Nation elle-même ait qualifié ces découvertes d'« anomalies » et n'ait pas confirmé qu'il s'agissait bien de tombes, la tempête médiatique qui a suivi a déclenché une vague de haine anti-chrétienne. 

    Quelques églises incendiées ces derniers mois:

    Église orthodoxe ukrainienne All Saint’s, Bellis, Alberta

    Une église orthodoxe ukrainienne vieille de près de 100 ans située à Bellis, en Alberta, a été détruite dans un incendie survenu le 21 septembre 2025. Selon la GRC, cet incendie aurait été allumé délibérément dans le cadre d’une série de crimes violents comprenant des vols de véhicules, des agressions contre des policiers et des incendies criminels. Trois suspects de la Première Nation de Saddle Lake, dont un jeune, ont été arrêtés et inculpés.

    Église Thunderchild Word, Première Nation de Thunderchild, Alberta

    La GRC enquête sur un incendie survenu le 1er septembre 2025 qui a détruit l'église Thunderchild Word Church de la Première Nation Thunderchild, au nord-ouest de North Battleford, causant plus de 250 000 dollars de dommages, mais sans faire de blessés. Bien que la cause n'ait pas encore été déterminée, les députés locaux et les dirigeants de l'église affirment que cet incendie reflète une augmentation inquiétante des crimes haineux contre les lieux de culte, et la congrégation s'est engagée à reconstruire l'église.

    Grace United Church, Lloydminster, Alberta

    Le 3 juillet 2025, les pompiers de Lloydminster ont rapidement maîtrisé un incendie mineur à la Grace United Church après avoir reçu un appel à 13 h 18 et être arrivés sur les lieux en moins de trois minutes. Bien que l'incendie ait produit une épaisse fumée et des résidus d'extincteur, aucun blessé n'a été signalé et l'enquête sur les causes se poursuit.

    Notre-Dame-des-Neiges, Colville Lake, Territoires du Nord-Ouest

    L'église historique en rondins Notre-Dame-des-Neiges de Colville Lake, construite dans les années 1960 par le prêtre et artiste Bern Will Brown, a été détruite dans un incendie le 16 septembre 2025, qui n'a fait aucun blessé. 


    Église baptiste Cherryfield, Moncton, Nouveau-Brunswick

    En août 2025, les pompiers de Moncton ont rapidement maîtrisé un incendie qui s'était déclaré dans le sous-sol de l'église baptiste Cherryfield, vieille d'un siècle, empêchant ainsi la destruction totale de ce bâtiment historique. Bien que l'église ait subi des dommages causés par le feu au sous-sol et par la fumée dans l'ensemble du bâtiment, aucun dommage structurel ni aucune blessure n'ont été signalés, et l'enquête sur les causes de l'incendie se poursuit.


    Église luthérienne Our Saviour, London, Ontario

    Le 25 avril 2025, les pompiers de London sont intervenus tôt le matin pour éteindre un incendie à l'église luthérienne Our Saviour, située sur Brydges Street, qui a endommagé le toit de l'église et détruit un hangar adjacent. Aucun blessé n'a été signalé, et les enquêteurs cherchent à déterminer la cause de l'incendie extérieur.

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  • Quand Léon XIV se penche sur le mystère de la mort

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    LEON XIV

    Audience générale

    Place Saint-Pierre, mercredi 10 décembre 2025

    Série catéchétique – Jubilé 2025. Jésus-Christ, notre espérance. IV. La Résurrection du Christ et les défis du monde d’aujourd’hui. 7. Pâques de Jésus-Christ : la réponse ultime à la question de notre mort

    Chers frères et sœurs, bonjour ! Bienvenue à tous !

    Le mystère de la mort a toujours suscité des interrogations profondes chez l'être humain. En effet, elle apparaît comme l'événement le plus naturel et, simultanément, le plus contre nature qui soit. Elle est naturelle, car tout être vivant sur terre meurt. Elle est contre nature, car le désir de vie et d'éternité que nous éprouvons pour nous-mêmes et pour ceux que nous aimons nous pousse à percevoir la mort comme une condamnation, une contradiction.

    De nombreux peuples anciens ont développé des rites et des coutumes liés au culte des morts, pour accompagner et honorer la mémoire de ceux qui ont rejoint l'au-delà. Aujourd'hui, cependant, une autre tendance se dessine. La mort apparaît comme un tabou, un événement à éviter, un sujet à évoquer à voix basse pour ne pas perturber notre sensibilité et notre tranquillité. C'est pourquoi nous évitons souvent de nous rendre au cimetière, où reposent ceux qui nous ont précédés, dans l'attente de la résurrection.

    Qu’est-ce donc que la mort ? Est-elle vraiment le dernier mot sur nos vies ? Seuls les humains se posent cette question, car eux seuls savent qu’ils sont mortels. Mais cette connaissance ne les sauve pas de la mort ; au contraire, d’une certaine manière, elle les rend plus vulnérables que tous les autres êtres vivants. Les animaux souffrent, certes, et pressentent la mort, mais ils ignorent qu’elle fait partie de leur destin. Ils ne s’interrogent ni sur le sens, ni sur le but, ni sur l’issue de la vie.

    En reconnaissant cet aspect, nous devrions nous considérer comme des êtres paradoxaux, malheureux non seulement parce que nous mourons, mais aussi parce que nous sommes certains que cet événement se produira, même si nous ignorons comment et quand. Nous nous trouvons conscients et, simultanément, impuissants. C'est probablement de là que proviennent les refoulements fréquents et les fuites existentielles face à la question de la mort.

    Saint Alphonse-Marie de Liguori, dans son œuvre célèbre « Préparation à la mort », médite sur la valeur pédagogique de la mort, soulignant son immense pouvoir d'enseignement de la vie. Savoir qu'elle existe, et surtout la méditer, nous apprend à choisir le véritable sens de notre existence. Prier pour discerner ce qui est bénéfique au Royaume des Cieux et se détacher du superflu qui nous attache aux choses éphémères est le secret d'une vie authentique, dans la certitude que notre passage sur terre nous prépare à l'éternité.

    Pourtant, de nombreuses visions anthropologiques actuelles promettent une immortalité imminente, théorisant la prolongation de la vie terrestre grâce à la technologie. C'est le scénario transhumaniste, qui se révèle être un enjeu majeur de notre époque. La mort pourrait-elle véritablement être vaincue par la science ? Mais alors, cette même science pourrait-elle garantir qu'une vie sans mort est aussi une vie heureuse ?

    L’événement de la Résurrection du Christ nous révèle que la mort n’est pas opposée à la vie, mais qu’elle en est une partie intégrante, un passage vers la vie éternelle. Pâques, célébrée par Jésus en ce temps encore marqué par la souffrance et les épreuves, nous donne un avant-goût de la plénitude de ce qui adviendra après la mort.

    L’évangéliste Luc semble saisir cette prémonition de lumière dans les ténèbres lorsqu’à la fin de cet après-midi où les ténèbres enveloppaient le Calvaire, il écrit : « C’était le jour de la Préparation, et le sabbat commençait déjà à se lever » ( Lc 23, 54). Cette lumière, avant-goût du matin de Pâques, brille déjà dans l’obscurité du ciel, qui paraît encore clos et silencieux. Les lumières du sabbat, pour la première et unique fois, annoncent l’aube du lendemain du sabbat : la lumière nouvelle de la Résurrection. Seul cet événement est capable d’éclairer pleinement le mystère de la mort. Dans cette lumière, et en elle seule, ce que nos cœurs désirent et espèrent se réalise : la mort n’est pas la fin, mais le passage vers la pleine lumière, vers une éternité heureuse.

    Le Ressuscité nous a précédés dans la grande épreuve de la mort, en sortant victorieux grâce à la puissance de l'Amour divin. Ainsi, il nous a préparé le lieu du repos éternel, la demeure où nous attendons ; il nous a donné la plénitude de la vie où il n'y a plus ni ombres ni contradictions.

    Grâce à Celui qui est mort et ressuscité par amour, avec saint François, nous pouvons appeler la mort « sœur ». L’attendre avec la certitude de la Résurrection nous préserve de la peur de disparaître à jamais et nous prépare à la joie de la vie éternelle.

  • Des fidèles du monde entier demandent au pape Léon XIV de réexaminer la « Mater Populi Fidelis ».

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    Du substack de Diane Montagna : 

    Des fidèles du monde entier demandent au pape Léon XIV de réexaminer la « Mater Populi Fidelis ».

    « Que l’honneur, la vérité et la vénération particulière dues à la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère, soient rétablis. »

    (Chef-d'œuvre de Dieu : Huile sur cuivre de Matteo Cristadoro, peinte en 1659 et conservée au monastère de San Martino delle Scale à Palerme)

    ROME, 8 décembre 2025 — Aujourd’hui, alors que les catholiques du monde entier célèbrent la solennité de l’Immaculée Conception, une initiative mondiale d’« appel filial » est lancée, exhortant respectueusement le pape Léon XIV à réexaminer Mater Populi Fidelis .

    Intitulée « Appel filial au pape Léon XIV », cette initiative intervient dans un contexte de préoccupations persistantes et croissantes concernant la note doctrinale du mois dernier sur les titres mariaux de « Corédemptrice » et de « Médiatrice de toutes les grâces », publiée par le Dicastère pour la doctrine de la foi.

    Substack de Diane Montagna est une publication financée par ses lecteurs. Pour recevoir les nouveaux articles et soutenir mon travail, pensez à vous abonner gratuitement ou en payant.

    L’ appel, qui tient sur une seule page, se poursuit :

    « En tant qu’enfants de l’Église, notre conscience est profondément troublée par les déclarations contenues dans cette Note concernant certains titres mariaux qui font référence à la coopération de Marie Très Sainte à l’œuvre de notre salut. Comment ne pas être affligés de voir cette nouvelle position mariologique s’opposer si clairement à l’enseignement transmis jusqu’à présent – ​​un enseignement qui a toujours reconnu en la Vierge Marie un rôle unique, réel et maternel dans l’économie de la Rédemption ? »

    Cette initiative « citoyenne » permet aux membres du clergé et aux laïcs de télécharger la lettre, de la signer et de la dater, d'indiquer leur pays et leur diocèse d'origine, et de l'envoyer directement au Saint-Père au Palais apostolique, au Vatican.

    Le père Lanzetta, conférencier en théologie dogmatique et auteur prolifique sur les thèmes mariaux, a déclaré avoir écrit cet appel pour servir les fidèles qui souhaitent respectueusement adresser leurs préoccupations au Saint-Père d'une manière fondée sur une évaluation théologique rigoureuse de Mater Populi Fidelis .

    Il fut parmi les premiers à exprimer de sérieuses réserves quant à la nouvelle note doctrinale. Une semaine après la présentation de Mater Populi Fidelis par le cardinal Victor Manuel Fernández, préfet de la Doctrine de la Foi , à Rome, le père Lanzetta publia une analyse approfondie soutenant que le document adopte une vision minimaliste de la Vierge Marie et représente un net recul, non seulement par rapport à l'enseignement des saints, des docteurs et du magistère ordinaire des papes, mais aussi par rapport à la position du concile Vatican II sur le rôle de Marie dans l'œuvre du salut.

    Le père Lanzetta n'était pas le seul à critiquer le MPF. Dans une interview accordée aux médias suisses, le père Salvatore Perrella, OSM, l'une des plus grandes autorités de l'Église en matière de mariologie – ancien professeur de dogmatique et de mariologie à la Faculté pontificale de théologie Marianum, estimé par le pape Benoît XVI – a formulé une critique acerbe du MPF, affirmant qu'il révélait l'incompétence théologique et méthodologique de ses auteurs.

    Et aujourd'hui, Mater Populi Fidelis a subi un autre revers important, l'une des principales associations de mariologues de l'Église ayant publié une réponse théologique à la Note, concluant que malgré certains éléments positifs, « il reste des points théologiques importants qui nécessitent des clarifications et des modifications substantielles ».

    Publié le 8 décembre par la Commission théologique de l'Association mariale internationale (IMATC), ce document de 23 pages évalue, à la lumière du magistère papal et des grands mariologues de l'Église, la position de la MPF sur les titres mariaux de « Corédemptrice » et de « Médiatrice de toutes les grâces », son traitement de la causalité instrumentale et secondaire de la grâce par Marie, la nature de son mérite et les implications pastorales de la réduction du rôle unique et actif de la Vierge Marie dans l'œuvre de Rédemption.

    La réponse de l'IMATC soutient qu'en présentant une Rédemption fondée sur « Jésus seul » et dépourvue de toute valeur rédemptrice humaine de la part de Marie, la note doctrinale de la DDF « semble ressembler davantage à une théologie protestante de la Rédemption qu'à celle de l'Église catholique ».

    Appelant à une « réévaluation » de Mater Populi Fidelis , ses signataires — parmi lesquels des cardinaux, des évêques, des prêtres et des théologiens laïcs tels que le célèbre bibliste Dr Scott Hahn et le mariologue renommé Dr Mark Miravalle — proposent une analyse objective mais finalement cinglante de MPF.

    Leur critique semble renforcer l’affirmation du père Salvatore Perrella selon laquelle la note « aurait dû être préparée par des personnes compétentes dans le domaine ».

    Face à ces critiques théologiques persistantes de Mater Populi Fidelis , la nouvelle initiative d’« appel filial » offre au clergé et aux laïcs un moyen simple, mais concret et efficace, de demander au pape Léon XIV d’« entendre leur douleur et d’intervenir de la manière qu’il jugera la plus appropriée, afin que l’honneur, la vérité et la vénération spéciale dus à la Très Sainte Vierge Marie, Mère de Dieu et notre Mère, soient rétablis ».


    Téléchargez et lisez ci-dessous une version imprimable de l'appel à la piété filiale en anglais. Si vous et/ou votre famille souhaitez vous joindre à cette initiative, il vous suffit de signer la lettre et de l'envoyer par courrier ordinaire à l'adresse suivante :

    Sa Sainteté le pape Léon XIV

    PALAIS APOSTOLICO

    00120 CITÉ DU VATICAN

    Appel filial au Saint-Père Mater Populi Fidelis
    121 Ko ∙ Fichier PDF
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    Vous pouvez également lire et télécharger une version imprimable de l'appel en italien, espagnol, portugais, polonais, allemand et anglais ici (la version française sera bientôt disponible) : https://sites.google.com/view/supplica-mater-populi-fidelis/filial-appeal-to-the-holy-father-pope-leo-xiv

  • Les évêques européens se prononcent sur le récent arrêt de la Cour de justice européenne concernant la reconnaissance des mariages entre personnes de même sexe entre les États membres

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    De Vatican News :

    La Comece à l'UE: le mariage est basé sur l'union entre un homme et une femme

    Dans une déclaration rendue publique ce mardi 9 décembre, les évêques européens se prononcent sur le récent arrêt de la Cour de justice européenne concernant la reconnaissance des mariages entre personnes de même sexe entre les États membres. Rendu le 25 novembre dernier, il «semble pousser la jurisprudence au-delà des limites des compétences de l'Union européenne».

    «Nous nous sentons obligés de commenter certains aspects de l'arrêt, en notant avec inquiétude son impact sur des questions qui relèvent essentiellement des compétences nationales» écrit la Comece, après avoir analysé l’arrêt rendu par la Cour de justice de l'Union européenne dans l'affaire Wojewoda Mazowiecki, C-713/23.

    Le mariage entre personnes de même sexe

    Il s’agit de l’histoire de deux citoyens polonais qui, mariés en Allemagne, et ayant souhaité la transcription de leur acte de mariage dans le registre d’état civil polonais pour que leur mariage soit reconnu en Pologne, se sont vus refusés cette demande par les autorités compétentes, au motif que le droit polonais n’autorise pas le mariage entre les personnes de même sexe. L'arrêt déclare en effet qu'«un État membre a l'obligation de reconnaître un mariage entre deux citoyens de l'Union de même sexe qui a été légalement conclu dans un autre État membre, où ils ont exercé leur liberté de circulation et de séjour».

    La Cour de justice de l'UE reconnaît en effet que l'obligation affirmée dans son arrêt «ne porte pas atteinte à l’institution du mariage dans l’État membre d’origine, laquelle est définie par le droit national» et déclare que «en l’état actuel du droit de l’Union, les règles relatives au mariage relèvent de la compétence des États membres et le droit de l’Union ne saurait porter atteinte à cette compétence. Ces États membres sont ainsi libres de prévoir ou non, dans leur droit national, le mariage pour des personnes de même sexe». Toutefois, selon les évêques européens, la Cour de justice de l'Union européenne «restreint strictement la portée de cette affirmation en soulignant que, dans l'exercice de cette compétence, chaque État membre doit se conformer au droit de l'Union européenne», en particulier «aux dispositions des traités relatives à la liberté des citoyens de l'Union européenne de circuler et de séjourner sur le territoire des États membres».

    30/03/2025

    L'identité nationale 

    Au regard de toutes ces précisions, les évêques européens portent une réflexion, s'appuyant sur «la vision anthropologique de l'Église, fondée sur le droit naturel, du mariage comme union entre un homme et une femme». «Tout en respectant pleinement le rôle du pouvoir judiciaire de l'UE» précise la déclaration de la Comece, «compte tenu de l'importance de reconnaître la richesse et la diversité du panorama juridique et des traditions de l'UE, nous notons également le rôle décevant et limité attribué par la Cour au respect des identités nationales des États membres (article 4, paragraphe 2, du traité UE) et à leur ordre public», peut-on lire.

    La Comece rappelle dans sa note que «pour certains États membres, la définition du mariage fait partie intégrante de leur identité nationale». L'arrêt de la Cour de justice de l'UE, soutiennent les évêques européens, «aura une incidence sur les systèmes juridiques nationaux en matière de droit de la famille et pourrait inciter à les modifier». Il «crée en effet une convergence des effets du droit matrimonial, même si l'Union n'a pas pour mandat d'harmoniser le droit de la famille» et a également «un impact sur la sécurité juridique, car de plus en plus d'États membres ne seront pas en mesure de prévoir clairement quelles parties de leur droit de la famille resteront dans le cadre de leur autonomie».

    Des sentiments antieuropéens dans les États 

    La Commission des épiscopats de l'Union européenne émet une crainte liée au fait que cet arrêt «n'entraîne des développements négatifs dans d'autres domaines sensibles du droit familial transfrontalier, ouvrant par exemple la voie à des approches juridiques similaires concernant la maternité de substitution». Pour conclure, elle note que compte tenu du contexte difficile auquel l'Union européenne est actuellement confrontée, notamment en ce qui concerne la perception dont elle fait l'objet dans divers pays, «il n'est pas surprenant que ce type d'arrêts suscite des sentiments antieuropéens dans les États membres et puisse facilement être instrumentalisé à cet égard».

  • Saint-Sépulcre : les archéologues confirment les récits des Évangiles

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    De Rafael Llanes sur zenit.org :

    Jérusalem : Les archéologues confirment les récits des Évangiles

    En découvrant un jardin sous le Saint-Sépulcre

    9 décembre 2025

    Des fouilles archéologiques récentes indiquent que des oliviers et des vignes poussaient il y a 2 000 ans sur le terrain aujourd’hui occupé par l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, selon des études de pollen et de restes végétaux trouvés dans des couches sous le sol de la basilique actuelle. 

    Les recherches du professeur Francesca Romana Stasolla de l’université Sapienza de Rome montrent que cette zone ne faisait pas partie de la ville à l’époque de Jésus. C’est sous le règne d’Hadrien que les Romains l’ont intégrée à Aelia Capitolina, une ville construite sur les ruines de Jérusalem au IIe siècle. 

    L’histoire chrétienne situe la crucifixion et la mise au tombeau de Jésus sur le site du Golgotha, un espace protégé par un édifice construit en 1810 à l’intérieur de l’église. Les fouilles, entamées en 2022 en vue de la rénovation du sol de ce bâtiment, ont été approuvées en 2019 par les trois communautés religieuses qui l’administrent. 

    Le chapitre 19 de l’Évangile de Jean contient des détails absents des autres Évangiles : « Or, au lieu où il avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans le jardin un tombeau neuf où personne n’avait encore été déposé » (Jean 19,41). La description de Jean concorde avec les découvertes faites. 

    Des analyses archéobotaniques réalisées par des scientifiques sur les différentes couches du sol indiquent la présence d’une zone agricole datant de l’époque d’Hérode, avant que la ville ne soit fortifiée. Il s’agissait vraisemblablement de terres cultivées situées hors des murs.

    Les découvertes montrent en-dessous un muret contenant de la terre utilisée pour les cultures, comme décrit dans l’Évangile selon Jean. De nouvelles études réhabilitent l’historicité du quatrième Évangile, à l’instar du dernier ouvrage de Craig Blomberg, qui souligne la nécessité de recherches sur le Jésus historique à partir de l’Évangile de Jean, une source souvent négligée. De même, le chercheur BD Ehrman, de l’Université de Caroline du Nord, affirme que « certaines sources antérieures à l’Évangile de Jean remontent aux premières années du mouvement chrétien, à ses balbutiements, quelques décennies avant la rédaction de l’Évangile de Marc ». 

    La basilique constantinienne a été construite au IVe siècle. Les analyses suggèrent que les vestiges végétaux datent d’une époque préchrétienne, bien que des tests de datation au radiocarbone n’aient pas encore été effectués. 

    Cette restauration représente l’intervention la plus importante depuis l’incendie qui a touché la basilique en 1808. L’église du Saint-Sépulcre dispose d’un sol temporaire pour faciliter le passage : l’équipe dirigée par Francesca Romana Stasolla a divisé l’espace en sections distinctes et maintient le site ouvert au public. 

    Les strates cachées sous la basilique offrent un aperçu détaillé de ce à quoi ressemblait la région de Jérusalem depuis l’âge du fer. Les fouilles révèlent que l’édifice repose sur une ancienne carrière, ce qui correspond au sous-sol d’une grande partie de la vieille ville. Avant la construction de l’église et après l’abandon de la carrière, une partie du terrain était cultivée. 

    À l’époque de Jésus, l’ancienne carrière abritait des tombes creusées dans la roche à différents niveaux. Avec le déclin de son activité, le nombre de sépultures augmenta. Constantin choisit l’une de ces tombes, historiquement liée à la mort de Jésus, l’isola et fit creuser autour : c’est la zone qui correspond aujourd’hui à la rotonde centrale.

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