La Nouvelle revue théologique organise, en partenariat avec les éditions Chora, une soirée "Benoît XVI, un an après"
avec, comme intervenants,
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La Nouvelle revue théologique organise, en partenariat avec les éditions Chora, une soirée "Benoît XVI, un an après"
avec, comme intervenants,
De notre ami, Jean Pierre Snyers :
12 jours après les apparitions de Beauraing, nous voici à Banneux Notre-Dame: un village situé dans l'est de la Belgique, proche de la ville de Spa et pas très loin de la frontière allemande. En ce lieu fangeux, froid, venteux et couvert d'épicéas, les hivers sont rudes.
1.600 célébrations de Noël en Belgique francophone
accueilleront probablement plus de 160.000 participants
Blegny, le 22 décembre 2023. Egliseinfo.be, le GPS des clochers en Belgique francophone, recense plus de 1.600 célébrations de Noël réparties sur la veille de Noël, ce dimanche 24, et le jour de Noël, ce lundi 25. L’offre de messes est stable par rapport à 2022 et même en légère croissance par rapport à 2019, signe de la vitalité de l’Eglise catholique après les limitations des messes dues au Covid-19. Elles accueilleront probablement plus de 160.000 participants francophones, soit environ 40% des 404.000 participants belges aux messes de Noël 2022 recensées dans le rapport annuel 2023 de l’Eglise catholique de Belgique. A cela, il faudrait encore ajouter les centaines de messes dans les écoles, maisons de repos, hôpitaux et prisons. Pas de doute, Noël rassemble.
Les paroisses, unités pastorales, abbayes et communautés catholiques proposent une offre adaptée à tous les publics. Environ 500 célébrations auront lieu en fin d’après-midi ou début de soirée durant la veillée du dimanche 24 décembre. Egliseinfo.be relève de nombreuses messes adaptées aux enfants, dans les aumôneries d’hôpitaux ou encore dans les maisons de repos. Beaucoup de courageux rejoindront environ 350 messes de minuit. Enfin, plus de 760 célébrations sont proposées dans les diocèses et communautés francophones le jour de Noël, qui tombe cette année le lundi 25 décembre.
Cette année du 800ème anniversaire de la crèche par saint François d’Assise à Greccio en Italie, la plupart des églises sont ouvertes et accueillent de nombreux visiteurs. Il est intéressant de souligner la créativité et la convivialité observées dans de nombreuses communautés catholiques. Des milliers d’enfants sont impliqués dans des contes et récits de Noël. Plusieurs repas solidaires de Noël rassembleront des centaines de bénévoles, d’isolés, de pauvres et de familles, comme par exemple ceux proposés par la paroisse sainte Julienne à Salzinnes-Namur, l’unité pastorale de Boetendael à Uccle ou encore la communauté Sant’Egidio à Liège. On ne compte plus les concerts de Noël ni les activités en lien avec la fête de la nativité de Jésus-Christ. Cette année, on observe un engouement particulièrement important pour les concerts de Noël qui ont lieu dans les églises ou sur les podiums des marchés ou villages de Noël.
« Chaque année, Noël représente le pic des recherches des horaires de messe sur notre plateforme egliseinfo.be. Nous nous attendons à plus de 200.000 pages vues sur la période et plus de 100 recherches chaque minute le 24. Complémentaire aux sites internet des paroisses, egliseinfo.be facilite les recherches via les moteurs de recherche qui représentent 90% des accès à la plateforme. Outre les pratiquants réguliers, les catholiques en visite dans leurs familles ou en vacances recherchent les célébrations proches de leur lieu de vacances. La fête de Noël reste d’ailleurs une des plus grandes fêtes en Belgique », dit Jacques Galloy, initiateur de la plateforme egliseinfo.be.
« De plus en plus de personnes recherchent les horaires des messes via internet. Notre service est de faciliter ces recherches avec les technologies informatiques les plus avancées. Nous travaillons en lien étroit avec les diocèses, les abbayes et des centaines de bénévoles. Chaque année, notre équipe mène une campagne de Noël en contactant les lieux de culte et en proposant des formations », explique Gabriel Crutzen, webmaster d’egliseinfo.be.
Pour les chrétiens, la fête de Noël tire son nom du latin natalis qui signifie « naissance » ou « nativité ». Elle célèbre la naissance de Jésus, Fils de Dieu, le Sauveur attendu, annoncé par les prophètes. Le nom de Jésus veut dire en hébreu « Dieu sauve ». Ce nom même révèle son identité et sa mission, sauver les hommes et les conduire vers Dieu, le Père. La fête de Noël constitue en premier lieu une célébration de la vie et de l'innocence. L'histoire de cet enfant né dans une étable a un sens pour tout le monde. Lorsque l'on se réunit en famille pour fêter Noël, en accordant une place particulière aux enfants et en ouvrant sa maison à autrui, aux réfugiés, aux pauvres et aux isolés, cela participe à l'esprit de Noël, que l'on soit croyant ou non.
Pour les Chrétiens du monde entier, Noël est la fête la plus importante avec Pâques. Elle est apparue dans le calendrier chrétien au 4ème siècle à Rome. La date du 25 décembre fut choisie car elle s'accordait particulièrement bien avec la symbolique de la nativité. En effet, Jésus-Christ est “lumière pour le monde” d’après les écritures bibliques. Aussi, la date est proche du solstice d'hiver qui s'accompagnait de rites païens depuis l’antiquité. En effet, une fois le solstice d'hiver passé, le jour croît jusqu'au solstice d'été. Le jour l'emporte enfin sur la nuit. Déjà au 8è siècle avant Jésus-Christ, le prophète Isaïe proclamait à Jérusalem: “Le peuple qui marchait dans les ténèbres voit une grande lumière; sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de l’ombre, une lumière resplendit”.
A propos d’Egliseinfo.be
Egliseinfo.be est une start-up catholique belge qui géolocalise gratuitement les clochers et les horaires des célébrations. Lancée à Pâques 2014, elle regroupe 2.500, soit 95%, des clochers et paroisses de Belgique francophone. Ce projet collaboratif est porté par des chrétiens laïcs en partenariat avec des diocèses belges francophones et CathoBel.
Du site des éditions L'Harmattan :
LE CONGOLAIS, PIRE ENNEMI DU CONGO
Comment l'ancien Congo belge est-il devenu si pauvre ?
Jean-Pierre Nzeza Kabu Zex-Kongo
Préface de Rodolphe Rudolphe Nkengi Ye Lau
Comment expliquer la réussite des Belges (1885-1960) et l’échec des Congolais (1960 à ce jour) dans le développement du Congo (prospérité du plus grand nombre) ? L’auteur, un Congolais né au Congo belge, fait un triste constat. Les Belges savent organiser et commander contrairement aux Congolais. On fait la politique au Congo pour s’enrichir très vite, le Congo et les Congolais ne comptent pas. Et pourtant le Congo a tout pour réussir, mais à certaines conditions. Il doit remplacer la Constitution de 2006 et ne pas garder la classe politique actuelle, des ripoux notoires (kleptomanie, corruption et gabegie à grande échelle sans oublier l’omniprésence du tribalisme et du clientélisme), pour construire un Etat fort, dissuasif et prospère.
L'auteur :
Jean-Pierre Nzeza Kabu Zex-Kongo est professeur à l’université de Kinshasa. Sa formation est pluridisciplinaire et faite essentiellement en France : sciences animales, humaines et sociales. Il est docteur en géographie et pratique du développement dans le Tiers-Monde de l’université Paris1-Panthéon-Sorbonne et directeur-fondateur du Centre de réflexion Cercle Kisantuensis : comprendre le pire du Congo, construire le meilleur.
INVITATION CONFÉRENCE
Mardi 19 décembre, à 19h30, venez philosopher sur le thème
« Le pilote dans le navire »
Anthropologie platonicienne : force, faiblesse et héritage.
Adresse sur place :
Salle - FCE
Rue du Cornet, 51
1040 Bruxelles
Depuis chez vous :
Vous pouvez également suivre la conférence en direct ici.
P.A.F. libre :
Participez à l'enseignement de la bonne philosophie !
L’anthropologie philosophique de Platon est à coup sûr l’une des parties les plus significatives de son apport à la pensée occidentale. Sans le savoir, bien des fantasmes ou des représentations modernes de l’homme capitalisent sur l’antique théorie platonicienne de l’âme, plus ou moins déformée par le prisme des interprétations successives.
Pourtant, en dépit de sa richesse et de son extraordinaire pouvoir de suggestion, la doctrine platonicienne de l’âme souffre de graves défaillances, qui se répercutent de façon exemplaire dans la représentation stoïcienne de l’homme.
Nous tâcherons, dans cette troisième conférence, de cerner les apories de l’anthropologie platonicienne en lui appliquant une grille de lecture aristotélicienne, et plus exactement thomiste, qui permet de surmonter les impasses du dualisme et, par ricochet, de tous les héritiers (conscients ou non) de l’illustre philosophe athénien.
Face à la campagne dénigrante montée par Het Laatste Nieuws dans le sillage de Godvergeten, ce n'est peut-être pas la réaction ferme que l'on attendait, mais c'est toujours ça...
Du site de RTL info :
Des milliers de bébés tirés à leurs mères et vendus par l'Eglise après-guerre: l'archevêque Luc Terlinden réagit au scandale
Monseigneur Luc Terlinden était l'invité de l'émission Face à Buxant ce dimanche sur RTL TVI. L'archevêque de Malines-Bruxelles a notamment été interrogé sur le scandale qui secoue l'église catholique depuis plusieurs jours.
Le média flamand Het Laatste Nieuws a révélé que des dizaines de milliers de femmes ont accouché clandestinement dans la Flandre catholique d'après-guerre. L'Église les a contraintes à abandonner leurs enfants, qui ont ensuite été vendus pour adoption. Certaines mères ont été placées sous anesthésie générale sans leur consentement, d'autres ont même été stérilisées sans le demander. Parfois, elles devaient signer un document renonçant à leur enfant, ou on leur disait que l'enfant était mort-né. Dans la plupart des cas, il n'y avait aucun document pour commencer leur recherche plus tard.
Martin Buxant: Il y a plusieurs scandales qui secouent l'église catholique de Belgique, notamment en Flandre, mais pas seulement. D'abord les affaires liées à la pédophilie dans des écoles et internats catholiques. Une commission d'enquête parlementaire a été lancée. Est-ce que vous allez accompagner ces travaux?
Luc Terlinden: Tout à fait. Nous avons confiance dans ces travaux de la commission actuelle. Comme on a déjà collaboré pleinement à la commission de 2010, qui avait fait toute une série de recommandations. Nous avons essayé au mieux d'appliquer ces recommandations. Pour nous, c'est important cette nouvelle commission. Évaluer ce qui a déjà été fait, et puis voir ce qu'on peut faire mieux ou faire davantage, aussi je pense pas seulement pour nous ou l'église catholique, mais pour toute la société.
Martin Buxant: Aller jusqu'au bout pour faire toute la lumière sur ce qui s'est produit. Vous vous engagez à aller au bout j'imagine?
Luc Terlinden: Oui oui, mais c'est déjà bien entamé.
Martin Buxant: Est-ce que toutes les mesures sont prises pour l'avenir pour que ce genre de chose ne se reproduise plus jamais?
Luc Terlinden: Depuis l'affaire Dutroux, mais surtout depuis la dernière commission de 2010, on a vraiment mis en place des procédures, notamment au niveau de la formation des futurs prêtres, avec des examens psychologiques, des formations. Même après, une fois que quelqu'un est en paroisse ou ailleurs, régulièrement il y a des sessions de formation. On essaie toujours davantage de travailler la prévention.
Martin Buxant: Donc vous vous sentez rassuré sur ce qui est mis en place comme mesures?
Luc Terlinden: Je pense qu'on pourra toujours améliorer ça. Le risque zéro n'existe pas, comme partout. Mais à nous de travailler pour prévenir le maximum ces choses-là. Il y a un code de conduite qui a aussi édicté par les évêques de Belgique et les supérieurs des religieux, qui est très clair et qui donne des règles qui doivent prévenir au maximum ce genre d'écart.
Martin Buxant: Ça a été révélé cette semaine par le Laatste Nieuws, des enfants ont été volés à des mères et vendus par des nonnes. C'était après la Seconde Guerre mondiale. 30.000 disent certains rapports. Comment ça a été possible?
Luc Terlinden: Il faut bien nuancer les choses. D'abord, ce qui est dramatique, c'est que contre la volonté d'une maman, on lui arrache son enfant. Ça, il faut le reconnaître, c'est dramatique, mais il faut le remettre dans le climat de son époque où on n'acceptait pas, on ne concevait pas qu'une maman, une femme, puisse avoir un enfant hors du mariage. C'était pas seulement dans l'église, c’était dans la société. Du coup, on a mis en place tout ce système pour différentes raisons. Parce que la famille n'acceptait, ou parce qu'une personne était trop pauvre, pour une sorte de système d'adoption. Alors les enfants n'étaient pas vendus dans bien des cas. Ce qu'il y a, c'est que quand vous adoptez aujourd'hui, on vous demande quand même une petite contribution qui sert à couvrir les frais. Dans bien des cas, c'était ça en fait, on a demandé à la famille qui adoptait…
Martin Buxant: Mais vous ne nuancez pas quand même l'horreur de ce que disent les témoignages de certaines mères.
Luc Terlinden: Comme je l'ai dit, ça reste un drame. Mais le contexte global, il faut le voir. De même que le chiffre de 30.000, on ne sait pas très bien d'où il sort. Il y a une commission au parlement flamand, où on avait demandé qu'une enquête soit faite. Elle n'a toujours pas été réalisée. Une enquête indépendante de l'église. Nous attendons toujours cette enquête. J'espère que ce sera l'occasion de redémarrer cette enquête pour qu'on puisse travailler sur une base objective et faire la vérité.
Martin Buxant: Est-ce que vous pensez que le pape François doit avoir des mots pour les fautes de l'église catholique belge?
Luc Terlinden: Oui, mais il l'a fait dans le passé, dans ses voyages passés. Donc je ne doute pas qu'il portera dans son cœur ce souci-là.
De notre ami Jean-Pierre Snyers :
Jean-Pierre Snyers Site internet: jpsnyers.blogspot.com
lien pour acheter les billets :
https://rcf.be/concert-mystere-de-noel
Unir les voix
Lors de cette veillée, nous travaillons ensemble, chacun selon son charisme, et c’est une belle grâce.
La venue de Jésus est une telle joie, qu’il est presque impossible de ne pas la chanter. Cette joie déborde, et notre chant doit être entendu. C’est pourquoi la grande chorale chante dehors sur les marches de l’Église. Une attention particulière est mise pour la sonorisation et l’éclairage, et c’est la ville qui s’en occupe depuis quelques années pour le plus grand bonheur des participants du marché de Noël, qui se font plaisir de chanter avec nous ces chants qui ont bercé leur enfance.
Entrer dans la crèche
Adorer Jésus
De Luke Coppen sur The Pillar, cet "éclairage" d'Outre-Atlantique :
Les pièges potentiels d'une visite papale en Belgique
14 décembre 2023
Dans une interview avec un diffuseur mexicain diffusée mardi, le pape François a annoncé qu'il avait l'intention de se rendre en Belgique en 2024.
Cette annonce est surprenante, étant donné que depuis son élection, le pape François a montré une préférence pour les visites aux nations situées aux "périphéries" de l'Europe, en commençant par l'Albanie en 2014.
Il a évité ce qu'il appelle les "grands" pays d'Europe, tels que l'Espagne et l'Allemagne, privilégiant les nations plus petites du continent. Lorsqu'il s'est rendu en France en septembre, le Vatican a insisté avec pédanterie sur le fait qu'il visitait Marseille, et non la République française, afin de préserver cette notion.
Certes, la Belgique est un petit pays, avec une population de moins de 12 millions d'habitants. Elle est légèrement plus grande que l'État américain du Vermont et se trouve coincée entre ses voisins français et allemand, beaucoup plus grands.
Mais la Belgique n'est pas du tout à la périphérie de l'Europe. À l'époque coloniale, elle contrôlait le vaste territoire connu aujourd'hui sous le nom de République démocratique du Congo, ainsi que des pans entiers de la Chine et du Guatemala.
Aujourd'hui, elle possède la 26e économie mondiale et le deuxième port d'Europe. Elle possède également une famille royale glamour (...) et sa principale ville, Bruxelles, est la capitale de facto de l'Union européenne.
Alors, pourquoi le pape tient-il à s'y rendre ? Et quels sont les pièges potentiels de ce voyage ? Jetons un coup d'œil.
Pourquoi la Belgique ?
Le pape François aurait été invité à se rendre en Belgique lors d'une audience privée au Vatican, le 14 septembre, avec le roi Philippe et la reine Mathilde, discrets mais fervents défenseurs de l'Église belge.
Le voyage, qui devrait avoir lieu fin septembre 2024, est destiné à marquer le 600e anniversaire des universités catholiques KU Leuven et UCLouvain, qui tombe en 2025.
Selon le vaticaniste Emmanuel Van Lierde, les liens entre François et la Belgique remontent à l'Argentine.
Lorsque Jorge Mario Bergoglio est entré chez les Jésuites, il s'est lié d'amitié avec un novice de la famille belge Steverlynck, qui possédait une entreprise textile en Argentine. François a parlé avec admiration de l'approche réfléchie de l'entreprise à l'égard de ses employés.
En tant que supérieur provincial des jésuites argentins, le père Bergoglio était chancelier d'une université gérée par les jésuites à Cordoue, qui était soutenue financièrement par une association belge dirigée par Jean Sonet, S.J. Le futur pape s'est rendu en Belgique pour montrer sa reconnaissance. Il aurait été séduit par l'atmosphère de la ville de Bruges et par l'œuvre du peintre Hans Memling.
Lorsqu'il est apparu pour la première fois sur la loggia surplombant la place Saint-Pierre après son élection, le pape François était flanqué du cardinal belge Godfried Danneels.
Il a personnellement nommé Danneels délégué au synode des familles de 2015. La même année, il a nommé le protégé de Danneels, Mgr Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, rétablissant ainsi la continuité progressiste dans le diocèse le plus important de Belgique, qui avait été interrompue sous Benoît XVI.
Mgr De Kesel a rapidement reçu le chapeau rouge de cardinal. François a cherché à faire entrer un autre Belge au Collège des cardinaux en 2022 : Mgr Luc Van Looy, qui avait rencontré le futur pape lors de sa visite à Buenos Aires en tant que prêtre salésien. Mais Mgr Van Looy s'est retiré de la course à la suite de critiques sur sa gestion des cas d'abus en tant qu'évêque de Gand.
Outre ces liens biographiques, le pape François pourrait également avoir des affinités avec le cardinal belge Leo Joseph Suenens, qui a influencé le concile Vatican II et a fortement prôné la coresponsabilité des laïcs, préfigurant sans doute la volonté de François d'instaurer la synodalité au sein de l'Église catholique.
Selon Emmanuel Van Lierde, François ne manquerait pas de visiter à la fois la Région wallonne et la Région flamande. Pour ce faire, il pourrait se rendre à l'UCLouvain, dans la ville de Louvain-la-Neuve, dans la province du Brabant wallon, et à la KU Leuven, dans la ville de Louvain, dans la province du Brabant flamand.
François pourrait également présider une messe à Bruxelles, où il serait sans doute rejoint par Mgr Luc Terlinden, qu'il a nommé nouvel archevêque de Malines-Bruxelles en juin.
Outre ses rencontres habituelles avec les jeunes et les jésuites locaux, le pape pourrait également rencontrer en privé des survivants d'abus et, selon qu'il restera un ou deux jours, visiter une nouvelle école jésuite à Molenbeek, l'un des quartiers les plus pauvres de Belgique.
Un écueil de taille
Le principal écueil potentiel de cette visite réside sans aucun doute dans le fait que l'Église belge vient d'être ébranlée dans ses fondements par une nouvelle révélation d'abus commis par des membres du clergé.
Cette révélation a pris la forme d'une série documentaire intitulée "Godvergeten", qui a suscité un tollé lors de sa diffusion en Belgique en septembre de cette année.
La série, qui a mis en lumière les abus et les dissimulations, a déclenché une enquête parlementaire et aurait incité un grand nombre de catholiques à quitter l'Église. Elle a également suscité des appels aux autorités fédérales belges pour qu'elles cessent de payer les salaires des personnes désignées comme "ministres du culte", qui comprennent non seulement les prêtres et les diacres catholiques du pays, mais aussi les laïcs nommés par les évêques.
La série a relancé le débat sur d'anciennes affaires d'abus très médiatisées, notamment celle de l'évêque de Bruges, Mgr Roger Vangheluwe, qui a démissionné en 2010 après avoir admis avoir abusé de son neveu.
Le scandale a également terni la réputation de Mgr Danneels après la divulgation d'un enregistrement audio dans lequel le cardinal exhorte le jeune homme à ne pas accuser publiquement son oncle - et a suscité une controverse lorsque François a inclus Mgr Danneels dans sa liste d'invités personnels au synode sur la famille de 2015.
Alors que la crise s'aggravait, la police a effectué des descentes surprises dans les locaux de l'église, ce qui a tendu les relations entre les autorités belges et le Vatican.
À la suite de la démission de Mgr Vangheluwe, un rapport indépendant a recensé 475 plaintes pour abus contre des membres du clergé et des employés de l'Église entre les années 1950 et 1980.
Mais l'affaire Vangheluwe continue de faire de l'ombre à l'Église belge, car le prélat, aujourd'hui âgé de 87 ans, continue de porter le titre d'évêque.
Selon les médias catholiques belges, deux évêques ont rendu visite à Mgr Vangheluwe en septembre de cette année au monastère où il est obligé de vivre dans l'anonymat. Ils lui ont demandé de présenter sa démission au pape François.
Vangheluwe aurait ensuite dit à l'un des visiteurs, l'évêque d'Anvers Johan Bonny, qu'il avait écrit au pape. Mgr Bonny pense que le pape répondra à la lettre, dont le contenu est inconnu, d'ici la fin de l'année.
Avec une visite papale à l'horizon, la pression pour résoudre le cas Vangheluwe va augmenter, à la grande frustration des évêques belges, qui disent qu'ils demandent au Vatican de prendre des mesures supplémentaires depuis des années.
La crise des abus s'apaisera peut-être au moment où le pape François arrivera dans le pays, mais il est peu probable qu'elle passe à l'arrière-plan, compte tenu de sa profondeur et de son intensité. Le voyage pourrait donc être similaire à la visite de François en Irlande en 2018, qui a été marquée par des protestations de la part des défenseurs des survivants d'abus.
Petits écueils
Un autre écueil, moins important, est que le voyage pourrait rouvrir un débat sur l'identité des deux universités catholiques dont le pape marquera le 600e anniversaire.
La KU Leuven et l'UCLouvain tirent toutes deux leurs origines de l'ancienne université de Louvain, créée en 1425 et abolie en 1797. L'Université catholique de Louvain a repris le flambeau en 1834 et s'est scindée en 1968, selon des critères linguistiques, en Katholieke Universiteit Leuven (KU Leuven) et en Université catholique de Louvain (UCLouvain).
Comme aux Pays-Bas voisins, une société fortement sécularisée pose des défis à l'identité catholique des universités. La KU Leuven et l'UCLouvain tiennent à souligner leur caractère intégrateur. Le site web de l'UCLouvain, par exemple, indique que "si le "C" signifie "catholique", l'UCLouvain, qui compte plus d'un million d'étudiants, est une université catholique, l'UCLouvain, avec plus de 120 nationalités, comprend à peu près toutes les croyances, laïques ou religieuses, pratiquantes ou non".
Un autre écueil est qu'une visite papale pourrait raviver un débat déjà vif au sein de l'Église catholique sur la possibilité d'une bénédiction rituelle des couples de même sexe. Les évêques de Flandre ont publié un texte autorisant précisément cette pratique en septembre 2022, bien que le bureau de doctrine du Vatican ait déclaré l'année précédente que l'Église n'avait pas le pouvoir de bénir les unions entre personnes de même sexe.
Le Vatican n'a pas réagi publiquement à l'initiative des évêques. Mais le sujet a été abordé lors de la visite ad limina des évêques belges à Rome en novembre 2022. Le Vatican semble autoriser discrètement l'initiative à titre expérimental, peut-être pour les raisons que le pape François a exposées dans sa réponse de juillet à un dubium, ou doute, sur les bénédictions homosexuelles présenté par cinq cardinaux
Mais les projecteurs braqués sur une visite papale pourraient transformer la position belge sur les bénédictions homosexuelles en une controverse ecclésiale mondiale à la veille de la session finale du synode sur la synodalité, ce qui aggraverait une atmosphère déjà explosive.