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Bioéthique - Page 6

  • Projet de loi bioéthique en France : les évêques invitent à quatre vendredis de jeûne et de prière

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    Face à l'horreur bioéthique, l'appel des évêques au jeûne et à la prière

    Communiqué de la Conférence des évêques de France :

    LES ÉVÊQUES DE FRANCE INVITENT À QUATRE VENDREDIS DE JEÛNE ET DE PRIÈRE

    Le projet de loi révisant la loi de bioéthique revient bientôt devant le Sénat, en deuxième lecture. Le Gouvernement voudrait le faire aboutir sans retard. Ce projet de loi entraîne des risques graves pour notre société en bouleversant l’ordre de la filiation humaine, en ouvrant de fait un droit à l’enfant au lieu de défendre les droits de l’enfant, et en organisant sur les embryons humains des recherches qui ne respectent pas leur intégrité et qui n’ont pas pour première visée leur santé, mais plutôt une amélioration des succès de la technique de procréation médicalement assistée. 

    Les évêques de France, réunis en assemblée plénière, ont souhaité appeler tous les catholiques ainsi que les hommes et femmes de bonne volonté à se tourner vers Dieu en priant et en jeûnant pour Lui demander la grâce de nous ouvrir les yeux à tous et d’être ensemble des artisans du respect de tous les êtres humains dès leur conception. N’assistons-nous pas à un aveuglement diffus sur la dignité de tout être humain qui vient gratuitement à l’existence et qui doit être accueilli fraternellement ?

    La Conférence des évêques de France (CEF) publie ce document préparé par son Groupe bioéthique afin d’aider chacun à vivre entre janvier et début février quatre vendredis (15, 22, 29 janvier et 5 février) de jeûne et de prière. Cette démarche spirituelle pourra se vivre chacun chez soi, seul ou en famille, ou, si les normes sanitaires le permettent, en communauté. 

    Avec un cœur paisible mais sans relâche, les catholiques souhaitent aider notre société française à être une société de l’amour et de l’espérance dans la vérité et le respect de la dignité humaine, sans quoi la fraternité prônée dans notre devise républicaine ne serait qu’illusion.

  • La vaccination anti-covid19 : les raisons de douter

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    covid-19-sanità.jpg

    Quelle garanties offre un vaccin pas comme les autres ? le mensuel « la Nef » ouvre quelques pistes pour un débat en toute transparence. La parole est à l’objectivité éthique autant que curative de la science médicale:

    « Les vaccins contre le Covid 19 qui arrivent sur le marché ont été élaborés en un temps record et, pour certains, selon des techniques nouvelles dont les effets à long terme sont par définition inconnus. De tels vaccins tant attendus ne dispensent pas d’une juste réflexion morale, d’où le point de vue argumenté que nous sommes heureux de publier ici.

    Le sujet du vaccin à ARN messager (ARNm) est sensible et mérite une évaluation morale particulière de la part de l’Église. D’autant plus se vérifie ici le lien entre évaluation éthique et nécessité de compréhension scientifique des processus vitaux se déroulant. D’autant plus semble se vérifier que les fondements de bioéthique sont inscrits au cœur même du vivant. C’est donc très précisément qu’il nous faut examiner la question, au cœur du fonctionnement de la cellule, au cœur du fonctionnement du coronavirus Covid 19, au cœur de celui du vaccin à ARN messager qui vient d’être mis sur le marché.

    Quelle est donc tout d’abord sa nature ? S’agit d’un vaccin au sens traditionnel ? Ce qui est de fait habituellement transmis lors d’un vaccin classique est un virus dénaturé ou une partie d’un virus épuré qui, ne portant pas l’élément actif pathogène, dispose toutefois le corps à la fabrication anticipée d’anticorps adaptés grâce à une congruence de structure tridimensionnelle entre le virus pathologique et son leurre. Le corps va donc recevoir ce virus dénaturé comme un autre virus et provoquer là où il se trouvera des réactions finalement habituelles d’immunité et de fabrication d’anticorps. Aussi, le principe de la vaccination classique ne pose-t-il pas de problème éthique au sens où il respecte le fonctionnement naturel du système immunitaire humain. La spécificité du vaccin à ARNm est qu’il va demander à toutes les cellules dans lesquels il se logera de fabriquer la protéine d’une partie du virus (appelée la spicule) qui elle-même provoquera la réaction d’anticorps correspondant. Il s’agit là d’une technique qui ressemble à de la thérapie génique impliquant directement la maîtrise de la fabrication d’un ARNm par voie biochimique dépassant une simple fabrication plus traditionnelle de vaccin. De prime abord, la solution paraît plus simple car l’ARNm est une simple chaîne linéaire de nucléotides alors que le virus dénaturé qui doit être « conditionné » est une protéine tridimensionnelle qu’il faut rendre stable. Mais plusieurs remarques d’importance sont à noter du point de vue éthique […]

    Lire la suite ici :  Réflexion sur la légitimité morale du vaccin contre le Covid 

    La parole est à la défense…

    JPSC

  • « Enjeux bioéthiques en Belgique : où en sommes-nous ? » : un webinaire de l'Institut Européen de Bioéthique

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    Webinaire IEB - "Enjeux bioéthiques en Belgique : où en sommes-nous ?"

    17/12/2020

    En ce début d'année 2021, l'Institut Européen de Bioéthique vous propose une conférence en ligne :

    « Enjeux bioéthiques en Belgique : où en sommes-nous ? »

    Qu'est-ce que la procréation médicalement assistée, et comment est-elle pratiquée chez nous ?

    Où en sont les discussions parlementaires sur l'extension de l'avortement ?

    La gestation par autrui est-elle autorisée et pratiquée en Belgique?

    Que penser des opérations transgenres chez les mineurs ?

    L'euthanasie, où en sommes-nous et où allons-nous ?

    Profitez de ce webinaire, gratuit et ouvert à tous, pour vous former et faire le point sur l'agenda bioéthique belge.

    Rendez-vous le 7 janvier sur Zoom, de 20h à 21h30.

    Inscription obligatoire via http://bit.ly/3r5OXqS

  • La pratique des mères porteuses devant la Cour européenne des droits de l'homme

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    La pratique des mères porteuses devant la Cour européenne des droits de l'homme

    03/09/2020

    La gestation pour autrui (GPA) pose de nombreuses et délicates questions sur le plan juridique, en particulier sur le plan du lien de filiation avec le père biologique ou la mère d'intention.

    La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a eu l'occasion de se prononcer à plusieurs reprises, ces dernières années, au sujet de la pratique de la GPA, du point de vue de son articulation avec les droits fondamentaux, en particulier le droit au respect de la vie privée et familiale.

    L'Institut Européen de Bioéthique vous propose une synthèse de la jurisprudence de la CEDH publiée à ce jour sur cette question : 

    Cour européenne des droits de l'homme & Gestation pour autrui

  • USA : le Comité d’éthique s’oppose au financement de la recherche sur les tissus fœtaux

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    De gènéthique.org :

    Etats-Unis, le Comité d’éthique s’oppose au financement de la recherche sur les tissus fœtaux

    20 août 2020

    Dans un rapport publié mardi, le Comité consultatif d’éthique pour la recherche sur les tissus fœtaux humains, créé en février par le Health and Human Services (HHS)[1], a recommandé que les États-Unis refusent de financer 13 des 14 propositions de recherche sur les tissus fœtaux.

    Les scientifiques utilisent le tissu fœtal humain pour étudier et développer des thérapies pour des maladies et des conditions allant du diabète aux malformations cardiaques congénitales et à la cécité. Ils utilisent également les tissus pour développer des souris dont le système immunitaire est semblable à celui des humains afin de mener des recherches sur les maladies infectieuses, en particulier le VIH.

    Les membres du Comité ont, entres autres, déploré que les chercheurs se déchargent de la tâche de se conformer aux exigences éthiques, y compris le consentement éclairé, en se fournissant auprès d’une société pour obtenir le tissu fœtal. Concernant la proposition rejetée à huit voix contre sept, le tissu fœtal humain « était utilisé uniquement pour faire la comparaison » avec une alternative au tissu fœtal.

    Le rapport pose la question de savoir si les contribuables doivent ou non financer la recherche impliquant des tissus fœtaux humains.

    La politique Trump, annoncée en juin 2019, a déjà mis un terme aux études menées par les scientifiques des NIH (cf. Etats-Unis : des ventes de tissus fœtaux humains interdites). Les décisions qui viennent d’être annoncées  concernent les propositions des chercheurs privés. Le secrétaire du Health and Human Services (HHS), Alex Azar, prendra la décision finale, mais l’avis du comité devrait avoir un poids important.

    Certains, comme Carolyn Coyne, virologiste à l’université de Pittsburgh, apparentent cette décision à une « interdiction déguisée » de la recherche sur le tissu fœtal humain. La chercheuse utilise des placentas issus d’interruptions volontaires de grossesse pour étudier comment le système immunitaire maternel défend le fœtus contre l’invasion virale.

    En 2019, le NIH a dépensé 109 millions de dollars pour environ 175 projets utilisant des tissus fœtaux humains ; cette année, il prévoit de dépenser 116 millions de dollars. L’année dernière, le NIH a lancé un programme de recherche de 20 millions de dollars pour trouver des alternatives à l’utilisation du tissu fœtal humain dans la recherche.

    Pour aller plus loin :

    [1] Ministère de la santé.

    Sources : New York Times, Sheryl Gay Stolberg (18/08/2020) – Science, Meredith Wadman (18/08/2020)

  • Du jamais vu depuis longtemps : un Flamand revêt la bure franciscaine

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    De KerkNet :

    Pour la première fois depuis longtemps : un Flamand revêt l'habit franciscain

    LUNDI 17 AOÛT 2020

    Gentenaar Koen Van Durme werd op 9 augustus 2020 ingekleed als franciscaan. © Jan Bouwens ofm

    Koen Van Durme, jusqu'à récemment arboriculteur à Sleidinge, a terminé son postulat chez les Franciscains néerlandais le 9 août et a pris l'habit

    Koen Van Durme, de Gand, a reçu l'habit franciscain dans l'église du monastère de la ville néerlandaise de Megen des mains du frère ministre-provincial Theo van Adrichem. De cette façon, il a été inclus dans l'ordre et a reçu la bure, comme l'indique un communiqué de presse. A la célébration, il y avait environ 30 frères et sœurs de la famille franciscaine et 30 parents et amis.

    Que le Gantois aie fait son postulat aux Pays-Bas ne doit pas surprendre. Depuis quelques années, la custodie flamande dépend de la province néerlandaise. Dans deux ans environ, la custodie flamande et la province néerlandaise ne feront plus qu'un. Pourtant, Koen van Durme est le premier Flamand depuis longtemps à rejoindre l'ordre. Le frère Van Adrichem a déjà dit espérer que le frère Koen devienne un pionnier et que davantage de Flamands trouvent leur chemin vers les Franciscains.

    Koen Van Durme s'installe au noviciat international de Killarney, en Irlande, pour un an.

  • France, loi bioéthique : les amendements controversés

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    D'I. Bone sur le site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Projet de loi bioéthique : de nouveaux amendements controversés

    05/08/2020

    Dans la nuit du 1er août, l'Assemblée nationale française a adopté en deuxième lecture le projet de loi Bioéthique. Le texte, désormais renvoyé au Sénat, comprend diverses modifications importantes.

    Mesures adoptées

    A la suite des trois jours de débats dans un hémicycle fort clairsemé, la mesure-phare de l'ouverture de la procréation médicalement assistée (« PMA ») à toutes les femmes a été adoptée. Contrairement à ce que le Sénat avait voté en première lecture, la PMA serait remboursée par la Sécurité sociale aux femmes seules ou en couple, le critère d'infertilité médicale étant abandonné. Le texte permet également d'établir la filiation au sein d'un couple de femmes par reconnaissance anticipée de l'enfant à naître auprès d'un notaire.

    En vertu du nouveau texte, les enfants nés par PMA d'un don de gamètes avant la nouvelle loi de bioéthique pourraient accéder, dès leur majorité, à des données non identifiantes ou même à l'identité de leur donneur si ce dernier est d'accord.

    Le cadre législatif relatif à l'avortement est également modifié. A travers un amendement introduit en dernière minute, l'interruption médicale de grossesse (« IMG ») pourrait être autorisée jusqu'au terme de la grossesse, pour cause de « détresse psychosociale ».

    Quant aux cellules souches embryonnaires, les députés facilitent la recherche sur celles-ci en levant l'obligation pour les chercheurs de demander une autorisation préalable en la matière. La possibilité de créer des embryons chimères homme-animal et des embryons transgéniques est également admise dans le texte actuel.

    Mesures rejetées

    Plusieurs amendements controversés ont en revanche été rejetés. Ainsi, la technique de la « Ropa » (Réception d'ovocytes de la partenaire) qui aurait permis aux couples des femmes de « partager » la maternité a été écartée.

    Tel est également le cas pour le dépistage chromosomique des embryons. Les députés ont abandonné l'extension du diagnostic préimplantatoire à la recherche d'aneuploïdies (DPI-A), dont la trisomie 21.

    En ce qui concerne la PMA post-mortem, une large majorité de députés a voté contre son autorisation.

    Le Sénat n'examinera probablement pas le texte avant le début de l'année 2021. S'en suivra la réunion d'une commission mixte paritaire chargée de rassembler sénateurs et députés autour d'un texte commun.

    Sources : alliancevita.org ; la-croix.com

     

    Communiqué de Monseigneur Dominique Rey, evêque de Fréjus-Toulon

    Je dénonce avec gravité la nouvelle loi de bioéthique qui a été votée au milieu de la nuit du 30 Juillet dernier.
    En plus des multiples transgressions qui ont été dénoncées depuis de nombreux mois par l'épiscopat français, les parlementaires ont intégré au texte, en catimini un nouvel élargissement de l'avortement. En effet, les condition d'une IMG (Interruption Médicale de grossesse) ont été élargies au critère de "détresse psychosociale". Critère très dangereux car difficilement définissable. Ainsi les avortements seront rendus possibles jusqu'au terme de la grossesse. La suppression toujours plus importante des enfants à naître est une épouvantable tragédie et cette nouvelle atteinte à la vie doit être dénoncée avec la plus grande force.

    La vie de l'enfant dans le sein de sa mère doit être respectée et protégée. Il s'agit du fondement d'une civilisation.

  • "Le « monde d’après » sera de toute évidence post-chrétien"

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    D'Antoine Pasquier sur le site de Famille Chrétienne :

    Comment réagir comme catholique après le vote de la loi bioéthique ?

    04/08/2020

    MAGAZINE – Un changement de civilisation, vraiment ? Le gouvernement a pris des airs de vierge effarouchée à l’évocation de cette sentence. Son projet de loi de bioéthique, voté au beau milieu du chassé-croisé entre juillettistes et aoûtiens, se bornerait à acter quelques « avancées majeures » dans « un texte d’équilibre », dixit Emmanuel Macron. Un joli cadeau en somme, dont nous devrions nous réjouir ! Pas de gros mots donc, nous prient LREM et consorts ; il ne faudrait pas effrayer le Français se prélassant sur la plage après un printemps cloîtré...

    Pourtant, sept ans après le « mariage pour tous », claquent encore dans nos oreilles endolories les mots de Christiane Taubira : « C’est une réforme de société et on peut même dire une réforme de civilisation. » Et cette nouvelle loi – qui doit encore repasser devant le Sénat, ne l’oublions pas ! – n’est que la énième articulation de cette rupture anthropologique engagée en 2012. Dans un lapsus monumental, dont on ne peut lui tenir rigueur tant le sol était glissant pour un débutant, Jean Castex a joliment qualifié la PMA post-mortem de « PMA post-moderne ». On ne pouvait mieux résumer en si peu de mots un basculement civilisationnel aussi vertigineux !

    Voilà donc « notre » nouvelle civilisation : individualiste, ultra-libérale, pulsionnelle, et, in fine, post-humaine. A-t-on le droit de la refuser ? De s’y soustraire ? De la contester ? Il est permis d’en douter. Ne pas appartenir au parti du Progrès est un crime de lèse-majesté, et le repli sur soi une offense au vivre-ensemble. Les Français vont devoir joindre le pas à cette marche forcée de peur d’être socialement déclassés. Quel couple aura le courage de refuser, demain, une fécondation in vitro en cas d’infertilité, un dépistage anténatal ou une interruption de grossesse en cas de malformation de leur bébé ? À l’ère de l’embryon chimérique, cela ne se fait pas...

    Le « monde d’après » qui se déploie sous nos yeux sera de toute évidence post-chrétien. Et les catholiques vont devoir changer de logiciel pour soutenir leurs contemporains déboussolés. Nos protestations verbales ne suffiront plus. Nos actes deviendront nos mots, nos mœurs notre morale. C’est le pari bénédictin, non de l’américain Rod Dreher, mais de l’allemand Ratzinger. Celui d’une église cellulaire : « Si la société dans sa totalité n’offre plus d’environnement chrétien, l’Église doit elle-même former des cellules où l’on pourra expérimenter et pratiquer en petit le grand espace de vie de l’Église » (1). « Nous avons besoin d’îles, continuait le futur Benoît XVI, où la foi en Dieu et la simplicité interne du christianisme vivent et rayonnent. » Autant « d’oasis, d’arches de Noé » dans lesquels l’homme, « perdu dans un monde d’indescriptible solitude », pourra « toujours venir se réfugier ». Et le chrétien se sanctifier pour enfin rayonner.

    Antoine Pasquier

    (1) Le Sel de la Terre, entretiens avec Peter Seewald.

     
  • Bioéthique : "le progressisme est totalitaire avec les faibles et les fragiles"

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    Jules Torres recueille les propos de Tugdual Derville sur le site de Valeurs Actuelles :

     

    Tugdual Derville sur la loi bioéthique : “Le progressisme est totalitaire avec les faibles et les fragiles”

    Valeurs actuelles. À propos du projet de loi bioéthique, vous parlez de « déguisement du mal en bien ». Pourquoi ?

    Tugdual Derville. L’amour est systématiquement brandi en paravent de mesures qui se révèlent injustes pour les plus fragiles et les plus faibles. Ce procédé relève du chantage affectif. Quand il s’agit de dissoudre les repères anthropologiques qui sont les plus épanouissants pour l’être humain, la tonalité des interventions des promoteurs de ces dérives éthiques est toujours moralisatrice. Ils abusent de l’émotion pour anesthésier notre raison. Ce qui me frappe toujours dans ces débats, c’est l’énergie déployée pour rendre complexes les réalités les plus simples. Par exemple, qu’un enfant naît d’un homme et d’une femme. Que père et mère sont complémentaires et non pas interchangeables. Pour casser ces réalités de bon sens, on assène sous le label trompeur « bioéthique », des principes vaseux ; on nie les fondamentaux anthropologiques dont les générations futures ont besoin, autant que chacun d’entre nous. Lionel Jospin le disait avec fermeté au moment de la loi Taubira : « L’humanité est faite d’hommes et de femmes. » Sortir de cette binarité à laquelle nous devons tous la vie, c’est jouer avec le feu.

    La disparition progressive du père et de la famille vous inquiète-t-elle ?

    Organiser l’escamotage du père occulte un élément essentiel de la nature de l’humanité. Nous avons en effet une nature humaine profondément ancrée, biologiquement, mais aussi culturellement, dans l’altérité homme/femme. Bien sûr, il faut lutter contre les discriminations et tous les stéréotypes injustes qui pèsent surtout sur les femmes, mais de là à fonder toute une doctrine sur l’indifférenciation homme/femme... Il s’agit d’un déni d’écologie humaine. Cet abus s’apparente aux atteintes gravissimes que l’on commet sur l’environnement. Piétiner la nature au prétexte d’un “progrès” est régressif. Certes, la famille parfaite n’existe pas et il n’y a pas de parents parfaits, mais la famille fondée sur l’altérité homme-femme reste l’écosystème le plus favorable à l’épanouissement de la vie. On le vérifie a contrario avec la quête éperdue de père chez ceux qui en ont été privés. La famille est la structure d’où naît la société : elle nous apprend la tendresse et la fraternité, le respect de la différence et la liberté et aussi l’autorité et le respect de la loi. L’État n’a pas le droit de priver les enfants du repère originel qui fonde cet écosystème familial : la différence des sexes.

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  • Anthropologie chrétienne : de l’Arbre de la Connaissance à l’Arbre de Vie

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    L'homme ne peut rien créer, il ne peut tout au plus que recomposer. Cette capacité lui permet, lorsqu'il se met humblement et respectueusement au service des idées qui sont déjà contenues dans la création, de se faire le collaborateur et le gardien du jardin de Dieu. Mais lorsqu'il se prétend l'auteur, la création est en danger.  

    Voilà qui aurait pu rencontrer aussi l’assentiment d’un avatar de la modernité :  le monde de l’écologie, s’il était autre chose qu’une nébuleuse socio-politique à la mode, ambigüe et superficielle.

    Plus intéressant est de relire à ce sujet quelques pages de l’un des livres d’entretiens de Peter Seewald avec Joseph Ratzinger, paru en 2000 sous le titre « Voici quel est notre Dieu » (Plon, Mame, pp. 91 à 95).

    Un extrait publié en 2011 par le site « Benoit et moi » nous y invitait déjà en ces termes : « depuis l’an 2000, la machine s'est emballée, mais les propos du Cardinal Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi à propos de la manipulation de la vie restent totalement d'actualité, et d'une certaine façon prophétiques ». A cet égard, rien n'a changé, au contraire, dans le monde pandémique qui submerge aujourd’hui la terre entière et pourrait utilement porter à la réflexion.

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    « -Peter Seewald. Si cueillir les fruits de l'arbre de la connaissance fut déjà une faute, le créateur, dans le récit biblique, met en garde avec insistance contre un autre tabou, plus grand, oui, le tabou absolu qu'est la mainmise sur l'arbre de la vie.

    Il est dit dans la Genèse que le Seigneur Dieu « posta les chérubins à l'orient du jardin d'Éden avec la flamme de l'épée foudroyante pour garder le chemin de l'arbre de vie » (Gn 3, 24b) jusqu'au dernier jour. Le Seigneur Dieu dit : « Voici que l'homme est devenu comme l'un de nous par la connaissance du bien et du mal. Maintenant, qu'il ne tende pas la main pour cueillir aussi le fruit de l'arbre de la vie, en manger et vivre à jamais ! » (Gn 3, 22) S agit-il là d'une ultime limite clairement fixée ? La franchir, est-ce à coup sûr aller vers notre propre destruction ?

    - Card. Ratzinger : Ces grandes images bibliques resteront inépuisables pour nous et jamais totalement dépassées. Au-delà de toute connaissance elles recèlent des dimensions toujours nouvelles.

    Je voudrais d'abord m'arrêter à l'interprétation classique de cette image, telle que l'ont commentée les Pères dans la foi. Ils font remarquer que l'homme n'a été exclu de l'arbre de vie que lorsque, mangeant le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, il s'est hissé à un rang inconvenant pour lui. Il avait arraché quelque chose qui, s'il s'en attribue le pouvoir de façon égoïste, ne peut que lui être fatal. Répondant à cette nouvelle situation, Dieu dit que l'homme ne doit pas aussi tendre la main vers l'arbre de vie : être immortel dans ces conditions équivaudrait effectivement à une damnation.

    C'est pourquoi l'exclusion de l'arbre de vie, liée à la destinée mortelle, est une grâce. Si nous devions être immortels dans la condition qui est la nôtre actuellement, ce ne serait vraiment pas une situation enviable. Pour une vie caractérisée par tant d'égarements, la mort, tout en restant une contradiction et pour l'individu un événement tragique, ne constitue pas moins une grâce car, autrement, ce genre de vie serait éternel et le monde totalement inhabitable.

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  • Le pouvoir sans limites de l’adulte sur la procréation

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    De Blanche Streb sur le site du Figaro Vox :

    «La loi bioéthique, ou le pouvoir sans limites de l’adulte sur la procréation»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - La loi bioéthique, définitivement adoptée, consacre de fait un «droit à l’enfant» en supprimant les garde-fous qui subsistaient, argumente Blanche Streb de l’association Alliance VITA.

    3 août 2020

    Blanche Streb est docteur en pharmacie. Après avoir travaillé douze ans en recherche et développement dans l’industrie pharmaceutique, elle est aujourd’hui directrice de la formation et de la recherche pour Alliance VITA. Elle a publié Bébés sur mesure, le monde des meilleurs (Artège, 2018).


    A 3h35 du matin, ce 1er août 2020, à l’Assemblée nationale, 60 députés s’applaudissent. Ils viennent d’adopter définitivement le projet de loi bioéthique. Un texte aux enjeux vertigineux, contre lequel les 37 députés contre et les 4 abstentions n’auront pu faire barrage.

    Renié, l’esprit qui a animé le besoin d’encadrer les possibilités techniques qu’apportent les progrès scientifiques. À terre, les grands principes fondamentaux de protection (de la personne humaine et du corps humain) qui ont bâti notre droit de la bioéthique. Les tenants de cette déconstruction ont tordu le bon sens et le droit pour autoriser chimères homme-animal, instrumentalisation accrue de l’embryon humain, PMA et autoconservation des ovocytes sans raison médicale, banques de gamètes à but lucratif… Un cavalier législatif a même modifié l’encadrement de l’Interruption médicalisée de grossesse (IMG), en ajoutant le critère de détresse psychosociale pour l’autoriser jusqu’au terme de la grossesse, même si le bébé est en parfaite santé.

    On est comme sonné devant le champ de ruines que laisse la tornade progressiste sur lequel flotte le drapeau de la mesure qui aura toujours servi à dissimuler toutes les autres: la PMA pour toutes.

    La majorité a rejeté tous les amendements évoquant « l’intérêt supérieur de l’enfant » proposés par l’opposition.

    Même si la majorité s’en défend, c’est un droit à l’enfant qu’elle aura inscrit dans le marbre. Elle s’est d’ailleurs empressée d’effacer en seconde lecture la plupart des contributions du Sénat, en particulier l’article qui venait compléter le Code civil de la phrase «nul n’a de droit à l’enfant». Elle a aussi méticuleusement rejeté tous les amendements évoquant «l’intérêt supérieur de l’enfant» proposés par l’opposition. Comment aurait-elle pu le défendre au sein d’un texte qui organise, au contraire, la méconnaissance des droits de l’enfant, avant même qu’il ne soit conçu?

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  • Répéter sans se lasser ce que Jean-Paul II proclamait à la face du monde

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    C'était le 7 octobre 1979, à Washington (source) :

    "Je n’hésite pas à proclamer devant vous et devant le monde que toute vie humaine — depuis la conception et à tous ses stades — est sacrée parce que la vie humaine est créée à l’image et à la ressemblance de Dieu. Rien ne dépasse la personne humaine en grandeur et dignité. La vie humaine n’est pas seulement une idée ou une abstraction ; elle est la réalité concrète d’un être qui vit, agit, grandit et se développe, d’un être qui est capable d’aimer et de servir l’humanité.

    Permettez-moi de rappeler ce que j’ai dit au cours de mon pèlerinage dans ma patrie : « Si l’on enfreint le droit de l’homme à la vie au moment où il commence à être conçu dans le sein maternel, on porte aussi atteinte indirectement à tout l’ordre moral qui sert à assurer les biens inviolables de l’homme. La vie occupe la première place parmi ceux-ci. L’Église défend le droit à la vie non seulement eu égard à la majesté du Créateur qui est le premier donateur de cette vie, mais aussi par respect envers le bien essentiel de l’homme. » (8 juin 1979.)

    La vie humaine est précieuse parce qu’elle est le don d’un Dieu dont l’amour est infini. Et quand Dieu donne la vie, il la donne pour toujours. En outre, la vie est précieuse parce qu’elle est l’expression et le fruit de l’amour. C’est pourquoi la vie doit prendre son origine dans le contexte du mariage, et c’est pourquoi le mariage et l’amour réciproque des parents doivent être caractérisés par la générosité dans le don mutuel. Le grand péril pour la vie de la famille dans une société où les idoles sont le plaisir, le confort et l’indépendance, c’est que les hommes ferment leurs cœurs et deviennent égoïstes. La peur d’un engagement permanent peut changer l’amour mutuel entre le mari et la femme en deux amours d’eux-mêmes — deux amours qui existent l’un à côté de l’autre jusqu’à ce qu’ils finissent dans la séparation.