Quelle est la nécessité de l'évangélisation ? Comment s'inspirer des missionnaires pour évangéliser aujourd'hui ? Les réponses du Club des Hommes en noir avec cette semaine autour de Philippe Maxence, les abbés Barthe et Guelfucci, le père Thomas et Jean-Pierre Maugendre.
Christianisme - Page 101
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Comment évangéliser aujourd'hui ? Les réponses du Club des Hommes en noir
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Inde : les chrétiens du Chhattisgarh demandent protection contre les violences brutales dont ils sont l'objet
Du site des Missions Etrangères de Paris :
Les chrétiens du Chhattisgarh demandent protection contre les violences dans le centre de l’Inde
02/03/2023
Le 23 février, une délégation du forum œcuménique EUF (Ecclesia United Forum) a rencontré le ministre en chef de l’État central du Chhattisgarh, Bhupesh Baghel, afin de lui demander de protéger les communautés chrétiennes locales face aux violences. Le père Johnson Thekkadayil, membre de la délégation et basé au Chhattisgarh, explique qu’ils ont appelé à prendre des « mesures immédiates » contre « les attaques brutales ciblant les chrétiens, en particulier dans les régions indigènes ».

Des chrétiens de Delhi, le 30 mars 2018, le jour du Vendredi Saint.
Les chrétiens de l’État central du Chhattisgarh ont à nouveau appelé, leur ministre en chef, Bhupesh Baghel, à les protéger alors que plusieurs centaines de chrétiens indigènes de la région continuent de vivre dans la forêt par crainte des violences.
Une délégation du forum œcuménique EUF (Ecclesia United Forum) a rencontré Bhupesh Baghel le 23 février afin de lui demander de prendre des « mesures immédiates », explique le père Johnson Thekkadayil, qui vit au Chhattisgarh. « Les attaques brutales ciblant les chrétiens du Chhattisgarh, en particulier dans les régions indigènes, se poursuivent toujours à un rythme soutenu », ajoute-t-il.
Les chrétiens de la région de Bastar, majoritairement Adivasis (indigènes), ont subi une vague de violences sans précédent, sous la forme de boycotts sociaux, d’attaques et d’expropriation territoriale. La situation au cours des six derniers mois a forcé plus d’un millier d’entre eux à fuir de chez eux par sécurité.
Le gouvernement de l’État, dirigé par le parti de l’opposition du Congrès, affirme protéger la laïcité mais les responsables chrétiens de la région estiment qu’il ne protège pas suffisamment les chrétiens. Le gouvernement, de son côté, assure que son administration a rétabli la paix dans la région et que les chrétiens qui avaient pris la suite sont rentrés chez eux. Il affirme également avoir agi fermement contre les coupables.
« Ils ne peuvent rentrer chez eux par peur d’être attaqués »
Selon les responsables chrétiens du Chhattisgarh, l’action des autorités locales reste inadaptée. « Plusieurs centaines de chrétiens survivent toujours dans la nature sans nourriture, sans toit ni vêtements. Ils ne peuvent rentrer chez eux par peur d’être attaqués et tués », ajoute le père Thekkadayil. « Les églises sont maintenues fermées. Certains disent même que la police ne permet pas aux chrétiens de se rassembler chez eux pour prier », poursuit-il.
« Des chrétiens sont toujours chassés, torturés et mutilés dans cette région indigène, et ils sont menacés afin de les pousser à renoncer à leur foi dans le Christ », a affirmé la délégation chrétienne dans sa déclaration adressée au ministre en chef. Les chefs de villages « leur imposent ce qu’ils doivent croire, où ils doivent travailler, vivre et aller », a ajouté la délégation dans son communiqué, en dénonçant une atteinte aux droits fondamentaux et constitutionnels des villageois chrétiens.
« Des femmes et des enfants sont déshabillés de force et agressés » pour avoir enfreint leurs interdictions, a ajouté la délégation. « Les chrétiens n’ont pas le droit d’enterrer leurs morts. Les attaquants déterrent les corps et forcent les chrétiens à les emmener hors de leurs terres et de leurs villages. Ils seraient aussi forcés de consommer de l’alcool et de participer à des pratiques superstitieuses. »
Les chrétiens forment 2 % de la population du Chhattisgarh sur 30 millions d’habitants
Selon le communiqué, des commerçants sont également interdits de vendre de la nourriture, des médicaments et autres produits aux chrétiens. « Des chrétiens n’ont pas non plus le droit de puiser de l’eau dans les puits publics », ont poursuivi les responsables chrétiens du Chhattisgarh. « Les églises et les maisons chrétiennes sont attaquées, pillées et démolies avec des bulldozers. Les documents fonciers des chrétiens sont volés et brûlés », ont-ils affirmé. Selon eux, des chrétiens indigènes sont aussi arrêtés et envoyés en prison sans aucun fondement, « et peu d’entre eux ont été libérés au bout de plusieurs semaines, sans explication ». « Les chrétiens au Chhattisgarh sont devenus des réfugiés dans leur propre État, et ils continuent de vivre dans la peur. »
Le père Thekkadayail confie que le ministre en chef lui a assuré son soutien pour la défense de la paix et de l’harmonie dans la région. Le 2 janvier, Mgr Victor Henry Thakur, archevêque de Raipur, a également appelé le ministre en chef à protéger les chrétiens après une attaque contre l’église du Sacré-Cœur dans le district de Narayanpur. Une foule a tout détruit à l’intérieur de l’édifice, dont un crucifix.
Les chrétiens représentent moins de 2 % de la population locale sur plus de 30 millions d’habitants, dont une majorité d’hindous et de religions indigènes.
(Avec Ucanews)
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Islam: les contre-vérités (diplomatiques ?) du pape François
De Paul Vaute pour Belgicatho, cet examen critique de positions récentes qui ont de quoi interloquer:
Promulguée en 2020, avec pour noyau thématique "la fraternité et l'amitié sociale", l'encyclique Fratelli tutti contient notamment, en son chapitre 8, point 271, cette phrase surprenante: "Les différentes religions, par leur valorisation de chaque personne humaine comme créature appelée à être fils et fille de Dieu, offrent une contribution précieuse à la construction de la fraternité et pour la défense de la justice dans la société". Je n'aurai pas l'audace de sainte Catherine de Sienne, qui se rendit à Avignon en 1376 pour demander au pape Grégoire XI d'organiser une croisade contre les infidèles, le convaincre de faire la paix avec Florence et lui confirmer qu'il était temps de rentrer à Rome. J'exposerai simplement, dans ce présent espace ô combien précieux de la blogosphère, les raisons de ma dissension à l'égard de cet enseignement et de quelques autres du pontificat actuel sur le même sujet.
En lisant le passage précité, je me suis d'abord demandé naïvement comment on avait pu, dans un document qui engage l'Eglise au plus haut niveau, insérer pareille affirmation. Car tout lecteur disposant d'un minimum de culture théologique et historique ne peut y voir qu'une pure contre-vérité pour ce qui concerne, dans l'ordre démographique mondial, la deuxième religion après le christianisme, à savoir l'islam.
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Elly Schlein devrait plaire aux catholiques évanescents du Partito Democratico
Elly Schlein vient d'être élue du Parti Social Démocrate italien. A côté de ses engagements politiques de gauche et en faveur de l'avortement elle affiche fièrement son homosexualité : "Je suis une femme. J’aime une autre femme et je ne suis pas mère, mais je ne suis pas moins femme pour autant. Nous ne sommes pas des utérus vivants, mais des personnes avec des droits."
Stefano Fontana (Nuova Bussola Quotidiana) commente :
Schlein plaira aussi aux catholiques PD (désormais évanescents)
28-02-2023Elly Schlein n'est pas moins bourgeoise que les secrétaires précédents, elle a juste une méthode différente. Et elle recevra également le consentement des catholiques plus que Bonaccini (le rival dont elle a triomphé). Désormais consensuels sur l'avortement et les nouveaux droits, inconscients de la gravité de ces choses parce que plus personne dans l'Église ne leur rappelle, les catholiques maintiennent la feuille de vigne de leur évanescence sociale et politique en se focalisant sur l'égalité, la diversité, l'accueil, la justice, l'environnement... toutes choses bien présentes dans le langage de Schlein.
La victoire d'Elly Schlein aux primaires du parti démocrate appelle aussi une évaluation du côté catholique. Sur deux aspects. Le premier concerne l'agenda du radicalisme postmoderne : y aura-t-il une nouvelle pression en avant pour les " nouveaux droits " ? Le second concerne l'appel au consensus parmi les catholiques : Schlein rendra-t-elle son parti plus attrayant pour eux que Letta ou Bonaccini ?
Selon la célèbre interprétation de Del Noce, le communisme occidental était destiné à se transformer en une idéologie bourgeoise radicale. Après avoir abandonné la version forte liée au concept de révolution, il deviendrait matérialisme individualiste, narcissisme ludique, subjectivisme postmoderne, matérialisme sophistiqué. La modernité était un processus bourgeois, le communisme est l'apogée de la modernité, ergo le communisme est une pure bourgeoisie. Le Parti démocrate était la conclusion de ce parcours et semblait être arrivé au bout de la ligne, précisément parce qu'il n'y avait plus rien à gratter au fond du tonneau de l'ordre naturel, tout était désormais placé entre les mains de l'autodétermination de l'individu. La politique du néo-communisme italien n'était plus nécessaire, ce qu'elle devait faire, elle l'avait fait. La thèse delnocienne est confirmée.
A première vue, cependant, le passage à Schlein semble contredire cette vision autoritaire des choses. Le nouveau secrétaire des Démocrates réutilise les concepts révolutionnaires, critique le subjectivisme bourgeois, parle de justice, d'une nouvelle centralité de l'Etat et vise à redonner une identité idéologique à la gauche. Si le Partito Democratico n'apparaissait plus, même de loin, comme un parti de gauche, mais comme l'expression d'une culture qui n'est plus représentée à San Remo qu'une fois par an par le transgressivisme d'avant-garde, maintenant Schlein reprend les concepts de classe, parle des travailleurs, de la pauvreté, de l'engagement social, de l'exploitation. À une gauche édulcorée, de salon, elle veut substituer une gauche à nouveau populaire et de combat. Une gauche à l'ancienne, pourrait-on penser, une gauche identitaire et militante. Mais ici, la vision delnocienne tomberait et le balancier de l'histoire reviendrait en arrière. Après tout, n'y a-t-il pas un retour mondial du communisme ? En Amérique latine, tous les États sont désormais dans ce cas.
Le fait est que même le communisme n'a pas toujours un parcours linéaire, et il faut toujours distinguer les moments de réorientation de la stratégie. Même les Pontifes romains ont été imprudents à cet égard, lorsqu'ils ont appelé à distinguer les idéologies des mouvements historiques, surtout en ce qui concerne le communisme et le socialisme. Je fais référence à Jean XXIII dans Mater et magistra (1961) et à Paul VI dans Octogesima adveniens (1971). Certains changements peuvent être plus dangereux que les phases précédentes. Du point de vue catholique, cela sera-t-il également le cas dans l'affaire Schlein ?
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Les ecclésiastiques de l'année
De George Weigel sur First Things :
LES ECCLÉSIASTIQUES DE L'ANNÉE
Mgr Gudziak et Sa Béatitude Shevchuk, archevêque Majeur de Kyiv-Halytch.22 février 2023
Lorsqu'ils travaillaient ensemble il y a quelques années à l'Université catholique ukrainienne - la seule institution catholique d'enseignement supérieur dans l'ancien espace soviétique - le père Borys Gudziak et le père Sviatoslav Shevchuk ne s'imaginaient pas occuper leurs fonctions actuelles. Ils ne pouvaient pas non plus imaginer qu'ils seraient au centre d'événements historiques épiques en 2022-2023, défendant l'ordre et la décence dans la politique mondiale au milieu d'une guerre brutale. Dans cette circonstance totalement imprévue, cependant, et à partir de leurs positions actuelles de responsabilité dans l'Église ukrainienne gréco-catholique, l'archevêque majeur Shevchuk (le chef de l'UGCC) et l'archevêque Gudziak (l'archéparque de Philadelphie pour les Ukrainiens gréco-catholiques) ont apporté un témoignage mondial puissant aux vérités de la foi catholique au milieu de l'assaut génocidaire d'un monstre moral sur le peuple d'Ukraine.
Lorsque j'ai rencontré Borys Gudziak pour la première fois chez des amis communs lors d'une réception après le baptême, il était étudiant en doctorat à Harvard. Et je n'avais pas la moindre idée que j'allais un jour transmettre la thèse qu'il écrivait (et qui est devenue par la suite un livre important) à Jean-Paul II autour de la table du dîner papal. Mais en ce dimanche après-midi du milieu des années 1980, j'ai eu le sentiment qu'il s'agissait de quelqu'un avec qui je serais en conversation pour le reste de ma vie - et il en a été ainsi.
C'est le père Gudziak qui a incité l'archevêque Shevchuk, le chef nouvellement élu de la plus grande des Églises catholiques orientales, à me rencontrer lorsque Shevchuk et moi étions à Rome en avril 2011. Huit semaines auparavant, j'avais passé deux heures avec le métropolite Hilarion Alfayev du Patriarcat orthodoxe russe de Moscou, qui avait dit plus d'une fois des choses amères (et fausses) sur l'UGCC (Ukrainian Greek Catholic Church) lors de notre rencontre à la Bibliothèque du Congrès. J'avais rédigé un mémorandum sur cette réunion, que Gudziak pensait que son ancien collègue devrait voir pendant que Shevchuk rencontrait divers officiels du Vatican (souvent très intéressés par l'orthodoxie russe) après son accession au siège métropolitain de Kyiv-Halych. Le nouvel archevêque majeur était terriblement occupé, mais il m'a accordé une heure pendant laquelle j'ai été frappé à la fois par son amabilité immédiate et par son calme remarquable alors qu'il lisait un mémorandum qui lui annonçait de sérieuses difficultés œcuméniques - sa seule remarque pendant la lecture du mémorandum étant un "Oh, mon Dieu" occasionnel.
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022, l'archevêque Shevchuk a inspiré son Église et le peuple ukrainien tout entier par des réflexions quotidiennes qui abordent la souffrance de l'Ukraine à travers le prisme d'une foi cruciforme. Il est resté à son poste alors que Kiev était bombardée à maintes reprises par les agresseurs, maintenant un programme rigoureux de prière et de culte liturgique qui démontre sa détermination, et celle de toute son Église, à maintenir une vie spirituelle de louange, de culte et d'intercession dans les conditions les plus difficiles. L'archevêque majeur a également travaillé sans relâche pour sensibiliser les autorités romaines aux réalités de la guerre, à sa cause et à la conduite barbare de la Russie dans le cadre de son "opération militaire spéciale", offrant un jour au pape François un fragment de mine russe qui avait détruit la façade d'une église gréco-catholique au début de la guerre.
L'archevêque Gudziak, tout en dirigeant et en renouvelant son archéparchie, a soutenu sans relâche l'université qu'il a construite de toutes pièces avec d'autres, et qui est restée au service du pays qu'elle contribue à former. Il a également été un défenseur très convaincant de la cause de l'Ukraine aux États-Unis, à Rome et dans toute l'Europe. Je ne peux imaginer un autre homme d'Église qui aurait pu retenir l'attention des participants au Forum économique mondial de Davos, en Suisse, comme l'a fait récemment Mgr Gudziak, alors qu'il parlait des enjeux en Ukraine comme étant rien de moins que les principes fondamentaux de la doctrine sociale catholique, notamment la dignité de la personne humaine, le bien commun et la solidarité. Dans un environnement dominé par les préoccupations de l'élite en matière de résultats financiers, Mgr Gudziak a fait réfléchir les "gens de Davos" au sens transcendant de la vie humaine, qui se dévoile chaque jour lorsque les Ukrainiens affrontent courageusement la mort, sachant que la mort n'est pas la fin de leur histoire individuelle, ni de l'histoire humaine. C'était un message pascal et évangélique bien plus puissant que tous ceux que j'ai pu voir transmis par les diplomates du Vatican lors de leurs apparitions occasionnelles à Davos.
L'archevêque Shevchuk et l'archevêque Gudziak sont de brillants exemples de zèle et de courage apostoliques. Ils peuvent être de tels modèles parce qu'ils sont des hommes de sainteté. Puissent-ils nous inspirer tous, et en particulier leurs frères évêques, à vivre la foi sans crainte, en toute saison et hors saison - et en tout danger.
La chronique de George Weigel est diffusée par le Denver Catholic, la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.
George Weigel est Distinguished Senior Fellow du Ethics and Public Policy Center de Washington, D.C., où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques.
Lire également : Mgr Shevchuk : "Nous ne nous sentons pas abandonnés"
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Les anglicans rejettent Justin Welby à la tête de l'Église mondiale
D'Harriet Sherwood sur The Guardian :
Les anglicans rejettent Justin Welby à la tête de l'Église mondiale, en raison de la colère suscitée par les bénédictions accordées aux couples de même sexe.
Les chefs d'Eglise de certains pays en développement affirment que l'Église d'Angleterre s'est disqualifiée en tant qu'"Église mère".
20 février 2023
Les dirigeants des églises anglicanes de certains pays en développement, dont le Sud-Soudan, l'Ouganda et la République démocratique du Congo, ont déclaré qu'ils ne reconnaissaient plus Justin Welby, l'archevêque de Canterbury, comme le chef de l'église mondiale.
Leur décision découle de la décision prise ce mois-ci par l'organe directeur de l'Église d'Angleterre, le Synode général, d'autoriser le clergé à bénir les couples mariés de même sexe.
L'organisation conservatrice Global South Fellowship of Anglican Churches (GSFA), qui prétend parler au nom de 75 % des anglicans du monde entier, a déclaré lundi dans une déclaration que l'Église d'Angleterre avait "quitté la foi historique" et s'était disqualifiée en tant qu'"Église mère" de la communion anglicane.
La déclaration, signée par 10 primats, dit : "La GFSA n'est plus en mesure de reconnaître l'actuel archevêque de Canterbury, le Rt Hon & Most Revd Justin Welby, comme le leader 'premier parmi les égaux' de la communion mondiale".
Welby avait conduit ses évêques à recommander que le clergé soit autorisé à bénir les couples mariés de même sexe, sachant que cela était "contraire à la foi et à l'ordre des provinces orthodoxes de la communion dont le peuple constitue la majorité du troupeau mondial".
Selon la déclaration, l'Église d'Angleterre et d'autres Églises, y compris celles d'Écosse, du Pays de Galles, des États-Unis et de Nouvelle-Zélande, qui autorisent le mariage ou la bénédiction de couples de même sexe ont "emprunté la voie de l'enseignement erroné". "Cela nous brise le cœur".
La recommandation présentée par les évêques du C of E d'approuver les bénédictions facultatives, mais de continuer à interdire les mariages homosexuels à l'église, se voulait un compromis qui mettrait fin à des décennies de divisions douloureuses sur la sexualité.
Mais les progressistes étaient furieux que, selon eux, l'Église continue à traiter les couples homosexuels comme des personnes de "seconde classe", et les conservateurs étaient en colère que l'Église semble tourner le dos à l'enseignement traditionnel sur le mariage et la sexualité.
Welby s'est félicité de cette nouvelle position, mais a déclaré qu'il n'offrirait pas personnellement de bénédictions aux couples de même sexe au nom de l'unité de l'Église anglicane mondiale. Il aurait également déclaré aux députés qu'il préférait voir l'Église d'Angleterre dissoute plutôt que de voir l'Église mondiale se diviser sur la question de la sexualité.
Immédiatement après la réunion du synode à Londres, Welby s'est rendu à Accra, la capitale du Ghana, pour rencontrer les dirigeants de l'Église mondiale. Il leur a dit : "J'ai été convoqué deux fois au parlement et menacé d'une action parlementaire pour nous imposer le mariage homosexuel".
Après le vote du synode, Henry Ndukuba, l'archevêque de l'Église du Nigeria, qui représente environ un tiers des anglicans dans le monde, a déclaré que le changement de position était "déviant" et qu'il expliquait le "terrible déclin, la perte et l'absence de pertinence de l'Église d'Angleterre dans le monde occidental séculaire et post-chrétien".
Jackson Ole Sapit, archevêque du Kenya, a critiqué les "puissantes voix séculières qui se sont emparées de l'Église d'Angleterre" et s'est dit "attristé par le fait que notre Église mère s'écarte du véritable Évangile".
Stephen Kaziimba, l'archevêque d'Ouganda, a déclaré : "Les membres de l'Église d'Angleterre se sont éloignés de la foi anglicane et sont maintenant de faux enseignants".
Depuis qu'il est devenu archevêque de Canterbury il y a 10 ans, M. Welby a cherché à maintenir l'unité de l'Église mondiale face à d'âpres désaccords sur la sexualité. Son approche a consisté à essayer de persuader les évêques, le clergé et les paroissiens de "marcher ensemble" malgré des différences apparemment irréconciliables.
L'été dernier, la conférence de Lambeth, qui réunit une fois par décennie les évêques anglicans du monde entier, a été boycottée par les primats du Nigeria, du Rwanda et de l'Ouganda, qui représentent ensemble quelque 30 millions d'anglicans, en raison de la question de la sexualité.
Dans sa déclaration de lundi, le GSFA a déclaré que le retrait de leur soutien à Welby en tant que leader de l'église mondiale devrait être reçu par lui comme "un avertissement dans l'amour".
Un porte-parole du Palais de Lambeth a déclaré : "Les profonds désaccords qui existent au sein de la communion anglicane sur la sexualité et le mariage ne sont pas nouveaux."
En ce qui concerne la déclaration, il a déclaré : "Nous comprenons parfaitement leur position", mais "aucun changement ne peut être apporté aux structures formelles de la communion anglicane sans l'accord" de tous les dirigeants et conseils de l'organisme.
Toutefois, le porte-parole a ajouté que M. Welby avait déclaré lors de la réunion de la semaine dernière au Ghana que "ces structures sont toujours en mesure de changer avec le temps".
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L’Afrique est l’avenir de l’Église, c’est une évidence
Du site de La Croix Africa :
Cardinal Ambongo: «l’Afrique est l’avenir de l’Église, c’est une évidence»
20 février 2023
Interview
Alors que la jeunesse africaine « croit que le paradis est ailleurs », il faut au contraire « prendre soin de notre jeunesse parce qu’elle est vraiment l’avenir de notre société, l’avenir de notre Église », exhorte le cardinal Fridolin Ambongo.
L’archevêque de Kinshasa s’est confié à La Croix Africa samedi 18 février en marge de la messe d’ordination épiscopale Mgr Joseph Aka, nouvel évêque de Yamoussoukro, qu’il présidait.
La Croix Africa : Il y a quelques semaines, le pape était dans votre pays, la RDC que peut-on retenir de ce voyage et quel était son message à l’Afrique tout entière ?
Cardinal Fridolin Ambogo : La première chose que nous retenons c’est le bonheur que nous avons expérimenté avec la visite du Saint-Père. Il y avait comme une unanimité autour de l’expérience vécue. Les quatre jours vécus avec le pape ont été pour le peuple congolais dans sa souffrance une véritable expérience du Mont Thabor (lieu de la transfiguration, NDLR). Je conseillerais à l’Église de Côte d’Ivoire de prendre des initiatives pour que le pape puisse venir aussi ici pour que le peuple de Dieu qui est ici puisse vivre la même expérience que celle que le peuple congolais a expérimentée.
Au-delà de cette émotion, de cette sensation de bonheur, le plus important est le message que le pape a apporté. Vous savez que le Congo (RDC) est un pays martyrisé par la rapacité de tous ceux qui veulent prendre ses richesses. Le seul qui n’en profite pas c’est le peuple congolais. Et le pape a identifié cela dans son mot, il a présenté le pays comme un diamant. Un diamant que tout le monde veut avoir, mais on veut avoir le diamant sans les Congolais. Il a utilisé cette expression très forte en s’adressant à tous les prédateurs : « retirez vos mains du Congo, retirez vos mains de l’Afrique ». Et je crois que ce message vaut non seulement pour le Congo, mais aussi pour toute l’Afrique.
Au sujet de l’Afrique, celle-ci est souvent présentée comme l’avenir de l’Église. Quelles sont les données objectives qui le font penser ?
C. F. A. : L’Afrique est l’avenir de l’Église, c’est une évidence. Nous n’avons qu’à voir des données objectives, les statistiques. Je crois que vous connaissez la situation de l’Église en Europe. L’Église en Europe est en train de mourir, et quand vous allez dans les églises, elles sont vides. Les personnes qui y viennent généralement sont âgées au-delà de 70 ans. Quand ces personnes ne seront plus là, qui va fréquenter leurs églises ?
Par contre quand vous allez dans le sud, en Afrique, l’Église est en croissance, en quantité mais aussi en qualité. Tout laisse croire que l’avenir de l’Église est en Afrique parce qu’aussi, en Afrique, quand vous allez partout il y a des jeunes. Et c’est ce qui avait impressionné le pape à Kinshasa, il se demandait d’où venait toute cette jeunesse. Les jeunes symbolisent le dynamisme. Au cours de sa rencontre avec les jeunes au stade des martyrs à Kinshasa, le pape a fait une catéchèse en utilisant les 5 doigts de la main. Et les jeunes ont été frappés par cette catéchèse du pape qui les provoquait même. Ils réagissaient aux provocations du pape et c’était un moment extraordinaire.
Je crois que cette jeunesse qui est en Afrique – et je l’ai vu ici en Côte d’Ivoire – nous devons la soigner. Le problème est qu’on ne soigne pas la jeunesse, on ne lui donne pas d’espoir, l’espérance d’un lendemain meilleur. C’est pourquoi, des fois, notre jeunesse nous désespère et croit que le paradis est ailleurs. Cela se termine par des drames que nous connaissons. Nous devons prendre soin de notre jeunesse parce qu’elle est vraiment l’avenir de notre société, l’avenir de notre Église.
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Deux critères pour réutiliser au mieux les églises fermées
Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be)
Églises fermées. Deux critères pour les réutiliser au mieux
Marcel Proust était prophétique quand il voyait, en 1904 déjà, bien trop d’ « églises assassinées » par décision du gouvernement français qui les transformait « selon leur bon plaisir en musées, salles de conférences ou en casinos ». Aujourd’hui en France, il y a même pire, avec trois églises incendiées en moins d’une semaine, en janvier dernière, au terme d’une série d’actes hostiles contre les lieux de culte dont la seule faiblesse est d’être sans cesse plus vides de fidèles.
Plus que d’agressions, des milliers d’églises en Europe souffrent de l’abandon. Avec toujours moins de catholiques à la messe, elles se retrouvent vides. Et elles finissent donc par être fermées. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, les chiffres donnent le vertige. Mais en Italie aussi, le nombre d’églises désaffectées est en augmentation. Ici, au moins, les églises appartiennent non pas à l’État mais à l’Église et elles jouissent donc d’une tutelle spontanée et durable de la part de leurs communautés diocésaines et paroissiales respectives. Mais quand ces communautés s’étiolent et disparaissent, c’est la fin pour leurs églises respectives. Elles risquent sérieusement d’être vendues et de se retrouver sur le marché, transformées par exemple en supermarchés ou en discothèques, ou à tout le moins en quelque chose d’opposé à leur raison d’être.
Au Vatican, certains ont essayé de trouver des solutions pour remédier à cette situation. À la fin de l’année 2018, le Conseil pontifical de la culture présidé par le cardinal Gianfranco Ravasi avait organisé un colloque à la Grégorienne avec des délégués des évêchés d’Europe et d’Amérique du Nord sur le thème : « Dio non abita più qui ? » [Dieu n’habite-t-il plus ici ?]. Ce colloque a permis de faire émerger des « lignes directrices » qui déconseillaient « des réaffectations commerciales à but lucratif » et qui encourageaient en revanche des « réaffectations solidaires », à finalité « culturelle ou sociale » : musées, salles de conférences, librairies, bibliothèques, archives, laboratoires artistiques, centres Caritas, dispensaires, réfectoires pour les pauvres, et autres. Restant sauve « la transformation en logements privés » dans le cas « d’édifices plus modestes et dépourvus de valeur architecturale ».
Mais plus de quatre ans après ce colloque, le risque continue à peser toujours plus lourdement. Le nombre d’églises désaffectées est en croissance accélérée, avec l’exigence encore plus forte d’identifier des critères de réaffectation qui aient du sens.
C’est ce que tente de faire le père Giuliano Zanchi dans le dernier numéro de « Vita e Pensiero », la revue de l’Université catholique de Milan. Le P. Zanchi est prêtre du diocèse de Bergame, professeur de théologie et directeur de l’autre mensuel de la même université, la « Rivista del Clero Italiano », c’est un grand expert d’art et de thèmes liés à la frontière entre esthétique et sacré.
Dans un article intitulé « Diversamente chiese, la posta in gioco » [églises autrement, les enjeux], le P. Zanchi suggère de suivre deux critères en matière de réaffectation des églises qui ont cessé d’être utilisées pour le culte mais qui « souhaitent se reproposer à la vie civile dans une fonction de carrefour culturel et de seuil spirituel ».
Le premier critère, écrit-il, est celui qui « capitalise sur la dignité artistique normalement liée aux édifices historiques qui, dans l’actuel esprit du temps défini comme ‘post-sécularisme’, a acquis universellement la faculté d’agir en tant que repère de transcendance ».
Ceci parce que « les formes de l’art, et particulièrement celles qui raniment la fascination des périodes de gloire de la culture occidentale, se présentent comme un culte laïc qui hérite clairement des fonctions autrefois remplies par la dévotion religieuse ».
C’est une fascination qui touche « aussi le citoyen agnostique de la cité contemporaine ». Il y a en effet un « culte social de l’art, qui a ses propres sanctuaires, ses liturgies, ses prêtres, ses mythes, ses sacrements, ses pèlerinages et ses fêtes de précepte » qui à leur tour, tout comme la musique, le cinéma, la littérature, « délimitent un espace particulièrement hospitalier d’un univers de pensée commun et partagé ».
Pour le dire autrement, « le sacré historique de nombre d’édifices religieux qui ne sont plus utilisés comme lieux de la liturgie a toutes les qualités pour pouvoir héberger ces besoins sociaux bien enracinés et pour être candidats à jouer le rôle de véritables carrefours d’une ‘fraternité culturelle’ dans laquelle animer, dans le respect du débat, des échanges d’idée, de la pluralité et de l’hospitalité, un sens commun de l’humain ».
Le second critère, poursuit le P. Zanchi, consiste en revanche en « ce besoin typique de la cité contemporaine » de disposer d’espaces-frontières, de seuils, « en mesure de nous renvoyer vers la profondeur et la transcendance, un rôle qui, faute de mieux, est habituellement rempli par les théâtres, les musées, les bibliothèques et d’autres lieux d’un dépassement non utilitariste ».
Les églises en activité remplissent déjà ce dépassement, ce « désir de spiritualité », même pour celui qui n’y entre pas ou qui est étranger au culte qu’on y célèbre. Mais il faudrait également le maintenir vivant même dans les églises désaffectées.
Le P. Zanchi écrit : « Dans nos villes, qui restent impitoyablement horizontales, même quand on construit des gratte-ciels qui défient les cieux, nous avons besoin d’espaces susceptibles d’être franchis comme des ‘seuils spirituels’ et qui vivent d’un élan vertical même quand ils restent cachés au rez-de-chaussée de la vie urbaine. Maintenir de toutes les façons possibles cette fonction serait, pour de nombreuses églises désaffectées au culte, un destin cohérent avec leur nature, dans les manières concrètes avec lesquelles tout cela pourrait se produire ».
Ces deux critères, poursuit le P. Zanchi, « peuvent se croiser entre eux » et l’Église devrait faire tout son possible pour les mettre en pratique elle-même, de sa propre initiative. En effet, si elles sont bien utilisées, ces reliques d’églises pourraient offrir « des espaces de symbolique forte encore en mesure de recueillir, de rassembler, de réunir, autour des besoins que tous ressentent que personne ne voit ».
Naturellement, tout en sachant bien que, pour y parvenir, la « condition préalable essentielle » c’est qu’il y ait dans l’Église « une vision pastorale spirituellement libre et capable d’imagination, qui ait le sens de la perspective, le talent de la créativité et d’une vision fraternelle de sa propre présence dans le monde ».
« Et sur ce sujet », conclut le P. Zanchi, « le catholicisme semble encore hésitant ». En Italie et ailleurs.
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A Liège : Un nouveau défi pour l’association de fidèles « Sursum Corda » - La restauration de l’église du Saint-Sacrement continue….
A Liège, le 26 novembre 2003, l’association de fidèles « Sursum Corda » relevait son premier défi : racheter l’église du Saint-Sacrement pour pérenniser son affectation naturelle.
Elle entreprit par la suite de réaliser un plan complet de réhabilitation de ce superbe monument du XVIIIe siècle avec l’aide des pouvoirs publics et du mécénat.
Une première phase du chantier fut dédiée à la restauration de la façade monumentale et du parvis, d'une partie de la maçonnerie et des charpentes de la nef : elle s’est achevée en juillet 2021.
La seconde phase porte sur la restauration du choeur et de la tour de l’église, comme on peut le lire dans les deux pièces jointes à cette information: l’une par Mgr Delville, évêque de Liège, et l’autre par M. l’abbé Marc-Antoine Dor, Recteur de l’église du Saint-Sacrement qui, l’un comme l’autre, en appellent à la générosité du public invité à se joindre à l’entreprise lancée une nouvelle fois par l’association de fidèles « Sursum Corda »
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Communion anglicane : le torchon brûle
D'Harriet Sherwood sur The Guardian :
Les anglicans en colère contre les bénédictions homosexuelles remettent en question l'aptitude de Justin Welby à diriger.
Un groupe représentant les églises du sud du monde se réunira pour envisager une action radicale suite à la décision du Conseil de l'Europe.
10 février 2023
Les églises anglicanes conservatrices des pays en développement se réuniront la semaine prochaine pour envisager une action radicale suite à la décision de l'Eglise d'Angleterre de bénir les couples de même sexe dans les mariages civils, en disant qu'elles remettent en question "l'aptitude de l'archevêque de Canterbury à diriger" l'Eglise mondiale.
La Global South Fellowship of Anglican Churches (GSFA), qui représente des églises dans 24 pays et provinces, dont le Nigeria, le Kenya, l'Ouganda et le Rwanda, a déclaré que la nouvelle position de l'Église d'Angleterre "va à l'encontre de l'opinion majoritaire de la Communion anglicane".
La "réalité" de la décision de l'Eglise (anglicane) d'Angleterre est un rejet de la doctrine selon laquelle le mariage est l'union à vie d'un homme et d'une femme, a-t-elle ajouté.
Lundi, une douzaine de dirigeants d'églises clés du Sud devraient examiner les mesures à prendre pour occuper une position dominante dans la Communion anglicane, reléguant Justin Welby, qui, en tant qu'archevêque de Canterbury, dirige l'église mondiale de 85 millions de personnes, à un rôle marginal.
Afin d'éviter une rupture irréparable, M. Welby a déclaré qu'il ne bénirait pas personnellement les mariages homosexuels. Mais les dirigeants conservateurs de l'Église ont mis en garde contre de profondes répercussions après le vote historique de l'organe directeur de l'Église, le Synode général, jeudi.
Samy Fawzy Shehata, archevêque d'Alexandrie en Égypte, a déclaré au synode que "franchir la ligne de la bénédiction des unions homosexuelles aliénera 75% de la Communion anglicane" et "conduira finalement à une communion altérée et brisée". Il a exhorté l'Église catholique à ne pas "renoncer à sa position unique d'Église mère de la Communion anglicane".
Stephen Kaziimba, l'archevêque d'Ouganda, a déclaré dans un communiqué vendredi : "Dieu ne peut pas bénir ce qu'il appelle le péché. Les membres de l'Église catholique se sont éloignés de la foi anglicane et sont maintenant de faux enseignants."
Avant le vote du synode, l'archevêque Justin Badi Arama, chef de l'église anglicane du Sud-Soudan, a déclaré que Welby "ne défendait pas la vérité biblique", et que son rôle de leader moral de l'église mondiale avait été "gravement compromis".
Henry Ndukuba, le primat de l'église massive du Nigéria, devait rencontrer ses évêques vendredi pour discuter de leur réponse.
Le Gafcon, une coalition d'églises conservatrices, a déclaré que l'Église d'Angleterre avait "autorisé la bénédiction du péché" et qu'elle "avançait pas à pas pour accepter pleinement la pratique de l'homosexualité comme faisant partie de la vie et de la pratique de l'Église anglaise".
Le GSFA, qui prétend représenter 75 % de l'Église anglicane mondiale, a déclaré qu'il prendrait "des mesures décisives pour réinitialiser la Communion anglicane". Ses membres ne quitteront pas l'Église mondiale, mais "c'est avec une grande tristesse qu'ils doivent reconnaître que l'Église d'Angleterre a désormais rejoint les provinces avec lesquelles la communion est compromise".
Les Églises conservatrices ont déjà rompu leurs relations avec les Églises des États-Unis, du Canada, du Brésil, de la Nouvelle-Zélande, de l'Écosse et du Pays de Galles, qui offrent des mariages religieux aux couples de même sexe ou bénissent leurs mariages civils.
Au cours du débat synodal, Folli Olokose, vicaire d'origine nigériane du diocèse de Guildford, a déclaré qu'un vote en faveur de la bénédiction des unions homosexuelles reviendrait à "planter un clou dans le cercueil de la Communion anglicane".
Martin Warner, évêque de Chichester, a averti que l'égalité des mariages "minerait la confiance au sein de la Communion anglicane et serait considérée dans certains des pays les plus pauvres du monde comme un nouvel impérialisme".
Contrairement à l'Eglise d'Angleterre, dont les assemblées diminuent d'année en année alors que les données officielles montrent que le christianisme est désormais une religion minoritaire en Angleterre, les églises du Sud connaissent une croissance rapide en taille et en influence.
Lors du synode, M. Welby a été au bord des larmes lorsqu'il a reconnu que la bénédiction par l'Église des unions homosexuelles pourrait mettre les anglicans de certains pays en grand danger. "Des gens [vont] mourir, des femmes [vont] être violées, des enfants [vont] être torturés... Il ne s'agit pas seulement de ce que les gens disent, mais de ce qu'ils vont souffrir", a-t-il déclaré. "Je vous prie de croire qu'il n'y a rien dans ma vie, mon cœur ou mes prières qui arrive aussi haut que la sécurité et l'épanouissement des gens que j'aime dans la Communion anglicane."
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L'Église anglicane d'Angleterre vote en faveur de la bénédiction des unions entre personnes de même sexe
De Harriet Sherwood sur The Guardian :
L'Église d'Angleterre vote en faveur de la bénédiction des unions entre personnes de même sexe
L'adoption de la motion au Synode général représente un changement profond dans la position de l'Église (anglicane) sur l'homosexualité.
9 février 2023
Les prêtres de l'Église d'Angleterre seront autorisés à bénir les mariages civils de couples de même sexe, ce qui constitue un changement profond de la position de l'Église (anglicane) sur l'homosexualité, après un vote historique de son organe directeur.
Les premières bénédictions de couples homosexuels pourraient avoir lieu cet été. Les églises individuelles seront encouragées à indiquer clairement si elles offriront des bénédictions afin d'éviter toute confusion et déception.
Après un débat passionné de plus de huit heures, l'assemblée nationale de l'Église, le Synode général, a voté par 250 voix contre 181 en faveur d'une proposition des évêques visant à mettre fin à des années de divisions et de désaccords douloureux sur la sexualité.
Mais les discours chargés d'émotion des partisans d'une égalité totale pour les chrétiens LGBTQ+ et de ceux qui soutiennent que l'enseignement biblique traditionnel sur le mariage et la sexualité doit être maintenu ont montré que le débat est appelé à se poursuivre.
Le synode a également convenu que l'Église s'excusera pour le mal qu'elle a causé aux personnes LGBTQ+. Il s'est félicité de la révision prochaine de l'interdiction faite au clergé de contracter des mariages civils entre personnes de même sexe et de la règle du célibat pour le clergé dans les relations homosexuelles.
Les conservateurs ont réussi de justesse à amender la motion afin de déclarer que la doctrine de l'Église sur le mariage - à savoir qu'il s'agit d'une union entre un homme et une femme - reste inchangée. Bien que les progressistes aient été consternés par cet amendement, il a peut-être encouragé certains traditionalistes à voter en faveur de la motion principale.
Justin Welby, l'archevêque de Canterbury, et Stephen Cottrell, l'archevêque de York, ont déclaré qu'ils espéraient que la décision marquerait un "nouveau départ" pour l'Église d'Angleterre : "La route a été longue pour arriver à ce point".
Les archevêques ont déclaré : "Pour la première fois, l'Eglise d'Angleterre accueillera publiquement, sans réserve et avec joie les couples de même sexe dans l'église. "L'Église continue d'avoir de profondes divergences sur ces questions qui touchent au cœur de notre identité humaine. En tant qu'archevêques, nous nous engageons à respecter la conscience de ceux pour qui cela va trop loin et à veiller à ce qu'ils aient toutes les assurances dont ils ont besoin afin de maintenir l'unité de l'Eglise alors que cette conversation se poursuit."
Sarah Mullally, l'évêque de Londres, qui a dirigé le débat, a déclaré : "C'est un moment d'espoir pour l'Eglise." Mais, a-t-elle ajouté, "je sais que ce que nous avons proposé pour aller de l'avant ne va pas assez loin pour beaucoup, mais trop loin pour d'autres".
Steven Croft, l'évêque d'Oxford, qui soutient l'égalité du mariage, a déclaré que le vote était une "étape significative et historique". Il a déclaré : "Les couples de même sexe deviendront beaucoup plus visibles et leurs relations seront célébrées publiquement, ce qui, je pense, continuera à faire évoluer les attitudes au sein de la vie de l'Église."
L'amendement sur la doctrine du mariage est "important pour rassurer ceux qui sont plus conservateurs", a-t-il ajouté, mais il n'empêchera pas l'Église de "revenir sur cette question [du mariage homosexuel]" à l'avenir.
Les militants des droits des homosexuels ont été frustrés de voir que leur demande de soumettre une proposition d'égalité de mariage au synode dans les deux ans a été rejetée par 52% contre 45%.
Jayne Ozanne, l'un des principaux défenseurs de l'égalité LGBTQ+ au sein de l'Église, a déclaré qu'autoriser les bénédictions pour les couples de même sexe constituait un "petit pas en avant". Elle a ajouté : "Je suis profondément déçue par la façon dont les conservateurs ont constamment cherché à saper ceux d'entre nous qui ont cherché à évoluer vers une Eglise qui pourrait embrasser une pluralité de points de vue sur la sexualité."
Nigel Pietroni, président de la Campagne pour l'égalité du mariage dans l'Église d'Angleterre, a déclaré que la décision "n'est pas à la hauteur de ce que nous croyons être le seul résultat de l'inclusion radicale - l'égalité du mariage pour tous", mais que c'était "un petit pas en avant".
Peter Tatchell, militant des droits des homosexuels, a déclaré : "L'offre de bénédictions aux partenaires de même sexe est une insulte. Chaque homme et femme hétérosexuel en Angleterre a le droit de se marier dans son église paroissiale, mais pas les couples LGBTQ+. C'est de la discrimination et la discrimination n'est pas une valeur chrétienne."
De l'autre côté de l'argument, le Conseil évangélique de l'Église d'Angleterre s'est dit "profondément attristé" par la décision, qu'il considère comme engageant l'Église dans une voie qui rejette "notre compréhension historique et biblique du sexe et du mariage". Le vote n'a "rien réglé et n'a servi qu'à approfondir les divisions", a déclaré l'association.
L'association Global South Fellowship of Anglican Churches a déclaré que cette décision soulevait la question de "l'aptitude de l'archevêque de Canterbury à diriger ce qui reste une communion mondiale largement orthodoxe".
Le débat synodal a été complexe sur le plan de la procédure, avec plus de deux douzaines d'amendements à la motion des évêques. Certains visaient à retarder les projets, arguant qu'il fallait plus de temps pour examiner les questions, malgré plusieurs années de consultations sur la sexualité. Tous les amendements sauf un ont été rejetés, parfois de justesse, ou retirés.
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La conférence de presse du pape dans l'avion de retour du Soudan du Sud : "la mort de Benoît XVI a été instrumentalisée"
De Vatican News :
François: «Le monde est en guerre, il s’autodétruit, arrêtons-nous!»
Sur le vol de retour du Soudan du Sud, le Pape, l'archevêque de Canterbury et le modérateur de l'Église d'Écosse répondent aux questions des journalistes. François a parlé de Benoît XVI: «sa mort a été instrumentalisée à des fins partisanes et non par l'Église, il n’a pas été aigri par ce que j'ai fait». Sur les homosexuels: «les criminaliser est une injustice».«Le monde entier est en guerre, s’autodétruit, arrêtons-nous à temps!» Le Pape François, aux côtés de l'archevêque de Canterbury Justin Welby, et du modérateur de l’assemblée générale de l'Église d'Écosse Iain Greenshields, s'entretient avec des journalistes sur le vol de retour du Soudan du Sud. Dans de nombreux cas, ils répondent ensemble aux questions. C'est l'occasion pour François non seulement de rappeler «l'injustice» de la criminalisation des homosexuels, mais aussi de parler de la mort du Pape émérite Benoît XVI, dont le décès le 31 décembre a été accompagné de reconstitutions polémiques l'opposant à son successeur: «sa mort a été instrumentalisée» par des personnes «partisanes et non par l'Église». Le Pape a également expliqué que son prédécesseur, qu'il a consulté à plusieurs reprises au fil des ans, «n'a pas été aigri par ce que j'ai fait». En ouvrant la discussion, aux côtés de Justin Welby et de Iain Greenshields, François a répété qu’il venait d’effectuer «un voyage œcuménique» et c'est pourquoi «j'ai voulu qu'ils soient tous les deux présents à la conférence de presse». En particulier l'archevêque de Canterbury, qui est depuis des années sur ce chemin de la réconciliation au Soudan du Sud.
Justin Welby
En janvier 2014, mon épouse et moi-même avons visité le Soudan du Sud dans le cadre d'un voyage de la Communion anglicane, et en arrivant l'archevêque nous a demandé d'aller dans une ville appelée Bora. La guerre civile durait depuis 5 semaines à l'époque et était très féroce. Lorsque nous sommes arrivés à Bor, à l'aéroport, les premiers cadavres étaient à l’entrée. Il y avait 5 000 cadavres non enterrés à Bor à l'époque. Les Nations unies étaient là. Nous sommes allés à la cathédrale où tous les prêtres avaient été tués et les femmes violées et assassinées. C'était une situation horrible. Sur le chemin du retour, ma femme et moi avons ressenti un profond appel à voir ce que nous pouvions faire pour soutenir le peuple du Soudan du Sud. Depuis lors, à l’occasion de l'une des rencontres régulières que j'ai le privilège d'avoir avec le Pape François, nous avons beaucoup parlé du Soudan du Sud et développé l'idée d'une retraite au Vatican. Mon équipe à Lambeth et le Vatican ont travaillé ensemble, se sont rendus au Soudan du Sud en 2016, ont travaillé sur le terrain et ont travaillé avec les dirigeants pour essayer d'organiser cette visite. Ma femme a travaillé avec des femmes responsables communautaires et des épouses d'évêques. Nous avons rendu visite à des dirigeants en exil en Ouganda. En 2018, il est devenu évident qu'il y avait une possibilité de visite début 2019 et nous avons réussi à la faire. C'est un miracle que cela se soit produit.
L'un des deux vice-présidents était assigné à résidence à Khartoum. Je me souviens que 36 heures plus tôt, sur le parking d'une école à Nottingham, j'avais parlé au secrétaire général des Nations unies pour qu'il lui délivre un visa, ce qu'il a fait brillamment, et il a réussi à partir juste avant que l'espace aérien ne soit fermé par un coup d'État. Le moment charnière de la rencontre de 2019 a été, bien sûr, le geste inoubliable du Pape qui s'est agenouillé et a embrassé les pieds des dirigeants pour plaider en faveur de la paix, et ils ont essayé de le freiner. C'était un moment extrêmement remarquable. Nous avons eu des discussions difficiles, mais en fin de compte, ils se sont engagé à renouveler l'accord de paix et je pense que le geste du Pape a été le moment clé, le tournant. Mais comme le dit un entraîneur, vous êtes bon jusqu'au prochain match. Et la Covid a reporté le match suivant. Je pense que le résultat a été une perte d'élan. Lors de la préparation de cette visite, nos équipes se sont remises au travail mais elles étaient moins confiantes qu'en 2019. Cependant j'ai terminé cette visite avec un profond sentiment d'encouragement, non pas tant parce qu'il y a eu une percée mais parce qu'on a eu le sentiment, comme l'a dit le Pape, d'un cœur qui parle au cœur. Ce n'est pas au niveau intellectuel qu'il y a eu des contacts dans les différentes réunions, le cœur a parlé au cœur. Il y a un élan au niveau intermédiaire et à la base, et ce dont nous avons besoin maintenant, c'est d'un changement d'avis sérieux de la part des dirigeants. Ils doivent accepter un processus qui mène à une transition pacifique. Nous l'avons dit publiquement, il doit y avoir un effort de lutte contre la corruption et la contrebande pour contrer l'énorme accumulation d'armes. Il faudra continuer à travailler ensemble, avec le Vatican et avec la troïka, pour que cette porte ouverte, qui n'est pas aussi ouverte que je le souhaiterais mais qui l'est, s'ouvre en grand et permette de progresser. Dans deux ans, il y aura des élections, nous avons besoin de progrès sérieux d'ici la fin de 2023.
Iain Greenshields
Mon expérience est très différente, c'était la première fois que je me rendais au Soudan du Sud, mais mon prédécesseur y était allé et l'avait trouvé vulnérable. La réconciliation était au cœur de la rencontre que nous avons eue en 2015. En tant qu'Église presbytérienne, nous avons aidé les réfugiés du Soudan du Sud. Lors de ce voyage, comme mentionné, la vérité a été dite avec le cœur. La situation est maintenant claire, les actions parlent plus fort que les mots. Le gouvernement nous a invités à entrer dans la pièce et nous nous sommes engagés à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire la différence dans cette situation, à rencontrer nos partenaires, et maintenant nous demandons à ceux qui peuvent faire la différence d'entamer de toute urgence le processus.
Première question, du père Jean-Baptiste Malenge (RTCE-Radio catolique Elikya ASBL)
Saint-Père, vous avez longtemps désiré visiter la République démocratique du Congo. Maintenant tout le pays rayonne de la joie que vous venez d'y semer. Quelle importance accorderez-vous désormais à l'accord signé en 2016 entre le Saint-Siège et la RDC sur l'éducation et la santé?