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Débats - Page 141

  • Quand Mgr Paglia, président de l'Académie pontificale pour la vie, touche le fond

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    250.000. Ce sont plus ou moins les vocables de la langue italienne, ils sont nombreux, mais ils ne suffisent pas à commenter de manière adéquate les propos de Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie, concernant la loi 194, la loi qui a légitimé l’avortement provoqué dans notre pays.

    Hier, lors d’une émission sur la RAI , la présentatrice a demandé à Mgr Paglia, l’un des invités présents, ce qu’il pensait de l’avortement, entré dans le débat politique en vue des élections. Paglia répond : « Je pense que la loi 194 est désormais un pilier de notre vie sociale » . Sic. Le meilleur commentaire serait une page blanche, mais nous avons l’obligation – et le déplaisir – de commenter

    Nous avons touché le fond, nous sommes à un point de non-retour, au point zéro de la moralité, de la foi, du raisonnable et de la cohérence. Nous avons le président d’une académie fondée pour protéger la vie qui protège une loi qui détruit la vie. C’est comme si le président de l’organisation juive Anti-Defamation League se déclarait en faveur de l’holocauste. Ce serait une contradiction dans les termes, un oxymore vivant. Si le principal représentant de la principale institution du Vatican fondée pour s’opposer, entre autres phénomènes sociaux contraires à la vie, à l’avortement, défend l’avortement, cela signifie que, du point de vue humain, nous avons maintenant atteint au sein de l’Église un renversement total des principes moraux catholiques, une révolution radicale de la doctrine. Paraphrasant l’archevêque Giacomo Biffi, nous pourrions dire que le bateau de Pierre ne coulera pas, mais que ses occupants semblent tous s’être noyés.

    La loi 194, qui a permis de tuer, oui de tuer, plus de 6 millions d’enfants, est pour Paglia un pilier, si fondamental que, quand la présentatrice lui a demandé si la loi 194 était en discussion, le monsignore a répété : « Non, mais absolument, absolument ! » C’est la 194 qui devient un absolu moral, pas l’avortement. La 194 ne peut donc pas être touchée. Désolé de le dire, mais c’est ainsi que parlent les pro-avortement. Comment est-il possible de défendre un instrument de mort ? Un athée rationnel ne devrait pas le faire. C’est encore plus vrai pour un croyant. Encore plus pour un chrétien, un catholique. Encore plus un homme d’église. Encore plus un évêque ou un archevêque comme dans le cas de Paglia. Plus encore enfin le responsable de la pastorale de la vie au niveau mondial. En rappelant une réflexion de l’Académie pontificale pour la vie elle-même sur le thème de la collaboration (Réflexions morales sur les vaccins préparés à partir de cellules de fœtus humains avortés, 5 juin 2005), nous devons, hélas, conclure que Mgr Paglia, avec ces mots, a exprimé une collaboration formelle avec le mal parce qu’il considère qu’une loi injuste est juste, parce qu’il approuve le raisonnement de cette loi : il est légitime de tuer les enfants à naître.

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  • Des cardinaux créés pour assurer la continuité du pontificat actuel

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    Le pape François crée des cardinaux pour assurer sa continuité

    (Jean-Marie Guénois, Le Figaro) 

    Analyse - Le pape ne compte pas renoncer à sa charge: il prépare avec soin sa succession afin de faire perdurer la ligne de son pontificat. --  Le pape François ne prend certes jamais de vacances mais sa «rentrée» 2022 sera l’une des plus actives du pontificat. À 85 ans, il inaugure samedi une séquence de quatre journées très denses, centrées - sans le dire - sur sa… succession.

    Premier acte, la création samedi de vingt nouveaux cardinaux ; acte II, la visite, dimanche, dans la ville d’Aquila, de la tombe de Célestin V, seul pape de l’histoire - avec Benoît XVI désormais - qui a démissionné. Enfin, scène finale, lundi et mardi, un conseil à huis clos quasi inédit de tous les cardinaux pour débattre et leur expliquer la réforme de la curie romaine ainsi que la nouvelle gouvernance de l’Église.

    Ce faisant, François préparerait-il l’annonce de sa renonciation? C’est hautement improbable. Il a mis les points sur les i en rentrant du Canada il y a un mois. Il a reconnu «sincèrement» que c’était une «option normale» mais qu’il n’avait aucune «envie de penser à cette possibilité». Un message qu’il répète depuis son élection, le 13 mars 2013.

    Pour ce pragmatique, tout dépendra des circonstances de sa santé car il envisage tout autant l’option de demeurer pape jusqu’à la fin. D’autant que François attaque à présent l’œuvre majeure de son pontificat. Celle du passage d’une Église hiérarchique à une Église «synodale». C’est-à-dire démocratique et décentralisée. Soit un profond changement de culture ecclésiale, visant à mettre fin au «cléricalisme», le pouvoir des prêtres et des évêques, dans l’Église. Vendredi, le cardinal Mario Grech, un Maltais, en charge du «Synode sur la synodalité», l’a ouvertement reconnu: il a présenté à la presse, comme une sorte d’introduction à ce long week-end, l’état de la consultation mondiale sur cette réforme centrale. Mais elle ne sera seulement discutée sur le fond à Rome qu’en octobre 2023. Quant aux réformes subséquentes, elles n’interviendront pas avant début 2024.

    Le rythme effréné des «consistoires»

    François n’est donc pas sur le départ mais il prépare minutieusement sa succession pour que perdure l’orientation qu’il donne à l’Église catholique. Deux faits indéniables le démontrent. D’une part, le rythme des «consistoires», nom donné à ces cérémonies où des évêques sont créés cardinaux. Le quorum théorique prévu pour élire le pape est de 120 cardinaux, âgés de moins de 80 ans. Comme tous vieillissent ou meurent, il faut les renouveler en convoquant des consistoires. En vingt-cinq ans de pontificat, Jean-Paul II a lancé neuf consistoires. En huit ans de pontificat, Benoît XVI en a ordonné quatre. En neuf années et demie, François en a convoqué huit. Soit deux fois plus que Benoît XVI et trois fois plus que Jean-Paul II. À l’évidence, cette précipitation entendait modifier au plus vite le visage du Sacré Collège, ainsi que l’on appelle l’assemblée des cardinaux.

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  • Nivelles : l'église du Saint-Sépulcre est à vendre

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    Du site tvcom.be :

    Désacralisée, l'église du Saint-Sépulcre à Nivelles est à vendre 

    26 août 2022

    À la demande de l’archevêque de Malines-Bruxelles, le ministre régional des Pouvoirs locaux a signé, début août, un arrêté qui désaffecte l’église du Saint-Sépulcre et Saint-Paul à Nivelles. Elle est fermée depuis 2019 pour raisons de sécurité. Les travaux de rénovation étaient estimés à deux millions d’euros. Trop coûteux pour la Ville et la fabrique d’église. Voilà pourquoi cet édifice a été désacralisé. Cette église, située en plein centre de la cité aclote, est aujourd’hui mise en vente. Elle est estimée 700.000 euros.

    Voilà qui doit bien décevoir les paroissiens qui s'étaient mobilisés pour sauver leur église...

    L'église Notre-Dame du Saint Sépulcre et Saint Paul au Parvis Notre-Dame, 1400 Nivelles, n'est pas à vendre !

  • Rome : Inquiétants signes d’arbitraire ?

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    Saint-Pierre©Diliff-Commons.wikimedia.org_-620x330.jpg

    Lu dans la Revue mensuelle  « La Nef » Juillet-Août 2022 :

    ÉDITORIAL

    La révélation, le 2 juin, de la demande de Rome de suspendre les ordinations dans le diocèse de Fréjus-Toulon a résonné comme un coup de tonnerre dans le ciel de l’Église de France. C’est peu dire qu’une telle mesure, d’un autoritarisme et d’une violence totalement inhabituels – alors même que tant d’abus mettant en cause la foi et l’unité de l’Église dans bien des diocèses (en Allemagne, par exemple) laissent de marbre les autorités –, a surpris tout le monde, et ce d’autant plus que non seulement Rome n’a fourni officiellement aucun motif, mais a laissé Mgr Dominique Rey annoncer lui-même cette décision.

    Rome n’ayant pas cru devoir étayer cette sentence de la moindre explication, c’est par les enquêtes de quelques journalistes que le public a appris les problèmes qui se posent dans ce diocèse, sans doute le plus dynamique de l’Hexagone. Il apparaît clairement que ces problèmes sont bien réels et exigent des mesures fermes (accueil de séminaristes ou prêtres non formés dans le séminaire diocésain et parfois recalés ailleurs, installation de communautés douteuses comme le monastère Saint-Benoît de dom Alcuin Reid…). Mgr Rey a pu manquer de prudence et de discernement, victime de sa trop grande générosité, il ne faut cependant pas oublier que, sous les précédents pontificats, c’est Rome qui l’invitait à un accueil tous azimuts. Ces difficultés, néanmoins, étaient désormais bien circonscrites à la suite des deux « visites fraternelles » de Mgr Aveline, archevêque de Marseille, et de Mgr Bataille, évêque de Saint-Etienne, accompagné du Père Narcisse, en avril et mai 2021, lesquels émirent, selon les enquêtes lues, des avis favorables, évoquant même « l’excellence » de l’enseignement du séminaire (1).

    Un sentiment d’injustice

    Pourquoi, dès lors, sanctionner les dix futurs ordinands (quatre prêtres et six diacres) qui ne sont en rien responsables de tels dysfonctionnements ? Si l’un d’entre eux devait être écarté, pourquoi faire subir le même sort aux autres ? Cette façon de procéder consistant à punir aveuglément toute une classe pour la faute de quelques élèves – et toujours dans le même sens, la sévérité ne s’appliquant qu’envers les plus conservateurs, jamais à l’encontre des plus progressistes ! – ne peut que laisser un sentiment d’injustice et aggraver les divisions parmi les catholiques.

    Le plus inquiétant est que, à l’heure où l’on ne parle que de synode, de décentralisation, de lutte contre le « cléricalisme », de transparence, cette façon impérieuse de sanctionner sans justification, et toujours dans le même sens, semble se généraliser avec, en filigrane, une volonté de combattre ce qui apparaît comme le principal mal de l’Église actuelle : le traditionalisme au sens large et sous toutes ses formes. Le parallèle avec le motu proprio Traditionis custodes est flagrant : on cherche à étouffer toute une mouvance, loin d’être homogène et cependant l’une des plus vivantes dans une Église occidentale bien moribonde, au prétexte de quelques brebis galeuses.

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  • Retour sur les 22 (- 1) nouveaux cardinaux qui seront créés aujourd'hui

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    En fait 22 - 1 puisque Mgr Van Looy a préféré renoncer au cardinalat.

    De Nico Spuntoni sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    De nouveaux cardinaux, avec McElroy : une "gifle" pour les évêques américains

    30-05-2022

    Parmi les 22 nouveaux cardinaux annoncés hier, François honore l'Américain Robert Walter McElroy. Au sujet de l'exclusion des politiciens catholiques pro-choix de l'Eucharistie, l'évêque de San Diego a accusé ses confrères d'exploiter "à des fins politiques". Une gifle pour les évêques américains dont le président reste en plan.  

    Hier, à l'issue du Regina Caeli récité sur la place Saint-Pierre, le pape François a annoncé la tenue d'un consistoire le 27 août prochain au cours duquel seront créés vingt-deux nouveaux cardinaux.

    Deux jours plus tard, les 29 et 30 août, il y aura une réunion de tous les cardinaux pour discuter de la nouvelle constitution apostolique "Praedicate Evangelium" qui entrera en vigueur le 5 juin. Une occasion exceptionnelle puisqu'une rencontre de l'ensemble du Collège avec le Pontife n'a pas eu lieu depuis des années.

    Ce lot de cardinaux de la fin août porte à 122 le nombre de cardinaux conférés par Bergoglio depuis 2013. Le nombre de cardinaux électeurs passera à 133, dépassant ainsi la limite voulue par saint Paul VI dans le Consistoire secret du 5 novembre 1973 et réaffirmée par saint Jean-Paul II dans la constitution apostolique Universi Dominici gregis qui affirme que "dans les contingences historiques actuelles, la dimension universelle de l'Église semble suffisamment exprimée par le Collège des 120 cardinaux électeurs".  

    Quoi qu'il en soit, l'annonce d'un consistoire pour la création de nouveaux cardinaux était dans l'air depuis un certain temps : de 2014 à 2020, le pape en a fait en moyenne un par an et ne s'est arrêté qu'en 2021. Certains des noms figurant sur la liste ne sont pas surprenants : le pourpre est une évidence pour les curies Arthur Roche, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, et Lazare You Heung-sik, préfet de la Congrégation pour le clergé. Tout aussi prévisible est la décision de créer le président du gouvernorat de l'État de la Cité du Vatican, le légionnaire du Christ Fernando Vérgez Alzaga, un cardinal. Une autre prédiction devinée par beaucoup est celle de Monseigneur Paulo Cezar Costa, archevêque de Brasília.

    Mais dans la liste, comme c'est la coutume depuis neuf ans, les surprises ne manquent pas.

    Pour la première fois depuis son élection, François a fait d'un évêque résidentiel français un cardinal : il s'agit de l'archevêque de Marseille, Monseigneur Jean-Marc Aveline. Un prélat au profil en phase avec les chevaux de bataille du pontificat actuel, notamment sur les migrants, la synodalité et le dialogue interreligieux. Dans la liste des cardinaux élus, il y a un Ulrich mais ce n'est pas Laurent, le successeur d'Aupetit au siège traditionnellement cardinalice de Paris. Il est brésilien et s'appelle Leonardo Ulrich Steiner, archevêque de Manaus et successeur (à son goût) de l'un des exposants les plus connus de la théologie de la libération, Monseigneur Pedro Casaldàliga Pla.

    Il convient également de noter qu'une fois de plus, le Saint-Père a choisi de ne récompenser aucun évêque allemand.

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  • Anticipation d'août : à quoi s'attendre au consistoire des cardinaux

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    Une analyse complète des trois consistoires qui se déroulent ce week-end et quelques moments clés à surveiller, publiée par le P. Père Raymond J. de Souza (National Catholic Register) ce 23 août 2022 :

    « Fin août, le Collège des cardinaux aura trois « consistoires » (assemblées plénières) : le premier, un « consistoire ordinaire », où le pape François ajoutera 20 membres à leur nombre ; la seconde, une cérémonie pro forma et brève pour approuver la canonisation de nouveaux saints ; et le troisième , un consistoire « extraordinaire » de deux jours pour discuter de la constitution récemment promulguée régissant la Curie romaine, Praedicate Evangelium .

    Préparation du Conclave

    Comme les cardinaux sont dispersés à travers le monde – ce consistoire comprend les premiers cardinaux de Singapour, du Timor oriental et de Mongolie – les consistoires sont pour eux l'occasion de se rencontrer et de jauger qui pourrait être un futur pontife. Benoît XVI a encouragé cela en organisant des consistoires extraordinaires, quelques jours de discussion sur un thème particulier. 

    Le pape François l'a fait deux fois au début de son pontificat. Lors du consistoire extraordinaire de 2014, le pape François a invité le cardinal Walter Kasper à prononcer un long discours plaidant en faveur de l'admission des personnes civilement divorcées et remariées à la sainte communion. Ses arguments ont été ravagés par les frères éminents réunis, au point que le lendemain, le Saint-Père a dû plaider auprès des cardinaux pour qu'ils acceptent les arguments du cardinal Kasper. Ils ne l'ont pas fait, et le pape François s'est donc aigri de l'expérience. En août, c'est la première fois qu'il convoque un consistoire extraordinaire depuis 2015.

    Le sujet de discussion assigné pour le consistoire extraordinaire est Praedicate Evangelium . Étant donné qu'il a fait l'objet de discussions pendant neuf ans et qu'il est déjà en vigueur, on ne sait pas exactement de quoi il s'agit. Il serait difficile d'imaginer un sujet plus ennuyeux que de réorganiser l'organigramme de la Curial, donc la chose clé à surveiller est ce dont les cardinaux discutent réellement. Leurs interventions (discussions) porteront apparemment sur Praedicate Evangelium, mais étant donné le peu d'intérêt pour cela, les différents sous-textes sont ce qu'il faut écouter. Ce dont les cardinaux choisissent de parler – et qui choisit de parler de quoi – sera une préparation critique pour le prochain conclave.

    Mathématiques du Conclave

    Après la création des nouveaux cardinaux, le collège comptera 132 électeurs, des cardinaux de moins de 80 ans qui pourront voter en conclave pour élire un pape. La limite statutaire d'électeurs est de 120, bien que, parfois, les papes l'aient dépassée. Saint Jean-Paul II a atteint deux fois 135 électeurs, alors qu'au moment de sa mort, il y en avait 118.

    Sur les 132 électeurs, le pape François en a nommé 83, soit 62 %. Dans un conclave, les deux tiers (66,6%) sont nécessaires pour l'élection. 

    Le Saint-Père aura 86 ans plus tard cette année, plus âgé que Jean-Paul au moment de sa mort et plus âgé que Benoît au moment de son abdication. Seulement environ une demi-douzaine de papes dans l'histoire étaient plus âgés que le pape François ne le sera à la fin de l'année. Ainsi, un conclave à venir est de plus en plus dans l'esprit des électeurs.

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  • Qui gérera le Vatican lorsqu'un pape démissionnera, sera incapable de gouverner ou décédera ? Et selon quelles règles ?

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    D'Andrea Gagliarducci sur Catholic News Agency :

    Une question d'"équilibre délicat" : Comment le pape François pourrait-il réformer les règles du conclave ?

    25 août 2022

    Qui gérera le Vatican lorsqu'un pape démissionnera, sera incapable de gouverner ou décédera ? Et selon quelles règles ?

    Outre la constitution apostolique Praedicate Evangelium, l'un des grands sujets de discussion du prochain consistoire sera probablement une nouvelle législation pour la sede vacante, l'élection du pape et la définition du rôle du pape émérite.

    Ces débats ont été suscités par l'annonce du voyage du pape François à L'Aquila pour le pardon célestinien - un voyage qui a accru les rumeurs d'une possible démission du pape.

    Cependant, une réforme du règlement de vacance est tout simplement nécessaire. La nouvelle constitution apostolique abolit la Camera Apostolique, qui était chargée de gérer l'administration du Saint-Siège pendant la vacance du siège. Le règlement devra donc être mis à jour pour inclure la nouvelle méthode de gestion du Saint-Siège pendant la période sans pape.

    La démission de Benoît XVI et le débat qui a suivi ont soulevé une autre question : Comment procéder en cas d'empêchement du siège - en d'autres termes, lorsqu'un pape pourrait être objectivement incapable de gouverner ?

    Il s'agit d'une question cruciale, compte tenu des progrès médicaux qui permettent aux personnes atteintes de maladies graves, comme la maladie d'Alzheimer, de vivre de nombreuses années. Si une affection de ce type frappe le pape, que faut-il faire ?

    Le pape démissionnera-t-il ?

    Geraldina Boni, professeur de droit canonique à l'université de Bologne, dirige un groupe de recherche international de la même université qui vise à proposer une législation vaticane en cas d'empêchement et à réglementer la fonction de pape émérite.

    Consultante du Conseil pontifical pour les textes législatifs depuis 2011, Mme Boni est l'auteur d'un livre sur certaines des questions soulevées par l'approche législative du pape François - intitulé en anglais "The Recent Normative Activity of the Church : La fin du monde pour le droit canonique ?"

    S'adressant à CNA, Mme Boni ne veut pas faire de prédictions sur une éventuelle démission du pape. En même temps, elle souligne que "puisqu'il n'est plus inconcevable qu'un pape démissionne, puisque son prédécesseur "a ouvert une porte", comme François lui-même l'a dit, cette situation doit être régulée, éventuellement en même temps que celle d'éventuels cas de graves difficultés liées à la personne du successeur de Pierre qui l'empêchent de remplir sa fonction."

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  • A quoi ressemble un véritable développement de la théologie morale ?

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    Du Dr. R. Jared Staudt sur le Catholic World Report :

    Ce à quoi ressemble un véritable développement de la théologie morale

    Le développement de la doctrine ne fait jamais marche arrière dans une direction opposée, en affirmant que si nous croyions autrefois "x", nous croyons maintenant "y".

    25 août 2022

    La foi ne dépend pas de nos propres raisonnements et sentiments. Elle répond à la révélation de Dieu, qui dépasse toutes nos capacités. Par nous-mêmes, nous ne pourrions pas connaître Dieu et n'aurions aucune certitude quant aux réalités surnaturelles. Cela inclut notre bonheur, qui ne se trouve pas dans la réalisation d'un quelconque bien terrestre ; il se trouve en Dieu lui-même, qui transcende toute chose finie, y compris notre propre personne. La foi nous conduit au salut en ouvrant notre esprit et tout notre être à Dieu et à sa volonté pour nous, nous permettant même de participer à la nature divine.

    Aujourd'hui, cependant, nous entendons souvent dire que les enseignements de l'Église sont impopulaires. Plutôt que de nous conformer à la volonté de notre créateur, nous aimons penser que nous savons mieux. Nous cherchons notre accomplissement en nous-mêmes et non seulement nous excusons nos péchés, mais nous les affirmons même comme bons. Cependant, si nous nous fions à nos propres opinions, nous n'avons pas la foi, car nous nous contentons de nos propres pensées et orientations.

    Comment les chrétiens réagissent-ils à cette vision limitée de la vie ? Si nous nous y opposons, nous sommes considérés comme des bigots et nous sommes de plus en plus isolés du flux culturel. Si nous affirmons les valeurs du monde, nous perdons notre témoignage contre-culturel du bien transcendant, nous détournant de la mission d'évangélisation que Dieu a donnée à l'Église.

    Comme tentative de solution, un faux développement de la doctrine a été proposé, dans lequel l'enseignement intemporel de l'Église pourrait être modifié, sinon dans l'expression doctrinale, du moins par la permission de la conscience. Puisque les gens ne peuvent pas accepter l'enseignement de l'Église sur la sexualité, cette position soutient que nous leur permettons de décider eux-mêmes de ce qui est bien ou mal dans chaque circonstance.

    Accepter ce type de pensée ne fait que laisser les gens sur le chemin de la mort et obscurcit l'invitation sur le chemin de la vie. En revanche, saint Paul dit plutôt à son disciple Timothée : "Prêche la parole, sois pressant à temps et à contretemps, convaincs, réprimande et exhorte, sois inépuisable de patience et d'enseignement. Car le temps vient où les hommes ne supporteront pas un enseignement sain, mais où, ayant la démangeaison des oreilles, ils se choisiront des maîtres à leur goût, et se détourneront de l'écoute de la vérité" (2 Timothée 4:2-4).

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  • La démission du pape : en 2024 ?

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    Du Catholic Herald :

    Quand le pape démissionnera-t-il ?

    23/08/2022

    ''Pour de nombreux catholiques mécontents de la direction que prend l'Église sous le pape François, si et quand il démissionnera sont peut-être les questions les plus posées. Ce ne sont pas des commérages de cour désagréables ou inutiles. L'Église catholique est une organisation hiérarchique dirigée dans la perspective et l'idéologie par son chef, qu'un petit collège de cardinaux élit. Cela ne signifie pas que le Collège peut ignorer le sentiment au sein de l'Église, en particulier à une époque où la fréquentation diminue - y compris dans des endroits improbables - et avec le pouvoir des médias sociaux, les catholiques ont un mégaphone. Ainsi, il vaut la peine d'examiner non seulement si le Pontife démissionnera, mais ce que les cardinaux pourront faire lorsqu'il le fera.

    Le pape François n'a pas fait grand-chose pour minimiser les rumeurs d'un départ anticipé. Il a récemment déclaré aux journalistes qu'il ne pouvait plus voyager comme il le faisait autrefois et qu'il pourrait un jour devoir abandonner. Dernièrement, le pape François a répété une phrase - "la porte est ouverte" - ajoutant qu'il n'y avait rien de mal à ce qu'un pape démissionne. Au début de son pontificat, François a déclaré qu'il aimerait voir la démission des papes se normaliser, et a déclaré plus tard qu'il avait le sentiment que son pontificat serait bref, décrivant la décision de son prédécesseur de se retirer comme "courageuse".

    Pendant ce temps, s'adressant à Reuters, le pape a déclaré qu'il pourrait démissionner si une mauvaise santé l'empêchait de continuer. L'Associated Press a également rapporté que le pape François avait déclaré qu'il ne vivrait pas au Vatican ni ne retournerait en Argentine si et lorsqu'il prendra sa retraite, lors d'une interview avec TelevisaUnivision. Tout en niant qu'il prévoyait de prendre sa retraite de sitôt, le Pontife a de nouveau déclaré que "la porte est ouverte" après la démission de Benoît XVI. Il est également indéniable que Benoît a jeté les bases pour que François parte.

    C'est Benoît qui offre peut-être un indice quant au moment où une démission peut avoir lieu. Bien qu'il n'y ait pas de règle contre le fait d'avoir deux papes émérites vivants - d'autant plus que des propositions sont en cours pour définir clairement le rôle d'un pontife émérite - il se pourrait bien que François attende le décès de Benoît pour finalement démissionner. Bien que Benoît soit en bonne santé, à 95 ans, on peut supposer qu'il mourra probablement dans les prochaines années. Cela pourrait créer une opportunité pour François s'il choisissait de prendre sa retraite. Plus tard cette semaine, le Souverain Pontife visitera L'Aquila en Italie, le lieu de sépulture du pape saint Célestin V. Benoît avait autrefois laissé le pallium de laine qu'il portait lors de la messe de son installation au-dessus du cercueil de Célestin, un geste interprété plus tard comme un signe de sa démission prévue (Célestin a démissionné après cinq mois en 1294).

    Ensuite, il y a la seizième Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques - ou le Synode sur la synodalité - qui doit se terminer en octobre 2023. Le pape François veut engager l'Église dans une série de consultations. Le processus a commencé en 2021 avec les églises locales et est maintenant dans sa phase continentale. Bien que les nombres impliqués soient inférieurs à ce que l'on pourrait considérer comme nécessaires pour rendre le processus significatif, le Synode sur la synodalité est toujours considéré comme une pièce maîtresse de l'agenda du Pape. À la fin, François peut sentir qu'il a cimenté un élément clé de son héritage.

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  • Le processus synodal pourra-t-il concilier les priorités opposées des catholiques vivant à l'est et à l'ouest du continent européen ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Le processus synodal peut-il surmonter le clivage Est-Ouest de l'Europe ?

    22 août

    Le Vatican dévoilera vendredi les plans de la deuxième phase du processus de discernement de l'Église, qui mènera au synode sur la synodalité de 2023 à Rome.

    Les détails seront présentés lors d'une conférence de presse par le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode des évêques, et le cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du rassemblement des évêques du monde entier de l'année prochaine sur le thème "Pour une Église synodale : Communion, participation, mission".

    L'initiative de deux ans entre dans ce que le Vatican appelle la "phase continentale". Au cours de la première étape - la phase diocésaine - les organisateurs avaient pour mission de consulter le plus grand nombre possible de catholiques en un court laps de temps, à la fin d'une pandémie.

    La deuxième étape présentera un défi différent : identifier les préoccupations partagées par les catholiques vivant dans des contextes nationaux très différents. 

    Les organisateurs du Synode sur les sept continents habités - l'Amérique du Nord, l'Amérique latine, l'Europe, l'Afrique, le Moyen-Orient, l'Asie et l'Océanie - pourraient avoir du mal à trouver des thèmes qui unissent les catholiques séparés par des frontières, des cultures et de grandes distances.

    En Europe, certains observateurs pensent que les responsables de l'Église qui supervisent la "phase continentale" auront du mal à concilier les priorités opposées des catholiques vivant à l'est et à l'ouest du continent. 

    Dans quelle mesure cela sera-t-il difficile ? The Pillar y jette un coup d'œil.

    Le fossé Est-Ouest de l'Europe

    La plupart des gens admettent que les 44 pays d'Europe peuvent être divisés en deux grandes catégories : l'Est et l'Ouest. 

    Cette division est ancrée dans l'histoire politique récente autant que dans la géographie. Les pays de l'Est sont généralement définis comme ceux qui ont appartenu au bloc communiste. Ainsi, une personne vivant à Prague, capitale de l'ancienne Tchécoslovaquie, peut être qualifiée d'"Européen de l'Est", même si elle vit plus à l'ouest qu'un habitant d'"Europe occidentale" de la capitale autrichienne, Vienne. 

    La division de l'Europe entre l'Est et l'Ouest est grossière, mais elle est également utile car elle met en évidence des différences importantes entre les pays qui ont connu des décennies de communisme et ceux où le capitalisme s'est imposé. 

    Les communautés catholiques européennes qui ont souffert du communisme ont évolué différemment de celles qui ont traversé le XXe siècle sans persécution étatique de longue durée. 

    Le fossé entre les catholiques d'Europe de l'Est et d'Europe de l'Ouest peut sans doute être observé dans les réactions à la "voie synodale" allemande. Cette initiative controversée devrait se terminer l'année prochaine par un appel à des changements radicaux dans l'enseignement, la pratique et les structures de l'Église. 

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  • Jeanne d'Arc : une égérie LGBTQ ?

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    De Ludovic Lavaucelle sur La sélection du Jour :

    "Moi, Jeanne": quand le wokisme fait de Jeanne d'Arc une égérie LGBTQ

    Une nouvelle pièce fait scandale à Londres. Le mythique Théâtre du Globe, qui est une fidèle reproduction de l’édifice construit par Shakespeare et sa troupe en 1599, fait jouer une pièce sur la vie de Jeanne, la célèbre sainte française. Elle est représentée en personnage « non binaire », interpellé sur scène par le pronom inventé : « iel ». Les féministes sont furieuses car – même en Angleterre – la jeune martyre est un symbole. En 1911, 40 000 suffragettes avaient marché avec à leur tête une manifestante déguisée en Jeanne d’Arc. Nier son sexe revient, pour elles, à interdire aux femmes toute place dans l’histoire. Michelle Terry, la directrice artistique du théâtre s’est défendue ainsi : Shakespeare lui-même ne cherchait pas à représenter des faits historiques mais les utilisait pour interroger le monde qui l’entourait.

    Ce que dit Madame Terry est vrai du théâtre en général. Tout comme il est exact de rappeler qu’à l’époque du grand « barde », des acteurs jouaient des rôles féminins. Mais il faut aller au-delà des apparences, propose Mary Harrington pour UnHerd (voir son essai en lien). Cette pièce est d’abord de la propagande au service d’une classe dirigeante, à l’image de certaines œuvres de Shakespeare sous l’œil sévère de la Reine Elizabeth. En s’attaquant à Jeanne la Pucelle, l’idéologie woke cherche aussi à effacer ce qui l’a rendue si puissante : sa virginité.

    Si des hommes jouaient des rôles de femmes, il ne faut pas y voir une quelconque tradition « non-binaire » mais la loi de l’époque. Les activistes de 2022 font donc revivre une tradition des plus… patriarcales. De plus, la trilogie « Henri VI » de Shakespeare parle de la fin de la Guerre de Cent Ans du point de vue anglais. Jeanne y est présentée d’une manière ignoble, une sorte de prostituée faisant appel à une armée de démons pour lui venir en aide. 150 ans après son exécution, Shakespeare ne parlait pas d’elle pour « interroger le monde qui l’entourait », mais pour servir la propagande de la Reine Elizabeth. La pièce « Moi, Jeanne » d’aujourd’hui poursuit le même objectif – le talent en moins. Il ne s’agit plus de servir la volonté de puissance géopolitique d’une souveraine, mais de propager l’obsession d’une minorité très présente parmi les « élites » actuelles, selon laquelle on peut se définir en dehors de toute attache biologique…

    Le traitement dans la littérature du personnage de Jeanne met en lumière un vieux problème : le droit des femmes à se refuser aux hommes. La chasteté était tout à fait respectée tant qu’elle était limitée aux murs d’un couvent, en tout cas loin de la place publique. C’est justement par l’angle de la sexualité que Shakespeare a cherché à détruire l’aura de Jeanne. Voltaire n’était pas moins vulgaire ni misogyne quand il a écrit « La Pucelle d’Orléans » en 1730. Ce poème, qui décrivait Jeanne presque séduite par un âne volant a tellement scandalisé qu’il n’a été publié qu’en 1899. La mythologie grecque parle de ce dilemme féminin avec les Amazones (qui semblent avoir une origine historique chez les peuples scythes). L’invincibilité de ces terribles guerrières était liée à leur refus d’une soumission aux hommes : la reine Hippolyte sera tuée par Héraclès après lui avoir « fait don de sa ceinture ». Shakespeare en parle dans son célèbre « Songe d’une nuit d’été » mais il insiste sur une autre tradition : Thésée se joint à l’expédition d’Héraclès et capture l’Amazone Antiope qui lui donnera un fils. Dans cette version, les fières guerrières sont soumises par les hommes et acceptent de « rentrer dans le rang ». Déjà les contemporains de la pièce ont vu une allusion osée de l’auteur à la reine Elizabeth I, qui construisait son personnage d’Amazone intouchable.

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  • Serbie : des dizaines de milliers de manifestants mobilisés contre l'EuroPride

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    De Thibaut Prodhomme sur le site de Valeurs Actuelles :

    En Serbie, la fronde contre l’EuroPride gagne du terrain

    Ce dimanche, des dizaines de milliers d’habitants de Belgrade ont défilé contre cet événement qui attirera des membres de la communauté LGBTQ+ de toute l’Europe du 12 au 18 septembre.

    19 août 2022

    Ce dimanche 14 août, environ 50 000 personnes sont descendues dans les rues de Belgrade, en Serbie, pour protester contre l’« EuroPride », événement LGBTQ+ qui se déroulera dans la capitale du 12 au 18 septembre. Les marcheurs y ont chanté des hymnes orthodoxes et des chants patriotiques en portant des croix, des icônes et des drapeaux. « Ne touchez pas à nos enfants » et « non à l’occupation », pouvait-on entendre au sein du cortège. Cette « EuroPride » sera la première en Europe de l’Est, une région où les organisateurs dénoncent des discriminations homophobes.

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