Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Débats - Page 236

  • Unions homosexuelles : le pape approuve-t-il le "responsum" ?

    IMPRIMER

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    24 mars 2021

    Bénédictions homosexuelles. Le Pape revient sur son interdiction, et pourtant, en l’an 2000…

    Le halte-là intimé le 15 mars aux bénédictions des couples de même sexe par la Congrégation pour la doctrine de la foi aux bénédictions des couples de même sexe a déchaîné dans l’Église un vent de rébellion général, avec un épicentre situé en Allemagne et en Belgique, où même des évêques de premier plan ont publiquement rejeté et conspué la décision de Rome.

    Mais dimanche 21 mars, l’inconnue principale est toute autre.  Elle concerne le Pape.

    François partage-t-il ou non ce « Responsum » de la Congrégation qui veille sur l’application correcte de la doctrine de l’Église ?

    Le document porte la signature du cardinal Luis F. Ladaria, préfet du dicastère, et de l’archevêque Giacomo Morandi, Secrétaire de ce même dicastère.

    Mais le document précise également que : « le Souverain Pontife François, au cours d’une audience accordée au Secrétaire de cette Congrégation, a été informé du ‘Responsum ad dubium’ susmentionné, avec la ‘Note explicative’ annexe, et a consenti à leur publication ».

    Cette formulation laisse déjà des indices qui laissent penser à une implication moindre de François par rapport aux autres « Responsa » de cette congrégation.

    Précédemment, le Pape avait reçu en audience préalable non pas le secrétaire mais le cardinal préfet du dicastère, et non pas pour être simplement « informé » et pour « donner son consentement à la publication » comme dans le cas présent, mais pour quelque chose de plus important : pour « approuver », c’est-à-dire pour faire sienne la décision, et pour « ordonner » qu’elle soit publiée.

    Il ressort du bulletin officiel des audiences que le secrétaire de la Congrégation, Mgr Morandi, a été reçu par François le 28 janvier, tandis que le cardinal-préfet Ladaria a été reçu la dernière fois le 18 mars, trois jours après la publication du « Responsum », quand la rébellion contre l’interdiction avait déjà éclaté.

    En réalité, les rebelles ne prenaient pas tant pour cible François en personne. Ils ont plutôt concentré leurs attaques contre la Congrégation pour la doctrine de la foi, le Vatican et l’institution ecclésiastique. Implicitement, comme cela s’est déjà produit par le passé, ils ont eu tendance à dissocier le Pape de la Curie et à le disculper de toute responsabilité directe.

    Et lui ? Il joue le jeu. À l’Angélus du dimanche 21 mars, il a ajouté un commentaire personnel au texte qu’il avait sous les yeux, pour se distancier lui aussi ce cette rigidité et de cette aridité cléricales, élitistes, qui constituent ses cibles favorites, en tant que Pape qui se trouve dans le camp du peuple contre l’institution.

    Voici le passage en question avec les commentaires que François a ajouté de son propre chef, soulignées :

    « Il s’agit de semer des graines d’amour non par des mots, qui s’envolent, mais par des exemples concrets, simples et courageux ; non pas par des condamnations théoriques, mais par des gestes d’amour. Alors le Seigneur, par sa grâce, nous fait porter du fruit, même quand la terre est aride à cause d’incompréhensions, de difficultés ou de persécutions, ou de prétentions de légalismes ou de moralismes cléricaux. Voilà ce qu’est une terre aride. »

    Quelques heures plus tard, la double confirmation est tombée pour confirmer qu’il s’agissait bien d’une allusion du Pape, tout sauf bienveillante, au « Responsum » contre les bénédictions des couples homosexuels.

    Cette double confirmation nous est parvenue – avec la référence habituelle à « des sources vaticanes fiables qui souhaitent rester anonymes » – via deux vaticanistes renommés, catalogués parmis les plus proches de Jorge Mario Bergoglio : l’irlandais Gerard O’Connell et son épouse, l’argentine Elisabetta Piqué, respectivement dans la revue des jésuites de New York « America » et dans le quotidien de Buenos Aires « La Nación ».

    Le résultat de cette prise de distance allusive du Pape est que désormais, le « Responsum » contre les bénédictions des couples homosexuels sera considéré par beaucoup comme une simple « opinion », exactement comme l’avait immédiatement définit le président de la Conférence épiscopale allemande, l’évêque du Limbourg Georg Bätzing, dans le diocèse duquel, comme dans beaucoup d’autres dans le monde entier – ces bénédictions sont pratiquées depuis longtemps.

    Et ce n’est pas près de s’arrêter, avec un Pape François qui souffle le chaud et le froid sans jamais dire clairement ce qu’il pense vraiment.  Comme cela s’est déjà passé pour la communion eucharistique partagée entre catholiques et protestants, après son mémorable « oui, non, je ne sais pas, faites comme vous voulez » qui a saboté toutes les tentatives de correction ultérieures de la Congrégation pour la doctrine de la foi ou du Conseil pour l’unité des chrétiens.

    *

    Voilà ce qui se passe aujourd’hui.  Mais il y a un précédent, fort semblable, mais qui s’est terminé très différemment, qu’il est instructif de rappeler.

    Lire la suite

  • Que dit Amoris Laetitia au sujet de l’homosexualité ?

    IMPRIMER

    D'Aleteia.org (archive du 8 avril 2016) :

    Que dit Amoris Laetitia au sujet de l’homosexualité ?

    La réponse se trouve au chapitre des "situations complexes".

    La question des couples homosexuels est abordée au chapitre 6 esquissant « Quelques perspectives pastorales », sous le titre « Certaines situations complexes » (n°248 et suivants) :

    250. L’Église fait sienne l’attitude du Seigneur Jésus qui, dans un amour sans limite, s’est offert pour chaque personne sans exceptions.

    En note de bas de page, l’exhortation apostolique du Saint-Père vise ici la Bulle Misericordiae Vultus, à son numéro 12 : « L’Église a pour mission d’annoncer la miséricorde de Dieu, cœur battant de l’Évangile, qu’elle doit faire parvenir au cœur et à l’esprit de tous. L’Épouse du Christ adopte l’attitude du Fils de Dieu qui va à la rencontre de tous, sans exclure personne. De nos jours où L’Église est engagée dans la nouvelle évangélisation, le thème de la miséricorde doit être proposé avec un enthousiasme nouveau et à travers une pastorale renouvelée. Il est déterminant pour L’Église et pour la crédibilité de son annonce de vivre et de témoigner elle-même de la miséricorde. Son langage et ses gestes doivent transmettre la miséricorde pour pénétrer le cœur des personnes et les inciter à retrouver le chemin du retour au Père. »

    250 (suite). Avec les Pères synodaux, j’ai pris en considération la situation des familles qui vivent l’expérience d’avoir en leur sein des personnes manifestant une tendance homosexuelle, une expérience loin d’être facile tant pour les parents que pour les enfants. C’est pourquoi, nous désirons d’abord et avant tout réaffirmer que chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect, avec le soin d’éviter “toute marque de discrimination injuste”…

    C’est au n. 2358 du Catéchisme de l’Église catholique que le document fait alors référence : « La personne chaste maintient l’intégrité des forces de vie et d’amour déposées en elle. Cette intégrité assure l’unité de la personne, elle s’oppose à tout comportement qui la blesserait. Elle ne tolère ni la double vie, ni le double langage » (cf. Mt 5, 37 « Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. »).

    …et particulièrement toute forme d’agression et de violence. Il s’agit, au contraire, d’assurer un accompagnement respectueux des familles, afin que leurs membres qui manifestent une tendance homosexuelle puissent bénéficier de l’aide nécessaire pour comprendre et réaliser pleinement la volonté de Dieu dans leur vie.

    Là, c’est au n. 76 de la Relatio finalisde 2015, ce document concluant les travaux du dernier synode des évêques sur la famille, qu’Amoris Laetitia se réfère : « L’Église calque son attitude sur celle du Seigneur Jésus qui, dans un amour sans limite, s’est offert pour chaque personne sans exceptions (cf. MV, 12). À l’égard des familles qui vivent l’expérience d’avoir en leur sein des personnes présentant une tendance homosexuelle, l’Église réaffirme que chaque personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect, avec le soin d’éviter « toute marque de discrimination injuste » (voir un peu plus bas, Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Considérations à propos des projets de reconnaissance légale des unions entre personnes homosexuelles, n. 4). Il faut aussi réserver une attention spécifique à l’accompagnement des familles dans lesquelles vivent des personnes ayant une tendance homosexuelle. »

    251. Au cours des débats sur la dignité et la mission de la famille, les Pères synodaux ont fait remarquer qu’en ce qui concerne le « projet d’assimiler au mariage les unions entre personnes homosexuelles, il n’y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille ». Il est inacceptable que « les Églises locales subissent des pressions en ce domaine et que les organismes internationaux conditionnent les aides financières aux pays pauvres à l’introduction de lois qui instituent le “mariage” entre des personnes de même sexe ».

    Ici, l’exhortation s’appuie une fois de plus sur le n. 76 de laRelatio finalis, à l’appui des Considérations à propos des projets de reconnaissance légale des unions entre personnes homosexuelles de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, datées du 3 juin 2003 (n. 4) :

    « Il n’y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille. Le mariage est saint, alors que les relations homosexuelles contrastent avec la loi morale naturelle. Les actes homosexuels, en effet, « ferment l’acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d’une complémentarité affective et sexuelle véritable. Ils ne sauraient recevoir d’approbation en aucun cas ».

    Dans l’Écriture Sainte, les relations homosexuelles «sont condamnées comme des dépravations graves… (cf. Rm 1, 24-271 Cor 6, 101 Tm 1, 10). Ce jugement de l’Écriture ne permet pas de conclure que tous ceux qui souffrent de cette anomalie en sont personnellement responsables, mais il confirme que les actes d’homosexualité sont intrinsèquement désordonnés». Le même jugement moral se retrouve chez beaucoup d’écrivains ecclésiastiques des premiers siècles (par exemple S. Polycarpe, Epître aux Philippiens, V, 3; S. Justin, Première Apologie, 27, 1-4 ; Athénagoras, Supplique pour les chrétiens, 34) et a unanimement été accepté par la Tradition catholique (voir point du Catéchisme de l’Église catholique, cité plus haut et suivants).

    Néanmoins, selon l’enseignement de l’Église, les hommes et les femmes ayant des tendances homosexuelles « doivent être accueillis avec respect, compassion, délicatesse. À leur égard, on évitera toute marque de discrimination injuste ». Ces personnes sont en outre appelées comme les autres chrétiens à vivre la chasteté. Mais l’inclination homosexuelle est «objectivement désordonnée» et les pratiques homosexuelles sont des «péchés gravement contraires à la chasteté».

  • Les résultats de l'enquête "Catholiques, Covid19, et exercice du culte effectif et responsable"

    IMPRIMER
    2021_03_24_07_59_38_Greenshot.png

    Enquête | Catholiques, Covid19, et exercice du culte effectif et responsable

    Cette enquête est une initiative d’un collectif de parents catholiques de différents diocèses belges fortement préoccupés par la difficulté de transmettre la foi à leurs enfants en étant (trop souvent) privés de la messe.

    Après 1 an, et rien n’indiquant que nous allons prochainement pouvoir être considérés comme des citoyens responsables, le moment semble opportun pour clarifier la position de tous les catholiques sur cet enjeu, dans le but d’encourager nos représentants à porter haut et fort notre voix grâce à une meilleure connaissance de notre position et à l’assurance de notre soutien et de nos prières.

    Les résultats de cette enquête sont disponibles en ouvrant ce PDF.
  • Comment et peut-on sauver la civilisation judéo-chrétienne ?

    IMPRIMER

    De C-News via le Salon Beige :

    Comment retrouver le sens du sacré pour sauver la civilisation ?

    Dans son émission sur CNews, Aymeric Pourbaix reçoit, avec Véronique Jacquier, Michel Onfray (qui a infléchi son hostilité à l’égard de l’Eglise) et Jacques Trémolet de Villers pour un débat passionnant sur le sauvetage de notre civilisation :

    2021_03_23_09_52_51_Greenshot.png

  • Unions homosexuelles : la note de la Congrégation pour la Doctrine de la foi et le pape François

    IMPRIMER

    De Jeanne Smits, sur son blog :

    La note de la Congrégation pour la Doctrine de la foi sur les unions homosexuelles, et le pape François

    Stupeur. Les grands médias dans les pays où le politiquement correct est le plus avancé ont crié à la « douche froide » après la parution d’un Responsum – une réponse à une question posée – sur la possibilité ou non pour l’Eglise de proposer une bénédiction des paires homosexuelles. Sans véritable surprise, la Congrégation pour la Doctrine de la foi a dit « non », étendant d’ailleurs sa réponse à toutes les unions qui impliquent une « pratique sexuelle hors mariage », seul cadre légitime pour l’union qu’en d’autres temps on appelait encore pudiquement « conjugale ».

    La « surprise » du Courrier international dont je tire l’expression rapportée ci-dessus n’est pas une nouveauté qui démontrerait à elle seule la gravité des glissements doctrinaux que l’on impute au pape François. Chaque fois que Jean-Paul II rappelait solennellement que l’avortement est un crime qui tue un enfant à naître on avait droit, il y a déjà plusieurs décennies, à ce type de cris d’orfraie journalistiques ; comme si c’était une nouveauté, comme si c’était inattendu. Il faut comprendre que cela leur est totalement étranger.

    Si la note a rassuré les milieux plus conservateurs ou traditionnels au sein de l’Eglise, tant ceux-ci s’attendent à tout dans le contexte actuel, et si elle se borne à rappeler l’enseignement pérenne de l’Eglise en matière de morale sexuelle, elle n’en est pas moins ouvertement contestée par des évêques et même, de manière plus subtile, par un cardinal : Kevin Farrell, préfet du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. Et d’aucuns vont jusqu’à dire que le pape François a sans doute consenti de manière un peu hâtive à la publication du texte, voire sous pression, et s’attendent à quelque déclaration plus « ouverte » de sa part, si tant est qu’elle n’a pas déjà eu lieu.

    Lire la suite sur le blog de Jeanne Smits

  • Bonny, Delville, Cathobel et Cie... triste Eglise de Belgique

    IMPRIMER

    Le "responsum" de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi concernant les unions homosexuelles, exprimant un refus clair et net d'une bénédiction de ces unions a soulevé chez nous une véritable tempête médiatique, particulièrement en Flandre. Il est clair que les déclarations de Mgr Bonny y sont pour beaucoup. Sa posture de "prélat gay friendly" s'insurgeant contre la conservatrice Congrégation romaine (le pape a pourtant dû approuver ce responsum) a fait de lui un héros de l'heure médiatique, ovationné par tous les soutiens de la cause LGBTQI. Tous les médias écrits et radiotélévisés ont répercuté ses propos avec beaucoup de complaisance. Cela n'a en soi rien de très étonnant dans notre petite terre d'héroïsme à la pointe de toutes les avancées les plus libérales en matière d'éthique et de société. Mais ce qui surprend tout de même, c'est de voir l'évêque de Liège emboiter le pas à son confrère d'Anvers comme s'il n'avait pas pris la peine de lire attentivement le document romain. Et on ne sera bien sûr pas étonné de voir les Ringlet et consorts apporter leur eau trouble au même moulin... Quant aux médias catholiques officiels de Belgique, en particulier Cathobel, on les voit offrir de larges tribunes à Mgr Bonny et participer sans retenue à l'émoi médiatique suscité par le "responsum". Quant à la revue de presse de l'archevêché, elle retransmet depuis plusieurs jours, sans discontinuer, des extraits d'article et des réactions allant toutes dans le même sens, de façon on ne peut plus unilatérale. La réactivité des évêques sur cette question (ils se sont même fendus d'un communiqué) tranche avec leur inertie et leur attitude apathique face à l'étouffement de la vie religieuse dont pâtissent leurs ouailles depuis de nombreux mois. Les a-t-on vu protester avec un tant soit peu d'énergie contre les mesures sanitaires, absurdes et arbitraires, qui ont rendu le culte impraticable ? C'est lamentable mais cela ne fait que confirmer ce qu'on savait déjà de l'état de dépérissement dramatique et de débilité profonde de la malheureuse Eglise de Belgique.

  • Unions homosexuelles : un curé remet l'église au milieu du village

    IMPRIMER

    Dans son homélie pour le dimanche 21 mars, intitulée "Pourquoi aurais-je honte de l’Église ?"l'abbé Christophe Cossement, curé de deux unités pastorales au sud de Mons, revient sur le débat soulevé par le document romain relatif aux unions homosexuelles  (source) :

    (...) Je voudrais dire encore un mot au sujet du débat qui agite l’Église de Belgique au sujet des unions homosexuelles. Il y a eu un document venant de Rome qui disait à peu près ceci : Dieu aime toutes les personnes, et donc aussi bien sûr les personnes homosexuelles, et l’Église fait de même. C’est pourquoi l’Église veut aider chacun à réaliser la volonté de Dieu dans sa vie. Certains prêtres en ont conclu que l’on pouvait bénir des unions homosexuelles : pas seulement bénir les personnes, mais bénir leur union en tant que telle. Là, il ne suffit pas de regarder la bonne intention des personnes, qui peut être réelle. Il faut aussi regarder si quelque chose qui ressemble au mariage entre l’homme et la femme existe dans le plan de Dieu pour deux hommes ou pour deux femmes. Et là, comme l’a dit le pape François, il n’y a «aucun fondement pour établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille» (Amoris lætitia №251). À cause de cela, l’Église n’a pas le pouvoir de bénir les unions de personnes de même sexe.

    Je suis reconnaissant à l’Église d’aimer les personnes homosexuelles au point de leur indiquer un chemin exigeant à la suite du Christ. Non pas le chemin d’une imitation du mariage — comme l’a choisi notre société pour contenter tout le monde —, mais le chemin d’une autre forme d’intimité, du genre de l’intimité qu’offre l’amitié intime, une voie non sexuelle, une voie de proximité qui passe par la maîtrise de soi et l’élévation de l’être. Que l’Esprit donne à chacun de comprendre comment il peut se détacher de sa vie en ce monde pour la garder pour la vie éternelle.

    N.B. : Il y a quelques années j’ai écrit deux articles qui permettent de creuser la question : en 2015, évoquant déjà la position de Mgr Bonny, au sujet des unions. Et en 2017, plus largement sur le regard que la foi permet de poser sur l’homosexualité.

  • L'"année saint Joseph" : vaguement mentionnée ici et là mais bien loin d’être traduite dans les faits

    IMPRIMER

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    L’ « année spéciale » dédiée à saint Joseph est comme le phœnix que personne n’a jamais vu

    Ce 19 mars, c’est la fête de saint Joseph, un saint auquel Jorge Mario Bergoglio est à ce point attaché depuis son plus jeune âge qu’il garde toujours chez lui, à Sainte-Marthe, une statuette de lui en train de dormir « sous laquelle – a-t-il dit – je mets des billets avec mes problèmes ou difficultés, afin qu’il puisse les rêver la nuit et me dire quoi faire » (voir photo).

    On ne peut donc pas exclure que la décision inattendue du Pape il y a quatre jours de porter un coup d’arrêt aux bénédictions de couples homosexuels ait émergé en lui de cette manière, par l’intercession du saint rêveur.

    D’autant plus que l’année en cours est une « année spéciale » dédiée à saint Joseph, avec les indulgences plénières qui y sont associées, si l’on s’en tient à un décret de la pénitencerie apostolique du 8 décembre 2020, cinq-centième anniversaire de la proclamation du saint comme patron de l’Église universelle.

    Ce décret était signé par le cardinal Mauro Piacenza, pénitencier majeur, et attribuait au Pape François en personne la décision « que soit célébrée une année spéciale saint Joseph » à partir de ce même 8 décembre.

    Tout cela est clair ?  Pas vraiment.  Le mystère plane encore quant à savoir si le Pape a vraiment instauré cette année spéciale et si oui, comment.

    Ce même 8 décembre, en plus du décret de la pénitencerie, sortait une lettre-apostolique fleuve du Pape François intitulée « Patris Corde », entièrement consacrée à saint Joseph, dans laquelle il n’est cependant fait aucune mention d’une « année spéciale » en l’honneur du saint.

    Tout comme le décret de la pénitencerie ne faisait aucune allusion à la lettre papale sortie le même jour.

    Et tout cela malgré que l’auteur matériel de la lettre apostolique « Patris corde » soit ce même cardinal Piacenza, si l’en s’en tient à ce que le Pape François lui-même a déclaré dans son discours à la pénitencerie du 12 mars 2021 :

    « Le cardinal – je le remercie pour ses déclarations – a insisté sur saint Joseph.  Il m’a dit pendant des mois : « Écrivez quelque chose sur saint Joseph, écrivez quelque chose sur saint Joseph ».  Et la lettre sur saint Joseph est en grande partie son œuvre.  Et donc, merci ».

    Lire la suite

  • On ne transige pas avec le secret de la direction spirituelle et de la confession sacramentelle

    IMPRIMER

    De l'abbé sur Smart Reading Press :

    DIRECTION SPIRITUELLE, CONFESSION SACRAMENTELLE : ON NE TRANSIGE PAS AVEC LE SECRET !

    Dans deux livres d’une certaine actualité récente se répandent des confusions inadmissibles portant sur la direction spirituelle comme sur le secret de la confession. De nombreuses réactions d’indignation ont été relayées dans la presse à ce sujet. L’abbé Bernard du Puy-Montbrun souhaite rétablir la vérité du droit de l’Église en matière pastorale.

    Il n’est pas impossible d’entendre ou de lire de la part de certaines personnes qu’il conviendrait de faire une distinction particulière entre la confession sacramentelle, où le secret est absolu, et la direction spirituelle, où ledit secret serait relatif dans la mesure où se colporte l’idée qu’il serait possible de signaler aux autorités judiciaires une personne venant lui confier avoir commis des agressions sexuelles. Nous ne savons pas sur quelle base de données canoniques ces types de propos se propagent, en ajoutant parfois que la notion de secret est mal comprise et peu documentée.

    Il faut oser le dire, alors que la littérature ne manque pas à ce sujet, diffusée dans le cadre des Facultés de Droit canonique, mais il est vrai trop méconnue par l’ensemble du clergé et du grand public2. Qui plus est, au regard de la jurisprudence française, le secret, qui concerne tous les ministres des cultes, est considéré comme un secret professionnel qui s’étend à tous les actes du ministère, à sa seule qualité de ministre du culte. Cela n’exclut pas, bien entendu, de prendre en compte la gravité des actes d’agression sexuelle, mais pas n’importe comment.

    Lire la suite sur Smart reading Press

  • Des limites à l'obéissance dans l'Eglise ?

    IMPRIMER

    Du site de l'Homme Nouveau :

    Y a-t-il des limites à l'obéissance ?
    Le Club des Hommes en Noir

    Cette semaine, le Club des Hommes en Noir composé des abbés Celier, Tanouärn, Benoit, accompagné de Jean-Pierre Maugendre et dirigé par Philippe Maxence se penche sur le sujet de l'obéissance pour les catholiques.

    Le Club des Hommes en Noir attaque sa troisième saison. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc, sans langue de buis ! Vous pouviez les entendre, grâce au studio vidéo de L'Homme Nouveau vous pouvez maintenant les voir ! Les nouveaux épisodes sont disponibles chaque vendredi.

     

  • Un mépris total des cultes et des citoyens croyants

    IMPRIMER

    Les mesures annoncées hier, 19 mars, n'apportent aucune perspective d'ouverture pour les cultes. La mesure qui avait été annoncée permettant à 50 personnes de se réunir à l'extérieur pour une célébration religieuse est reportée. La célébration de la Semaine Sainte et de Pâques restera donc limitée à 15 personnes, quelles que soient les dimensions du lieu de culte. Sans doute aucun membre des exécutifs ne met-il jamais le pied dans une église et n'a-t-il aucune notion de ce qui s'y passe. L'attitude des responsables politiques manifeste une ignorance et un mépris total à l'égard des croyants. Cette situation est dramatique et équivaut à un étouffement progressif de la vie religieuse qui aura bien du mal à s'en relever. Un choix seulement dicté par l'urgence sanitaire ? En tout cas, cela ressemble à une véritable conspiration contre toute forme de vie religieuse et spirituelle.

    D'Agnès Pinard Legry  sur Aleteia.org :

    En Belgique, « le mépris total des cultes »

    19/03/21

    En Belgique, les messes publiques sont limitées à 15 personnes depuis le mois de décembre 2020 et cela quelle que soit la taille de l’édifice. Une situation jugée injustifiable et discriminatoire pour de nombreux fidèles. "Il y a deux poids et deux mesures dans la définition de l’Essentiel", regrette auprès d'Aleteia Thérèse Van Houtte, porte-parole du collectif "Pour la messe libre".

    Discriminatoire, injustifiée, méprisante… Les mots ne manquent pas aux catholiques de Belgique pour dénoncer la situation qu’ils vivent depuis le mois de décembre 2020. Après un deuxième confinement au mois de novembre dernier qui a contraint les églises belges à fermer leurs portes aux fidèles, une décision du Conseil d’État belge prise début décembre 2020 a obligé le gouvernement à autoriser à nouveau les messes publiques… dans la limite de 15 participants maximum, peu importe la taille de l’église. « Pendant ce temps, les commerces de Bruxelles étaient surpeuplés et certains d’entre eux étaient autorisés à accueillir un nombre de clients sans aucune proportion avec les restrictions imposées aux églises », s’insurge auprès d’Aleteia Thérèse Van Houtte, porte-parole du collectif « Pour la messe libre » qui organise depuis le mois de décembre des rassemblements autour des cathédrales afin de demander le retour de la messe. « Par exemple, 2.200 clients étaient autorisés à Inno Galeria (une chaîne de grands magasins belge, ndlr), et 550 à Primark, mais seulement 15 à la basilique de Koekelberg qui fait 10.000 m² ! ».

    Une situation ubuesque que les évêques, qui sont rémunérés par l’État comme les prêtres, ont tant bien que mal dénoncée en janvier en adressant une lettre au gouvernement lui demandant d’adapter la jauge à la taille de l’édifice. Mais alors qu’une rencontre était planifiée entre les représentants des cultes reconnus et le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne (en charge des cultes ndlr), ce dernier a publié à peine quelques heures avant le rendez-vous une note rendant plus strictes encore les conditions d’accès aux lieux de cultes, la limite de 15 personnes dans un édifice religieux étant désormais valable autant pour les cérémonies publiques que pour le recueillement personnel ou une simple visite, et ce, quelle que soit la taille de l’infrastructure, ou le nombre de pièces qu’elle comprend. « Avoir publié ces décisions avant même la rencontre avec les ministres des cultes a été ressenti par les croyants comme un mépris total des demandes qui étaient adressées depuis des mois au gouvernement, et comme une volonté déterminée de faire fi de l’opinion d’un nombre important de citoyens belges », regrette Thérèse Van Houtte. Entretien.

    Lire la suite

  • Lettre ouverte à un "évêque en colère"

    IMPRIMER

    Notre ami Ivo Van Hemelryk du "Forum Catholicum" adresse cette lettre à l'évêque d'Anvers :

    Lettre ouverte à un évêque en colère, Johan Bonny
    18-03-2021

    Monseigneur,

    Dans un article d'opinion paru dans De Standaard et pour la VRT, vous étiez en colère contre les dirigeants de votre propre Église qui prennent des positions sur l'homosexualité qui, selon vous, n'atteignent même pas "le niveau de la troisième année du secondaire". En outre, ils manqueraient de "bases scientifiques", ainsi que de "nuances théologiques" et de "rigueur éthique". Vous contestez également un passage qui dit que "dans le plan de Dieu, il n'y a aucune ressemblance ou même d'analogie possible entre le mariage hétérosexuel et le mariage homosexuel."

    Votre argument est étayé par le fait que vous connaissez des couples homosexuels, même avec des enfants, qui "forment une famille chaleureuse et stable et participent activement à la vie paroissiale." Apparemment, certains d'entre eux, avec votre permission, sont des travailleurs d'Eglise actifs à plein temps.

    Vous avez bien sûr le droit d'exprimer votre opinion, mais de la part d'un dignitaire de l'Église catholique, on devrait s'attendre au moins à un haut degré de loyauté prudente envers ses dirigeants. Si, dans certains cas, vous n'êtes pas d'accord avec eux, vous pouvez en discuter respectueusement avec eux. Si, en revanche, vous faites appel à la presse pour mettre en valeur votre image et vos points de vue "progressistes", vous vous rabaissez au niveau populiste de ceux qui veulent faire un procès dans les médias plutôt que devant un tribunal. Néanmoins, si une telle chose était souhaitable, il faudrait aussi donner la parole aux personnes qui ont un avis différent sur la question, dans un contexte démocratique.

    Bien sûr, vous vous sentirez soutenu par la soi-disant "Eglise de base", avant-gardiste et moderniste, avec laquelle vous vous sentez plus en phase qu'avec les dirigeants de votre propre Église. Mais vous devez aussi réaliser qu'il y a encore des gens dans notre Province ecclésiastique belge qui ne partagent pas votre opinion. Malheureusement, ils n'ont pas la même chance d'être pris en considération dans les médias, car leurs points de vue sont généralement rejetés à l'avance ou ignorés sans vergogne. Après tout, ils ne correspondent pas à l'esprit du temps et au politiquement correct, dont vous vous êtes fait un protagoniste attitré.

    Tout d'abord, vous utilisez un discours discutable lorsque vous laissez entendre qu'il y a toujours eu des opinions différentes sur cette question au sein de l'Église catholique. Vous pouvez essayer de démontrer le contraire, mais les positions officielles du Magistère catholique sur cette question sont toujours restées inchangées.  Il fonde ces points de vue sur la Bible (Genèse 1:26-28, Genèse 19:1-29, Lévitique 18:22-25, Lévitique 20:13, Romains 1:24-27, 1 Corinthiens 6:9-10, 1 Timothée 1:10 et Jude 1:7), la tradition et certaines parties de la loi naturelle. (Source : https://nl.wikipedia.org/wiki/Christendom_en_homoseksualiteit ).

    Lire la suite