Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Débats - Page 238

  • Y a-t-il une idéologie commune des médias ?

    IMPRIMER

    Nous  remercions Paul Vaute, licencié-agrégé en histoire et en communication, et journaliste professionnel honoraire, de nous partager cette étude éclairante et documentée sur le monde médiatique :

    Y A-T-IL UNE IDÉOLOGIE COMMUNE DES MÉDIAS ?

       Selon l'expression consacrée, le réalisateur verviétois Bernard Crutzen a fait le buzz en quelques jours, fin janvier, avec son documentaire intitulé Ceci n'est pas un complot, diffusé sur Internet [1]. Le succès ne s'est pas démenti depuis. Consacré au traitement par les médias de l'actuelle crise sanitaire, ce film de septante minutes entend démontrer que la plupart des journalistes se sont faits, en la matière, les relais des autorités politiques, sans distance et sans critique. La thèse de l'auteur, telle qu'il l'expose, est que "le traitement médiatique déroule le tapis rouge pour ceux qui rêvent d'une société hygiéniste et sécuritaire, pour laquelle nous n'avons pas voté".

       Il est bien sûr légitime et même salutaire de dénoncer les outrances anxiogènes auxquelles cèdent trop souvent des professionnels de l'information – ainsi d'ailleurs que des non-professionnels opérant dans les réseaux sociaux. Mais leurs motivations et les effets qu'ils produisent, escomptés ou non, sont beaucoup plus complexes et plus diversifiés que Crutzen ne l'envisage. Les médias, publics comme privés, sont notamment en quête d'audience et leurs gestionnaires savent depuis Marshall McLuhan, et même avant, qu'il est plus rentable de s'adresser au cerveau droit des individus, celui des émotions, qu'à leur cerveau gauche, celui de la raison.

       Plus fondamentalement, si une méfiance assez généralisée entoure aujourd'hui la presse, la radio et la télévision – pour s'en tenir aux trois piliers encore provisoirement principaux –, ce n'est que partiellement en raison de leur allégeance supposée au pouvoir, ou à l'opposition, ou à tel ou tel parti ou obédience. Les influences économiques et politiques, armées des leviers de la publicité et des subventions, existent certes, et on a plus de chance de trouver le Graal à Walibi qu'un journal totalement indépendant dans nos press shops. Mais il existe, malgré tout, encore un peu de pluralité. Ainsi, on ne peut pas dire que les objections aux mesures de confinement ou à leur trop grande sévérité, venant entre autres des acteurs économiques et culturels, n'ont pas été répercutées. On ne peut pas prétendre que les situations de détresse engendrées par lesdites mesures n'ont pas trouvé écho. Dans un autre registre, on ne peut pas soutenir que les faits de corruption, de faux, d'abus de biens sociaux…  dont se sont rendus coupables des personnalités de toutes couleurs en Belgique n'ont pas reçu une couverture médiatique proportionnée à leur importance.      

       Ce qui est ici en cause n'est pas une question d'adhésion ou d'indocilité au "système", et pas davantage de dosage dans la parole donnée aux différentes structures idéologiques et convictionnelles. Ce fut trop souvent la limite des débats portant sur l'objectivité à la RTB(F), récurrents à partir des années '70 du siècle dernier. Il s'est trop souvent agi de calculs d'apothicaire quant aux temps d'antenne accordés aux représentants et aux positions des différents partis, le tout pondéré selon les heures de haute ou de basse écoute, sans oublier l'ordre de passage des avis contradictoires (à qui le dernier mot ?). Ces critères quantitatifs ne permettent pas d'appréhender des modi operandi beaucoup plus subtils. Car le militantisme implicite de maints ténors du micro ou du petit écran n'est pas celui des tribunes électorales. Il se soucie beaucoup moins de la composition des futures enceintes parlementaires que de promouvoir une vision des enjeux sociaux, sociétaux, culturels, éthiques, internationaux..., notamment par la hiérarchisation des sujets traités, les angles de vue, les montages, les rapprochements suggérés, jusqu'au choix même des mots et aux signes non verbaux.

    Lire la suite

  • Des mesures inappropriées à la Basilique Saint-Pierre de Rome

    IMPRIMER

    Pope Francis celebrates Mass for the Solemnity of Pentecost at the Altar of the Chair inside St. Peter's Basilica, on May 31, 2020.

    Du cardinal Burke (en traduction française sur le blog de Jeanne Smits) :

    Le 12 mars 2021, la Première Section (Affaires générales) de la Secrétairerie d’État du Pape François a publié un document contenant certaines dispositions relatives à la célébration de la Sainte Messe dans la Basilique papale Saint-Pierre au Vatican. Le document est adressé au Commissaire Extraordinaire de la Fabrique de Saint Pierre (Commissario Straordinario della Fabbrica di San Pietro), à l’institut canonique chargé du soin de la Basilique papale, aux Chanoines du Chapitre du Vatican (Canonici del Capitolo Vaticano), et au Service des célébrations liturgiques de la Basilique (Servizio Celebrazioni liturgiche della Basilica). Tant la forme que le contenu du document soulèvent à juste titre les préoccupations les plus profondes des fidèles et, surtout, des prêtres. Ces préoccupations relèvent non seulement à la Basilique papale Saint-Pierre, mais aussi de l’Église universelle, dans la mesure où la Basilique papale Saint-Pierre est, d’une manière particulière, le foyer spirituel de tous les catholiques et, en tant que tel, se doit d’être un modèle de discipline liturgique pour les Églises particulières.
     
    En ce qui concerne la forme du document, plusieurs préoccupations se font jour.
     
    1.  Il s’agit d’un document non signé de la Première Section de la Secrétairerie d’État, sans numéro de protocole, et qui légifère sur l’aspect le plus sacré de la vie de l’Église, la célébration de la Sainte Messe. Il porte le sceau de la Première Section avec des initiales. Bien que le document semble être authentique, c’est-à-dire non falsifié, il ne peut être tenu pour un document contenant une législation valide pour la Sainte Liturgie.
     
    2.  La Secrétairerie d’État n’est pas compétente pour la discipline liturgique de l’Église et, en particulier, pour la discipline liturgique à la Basilique Saint-Pierre au Vatican. A juste titre, on se demande par quelle autorité la Secrétairerie d’Etat a émis des directives qui sont contraires à la discipline de l’Eglise universelle. On peut également se demander quel processus a été suivi pour arriver à la publication d’un document d’une telle anomalie.
     
    3.  Étant donné l’incompétence de la Secrétairerie d’État en la matière, les fidèles ont le droit de savoir quelle autorité compétente a donné mandat à la Secrétairerie d’État de légiférer en matière de Sainte Liturgie, c’est-à-dire d’émettre des directives concernant la célébration de la Sainte Messe dans la Basilique papale Saint-Pierre.
     
    4.  La basilique pontificale Saint-Pierre au Vatican a désormais un cardinal archiprêtre, mais le document en question ne lui est pas officiellement communiqué. Il n’est pas non plus fait référence à sa responsabilité en matière de discipline liturgique dans la basilique qui lui est confiée.
     
    Le contenu du document est également source de profondes inquiétudes.

    Lire la suite

  • Covid19 et célébrations du culte en Belgique: les évêques rencontreront le ministre de la Justice

    IMPRIMER

    Lu ce 12 mars sur « Cathobel » :

    « Les évêques de Belgique rencontreront à nouveau le ministre de la Justice la semaine prochaine concernant l’organisation des célébrations. Voici leur message.

    « Il y a un an, le coronavirus envahissait notre monde. En Belgique, nous avons été et sommes fortement touchés : des décès, des malades, une société en confinement depuis des mois, en raison des règles sanitaires imposées par les chiffres de la contamination. Aucun secteur n’échappe à ces contraintes qui ont causé de graves problèmes familiaux, personnels, culturels, sociaux, économiques et spirituels. Les cultes, à l’arrêt pendant des semaines, ont pu reprendre doucement.

    Suite aux dernières décisions gouvernementales, 15 personnes sont admises dans les lieux de culte pour les célébrations ordinaires, et 50 personnes sont admises pour les funérailles. Lors de la dernière rencontre entre les chefs de culte et le Ministère de la Justice (10.03.2021), les chefs de culte n’ont pas manqué de redire leur désir, déjà envoyé par écrit, que les célébrations puissent se dérouler avec un nombre de personnes proportionnel à la superficie du lieu de culte.

    Les évêques et les chefs de culte rencontreront à nouveau les autorités civiles la semaine prochaine. Ils parleront des mesures concrètes et des conditions pour célébrer avec 50 personnes à l’extérieur. 

    SP avec CP »

    Ref célébrations du culte en Belgique: les évêques rencontreront le ministre de la Justice

    Mais ne nous berçons pas trop d’illusion sur l’ouverture d’esprit du Ministre Van Quickenborne, qui a ses limites. Lire, de Sarah Poucet sur le site Cathobel, le compte rendu de cet échange significatif entre le député Michel de Maegd et le Ministre de la Justice, hier, 12 mars 2021 :

    « Le député MR Michel de Maegd a interpellé le ministre de la Justice sur la limitation de personnes présentes aux célébrations. Il appelle à des mesures cohérentes.

    En séance de la Chambre, le député libéral Michel de Maegd a questionné Vincent Van Quickenborne, en charge des cultes, sur la pertinence des mesures en vigueur. En effet, il ne comprend pas la logique derrière la jauge de 15 personnes. « Limiter à quinze le nombre de fidèles, quelle que soit la taille de l’église, de la synagogue, de la mosquée, c’est un non-sens en termes sanitaires, tout comme d’ailleurs accepter cinquante personnes à des funérailles mais seulement quinze pour les autres cérémonies. En réalité, ce qu’il faut, c’est une norme acceptable et, pour qu’elle soit acceptable pour les fidèles, les pratiquants, il faut qu’elle soit compréhensible en fonction des mètres carrés, tenant compte spécifiquement du risque de transmission du virus qui serait objectivé par les scientifiques. » a-t-il déclaré. Ainsi, il a encouragé le ministre a modifier la norme au profit d’une jauge proportionnelle au nombre de mètres carrés comme le demandent plusieurs responsables des cultes.

    Cela ne semble toutefois pas être à l’agenda du ministre de la Justice qui a rappelé s’être concerté plusieurs fois avec les chefs de culte. Il souligne avoir demandé explicitement que les cultes soient ajoutés au culturel et à l’évènementiel, dans les autorisations d’activité en plein air. « Donc, à partir du 1er avril, les cultes collectifs seront autorisés à l’extérieur avec un maximum de cinquante personnes à la fois. Comme convenu avec les représentants des cultes, nous leur accorderons des assouplissements dès que cela sera possible. Les assouplissements pour les activités intérieures, y compris l’augmentation de la limite de quinze personnes pour les services de culte collectifs à l’intérieur – par exemple, la présence d’une personne par dix mètres carrés, comme vous le proposez – seront prévues, dès le mois de mai. Nous devons encore discuter des modalités à ce sujet. »

    Ref. Michel de Maegd remet en question la limitation de 15 personnes

    JPSC

  • Les juifs ont été le tabou de tout le voyage du Pape François en Irak

    IMPRIMER

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    Pourquoi, en Irak, le Pape a dû se taire sur les juifs

    Sur la photo prise dans la plaine de Our le matin du 6 mars, on peut voir des musulmans et des représentants des autres religions s’afficher aux côtés du pape François, mais pas de juifs.  Et pourtant, ils auraient pu être là, d’autant que le jour choisi – intentionnellement – pour cette grande rencontre entre « Fils d’Abraham » tombait un samedi.

    Les ruines de ce qu’on appelle la Maison d’Abraham se trouvaient pourtant à quelques pas, mais aucun des participants à la rencontre n’a eu une seule parole pour ce peuple d’Israël, fils aîné d’Abraham, qui a habité pendant des siècles sur la terre des deux fleuves.  Le Pape est le seul, dans son discours et ensuite pendant la prière, tout comme les autorités politiques de Bagdad, à avoir fait une allusion rapide à un « nous » qui rassemblait judaïsme, christianisme et islam dans une même fraternité.  Avant de se corriger, dans le discours de bilan du voyage, le 10 mars à Rome, et de reconnaître qu’à Our, il n’y avait que des chrétiens et des musulmans.

    Les juifs ont été le tabou de tout le voyage du Pape François en Irak.  Un silence d’autant plus impressionnant que ce voyage avait été conçu dès son origine, avec Jean-Paul II, comme un retour géographique et spirituel à la source commune des trois religions monothéistes, toutes les trois avec un même père : Abraham.

    La censure antisémite est d’autant plus marquante dans le contexte actuel de ces « accords d’Abraham » politiques qui, dernièrement, ont vu certains pays arabes sunnites, des Émirats aux Maroc, faire la paix avec Israël.  Des accords auxquels l’Irak et plus encore son voisin l’Iran sont fortement hostiles, pour des raisons géopolitiques mais surtout religieuses – parce que tous deux à dominance musulmane chiite -, et cela laisse entendre comment les diplomates du Vatican et le Pape lui-même se sont pliés à leurs volontés, notamment dans le but de garantir la sécurité du voyage, au cours duquel les milices chiites d’obédience iranienne ont effectivement observé une trêve.

    Lire la suite

  • "Spiritus Domini" : une étape vers le sacerdoce des femmes ?

    IMPRIMER

    De l'abbé Christian Gouyaud sur le site de La Nef :

    Vers le sacerdoce des femmes ?

    Par un motu proprio publié le 11 janvier 2021, Spiritus Domini, le pape François a modifié le Code de Droit canonique pour permettre l’accès des femmes aux ministères de lecteur et d’acolyte, ce qui se faisait déjà dans la pratique. Est-ce une étape vers le sacerdoce des femmes ? La réponse est non. Analyse.

    Des ordres mineurs et du sous-diaconat aux ministères institués

    Le 15 août 1972, par son motu proprio Ministeria quaedam, le pape Paul VI déconnecte certaines fonctions liturgiques de la progression vers le sacrement de l’ordre, en particulier le lectorat et l’acolytat, jusque-là considérés comme des « ordres mineurs », pour les conserver à titre de « ministères » dont la collation ne sera plus une « ordination » mais une « institution ». Il précise que le lectorat et l’acolytat incluent en eux-mêmes le sous-diaconat et que, n’étant plus réservés aux candidats au sacrement de l’ordre, ils peuvent être aussi confiés à des laïcs.

    Pour comprendre la portée du changement opéré par Paul VI, rappelons qu’Eusèbe de Césarée, citant une lettre du pape Corneille datée de l’an 251, atteste d’une hiérarchie bien établie dans l’Église romaine, qui comprend, avec les évêques, les prêtres et les diacres, des sous-diacres, des acolytes, des lecteurs et des portiers (cf. Histoire ecclésiastique, VI, 43, 11). Le concile de Trente tient qu’il « convenait […] qu’il y eût, dans la structure parfaitement ordonnée de l’Église, plusieurs ordres différents de ministères, qui seraient, par leur fonction, au service du sacerdoce, répartis de telle sorte que ceux qui auraient reçu la tonsure cléricale s’élèvent des ordres mineurs aux ordres majeurs ». Le même concile relève aussi que « dès le début de l’Église, on sait qu’ont été en usage, bien qu’à des degrés divers, les noms des ordres suivants et les ministères propres à chacun d’eux : sous-diacres, acolytes, exorcistes, lecteurs et portiers ». Il n’en reste pas moins que ces « ordres » n’étaient pas d’institution divine mais ecclésiastique et qu’il ne s’agissait pas de sacrements mais seulement de sacramentaux.

    De la réserve des ministères institués aux hommes à leur extension aux femmes

    En raison cependant de la « vénérable tradition de l’Église », Paul VI tient que l’institution au lectorat et à l’acolytat est « réservée aux hommes ». Entre-temps, ces fonctions ont de fait été exercées aussi par des personnes de sexe féminin : lectrices et/ou servantes de messe. Concernant ces dernières, la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, dans une lettre du 15 mars 1994, adressée aux présidents des Conférences épiscopales, tout en rappelant qu’« il sera toujours opportun de suivre la noble tradition du service de l’autel confié à de jeunes garçons », admet qu’un évêque, pour des raisons particulières, puisse autoriser dans son diocèse l’accès des femmes au service de l’autel.

    Lire la suite sur le site de La Nef

  • Le cardinal Sarah : "jamais je ne me suis opposé au Pape"

    IMPRIMER

    De Matteo Matzuzzi sur le site de l'Homme Nouveau :

    Cardinal Sarah : « l'Eglise n'est pas un champ de bataille »

    Cardinal Sarah : <BR> « l'Eglise n'est pas un champ de bataille »

    Après plus de vingt ans de service de l’Église au sein de la curie romaine, le cardinal Sarah, atteint par la limite des 75 ans, a remis au Pape sa démission de préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements le 15 juin dernier. Celle-ci a finalement été acceptée le 20 février dernier. Beaucoup ont été surpris par la soudaineté de ce départ, d'autant plus qu'aucun successeur n'a été nommé au Culte divin et que la prolongation de la charge du Cardinal n'avait été accordée qu'il y a quelques mois. Dans un entretien qu’il a accordé à nos confrères italiens d’Il Foglio, et qu’il a souhaité voir publié en France par L’Homme Nouveau, le cardinal Sarah dresse un bilan de sa mission, évoque ses relations avec le pape François et la vérité sur le livre écrit avec Benoît XVI. Il insiste aussi sur l’importance de la liturgie et de la sainteté, aborde le synode allemand et l'apostasie silencieuse, tout en entrevoyant son action dans l’avenir.

    Éminence, tout le monde a été surpris de votre départ de la Congrégation pour le culte divin . Que signifie ce calendrier ?

    Comme tous les cardinaux, selon la règle en vigueur, j’avais remis au Saint-Père ma lettre de renonciation de préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements en juin dernier à l’occasion de mes 75 ans. Il m’avait alors demandé de continuer ma tâche au service de l’Église universelle « donec alter provideatur », en d’autres termes « jusqu’à ce que le Saint-Père en dispose autrement ». Mais il y a quelques semaines, le Pape m’a signifié qu’il avait désormais décidé d’accepter cette proposition. Je lui ai tout de suite répondu que j’étais heureux et reconnaissant de sa décision.

    Je l’ai souvent dit : l’obéissance au pape n’est pas seulement une nécessité humaine, elle est le moyen d’obéir au Christ qui a mis l’apôtre Pierre et ses successeurs à la tête de l’Église. Je suis heureux et fier d’avoir servi trois papes : saint Jean-Paul II, Benoît XVI et François, à la curie romaine pendant plus de vingt ans. J’ai essayé d’être un serviteur loyal, obéissant et humblement soumis à la vérité de l’Évangile. Même si certains journalistes rabâchent continuellement les mêmes inepties, jamais je ne me suis opposé au Pape.

    Lire la suite

  • Le Doyen d'Arlon : "je ne veux plus me taire devant les incohérences des mesures et le mépris dont culte et culture sont l’objet"

    IMPRIMER

    De cathobel.be :

    OPINION – Culte et culture, des essentiels, que diable !

    Depuis un an, les orientations choisies, les décisions prises, le vocabulaire utilisé, voire labellisé, révèlent une certaine conception de l’être humain qui nous pose question. Parmi celles-ci, qu’en est-il de l’essentiel pour vivre ou survivre ? Peut-on se contenter de ce qu’offrent les commerces dits essentiels, les déplacements dits essentiels, les relations dites essentielles… ?

    Certes, préserver la santé des citoyens est une intention plus que louable. Alors qu’aujourd’hui le déconfinement s’amorce timidement, le monde de la culture proteste avec raison en s’affirmant le parent pauvre des décisions successives. En tout temps, la culture nous est précieuse. Elle permet de prendre de la hauteur, d’interpeller, de critiquer et sert de garde-fou à une instrumentalisation de l’être humain aux seules fins économiques ou techniques. La culture ne serait-elle pas du registre de l’essentiel ?

    Et le spirituel, qu’en est-il ? Ne risque-t-il pas d’être remisé au vestiaire ? Pendant ces jours de pandémie, les cultes, comme on les désigne officiellement, n’ont guère droit au chapitre. Pourtant, l’actualité touche directement leur raison d’être : le sens de la vie, la cruauté de la mort, l’épreuve de la souffrance … Ceux qui ont interrogé leur foi, écouté une Parole de Vie, accueilli la paix intérieure, se sont laissés réconforter par la prière, ont mesuré que la dimension spirituelle n’a rien de secondaire, qu’elle est même vitale. Osons l’affirmer : le spirituel est de l’ordre de l’essentiel pour vivre en humain.

    Or, les dernières décisions du Comité de concertation manifestent non seulement leurs incohérences mais, une fois encore, le mépris des cultes et de la culture. En outre, elles confirment une indifférence insupportable réduisant l’être humain à une mécanique dépourvue d’esprit. Réduits à la catégorie du ‘non essentiel’, culte et culture ne sont pas pris en considération. Une célébration dans une église peut réunir 15 personnes alors qu’un concert dans le même lieu est interdit. Désormais les funérailles religieuses peuvent réunir 50 personnes (heureuse nouvelle pour les familles endeuillées) mais la messe dominicale seulement 15, que ce soit dans l’église du village ou dans la basilique de Koekelberg. Au même moment, ils sont des centaines au supermarché du coin se croisant, se heurtant ou faisant la queue ; ils sont plus de 50 à un procès d’assise mais interdit de théâtre et de cinéma et réduit à quelques-uns pour une liturgie communautaire.

    Il est temps de sortir de ce silence assourdissant. Bravo aux artistes qui se sont fait entendre au risque d’encourir des soucis avec la justice. Alors que les chrétiens se préparent à Pâques, sommet de l’année liturgique et plus grande fête chrétienne, les autorités du pays n’envisagent aucun ajustement de bon sens quant aux normes en vigueur pour l’exercice des cultes. Allons-nous rester silencieux et une fois encore faire le gros dos ? Personnellement, je ne veux plus me taire devant les incohérences des mesures et le mépris dont culte et culture sont l’objet. Dimanche, autour d’un cercueil (vide), nous nous recueillerons nombreux pour le repos éternel du vieil homme instrumentalisé et réduit à sa corporéité. Dimanche, autour d’un cercueil (vide), nous prierons dans l’espérance de la résurrection d’un homme nouveau pris au sérieux dans toutes ses dimensions et respecter dans sa liberté.

    Abbé Pascal ROGER, doyen d’Arlon

  • Pandémie et choix de société : "Nous sommes en colère !"

    IMPRIMER

    De Véronique de Stexhe sur le site de la Libre Belgique (Opinions)

    La colère nous submerge devant les choix de société qui sont faits depuis des mois

     
    Comment justifier ce que j’ai vu à City 2 ces dernières semaines ? Comment justifier que l’on puisse aller si nombreux dans une grande surface de vêtements ou d’alimentation alors que nous sommes interdits de théâtres, de cinéma, de restaurants, de concerts, et quasiment de lieux de culte ?

    Une opinion de Véronique de Stexhe, bibliste.

    Mesdames et Messieurs les experts, Mesdames et Messieurs du gouvernement,

    Nous sommes en colère !

    Oui, la colère nous submerge devant les choix de société que vous faites depuis des mois sans entendre, sans tenir compte de ce que nous essayons de vous dire sur tous les tons, et de manière pacifique.

    Devrons-nous entrer en résistance comme nos pères ou nos mères qui se sont battus pour préserver nos libertés ?

    Où sont les Résistants aujourd’hui ?

    Alors que lors de votre dernière intervention du vendredi 5 mars vous n’avez cessé de nous rappeler nos responsabilités, vous nous annoncez une fois encore le maintien d’un ensemble de restrictions qui nous déresponsabilisent.

    Sous prétexte de nous protéger, vous limitez nos libertés les plus élémentaires, celles qui sont essentielles à la vie quel que soit l’âge, quel que soit le milieu, quelle que soit l’orientation philosophique ou spirituelle.

    Depuis des mois, nous sommes privés de tout ce qui donne sens à nos vies.

    L’homme ne vit pas seulement de pain et, pour reprendre les mots d’un ancien professeur, il y a une manière de se "nourrir" qui donne la vie et une manière de se "nourrir" qui donne la mort.

    Comment justifier ce que j’ai vu à City 2 ces dernières semaines ? Comment justifier que l’on puisse aller si nombreux dans un grand magasin d’ameublement et de décoration bien connu aux abords de Bruxelles, ou bien dans une grande surface de vêtements ou d’alimentation alors que nous sommes interdits de théâtres, de cinéma, de restaurants, de concerts, et quasiment de lieux de culte ?

    Dans ces lieux de consommation matérielle, nous croisons des foules de personnes agglutinées devant des vitrines, devant une cuisine équipée, ou bien dans des escalators bondés, comme si toutes ces "choses" pouvaient nourrir nos désirs de vivre, de joie, de plénitude !

    Cette seule forme de nourriture, Mesdames, Messieurs, elle finit par nous donner la nausée.

    En revanche, se retrouver avec nos proches, ou pour un concert, une soirée théâtrale, au cinéma ou à l’église, en respectant les distances sociales, ça c’est nourrissant. Nourrissant de beauté, de rêve, d’amour, de créativité. En un mot : nourrissant de vraie vie.

    Et puisque nous parlons de vie, parlons aussi de la mort ; cette mort qui semble nous guetter tous et qui s’insinue en nous plus qu’avec le virus. Cette mort affreuse de ceux qui se retrouvent seuls pour l’affronter. Cette mort que nous ne pouvons plus célébrer, entre croyants ou non-croyants. Nous ne pouvons plus accompagner nos proches hospitalisés mais nous ne pouvons plus non plus nous retrouver ensemble pour leur rendre hommage et partager une dernière fois tout ce qu’ils ont été pour nous.

    Après des mois d’attente, de 15 personnes, nous sommes passés à 50 !

    50 personnes qu’il faut choisir pour enterrer un proche. Prêtres et chorale comprise.

    Que ce soit au crématorium ou à l’église, 50 personnes et les autres en visioconférence.

    50 personnes dans des espaces immenses qui peuvent, pour certains, accueillir 1 000 personnes ! Comment en sommes-nous arrivés là ?

    De plus, pas un mot n’a été dit pour les célébrations hors funérailles. Pas un mot pour ces milliers de citoyens pour qui la célébration des cultes est une nourriture essentielle. Comme si l’article 19 de la Constitution garantissant la liberté de culte était balayé d’un revers de la main !

    Mesdames, Messieurs, ne nous prenez pas pour des moutons, qui obéiraient sans broncher à une succession de mesures qui varient au gré des peurs des uns et des conseils des autres.

    Le risque zéro n’existe pas. Quand allons-nous nous décider à résister au joug de l’illusion du risque sanitaire zéro ?

    La vie est risquée, l’amour est risqué, la foi est risquée. Ne plus prendre de risque fait de nous des morts-vivants. Est-ce cela que nous souhaitons ?

    Mesdames et Messieurs, écoutez-nous ! Nous avons plus de 60 ans et nous vous demandons d’arrêter de détruire des vies pour nous protéger. De prendre des mesures équilibrées qui puissent préserver nos libertés fondamentales en tenant compte de notre appétit de vivre. Nous voulons choisir notre "nourriture", celle qui nourrit la beauté partagée, les relations, la foi. La vie tout simplement.

    Laissez-nous célébrer la vie et célébrer la mort en ouvrant nos espaces de culte ou autres lieux de réunions essentiels, afin de pouvoir de nouveau, de façon organisée, prier, chanter, pleurer et aussi nous recueillir autour de nos défunts, sans devoir faire des choix inhumains pour respecter ce nombre arbitraire (et inadapté) de 50 personnes, chorale comprise !

    Mettons fin, ensemble, à ce système qui nous enferme et qui nous enterre vivants !

  • Cour Européenne des Droits de l'Homme : la Belgique propose l’élection d’une nouvelle “juge-Soros”

    IMPRIMER

    De Grégor Puppinck sur Valeurs Actuelles :

    CEDH : la Belgique propose l’élection d’une nouvelle “juge-Soros”

    10 mars 2021

    La Belgique a proposé trois candidats pour siéger pendant les neuf prochaines années à la Cour européenne des droits de l’homme. Selon le docteur en droit Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ, l’élection à ce poste de Maïté De Rue, juriste salariée de l’Open Society de George Soros, viendrait renforcer à la Cour le réseau des “juges-Soros” et provoquerait de nouvelles situations de conflits d’intérêts. Tribune.

    En septembre 2021, un nouveau juge belge sera élu à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) en remplacement de Paul Lemmens dont le mandat s’achève le 12 septembre 2021. Après une procédure de sélection en Belgique, trois candidats ont été choisis. Il s’agit de Maïté De Rue, Frédéric Krenc et Sylvie Sarolea. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) doit maintenant examiner ces trois candidatures et élire celui qui deviendra juge à la CEDH pour un mandat de neuf années. Elle peut aussi choisir de rejeter toute la liste, si elle estime qu’aucun des trois candidats n’est suffisamment qualifié.

    Trois candidats pour devenir juge à la CEDH mais aucun magistrat

    Parmi les trois candidats, l’une est salariée de l’Open Society, une autre est une universitaire engagée pour les droits des étrangers, le troisième est un avocat directeur de la Revue trimestrielle des droits de l’homme. Ce dernier semble être le plus compétent et le plus raisonnable. Il est regrettable qu’aucun des candidats ne soit magistrat, à la différence du juge sortant qui fut membre du Conseil d'État belge (1994-2012) ainsi que du Groupe consultatif de la MINUK sur les droits de l'homme au Kosovo.

  • AstraZeneca et Johnson & Johnson : des vaccins à éviter selon les évêques canadiens

    IMPRIMER

    De Mélanie Marquis sur le site de La Presse (Canada) :

    AstraZeneca et Johnson & Johnson : des vaccins à éviter, selon un regroupement d’évêques catholiques

    (Ottawa) La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) conseille à ses fidèles de privilégier, si possible, les vaccins de Pfizer et de Moderna par rapport à ceux d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson, ces derniers ayant été conçus à partir de « lignées cellulaires dérivées de l’avortement ». Un constat auquel les sociétés pharmaceutiques et des experts apportent un gros bémol. (voir la Déclaration des évêques)

    Dans la foulée des approbations récentes par Santé Canada des vaccins fabriqués par les sociétés pharmaceutiques AstraZeneca et Johnson & Johnson, l’organisation a officiellement décidé de faire sienne cette position qui a été prise récemment par un regroupement similaire aux États-Unis.

    Car contrairement aux vaccins conçus par Pfizer et Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson « utilisent des lignées cellulaires dérivées de l’avortement dans leur développement, leur production et leurs essais cliniques », procédé qui « incite des catholiques à se demander s’il est moralement acceptable de recevoir des vaccins », signale la CECC.

    Le regroupement en vient à la conclusion que « si l’on a le choix entre différents vaccins, il faut toujours préférer et choisir le vaccin le moins lié à des lignées cellulaires dérivées de l’avortement, lorsque c’est possible », et donc éviter ceux d’AstraZeneca et de Johnson & Johnson.

    Dans le cas où l’option n’est pas offerte, ils peuvent cependant « être utilisés en toute bonne conscience en sachant que l’utilisation de ces vaccins ne constitue pas un geste de coopération formelle à l’avortement », indique la CECC dans un avis daté du 9 mars et publié sur son site web.

    « Ces questions sont importantes, car elles concernent le caractère sacré de la vie humaine et sa dignité intrinsèque », lit-on dans la même note, où l’on prie par ailleurs le gouvernement de « faire en sorte que les vaccins contre la COVID-19 ne créent pas de dilemme éthique » pour la population.

    Mentionnons au passage que les Canadiens ne peuvent décider du vaccin qu’ils se font injecter.

    Fondée en 1943, la CECC rassemble les évêques catholiques latins et catholiques orientaux que le souverain pontife a nommés, ou dont il a accepté la nomination, est-il écrit sur le site internet du regroupement, dont des représentants sont chaque année du rassemblement antiavortement qui se tient devant le parlement.

    Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a promptement sermonné l’organisation pour cette prise de position, mercredi après-midi.

    Lire la suite

  • Le nouveau président de l'Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille en désaccord avec l'enseignement de l'Eglise sur la contraception

    IMPRIMER

    De Jeanne Smits sur son blog :

    Mgr Philippe Bordeyne, nouveau président de l'Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille, est pour la contraception, et c'est un ardent défenseur d'“Amoris laetitia”

    L’Institut théologique pontifical Jean-Paul II pour les sciences matrimoniales et familiales aura un nouveau président dès septembre, nous apprend Riposte catholique : Mgr Philippe Bordeyne, actuellement recteur de l’Institut catholique de Paris, est un partisan d’Amoris laetitia, un détracteur d’Humanae vitae et le défenseur au moins indirect d’une approche plus accueillante vis-à-vis des couples homosexuels. Sa nomination a été présentée en quelques mots dans la version anglaise du quotidien officieux de l’épiscopat français, La Croix International : « Mgr Philippe Bordeyne a été choisi pour poursuivre la réforme de l’institut que le défunt pape polonais a créé en 1981 pour promouvoir le mariage traditionnel et la vie familiale. »

    Le mot clef est bien celui de « réforme » : ces dernières années, l’Institut Jean-Paul II, jadis présidé par le cardinal Carlo Caffarra – l’un des signataires, aujourd’hui décédé, des Dubia présentés au pape François après la publication d’Amoris Laetitia – a été le théâtre de diverses révolutions allant de la modification de son nom et de la réécriture de ses statuts à la suspension subite de tous ses professeurs en 2019, les plus représentatifs de l’ère Jean-Paul II ayant alors été purement et simplement licenciés. Ce « coup d’état » contre l’orientation traditionnelle de l’Institut Jean-Paul II a été réalisé sous la direction de l’actuel grand chancelier de l’Institut, Mgr Vincenzo Paglia (...). La purge vise à mettre de côté l’approche métaphysique de l’Institut originel pour adopter un point de vue plus pratique et sociologique, opposant les « questions réelles » à « l’idéalisme abstrait », comme le dit La Croix International.
     
    Paglia a confirmé la nomination de Mgr Bordeyne, spécialiste de la théologie morale, sur Twitter lundi dernier. La nomination n’a pas encore été officiellement proclamée mais, selon l’agence de presse italienne ANSA, un rescrit a été envoyé le 22 février par le cardinal Giuseppe Versaldi, préfet de la Congrégation pour l’éducation catholique, et son secrétaire Mgr Vincenzo Zani, qui ont également signé une lettre remerciant l’actuel président de l’Institut, Mgr Pierangelo Sequeri, 76 ans, et présentant leurs meilleurs vœux à Mgr Bordeyne.
     
  • L'Abbaye de la Cambre réaffectée en espace culturel : "ce sont les autorités ecclésiastiques qui ont proposé ce changement d’affectation"

    IMPRIMER

    Les "autorités ecclésiastiques" auraient donc préféré faire partir les prémontrés et mettre fin à leur activité pastorale fructueuse à La Cambre pour faire de l'Abbaye un centre culturel...

    De bx1.be :

    L’Abbaye de la Cambre va accueillir des concerts et expositions à l’avenir

    Aile capitulaire Abbaye de la Cambre - Beliris

    L’aile capitulaire de l’Abbaye de la Cambre va bientôt être réaffecté en espace “essentiellement culturel”, annonce Beliris, l’organe de coopération urbanistique entre le fédéral et la Région bruxelloise.

    Selon Beliris, ce sont les autorités ecclésiastiques qui ont proposé ce changement d’affectation afin d’ouvrir ce bâtiment “en grande partie vacant” à d’autres activités culturelles et privées. L’objectif serait d’y organiser à terme expositions, concerts de musique classique, formations, conférences et événements privés.

    Les façades, la menuiserie extérieure et le toit de l’aile capitulaire, datant du XIIIe siècle, ont été restaurés en 2015, et l’intérieur de l’aile devrait bénéficier d’une rénovation pour poursuivre ses nouvelles activités.

    Sept bureaux d’études ont soumis une offre, et c’est finalement le bureau Origin Architectures & Renovation qui a été retenu. “Les anciens éléments de valeur seront conservés et intégrés à l’intérieur” du bâtiment, annonce Beliris, qui souhaite préserver “un monument d’importance historique”.

    Une étude complète sur cette réaffectation, d’un budget de 318 000 euros, est désormais prévue pour “environ 5 ans”. Des travaux pour “étudier en détail la structure historique de l’édifice” sont également prévus durant cette période.

    Gr.I. – Photo : Beliris