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Ethique - Page 119

  • Les chiffres du rapport Sauvé : des extrapolations non vérifiées et non validées

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    De Xavier Guillaume sur le site de La Nef :

    Les chiffres du rapport de la Ciase : critique méthodologique

    Tribune libre

    Le rapport remis par la CIASE a choqué beaucoup de personnes non pas tant par la révélation d’un phénomène déjà largement connu que par l’ampleur estimée de ce phénomène : il y aurait 330 000 victimes entre 1950 et 2020 dont 216 000 par des membres du clergé (prêtres ou religieux). Ces chiffres sont bien au-delà de toute estimation préalable. Pour rappel, Jean-Marc Sauvé estimait en mars 2021 à plus de 10 000 le nombre de victimes (1), a priori sur la base de l’appel à témoins et de l’exploration des archives de la Justice et de l’Église. Cette première estimation a donc été multipliée par 30 environ…

    Cette extrapolation a été obtenue sur la base des résultats d’un sondage d’un échantillon représentatif de la population française. Or il s’avère que réaliser ce genre de sondage (pour le secteur de la santé spécifiquement) est justement mon métier, et j’en connais les limites et les biais possibles. Lorsque le rapport de la CIASE est tombé, c’est donc avec un intérêt tout professionnel que j’ai voulu comprendre comment l’Inserm avait procédé. Le problème avec ce genre d’enquête est double : premièrement, il faut arriver à construire un échantillon représentatif qui ne soit pas biaisé, et deuxièmement il faut poser les questions de manière assez intelligente pour limiter le risque de réponse erronée ou simplement mensongère.

    Le problème du questionnaire

    Or je pense qu’il y a un souci avec la façon dont le questionnaire (que l’on peut trouver en page 400 de leur rapport) a été conçu. En effet, ceux qui cliquaient sur le lien avaient directement en introduction l’objectif de l’enquête qui « vise à mieux cerner l’ampleur des abus sexuels dans notre pays ». C’est de mon point de vue une erreur qui introduit un biais quant à la garantie de l’honnêteté des réponses et la représentativité de l’échantillon. En gros, ils ont annoncé d’emblée la couleur de ce qu’ils cherchaient à mesurer, ce qui à mon sens peut introduire au moins deux problèmes :

    1/ Il y a un risque quant à la représentativité de l’échantillon car il est possible que des personnes concernées par le sujet aient une plus grande probabilité de répondre que des personnes non concernées que le sujet n’intéresse pas, voire répondent plus rapidement au questionnaire et soient donc plus représentées (car la méthode des quotas appliquée à l’enquête fait que quand un quota est atteint, celui-ci est « fermé » et les autres répondants ayant le même profil sont simplement exclus de l’enquête).

    2/ Plus embêtant est le fait que les répondants au sondage ont été trouvés via ce qu’on appelle des panels Internet (p. 376 du rapport de l’Inserm). Il s’agit donc de personnes étant inscrites auprès de sociétés spécialisées pour participer à des sondages. En échange du temps qu’elles acceptent de passer à répondre aux sondages, elles reçoivent généralement une gratification par exemple sous forme de « points cadeaux » échangeables contre des lots. Cette gratification est proportionnelle à la longueur du questionnaire, ce qui fait que certains panélistes peuvent être tentés de répondre positivement à certaines questions pour être sûrs de répondre à tout le questionnaire. On comprend alors que puisqu’il était annoncé d’entrée de jeu ce qu’il fallait répondre pour aller plus loin dans le questionnaire (avoir subi un abus), le risque de fausse déclaration est à mon avis bien réel. D’expérience, quand on a pu faire l’erreur d’annoncer d’emblée ce que l’on cherchait dans nos études de prévalence utilisant ce type de panels, on s’est toujours retrouvé avec des chiffres surestimés.

    Je pense donc que le pourcentage de personnes disant avoir subi un abus doit être pris avec grande précaution. Certes, la taille d’échantillon (plus de 28 000 répondants) impressionne mais cela ne doit pas masquer les biais importants liés à la façon dont le questionnaire a été construit et administré.

    Sur les données collectées

    Ceci étant dit, et malgré la réserve méthodologique que je peux avoir, rien n’empêche de s’intéresser aux données collectées et d’essayer de voir ce qu’elles racontent. Et là encore, on trouve des choses intéressantes. Je ne vais bien entendu pas faire une analyse des résultats obtenus mais simplement me concentrer sur deux chiffres issus de cette enquête qui m’ont laissé perplexe, sans qu’ils aient pour autant donné lieu à une analyse approfondie de l’Inserm ou de la CIASE :

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  • Quand l'embryon avorté devient un "échantillon" pour la recherche

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    De Gènéthique magazine :

    L’embryon : de l’avortement au matériau de laboratoire

    23 Nov, 2021

    Des chercheurs de l’université d’Oxford, de Cambridge et du German Research Center for Environmental Health ont observé le développement d’un embryon à un stade encore jamais étudié de la sorte : « un embryon humain entier en cours de gastrulation, dont l’âge se situe entre 16 et 19 jours après la fécondation ». Des recherches publiées dans le journal Nature le 17 novembre[1], suscitant de nombreuses retombées enthousiastes : une étude « historique », une « pierre de Rosette » …mais qui soulève de nombreux problèmes éthiques

    Lors de la gastrulation, qui se produit la troisième semaine après la fécondation, les cellules de l’embryon commencent à se différencier. A ce stade, certains gènes sont activés. « Vous avez une sorte d’explosion de la diversité cellulaire »[2], explique Shankar Srinivas, chercheur à l’université d’Oxford et auteur de l’étude. Un processus « magnifique », s’émerveille-t-il.

    « La souris est en fait un très bon modèle de l’homme »

    Son équipe « a disséqué l’échantillon d’un embryon humain » avant d’utiliser le séquençage de l’ARN en cellule unique pour déterminer quels gènes étaient actifs dans chacune des plus de 1 000 cellules dissociées. Ils ont ensuite identifié « quelles cellules ont été activées pour jouer certains rôles, et où elles se trouvent dans l’embryon âgé de plusieurs semaines ». Et en comparant leurs résultats avec les observations d’embryons de souris, les chercheurs ont trouvé plus de similitudes que de différences. Ce que résume Shankar Srinivas : « La souris est en fait un très bon modèle de l’homme ».

    Les chercheurs ont toutefois noté des différences : « la présence de protocellules sanguines chez l’homme beaucoup plus tôt que chez la souris » et « l’absence de système nerveux » chez l’embryon humain à ce stade. Un argument que voudraient utiliser les chercheurs pour promouvoir la culture d’embryons au-delà de 14 jours (cf. Recherche sur l’embryon : plus aucune limite ?).

    De l’avortement au matériau de laboratoire

    La gastrulation est impossible à observer pendant une grossesse. Alors comment les scientifiques ont-ils pu effectuer cette recherche ? En utilisant un « échantillon » d’une « rareté exceptionnelle » provenant du Human Developmental Biology Resource. Cet « échantillon » est en fait un embryon avorté, avant d’être donné à la recherche. Shankar Srinivas a expliqué avoir passé cinq ans sur liste d’attente pour l’obtenir. Et que « l’idéal serait de disposer d’un plus grand nombre d’échantillons de ce type à comparer ».

    Dans leur article, à la rubrique « déclarations éthiques », les auteurs rassurent sur leur absence de conflit d’intérêts. Apparemment leur seule préoccupation éthique.

     

    [1] Richard C. V. Tyser et al, Single-cell transcriptomic characterization of a gastrulating human embryo, Nature (2021). DOI: 10.1038/s41586-021-04158-y

    [2] Phys.org, ‘Landmark’ study probes crucial phase of embryo development, Natalie Handel (17/11/2021)

  • Gand : un médecin suspendu après une euthanasie illégale

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    De 7sur7.be :

    Un médecin gantois arrêté après l'euthanasie injustifiée d'un patient âgé

    Un médecin d’un hôpital de Gand a été arrêté ce week-end après avoir pratiqué une euthanasie injustifiée sur un patient très âgé. L’hôpital a immédiatement suspendu l’homme pour une durée indéterminée.

    Le médecin en question aurait pratiqué une euthanasie illégale sur un patient très âgé. Illégale parce qu’il n’a pas respecté toutes les conditions prévues par la loi, comme “consulter un autre médecin sur le caractère grave et incurable de la maladie et l’informer des raisons de cette consultation” ou faire écrire et signer par le patient lui-même son souhait d’euthanasie.

  • RDC : des détournements à la mesure du « système Kabila »

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    Une importante fuite de données bancaires révèle que des millions de dollars ont été transférés à des proches de l’ancien président Joseph Kabila. Mais de nouvelles révélations doivent être faites risquant d’éclabousser l’ensemble de la classe politique congolaise largement corrompue. Lu sur le site web « Afrikarabia » :

    « Les soupçons de détournements de fonds dans l’entourage de l’ancien président Joseph Kabila ne sont pas une découverte après les révélations des Panama Papers, de Bloomberg, Global Witness ou du Centre Carter. Mais la colossale enquête « Congo hold-up », menée par un collectif de 19 médias et 5 ONG, révèle de nouveaux cas de fraudes, et surtout décrypte le mode opératoire de ces détournements. Dans les premières enquêtes, réalisées à partir de la fuite de plus de 3,5 millions de données bancaires, le montant des sommes détournées par Joseph Kabila et son entourage s’élèverait à 138 millions de dollars entre 2013 et 2018. Des fonds publics qui seraient tombés directement dans les poches de l’ancien président et de ses proches.

    Une banque, une société écran et des institutions sous contrôle

    Pour opérer ce hold-up sur l’argent destiné à l’Etat congolais, le système révélé par le collectif d’enquêteurs repose sur trois piliers : une banque contrôlée par la famille de Joseph Kabila (le BGFI Bank RDC) une société écran (Sud Oil) gérée également par la galaxie Kabila, et des institutions étatiques (Banque centrale, ministères… ) peu regardantes, voir complices, des malversations. Pour détourner 138 millions de dollars, et braquer les propres caisses de son Etat, Joseph Kabila a d’abord placé des personnes de confiance à la tête d’une banque privée, la BGFI Bank RDC. Cette filiale congolaise d’un groupe bancaire dont la maison mère se trouve au Gabon, était en effet dirigée par Francis Selemani Mtwale, le frère adoptif de l’ancien président. Et à l’ouverture de la filiale en 2010, la sœur de Joseph Kabila, Gloria Mteyu, s’est vue proposer gracieusement 40 % du capital.

    Détournements mode d’emploi

    Arrêtons-nous sur une partie de l’enquête menée notamment par Mediapart et RFI en France. Elle montre comment le clan Kabila aurait détourné 92 millions de dollars à des institutions publiques, stocké cet argent sur les comptes d’une société écran et enfin, retiré du cash auprès d’une banque « amie », la BGFI, contrôlée par une soeur et un frère adoptif de l’ex-président. Pour trouver où détourner l’argent, le camp Kabila a de l’imagination. Il se tourne d’abord vers l’ONU, qui verse 7,3 millions de dollars pour financer une mission de casques bleus congolais en Centrafrique. L’argent est alors versée à l’ambassade de RDC aux Nations unies, qui reverse 6,8 millions à l’Etat, via la Banque centrale du Congo (BCC) sur son compte… à la BGFI. « Si les 7 millions ont bien été versés à l’ambassade, le Congo n’en a jamais vu la couleur » explique Mediapart. Le virement atterrit directement sur les comptes de Sud Oil, une société fantôme proche de Kabila.

    CENI, Fonersiphonnés

    Autre tour de passe-passe. Pour organiser les élections de 2016, qui auront finalement lieu en 2018, la Commission électorale (CENI), emprunte 25 millions de dollars à la BGFI. Les frais font gagner à la banque « amie » 1 million de dollars. Le même jour, la BGFI emprunte de nouveau la même somme, cette fois-ci manuellement, et empoche encore 1 million de dollars, qui part… sur les comptes de Sud Oil. Mais ce n’est pas fini. L’argent du Foner, l’agence publique qui construit les routes au Congo, intéresse également l’ancien président. « Elle possède plusieurs comptes à la BGFI » affirme Mediapart, qui révèle que le Foner « émet 5 transactions importantes entre décembre 2014 et janvier 2015 vers un compte interne de la BGFI » : 852.000 dollars, puis deux fois 594.000 dollars, 586.000 et enfin, près de 600.000 dollars. Les 3,2 millions de dollars auraient dû transiter d’un compte du Foner à l’autre. Mais en fait, La BGFI vire la somme sur deux autres comptes : Sud Oil et sa filiale, Kwanza Capital.

    Banque centrale et Gécamines ponctionnées

    « La Banque centrale du Congo (BCC) a elle aussi financé la famille Kabila » dénonce Mediapart. 30 millions de dollars « disparaissent étrangement » d’un compte de la BGFI pour réapparaître sur un autre compte de Sud Oil… du même montant. La Gécamines, le géant minier congolais, est elle aussi mise à contribution. En 2016, elle décide de payer ses impôts en avance. Depuis son compte à la BGFI, elle vire 2 millions de dollars à la BCC. Sauf que le virement tombe directement chez Sud Oil, « avec un libellé différent, pour brouiller les pistes ». En 2018, les comptes de la BGFI sont audités. Panique chez les Kabila, qui décident de « nettoyer » les opérations frauduleuses. La BGFI renvoie les 2 millions touchés par Sud Oil à la Gécamines et envoie les impôts à la banque centrale. Le vent du boulet n’est pas passé loin. Mais l’enquête « Congo hold-up » révèle la fraude. La Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF), les journalistes et les ONG partenaires de l’enquête ont également détecté une somme de 33 millions de dollars qui a été déposée en espèces à la BGFI, ainsi que 72 millions de dollars « d’origine inconnue », qui ont transité par un compte de la BGFI à la Banque centrale du Congo.

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  • "Le mystère de l'Eucharistie dans la vie de l'Église" : ce que les évêques américains ont réellement dit à Baltimore

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    De George Wigel sur The Catholic World Report :

    Ce que les évêques ont vraiment dit à Baltimore

    Les catholiques qui doutent de ce qu'ils lisent dans la presse sur pratiquement tous les autres sujets ne devraient pas mordre à l'hameçon lancé par les médias et penser que les évêques ont esquivé la "question de l'avortement" au moment crucial.

    18 novembre 2021

    Après que les évêques des États-Unis ont adopté "Le mystère de l'Eucharistie dans la vie de l'Église" le 17 novembre, il a fallu moins d'une heure au Washington Post pour déformer ce que le document enseignait, puisque l'article en ligne du Post était intitulé "La Conférence des évêques catholiques des États-Unis approuve le document sur la communion sans pointer du doigt les politiciens qui soutiennent le droit à l'avortement."

    Le Wall Street Journal, qui a eu toute la journée pour réfléchir à la déclaration des évêques, s'est lui aussi complètement trompé, en titrant le lendemain : "Les évêques évitent la question de l'avortement dans les directives sur la communion".

    Si je peux emprunter la formule à un païen, Jeremy Bentham, c'est un non-sens sur des échasses.

    Pour ceux qui s'intéressent à cette facette particulière d'une déclaration finement élaborée destinée à raviver l'étonnement et la vigueur eucharistiques dans l'Église, voici les paragraphes clés avec leurs notes de bas de page :

    38. Le Pape François nous a prévenus que dans notre "culture du jetable", nous devons combattre la tendance à considérer les gens comme "jetables" : "Il semble que certaines parties de notre famille humaine puissent être facilement sacrifiées pour le bien d'autres personnes considérées comme dignes d'une existence insouciante. En fin de compte, "les personnes ne sont plus considérées comme une valeur primordiale dont il faut prendre soin et qu'il faut respecter, surtout lorsqu'elles sont pauvres et handicapées, "pas encore utiles" - comme les enfants à naître, ou "dont on n'a plus besoin" - comme les personnes âgées".(1) En tant que chrétiens, nous avons la responsabilité de promouvoir la vie et la dignité de la personne humaine, d'aimer et de protéger les plus vulnérables parmi nous : les enfants à naître, les migrants et les réfugiés, les victimes de l'injustice raciale, les malades et les personnes âgées.

    39. Le Concile Vatican II souligne l'importance de la révérence envers la personne humaine. "Chacun doit considérer son prochain sans exception comme un autre soi-même, en tenant compte avant tout de sa vie et des moyens nécessaires pour la vivre dignement, afin de ne pas imiter l'homme riche qui n'a pas eu le souci du pauvre Lazare.(2) Le Concile poursuit en disant que

    "tout ce qui s'oppose à la vie elle-même, comme tout type de meurtre, de génocide, d'avortement, d'euthanasie ou d'autodestruction volontaire, tout ce qui viole l'intégrité de la personne humaine, comme les mutilations, les tourments infligés au corps ou à l'esprit, les tentatives de contraindre la volonté elle-même ; tout ce qui porte atteinte à la dignité humaine, comme les conditions de vie infrahumaines, les emprisonnements arbitraires, les déportations, l'esclavage, la prostitution, la vente de femmes et d'enfants, ainsi que les conditions de travail indignes, où les hommes sont traités comme de simples outils pour le profit, plutôt que comme des personnes libres et responsables ; toutes ces choses et d'autres semblables sont des infamies. Elles empoisonnent la société humaine, mais elles font plus de mal à ceux qui les pratiquent qu'à ceux qui en souffrent. " (3)

    48. Nous devons également garder à l'esprit que "la célébration de l'Eucharistie présuppose que la communion existe déjà, une communion qu'elle cherche à consolider et à porter à sa perfection".(4) L'Eucharistie est le sacrement de la communion ecclésiale, car elle signifie et réalise pleinement la communion avec le Christ qui a commencé au Baptême. Cela inclut la communion dans sa "dimension visible, qui implique la communion dans l'enseignement des Apôtres, dans les sacrements et dans l'ordre hiérarchique de l'Église".(5) De même, la réception de la Sainte Communion entraîne la communion avec l'Église dans cette dimension visible. Nous répétons ce que les évêques américains ont déclaré en 2006 :

    "Si un catholique, dans sa vie personnelle ou professionnelle, devait sciemment et obstinément rejeter les doctrines définies de l'Église, ou sciemment et obstinément répudier son enseignement définitif sur les questions morales, il diminuerait cependant sérieusement sa communion avec l'Église. La réception de la sainte communion dans une telle situation ne serait pas en accord avec la nature de la célébration eucharistique, de sorte qu'il devrait s'en abstenir. "(6)

    La réception de la Sainte Communion dans une telle situation est également susceptible de provoquer un scandale chez les autres, en affaiblissant leur volonté d'être fidèles aux exigences de l'Évangile(7).

    49. La communion avec le Christ et son Église implique donc à la fois la "communion invisible" (être en état de grâce) et la "communion visible". Saint Jean Paul II a expliqué :

    "Le jugement sur l'état de grâce n'appartient évidemment qu'à la personne concernée, puisqu'il s'agit d'un examen de conscience. Cependant, dans le cas d'un comportement extérieur gravement, clairement et résolument contraire à la norme morale, l'Eglise, dans sa préoccupation pastorale pour le bon ordre de la communauté et par respect pour le sacrement, ne peut manquer de se sentir directement concernée. Le Code de droit canonique fait référence à cette situation de manque manifeste de dispositions morales appropriées lorsqu'il affirme que ceux qui "persistent obstinément dans un péché grave manifeste" ne doivent pas être admis à la communion eucharistique "(8).

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  • Les "hommes en noir" se penchent sur l'interdiction de la messe de saint Pie V à Rome pendant le Triduum pascal et sur la déresponsabilisation collective des évêques français à Lourdes

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Rome interdit la messe St Pie V pour le Triduum
    et les évêques se déresponsabilisent à Lourdes / CDHN

    Rome interdit la messe St Pie V pour le Triduum <br>et les évêques se déresponsabilisent à Lourdes / CDHN

    Retrouvez Le Club des Hommes en Noir pour sa troisième saison. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc.

    Le Vatican interdit la célébration du Triduum Pascal dans la forme extraordinaire du rite au sein du diocèse de Rome, dans le même temps les évêques de France se sont réunis à Lourdes où ils ont décidé à la majorité de reconnaitre la responsabilité institutionnelle de l'Eglise et le caractère systématique des abus sexuels. Pour en parler dans ce Club des Hommes en Noir : le docteur Philippe de Labriolle, les abbés Benoit, Barthe et Tanouärn, sous la direction de Philippe Maxence.

     

  • Les chrétiens-démocrates flamands ouverts à la GPA non-commerciale

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Encadrer pour mieux contrôler ? Les chrétiens-démocrates flamands ouverts à la GPA non-commerciale

    18/11/2021

    Source : Institut Européen de Bioéthique ; De Standaard (15/11/21) ; La Libre (16/11/21)

    Au sein du Parlement fédéral belge, le climat se montre de plus en plus favorable à la légalisation de la gestation pour autrui (GPA) non-commerciale. Le parti chrétien-démocrate flamand (CD&V), qui s'était jusqu'alors limité à vouloir interdire la GPA commerciale, a annoncé au début de la semaine être ouvert à un encadrement de la pratique des mères porteuses moyennant certaines conditions. Il rejoint en cela l'appel de la gauche flamande (Vooruit) en septembre dernier, qui souhaite faire avancer sa proposition de loi autorisant la GPA non-commerciale. La position du CD&V est déterminante car lors des négociations gouvernementales, ce parti avait obtenu qu'aucun dossier éthique ne soit traité sans qu'il n'y ait de consensus parmi les parti au gouvernement.

    Il est question de GPA dite « de haute technologie », à savoir, qui repose sur la technique de fécondation in vitro avec transfert de l'embryon dans l'utérus de la mère porteuse. Celle-ci n'aurait pas le droit de fournir ses propres ovocytes et l'enfant devrait être conçu à partir des gamètes d'au moins une des deux personnes du « couple demandeur ». Le cadre envisagé prévoit en outre que l'enfant doit pouvoir accéder à ses origines biologiques, y compris au nom de sa mère porteuse. Celle-ci ne peut être rémunérée, mais bien défrayée des coûts divers qu'entraîne une grossesse. Par ailleurs, elle doit habiter en Belgique depuis au moins trois ans et avoir déjà eu au minimum un enfant. Du moment que le couple demandeur est dans l'impossibilité de concevoir naturellement un enfant et qu'il fait preuve d'une « relation durable », il pourrait prétendre à une GPA. En pratique, il s'agit principalement de couples homosexuels masculins.

    L'annonce n'est certainement pas sans lien avec la tenue du salon de GPA commerciale « Men Having Babies » début novembre dans un fameux hôtel bruxellois. Chaque année, ce salon vise à proposer à des adultes (en particulier des couples d'hommes, mais également des célibataires) de conclure un contrat avec une mère porteuse, dont le choix se fait sur catalogue, afin d'obtenir la remise d'un enfant. Malgré les manifestations récurrentes contre cette promotion et organisation de « vente d'enfants », le monde politique belge n'a jamais osé réagir fermement. 

    A ce stade, il convient de rappeler quelques points hautement problématiques d'une GPA même si celle-ci bénéficie d'un « encadrement » et n'est pas rémunérée. Ces points ont été évoqués par le Comité de Bioéthique de Belgique dans un avis de 2004 

    A savoir,

    Les risques médicaux pour la femme et l'enfant : une grossesse n'est jamais sans risques. A cela s'ajoutent les risques liés à la technique de fécondation in vitro, tant pour la mère que pour l'enfant : hyperstimulation ovarienne, fausses couches, prématurité, … sans compter la destruction ultérieure des embryons conçus « en réserve ».

    Les problèmes liés à l'attachement affectif de la mère avec l'enfant : pour la mère suite à l'abandon de l'enfant (ex : dépression) et pour l'enfant (traumatisme d'abandon). Et si la mère s'interdit tout attachement, le lien avec l'enfant porté risque d'être insuffisant et d'induire de la négligence par rapport à la grossesse et à la santé du bébé.

    Les problèmes relationnels vis-à-vis de la mère porteuse : avec son mari ou partenaire, poussé au désengagement par rapport à la grossesse, avec les autres enfants qui peuvent vivre la remise de leur « frère ou soeur » comme un abandon.

    Les problèmes relationnels entre les parents demandeurs et la mère porteuse, notamment lorsque l'engagement de la mère porteuse est ressenti comme trop intrusif. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, « les problèmes se posent peut-être de manière beaucoup plus intense que la relation avec la mère porteuse est plus intime (une amie, une soeur, une mère) », prévient le Comité.

    La difficulté de tirer une frontière nette entre la rémunération et la compensation financière pour la grossesse. Le Comité donne à cet égard l'exemple du Royaume-Uni, où l'on considère 15 000 livres comme étant une indemnité raisonnable. La motivation peut donc s'avérer économique même si les seuls frais réels sont compensés…

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  • Comment les enfants sont endoctrinés à l'école

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    Du site du Figaro via le site "Pour une école libre au Québec" :

    France — Comment on endoctrine nos enfants à l’école

    13 Nov 2021

    Au nom de la « diversité » et de son corollaire pédagogique, l’« inclusion », les idéologies woke ont pénétré dans le temple scolaire avec la complicité d’une partie du corps enseignant et par le biais des outils pédagogiques.

    Sara * (1) est lycéenne dans un établissement sans histoire de la banlieue parisienne. Son lycée n’est ni huppé ni ghetto. L’équilibre du « vivre-ensemble » y est fragile, mais il tient. Sara est métisse, ses camarades sont d’origines diverses. Ils sont blancs, noirs, maghrébins, asiatiques, mais pour elle, comme pour eux, la différence n’a jamais été un sujet de débat ni un problème… Jusqu’à ce fameux cours d’éducation morale et civique intitulé : « Le racisme anti-Blancs existe-t-il ? » Une question qui n’en était pas une, selon la lycéenne, tant l’enseignante a verrouillé les échanges pour imposer sa réponse : « Non, il n’existe pas. » Les élèves ont été invités à se définir comme « racisés » ou « non racisés » et ont découvert les notions de « privilège blanc », de « racisme systémique », etc. Une véritable initiation à la sémantique décoloniale !

    « Ce cours a tout changé dans la classe, affirme Sara. Nous nous entendions bien, il y avait de la solidarité, du respect et de la bienveillance entre nous. Mais certains ont commencé à se voir comme des victimes de racisme, à ne parler que de cela. La boucle WhatsApp de la classe est devenue un champ de bataille avec deux camps qui s’affrontaient. Il y avait les Blancs accusés de racisme et les “basanés” de la classe qui parlaient d’esclavage, de colonialisme, d’inégalité. Ce cours n’a pas fait réfléchir. Il a installé un climat de haine et transformé en victimes certains de mes camarades qui allaient très bien jusque-là. » Du haut de ses 15 ans, la jeune fille interroge cette notion de racisme à sens unique, mais aussi et surtout la démarche de cette prof : « J’ai été frappée par l’impossibilité de discuter cette théorie. Je ne comprenais pas. Pour moi, le racisme, c’est d’abord de la bêtise. Et la bêtise n’a pas de couleur de peau. Heureusement, j’ai pu en discuter avec mes parents qui m’ont rassurée. Ils m’ont expliqué que ce cours était de l’idéologie déguisée. Ils m’ont parlé des thèses indigénistes et racialistes. Dans notre classe, plus rien n’a été comme avant après ça. La prof a changé d’établissement l’année suivante. Elle est partie sans essayer de réparer les dégâts. »

    « Idéologues du bien »

    L’anecdote ne surprend pas l’essayiste Fatiha Boudjahlat (2). Professeur d’histoire et géographie dans un collège de Toulouse, elle est en colère : « C’est terrifiant ce qu’il se passe aujourd’hui, s’exclame-t-elle. L’école est gangrenée par des idéologues. Ils avancent masqués, en utilisant leurs cours et leur autorité de professeurs pour faire de la propagande politique sous couvert de générosité et de respect de la diversité. » C’est ce qu’elle appelle « le complexe du missionnaire en Afrique » : « Ils veulent “sauver” les gamins en leur révélant leur statut de victimes, en faire de bons indigènes, avec la haine de l’État et de la France. Ce sont des agents du séparatisme. »

    Ses formules volontairement chocs donnent la mesure de son désarroi. Que dire à cette élève noire qui lui raconte, en larmes, que son professeur d’anglais, après avoir projeté à toute la classe un film sur le Ku Klux Klan, l’a reprise au cours de la discussion qui a suivi en lui affirmant : « Tu n’es pas française, tu es afro-américaine ! » « Cette ado est originaire de Guyane, soupire Fatiha Boudjahlat, et son enseignante lui refuse le droit de se définir comme française. C’est incompréhensible pour cette jeune fille. »

    Après l’assassinat de Samuel Paty, j’ai assisté à un grand moment de folie ­collective ­durant lequel ils ­essayaient de comprendre et de justifier cet acte abominable. J’avais envie de hurler.

    Un professeur de lettres

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  • Une personne décédée sur 25 est euthanasiée par des médecins aux Pays-Bas

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Pays-Bas : une personne décédée sur 25 est euthanasiée par des médecins

    9 Nov, 2021

    Les chiffres officiels recensent 6 361 cas d’euthanasies, aux Pays-Bas. Les euthanasies représentent donc 4,2% de tous les décès, soit une personne sur 25. Ce sont les chiffres officiels. Mais, « de nombreux décès par euthanasie ne sont pas signalés » (cf. Pays-Bas : forte hausse des euthanasies en 2020).

    Dans un article, publié dans le Dutch Journal of Medicine, le Docteur Bert Keizer, ardent défenseur de l’euthanasie, affirme que les Pays-Bas sont sur « une pente glissante ». Une conduite proche de « la limite de l’éthique », « permettant de mettre fin à la vie de patients sans défense ». Il affirme par ailleurs, que les conditions requises sont désormais « réduites » : « Nous avons commencé avec les malades en phase terminale, mais aussi avec les malades chroniques (…). Par la suite, les personnes atteintes de démence naissante, les patients psychiatriques, les personnes atteintes de démence avancée, et enfin les personnes âgées qui, bien que ne souffrant pas d’une maladie invalidante ou limitante, estiment que leur vie n’a plus de sens » (cf. Pays-Bas, Belgique, Suisse… L’incontrôlable « pente glissante » de l’euthanasie).

    En 2018, un médecin a été poursuivi pour avoir euthanasié « une femme âgée atteinte de démence ». L’enquête a révélé que « le médecin avait drogué le café de la patiente, puis que des membres de sa famille l’avaient retenue pendant qu’il lui administrait les médicaments mortels de l’euthanasie ». La femme envisageait d’être euthanasiée. Mais interrogée, dans sa maison de retraite, elle avait déclaré : « Pas maintenant, ce n’est pas si mal encore » (cf. Pays-Bas : La sédation autorisée pour les patients souffrant de démence ayant demandé l’euthanasie).

    Selon Scott Kim, éthicien aux National Institutes of Health aux États-Unis, « un cas comme celui-ci devrait servir d’avertissement pour d’autres pays. Les Néerlandais semblent reconnaître que certaines pratiques sont hors limites » (Cf. Pays-Bas : bientôt l’euthanasie pour les moins de 12 ans. Quid du consentement ?).

    Source :  Bioethics Observatory (05/11/2021)

  • RDC : « Nini tosali te » ? Que n’avons-nous pas fait (depuis soixante et un ans)…

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    Au Congo, la voix protestataire de l’Eglise elle-même s’est tue. Faute de grives, place aux merles chansonniers. Lu sur le site web Afrikarabia :

    " La censure est-elle de retour en République démocratique du Congo ? Le communiqué de la Commission de censure des chansons et des spectacles (CNCCS) semble pourtant sortir d’un autre temps. L’institution, qui dépend du ministère de la Justice, vient en effet d’interdire la diffusion à la radio et à la télévisons des chansons d’artistes congolais : « Nini tosali te » du groupe MPR et plusieurs titres de Bob Elvis, dont « Lettre à ya Tshitshi ». La Commission reproche aux artistes de n’avoir pas présenté le clip vidéo avant sa diffusion publique. Mais la décision de la CNCCS est vite apparue aux yeux des Congolais comme un acte de censure du gouvernement contre des chansons très critiques contre le pouvoir de Kinshasa.

    Vivre ou survivre au Congo

    Avec plus de 800.000 vues sur Youtube en seulement quatre jours, le titre de MPR, « Nini tosali te » (« Que n’avons nous pas fait ») est vite devenu viral sur les réseaux sociaux. Le clip raconte l’histoire d’un enfant qui se rêve médecin, mais qui une fois ses études terminées ne trouve pas de travail. Il est obligé de mendier pour payer ses transports et ne peut pas soigner sa mère malade. La chanson dénonce les difficultés des Congolais qui se sacrifient pour vivre ou survivre… sans travail, sans accès à l’eau à l’électricité, ou à la santé.

    « La plupart des hommes politiques sont sans vision »

    Le titre de MPR dresse un constat désabusé de la situation du pays et accuse les politiques. « Soixante et un an d’indépendance, mais nous sommes toujours à la traîne », peut-on entendre dans les paroles. « Je ne suis plus très enthousiaste quand il faut aller voter. Elections ou pas, c’est pareil ! La famine nous colle à la peau comme une seconde nature. Les députés au parlement passent le plus clair de leurs temps à festoyer. La plupart des hommes politiques sont sans vision. Ils font beaucoup de promesses, une fois qu’ils trouvent leurs comptes, ils vous tournent le dos ».

    « Les ministres se sont rendus à Goma pour des selfies »

    Dans l’autre clip interdit par la Commission de censure, « Lettre à ya Tshitshi », le chanteur Bob Elvis écrit à l’opposant historique Etienne Tshisekedi, le père de l’actuel président congolais. Et là encore, l’artiste a la dent dure contre le nouveau pouvoir de Kinshasa. « Y Tshistshi (le surnom d’Etienne Tshisekedi), depuis que tu es parti, ton fils Félix est devenu président de la République. Mais où est « le peuple d’abord » ? Ces députés sont de plus en plus inconscients. Ils ne défendent que leurs intérêts au Parlement. La guerre dans l’est du pays continue. Le volcan Nyiragongo a fait éruption. Mais les ministres se sont rendus à Goma pour des selfies ». Bob Elvis dénonce enfin les promesses non tenues du nouveau président.

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  • Liège : ouverture d’un cycle de cours libres pour la formation religieuse des jeunes adultes en l’église du Saint-Sacrement au Bd d’Avroy.

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    eglise_du_Saint-Sacrement_de_Liege-681x1024.jpgLes cours sont gratuits. Ils se déroulent dans les locaux de l’église (Bd d’Avroy, 132), au rythme de l’année académique, un jeudi par mois, de 19h00 à 21h00, sous la forme d’une leçon suivie d’un lunch-débat convivial.

    Le premier cycle (année académique 2021-2022) est dédié à la doctrine sociale de l’Eglise. L’enseignement sur ce thème est assuré par Mme Anne-Marie Libert, licenciée en philosophie et en sciences religieuses, chargée de cours au Séminaire de Namur (SND) et professeur à l’Institut Diocésain de Formation (IDF-Namur).

    Le cycle s’est ouvert le jeudi 21 octobre dernier par un exposé introductif de Mme Libert sur la vision anthropologique qui fonde l’enseignement social de l’Eglise. On trouvera ci-après une synthèse paraphrasant l’exposé littéral.

    La prochaine rencontre aura lieu le jeudi 11 novembre 2021 de 19h00 à 21h00. Elle sera dédiée à la notion de Bien Commun.

    Renseignements et inscriptions : sursumcorda@skynet.be

    Première leçon du jeudi 21 octobre à 19h00

    FONDEMENTS ANTHROPOLOGIQUES

    Synthèse de l’exposé

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  • "Il y a un lien entre la confusion doctrinale et la dépravation d’un nombre relativement important de clercs"

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    De Denis Crouan sur Pro Liturgia :

    4 novembre 2021

    Il est devenu de plus en plus évident, en apprenant la quantité incroyable de scandales de toutes sortes qui secouent l’Eglise, qu’il y a eu, dans les cinquante dernières années, de considérables défaillances quant au discernement des candidats au sacerdoce dans les séminaires. Il faut dire avec force que tous ces scandales trouvent leur racine dans un problème de spiritualité. Ce pourrait être facilement démontrable.

    Ainsi donc, pour s’assurer que le « sacerdoce célibataire » ne devienne pas un refuge pour des hommes à la sexualité déviante ou rencontrant des problèmes affectifs, il faut un discernement des vocations qui doit être accompli par des supérieurs eux-mêmes équilibrés, et ce dès les premières années de séminaire.

    Mais pour pouvoir discerner, encore faut-il avoir des critères de discernement : des critères objectifs, clairs et précis, qui permettent de savoir si tel ou tel candidat dispose ou pas des aptitudes requises. Ces critères doivent nécessairement reposer sur une vision claire de ce qu’est le sacerdoce, de ce qu’exige la vie sacerdotale. En effet : si l’on entretient une conception floue du sacerdoce, si la théologie du sacerdoce du Christ et de celui du prêtre comme “alter Christus”, chaste, pauvre et obéissant, dont la vocation première est d’offrir le Sacrifice eucharistique est relativisée ou n’est plus enseignée, si l’on remplace cette théologie par une conception très vague du prêtre dans lequel celui-ci n'est vu que comme une sorte d’animateur social débordant de générosité, comment tirer d’une telle conception de ce qu’est le prêtre des critères précis, clairs et exigeants ? C’est parfaitement impossible. Une saine théologie du sacerdoce est, comme l’a rappelé Benoît XVI lors de son voyage pastoral à Cologne, le fondement nécessaire sur lequel reposent les critères de discernement des vocations.

    N’en déplaise aux progressistes de tous poils, il est donc clair qu’il y a un lien entre la confusion doctrinale et la dépravation d’un nombre relativement important de clercs. Mais allons plus loin : la théologie du sacerdoce, comme toute théologie vraiment catholique, ne peut se maintenir que si elle repose sur une spiritualité authentique dont le cadre d’expression par excellence reste la Liturgie. Or, la Liturgie est aujourd’hui dans le triste état que l’on sait...

    La situation apparaît donc dans toute sa clarté : la crise de la foi et de la spiritualité s’exprime dans l’effondrement de la liturgie. Elle y a aussi, d’une certaine façon, sa source. Il en résulte un affadissement considérable de la théologie du sacerdoce, qui ne peut dès lors plus servir de base à l’élaboration de critères de discernement dignes de ce nom.

    De ce fait, des individus qui n’auraient jamais dû l'être sont admis aux ordres sacrés, avec les conséquences que l'on sait. Spiritualité, liturgie, théologie, doctrine, discipline, morale : dans l’Eglise, tout est cohérent et tout se tient, tout « s’entre-tient ».