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Ethique - Page 162

  • Biden et Bergoglio : des "frères idéologiques" ?

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    De Jean-Pierre Denis (sur facebook) :

    Pour un passionné de politique, la journée du samedi 7 novembre était particulièrement excitante. Après plus de 72 heures d’attente et de suspense, fini de se ronger les ongles ! Soudain, alors que Donald Trump jouait ostensiblement au golf, les principaux médias américains estimaient la victoire de Joe Biden clairement établie. Le vote de quelques dizaines de milliers d’électeurs de Pennsylvanie faisait la différence. J’avoue avoir éprouvé un profond soulagement. Car, pour moi, Donald Trump a entraîné les États-Unis au bord de la guerre civile et précipité les démocraties dans les eaux troubles de la « post vérité », où l’on peut affirmer n’importe quoi et croire n’importe qui. Quant à sa politique étrangère erratique, elle a rendu le monde plus instable. La victoire du vieux Biden ne me semblait peut-être pas enthousiasmante, mais au moins me paraissait-elle rassurante.

    Un détail, en outre, attirait mon attention. Biden n’est pas seulement catholique. Il est catholique pratiquant. Il souvent insisté sur l’importance de la foi dans une vie personnelle marquée par des deuils très violents, d’abord la mort accidentelle de sa femme et de leur bébé, puis, alors qu’il était vice-président, la tumeur au cerveau qui emporta son fils Beau. Le 8 novembre, les médias américains et étrangers publiaient d’ailleurs une photo ou une vidéo du « president-elect » parmi les tombes. Sous un joli soleil d’automne, il se rendait à la messe dans sa paroisse, à l’église St Joseph, près de son domicile de Wilmington (Delaware). Une image assez surprenante en France, et peut-être même inenvisageable. Nous n’avons guère connu de chef de l’Etat pratiquant depuis De Gaulle, et dans notre vie publique les « cathos de gauche » sont devenu très minoritaires, en dehors des modestes Poissons roses ou de députés personnalistes comme Dominique Potier, fondateur d’Esprit civique.

    Pour la première fois depuis Kennedy, il y a soixante ans (à l’époque de De Gaulle, justmenent), les États-Unis vont donc avoir un président catholique. Et comme avec JFK, il s’agira d’un démocrate. Mais les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît. À la Cour Suprême, où les cathos ont un poids très supérieur à celui qu’ils ont dans le pays (6 juges sur 9 sont catholiques ou d’origine catholique), ils sont en général conservateurs ou très conservateurs. La plupart ont été nommés par des présidents républicains, notamment la dernière, Amy Coney Barret, propulsée par Trump à la fin de son mandat. Sur les réseaux sociaux, je publiais donc ce post qui me semblait factuel.

    J’aurais pu ajouter ces données livrées par des sondages réalisés à la sortie des urnes : le vote des catholiques s’est partagé en deux moitiés, deux parts égales ou quasi-égales, l’une pour Trump, l’autre pour Biden. Mais ce n’était pas l’objet d’un si bref post.

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  • Ex-cardinal McCarrick : trois leçons tirées du Rapport publié par le Secrétariat d'Etat du Vatican

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo); traduction française de Diakonos.be :

    Les trois leçons du rapport McCarrick

    On peut tirer au moins trois leçons des 447 pages du « Rapport » sur l’affaire de l’ex-cardinal Theodore McCarrick qui a été publié le 10 novembre par le Secrétariat d’État du Vatican :

    > Rapport (en italien)

    > Report (en anglais)

    La première leçon, c’est l’inadéquation de la réponse des autorités de l’Église – les trois derniers papes compris – face à l’accumulation des accusations contre McCarrick.

    Il s’agit d’accusations qui s’étendent sur plusieurs décennies.  Mais c’est seulement en juin 2017, quand la première plainte publique d’avoir également abusé d’un mineur d’âge a été déposée contre lui, qu’un procès canonique a été ouvert, avec une condamnation à la clé.

    Toutes les accusations précédentes concernaient des actes sexuels perpétrés avec des jeunes et des adultes, tous exclusivement de sexe masculin.  Des actes que McCarrick, dans les années où il était évêque de Metuchen et ensuite de Newart, présentait à ses proies – peut-on lire dans le « Rapport » – comme étant « quelque chose de normal et d’accepté aux États-Unis », surtout « entre prêtres ».

    De toute évidence, même pour les autorités ecclésiastiques, la gravité de ces actes n’a pas été jugée suffisante pour justifier une vérification immédiate et rigoureuse de la véracité de ces accusations.

    Le cardinal John J. O’Connor (1920-2000) constitue une exception.  Archevêque de New-York, il est l’auteur en 1999 d’une lettre aux autorités du Vatican qui sonne l’alerte maximale sur la gravité réelle des accusations portées contre McCarrick.

    La lettre du cardinal O’Connor est parvenue au Pape Jean-Paul II et eut pour effet de bloquer la promotion de McCarrick au poste d’archevêque de Washington, comme cela avait déjà été le cas, pour les mêmes raisons et toujours à cause de l’opposition du cardinal O’Connor, pour les sièges de Chicago et de New-York.

    Mais subitement, à l’été de l’an 2000, Jean-Paul II a changé d’avis et a nommé McCarrick a Washington.  La raison de cette volte-face est probablement à chercher du côté d’une lettre de McCarrick au secrétaire du Pape, Stanislao Dziwisz, dans laquelle il assurait qu’il n’avait « jamais eu de rapports sexuels avec qui que ce soit, homme ou femme, jeune ou vieux, clerc ou laïc ».  Mais dans le « Rapport », il est également écrit qu’on « semble pouvoir présumer que l’expérience passée de Jean-Paul II en Pologne, où l’on lançait de de fausses accusations contre les évêques pour s’en prendre à l’Église, l’ait incité à donner crédit aux dénégations de McCarrick ».

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  • RDC : tour de piste dans le marécage congolais

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    Une analyse sans trop d'illusions de la journaliste du « Soir » Colette Braeckman :

    Mukwege-Denis.jpg" Reçu par Tshisekedi dans le cadre des concertations, le Docteur Mukwege s’élève au dessus du marécage politique

    Reçu en audience par le président Tshisekedi dans de cadre des consultations nationales, le Docteur Mukwege, s’est élevé bien au dessus des manœuvres qui ont pour but de contourner la majorité dont, avec 300 députés, disposent les partisans du Front commun pour le Congo de Joseph Kabila face au chef de l’Etat Félix Tshisekedi. Rappelons que ce dernier, au vu des nombreux blocages qui paralysent la coalition en place se cherche de nouveaux alliés au sein de la classe politique afin d’éviter de devoir recourir à la solution à la fois la plus simple, mais aussi la plus coûteuse et la plus hasardeuse, de nouvelles élections.

    La consultation engagée dépassant largement le cadre du vivier (sinon du marécage…) politique, le prix Nobel de la Paix n’a pas hésité à rappeler l’essentiel : rappelant que la misère de la population était insupportable et la crise sociale pire que jamais, il a insisté sur la nécessité de lutter contre l’impunité et d’ériger la justice comme pilier majeur d’un Etat de droit. Soulignant la gravité des crimes commis en RDC depuis le début des années 90 il a souhaité, une fois encore, la mise en place d’un Tribunal International pour la RDC afin que soient jugés les auteurs étatiques ou non, nationaux et étrangers, des innombrables atrocités dont les Congolais ont été victimes. Il a plaidé aussi en faveur de réformes institutionnelles profondes, qu’il s’agisse des secteurs de la sécurité, de la justice, de la commission électorale indépendante.

    Les temps à venir diront si ce plaidoyer a une chance d’être entendu à deux niveaux : celui d’une classe politique invitée à se livrer à son jeu favori, celui du « dialogue » et de la « concertation », exercice qui se traduit trop souvent par le débauchage et par la recomposition des alliances, ce que la population appelle plus simplement « partage du gâteau ». Et celui aussi de la « communauté internationale » à l’heure où l’on s’interroge sur les éventuels changements de la politique américaine.

    Sur ce plan, le plaidoyer du Prix Nobel de la Paix risque de trouver ses limites : la politique américaine à l’égard de Kinshasa demeurera sans doute, demain comme aujourd’hui, inspirée davantage par le « principe de réalité », à savoir tenter de limiter voire de supplanter la Chine dans un pays détenteur de matières premières aussi essentielles que le cobalt, le lithium et autres minerais stratégiques. Ces impératifs de base s’agrémenteront sans doute d’éléments plus moraux comme la lutte contre la corruption, contre l’impunité dont ont longtemps bénéficié des acteurs locaux, piliers du régime Kabila, en particulier au sein de l’armée et de la sécurité. Mais nul n’a oublié que la première et la deuxième guerre du Congo, de 1998 jusque 2002, furent aussi des guerres inspirées par l’avidité que suscitaient les ressources minières du pays et par le choix de nouveaux alliés régionaux comme le Rwanda et l’Ouganda, fortement soutenus par les Etats Unis. S’il est probable que des membres éminents des administrations démocrates de l’époque Clinton reprennent du service aux côtés de Joe Biden, on peut se demander s’ils iront jusqu’à soutenir une justice internationale qui pourrait embarrasser leurs alliés de l’époque…

    En attendant, sur le terrain strictement congolais, les consultations initiées par le président Tshisekedi ont libéré la parole : les militants de la campagne anti corruption « le Congo n’est pas à vendre » dénoncent les activités du fonds spéculatif américain Och Ziff et la responsabilité de Dan Gertler, le mouvement citoyen Filimbi exige « le démantèlement d’un système prédateur et criminel » tandis que la Lucha a déposé un mémorandum très complet rappelant entre autres qu’à Beni, 659 Congolais ont été massacrés au cours de l’année écoulée sans que le pouvoir ait semblé s’en émouvoir…

    Les consultations initiées par le président Tshisekedi semblent aussi libérer l’imagination des journalistes : plusieurs de nos confrères travaillant pour des medias en ligne nous ont prêté des propos selon lesquels « défier le FCC serait tout simplement du suicide pour Tshisekedi ». Une prévision qui n’a jamais été exprimée, ni verbalement ni par écrit !" 

    Ref.Le docteur Mukwege reçu par Felix Tshisekedi

    La gabegie anarchique dans la gestion de l’Etat congolais post-colonial n’est pas un fait nouveau. L’actuel gouvernement - issu, comme la plupart depuis l’indépendance, d’élections truquées et de coups d’état- n’est pas en reste à cet égard. Les comptes de 2019 enregistrent des dépassements budgétaires vertigineux (on parle de 1.000% pour certains), tous ministères « kabilistes » et « tshisekedistes » confondus. Où sont les heureux temps où, quoi qu’en disent les idéologues ignorants ou de mauvaise foi, la Belgique dominait pour servir…  

     (Re) lire aussi à ce propos:

    60ème anniversaire de l'indépendance du Congo : quand le cardinal Ambongo dit tout haut ce qu'aucun citoyen n'oserait dire tout bas

    JPSC

  • L'affaire McCarrick : une triste affaire dont toute l'Église aurait tiré les leçons

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    D'Andrea Tornielli sur Vatican News :

    10 novembre 2020

    Le rapport McCarrick, une page douloureuse dont l'Église tire les leçons

    Une lecture du dossier publié par la Secrétairerie d'État avec des documents et des témoignages, qui raconte l'histoire de l'ancien cardinal archevêque de Washington, démis de l'état clérical.

    Lors de la nomination de l'archevêque de Washington Theodore McCarrick en 2000, le Saint-Siège a agi sur la base d'informations partielles et incomplètes. Des omissions et des sous-évaluations se sont malheureusement produites, des choix qui se sont révélés par la suite erronés ont été faits, notamment parce que, au cours des vérifications demandées par Rome à l'époque, les personnes interrogées n'ont pas toujours dit tout ce qu'elles savaient. Jusqu'en 2017, aucune accusation fondée n'a jamais concerné abus ou harcèlement à l’encontre de mineurs: dès que la première plainte d'une victime, mineure au moment des faits, est arrivée, le Pape François a agi rapidement et de manière décisive contre le vieux cardinal, qui avait quitté la direction du diocèse en 2006, en lui retirant d'abord sa pourpre cardinalice avant de le renvoyer de l'état clérical. C'est ce qui ressort du Rapport sur la connaissance et sur les processus décisionnels institutionnels du Saint-Siège concernant Theodore Edgar McCarrick (1930-2017) publié par la Secrétairerie d'État.

    Une réponse ponctuelle

    En soi, le rapport, par son extension et son contenu, répond ponctuellement à l'engagement pris par le Pape François d'enquêter de manière approfondie sur l'affaire McCarrick et de publier les résultats de l'enquête. Le rapport représente également un acte de sollicitude et d'attention pastorale du Pape envers la communauté catholique américaine, blessée et déconcertée par le fait que Theodore McCarrick ait pu atteindre des positions aussi élevées dans la hiérarchie. L’enquête, menée ces deux dernières années, a débuté à la fin de l'été 2018, au cours de semaines de vive tension, qui ont culminé avec l’intervention de l'ancien nonce apostolique à Washington Carlo Maria Viganò, qui, par le biais d'une opération médiatique internationale, en était arrivé à demander publiquement la renonciation du Pape régnant.

    L'absence d'accusations d'abus sur mineurs jusqu'en 2017

    La force du rapport réside certainement dans son exhaustivité, mais aussi dans la vision d’ensemble qu'il fournit. Et de cette vision d’ensemble se dégagent quelques points précis qu'il est important de prendre en compte. Le premier concerne les erreurs commises, qui ont déjà conduit à l’adoption de nouvelles normes dans l’Église, afin d’éviter que l’histoire ne se répète. Un deuxième point est constitué par l'absence, jusqu'en 2017, d'accusations circonstanciées concernant des abus sur mineurs commis par Theodore McCarrick. Il est vrai que dans les années 1990, des lettres anonymes parvenues aux cardinaux et à la nonciature de Washington en faisaient mention, mais sans fournir indices, noms, ou circonstances: ces lettres ont été malheureusement considérés non crédibles précisément parce qu’elles manquaient d'éléments concrets. La première accusation fondée impliquant des mineurs remonte en fait à trois ans. Elle a conduit à l'ouverture immédiate d'une procédure canonique, conclue par les deux décisions ultérieures du Pape François, qui a d'abord retiré la pourpre cardinalice au prélat émérite, puis l'a renvoyé de l'état clérical. Le mérite d'avoir permis de faire éclater la vérité au grand jour, comme le fait de l’avoir entrepris en surmontant la souffrance du souvenir de ce qu’elles avaient subi, doivent être reconnus aux personnes qui se sont présentées pour dénoncer Theodore McCarrick, tout au long du processus canonique.

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  • Qui est Kamala Harris, la probable vice-présidente des Etats-Unis

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    Petite piqure de rappel, cette note du National Catholic Register que nous avions publiée le 12 août 2020 :

    Joe Biden choisit Kamala Harris comme colistière pour la vice-présidence

    Avant d'être choisie pour se présenter avec Biden, Harris a fait la une des journaux pour ses nombreuses attaques contre l'ancien vice-président lors des débats des primaires.

    Catholic News Agency

    WILMINGTON, De. - L'ancien vice-président Joe Biden, candidat présumé du Parti démocrate à la présidence, a choisi la sénatrice Kamala Harris, D-CA, comme colistière.

    Harris est la première femme noire, et la première personne d'origine indienne, à être choisie comme colistière pour un grand parti. La mère de Harris est née en Inde, et son père en Jamaïque. Harris est un fervent défenseur de la protection juridique de l'avortement et a fait pression sur Biden sur cette question au cours des derniers mois. (voir ICI)

    Le choix a été annoncé peu après 16h15, le mardi 11 août.

    Biden a déclaré que pendant qu'il était procureur général de Californie, Harris a travaillé avec son fils, Beau, qui est décédé.

    "J'ai vu comment ils s'attaquaient aux grandes banques, soulevaient les travailleurs et protégeaient les femmes et les enfants des abus. J'étais fier à l'époque, et je suis fier aujourd'hui de l'avoir comme partenaire dans cette campagne", a-t-il déclaré.

    Avant d'être choisie pour se présenter avec Biden, Mme Harris a fait la une des journaux pour ses nombreuses attaques contre l'ancien vice-président lors des débats des primaires. Harris a notamment critiqué le soutien de longue date de Biden à l'amendement Hyde, qui empêche l'utilisation des fonds fédéraux pour les avortements.

    Biden a soutenu l'amendement Hyde, à la fois par ses votes et publiquement par écrit et dans ses discours, pendant plus de quatre décennies. Il est revenu sur sa position en juin 2019, un jour seulement après avoir réaffirmé son soutien à cette politique. Harris n'a pas tardé à le souligner au cours du débat.

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  • Le deuxième président "catholique" de l'histoire des Etats-Unis ?

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    De Malo Tresca sur le site du journal La Croix :

    Joe Biden, un deuxième président catholique pour l’Amérique

    Soixante ans après l’arrivée à la Maison-Blanche de John Fitzgerald Kennedy, Joe Biden a atteint le seuil des 270 grands électeurs nécessaires à son élection comme 46e président des États-Unis, samedi 7 novembre. Il s’apprête à devenir le deuxième président catholique de l’histoire des États-Unis. Dans les rangs de ses coreligionnaires, ses positions en faveur de l’avortement et du mariage homosexuel ne font pas l’unanimité.

    7/11/2020

    Originaire d’une famille modeste et pratiquante issue de l’immigration irlandaise, le septuagénaire a toujours mis en avant son éducation religieuse. « Il a notamment fait plusieurs déclarations très élogieuses sur les religieuses qu’il avait côtoyées durant sa scolarité dans des établissements catholiques », retrace Blandine Chelini-Pont, professeur d’histoire contemporaine à l’université d’Aix-Marseille, spécialiste du catholicisme américain.

    « Honnête dans sa foi »

    Dans ce pays très religieux, l’homme s’est forgé la réputation d’être un fidèle fervent et authentique, assidu au culte dans sa paroisse de St. Joseph on the Brandywine, à Wilmington dans le Delaware. On lui prête même de garder toujours avec lui, dans sa poche, un chapelet. Pour Blandine Chelini-Pont, « il passe pour quelqu’un d’honnête dans sa foi, et cette religiosité a même contribué à lui acquérir l’adhésion de certaines franges évangéliques », même si ces dernières ont toujours largement constitué la base électorale de Donald Trump.

    Discours devant des groupes de croyants pendant les primaires démocrates, clips de campagne axés sur sa foi, confessions dans la presse, congrès rassemblant d’éminents responsables religieux… Ces derniers mois, le camp démocrate a cherché à capitaliser sur les convictions religieuses de l’ex-bras droit de Barack Obama, pour tenter de cibler les voix de ses coreligionnaires. « Contrairement aux dernières campagnes électorales, il y a eu un revirement de la part du parti, qui a fait un effort considérable pour valoriser sa spiritualité », abonde Blandine Chelini-Pont.

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  • Sans le respect de la vie, la société se décompose et cesse d’être une société de droits

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    « Sans respect de la vie, la société cesse d’être une société de droits »

    Publié le : 6 novembre 2020

    Jeudi, à l’Université CEU de San Pablo de Madrid, les évêques espagnols ont dénoncé une « batterie de lois extrêmement injustes telles que l’euthanasie ou l’avortement ». Trois évêques participent au congrès « Catholiques et Vie Publique » : Mgr Luis Argüello, secrétaire général de la Conférence épiscopale espagnole (CEE), Mgr Ginés García Beltrán, évêque de Getafe, et Mgr Juan Antonio Reig Plá, évêque d’Alcalá de Henares. Sous le thème « Il est temps de défendre la vie ! », les évêques ont averti que l’avortement et l’euthanasie imposaient une vision « utilitaire » de la vie. « Nous sommes devant une anthropologie utilitaire qui a derrière elle la situation économique, la culture du bien-être, le plaisir de la beauté physique et qui laisse de côté toute autre sphère de vie », explique Mgr Beltrán. Selon lui, une « culture de l’éphémère » et du « j’utilise puis je jette » s’est propagée dans notre regard à la vie, qui « ne vaut plus la peine d’être vécue ». Et comment décider qu’une vie a encore de la valeur ou non ? Etre en bonne santé ? Réussir dans les affaires ? Qui va décider ? « Toi-même ou une tierce personne, par exemple le Papa-Etat, qui te dit où se trouve la limite de la vie et quand elle doit être stoppée ». La « culture de l’élimination » impose ce qu’il faut désormais comprendre comme « un niveau de vie acceptable ». Cette « vision utilitariste de la vie (…) ne la reconnaît pas comme une valeur en soi ».

    L’évêque explique également que c’est une erreur de vouloir restreindre la question de la vie à la sphère privée, « comme si l’avortement relevait d’un droit de décider d’une personne ». Non, car, « la société toute entière doit prendre soin » et garder « le don de la vie humaine ».

    Dans la majorité des lois qui se décident actuellement en Espagne, ajoute l’évêque d’Alcalá de Henares, « l’autonomie radicale de l’individu » est mise en avant, comme un « dogme séculier », ce qui est « un mensonge ». « La société est très loin de rendre justice à la personne humaine », a-t-il ajouté.

    Mgr Reig Pla a affirmé que « toutes ces lois sont terriblement injustes », car elles ne prennent en compte ni « la dignité de la personne humaine » ni le « caractère inviolable et sacré de la vie ». « La vie est devenue une opinion de plus en désaccord avec d’autres opinions, qui sont changées par ceux qui, avec l’ingénierie sociale, sont capables de transformer l’esprit des Espagnols », explique l’évêque. « Sans le respect de la vie, la société se décompose et cesse d’être une société de droits ». L’évêque a également regretté le mauvais usage de certains concepts utilisés pour défendre l’euthanasie, comme la compassion et la mort digne. Comme déjà expliqué précédemment, « la compassion ne signifie pas provoquer la mort mais accompagner la personne dans sa souffrance ». « L’euthanasie ne soutient pas. Il y a des patients impossibles à soigner mais pas de patients impossibles à soulager », rappelle-t-il.

    Pour Monseigneur Luis Argüello, face à la crise anthropologique actuelle, il est « temps de promouvoir la vie et aussi de la défendre » et pour cela, il ne faut « pas rester assis et attendre que des solutions viennent d’en haut ».

    Sources : ABC, Laura Daniele (05/11/2020) ; La Vanguardia (05/11/2020) ; Europa Press (05/11/2020)

  • Embryons humains : un marché (in)humain, mondial et colossal

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    De RCF :

    Embryons, un commerce (in)humain

    Présentée par Blanche Streb PR-24602

    Embryons, un commerce (in)humain

    © DR

    Blanche Streb revient sur une enquête parue dans La Croix l’hebdo. Une enquête menée tambour battant, en Inde, Au Népal, en Irlande, en France, par la journaliste Louise Audibert.

    Tout est parti d’une rencontre qu’elle a faite dans un vol qui l’emmenait de Paris à New Dehli. Aux côtés de la journaliste Louise Audibert dans l’avion, un livreur un peu particulier avec qui elle entame la conversation. Il lui confie détenir, dans son simple bagage à main, les plus petits passagers clandestins qui soient : des embryons humains. Des embryons cryogénisés, c’est à dire congelés dans l’azote liquide, à moins 196 degrés.

    Mais pourquoi les promener dans les airs, me demanderez-vous ?  C’est ce qui fait tout l’intérêt de cette enquête : elle met la lumière sur l’un des maillons de l’immense chaine de production que constitue la Gestation Par Autrui. La GPA. 

    Ces embryons, conçus en éprouvette à un endroit du globe, sont tout simplement déracinés pour être implantés dans un nouvel univers, temporaire, le corps, et si possible pas le cœur, d’une mère porteuse. Une femme, qui, presque toujours pour de l’argent, portera cet enfant, tachera d’obéir aux consignes qui lui seront données, fera en sorte d’honorer le contrat qu’elle aura signé, mais surtout essayera, à son cœur défendant, de ne pas s’attacher à celui ou celle qui prend vie, et grandit, en son sein et sa vie. 

    À Kiev, en Ukraine, l’un des pays où le marché de la GPA est le plus développé, la journaliste a rencontré Katarina, qui a été mère porteuse pour un couple égyptien. Au troisième mois de grossesse, Katarina a dû quitter sa propre famille et s’installer chez les commanditaires pour mettre au monde, dans leur pays, la petite fille portée pour eux. Elle raconte avoir subi une césarienne sans péridurale, avoir vu et entendu pleurer le bébé, mais n’avoir pas voulu la prendre dans ses bras, car sinon, confie-t-elle, elle savait ne plus vouloir, ou pouvoir, la donner. 

    La réalité de la GPA, c’est aussi celle-là. Ces embryons humains sont figés dans le temps. Parfois, ils ont été conçus totalement hors-sol, "hors- corps", car issus d’hommes et de femmes qui ne se connaissent même pas et ne seront jamais les parents de l’enfant en question. Nous sommes entrés dans l’ère du "bébé Amazon", ce bébé qu’on commande assis derrière son ordinateur. En achetant ici du sperme, là-bas une donneuse d’ovocytes, ailleurs, encore, une mère porteuse. En enrichissant, au passage, nombre d’intermédiaires, selon les pays, depuis les cliniques high tech à but lucratif qui ont pignon sur rue aux sordides "usines à bébé" dans lesquelles des femmes sont exploitées. 

    Nous sommes là dans l’œil d’un marché (in)humain, mondial et colossal.

  • L'Eglise tourne-t-elle le dos à l'héritage de Jean-Paul II ?

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    Du blog "Le goût des lettres" :

    5 novembre 2020

    L’Église catholique est-elle fidèle à l’héritage de Jean-Paul II ?


    Né il y a cent ans, mort il y a quinze ans, Jean-Paul II a marqué de son empreinte l’Église catholique, qui l’a canonisé en 2014, avant, peut-être, de le déclarer docteur de l’Église, voire co-patron de l’Europe, comme le souhaitent certains membres de l’épiscopat polonais. Il semble donc que l’Église romaine a pleinement rendu hommage à Karol Wojtyla, et su recueillir les fruits multiples de ce pontificat hors normes. Pourtant, à y regarder de plus près, ne trouve-t-on pas de nombreux signes, discrets, mais révélateurs, qui témoignent d’une certaine prise de recul par rapport à l’enseignement de ce pape ? La crise actuelle de l’Église catholique n’est-elle pas en partie due à cet oubli ?

    Jean-Paul II, on le sait, a beaucoup produit. À la fois grand philosophe et grand mystique, ascète, sportif, miraculé, il a traité de quasiment tous les domaines de la vie religieuse, intellectuelle et sociétale : sur ses quatorze encycliques, trois sont consacrées aux différentes personnes de la Trinité, d’autres sont consacrées à la morale, à la défense de la vie, aux rapports entre foi et raison, au travail dans le monde moderne, à l’action sociale de l’Église, etc. Une pensée extrêmement profonde, documentée, qui puise sa richesse dans la prière et la vie de la foi, et pas seulement dans les livres. Le massif est très imposant. A-t-il été reçu à sa juste mesure ?

    Dans sa première encyclique, Deus caritas est (2005), Benoît XVI cite le philosophe Friedrich Nietzsche dès le troisième paragraphe. C’est, à ma connaissance, la première fois que ce penseur est cité dans une encyclique catholique. Jean-Paul II, lui, n’est cité que deux fois dans tout le texte, et pas avant le chapitre 27. Jean-Paul II avait pour sa part rendu hommage à son prédécesseur Jean-Paul Ier dès le second paragraphe de sa première encyclique, Redemptor hominis.

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  • Élections américaines — propagande, chaos, fraudes et urnes...

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    à découvrir sur ce site

  • Message de Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, pour ce temps de confinement dû au Coronavirus

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    Liège, le 3 novembre 2020

    Fête de saint Hubert, patron de la ville de Liège

                                                                                       

    Chers Frères et Sœurs,

    Chers Confrères Prêtres et Diacres,

    Chers Acteurs pastoraux,

    Chères Religieuses et Religieux,

     

    Jamais sans doute depuis la dernière Guerre mondiale nous n’avons ressenti à ce point notre fragilité ni vécu aussi intensément une épreuve collective. La crise du coronavirus dans sa deuxième vague assaille toute la société et ne se concentre pas sur un secteur précis. Les enfants sont moins touchés, heureusement. Les autorités civiles ont pris la décision courageuse de confiner la population, de la manière la plus humaine possible. Comment assumer ce confinement ?

    Que sommes nous en train de vivre ? Comment l’évangile nous éclaire-t-il ? Comment réagir sans nous laisser submerger ? Quelle espérance globale apporter ?

     Que sommes-nous en train de vivre ?

    La pandémie entraîne de grandes souffrances et suscite de grandes peurs. Pour les personnes atteintes de la Covid, les souffrances se prolongent parfois et s’aggravent ; certains malheureusement y laissent la vie ; tous doivent se battre pour résister ; beaucoup, par bonheur, en sortent progressivement guéris. L’angoisse de la mort fait alors place à une grande joie, pour ceux qui sont « passés par la grande épreuve » et pour leurs proches qui les ont aidés. Les personnes contaminées vivent une grande solitude et une mise à l’écart ; certaines éprouvent un sentiment de culpabilité. Sachons les contacter et les aider de notre mieux.

    Ceux qui ne sont pas malades de la Covid peuvent souffrir pour d’autres raisons. C’est spécialement le cas des familles, des jeunes et des personnes âgées. Les familles se retrouvent confinées et parfois désœuvrées, ce qui suscite des tensions inattendues. Les jeunes sont privés de la sociabilité dont ils ont grand besoin et souffrent de la fermeture des écoles. Les personnes âgées se retrouvent davantage isolées et privées de visite, ce qui pèse sur leur moral. Les personnes précarisées deviennent plus pauvres. Les commerçants se retrouvent parfois sans revenu. De nouvelles pauvretés apparaissent.

    Pour les personnes qui accompagnent les malades, la tâche est rude et pénible. Le personnel hospitalier et médical est au maximum de ses forces et de ses efforts. Mais chacun de nous est aussi mis à contribution pour soutenir les malades de son entourage. Cela entame nos forces et pèse sur notre moral. Les prêtres, les diacres et les équipes de deuil, en particulier, sont en première ligne pour affronter ces situations et rencontrer les familles éprouvées. Les équipes d’aumônerie d’hôpital et de prison font un travail exceptionnel de présence là où c’est possible et consolent les malades par l’amitié et la prière. Elles le font au nom de l'Église. À travers elles, c'est toute l'Église qui est présente et bien branchée sur Dieu. Elles sont accompagnées par la prière et le soutien de tous ceux qui se préoccupent des malades. Elles vivent leur mission avec les autres citoyens engagés dans ces secteurs, le secteur des soins et le secteur de la solidarité.

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  • "Unions civiles" : une "note explicative" du Saint-Siège qui se faisait attendre

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    Du site Aleteia.org (relayant l'Agence I.Media) :

    "Union civile des homosexuels" : la mise au point du Saint-Siège

    02/11/20

    La Secrétairerie d’État du Saint-Siège a envoyé une note aux nonciatures apostoliques pour préciser les propos du pape François sur la question de l’homosexualité, de l’union civile et du mariage, suite à la polémique suscitée par la sortie du documentaire "Francesco", le 21 octobre 2020. Elle rappelle que, si le Pape a bien mentionné que les personnes homosexuelles devaient être protégées par des dispositions civiles, il n’a pas changé la doctrine de l’Église catholique sur le sujet.

    Dans le documentaire Francesco d’Evgeny Afineevsky, le pontife argentin affirme que « les homosexuels ont le droit d’être dans la famille […]. Ce que nous devons faire, c’est une loi de cohabitation civile, ils ont le droit d’être légalement couverts ». La séquence – composée de quatre extraits montés d’un entretien accordé en 2019 – a produit une certaine confusion dans le monde, certains médias allant jusqu’à écrire que le Pape était désormais favorable au mariage entre deux personnes de même sexe.

    Pour éteindre la polémique, une note explicative a été envoyée par la Secrétairerie d’État aux nonces apostoliques afin qu’elle soit partagée aux évêques du monde entier. Le nonce apostolique au Mexique, Mgr Franco Coppola, l’a publiée sur sa page Facebook. Interrogé par l’agence de presse ACI Prensa, il a confirmé que le contenu de son « post » était bel est bien fourni par le Secrétairerie d’État. I.MEDIA a pour sa part contacté deux nonciatures dont celle en France. Chacune a confirmé avoir bien reçu cette note de la Secrétairerie d’État dans laquelle est précisé que le pape ne modifie pas la doctrine de l’Église sur le mariage entre un homme et une femme. Une source vaticane confirme par ailleurs l’information.

    Cette note a été voulue par le pape François

    Cette même source explique que le pontife argentin a voulu clarifier sa position et répondre aux questionnements de la communauté ecclésiale. Il n’aurait pas voulu le faire par le biais de la presse pour ne pas donner l’impression de céder à la pression médiatique. Par souci pastoral, il a donc chargé la Secrétairerie d’État d’utiliser le canal des nonciatures pour le faire.

    Au début de la note, qui doit permettre de « favoriser une compréhension adéquate des paroles du Saint-Père », la Secrétairerie d’État rappelle le contexte de l’interview de 2019 dont certaines séquences ont été reprises dans le documentaire. « Le pape François a répondu à deux questions différentes à deux moments différents qui, dans le documentaire susmentionné, ont été éditées et publiées comme une seule réponse sans contextualisation adéquate, ce qui a provoqué la confusion », peut-on lire.

    Relire l’exhortation apostolique Amoris Laetitia

    « Le Saint-Père avait tout d’abord fait une référence pastorale au besoin que le fils ou la fille avec une orientation homosexuelle ne fasse jamais l’objet de discrimination au sein de la famille », détaille ensuite le texte, légitimant ainsi les propos du pontife argentin : « Les homosexuels ont le droit d’être en famille ; ce sont les enfants de Dieu, ils ont droit à une famille. Personne ne peut être chassé de la famille ».

    Citant un passage de l’exhortation apostolique Amoris Laetitia, la note indique que le chef de l’Église catholique y avait déjà rappelé son souhait que toute personne, indépendamment de sa tendance sexuelle, soit « respectée dans sa dignité ». « Que ceux qui manifestent une tendance homosexuelle puissent compter sur l’aide nécessaire pour comprendre et réaliser pleinement la volonté de Dieu dans leur vie », ajoutait-il alors.

    Le Pape ne se réfère « certainement pas » à la Doctrine

    Puis la Secrétairerie d’État remet dans son contexte la réponse du Pape portant sur l’union civile. Il s’agissait d’une parole relative au débat sur le mariage homosexuel en Argentine. Rappelant que l’archevêque de Buenos Aires s’y était opposé, la note précise que le cardinal Bergoglio avait alors affirmé que « c’est une incohérence de parler de mariage homosexuel ». Celui qui allait devenir le 266e pape avait cependant parlé du droit de ces personnes d’avoir une couverture légale : « ce que nous devons faire est une loi de cohabitation civile ; ils ont le droit d’être légalement couverts. J’ai défendu ça ».

    Avant de souligner que le pontife avait rappelé dans un entretien de 2014 que « le mariage est entre un homme et une femme », la note conclut par ces mots : « il est donc évident que le pape François a fait référence à certaines dispositions étatiques, certainement pas à la doctrine de l’Église, souvent réaffirmée au fil des années ».

    Une mise au point qui ne satisfera pas ceux qui se sont émus des propos du pape. En effet, la lettre de la Secrétairerie d'État ne fait donc que confirmer les déclarations du Pape, confirme qu'il est contre le mariage homosexuel mais pas contre les unions civiles, confirme qu'il parle des droits du couple homosexuel et non des droits individuels, confirme qu'en donnant le critère du cas par cas il affirme l'impossibilité de reconnaître une situation objectivement injuste, ce qui révolutionne la théologie morale catholique de toujours." (Stefano Fontana dans la NBQ)