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Ethique - Page 89

  • Selon le cardinal Arinze, les évêques flamands ont adopté une approche erronée et pastoralement défectueuse

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    De Kevin J. Jones sur le National Catholic Register :

    Le cardinal Arinze explique pourquoi les évêques belges ne peuvent pas bénir les couples de même sexe
    Le cardinal a déclaré que leur approche n'est pas pastorale et ignore l'enseignement catholique.

    27 septembre 2022

    L'introduction par les évêques belges de cérémonies de bénédiction pour les couples de même sexe s'est attirée les foudres du cardinal Francis Arinze, l'ancien chef du bureau de la liturgie du Vatican. 

    Le cardinal a déclaré que les évêques belges ont adopté une approche erronée et pastoralement défectueuse. "Les êtres humains n'ont pas le pouvoir de changer l'ordre établi par Dieu le Créateur", a déclaré le cardinal Arinze dans un message du 24 septembre inclus dans la lettre électronique du journaliste du Vatican Robert Moynihan. "Même si le but est d'aider pastoralement les couples homosexuels, c'est une erreur de la part des évêques", a déclaré le cardinal Arinze.

    Le cardinal d'origine nigériane, aujourd'hui âgé de 89 ans, a été préfet de la Congrégation pour le culte divin de 2002 à 2008. Même à la retraite, le cardinal a réagi à la défiance ouverte des évêques catholiques belges envers le Vatican et l'enseignement catholique.

    Le 20 septembre, les évêques belges ont annoncé l'introduction de cérémonies de bénédiction pour les couples de même sexe dans leurs diocèses. Les évêques de Flandre ont également publié une liturgie pour la célébration des unions homosexuelles pour les parties flamandes du pays bilingue.

    Le cardinal Arinze a critiqué la déclaration des évêques, citant son titre "Être pastoralement proche des personnes homosexuelles : pour une Église accueillante qui n'exclut personne".

    Le cardinal a déclaré que leur approche n'est pas pastorale et ignore l'enseignement catholique. "L'Écriture sainte présente les actes homosexuels comme des actes de grave dépravation", a-t-il déclaré, ajoutant que la tradition de l'Église, représentée dans le Catéchisme de l'Église catholique, "a toujours déclaré que les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés." "Si les personnes ayant des penchants homosexuels doivent être respectées et ne pas faire l'objet d'une discrimination injuste, elles sont, comme tout chrétien et même tout être humain, appelées à la chasteté", a déclaré le cardinal Arinze. Il a cité les paroles du Christ dans Matthieu 5:8 : "Vous devez donc être parfaits, comme votre Père céleste est parfait".

    Il a également cité l'enseignement du Catéchisme de l'Église catholique selon lequel les personnes homosexuelles sont "appelées à la chasteté." "Par les vertus de maîtrise de soi qui leur enseignent la liberté intérieure, parfois par le soutien d'une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, ils peuvent et doivent s'approcher progressivement et résolument de la perfection chrétienne", dit le catéchisme, cité par le cardinal Arinze.

    Le cardinal a également fait référence à une récente déclaration de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), le chien de garde doctrinal de l'Église catholique, sans toutefois entrer dans les détails. La CDF a abordé la question le 15 mars 2021. Elle a déclaré que l'Église n'avait pas le pouvoir de bénir les relations entre personnes de même sexe. La déclaration du Vatican a été publiée avec l'approbation du pape François.

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  • Le document des évêques flamands sape la quête spirituelle des personnes homosexuelles, avertissent les théologiens belges.

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    De Solène Tadié sur le National Catholic Register :

    Le document des évêques flamands sape la quête spirituelle des personnes homosexuelles, avertissent les théologiens belges.

    ANALYSE DES NOUVELLES : Les critiques du récent texte proposant une liturgie de bénédiction des couples de même sexe notent que les évêques belges adoptent une interprétation erronée de l'exhortation apostolique 'Amoris Laetitia' du pape François.

    27 septembre 2022

    Les évêques flamands de Belgique ont annoncé le 20 septembre la création d'une liturgie spécifique pour bénir les couples homosexuels, ainsi que la mise en place d'un " point de contact " dans les paroisses pour les catholiques homosexuels.  

    Il s'agit d'un projet que certains théologiens considèrent comme profondément préjudiciable à la vie spirituelle des croyants homosexuels, en plus d'être en contradiction avec le contenu de l'exhortation apostolique Amoris Laetitia (La joie de l'amour), sur laquelle il prétend se fonder.  

    Le document de trois pages, intitulé "Être pastoralement proche des homosexuels : Pour une Église accueillante qui n'exclut personne", contredit aussi directement un avis rendu en mars 2021 par le Dicastère pour la doctrine de la foi du Vatican, selon lequel la bénédiction des unions homosexuelles "ne peut être considérée comme licite." 

    Cette initiative des évêques de Flandre, qui a cristallisé les dissensions actuelles au sein de l'Église sur les modalités d'accueil des personnes attirées par le même sexe, était en quelque sorte prévisible. En effet, le tollé que le document de la congrégation vaticane a provoqué l'an dernier auprès d'une très grande partie de l'épiscopat belge laissait penser que le débat était loin d'être clos dans ce pays. 

    "Je ressens une honte par procuration pour mon Église", a écrit Mgr Johan Bonny, évêque d'Anvers, dans un article d'opinion publié à la suite de la publication du responsum du Vatican. "Je veux m'excuser auprès de tous ceux pour qui cette réponse est douloureuse et incompréhensible. [...] Leur douleur pour l'Église est ma douleur aujourd'hui."  

    Dès 2014, lors de la préparation du synode sur la famille, Mgr Bonny - qui représentait la Belgique au synode - avait annoncé qu'il plaiderait pour la bénédiction des couples de même sexe. 

    De nombreux autres responsables catholiques belges se sont également déclarés publiquement en faveur de la bénédiction des couples de même sexe ces dernières années, à commencer par le primat de Belgique lui-même, le cardinal Jozef De Kesel. L'archevêque de Malines-Bruxelles et président de la Conférence des évêques de Belgique avait en effet déjà réfléchi, en 2018, à la possibilité de "célébrations de prière" pour sceller une union à vie de couples homosexuels.  

    Un "vent de panique

    Par ailleurs, le récent texte des évêques flamands fait en réalité écho à un projet lancé par le diocèse francophone de Liège en décembre 2021, qui proposait une prière spéciale pour les couples de même sexe devant être conduite par "un prêtre, un diacre, un religieux ou tout autre laïc mandaté à cet effet par le doyen ou le curé de l'unité pastorale." 

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  • Meloni "néo-fasciste" ? Une étiquette dépassée

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    Un article de Victor Gaetan, posté à la veille des élections italiennes, sur le National Catholic Register :

    Faisant campagne en tant que mère catholique, Giorgia Meloni pourrait être la première femme Premier ministre d'Italie

    ANALYSE DE LA NOUVELLE : Considéré par ses détracteurs comme ne représentant qu'une frange extrémiste, le parti politique des Frères d'Italie de Giorgia Meloni est aujourd'hui en tête des sondages réalisés avant les élections nationales du 25 septembre.

    22 septembre 2022

    Il peut sembler blasé de souligner qu'une politicienne italienne de 45 ans est une mère catholique, mais cette identité a été un élément central de la campagne de Giorgia Meloni - et de son attrait - alors qu'elle mène le parti politique conservateur Frères d'Italie (Fratelli d'Italia, connu sous l'acronyme FdI) à une victoire anticipée aux élections nationales du 25 septembre. 

    La déclaration de Meloni lors d'un discours à Rome, "Je suis Giorgia ; je suis une femme ; je suis une mère ; je suis italienne ; je suis chrétienne" est un tel élément de signature qu'elle a été remixée sous la forme d'un morceau techno-dance qui compte plus de 12 millions de vues sur YouTube.  

    Les DJ qui l'ont réalisé avaient l'intention de se moquer d'elle ; au lieu de cela, ils ont contribué à renforcer sa popularité. 

    Un leader précoce

    Le succès du FdI cette année est synonyme de la personnalité charismatique de la candidate : ses yeux bleus perçants se détachent des affiches de campagne qui promettent "Pronti a risollevo l'Italie ! (Pronti a risollevare l'Italia !).  

    Mais Meloni est bien plus qu'une figure de proue blonde de la télévision : Elle fait partie des cercles politiques conservateurs depuis l'âge de 15 ans, d'abord dans son quartier populaire de Rome, puis, à 29 ans, en tant que membre de la Chambre des députés italienne.  

    Lorsque le Premier ministre Silvio Berlusconi l'a nommée ministre de la jeunesse en 2008, elle est devenue la plus jeune personne de l'histoire nationale à occuper un poste ministériel.  

    Aujourd'hui, Silvio Berlusconi est à la tête de Forza Italia, l'un des deux partis de centre-droit qui forment une coalition avec le FdI. L'autre est la Ligue (Liga), dirigée par Matteo Salvini.  

    Les récents sondages nationaux donnent le FdI à 25%, la Liga suivante, avec 13%, et Forza Italia, à 7%. Les trois partis ont convenu que celui qui arrive en tête choisira le prochain premier ministre si leur coalition remporte le vote du 25 septembre.   

    "Les gens réagissent vraiment à elle, à Giorgia, parce qu'elle est si crédible, féroce et, surtout, parce qu'elle a maintenu Frères d'Italie en dehors de toute coalition impliquant la gauche", a déclaré par téléphone au Register un candidat parlementaire du FdI, qui a demandé à ne pas être nommé.

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  • Espagne : les centres d’avortement condamnés pour avoir fait de la publicité mensongère en prétendant que l’avortement est une pratique sans risque

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    D'iFamNews Spain :

    La Cour suprême condamne les centres d’avortement espagnols pour avoir fait de la publicité mensongère en dissimulant les séquelles de l’avortement.

    REMIS. La Haute Cour confirme la sentence de l'Audience provinciale d'Oviedo qui condamne l'ACAI, l'organisation patronale qui regroupe 32 centres d'avortement espagnols, pour avoir assuré que l'avortement est une pratique qui ne comporte pas de risques.

    26 septembre 2022

    La Cour suprême confirme le jugement de l’Audience Provinciale d’Oviedo qui condamne l’ACAI, l’association patronale des centres d’avortement, pour avoir fait de la publicité mensongère en prétendant que l’avortement est une pratique sans risque.

    La Haute Cour donne ainsi raison à la Fondation espagnole des juristes chrétiens, qui dénonçait l’ACAI pour avoir caché aux femmes les conséquences de l’avortement.

    Aujourd’hui, la Cour suprême confirme la sentence de l’Audiencia qui a condamné l’ACAI à payer les frais de procédure et à publier la sentence sur son site web.

    Il convient de rappeler que l’ACAI regroupe la plupart des centres accrédités pour pratiquer des avortements en Espagne. Dans la Communauté de Madrid la Clínica Dator, El Bosque, Pacífico, Isadora, Callao, Policlínica Retiro et Sergine Médica ; en Catalogne la Clínica Sants, Tutormédica, Casanova, et Centro Médico Aragón ; en Andalousie à Clínica Ginealmería, Ginegranada, Ginesur, Ginesur, Ginecenter, Clínicas El Sur, Gynetrisur, Poliplanning et Clínica Triana ; en Castille la Clinica BuenaVista ; dans la Communauté de Valence la Deia Médica ; en Aragón la Clínica Actur ; dans les Asturies la Belladona et la Buenavista ; en Castille de La Manche la Clínica Cire et la Iris Ginecológica ; en Galice la Clínica Arce et en Murcie la Clínica Ginemur et la Deltamédica.

    La présidente de Juristes Chrétiens, Polonia Castellanos, annonce que “…”. Compte tenu de la gravité de la sentence, nous enverrons le jugement à tous les départements de santé espagnols afin qu’ils résilient tout contrat avec les centres d’avortement concernés”. “.

    Elle exhorte la ministre de l’égalité, Irene Montero, à “…”.prendre position sur cet arrêt qui condamne les centres d’avortement pour avoir menti aux femmes. “.

    M. Castellanos insiste sur le fait que “les subventions et l’argent public doivent être retirés à ces entreprises qui mettent en danger la vie des femmes pour faire des affaires”.

    Il se félicite que “justice ait enfin été rendue contre une organisation qui, par appât du gain, a menti à de nombreuses femmes en les encourageant à avorter comme si elles étaient exemptes de graves séquelles“.

    Arrêt SUPREMO : https://drive.google.com/file/d/1dKs3mZnUHj4OMFK0Zn3qTJjkhdBOaCFg/view?usp=sharing

    Arrêt de la COUR PROVINCIALE : https://drive.google.com/file/d/1u78WDXg9oZEuL-x6gsEtgJ5vqCe2RrGr/view?usp=sharing

  • Un "appel à la prière pour l’Église flamande schismatique"

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    Lu sur le Forum Catholicum :

    L’Église catholique flamande s’est formellement mise dans une situation schismatique avec son approbation officielle de la bénédiction des relations homosexuelles. Pour les catholiques qui souhaitent rester fidèles à la doctrine continue de l’Église, il s’agit d’une situation sans précédent à laquelle ils doivent essayer de trouver la réponse appropriée. Dans l’appel de prière suivant, nous exposons également en détail notre position à ce sujet, en terminant par quelques suggestions préliminaires.

    Appel à la prière pour l’Église flamande schismatique

    Alea iacta est. Les dés sont jetés. Les évêques flamands n’ont pas pu résister à leur désir de donner au monde l’exemple d’une inclusivité contemporaine cohérente. Les relations sexuelles peuvent désormais être bénies, avec l’approbation épiscopale officielle. Un homosexuel pratiquant religieusement a même été nommé pour « coordonner » la demande pour cela. Il est difficile de déduire exactement en quoi consiste sa tâche à partir des communications à ce sujet. Quoi qu’il en soit, il doit veiller à ce que tous ceux qui ont une préférence non hétérosexuelle ne se sentent pas seulement les bienvenus dans l’Église flamande (ce qui a en fait toujours été l’attitude ecclésiastique correcte), mais se sentent aussi définitivement libérés de tout sentiment troublant de péché dans ses actes sexuels.

    Probablement la plupart des chrétiens (et peut-être même les évêques impliqués ?) ne se rendent pas compte que cette décision signifie la fin de l’Église catholique en Flandre. La logique élémentaire et l’amour de la vérité ne peuvent que conduire à la conclusion que l’Église flamande a déraillé et se trouve dans une position schismatique. Après tout, « catholique » signifie universel. Mais comment pouvez-vous prétendre être « universel » si vous adoptez une position qui est en contradiction formelle avec ce qui est mondialement considéré comme la morale catholique, avec toutes les déclarations officielles connues à ce sujet de la part des plus hautes autorités ecclésiastiques, avec l’enseignement continu de l’Église depuis le début du christianisme et avec les directives bibliques et les condamnations indubitables en la matière ?

    Cela ne peut être fait qu’en violant la vérité et en manipulant et en réinterprétant la Bible et le catéchisme de l’Église catholique jusqu’à ce que l’on arrive finalement à des conclusions qui sont à l’opposé de ce qui est dit littéralement. De préférence on invoque dans ce cas l’exhortation post-synodale  Amoris Laetitia du pape François.  Sur ce sujet Mgr Bonny  a prétendu devant la VRT : « Si le pape parle d’accompagner, d’intégrer et d’une Église qui doit être ouverte à tous, alors cette décision est tout à fait dans la même ligne ». Qu’une  autorité ecclésiastique éminente développe un tel raisonnement manipulateur est très préoccupant. Le Christ lui-même était « ouvert » à tous les pécheurs et leur montrait son pardon. Mais, bien sûr, Il n’a jamais approuvé leurs péchés, et encore moins les a « bénis ». Sa position était claire : « Celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux» (Mt 5:19).  Également dans Amoris Laetitia, il n’y a aucune trace d’approbation pour une telle bénédiction ecclésiastique, ou quoi que ce soit qui puisse objectivement être interprété comme l’élimination de  la nature essentiellement pécheresse des relations sexuelles qui ont lieu en dehors du mariage hétérosexuel. (Voir CEC :  Nos 2357 à 2359).

    Amoris Laetitia contient littéralement la déclaration suivante, enregistrée au Synode sur la famille (de 2014) : « en ce qui concerne le « projet d’assimiler au mariage les unions entre personnes homosexuelles, il n’y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille. »  (AL 251). En contraste frappant avec cela est l’un des principaux arguments avec lequel on tente de justifier ce déraillement fatal de la morale ecclésiastique en Flandre.  Il est basé  sur la supposée « durabilité pour la vie » de la promesse de fidélité mutuelle du couple gay qui souhaite être béni. Dans le mariage chrétien, cette  durabilité  n’est pas une obligation religieuse dénuée de sens, mais une condition fondamentale pour accomplir notre mission humaine de reproduction saine et d’éducation dans les meilleures conditions psychologiques et biologiques.  Dans une relation qui ne peut pas en soi conduire à la procréation, on peut bien sûr aussi faire une promesse similaire, mais cela doit être justifié par d’autres arguments, qui  sont moins décisifs et beaucoup plus subjectifs ou émotionnels par nature, tels que « l’amour » mutuel, « l’amitié », ou  « le désir de prendre soin les uns des autres ». Tant qu’il reste au moins un lien  symbolique  avec la fertilité fondamentale qui caractérise  le  mariage chrétien authentique, on peut encore parler d’une analogie acceptable (par exemple en cas d’infertilité non désirée d’un couple hétérosexuel). Mais cette analogie est complètement perdue dans les relations où il s’agit de la satisfaction de désirs homosexuels, au détriment de la fertilité potentielle des partenaires impliqués.  Dans certains cas, ces relations peuvent s’accompagner d’un besoin mutuel de « fidélité à vie ».  Cependant, les chiffres statistiques montrent que  cette dernière  est une fleur extrêmement rare au sein de la communauté gay, dont l’existence est remise en question par la plupart des homosexuels eux-mêmes. (1)

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  • « L’euthanasie de papa a réveillé une belle colère en moi. »

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    De Pierre Jova sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    « L’euthanasie de mon père a réveillé une belle colère en moi »

    [Témoignage] Claire Dierckx, Belge de 29 ans, demeure bouleversée par la mort de son père en 2020, atteint de la même maladie neurodégénérative qu’elle.

    22/09/2022

    Lorsque Claire Dierckx sort dans la rue avec son déambulateur, Bruxelles est illuminée par sa joie. La jeune femme de 29 ans partage son quotidien avec les résidents de son habitat solidaire, et avec une maladie qui lui fait perdre progressivement l’équilibre, la parole, la vue. Ce qui ne l’empêche ni d’être juriste pour une agence immobilière, ni de s’engager dans la réinsertion des sans-abri.

    Un enthousiasme contagieux, qui a été forgé au creuset de la désolation. Elle n’a que 10 ans quand son père sent ses muscles le trahir. C’est génétique, aucun espoir de guérison. Le quotidien de cette famille catholique de cinq enfants en est profondément perturbé.

    « C’était lourd pour maman, et pour nous tous. Le plus dur n’était pas que papa soit malade, mais qu’il soit désespéré. » À 17 ans, Claire et sa sœur jumelle ressentent à leur tour les premiers symptômes dans leur corps. « J’ai été plusieurs années dans le déni. Je me disais : “Tout peut disparaître : mon père, ma santé, ma relation amoureuse, mes amis…” Rien ne paraissait stable. »

    « Il avait besoin d’être accompagné »

    Après ses études, Claire ressort transformée d’une retraite spirituelle. « Un prêtre m’a dit : “Il n’y a pas de réponse à la souffrance, mais il peut y avoir beaucoup d’amour”. Depuis, je suis convaincue que le mystère de la vie est de se donner aux autres. » Cet élan l’a conduite pour deux ans de mission humanitaire à Cuba, parmi les handicapés et les enfants des bidonvilles, puis à Bruxelles, auprès des gens de la rue.

    À l’automne 2020, son père, en chaise roulante, annonce à ses enfants réunis dans le salon familial qu’il a demandé l’euthanasie. Ce mot, qui, pour Claire, évoquait vaguement ses cours de droit, la percute de plein fouet. « Papa avait besoin d’être accompagné et écouté, assure-t-elle. Une psychologue a fait deux ou trois “visios” avec lui avant qu’il soit “piqué”. On parle d’une vie humaine ou d’un animal ? Que l’on soit chrétien ou pas, c’est le respect de quelqu’un ! Le grand argument est qu’il faut abréger les souffrances. Mais lui, c’est le désespoir qui le guidait. » Elle tente de le convaincre de rejoindre une institution spécialisée, en vain. Les autres enfants acceptent la décision paternelle.

    « J’ai pensé : “Seigneur, pardonne-leur…” »

    Un mois après, Claire voit arriver Corinne Van Oost, venue seconder le médecin traitant pour l’acte. « Elle se comparait à Marie au pied de la Croix, et justifiait l’euthanasie avec la Bible. J’ai pensé : “Seigneur, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.” »

    Le jour venu, la fille serre son père une dernière fois dans ses bras, avant de le laisser dans sa chambre avec les deux médecins, la psychologue et un prêtre. C’est Corinne Van Oost qui injecte le produit létal. « Je me suis dit : tout le monde est aveugle, et moi aussi. C’était général. »

    Un terrible signal de renoncement

    Deux ans plus tard, Claire se bat contre le terrible signal de renoncement envoyé. « Il y a une part de moi qui le comprend d’avoir jeté l’éponge, confie-t-elle. Je vois bien que cela va aller de pire en pire. Souvent, je me demande : “Pourquoi continuer ?” Alors, je me rappelle l’audace d’espérer ! Ce n’est pas parce que je perds mes capacités qu’il n’y a pas encore à vivre, à donner et à recevoir. La maladie me rend encore plus dépendante des autres, mais Jésus dit bien qu’il sera difficile pour les riches d’entrer au royaume des Cieux… »

    Elle se bat aussi contre la tentation du ressentiment. « L’euthanasie de papa a réveillé une belle colère en moi. Elle est moins destructrice aujourd’hui, et plus féconde. » D’un air malicieux, Claire nous annonce avoir donné un nom à son déambulateur : « Victor, pour Victoire ! »

  • Union homosexuelle dans l’Eglise en Flandre : qu’en penser ?

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    D'Arnaud Dumouch :

    21 sept 2022 : Union homosexuelle dans l’église en Flandre : qu’en penser ? (28 mn) 

    https://youtu.be/9iihBDOzIbQ  

    Une tribune ferme d’Arnaud Dumouch 

    Certes le pape Benoît XVI nous demandait en 2011 de recevoir avec un premier regard ouvert les initiatives pastorales dans l’Eglise. Mais il faut aussi regarder le rapport à la vérité. Les quatre évêques de Flandre en Belgique ont publié ce mardi 21 septembre un document sur la « proximité pastorale avec les personnes homosexuelles », qui comprend une cérémonie pour la bénédiction publique à l’église des couples de même sexe. Devant la gêne des fidèles, ces évêques ont ensuite protesté pour bien distinguer cela du mariage. Il n’empêche que le texte de la bénédiction qui parle « d’amour béni, de fidélité et de foyer » est en contradiction directe avec l’interdiction de ce type de liturgie ambigüe par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en 2021. 

    Au même moment, en Allemagne, le chemin synodal a fait voter à main levée, pour éviter, comme dans la période Trotskiste, la dissidence du vote secret, l’acceptation de « l’homosexualité comme un mode de sexualité à l’égal de la sexualité dans le mariage, l’ordination sacerdotale des femmes, la théorie du changement de sexe ». 

    Il va falloir que la prochaine génération d’évêques en revienne fermement à la fidélité de la foi. 

  • Le dilemme des rois des Belges qui signent contre leur conscience

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    De Pierre Jova sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Sur l'euthanasie, le dilemme des rois des Belges qui signent contre leur conscience

    Malgré leurs convictions personnelles, Albert II et Philippe ont été successivement contraints par la Constitution belge d’entériner les lois sur l’euthanasie. Retour sur l’histoire d’une série de bras de fer institutionnel.
    22/09/2022

    La Belgique n’a jamais vécu sous la monarchie absolue. Le roi est paradoxalement moins sacralisé et inaccessible que le président de la République française.

    Il incarne bien l’unité nationale, joue un rôle dans la formation du gouvernement, mais son seul pouvoir est de signer les lois votées par le Parlement pour qu’elles puissent entrer en application. Simple formalité, cette « sanction royale » ne s’exprime pas sur le fond des textes, ce qui donne au monarque le surnom de « notaire du gouvernement ».

    En « incapacité de régner » pendant 36 heures

    Pourtant, tout le monde se souvient de la crise institutionnelle lors de la dépénalisation de l’avortement, en 1990. Le roi Baudouin (1951-1993), lié à la communauté charismatique catholique de l’Emmanuel avait refusé de signer cette loi contraire à sa conscience. Stupeur générale dans le royaume !

    Après plusieurs tentatives pour faire plier Baudouin, dont la force de caractère est légendaire, un tour de passe-passe est trouvé : le gouvernement déclare le roi en « incapacité de régner » pendant 36 heures, le temps de signer la loi. Le Parlement rend ensuite au souverain ses pouvoirs, par un vote unanime.

    Baudouin a l’intuition que d’autres débats vont s’ouvrir, en particulier sur l’euthanasie. Il envisage donc de modifier la sanction royale, pour donner au monarque la possibilité de se distancier publiquement de certaines lois, tout en les signant. Sa mort empêche un tel projet de voir le jour, même si son frère Albert II (1993-2013), revenu au catholicisme après une vie tumultueuse, lui succède avec le désir de marcher dans ses pas.

    Lorsque la coalition gouvernementale « arc-en-ciel » ouvre l’accès à l’euthanasie en 2002, Albert II souhaite se mettre à son tour en « incapacité de régner », mais, cette fois, les dirigeants belges le lui refusent catégoriquement. Un ancien vice-Premier ministre de l’époque, cité dans l’ouvrage Belgique, un roi sans pays (Plon, 2011) des journalistes Martin Buxant et Steven Samyn, menace le souverain : « Sire, c’est non. C’est hors de question ! On a pardonné à votre frère parce qu’il était un saint. Mais on ne vous pardonnera jamais le même agissement. C’est impossible : il faut laisser passer cette loi. » Soumis à une intense pression et soucieux des équilibres institutionnels, Albert II finit par céder.

    Au Luxembourg, la riposte constitutionnelle au grand-duc

    Au contraire, dans le Luxembourg voisin, le grand-duc Henri décide d’imiter Baudouin – son oncle – en refusant de sanctionner la dépénalisation de l’euthanasie, en 2008. Le Premier ministre Jean-Claude Juncker, futur président de la Commission européenne, riposte en changeant la Constitution luxembourgeoise : le grand-duc perd le pouvoir de signer les lois, et ne peut plus que les promulguer.

    Fils d’Albert II, monté sur le trône en 2013 et connu pour sa piété, Philippe aurait-il pu suivre l’exemple de son cousin Henri avec la loi sur l’euthanasie des mineurs, en 2014, comme l’y encourageait une pétition internationale de 210 000 signatures ? Certains observateurs estiment que cela aurait pu être fatal à la Couronne, donc à l’unité du pays. En effet, la monarchie demeure soutenue par une majorité de Belges (58,2 % en 2017), mais les nationalistes flamands et le Parti socialiste wallon ne cachent pas leur préférence pour une république.

    « Philippe a dû signer contre sa conscience ce texte inique, regrette un ecclésiastique bruxellois. Mais juste après la signature, il est allé visiter des hôpitaux d’enfants. Il a voulu, par ce geste-là, montrer quelle était sa conviction profonde. » L’unique marge de manœuvre d’un roi prisonnier de la raison d’État.

  • Les évêques belges et la lutte pour l'héritage de François

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    D'Ed. Condon sur The Pillar :

    Les évêques belges et la lutte pour l'héritage de François

    Le projet des évêques flamands de bénir les couples de même sexe est au cœur de la lutte pour l'héritage réformateur du pape, même si celui-ci est toujours en fonction.

    21 septembre 2022l

    Les évêques flamands de Belgique ont publié mardi un texte sur la pastorale des catholiques qui s'identifient comme LGBT, incluant une prière pour "l'amour et la fidélité" des couples de même sexe largement comprise comme un texte à utiliser pour la bénédiction des relations homosexuelles. La partie francophone de la conférence épiscopale de Belgique devrait bientôt publier sa propre version du texte.

    Comme on pouvait s'y attendre, la prière est controversée, ses détracteurs y voyant une répudiation des directives du Vatican sur le sujet.

    Le pape François interviendra-t-il sur cette question ? Ce n'est pas encore certain.

    Mais sa publication pourrait marquer le début d'une bataille publique dans l'Église sur l'héritage du pape François. Et la question de savoir si le pape interviendra pour définir lui-même cet héritage reste incertaine, mais pressante.

    Il y a un peu plus d'un an, l'ancienne Congrégation pour la doctrine de la foi a publié un document expliquant que l'Église n'a pas le pouvoir de bénir les unions homosexuelles, tout en soulignant la dignité de toutes les personnes, y compris les catholiques, qui s'identifient comme homosexuels. Le document visait à répondre à l'Église d'Allemagne, où les premiers documents du processus de la "voie synodale" avaient demandé des révisions de l'enseignement de l'Église sur la sexualité humaine, et appelé à la bénédiction des unions homosexuelles dans les églises. Le texte de la CDF (maintenant DDF) n'a pas été accueilli favorablement par l'assemblée synodale allemande, et le clergé allemand a organisé une journée de protestation massive, bénissant liturgiquement des centaines d'unions homosexuelles dans les églises du pays. Mais les évêques allemands ont pour l'essentiel accepté les instructions de Rome - pour l'instant - tout en promettant de poursuivre le débat sur leur programme synodal.

    C'est en fait en Belgique que la réponse de la CDF (Congrégation pour la Doctrine de la Foi) a rencontré la réaction la plus provocante. L'évêque Johan Bonny d'Anvers a déclaré que le texte lui faisait "honte de mon Église". L'évêque a qualifié le bureau doctrinal du Vatican d'"arrière-boutique idéologique" et a accusé le principal signataire du texte, le cardinal Luis Ladaria Ferrer, d'être, en fait, dépassé par les événements : "Intellectuellement, cela n'atteint même pas le niveau du lycée", a déclaré Bonny.

    Un an plus tard, les évêques belges semblent avoir montré que leur mépris pour le désormais DDF n'est pas que de la rhétorique. Le document prévoyant la bénédiction des relations homosexuelles a été publié quelques semaines seulement avant la visite ad limina des évêques à Rome, leur première depuis plus de dix ans. Pendant leur séjour à Rome, ils rencontreront, comme le font tous les évêques en visite, tous les grands services curiaux, y compris le DDF (Dicastère pour la Doctrine de la Foi en remplacement de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi).

    Le texte belge sera sans aucun doute évoqué, mais il s'agira probablement d'un sujet plus embarrassant pour Ladaria, jésuite et nommé par François, que pour ses visiteurs. Les évêques sont bien conscients de l'enseignement de l'Église et de ce que le DDF a dit à ce sujet. Ils semblent tout aussi clairs sur le fait que l'enseignement de l'Église doit changer, et qu'il n'y a rien que le département de Ladaria puisse faire pour les empêcher d'essayer.

    Au cours des décennies et des siècles précédents, l'autorité finale du Vatican sur les questions de foi et de morale était à la fois comprise et explicite - mais cette compréhension était sous-tendue par l'attente de toutes les parties que, passé un certain point, le pape interviendrait, de manière décisive si nécessaire. Ce fut le cas au cours des dernières décennies, lorsque l'archevêque de Seattle, Raymond Hunthausen, s'est retrouvé l'objet d'une visite apostolique dans les années 1980, et que saint Jean-Paul II lui a assigné un évêque coadjuteur pour vérifier et corriger efficacement les enseignements de l'archevêque.

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  • "C'est la Parole de Dieu elle-même, confiée aux apôtres, qui est rejetée." (cardinal Pell)

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    Du cardinal George Pell sur First Things :

    DEBOUT AVEC LA PAROLE DE DIEU

    22 septembre 2022

    Il y a longtemps, pendant son séminaire, un jeune prêtre de mes amis a assisté à un cours d'introduction sur la Révélation et les Écritures. La conférencière a dit à la classe qu'il y a une distance considérable entre le message et les instructions réels de Dieu et les textes que nous avons dans l'Ancien et le Nouveau Testament. La conférencière ne disait pas, comme le supérieur général des Jésuites, que nous ne savons pas ce que le Christ a enseigné parce qu'ils n'avaient pas d'enregistreurs à l'époque, pas de téléphones pour capturer le moment. Mais elle allait dans cette direction.

    Mon ami a demandé innocemment si le Concile Vatican II avait dit quelque chose à ce sujet. La conférencière, confiante dans son expertise, a expliqué que oui. Quel était le titre du document ? La réponse fut rapide comme l'éclair : "Dei Verbum", la Parole de Dieu. Ce n'est que lorsqu'elle s'arrêta pour sourire et apprécier sa contribution que la conférencière réalisa qu'elle avait été court-circuitée. Les Écritures sont les paroles de Dieu pour nous, écrites sous différentes formes et styles et à différentes époques par des auteurs humains. Bien qu'elles n'aient pas été dictées par l'archange Gabriel, comme le prétendent les musulmans pour le Coran, elles restent pour nous la Parole de Dieu.

    Les deux grands thèmes qui ont traversé les quatre sessions du Concile Vatican II à Rome (1962-1965), dans une tension créative, étaient l'"aggiornamento", ou mise à jour des choses, et le "ressourcement", ou retour aux sources pour l'inspiration. Ces deux termes recouvrent bien sûr une multitude de sens. Nous lisons les signes des temps pour mettre l'Église au goût du jour. Mais, comme le demandait le théologien protestant suisse Karl Barth au Pape Paul VI : actualiser avec quoi ? À quelle époque et dans quels lieux se trouve la vérité ?

    Pour les catholiques, quelles sont les sources ? Contrairement aux protestants, les catholiques avaient fait explicitement appel, comme l'avait enseigné le Concile de Trente, à la fois à l'Écriture et à la Tradition. Dei Verbum, ou la Constitution dogmatique sur la Révélation divine, élaborée au cours des quatre sessions, a été l'une des meilleures contributions du Concile, résolvant de nombreuses tensions intellectuelles au sein de l'Église et au niveau œcuménique. Le Dieu de la Bible n'est pas une création humaine, ni un oppresseur, mais se révèle lui-même et son message de salut à travers Jésus-Christ, "le médiateur et la somme totale de la révélation".

    L'Écriture et la Tradition sont liées entre elles, proviennent de la même source divine et tendent vers le même but. La Tradition transmet la Parole de Dieu, qui a été confiée aux apôtres par le Christ Seigneur et l'Esprit Saint. " La Sainte Tradition et la Sainte Écriture constituent un unique dépôt sacré de la Parole de Dieu " (Dei Verbum, 7-8). Ces perspectives ont été réaffirmées à la quasi-unanimité lors du Synode romain de la Parole de Dieu en 2008.

    En ces temps post-conciliaires, l'Église catholique, comme les autres Églises et dénominations en Occident, est confrontée à quelque chose de nouveau dans son histoire. Elle vit dans des pays où beaucoup, parfois une majorité, sont irréligieux, quand ils ne sont pas anti-religieux. Les anciens païens de l'époque romaine n'étaient pas irréligieux - la plupart étaient superstitieux, croyant en de nombreuses divinités. Tous ceux qui aiment le Christ et leurs communautés chrétiennes s'affligent de l'incroyance occidentale, mais sont souvent amèrement et fondamentalement divisés sur la meilleure façon de renverser cette situation.

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  • Les décisions allemandes du chemin synodal : une "apostasie massive de l'Écriture Sainte et de la Tradition"

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    De Maike Hickson sur LifeSiteNews :

    Cdl. Brandmüller : Les décisions allemandes sur le chemin synodal sont une "apostasie massive de l'Écriture Sainte et de la Tradition".

    Mais ce qui est vraiment alarmant et consternant, c'est que les bergers consacrés et mandatés de l'Église, les évêques, ont, en si grand nombre, apparemment oublié facilement le serment qu'ils ont d'abord prêté avant leur ordination sacerdotale, puis lors de leur consécration épiscopale devant tout le peuple - et devant la face de Dieu".

    19 sep. 2022

    (LifeSiteNews) - Le cardinal Walter Brandmüller, prélat allemand et historien de l'Église, a qualifié d'" apostasie de masse " les récentes décisions prises par l'assemblée allemande du Chemin Synodal, qui s'est tenue du 8 au 10 septembre à Francfort.

    L'assemblée a approuvé l'homosexualité, l'ordination des femmes et la fluidité des genres.

    Une minorité d'évêques avait, par un vote du 8 septembre, rejeté un document hétérodoxe sur la sexualité, mais la direction de l'assemblée, qui se compose d'évêques et de laïcs, a ensuite décidé de continuer à utiliser le document rejeté et de mettre ces évêques dissidents sur la sellette en interdisant le vote à bulletin secret. La conséquence a été un effondrement de l'opposition le deuxième jour, suivi de l'approbation des sujets susmentionnés.

    LifeSite a contacté le cardinal Brandmüller - qui est également l'un des quatre cardinaux Dubia qui ont demandé au pape François en 2016 de clarifier certaines déclarations problématiques dans son document Amoris laetitia - pour un commentaire sur le chemin synodal allemand.

    Dans sa déclaration (voir le texte intégral ci-dessous), le prélat allemand affirme que les décisions des évêques allemands - dont la majorité a soutenu les déclarations hérétiques - "contredisent diamétralement l'enseignement de la Sainte Écriture et de la Tradition apostolique." Il se demande s'ils ont oublié les serments qu'ils ont faits lors de leur ordination sacerdotale, puis lors de leur consécration épiscopale. Les récentes décisions de l'assemblée allemande révèlent pour lui "une compréhension de l'Église, de la doctrine de la foi et de la morale, qui constitue une vision en contradiction de la proclamation authentique de la foi de l'Église."

    Le chemin synodal allemand semble penser qu'il peut s'adapter à l'esprit du temps, en oubliant la révélation de Dieu.

    Le cardinal Brandmüller se souvient de "cette rébellion de l'homme contre son Créateur, comme la saisie fatale du fruit de l'arbre interdit, qui, au cours de l'histoire de l'humanité, s'est répétée encore et encore, et sous des formes toujours nouvelles, et a abouti à des torrents de sang et de larmes".

    En tant qu'historien de l'Église, ce prélat de 93 ans voit également un parallèle avec les luttes des 4e et 5e siècles de notre ère, "lorsque la majorité des évêques orientaux de l'hérésie arienne ont nié la divinité de Jésus, tandis que saint Athanase, persécuté par eux, a été expulsé plusieurs fois de son siège épiscopal ou a dû fuir". Mais il met aussi en garde les évêques et les laïcs allemands contre les conséquences de l'hérésie lorsqu'il ajoute : "Bientôt les armées du prophète de la Mecque tombèrent sur ces églises, les laissant dans la fumée et les ruines....".

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  • La Belgique : le pays où l'on planifie sa mort

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    De Pierre Jova sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Euthanasie : Belgique, le pays où l’on planifie sa mort

    Vingt ans après sa dépénalisation, l’euthanasie est entrée dans les mœurs du royaume. Ses conditions sans cesse étendues, malgré des critiques persistantes, ont bouleversé la société dans son rapport à la fin de vie. Enquête

    21/09/2022

    Un matin de septembre 2017, Amélie, 76 ans, habitant près de Liège, dans l’est de la Belgique, reçoit un faire-part dans sa boîte aux lettres. Pas d’annonce d’une naissance ou d’un mariage, mais de l’euthanasie de son beau-frère et de sa belle-sœur, le même jour à Knokke-le-Zoute, au bord de la mer du Nord. « Nous avons pris la décision de partir ensemble », lit-elle sur la carte, en français et en néerlandais. « Quinze jours avant, nous étions chez eux, sans qu’ils nous disent rien !, s’émeut-elle. Mon beau-frère avait des problèmes de dos. Ma belle-sœur avait aussi une mauvaise santé. Ils avaient nonante (90, ndlr) et nonante-deux ans. »

    En y repensant, Amélie oscille entre colère et fatalisme. « Se tuer soi-même, c’est un crime ! Mon mari en a beaucoup souffert… Mais il y a tellement de gens qui le font que ça devient normal. »

    Depuis 20 ans, la Belgique a dépénalisé l’euthanasie : un exemple grandeur nature offert aux législateurs français, tentés de dupliquer le « modèle belge » vanté par Emmanuel Macron lors de sa réélection de 2022. A contrario, les opposants à l’euthanasie y voient un pays en proie à des dérives incontrôlables.

    A lire aussi : Euthanasie : le « modèle belge » s’exportera-t-il en France ?

    Qu’en est-il vraiment ? À la source de la loi belge, il y a la souffrance d’innombrables foyers, réelle, indéniable. « Voir souffrir ceux qu’on aime est la plaie la plus douloureuse qui soit », nous explique la veuve d’un Liégeois atteint d’un cancer et récemment euthanasié.

    Lutte culturelle traditionnelle et clivage linguistique

    Il y a aussi ces médecins comme François Damas, ancien chef du service des soins intensifs de l’hôpital la Citadelle, dominant la ville de Liège. « Quand on a commencé à débattre de la fin de vie, j’ai réagi comme tous les docteurs : de quoi se mêlent-ils ? Et puis, il y a eu un événement dans le service. »

    En 2000, il a pris la défense de collègues accusés d’avoir pratiqué une euthanasie, alors illégale. « Je me suis rendu compte qu'il y avait une insécurité juridique majeure nécessitant de réviser la loi », raconte François Damas, aujourd'hui membre de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), fer de lance de la dépénalisation de l’euthanasie.

    Et il y a cette lutte, aussi vieille que la Belgique, entre catholiques et libéraux. Unis pour s’affranchir de la domination des Pays-Bas en 1830, les deux camps ont chacun leur « pilier » culturel : l’Université catholique de Louvain (UCL), le quotidien La Libre Belgique, la démocratie-chrétienne pour les uns ; l’Université libre de Bruxelles (ULB), fondée par la franc-maçonnerie, Le Soir, le socialisme ou la droite libérale pour les autres. Un clivage complexifié par la querelle linguistique entre Flamands et Wallons, scindant les universités et les partis à la fin des années 1960.

    A lire aussi : L’euthanasie divise les électeurs chrétiens

    Mais en 1999, les élections portent au pouvoir une coalition « arc-en-ciel », entre écologistes libéraux et socialistes, sans les chrétiens-démocrates. « Nous avons bénéficié d’une fenêtre pour voter l’euthanasie, mais aussi le mariage et l’adoption pour couples de même sexe et la PMA », énumère Jacqueline Herremans, avocate bruxelloise et présidente de l’ADMD, qui a participé en coulisses à la rédaction de la loi.

    Porté au Sénat notamment par Philippe Mahoux, élu socialiste de Namur, le texte est débattu deux ans avant d’être voté à la Chambre des représentants le 16 mai 2002, faisant de la Belgique le second pays d’Europe à autoriser l’euthanasie, après les Pays-Bas en 2001. « Nous n’avions pas de comparatif, et nous étions hantés par le doute : est-ce qu’on a raison ? », se souvient la présidente de l’ADMD. Le premier malade euthanasié est Mario Verstraete, souffrant de sclérose en plaques, le 29 septembre 2002.

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