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Europe - Page 63

  • Espagne : des croyants tentent de réparer la profanation de l'Eucharistie

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Des croyants espagnols tentent de réparer la profanation à Jésus-Hostie

    Rédigé par Nicolas Bauer, EJLC le  dans Tribune libre

    Des croyants espagnols tentent de réparer <br>la profanation à Jésus-Hostie

    L’avocate chrétienne espagnole Polonia Castellanos a annoncé e 8 ocotbre dernier que la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) avait enfin accepté de juger l’« affaire des hosties ». L’État espagnol est donc attaqué, devant les juges de Strasbourg, pour ne pas avoir sanctionné une profanation massive d’hosties par un « artiste » athée. Au-delà de cette demande de réparation devant les tribunaux, des croyants espagnols ont voulu réparer l’offense faite au Corps du Christ, en témoignant de leur foi dans le sacrement de l’Eucharistie. 

    En 2015, un « artiste » espagnol Abel A. a profané 242 hosties consacrées, subtilisées au cours de plusieurs messes. Il les a arrangées sur le sol pour former le mot « pederastia », puis a posé nu avec son « œuvre », dont les photos ont été exposées dans des locaux prêtés par la ville de Pampelune. L’« artiste » a assumé le fait que sa démarche visait à blesser les catholiques et s’est réjoui d’y être parvenu. À l’issue de l’exposition intitulée « Amen », il a vendu sa création pour près de 300 000 euros.

    Il est difficile d’imaginer un cas de profanation plus extrême que celui-ci : profaner le Corps du Christ est, d’après le Catéchisme de l’Église catholique, le pire sacrilège qui soit1. En effet, une hostie consacrée n’est pas seulement « sacrée » ou une image de Dieu, c’est Dieu Lui-même. L’absence de condamnation d’Abel A. pour de tels actes laissent donc croire que tout est permis contre les chrétiens en Espagne. Depuis cette exposition, l’« artiste »affirme d’ailleurs fièrement que des admirateurs lui ont rapporté d’autres hosties consacrées.

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  • Irlande du Nord : les évêques s'indignent suite à la légalisation de l’avortement

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    De Vatican News (Adélaïde Patrignani) :

    Les évêques d’Irlande du Nord s'indignent suite à la légalisation de l’avortement

    La loi qui décriminalise l’avortement et légalise le mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord a pris effet ce mardi 22 octobre. L’épiscopat régional évoque «un jour tragique» pour les enfants à naître, et s’inquiète aussi de la situation politique de l’Irlande du Nord, qui a conduit à ce changement législatif.

    C’est à minuit, ce mardi, que ces changements sont entrés en vigueur en Irlande du Nord. L'avortement a été libéralisé et le mariage homosexuel légalisé sur décision du Parlement de Westminster à Londres, où sont gérées les affaires courantes de la province britannique en raison de la paralysie de l'exécutif local. En juillet dernier, les députés britanniques avaient voté des amendements pour étendre le droit à l'avortement et au mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord si aucun gouvernement local n'était formé d'ici le 21 octobre. Dépourvue d'exécutif depuis janvier 2017 à la suite d'un scandale politico-financier, les institutions politiques de la province britannique d'Irlande du Nord sont toujours actuellement à l'arrêt.

    Une région jusque-là «à part»

    Des députés nord-irlandais étaient revenus siéger lundi en début d’après-midi afin de débattre de la loi et de tenter de s’y opposer. Une action surtout symbolique, car sans le soutien de plusieurs partis, un premier ministre et un vice-premier ministre ne peuvent pas être élus, et la loi adoptée à Londres n’a donc pu être bloquée.

    Contrairement au reste du Royaume-Uni, où il est autorisé depuis 1967, l'avortement était jusqu'ici illégal en Irlande du Nord, sauf si la grossesse menaçait la vie de la mère. Le mariage entre personnes de même sexe, autorisé partout ailleurs dans le pays, y restait également interdit.

    Respecter le don de la vie

    Dans une déclaration datée publiée ce 22 octobre, les évêques catholiques nord-irlandais estiment qu’il s’agit d’un «jour tragique pour les enfants à naître qui ne béniront jamais le monde par leurs vies uniques et précieuses». «C’est aussi un triste jour pour notre démocratie locale», ajoutent-ils. 

    L’épiscopat d’Irlande du Nord souligne que l’avortement «est une violation brutale du don précieux de la vie», et que ce droit à la vie «ne nous est donné par aucune loi ou gouvernement». Il évoque aussi «la liberté de conscience des professionnels de la santé», qui doit «être respectée». Ceux-ci ne devraient pas être contraints  de «soutenir une action qui entre en conflit avec leur engagement à défendre la vie». Les évêques se disent par ailleurs «inquiets» de la redéfinition du mariage avec son ouverture aux personnes de même sexe.

    La responsabilité des élus

    Le message des prélats nord-irlandais revient en des termes vigoureux sur la situation politique, d’où découle la mise en application de cette nouvelle loi. «L’inévitable vérité, peut-on lire, est que nos élus locaux avaient le temps et le pouvoir d’éviter que cette draconienne législation sur l’avortement de Westminster ne soit introduite au-dessus de la tête des citoyens locaux, mais ils ont choisi de ne pas le faire. C’est le devoir des citoyens de tenir leurs représentants élus pour responsable de ces décisions qu’ils ont prises», estiment les évêques.

    «Toute loi humaine qui ôte le droit à la vie est une loi injuste, et chaque personne, chaque votant, chaque représentant politique doit y résister», écrivent-ils plus loin, d’autant plus lorsque ces élus sont catholiques puisque le sujet interpelle alors leur «foi».

    Agir politiquement et prier

    Les évêques appellent les partis politiques d’Irlande du Nord à «redoubler leurs efforts pour restaurer l’Assemblée et un pouvoir exécutif partagé», afin de «faire face au besoin urgent de construire une société fondée sur le respect du droit à la vie» et attentive aux plus nécessiteux. Ils demandent aux votants de participer aux prochaines consultations sur la législation introduite ce 22 octobre, et de «ne laisser aucun doute à leurs représentants quant à leurs sentiments sur le sujet». Et c’est un appel à la prière que l’épiscopat nord-irlandais lance en conclusion de son communiqué. Prier «pour une société qui respecte l’égal droit à la vie et au soin d’une mère et de son enfant à naître, avec une compassion qui accueille chaque enfant comme un cadeau unique et merveilleux».

  • Londres impose l'avortement et le mariage gay à l'Irlande du Nord contre son gré

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    Lu sur le site 7 sur 7 :

    L'avortement et le mariage gay sur le point d’être légalisés en Irlande du Nord, contre l’avis de ses députés

    L'avortement est sur le point d'être libéralisé et le mariage homosexuel d'être légalisé en Irlande du Nord, sur décision du Parlement de Westminster, à Londres, malgré une ultime tentative symbolique lundi de députés nord-irlandais de s'y opposer.

    Contrairement au reste du Royaume-Uni, où il est autorisé depuis 1967, l'avortement est illégal en Irlande du Nord, sauf si la grossesse menace la vie de la mère. Le mariage entre personnes de même sexe, autorisé partout ailleurs dans le pays, y est également interdit.

    Dépourvue d'exécutif depuis janvier 2017 à la suite d'un scandale politico-financier, la province britannique d'Irlande du Nord a ses institutions politiques actuellement à l'arrêt et voit ses affaires courantes gérées par Londres.

    Profitant de la situation politique paralysée, les députés de Westminster, à Londres, ont voté des amendements en juillet pour étendre le droit à l'avortement et au mariage entre personnes du même sexe en Irlande du Nord si aucun gouvernement local n'était formé d'ici ce lundi. Ces changements entreront en vigueur à minuit.

    "NOUS Y SOMMES, le jour où nous disons au revoir à des lois sur l'avortement oppressives qui ont contrôlé nos corps et nous ont refusé le droit d'avoir le choix", s'est félicité sur Twitter Grainne Teggart, chargé de campagne pour l'ONG Amnesty en Irlande du Nord.

    Pour s'y opposer, des députés nord-irlandais sont revenus siéger, lundi en début d'après-midi, afin de débattre de la loi, une action surtout symbolique. Car concrètement, sans le soutien de plusieurs partis, un Premier ministre et un vice Premier ministre ne peuvent pas être élus - ce qui signifie que la loi adoptée à Londres ne pourra pas être bloquée lundi.

    “C’est un jour très triste”

    Parmi les parlementaires présents, des membres du principal parti unioniste et ultraconservateur DUP, opposé à tout assouplissement sur ces questions et mené par l'ancienne Première ministre nord-irlandaise Arlene Foster.

    "C'est un jour très triste", a déclaré cette dernière à la presse après la séance parlementaire. "Je sais que certaines personnes voudront faire la fête aujourd'hui et je leur dis: 'Pensez à ceux d'entre nous qui sommes tristes aujourd'hui et qui estiment que c'est un affront à la dignité humaine et à la vie humaine'".

    Des manifestants anti-avortement étaient présents aux abords de l'assemblée nord-irlandaise, certains tenant des pancartes proclamant "L'avortement? Pas en mon nom". Parmi les protestataires, Bernadette Smyth, directrice du groupe Precious Life Northern Ireland a fustigé la décision prise à Londres et qu'elle juge "non démocratique et injuste". (...)

  • L'enseignement de la Bible serait incompatible avec la dignité humaine et les droits fondamentaux des autres

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    Incroyable mais vrai!

    publié dans regards sur le monde (Revue Item) le 19 octobre 2019

    Royaume-Uni : la Bible condamnée

    Un tribunal britannique a rejeté le recours d’un médecin sanctionné pour son refus de principe d’utiliser envers ses patients un vocabulaire issu de l’idéologie du « genre », au nom de la foi chrétienne. Dans leur jugement, les magistrats ont déclaré que l’enseignement de la Bible était « incompatible avec la notion de dignité humaine » (sic).

    Le docteur David Mackereth exerce son art depuis plusieurs années pour le compte de la médecine du travail (DWP). Il est établi dans les Midlands, au centre de l’Angleterre. En 2018, son ministère de tutelle décide de le licencier pour faute grave.

    Son crime : sa réponse à une question posée au cours d’une inspection. Voici la question : « Que feriez-vous si vous deviez évaluer quelqu’un qui est de toute évidence un homme, mesurant 1,80 m et portant une barbe, mais qui demande à être appelé « madame » ou « mademoiselle » ? » David Mackereth a répondu qu’en tant que chrétien il lui serait impossible d’appeler “madame” ou “mademoiselle” un « grand gaillard barbu ».

    Après son licenciement, le médecin a porté l’affaire devant la justice de Birmingham ; en vain, puisqu’il a été débouté. Dans une société apostate qui a renoncé à toute loi morale et au simple bon sens, cette décision n’est sans doute pas une surprise. Mais le plus scandaleux demeure la motivation de l’arrêt du tribunal de Birmingham.

    Comme le rapporte la BBC le 2 octobre 2019, les magistrats déclarent que « la foi dans l’enseignement qui se trouve dans la Bible (Genèse 1, 27), tout comme le fait de ne pas croire à la “transgendérité” et de lui opposer l’objection de conscience sont, à notre avis, incompatibles avec la dignité humaine et les droits fondamentaux des autres, en particulier ici, les personnes “transgenres” ».

    En d’autres termes, la Sainte Ecriture et l’attitude chrétienne sont taxées de discrimination, ce nouveau délit inventé par les idéologues du temps présent. Le livre de la Genèse rapporte en effet : « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, et il créa l’homme et la femme ».

    « C’est une décision effarante, un véritable séisme pour les chrétiens qui sont prêts à affirmer que nous avons tous été créés hommes et femmes », a déclaré le directeur du Christian Legal Centre (CLC), Andrea Wiliams, qui représente le Docteur Mackereth devant la justice.

    Ce dernier a déclaré qu’il « se sentait obligé de faire appel – comme le droit l’y autorise – d’une décision, qui, si elle était maintenue, aurait de graves conséquences pour la pratique de la médecine au Royaume-Uni ».

    (Sources : BBC/Lifesite – FSSPX.Actualités – 18/10/2019)

  • 200 intellectuels se mobilisent face au vide spirituel et moral en Europe

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    De Rémi Brague sur le site aleteia.org :

    Europe : face au vide spirituel et moral, des intellectuels se mobilisent

    18 octobre 2019

    Deux cents intellectuels s’interrogent sur le vide spirituel à l’origine de la crise sociale et politique qui sévit partout en Europe. Venus de toute l’Europe, ils se retrouveront ce 19 octobre à Saint-Jacques-de-Compostelle, dans le cadre de la plateforme culturelle One of Us pour lancer un Observatoire de la dignité de la personne humaine. Le philosophe Rémi Brague en expose pour Aleteia les motivations profondes : « Face à la culture de la marchandisation que l’on voudrait nous imposer, nous nous demanderons quelle culture nous voulons vraiment, et comment travailler à son avènement. »

    Du président Chirac, que la France vient d’enterrer, les médias ont retenu une phrase : « La maison brûle ! » C’est probablement vrai pour la planète dans son ensemble. C’est vrai, sans réserves, pour la « maison commune » européenne. Sur les différents aspects de la crise qu’elle traverse, point n’est besoin de répéter l’évidence. Si ce n’est, peut-être, parce que des symptômes spectaculaires peuvent dissimuler des réalités plus profondes.

    Tout le monde pointe du doigt, à gauche, le « populisme », à droite l’« invasion des migrants », voire l’« islamisation ». Moins nombreux sont ceux qui rappellent que c’est le divorce entre des élites sourdes et des « petites gens » abandonnées qui provoque en réaction l’exploitation du mécontentement du « bon populo » par des démagogues ; ou encore que c’est l’effondrement démographique du Vieux Continent qui attire en compensation la jeunesse maghrébine et africaine ; ou enfin que c’est le vide spirituel et moral engendré par l’oubli ou le refus du christianisme et de sa base biblique qui fait le jeu des prêcheurs islamistes.

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  • Kurdes de Syrie : l'incroyable faute morale et géopolitique des USA et de l'Occident

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    D'Alexandre del Valle sur son site :

    Le lâchage des Kurdes de Syrie: l'incroyable faute morale et géopolitique des Etats-Unis et de l'Occident

    11 octobre 2019

    Après le précédent lâchage des Kurdes d'Afrin et de l'Ouest de la Syrie, où l'armée turque et les milices islamistes pro-turques ont depuis massacré et délogé les Kurdes à l'Ouest de l'Euphrate, c'est cette fois-ci le lâchage des Kurdes de l'Est-syrien que le président américain Donald Trump a décidé dimanche soir dernier après s'être "entendu" par téléphone avec le néo-Sultan turc Erdogan.  Alexandre del Valle revient sur cet abandon des Kurdes – critiqué avec justesse par nombre de politiques et d'autorités morales d'Occident – qui était en fait annoncé, prévisible et inévitable pour des raisons évidentes d'intangibilité des frontières et de Realpolitik cynique. Et il a rencontré pour en parler et y voir plus clair l'opposante syrienne modéré et laïque, Randa Kassis, qui défend l'idée d'une Syrie pluraliste, laïque et démocratique post-Assad à la fois débarrassée de la dictature baassiste-Assad, de l'islamisme radical et ouverte au pluralisme politique et ethno-confessionnel dans lequel Sunnites, Chiites, chrétiens (Araméens, arméniens; arabes, etc), Alaouïtes et druzes et bien sûr Kurdes auraient le droit de préserver leur cultures et religions dans le cadre d'un système pluraliste et fédéral qui n'est ni du goût du régime syrien centraliste ni de celui de la Turquie existentiellement anti-Kurdes et qui voit dans le PKK et ses alliés kurdes-syriens des YPG et FDS des "terroristes".  

    Les forces armées turques et l’Armée nationale syrienne (ANS, nouveau nom des rebelles syriens appuyés par la Turquie), ont initié l’opération “Source de paix” dans le nord de la Syrie contre les Kurdes. Afin de "faciliter" cette offensive, les forces alliées occidentales (Américains, Français et Britanniques), se sont retirées de plusieurs points pour laisser agir Ankara. Une trahison terrible - mais prévisible - pour les Kurdes et leurs soutiens. Mais qui croit encore à la fiabilité des Occidentaux et à leur fidélité, eux qui avaient promis un Etat kurde et un Etat arménien en 1920 (traité de Sèvres) et qui ont trahi alors leur promesse face à la détermination d'Atätürk et non sans avoir laissé ses prédécesseurs "jeunes turcs" et sultans génocider 1,5 millions d'Arméniens et de chrétiens syriaques-araméens sans parler Grecs pontiques ethniquement purifiés... 

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  • Il est inopportun d’ordonner prêtres des hommes mariés

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    mgr-laurent-camiade_article.jpgÉlu président de la Commission doctrinale de l’épiscopat français en avril 2019, Mgr Laurent Camiade est évêque de Cahors. En qualité de pasteur, il estime que le célibat sacerdotal est bien plus qu’un simple règlement disciplinaire dans l’Église latine. Samuel  Pruvot  l’a interrogé   pour l’hebdomadaire « Famille  Chrétienne »:

    "La question de l’ordination des hommes mariés relève-t-elle de la doctrine ?

    En soi, rien n’empêche l’ordination des hommes mariés… Mais, en revanche, cette hypothèse ne me semble ni souhaitable ni opportune par rapport au bien de la communauté.

    Mais ne faut-il justement pas ordonner des hommes mariés – des viri probati – dans des territoires comme l’Amazonie où les communautés n’ont pas accès à l’eucharistie ?

    Il ne faut pas chosifier les sacrements… Évidemment, l’eucharistie est vitale pour une communauté chrétienne, et je suis le premier à célébrer la messe tous les jours, puisque cela m’est donné. L’enjeu n’est pourtant pas d’avoir son sacrement comme une dose quotidienne. Les sacrements sont liés à l’écoute de la parole de Dieu, explique Vatican II ; ce ne sont pas des actes magiques. L’Église ne nous fait pas l’obligation de communier tous les jours, mais au minimum une fois l’an. Sans doute sommes-nous un peu victimes, en Occident, d’une banalisation du mystère de l’eucharistie et de la présence du prêtre…

    Pourtant, la proximité du prêtre semble une réalité capitale pour les fidèles ?

    Nul n’est prophète en son pays… Ce proverbe n’est pas un dogme, puisque Jésus prêche en la synagogue de Nazareth ! Mais il rencontre une sérieuse résistance. Humainement, la proximité a ses limites. Certains prêtres sont restés cinquante ans dans le même lieu… Quand ils sont morts, la communauté est morte avec eux. Ils ont tissé de remarquables liens personnels et affectifs, c’est vrai. Mais ils étaient tellement identifiés à un peuple que cela a tout sclérosé. On peut toujours essayer de faire survivre des communautés, mais on n’est pas vraiment dans une dynamique missionnaire. La logique de la proximité, avec les viri probati, n’est pas évidente. La proximité fait perdre cette liberté de parole qui est nécessaire. Il est difficile de prêcher l’Évangile à des gens que vous connaissez trop bien…

    Mais le Code de droit canon latin n’oblige-t-il pas les évêques à tout faire pour favoriser la distribution des sacrements ?

    Certains voudraient faire dire au Code de droit canonique que les évêques doivent ordonner des gens mariés au nom de l’accès à l’eucharistie ! Ce code stipule, il est vrai, que les fidèles doivent avoir accès aux sacrements. C’est le devoir de l’évêque de faire en sorte qu’ils puissent participer à l’eucharistie. Je note cependant que ce Code ne précise pas la fréquence de la communion. Et c’est quand même le même code de l’Église latine qui impose la continence parfaite aux clercs !

    Au nom de l’eucharistie, ne pouvons-nous pas imaginer des adaptations à cette règle ?

    À propos de l’eucharistie, il faut se souvenir que le concile de Trente [chapitre 26, Ndlr] n’a pas voulu qu’on ordonne des prêtres pour juste dire la messe et recevoir des honoraires ! Le texte interdit l’ordination aux hommes qui chercheraient un gain matériel en se mettant au service par exemple de grandes familles aristocratiques. Ceux qui militent pour l’ordination d’hommes mariés défendent, sans s’en rendre compte, un certain retour au Moyen Âge ! Le concile Vatican II n’a pas voulu revenir à cette époque. Il a promu des prêtres pasteurs et non des prêtres domestiques d’une famille ou d’un lieu.

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  • Se voulant non coercitif et démocratique, le nouvel eugénisme avance...

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    « LE NOUVEL EUGÉNISME AVANCE SANS VÉRITABLE RÉSISTANCE PARCE QU’IL SE VEUT NON COERCITIF ET DÉMOCRATIQUE »

    10 octobre 2019

    Dans les colonnes de Politis, Jacques Testart analyse la « révolution technocentrée qui s’opère dans notre culture avec la révision actuelle des lois de bioéthique ». S’il existait auparavant des principes sous-tendant la « bioéthique à la française » (dignité humaine, intégrité des personnes, principe de précaution …), le « progrès scientifique et technique, qu’il soit réel ou fantasmé » est en passe de les balayer, écrit-il. Ainsi, « les institutions en charge de conseiller la bioéthique » (CCNE, OPECST, Conseil d’Etat…) « font preuve d’une griserie technophile jamais vue, conforme à la ‘sacralisation de la technique’[1] pour lever des interdits importants au nom du progrès médical et social et de la compétitivité nationale ».

    Les propositions faites par ces institutions se retrouvent pour une part dans le projet de loi bioéthique, et sans illusion Jacques Testart estime que les autres, « en attente de l’’évolution de la société’, feront surface lors de la prochaine révision des lois ». On y trouve : « le recours à la procréation assistée sans indication médicale au risque de la généralisation progressive des conceptions artificielles pourvu qu'on sache en réduire les servitudes ; le dépistage des risques génétiques dans la population, en particulier chez les parents potentiels, alors même que les thérapies géniques demeurent largement impuissantes et que la solution la plus probable aux angoisses ainsi créées chez beaucoup de bien-portants sera de recourir à davantage de FIV avec tri des embryons (DPI) ; l'extension du DPI à tous les embryons conçus in vitro et aussi l'élargissement des particularités qui seront recherchées pour être éliminées ; la création d'embryons pour la recherche alors que les Britanniques, qui font ça depuis 40 ans, n'en ont pas obtenu les résultats promis ; le feu vert donné aux travaux pour modifier le génome des embryons, certains qualifiant ces interventions de « soins » à l'embryon afin d'ouvrir la possibilité de leur transfert in utero ; les recherches pour transformer des cellules banales en gamètes, ouvrant la voie au DPI universel en supprimant les contraintes médicales et en augmentant l'acuité eugénique à partir d'embryons innombrables ». Avec ces mesures, « le nouvel eugénisme avance sans véritable résistance parce qu'il se veut non coercitif et démocratique ».

    Jacques Testart regrette par ailleurs que seule l’extension de la PMA soit traitée dans les médias, et estime que « si la cause de la GPA progresse après celle de la PMA, ce n'est pas l'effet de progrès techniques, certains lobbies et médias y ont une large part de responsabilité, hors du « débat démocratique » toujours revendiqué ». Toutefois cet exemple de la PMA est déjà révélateur de la recherche d’une « technicisation labellisée sans craindre la médicalisation des moments les plus intimes où l'acte s'inscrit dans la médecine froide plutôt que dans la relation affective ». Un « refus d’autonomie » - « l’insémination des lesbiennes et des femmes seules devrait pouvoir se passer de la technoscience tant cet acte est à la portée de n’importe qui », qui montre « la face triste du ‘progrès’ (…) et conduit à une bioéthique libertarienne conforme à la poussée transhumaniste ». En outre, cette extension de la PMA est bien plus large que ne le laisse croire l’expression « PMA pour toutes » : « tous les demandeurs » y auront « droit ». « Or, avec la sélection de tous les embryons produits par FIV, c'est le DPI pour toutes et tous qui se profile, dès que les gamètes ne seront plus délivrés par les demandeurs mais générés en laboratoire à partir de cellules banales selon une technologie dont la présente loi autorise la mise au point... » De fait, « Comment ne pas voir une logique dans cet enchainement instrumental qui commence avec le tuyau en plastique de l'insémination et culmine avec le grand tamis génétique pour éliminer les humains inconvenants après avoir généralisé la fabrication des bébés en éprouvette ? »

    Pour aller plus loin : Révision de la loi de Bioéthique : « Nous sommes en train de laisser passer des choses gravissimes »


    [1] Jacques Ellul

    Sources: Politis, Jacques Testart (26/09/2019) - Lois de bioéthique: la griserie technophile

  • Chantal Delsol : une pensée libre

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    Vu et entendu sur KTO cette conversation philosophique en forme de propos de table parisienne :

    Chantal Delsol, professeur émérite de philosophie politique et morale, membre de l´Académie des Sciences morales et politiques, est la deuxième invitée des sept conversations philosophiques programmées  par KTO, un jeudi sur deux de septembre à décembre 2019. Elle est reçue par François Huguenin, essayiste et éditeur : à la brasserie Le Charivari, en plein coeur de Paris (26.09.2019)

    Chantal Delsol a beaucoup travaillé sur la souveraineté, la République, l´État dans l´Europe actuelle et cette modernité tardive de plus en plus difficile à décrypter. Comment concevoir le bien commun dans une société dont le primat est l'individu ? Comment l'influence du christianisme a-t-elle été remplacée en Occident par une résurgence d'une forme de paganisme ? Sur quoi fonder notre réflexion politique ? Comment concilier vérité et liberté ? Comment proposer une vision de la personne humaine qui ne réduise pas l'homme à un individu réclamant toujours des droits nouveau ? Autant de questions à laquelle la philosophe répond avec clarté et parfois hardiesse :

    JPSC

  • Les crimes du nazisme et du communisme mis au même niveau par le Parlement européen; et quid de la Chine communiste ?

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    De  sur le site Bitter Winter :

    Les horreurs du nazisme et du communisme mises au même niveau par l’Europe. Quid de la Chine communiste ?

    C’est un événement inédit au Parlement européen. Le 19 septembre, l’hémicycle de Strasbourg, en France, a vu l’adoption d’une résolution sur l’Importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe. Pour la première fois, une organisation internationale juge officiellement le national-socialisme et le communisme selon les mêmes principes moraux. Bien sûr, tout le monde sait à quel point le nazisme était maléfique, et à quel point toute résurgence néo-nazie est odieuse. Partout dans le monde, on apprend, dès le plus jeune âge, à haïr et à combattre l’idéologie du nazisme et à lutter contre le néo-nazisme. Il n’en va pas de même du communisme, qui a longtemps été présenté comme un moindre mal, pour deux raisons principales. Premièrement, parce que l’Union soviétique communiste a rejoint les Alliés occidentaux dans l’effort militaire contre l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Deuxièmement, parce que les régimes dirigés par les Soviétiques étaient au pouvoir dans de nombreux pays d’Europe centrale et orientale après la défaite de l’Allemagne nazie en 1945 et qu’ils ont ainsi pu contrôler la mémoire historique d’une grande partie du monde non soviétique en utilisant intelligemment la propagande.

    Le communisme, un système maléfique

    Mais le communisme n’est pas un moindre mal. Des êtres humains innocents ont été harcelés, tourmentés, injustement emprisonnés, torturés et tués à cause du communisme, tout comme sous le nazisme. Des populations entières ont été déportées, des pays souverains démembrés, des nations indépendantes occupées militairement. Le goulag soviétique a égalé le camp de concentration nazi en termes de cruauté. En temps de guerre comme en temps de paix, le cynisme a toujours été la règle pour les deux idéologies. Toutes deux ont géré de manière totalitaire des sociétés occupées. Et la persécution des Juifs a aussi eu lieu en Russie soviétique. Svetlana Alliluyeva (née Svetlana Iosifovna Stalina, 1926-2011), fille de Staline (Iosif Vissarionovič Džugašvili, 1878-1953), l’a reconnu dans son livre publié en 1969 intitulé En une seule année : un Mémoire. Louis Rapoport (1942-1991), écrivain américain et rédacteur en chef du Jerusalem Post, a documenté la persécution dans son ouvrage La guerre de Staline contre les Juifs : le complot des médecins et la solution soviétique (New York : Free Press, 1990). L’écrivain et journaliste allemand Arno Lustiger (1924-2012) a confirmé que les Juifs avaient été persécutés dans la Russie stalinienne dans son livre Staline et les Juifs : le Livre rouge (New York : Enigma, 2004). Plusieurs chercheurs ont insisté, en faisant valoir des arguments différents, sur la parenté intellectuelle entre les deux visages du socialisme européen du XXe siècle, le socialisme « national », c’est-à-dire le nazisme, et le socialisme « international », c’est-à-dire le communisme. Bien qu’il s’agisse d’un phénomène particulier, voire marginal, l’existence de l’idéologie dite « nazie-bolchevique », une tentation résurgente et un syncrétisme entre nazisme et communisme, en témoigne de manière significative.

    Il est d’autant plus important que l’institution politique la plus influente d’Europe, la terre où le nazisme et le communisme soviétique ont montré leurs pires couleurs, ait mis ces deux idéologies monstrueuses au même niveau en « […] cette année » qui « […] marque le 80e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale, qui a causé des souffrances humaines d’une ampleur sans précédent et conduit à l’occupation des pays européens pendant de nombreuses décennies. »

    De fait, « si les crimes du régime nazi ont été jugés et punis lors du procès de Nuremberg, il reste urgent de sensibiliser l’opinion publique, de dresser un bilan moral de cette période et de mener des enquêtes judiciaires sur les crimes du stalinisme et d’autres dictatures. »

    Se souvenir de tous les crimes politiques

    C’est pourquoi la résolution appelle à revisiter la mémoire historique en arrêtant de séparer les « crimes majeurs » et les « crimes mineurs » et en établissant non pas une mais deux journées de commémoration. L’une d’elles est le 23 août, Journée européenne de commémoration des victimes des régimes totalitaires ; elle est célébrée tant au niveau de l’UE qu’au niveau national. Cette date a été choisie parce qu’elle marque l’anniversaire du pacte de non-agression de 1939 signé par l’Union soviétique communiste et l’Allemagne nazie. Cet accord était connu sous le nom de pacte Molotov-Ribbentrop, dont les protocoles secrets partageaient l’Europe et les territoires d’États indépendants entre les deux régimes totalitaires selon des sphères d’influence et ouvrant ainsi la voie au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. La deuxième journée de commémoration est le 25 mai, date anniversaire de l’exécution de l’officier polonais Witold Pilecki (1901-1948), qui sera proclamée Journée mondiale des héros de la lutte contre le totalitarisme.

    Le commandant Pilecki était un grand héros, malheureusement souvent méconnu. C’était un héros de l’humanité, de la décence et de la miséricorde, ainsi que du christianisme. Issu d’une famille noble, c’était un fervent catholique qui était apprécié par ses paysans pour son traitement humain des travailleurs. Il s’est enrôlé dans l’armée polonaise au nom de l’idéal patriotique le plus pur : combattre l’occupant nazi. Puis il a voulu entrer en secret dans l’horrible camp de concentration nazi d’Auschwitz en Pologne pour recueillir des informations de l’intérieur. C’est ce qu’il l’a fait en réussissant aussi, contrairement aux autres, à s’échapper. Il a transmis les renseignements qu’il avait recueillis au gouvernement polonais légitime exilé à Londres, mais la bureaucratie britannique est restée inerte ; Auschwitz n’est jamais devenu un objectif prioritaire des armées alliées. Pilecki a combattu dans la résistance polonaise antinazie, prenant part à la fameuse et malheureuse insurrection de Varsovie en 1944 avec l’Armia Krajowa ou AK, l’armée nationale polonaise clandestine. Puis lorsque les Soviétiques sont arrivés après la guerre, ils ont considéré que Pilecki était un ennemi ; il était trop patriotique, trop catholique, trop anticommuniste. Il a continué à rassembler des preuves, cette fois sur les brutalités du régime communiste. On l’a donc poursuivi mais une fois de plus, il a su duper ses ennemis pendant longtemps. Au printemps 1948, les Soviétiques l’ont néanmoins attrapé et tué en lui tirant une balle dans la nuque dans une prison secrète de Varsovie après un simulacre de procès. Ils l’ont enterré dans un lieu inconnu, probablement près des poubelles du cimetière Powazki de Varsovie.

    Quid de la Chine ?

    Devant ces horreurs égales, qui oserait à présent montrer, brandir et porter une croix gammée nazie ou un marteau et une faucille communistes ? Après que le Parlement européen a condamné le nazisme et le communisme, l’histoire révisionniste ne devrait plus avoir sa place en Europe.

    Mais qu’en est-il de la Chine ? Le maoïsme et le stalinisme étaient des régimes frères et enchaînés l’un à l’autre. Officiellement, la Chine continue d’adopter une idéologie communiste. En Chine, les symboles communistes sont affichés en toute impunité et les communistes gouvernent fièrement et se disent communistes sans la moindre honte. Bitter Winter ne traite pas de sujets politiques, car consacre sa mission à la défense de la liberté religieuse et des droits humains. Mais c’est bien au nom du communisme, aujourd’hui assimilé au nazisme par le Parlement européen, que la Chine persécute durement les minorités ethniques et les groupes religieux de tous horizons, emprisonne les gens sans procès, certains dans des camps de concentration, les harcèle, les torture, les déporte par millions, cherche à éliminer des peuples entiers, les massacre et utilise même, à l’image des nazis qui ont massacré les Juifs, le concept de « solution finale » pour ceux qui sont persécutés.

    Comment la Chine peut-elle se vanter d’être communiste alors même que le communisme n’est que l’autre nom servant à désigner des horreurs similaires au nazisme ?

  • PMA pour toutes et enfants sans pères : la France a franchi le pas

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    De Mathilde de Robien sur le site aleteia.org :

    La PMA pour toutes adoptée par l’Assemblée nationale

    27 septembre 2019
    Les députés ont adopté, ce vendredi 27 septembre, l’article premier du projet de loi sur la bioéthique portant sur l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.

    Après d’âpres discussions entamées mercredi 25 septembre et après l’examen de plus de 600 amendements, l’article 1 du projet de loi bioéthique a été adopté en première lecture à une large majorité : 55 voix pour, 17 voix contre et trois abstentions. Mesure phare du projet de loi bioéthique, l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, alors qu’elle était jusqu’à présent réservée aux couples hétérosexuels infertiles, a été votée sous des salves d’applaudissement. À noter cependant une vive opposition au sein de la droite, mais aussi chez des élus LREM qui ont voté contre, à l’instar de Blandine Brocard, Marie Tamarelle-Verhaeghe et Liliana Tanguy.

    LCP @LCP

    Bioéthique : les députés adoptent l'article 1er du texte, qui ouvre la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules.
    Pour : 55 - Contre : 17
    > Certains se lèvent pour applaudir.

    Vidéo intégrée

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  • Quand Chirac s'opposait à ce que l'on mentionne les racines chrétiennes de l'Europe

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    De Claire Lesegretain et Nicolas senèze sur le site du journal La Croix :

    Quand le président Chirac refusait de mentionner les « racines chrétiennes de l’Europe »

    C’est à la demande insistante du président Chirac que la référence aux « racines chrétiennes » de l’Europe fut finalement retirée en 2004 du projet de préambule de la Constitution européenne. Ce refus est resté une blessure pour bon nombre de catholiques, en France, en Europe et à Rome.

    « La France est un État laïc. Cela veut dire qu’on doit respecter la laïcité. C’est capital pour la sérénité de notre espace culturel », déclarait Jacques Chirac en octobre 2003.PATRICK KOVARIK/AFP

    « Un point sur lequel nos échanges tournaient court, c’était les racines chrétiennes de l’Europe, il ne voulait pas s’avancer sur ce sujet. » En évoquant dans La Croix ses rencontres avec Jacques Chirac, le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux et ancien président de la Conférence des évêques de France (CEF) de 2001 à 2007, a rappelé ce sujet de dissension important qui est resté une blessure pour bon nombre de catholiques français.

    C’est, en effet, à la demande insistante du président Chirac que la référence aux « racines chrétiennes » de l’Europe a finalement été retirée en 2004 du projet de préambule de la Constitution européenne. Après plusieurs années de controverse et malgré la désapprobation de la plupart des autres pays européens, le président français obtint gain de cause.

    La crainte que les autres religions se sentent mises à l’écart

    « La France est un État laïc. Cela veut dire qu’on doit respecter la laïcité. C’est capital pour la sérénité de notre espace culturel », déclarait-il en octobre 2003 lors d’une rencontre à Rome sur l’Union européenne. « C’est pourquoi nous ne voulons pas, par des façons détournées, privilégier une religion par rapport à une autre », avait ajouté Jacques Chirac, faisant allusion à l’importante communauté musulmane en France et à la plus grande communauté juive d’Europe qui risquaient de se sentir écartées de la construction européenne si la religion chrétienne se voyait consacrée dans la future Constitution.

    Ce refus du président français de mentionner les racines chrétiennes de l’Europe était d’autant plus inattendu venant de la « fille aînée de l’Église ». Contradiction que ne manquaient pas de rappeler ceux qui, à l’époque ou plus tard, s’opposèrent à Jacques Chirac sur ce sujet. Laurent Wauquiez, dans son livre Europe : il faut tout changer (Odile Jacob, 2014), estime ainsi que Jacques Chirac, « volontiers rad-soc dans son approche » s’était laissé convaincre par les « tenants d’une laïcité poussée jusque dans ses excès ».

    Les regrets de Bernadette Chirac

    L’ancien président des Républicains évoque une rencontre avec Bernadette Chirac qui regrettait cette renonciation. « Mon mari a peut-être des conseillers très intelligents, aurait-elle confié à celui qui n’était alors qu’un jeune député UMP, mais tous ces braves gens ne comprennent pas grand-chose aux Français. Ils ont juste perdu leur référendum sur la Constitution européenne avec leurs racines chrétiennes et ils ne le savent pas encore. »

    Cela n’empêchait cependant pas le président Chirac de rappeler l’héritage chrétien de la France et de l’Europe. Le 14 août 2004, alors que le couple présidentiel accueillait Jean-Paul II à l’aéroport de Tarbes et Lourdes, il avait ainsi exprimé son « plaisir » de recevoir pour la septième fois le pape en France, « vieille terre de chrétienté ».

    « Dieu s’est vengé ! »

    Dans un Vatican qui a de la mémoire, ce refus de Jacques Chirac n’a pas été oublié. « Ils n’ont pas voulu citer les racines chrétiennes, mais Dieu s’est vengé ! », a même lancé le pape François, en juin dernier dans l’avion qui le menait en Bulgarie, à un journaliste italien qui lui offrait son livre Sauver l’Europe.

    Car pour François, pourtant réticent à évoquer ces racines chrétiennes à cause du triomphalisme que l’expression peut porter, les difficultés actuelles de la construction européenne sont en partie dues à ce qu’elle a sciemment tourné le dos à cet héritage dont il ne cesse de rappeler l’importance. Il l’a notamment rappelé dans ses discours sur l’Europe à Strasbourg ou à Rome.

    Pour le pape argentin, en effet, la crise d’identité européenne qui porte à la montée des nationalismes et des populismes vient d’abord du fait que l’Europe n’a pas été capable de regarder son histoire et d’assumer son héritage. « L’Europe a besoin d’être elle-même, elle a besoin de sa propre identité, de sa propre unité », déclarait-il ainsi en juin dernier en revenant de Roumanie.

    Lire aussi sur La Sélection du Jour : Chirac ou la diagonale du vide