Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Europe - Page 66

  • UNESCO : le Saint-Siège défend la dimension cultuelle de Notre-Dame de Paris

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    À l’Unesco, le Saint-Siège défend la dimension cultuelle de Notre-Dame de Paris

    Mgr Francesco Follo, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Unesco, s’est exprimé sur la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ravagée par un incendie le 15 avril dernier. Le diplomate italien participait à une session du Comité du patrimoine culturel et naturel mondial tenue à Bakou en Azerbaïdjan, le 4 juillet.

    «Que la cathédrale Notre-Dame puisse redevenir, grâce aux travaux de reconstruction et à la mobilisation de tous, ce bel écrin au cœur de la cité, signe de la foi de ceux qui l’ont édifié, église-mère de votre diocèse, patrimoine architectural et spirituel de Paris, de la France et de l’humanité». Les mots du Pape François au lendemain de l’incendie ont été rappelés par Mgr Francesco  Follo.

    Le représentant du Saint-Siège près de l’Unesco qui a affirmé sans détour, avec une évidence bien naturelle, que l’état actuel de la cathédrale, ses travaux de restauration et de reconstruction prévus mettaient en évidence le caractère central de sa dimension cultuelle.

    La manifestation d'une transcendance

    Ainsi il appuie les propos de Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris, quelques jours après l'incendie: «L’autre chose qui unit la cathédrale et la personne humaine, c’est l’onction qu’elles peuvent recevoir pour manifester une transcendance, une présence divine qui leur confère un caractère sacré”.[1]

    La restauration et la reconstruction de la cathédrale - mais aussi de tous les Biens d'Intérêt Religieux protégés par l'UNESCO - implique «de reconstituer l'origine d'une œuvre», retrouvant «le fait générateur qui en a créé la signifiance», a ajouté Mgr Follo, citant  le théologien italien, Romano Guardini (1885-1968), un des protagonistes du Mouvement liturgique (courant réformateur de l’Église apparu courant XIXème siècle).

    Le culte et les structures

    «Il est crucial de sauvegarder cette signifiance», a-t-il insisté, soulignant l’interdépendance et la connexion de la vie religieuse avec le culte et les structures qui la garde.

    «Les éléments qui seront reconstruits doivent répondre à la finalité pour laquelle le bâtiment fut érigé. En effet, la forme conserve et transmet sa Beauté seulement si elle adhère à sa finalité, de manière à conserver la lisibilité de son identité», a-t-il argumenté inspiré par la philosophie de Jacques Maritain, selon laquelle «le Beau est une fulguration d’intelligence sur une matière intelligemment disposée, une entité matérielle disposée de telle sorte que la «beauté immatérielle» soit intelligible par sa forme».

    Pour la communauté des chrétiens qui veulent revenir vivre à la cathédrale, il est nécessaire de redonner non seulement un bien culturel, mais aussi un lieu où il soit possible de faire une expérience de sa signifiance et de la même foi que celle de ceux qui l’ont édifié, a abondé en ce sens l’observateur permanent du Saint-Siège.

    La dimension religieuse, condition de la valorisation

    Dans ce contexte, le souhait du Saint-Siège est que la cathédrale Notre-Dame de Paris soit rendue aux croyants, aux non-croyants et aux générations futures, conformément au principe selon lequel «la sauvegarde du patrimoine culturel, y compris sa fondamentale dimension religieuse, est une condition incontournable de sa valorisation.»

    Trois mois après l’incendie, les travaux se poursuivent au sein de la cathédrale. À ce jour, «la fondation Notre-Dame» et «le fonds Notre-Dame» ont recueilli des dons évalués à 38 millions d'euros, soit 10% de la totalité des sommes données, a indiqué Mgr Aupetit le 8 juillet sur l’antenne de la radio RTL.

  • En Espagne, on dépense dix fois plus pour les avortements que pour les grossesses

    IMPRIMER

    EN ESPAGNE, DES DÉPENSES DIX FOIS SUPÉRIEURES POUR LES IVG QUE POUR LES GROSSESSES

    de genethique.org

    La Fondation déplore par ailleurs que les aides aux femmes qui attendent un bébé soient soumises au seul critère de « situation d’exclusion sociale ». L’aide « n’est pas versée du fait de la grossesse, mais à cause de ses difficultés économiques, circonstances étrangères à sa décision de devenir mère ».Des mesures devraient être proposées « pour soutenir la maternité, que la femme se trouve ou non dans une situation vulnérable », explique Amaya Azcona, présidente de la Fondation.

    Sources: ABC.es, Laura Peraita (11/06/2019) - El Estado destina 34 millones de euros a financiar el aborto y 3,6 a la mujer embarazada

  • Les flux migratoires de prêtres entre continents

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    (Photo d'illustration)

    (Photo d'illustration) 

    Manque de prêtres en Europe et en Amérique: l’Afrique et l’Asie à la rescousse

    Le bureau central des statistiques de l’Église a publié une note sur les flux migratoires de prêtres entre continents.

    L’analyse se limite au clergé diocésain et concerne la période 1978-2017 ; elle montre une nette diminution de nombres de prêtres qui émigrent d’Europe (- 56,9%), d’Amérique (-55,8%), et d’Océanie (-55,3%). Inversement, le nombre de prêtres qui partent d’Afrique (+366,2%) et d’Asie (+99%) connait une augmentation fulgurante. La moitié de ces prêtres se retrouvent en Europe, tandis que l’Amérique du Nord en accueille 36%.

    L’Afrique et l’Asie connaissent donc des soldes migratoires négatifs, puisque le nombre de prêtres «sortants», dépassent largement celui de prêtres «entrants» :  en 1978, 282 prêtres diocésains quittaient le continent africain, contre 4 514 en 2017. De même, en Asie, le solde est passé de -857 en 1978 à -2 189 en 2017. Ce mouvement migratoire des prêtres incardinés dans des pays africains et asiatiques sera peut-être amené à croitre dans les prochaines années, contribuant ainsi à pallier la carence de curés en Europe et Amérique. De fait, les corps sacerdotaux européens et américains se retrouvent très affaiblis en raison de taux de renouvellement très bas.

    Dans un avenir proche, fait observer la note du bureau des statistiques, l'Asie et surtout l'Afrique, où les candidats au sacerdoce sont en nette croissance, pourraient remplacer les fonctions exercées par les prêtres du vieux continent et de l'Amérique du Nord, garantissant une vigueur nouvelle aux structures ecclésiastiques.

  • Les surprises de la prédication au Moyen Âge

    IMPRIMER
    Du site "Canal Académie" (Les Académies et l'Institut de France sur Internet) :

    De Xavier Darcos (Chancelier de l'Institut de France) :

    “Une leçon écoutée donne plus de profit que quatre étudiées par soi-même écrivait vers 1300 Raoul Le Breton, maître en théologie de la Sorbonne. Cette citation, qui illustre bien la grande estime dans laquelle le monde médiéval tenait l’art oratoire, figure dans l’ouvrage que Nicole Bériou, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, a récemment consacré à la prédication au Moyen Âge (1).

    Au fil de cette vaste étude, comme dans l’entretien qu’elle nous a accordé, l’auteur souligne la haute idée que les prédicateurs médiévaux se faisaient de leur mission et à quel point, dans un contexte marqué par un foisonnement de paroles concurrentes et potentiellement hérétiques, ils envisageaient leurs prises de parole comme un véritable art.

    Parmi d’autres surprises, Nicole Bériou souligne ainsi que les prédicateurs n’hésitaient pas à innover en s’inspirant des techniques développées par leurs concurrents, jongleurs, poètes et musiciens, pour capter l’attention et mieux faire passer leur message, jusqu’à donner parfois à leurs prêches la forme de véritables saynètes de théâtre.

    De la sorte, elle nous invite à porter “un autre regard sur la prédication au Moyen Âge”, mais aussi sur le monde médiéval lui-même. La programmation que nous vous proposons cette semaine s’inscrit dans ce mouvement de redécouverte d’une période longtemps caricaturée et injustement dévalorisée. Vous y reconnaîtrez notamment les voix de Jean Favier, Michel Pastoureau, André Vauchez et Michel Zink, ainsi que des évocations des travaux de Georges Duby et Émile Mâle.

    (1) Religion et communication : un autre regard sur la prédication au Moyen Âge, par Nicole Bériou, Éditions Droz, juillet 2018, 563 p., 24€ 

     

     

     

    Un autre regard sur la prédication au Moyen Âge

    Entretien avec Nicole Bériou, membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres
    Comment être écouté et se faire entendre des simples gens ? Comment les entretenir efficacement de Dieu, des anges et des saints ? Comment les inciter à une authentique conversion ? Ces questions sont celles que se posaient les prédicateurs du Moyen Âge, dont la médiéviste Nicole Bériou souligne, dans un récent ouvrage (Religion et Communication, Éditions Droz, 2018), la volonté de parvenir à l’excellence dans l’art oratoire. En révélant notamment leur constant souci d’innovation, elle nous invite à porter “un autre regard sur la prédication au Moyen Âge”, mais aussi sur l’ensemble de cette période, décidément plus inventive qu’on a longtemps voulu le dire.
  • Le Dalaï Lama a une nouvelle fois mis en garde l’Europe qui pourrait devenir « musulmane ou africaine »

    IMPRIMER

    Du site de Valeurs Actuelles :

    Migrants : le Dalaï Lama redoute que l’Europe devienne “musulmane ou africaine”

    Vendredi 28 juin 2019

    Le chef spirituel bouddhiste tibétain a ajouté, en interview sur la BBC, qu’un “nombre limité” de réfugiés devait être autorisé à rester.

    Non, le Dalaï Lama n’a pas pris sa carte au Rassemblement national. Mais il pourrait s’y trouver fort à l’aise à entendre ses dernières déclarations fracassantes sur l’immigration. Le chef spirituel bouddhiste, qui vit comme réfugié en Inde depuis qu’il a fui le Tibet en 1959, a une nouvelle fois mis en garde l’Europe, qui pourrait devenir « musulmane ou africaine » si les migrants arrivés sur le continent ne sont pas renvoyés dans leurs pays d’origine. Lui pense, au contraire, qu’un « nombre limité » d’entre eux doivent être autorisés à rester.

    Au cours de cette interview à la BBC, le Dalaï Lama a précisé que les migrants nécessiteux devraient pouvoir être formés avant de s’en retourner chez eux. « Les pays européens devraient accueillir ces réfugiés et leur procurer éducation et formation, le but étant qu’ils retournent dans leurs pays avec certaines compétences », a ainsi déclaré le leader religieux de 83 ans. Interrogé sur ceux qui voudraient rester en Europe, il a ajouté : « Un nombre limité, ça va. Sinon, toute l’Europe deviendra un jour musulmane ou africaine, c’est impossible. »

    « Chaque pays a sa propre culture »

    Relancé par le journaliste de la chaîne britannique sur son statut de réfugié, le Dalaï Lama l’a répété : « L’Europe est pour les Européens. » Avant de poursuivre : « Eux-mêmes sont mieux sur leurs propres terres. » Ce n’est pas la première fois que le chef spirituel bouddhiste, très respecté et populaire dans le monde occidental, prononce des propos aussi iconoclastes, rappelle le Dailymail. L’année dernière, à Malmö en Suède comme à Rotterdam aux Pays-Bas, il avait déjà affirmé au cours de conférences : « L’Europe appartient aux Européens. »

    « Chaque pays a sa propre culture, sa propre langue, son propre mode de vie, et il est mieux pour chacun de vivre dans son propre pays. C’est mon opinion », a souligné le Dalaï Lama sur la BBC, alors que 4,4% de la population de l’Union européenne (512 millions d’habitants) ne sont pas citoyens du continent et que 2,4 millions de migrants sont entrés dans l’UE en 2017. Décidément peu politiquement correct, ce féministe revendiqué avait même déclaré, en 2015, à propos de sa succession : « Si c’est une femme, elle devra être plus attirante. »

  • Kosovo : "nous vivons comme des otages dans notre propre maison"

    IMPRIMER

    De Vladimir de Gmeline sur le site de Marianne :

    Kosovo : "La situation n'a jamais été pire dans les Balkans"

    Difficile de trouver un autre terme qu'« oasis » pour exprimer le sentiment qui saisit le visiteur en arrivant au monastère de Decani, à l'ouest du Kosovo, dans la vallée de la Drenica. Un bijou d'architecture byzantine, construit au XIVe siècle, abrité par des montagnes boisées, posé le long d'une rivière, au milieu d'une plaine fertile. Une église de marbre blanc, des portes sculptées monumentales, des fresques peintes et tout autour le bâtiment où vivent vingt moines orthodoxes. Un lieu classé au patrimoine de l'Unesco, mondialement connu, mais toujours protégé par un détachement de la KFOR. Des soldats slovènes le jour où nous nous y rendons.

    Le père Sava dirige ce monastère depuis plus de vingt ans. Un lieu saint pour les serbes, à la fois hors du temps et furieusement moderne. Les moines vivent en parfaite autonomie alimentaire, produisant leurs propres fruits et légumes, fabriquant leur pain et une eau de vie réputés, tout en animant un site Internet et en communiquant avec l'extérieur grâce aux réseaux sociaux. Le père Sava utilise WhatsApp et s'exprime dans un anglais parfait, lui qui fut un opposant notoire à Milosevic dans les années quatre-vingt dix, protégeant les albanais opprimés par le gouvernement de Belgrade, avant d'être lui-même la cible des guérilleros indépendantistes de l'UCK. Decani se trouve au beau milieu du fief de Ramush Hardinaj, leader historique, charismatique et controversé de ce mouvement (il fut inculpé de crimes contre l'humanité par le TPI avant d'être relaxé) et actuel premier ministre du Kosovo indépendant.

    Après les rues poussiéreuses de la ville où se dressent des statues des héros albanais et où les drapeaux rouges à l'aigle noir flottent à tous les carrefours, une petite route mène à l'entrée du monastère, à l'ombre de grands sapins. C'est celle qu'empruntent les serbes des enclaves, souvent pauvres et isolés, pour venir assister aux messes et aux fêtes religieuses, avant que les moines ne les accueillent pour un « verre de l'amitié ». Pour ces populations qui ne forment plus que cinq pour cent de celle du Kosovo, à l'écrasante majorité albanophone, ces moments sont une respiration, l'occasion d'entretenir un lien religieux, culturel et humain, alors qu'eux aussi sont soumis à des vexations et vols réguliers, sans pouvoir se défendre ni porter plainte. Négligés par le gouvernement central de Pristina, abandonnés par Belgrade qui les utilise politiquement plus qu'il ne les aide véritablement, les serbes des enclaves trouvent à Decani un réconfort dont personne ne sait s'il pourra durer.

    Lire la suite

  • Eglise d'Allemagne : le pape constate avec douleur l'érosion et la détérioration croissante de la foi avec tout ce que cela implique...

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    François à l'Église allemande : marcher ensemble, animés par l'Esprit

    Le Pape apporte sa contribution au parcours synodal de l'Église d’Allemagne dans une Lettre publiée ce samedi. François exprime son appréciation pour l'Église allemande et l'exhorte à ne pas marcher seule, soulignant le rôle central de l'Esprit Saint dans le renouvellement ecclésial.

    P. Bernd Hagenkord SI - Cité du Vatican

    «Nous sommes tous conscients que nous vivons non seulement une époque de changement, mais aussi un changement d'époque qui soulève des questions nouvelles et anciennes, face auxquelles un débat est justifié et nécessaire.»

    Au début de sa lettre, le Pape François indique clairement qu'il est conscient de la situation dramatique de l'Église d’Allemagne et offre son soutien à la réflexion en cours. La Lettre est une contribution du Pape au cheminement synodal décidé par les évêques lors de leur Assemblée plénière en mars dernier. L'Église souhaite discuter des thèmes centraux de sa crise avec des représentants laïcs et des experts extérieurs. Le point de départ de ce cheminement est constitué par une étude commandée par les évêques eux-mêmes sur la question des abus sexuels commis par des membres du clergé et des religieux. Mais il y a également d'autres questions, comme le vieillissement des communautés, la carence des vocations, le rejet de la doctrine sexuelle catholique et la question du mode de vie des prêtres.

    Contribution au débat

    Le Pape François ne répond pas directement à ces questions concrètes. Sa contribution constitue une base spirituelle au débat. Il ne propose pas de solutions, ni interdit les discussions, mais dans le style d’Evangelii gaudium, il rappelle le caractère central de l'Esprit Saint.

    Son approche de la question est liée à l'unité de l'Église: «Chaque fois qu'une communauté ecclésiale a voulu affronter seule ses problèmes, en s'appuyant uniquement sur ses propres forces, sur sa méthode et son intelligence, elle a fini par multiplier et entretenir les maux qu'elle voulait surmonter».

    Le Pape souligne deux des grandes forces et caractéristiques de l'Église allemande: «Les communautés catholiques d'Allemagne, dans leur diversité et leur pluralité sont reconnues dans le monde entier pour leur sens de coresponsabilité et leur générosité», affirme-t-il. Il s’agit d’une Église de la main tendue. En second lieu, François évoque le «chemin œcuménique parcouru».

    Outre ces caractéristiques positives, la raison du changement d'époque arrive en troisième position: «Aujourd'hui, cependant, avec vous, je constate avec douleur l'érosion et la détérioration croissante de la foi avec tout ce que cela implique non seulement sur le plan spirituel, mais aussi sur le plan social et culturel», un déclin multiforme, «ni simple ni rapide à résoudre», écrit le Pape.

    Synodalité et centralité de la foi

    François s'attarde sur le sens de la synodalité, en soulignant une «double perspective», dans la mesure où elle se réalise dans un premier temps «de bas en haut» avant de se réaliser ensuite seulement, «de haut en bas». La vie quotidienne et la vie concrète dans les différents lieux sont donc prioritaires.

    Dans cette lettre, la centralité de la foi, de l'évangélisation et surtout de l'Esprit Saint sont soulignés à plusieurs reprises sous des angles différents. Traduit dans la vie quotidienne, «cela stimule l'émergence et la continuation de processus qui nous construisent en tant que peuple de Dieu, au lieu de chercher des résultats immédiats avec des conséquences prématurées et médiatiques». Une mise en garde contre une fausse réforme résonne dans ce texte, à la suite d’Evangelii gaudium.

    Pour suivre la voie synodale - observe le Pape - il faut avant tout du courage. En même temps, cependant, il faut aussi veiller à ne pas tomber dans les pièges tendus le long de la route; pièges que François appelle «tentations».

    «A la base de cette tentation se trouve la conviction que la meilleure réponse aux nombreux problèmes et lacunes du moment passe par une réorganisation des choses: Changer les choses puis les “remettre ensemble” pour mettre de l’ordre et faciliter la vie ecclésiale en l'adaptant à la logique actuelle ou à celle d'un groupe particulier». Or, pour François, une réalité ecclésiale organisée ne résout rien car elle a aussi besoin de la «morsure de l'Évangile» et de sa fraîcheur.

    L'évangélisation, critère directeur

    Il est nécessaire de procéder avec sagesse. La vision rationnelle des problèmes a du sens, mais ce n'est pas l'accomplissement de «notre façon d'être fidèles». François repart de son message central: «la conversion pastorale». L'évangélisation doit être le «critère directeur par excellence».

    La centralité de l'Esprit façonne aussi la conduite des débats: «La vision synodale n'élimine ni les contradictions ni la confusion» et ne subordonne pas les conflits à de faux compromis.

    «L'évangélisation ainsi vécue n'est pas une tactique de repositionnement de l'Église dans le monde d'aujourd'hui», observe le Pape François . Ce n'est pas une «retouche» qui adapte l'Église à l'esprit du temps, qui lui ferait perdre son originalité et sa mission prophétique. D'autre part, l'évangélisation ne signifie pas «une tentative de retrouver des habitudes et des pratiques qui ont du sens dans d'autres contextes culturels».  C’est là un double rejet de ceux qui cherchent le salut par l'adaptation ou le traditionalisme.

    Pour ne pas rester confiné dans l'abstrait, le Pape indique les objectifs d'une véritable réforme: partir à la rencontre des frères et sœurs, et spécialement des marginaux, des plus faibles, dans le contexte d'une culture du rejet et qui entretient souvent des «discours xénophobes».

    Marchons ensemble

    Encore une fois, François revient sur le thème de la synodalité et son besoin de «Sensus Ecclesiae» vivant, une nécessité commune à toute l'Église, car le chemin parcouru ne doit pas finir «isolé dans ses particularités».

    «Les défis qui nous attendent, les différentes interrogations qui émergent, ne peuvent être ignorés ou cachés. Ils doivent être affrontés dans le souci de ne pas s’enliser et de ne pas les perdre de vue, ce qui rétrécirait nos horizons et notre réalité». C'est ainsi que le Pape résume sa conception du cheminement synodal. Tout le monde, et en particulier les «simples et les petits», doit être entendu.

    Enfin il ajoute : «Marchons ensemble sur ce chemin, comme un corps apostolique, et écoutons-nous les uns les autres sous la conduite de l'Esprit Saint, même si nous ne pensons pas de la même manière». François conclut : «Que le Seigneur nous montre le chemin des Béatitudes»

  • Quelle immigration africaine d'ici trente ans ?

    IMPRIMER

    Quelle immigration africaine d'ici 30 ans ? (source)

    Le professeur en études africaines à la Duke University tord le cou à certaines idées reçues sur la réalité de l'immigration africaine à destination de l'Europe.

  • L'identité selon Bart De Wever

    IMPRIMER

    De Paul Vaute*,

    L'IDENTITÉ SELON BART DE WEVER

       "Les sociétés qui ne disposent pas d'un consensus minimum sur une série de valeurs et de normes fondamentales sont condamnées à sombrer". Ainsi s'exprime Bart De Wever, en se référant à Alexis de Tocqueville, dans le livre qu'il a publié en avril dernier, avec pour titre très sobre: Sur l'identité [1]. Si le moment de la parution, à quelques semaines du scrutin du 26 mai, était médiatiquement opportun, la vision ici proposée porte bien au-delà d'un horizon électoral. Elle mérite d'autant plus d'être examinée sérieusement.

       Bien sûr, le président de la Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA) ne manque pas de réitérer le credo séparatiste / confédéraliste de son parti, tout en écornant au passage quelques mythes pourtant chers au biotope nationaliste. Nous y reviendrons. Mais l'essentiel du propos est inspiré par une inquiétude, largement partagée, devant ce qui menace aujourd'hui ces fondements sociétaux indispensables évoqués par Tocqueville. Sont visés, d'une part, le relativisme culturel et l'autoculpabilisation du monde occidental, favorisés par "le climat intellectuel prédominant de l'autodestruction postmoderne" [2], d'autre part, l'immigration de masse incontrôlée, implantant dans le pays d'accueil une religion qui défie ses valeurs. Sur ce second point, en dépit de la modération affichée par le commun des fidèles, le mot "défier" n'est pas excessif au regard, par exemple, des résultats du sondage mené par le sociologue néerlandais Ruud Koopmans chez les Belges d'origine turque ou marocaine et se disant musulmans: 60 % ne veulent pas d'un ami homosexuel, 56,7 % estiment que les Juifs ne sont pas dignes de confiance et 63 % sont convaincus que l'Occident veut anéantir l'islam [3].

    HORS DES LUMIÈRES, PAS DE SALUT 

       L'image est trop tentante d'un monde qui se vide spirituellement et axiologiquement, face à une force qui ne peut qu'aspirer à combler le creux. Bart De Wever, qui est historien de formation, sait toutefois qu'"une identité saine ne se replie jamais sur elle-même, mais s'efforce au contraire de rester un instrument dans la quête perpétuelle de synthèse et de cohésion" [4]. D'entrée de jeu, le livre nous convie à un regard admiratif sur l'œuvre de l'empereur Claude (41-54 après J-C) visant à constituer un soubassement sociétal assez fort pour unifier les diversités absorbées par Rome [5]. Mais encore faut-il s'entendre sur ce qui définit la Cité appelée à s'ouvrir à l'autre sans pour autant se perdre. Si l'exercice était relativement aisé pour les Anciens, il en va tout autrement à l'époque actuelle, marquée par les plus grandes dissensions jusque sur les finalités même de notre être collectif. Sont en effet largement rejetées "non seulement les idéologies politiques, mais toute position qui se revendique d'une certaine vérité objective, qui prétend à une validité universelle" [6].  

       Sauf à bâtir sur du sable, nous devons donc nous re-fonder. Sur quelle base ? En phase avec les orientations laïcisantes de la N-VA [7], son chef de file ne voit aucun salut du côté de l'héritage chrétien, même si celui-ci a été pendant des siècles "le code source de la conscience identitaire en Europe". C'est que le match est joué: la sécularisation l'a emporté et le langage de l'Eglise "est devenu pour beaucoup d'entre nous incompréhensible" [8]. Il reste un attachement à quelques traditions, certes, mais "Dieu n'est plus au gouvernail de notre société. Nous ne L'écoutons plus dans le choix ou la conduite de nos relations sociales, certainement pas dans la chambre à coucher" [9]. Et pendant que tombent les unes après les autres les normes qui dictaient les comportements autochtones, les membres de la communauté musulmane, eux, sont de plus en plus nombreux à faire le choix du rigorisme salafiste…

    Lire la suite

  • Nos diocèses : des figuiers stériles

    IMPRIMER

    parabole-figuier-sterile.jpgNos diocèses sont devenus stériles. En écho à l’article publié ici  par Belgicatho, notre excellent confrère diakonos.be écrit :

    « Nos collègues de Belgicatho s'interrogent. Il n'y a apparemment eu aucune ordination en Flandre cette année et seulement quatre pour toute la Belgique.

    Il faut bien sûr se réjouir et prier pour eux et pour les vocations plus que jamais.

    Mais ce qui est le plus frappant dans ce bilan, c'est qu'aucun de ces jeunes prêtres n'est issu du diocèse où il a été ordonné.

    Liège:
    - Un prêtre diocésain originaire de Côte d'Ivoire

    Arlon:
    - Un prêtre originaire du Vietnam pour les religieux du Sacré-Coeur

    Namur:
    - Un prêtre diocésain originaire du Bénin
    - Un prêtre diocésain originaire du diocèse de Malines-Bruxelles

    Comment comprendre qu'après tous ces efforts de nouvelles catéchèses, de refondations, de messes vivantes, ces milliers de jeunes passés par l'enseignement catholique, par les catéchèses modernes et existentielles, par les messes adaptées en paroisse, par les karaokés liturgiques, aucun diocèse n'ait été capable de susciter des vocations en son sein cette année ?

    Comment comprendre que malgré le recrutement massif de prêtres africains, d'assistantes paroissiales, d'auxiliaires de l'apostolat et autres laïcs en responsabilité, personne n'ait voulu les imiter ?

    Nos évêques auront-ils le courage de remettre sérieusement en question la pastorale désastreuse de ces 50 dernières années, malgré la pression écrasante de la sécularisation ?

    Seront-ils capables de répondre à l'appel du pape François et de se consacrer corps et âme à l'évangélisation plutôt qu'à l'autopréservation de bâtiments devenus trop grands et de communautés vieillissantes et stériles à coup de chantiers diocésains que personne ne peut plus porter ?

    Seront-ils capables de lire les signes des temps ? Ceux des jeunes d'aujourd'hui et non pas les illusions de la génération passée ?

    Sont-ils capables de reconnaître les communautés qui sont fécondes aujourd'hui et où l'appel du Seigneur est entendu, même si ce ne sont pas toujours celles qui rencontrent leurs propres préférences ?

    Seront-ils capables de méditer cette parole de Jérémie ?

    "Revenez, fils renégats – oracle du Seigneur ; c’est moi qui suis votre maître. Je vais vous prendre, un par ville, deux par clan, et vous faire venir à Sion. Je vous donnerai des pasteurs selon mon cœur : ils vous conduiront avec savoir et intelligence."

    Selon "mon" coeur, dit le Seigneur… »

    Comme le poisson du proverbe chinois, l’ Eglise d’Occident périt par la tête, sous nos yeux, parce qu’elle a cessé  d’être une Eglise selon le cœur de Dieu. Aujourd’hui, les prophètes de la foi fidèle à l’Evangile viennent d’ailleurs mais le monde aux  cheveux blancs n’est plus en état de les entendre. Alors, loin de l’anthropologie mortifère de l’Occident tardif, passons aux barbares pour reconstruire depuis la source un monde nouveau .

    Loin des fausses périphéries, un air plus frais à découvrir :

    JPSC

  • Le cardinal Sarah : "Je suis persuadé que la civilisation occidentale vit une crise mortelle"

    IMPRIMER
    Le cardinal Robert Sarah © La Nef

    Soyons des bâtisseurs de cathédrale

    Le Cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, a prononcé une conférence à Paris en l’église Saint-François-Xavier le 25 mai 2019. Voici le texte intégral de cette remarquable conférence.

    Chers amis,

    permettez-moi de remercier tout d’abord Monseigneur Michel Aupetit, Archevêque de Paris et le Curé de cette paroisse saint François-Xavier, le Père Lefèvre-Pontalis pour leur accueil si fraternel.

    Je dois vous présenter mon dernier livre : Le soir approche et déjà le jour baisse. J’y analyse la crise profonde que vit l’Occident, crise de la foi, crise de l’Eglise, crise sacerdotale, crise d’identité, crise du sens de l’homme et de la vie humaine, l’effondrement spirituel et ses conséquences.

    Je voudrais ce soir vous redire ces convictions profondes qui m’habitent en les mettant en perspective avec l’émouvante visite que j’ai faite hier. Il y a quelques heures j’étais à la cathédrale Notre-Dame de Paris. En entrant dans cette église éventrée, en contemplant ses voûtes effondrées, je n’ai pu m’empêcher d’y voir un symbole de la situation de la civilisation occidentale et de l’Église en Europe.

    Oui, aujourd’hui de tout côté, l’Église semble être en flamme. Elle semble ravagée par un incendie bien plus destructeur que celui de la cathédrale Notre-Dame. Quel est ce feu ? Il faut avoir le courage de lui donner son nom. Car, « mal nommer les choses, c’est augmenter le malheur du monde. »

    Ce feu, cet incendie qui ravage l’Église tout particulièrement en Europe, c’est la confusion intellectuelle, doctrinale et morale, c’est la couardise de proclamer la vérité sur Dieu et sur l’homme et de défendre et transmettre les valeurs morales et éthiques de la tradition chrétienne, c’est la perte de la foi, de l’esprit de foi, la perte du sens de l’objectivité de la foi et donc la perte du sens de Dieu. Comme l’écrivait Jean-Paul II dans Evangelium Vitae : « Quand on recherche les racines les plus profondes du combat entre la « culture de vie » et la « culture de mort »… il faut arriver au cœur du drame vécu par l’homme contemporain: l’éclipse du sens de Dieu et du sens de l’homme, caractéristique du contexte social et culturel dominé par la sécularisation qui, avec ses prolongements tentaculaires, va jusqu’à mettre parfois à l’épreuve les communautés chrétiennes elles-mêmes… ce qui aboutit à une sorte d’obscurcissement progressif de la capacité de percevoir la présence vivifiante et salvatrice de Dieu »[1].

    Chers amis, la cathédrale Notre-Dame avait une flèche qui était comme un doigt tendu vers le ciel. Cette flèche semblait nous orienter vers Dieu. Au cœur de Paris, elle semblait dire à chacun le sens ultime de toute vie.

    Cette flèche symbolisait bien l’unique raison d’être de l’Église : nous conduire vers Dieu, nous orienter vers Lui. Une Église qui ne serait pas orientée vers Dieu est une Église qui meurt et s’effondre. La flèche de la cathédrale de Paris s’est effondrée : ce n’est pas un hasard ! Notre-Dame de Paris symbolise tout l’Occident. A force de se détourner de Dieu, l’Occident s’effondre.

    Elle symbolise la grande tentation des chrétiens d’Occident : à force de ne plus être tournés vers Dieu, à force de se tourner vers eux-mêmes, ils meurent.

    Je suis persuadé que cette civilisation vit une crise mortelle. Comme à l’époque de la chute de Rome, les élites d’aujourd’hui ne se soucient que d’augmenter le luxe de leur vie quotidienne et les peuples sont anesthésiés par des divertissements de plus en plus vulgaires.

    Lire la suite

  • Royaume-Uni : l'avortement sous pression et contraint  est une pratique de plus en plus courante

    IMPRIMER

    LE SCANDALE DES « AVORTEMENTS SOUS PRESSION » AU ROYAUME-UNI

    de genethique.org

    A l’occasion d’une échographie réalisée à 13 semaines, les médecins assurent à Lauren Webster, une jeune irlandaise de 21 ans, que son enfant souffre d’une « obstruction vésicale » (des voies urinaires) lui offrant une faible chance de survie, et qu’il risque d’« être atteint de troubles génétiques tel qu’une trisomie 18 ». Les médecins insistent pour qu’elle avorte. Lauren Webster, qui avait déjà fait deux fausses couches, raconte que son médecin lui a demandé « chaque semaine » si elle voulait avorter. La jeune maman résiste « à toutes les pressions » ayant « l'intuition que son bébé survivrait ». A la naissance de son fils, Ollie, les médecins sont « stupéfaits » de constater que l’« obstruction vésicale » s’est corrigée d’elle-même et qu’il n’est pas porteur de trisomie 18.

    Au Royaume-Uni, la « question de l'avortement sous pression et contraint » est une pratique de plus en plus courante, en particulier de la part du personnel médical. Ainsi au début du mois de juin, à dix reprises, une femme enceinte, Natalie Halson, a subi des pressions pour avorter de sa fille, parce que celle-ci était atteinte d’un spina bifida et condamnée à avoir une « mauvaise qualité de vie ». Pourtant, après une opération de la colonne vertébrale, la petite fille est en bonne santé. Natalie Halson témoigne : « Ils ont fait comme si l'avortement était ma seule option ». Les médecins lui ont ainsi expliqué que si elle renonçait à avorter,  son bébé « serait en fauteuil roulant et n'aurait aucune qualité de vie ». Quelques semaines avant la naissance, on lui a de nouveau proposé d’avorter, ce qui l'a « vraiment bouleversée ». « C'était une vraie petite personne », explique la maman, « c'était horrible de penser qu'ils voulaient juste que je me débarrasse d'elle ». Auprès de tous les parents à qui l’on conseille d'avorter, elle raconte que « ce n'est pas la seule option, peu importe ce que les hôpitaux essaient de leur dire ». « Suivez toujours votre instinct », poursuit-elle, « quelque chose à l'intérieur me disait que mon bébé allait s'en sortir - et regardez-la maintenant, elle est parfaite ».

    Un rapport choquant de la Care Quality Commission (CQC) de 2016 a révélé que l'une des plus grandes chaînes d'avortement du Royaume-Uni, Marie Stopes, exerçaient des pressions sur les femmes, les encourageant à avorter leur bébé. Les établissements Marie Stopes ont ensuite été contraints de « suspendre temporairement la moitié de leurs services ». Une femme raconte : « Quand je leur ai dit que je ne voulais pas de l'avortement, ils m'ont accusé de leur faire perdre leur temps. On m'a fait sortir à moitié habillée et en larmes ». Le personnel de la clinique recevait des primes financières pour encourager les femmes à avorter.

    Une autre étude a révélé que « 75 % des clientes déclarent avoir subi un avortement parce qu'elles avaient ressenti la pression d'un être cher ».

    Sources: 

    SPUC (17/06/2019) - Young mother defies medical pressure to abort her baby and gives birth to a healthy boy