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Europe - Page 86

  • Le cardinal Parolin en Russie pour préparer une visite du Pape ?

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    De Marie Malzac sur le site du journal La Croix :

    En Russie, le cardinal Parolin rencontrera Poutine et le patriarche Kirill

    Le numéro deux du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, à Moscou du 20 au 24 août, pourrait évoquer l’éventualité d’un voyage officiel du pape François en Russie, ce qui constituerait une première historique, a-t-il indiqué mercredi 9 août dans un entretien au quotidien italien Il Corriere della Sera.

    « La préparation d’un éventuel voyage du pape François en Russie ne relève pas des objectifs de ma visite » à Moscou du 20 au 24 août, « mais je souhaite cependant qu’elle puisse contribuer à avancer dans cette direction », a assuré le Secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, dans un entretien au quotidien italien Il Corriere della Sera.

    Dans une interview en mars au journal allemand Die Zeit, le pape François, interrogé sur ses projets de voyages internationaux, avait déclaré : « Je ne peux pas aller en Russie, car alors je devrais aussi aller en Ukraine ».

    Le cardinal Parolin n’est pas interrogé sur ce point. À l’occasion de son voyage en Russie, il doit s’entretenir notamment avec le président russe Vladimir Poutine et de hauts représentants religieux, dont le patriarche Kirill, à la tête de l’Église orthodoxe russe.

    « Dans ce moment historique où nous assistons à une augmentation des tensions et des conflits dans diverses parties du monde, la paix constitue pour le pape François et pour moi personnellement une priorité claire et incontournable », a commenté le secrétaire d’État.

    Le Saint-Siège nourrit « un intérêt particulier » pour la vaste zone de l’Europe orientale qui, « outre des riches traditions culturelles et religieuses, a un rôle à jouer dans la recherche d’une meilleure stabilité du continent et une meilleure unité, y compris dans les relations Est-Ouest », souligne-t-il.

    « Nouveaux horizons »

    « Après la période d’opposition idéologique, qui évidemment ne peut pas s’évanouir du jour au lendemain, et avec les nouveaux horizons ouverts depuis la fin de la guerre froide, il est important de profiter de toutes les occasions pour encourager le respect, le dialogue et la collaboration réciproques afin de promouvoir la paix », a encore relevé le cardinal Parolin dans Il Corriere della Sera.

    En février 2016, après 1 000 ans de séparation, une rencontre historique avait eu lieu à La Havane entre le pape François et le patriarche Kirill. Après de longues négociations entre Rome et Moscou, les deux hommes avaient signé une déclaration commune.

    À LIRE : « La Russie peut donner beaucoup au monde », dit le pape François

    Peu avant cet événement, le pape avait affirmé, dans un entretien au même quotidien italien, que « la Russie (pouvait) donner beaucoup » pour la paix mondiale, évoquant même certaines « convergences » entre le Saint-Siège et Moscou sur les conflits dans le monde arabe.

    Pour les observateurs, cette rencontre à Cuba, dans un lieu neutre, loin de l’Europe, était une première étape vers un voyage du pape en Russie.

    À LIRE : Rome et le Patriarcat de Moscou, des années pour se rencontrer

  • Dans cent ans, l'Europe sera-t-elle musulmane ? La question de l'archevêque de Philadelphie

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    De Daniel Hamiche sur "L'Observatoire de la Christianophobie" :

    Archevêque Chaput : dans 100 ans l’Europe sera-t-elle musulmane ?


    Une remarque terrible – mais bien sentie – de Mgr Charles Chaput, archevêque de Philadelphie (Pennsylvanie), extraite de son discours du 27 juillet dernier au Napa Institute (Californie).

    « Si vous voulez voir le visage de l’Europe dans 100 ans, sauf miracle, regardez les visages des jeunes immigrés musulmans. L’islam a un avenir parce que l’islam croit aux enfants. Sans une foi transcendante qui rend la vie digne d’être vécue, il n’y a aucune raison d’avoir des enfants. Et là où il n’y a pas d’enfants, il n’y a pas d’imagination, pas de raison de faire des sacrifices, pas d’avenir. Au moins six des plus grands dirigeants politiques européens n’ont aucun enfant. Leur monde se termine avec eux. Il est difficile de ne pas avoir le sentiment que, pour une grande part, l’Europe est déjà morte ou est en train de mourir sans le savoir ».

  • Islamiser la cathédrale de Cordoue ?

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    Lu sur JForum.fr, le portail juif francophone :

    L’islamisation de la cathédrale de Cordoue

     
    Photo Getty/Express.co
    Qatar et Arabie Saoudite veulent islamiser l’une des plus grandes Cathédrales d’Europe
    Source : Gatestone Institute
    • Dans l’imaginaire musulman, Cordoue est le Califat perdu. Les élus de Cordoue ont attenté au droit de propriété de l’Église en affirmant que «la consécration du lieu ne faisait pas de l’église son propriétaire». Ainsi fonctionne l’histoire, notamment dans les pays où christianisme et islam ont bataillé pour le pouvoir. Pourquoi les laïcards n’incitent-ils pas le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, à restituer aux chrétiens la cathédrale Sainte-Sophie ? Personne n’a bronché quand «la plus grande cathédrale de la chrétienté a été transformée en mosquée ».
    • La gauche espagnole au pouvoir dans cette région, souhaite transformer cette église en « carrefour des religions ». De jolis mots œcuméniques qui sont autant de pièges mortels pour accélérer la domination islamique sur les autres croyances. Si ces islamistes, soutenus par les militants laïcs, introduisent Allah dans la cathédrale de Cordoue, un tsunami islamique déferlera sur un christianisme déjà défaillant en Europe. Des milliers d’églises vides sont disponibles pour les muezzins.
    • La tentative occidentale de libérer Jérusalem au Moyen Âge a été condamnée comme une forme d’impérialisme chrétien, alors que les campagnes musulmanes pour coloniser et islamiser l’Empire byzantin, l’Afrique du Nord, les Balkans, l’Égypte, le Moyen-Orient et la plus grande partie de l’Espagne, pour ne citer que ces territoires, sont célébrés comme une progression des Lumières.
    Les suprémacistes musulmans ont le fantasme – étayé par de nombreux passages à l’acte – de convertir les sites chrétiens en mosquées. La cathédrale gothique de Saint-Denis, qui porte le nom du premier évêque chrétien de Paris enterré là en 250 et qui abrite le tombeau de Charles Martel – le chef militaire qui a stoppé l’invasion musulmane de la France en 732 – est à cet égard un bon exemple. Selon Gilles Kepel, professeur et chercheur, cette sépulture des rois et reines de France est devenue « la Mecque de l’islam de France ». Les islamistes français rêvent d’investir la cathédrale et de remplacer ses cloches par l’appel du muezzin.

    A Sainte Sophie, la plus grande cathédrale de Turquie, construite au sixième siècle, l’appel du muezzin a résonné pour la première fois depuis 85 ans .

    En France, les dirigeants musulmans ont demandé à convertir les églises abandonnées en mosquées, faisant ainsi écho à la prédiction d’Emile Cioran « Dans cinquante ans Notre Dame sera une mosquée ».

    L’autel principal de la cathédrale de Cordoue. (Source : Wikimedia Commons / © José Luiz Bernardes Ribeiro / CC BY-SA 3.0)

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  • L'activité du pape François sous la loupe d'une journaliste de Libé

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    Une analyse de Bernadette Sauvaget sur le site de Libération.fr :

    François, un pape actif sous tous les cieux

    Caucase, Amérique du Sud… A l’inverse de son prédécesseur, le souverain pontife s’implique dans les affaires terrestres. Et affirme sa volonté de mettre en lumière les pauvres et défavorisés de la planète.

    Il est 17 h 10 ce 2 juin. Le président Emmanuel Macron a rendez-vous au téléphone avec le pape François. C’est la première fois qu’ils vont se parler. L’affaire a été rapidement montée après l’annonce par le président américain, Donald Trump, de son intention de se retirer de l’accord de Paris. Pour le chef de l’Etat français, le timing est serré. Il doit rentrer dare-dare du Centre national d’études spatiales (Cnes) où il s’est entretenu en visioconférence avec le spationaute Thomas Pesquet, à peine redescendu du ciel. Macron arrive à l’heure. L’entretien est bref, une petite dizaine de minutes. «L’objectif était d’avoir l’appui du pape pour éviter que d’autres pays ne suivent l’exemple des Etats-Unis et veuillent aussi se retirer de l’accord de Paris», explique une source diplomatique.

    Le coup de fil signe l’influence diplomatique reconnue à François. «Le pape, c’est un peu l’aumônier des chefs d’Etat», s’amuse un diplomate à Rome. Vieux routier de la curie romaine, l’Uruguayen Guzmán Carriquiry confirme le poids politique pris par le pontife : «Tous les chefs d’Etat latino-américains sont venus le voir ici, à Rome, certains même quatre ou cinq fois.» Assis dans le petit salon qui jouxte son bureau, via della Conciliazione, à quelques centaines de mètres du Vatican, Guzmán Carriquiry sait de quoi il parle. Vice-président de la commission pontificale pour l’Amérique latine, il est l’un des hommes de confiance du pape François, son ami depuis quarante ans. Et François le consulte presque quotidiennement.

    Avec Jorge Mario Bergoglio, l’Eglise catholique a renoué avec la figure du pape politique, l’inverse de son prédécesseur, Benoît XVI, préoccupé essentiellement de théologie et de la remise en ordre de son institution. «Le Saint-Siège a de nouveau un poids géopolitique, comme c’était le cas sous le pontificat de Jean-Paul II», analyse Andrea Tornielli, le responsable du Vatican Insider, le site d’information de référence sur la papauté. «La grande passion de Bergoglio a toujours été la politique»,décrit un de ses anciens collaborateurs à Buenos Aires. Dans son bureau d’archevêque, donnant sur la place de Mai, centre névralgique du pouvoir en Argentine, il avait l’habitude de recevoir syndicalistes et hommes politiques, jouant d’une influence occulte qui irritait, voire inquiétait, le pouvoir en place. A Rome aujourd’hui, de sa fenêtre du Vatican, il s’adresse à la planète entière.

    Regard très critique

    Depuis quatre ans, François a changé le centre de gravité du catholicisme et par là même de la géopolitique de l’Eglise. «Il a sorti le Vatican de l’époque de la guerre froide», analyse le vaticaniste Iacopo Scaramuzzi. Pour Jean Paul II et Benoît XVI, l’avenir du christianisme se jouait essentiellement sur le sol européen. Ce n’est plus le cas. François a même un regard très critique. Le 14 novembre 2014, devant le Conseil de l’Europe, le pape interrogeait : «A l’Europe, nous pouvons demander : où est ta vigueur ? Où est cette tension vers un idéal qui a animé ton histoire et l’a rendue grande ? Où est ton esprit d’entreprise et de curiosité ? Où est ta soif de vérité que jusqu’à présent tu as communiquée au monde avec passion ? De la réponse à ces questions dépendra l’avenir du continent.» Pour le jésuite argentin, l’Europe a trahi ses valeurs. «Cela a créé un contentieux, souligne une source diplomatique européenne à Rome. Depuis, le pontife argentin a tenté de corriger le tir.» Sans trop convaincre. «C’est un défi pour lui d’aller maintenant au cœur de l’Europe», reconnaît Guzmán Carriquiry. Jusqu’à présent lors de ses voyages, le chef de l’Eglise catholique a évité soigneusement les grands pays, préférant l’Albanie, le Caucase ou… la Suède.

    «Le parti des nonces»

    François impose sa vision du monde, les yeux rivés vers le Sud. Et tout particulièrement en direction de l’Amérique latine. «Il y a son réseau et peut prendre directement son téléphone pour joindre tel chef d’Etat»,relève un jésuite français. Cet attrait n’est pas seulement dû aux origines du pape. Désormais, le continent latino-américain est stratégique pour le christianisme. «Plus de 40 % des catholiques vivent en Amérique latine», appuie Guzmán Carriquiry. Et cela, même si la concurrence y est de plus en plus féroce avec les mouvements protestants évangéliques. Avec ceux-ci, François évite une confrontation directe, entretenant de bonnes relations avec certaines de ses mouvances, les plus progressistes.

    Pour se garantir une influence, l’actuel pape a «reprofessionnalisé» la diplomatie vaticane, en déshérence sous Benoît XVI. Il a confié les clés à l’Italien Pietro Parolin, issu du sérail, ancien nonce (ambassadeur) au Venezuela. Salué par ses pairs comme un grand diplomate, Parolin, qui exerce la fonction de secrétaire d’Etat (l’équivalent de Premier ministre), est l’un des hommes influents du pontificat de François. «Grâce à lui, le pape peut s’appuyer sur ce qu’on appelle à Rome le parti des nonces»,explique Iacopo Scaramuzzi. C’est à ce large faisceau d’influences que le Vatican, opposé depuis toujours aux sanctions contre La Havane, doit l’un de ses succès diplomatiques : le rétablissement des relations entre les Etats-Unis et Cuba. En 2014, le pape a joué personnellement les intermédiaires entre Barack Obama et Raúl Castro, et le Vatican a abrité des négociations discrètes entre les deux pays. L’Amérique latine s’affirme indéniablement comme une priorité du moment. En septembre, le chef de l’Eglise catholique se rendra en Colombie pour soutenir l’accord de paix entre le gouvernement et les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie).

    «Périphéries sociales»

    «François, c’est d’abord et avant tout le pape des périphéries. C’est essentiel pour comprendre sa vision du monde, explique l’Argentine Silvina Perez, responsable de l’édition espagnole de l’Osservatore Romano, le quotidien du Vatican. Ces périphéries sont autant géographiques que sociales.» L’un des leitmotivs de Bergoglio (avant même qu’il ne soit pape) a toujours été de dire qu’on ne peut saisir la réalité qu’en se déplaçant hors du centre. Pour appréhender Buenos Aires (sa ville), il lui fallait l’observer à partir des villa miseria, ses immenses bidonvilles. A peine élu, le jésuite argentin a réservé sa première visite à l’île de Lampedusa, symbole à ses yeux de ce qu’il ne cesse de dénoncer comme la «globalisation de l’indifférence». Les périphéries «bergogliennes», ce sont les migrants, les victimes du changement climatique, les pauvres broyés par la financiarisation de l’économie… et les petits pays, qu’il visite en priorité.

    Pour son premier déplacement en Asie en août 2014, il a pris tout le monde de court en choisissant la Corée du Sud. Le pays a été l’une des terres de conquête du pentecôtisme (la mouvance la plus dynamique et la plus controversée du protestantisme évangélique) en pleine guerre froide. Ce n’est plus le cas, bouddhisme et catholicisme y retrouvent de la vigueur. En septembre 2014, le pape surprend encore et se rend à l’extrême périphérie de l’Europe, en Albanie, un des pays les plus pauvres du continent. Cette géopolitique est nourrie de théologie, celle issue de l’Amérique latine et des théologiens de la libération, qui promeuvent ce qu’on a appelé dans les années 70 «l’option préférentielle pour les pauvres». Au jésuite argentin, cela vaut les foudres des milieux conservateurs catholiques américains, qui le voient comme une sorte de cryptomarxiste. «Dans la pensée de Bergoglio, il n’y a pourtant rien de contraire à la doctrine sociale de l’Eglise», corrige Andrea Tornielli.

    Visite à Al-Azhar

    Ce n’est pas le seul contentieux qu’a le pape François avec les milieux chrétiens radicaux, adeptes du clash des civilisations, instrumentalisant la question des chrétiens d’Orient, calés sur leur rhétorique du combat entre le bien et le mal. Avec l’islam, le chef de l’Eglise catholique parie, à l’inverse, sur le dialogue, réfute l’idée de guerre de religion et d’une vision binaire du monde. En avril, le pape François a scellé la réconciliation avec les autorités musulmanes, en se rendant en Egypte et en visitant Al-Azhar, l’une des grandes institutions de l’islam sunnite, en froid avec l’Eglise catholique sous le pontificat de Benoît XVI.

    Dans un récent article, la revue jésuite italienne la Civiltà Cattolica dénonçait, elle, une alliance «entre les fondamentalistes évangéliques et les intégristes catholiques, unis par le même désir d’influence religieuse dans la sphère politique». L’article a été signé par deux personnalités très proches du pape, le jésuite italien Antonio Spadaro (directeur de la revue) et le pasteur évangélique argentin Marcelo Figueroa et interprété par les spécialistes comme un canal officieux pour faire passer le message papal.

    En clair, François condamne une vision théologico-politique du monde et des conflits en cours, promue par l’ultradroite religieuse, influente auprès du président américain (elle le fut déjà sous deux de ses prédécesseurs, George W. Bush et Ronald Reagan). Pour les auteurs de l’article, la clé de compréhension de l’actuelle diplomatie vaticane est «d’établir des relations directes et fluides avec les superpuissances sans entrer dans des réseaux d’alliances ou d’influences déjà constitués». Pour l’heure, c’est sûrement l’une des urgences du pape François.

  • L’Europe de l’Est : une épine dans le pied du pontificat de François ?

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    De diakonos.be, la traduction d'un article de Sandro Magister paru sur son blog "Settimo Cielo" :

    Eglises de l’Est, une épine dans le pied du Pape

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    L’Europe de l’Est est une épine dans le pied du pontificat de François et plusieurs éléments le prouvent.

    Lors du double synode sur la famille, les évêques d’Europe de l’Est ont été parmi les plus ardents défenseurs de la tradition, à commencer par le rapporteur général de la première session, le cardinal hongrois Péter Erdö, par ailleurs l’auteur d’une dénonciation publique des écarts commis par la faction réformiste, celle qui avait été ouvertement appuyée par le Pape.

    Au terme du synode, c’est à nouveau d’Europe de l’Est que sont venues les interprétations les plus restrictives du document papal « Amoris laetitia ». Les évêques de Pologne se sont prononcés en chœur pour une application du document dans la parfaite continuité avec l’enseignement séculaire de l’Eglise depuis ses origines jusqu’à Jean-Paul II et Benoît XVI.

    Les évêques d’Ukraine également – où seuls 10% de la population est catholique – sont parmi les plus engagés à combattre les ruptures avec la tradition en matière de mariage, de pénitence et d’eucharistie.  De plus, ils n’ont pas manqué de critiquer vertement les positions philo-russes du pape François et du Saint-Siège par rapport à la guerre en cours dans leur pays, une guerre qu’ils vivent comme une agression, justement, de la Russie de Vladimir Poutine.

    L’accolade entre le patriarche Cyrille de Moscou à l’aéroport de La Havane le 12 février 2016 suivie de la signature d’une déclaration commune a créé un important élément de friction entre Jorge Mario Bergoglio et l’Eglise catholique ukrainienne qui  se considère injustement sacrifiée sur l’autel de ce rapprochement entre Rome et Moscou.

    Le décès survenu le 31 mai dernier du cardinal Lubomyr Husar, l’avant-dernier patriarche majeur de l’Eglise grecque catholique d’Ukraine,  a attiré l’attention sur cette personnalité de très grande envergure qui a été capable de rebâtir spirituellement une Eglise persécutée depuis des décennies sans jamais céder aux calculs diplomatiques – entre Moscou et son patriarcat – qui ont en revanche repris de plus belle sous le pontificat de François.

    Le successeur de Mgr Husar, le jeune Sviatoslav Shevchuk, est bien connu de Bergoglio grâce à l’une de ses précédentes activités pastorales en Argentine. Mais il forme lui aussi l’une des voix les plus critiques des dérives du pontificat actuel, aussi bien dans le domaine politique que dans le domaine doctrinal et pastoral.

    Et « cela n’est certainement pas un hasard », écrivait il y a trois semaines le pape émérite Benoît XVI à l’occasion de la mort de son ami cardinal Joachim Meisner, qui fut archevêque de Berlin durant le régime communiste, « que la dernière visite de sa vie ait été consacrée à un Confesseur de la foi », un évêque de Lituanie dont on célébrait la béatification, l’un de ces innombrables martyrs du communisme d’Europe de l’Est qui risquent aujourd’hui de tomber dans l’oubli.

    *

    Dans ce contexte, il est légitime de se poser cette question : quel est, dans cette région d’Europe, l’état de santé du catholicisme dont on sait qu’il connaît un sérieux déclin dans d’autres régions du monde et plus particulièrement en Europe occidentale ?

    On trouvera une réponse exhaustive à cette question – ne fut-ce qu’en termes sociologiques – dans une enquête approfondie du Pew Research Center de Washington qui est sans doute l’indicateur le plus fiable au monde sur la présence des religions dans la sphère publique.

    > Religious Belief and National Belonging in Central and Eastern Europe

    L’enquête concerne précisément les pays d’Europe de l’Est qui ont presque tous subi par le passé l’athéisme des régimes communistes. Ce qui frappe d’emblée à la lecture de ce rapport, c’est la renaissance presque partout d’un sentiment fort et diffus d’appartenance religieuse qui, pour les orthodoxes – nettement majoritaires dans ces régions – coexiste avec une faible fréquentation des liturgies dominicales alors que pour les catholiques, elle s’accompagne d’une fréquentation hebdomadaire de la messe plutôt significative : en Pologne, par exemple, 45% des baptisés s’y rendent et 43% en Ukraine tandis qu’en Russie, seuls 6% des fidèles de confession orthodoxe fréquentent la messe dominicale.

    La République Tchèque est le pays qui a été le plus marqué par l’athéisme d’Etat qui, ajouté à une plus ancienne hostilité anticatholique remontant au protestantisme « hussite » et à la recatholicisation imposée par les Habsbourg, ont fait en sorte que dans ce pays près de 72% de la population se déclare étranger à toute foi religieuse. Mais là aussi, parmi les catholiques qui représentent un cinquième de la population, plus de 22% des fidèles se rendent à la messe du dimanche, soit plus ou moins la même proportion qu’en Italie, davantage qu’en Allemagne, en France ou en Espagne, pour ne pas parler de la Belgique ou de la Hollande.

    Et il en va de même pour un autre pays comme la Bosnie où les catholiques sont très peu nombreux, à peine 8%, mais parmi eux 54% pratiquent le dimanche.

    L’enquête du Pew Research Center vaut la peine d’être lue dans son intégralité pour la richesse des données qu’elle contient. Mais bornons-nous ici à remarquer que les catholiques d’Europe de l’Est se démarquent des orthodoxes non seulement par leurs indices de pratique religieuse plus élevés mais également par une vision géopolitique radicalement opposée.

    Alors que pour les orthodoxes, la Russie est considérée comme le rempart de l’Occident et bénéfice d’un capital de sympathie majoritaire, les catholiques considèrent quant à eux la Russie avec beaucoup plus de frilosité, particulièrement en Ukraine et en Pologne qui penchent davantage pour une alliance avec les Etats-Unis et l’Occident.

    On retrouve une division supplémentaire dans le camp orthodoxe entre ceux qui, comme en Russie, reconnaissent le patriarche de Moscou comme la plus haute autorité hiérarchique de l’orthodoxie et ceux qui optent davantage pour le patriarcat de Constantinople que pour celui de Moscou, comme en Ukraine, avec 46% des orthodoxes pour l’un et seulement 17% pour l’autre.

    Sur le mariage, la famille, l’homosexualité et les thèmes qui y sont liés, au moins la moitié des catholiques sont fidèles aux positions traditionnelles de l’Eglise. Et une large majorité de l’ensemble de la population étudiée – avec la seule exception de la République Tchèque – s’oppose à la reconnaissance légale des unions entre personnes de même sexe.

    Mais en analysant les données par tranche d’âge, on s’aperçoit rapidement que parmi les jeunes, la mentalité permissive déjà répandue en Europe Occidentale – y compris dans l’Eglise catholique – progresse déjà.

    Une mentalité contre laquelle le pontificat de François ne fait certainement pas barrage.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Pourquoi de nombreux catholiques allemands abandonnent-ils l'Eglise ?

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    De Delphine Nerbollier sur le site du journal La Croix :

    Allemagne, pourquoi les catholiques quittent l’Eglise ?

    En 2016, 162 000 Allemands ont cessé d’acquitter leur impôt ecclésiastique et ainsi « quitté » les rangs de l’Église catholique.

    Ils étaient un peu plus de 4 000 dans le diocèse d’Essen (Ouest de l’Allemagne), qui a lancé une vaste étude pour comprendre les motivations de ses anciens fidèles.

    En quoi consiste cette étude ?

    Elle cherche à comprendre les raisons qui poussent certains à quitter les rangs de l’Église. Elle a été menée en avril et mai via un formulaire très complet mis en ligne sur le site Internet du diocèse. 3 000 personnes y ont participé, de manière volontaire, dont 305 ayant déjà quitté l’Église catholique. 41 ont ensuite pris part à un entretien qualitatif, par téléphone, d’une durée de 40 à 70 minutes.

    Que ressort-il de cette enquête ?

    « L’éloignement » et « le manque de lien » avec l’Église sont les deux raisons principales motivant les sorties. C’est ce que constate Ulrich Riegel, professeur à l’université de Siegen et l’un des deux théologiens ayant dirigé l’étude.

    « Derrière ces deux notions se cache le fait que l’Église est perçue comme une institution basée sur des intérêts de pouvoir et des manigances », explique-t-il dans les pages du magazine diocésain Bene« Elle est jugée peu crédible alors que les messages et les comportements de certains représentants religieux divergents ».

    A LIRE : L’Eglise allemande aide les femmes à accéder aux postes à responsabilité

    À cela s’ajoutent des « raisons plus concrètes », comme le montant de l’impôt religieux, mais aussi de « mauvaises expériences personnelles ». Par ailleurs, le célibat des prêtres, l’image de la femme, la position de l’Église sur l’homosexualité, ou encore les scandales de pédophilie reviennent aussi en force dans les réponses des participants, sans toutefois « mener directement à un départ », ajoute Ulrich Riegel.

    Pour le théologien, une chose est sûre : « Les sorties d’Église sont le résultat d’un processus de long terme ». Son collègue, Tobias Faix, de l’institut de recherche Empirica à Kassel, a lui aussi codirigé cette étude et rappelle « qu’il n’y a jamais une seule raison » motivant le départ d’un paroissien. « Plusieurs facteurs se combinent jusqu’au jour où on se dit : ça suffit ». Pour Tobias Faix, ces processus sont « longs et émotionnellement difficiles surtout pour les personnes âgées ». La question de l'impôt n’est donc souvent qu’un déclencheur. « Personne ne quitte l'église pour faire des économies », assure Tobias Faix, sur le site www.katholisch.de.

    Lors de cette enquête qualitative, Ulrich Riegel a constaté un autre phénomène. « Certains, même s’ils sont peu nombreux, jugent l’Église insuffisamment pieuse et incapable de s'acquitter de sa mission, à savoir célébrer l’Eucharistie et sauver les âmes. »

    Quelles suites ?

    Compte tenu de la variété des motivations mises en évidence par cette enquête, les mesures à prendre ne sont pas évidentes. Comme le résume le théologien Ulrich Riegel, il est difficile de se contenter de plaider « pour un abandon de l’impôt religieux et pour des prêches plus modernes ».

    D’ici l'automne, les chercheurs vont aussi se pencher sur les raisons qui poussent des dizaines de milliers de paroissiens à rester au sein de l’Église, sans toutefois participer activement à la vie de la communauté. Le diocèse souhaite ensuite développer des stratégies pour mieux répondre aux attentes de ses paroissiens et organisera une conférence sur le sujet en 2018.

    Certaines idées circulent déjà comme la possibilité de créer une permanence destinée aux personnes qui s’interrogent. « Les gens disent souvent ne pas trouver de partenaires pour parler », explique Tobias Faix. « Ils ne se sentent ni écoutés ni pris au sérieux. Quitter l'Église est alors un dernier cri de protestation. »

    Delphine Nerbollier (en Allemagne)

    Les prises de position du cardinal Marx seraient-elles susceptibles de ramener des ouailles à l'église ?

  • Le recours à l’euthanasie s'imposera-t-il demain comme nouveau régulateur démographique ?

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    A L’HORIZON 2050, UNE POPULATION FRANÇAISE VIEILLISSANTE, UN ÉQUILIBRE PRÉCAIRE ENTRE LES GÉNÉRATIONS

    Gènéthique vous informe

    L’Insee vient de publier les résultats d’une enquête prospective qui évalue la population française à l’horizon 2050.

    Dans l’hypothèse de la continuité des tendances démographiques actuelles, la population française devrait croître pour atteindre les 74 millions d’habitant soit 8,2 millions de plus qu’en 2013. Mais selon l’Insee, « l’arrivée aux âges de forte mortalité de générations nombreuses du baby-boom »entraînerait une forte hausse des décès dans les années à venir, jusqu’à dépasser le nombre de naissances pour la plupart des régions, donnant lieu à un important vieillissement de la population. Le solde naturel ne serait plus positif en 2050 que dans quatre régions.

    La classe d’âge des séniors de plus de 65 ans sera celle, à l’échelle nationale, dont la croissance resterait la plus importante : de + 2,5% en moyenne annuelle entre 2013 et 2020 à +0,6% entre 2040 et 2050. La proportion des séniors atteindrait 27,2% soit 9,7% de plus qu’en 2013. Le nombre de personnes âgées de 75 ans ou plus représentera 16 ,4% de la population française en 2050 contre 9,0% en 2013…

    Un vieillissement qui s’explique d’abord par « une baisse du reste de la population » alors même que la croissance du nombre de séniors serait « parmi les plus faibles du pays ». En 2050, seule une personne sur deux compterait parmi les 20-64 ans : soit une diminution de 7,3% par rapport à 2013. Les moins de 20 ans, quant à eux représenteraient 22,3% de la population, soit 2,3 points de moins qu’en 2013. L’Insee précise : «  A l’échelle nationale, il s’établirait en 2050 à 122 personnes de 65 ans ou plus (« seniors ») pour 100 personnes de moins de 20 ans (« jeunes »). En 2013, ce ratio était de 71 séniors pour 100 jeunes ».

    Un scénario alarmant alors que le ministère des solidarités et de la santé vient de publier les chiffres concernant les résidents en établissements d’hébergement[1]. Ils montrent que les personnes accueillies en 2015 sont de plus en plus âgées et plus dépendantes qu’en 2011.

    Ainsi après avoir limé la natalité par l’avortement, il est à craindre que la voie de l’euthanasie ne soit utilisée comme nouveau régulateur démographique, pour rétablir l’équilibre des classes d’âges et limiter les charges financières liées à une population entrée pour moitié dans les troisième et quatrième âges, n’érode la durée de vie... Un calcul cynique et de mauvais aloi qui, sous prétexte de préserver la qualité de vie, ne serait que le constat de notre inhumanité croissante.

    [1] Cf. 728 000 résidents en établissements d’hébergement pour personnes âgées en 2015

  • Des médecins néerlandais protestent contre l’euthanasie de patients déments dans leur pays

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    Lu sur le site d'Ouest-France :

    Pays-Bas. Des médecins s’opposent à l’euthanasie des patients déments

    Pour la première fois depuis 2002, des médecins néerlandais se sont unis pour protester contre la loi sur l’euthanasie dans leur pays. Cette dernière autorise à mettre fin aux jours d’un patient atteint de démence, s’il a signalé sa volonté de mourir dans une déclaration remplie avant de perdre sa lucidité. Certains professionnels refusent cependant de mettre fin aux jours des malades qui n’ont plus conscience de leur situation.

    Publiée dans deux grands journaux quotidiens néerlandais, une pétition s’insurge contre la possibilité de mettre fin aux jours des patients atteints de démence aux Pays-Bas. En une semaine, l’appel lancé par un groupe réunissant 34 médecins a recueilli plus de 350 signatures, dont celles de nombreux acteurs du secteur de la santé concernés par l’euthanasie.

    Tous s’associent à la position des professionnels à l’origine du mouvement : « Donner une injection mortelle à un patient atteint de démence avancée, sur la simple base d’une déclaration anticipée ? À quelqu’un qui n’est pas en mesure de confirmer qu’il veut mourir ? Non, nous nous y refusons. Notre réticence morale à mettre fin à la vie d’un être humain sans défense est trop grande. »

    La démarche simplifiée en 2015

    Comme le rappelle La Croix, la loi encadrant la pratique de l’euthanasie aux Pays-Bas depuis 2002 permet d’abréger les « souffrances insupportables et sans perspectives d’amélioration » des patients capables d’exprimer leur choix, mais aussi des malades inconscients ayant préalablement fait connaître leur volonté. Or, la démence entre dans la catégorie des souffrances psychiques que couvre le texte de loi.

    La démarche létale devait à l’origine être obligatoirement assortie d’une demande écrite par le patient avant que ne s’installe la maladie mentale. Le patient devait aussi être encore en mesure de confirmer son choix. Mais le processus d’euthanasie des personnes démentes a été simplifié en 2015. Le gouvernement hollandais a décidé que ces patients, même devenus incapables d’exprimer leur désir, pouvaient mourir tant qu’une demande préalable avait été déposée par les intéressés quand ils étaient lucides.

    En 2015, 109 Néerlandais atteints de démence ont ainsi été euthanasiés. Une situation qui révolte les signataires de la pétition. C’est la première fois qu’une partie du monde médical se mobilise pour limiter la portée de la loi sur l’euthanasie aux Pays-Bas. Les professionnels qui ont fait entendre leur voix espèrent désormais un débat national sur le sujet.

  • Benoît, fondateur du monachisme occidental (11 juillet)

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    Benoît XVI, catéchèse, 9 avril 2008 (via Introibo.fr)

    Chers frères et sœurs, Je voudrais parler aujourd’hui de saint Benoît, fondateur du monachisme occidental, et aussi Patron de mon pontificat. Je commence par une parole de saint Grégoire le Grand, qui écrit à propos de saint Benoît : "L’homme de Dieu qui brilla sur cette terre par de si nombreux miracles, ne brilla pas moins par l’éloquence avec laquelle il sut exposer sa doctrine" [3]. Telles sont les paroles que ce grand Pape écrivit en l’an 592 ; le saint moine était mort à peine 50 ans auparavant et il était encore vivant dans la mémoire des personnes et en particulier dans le florissant Ordre religieux qu’il avait fondé. Saint Benoît de Nursie, par sa vie et par son œuvre, a exercé une influence fondamentale sur le développement de la civilisation et de la culture européenne. La source la plus importante à propos de la vie de ce saint est le deuxième livre des Dialogues de saint Grégoire le Grand. Il ne s’agit pas d’une biographie au sens classique. Selon les idées de son temps, il voulut illustrer à travers l’exemple d’un homme concret - précisément saint Benoît - l’ascension au sommet de la contemplation, qui peut être réalisée par celui qui s’abandonne à Dieu. Il nous donne donc un modèle de la vie humaine comme ascension vers le sommet de la perfection. Saint Grégoire le Grand raconte également dans ce livre des Dialogues de nombreux miracles accomplis par le saint, et ici aussi il ne veut pas raconter simplement quelque chose d’étrange, mais démontrer comment Dieu, en admonestant, en aidant et aussi en punissant, intervient dans les situations concrètes de la vie de l’homme. Il veut démontrer que Dieu n’est pas une hypothèse lointaine placée à l’origine du monde, mais qu’il est présent dans la vie de l’homme, de tout homme.

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  • Emblématique: que fait Mgr Crépy à la tête du diocèse du Puy ?

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    « De Jean Chastel pour les lecteurs du Salon Beige :

    Evêque du Puy de 1988 à 2014, Mgr Henri Brincard est remplacé en 2015 par Mgr Luc Crépy. Mgr Brincard laisse un diocèse en assez bonne santé. Les finances sont saines et le clergé relativement jeune : Mgr Brincard a ordonné une petite vingtaine de prêtres. Rappelons que le jour des funérailles de Mgr Brincard, il y avait 300 prêtres et des dizaines d’évêques, supérieurs de congrégations, pères abbés…

    Ouvert, Mgr Brincard a bien voulu accueillir des forces vives pour l’aider à annoncer l’Evangile : les Sœurs apostoliques de St Jean, une fraternité monastique située à Sereys, les Oblats de Saint Vincent de Paul et enfin la communauté Saint Martin auquel il confia une grosse paroisse de la ville du Puy en perspective d’un apostolat plus conséquent en lien avec la cathédrale.

    Des prêtres jeunes sont aussi venus grossir les rangs du presbytérium et, pour certains, recevoir l’incardination dans le diocèse.

    En moins de deux ans, Mgr Crépy renverse la donne. Il commence par en congédier des laïcs influents. S’il est clair que l’évêque peut changer qui il veut dans son diocèse, il apparaît  nettement que Mgr Crépy remplace ceux dont l’orthodoxie est sûre :

    • La déléguée à la pastorale familiale du diocèse, par ailleurs correspondante locale de l’Alliance Vita. Au bout de quelques mois, ne parvenant pas à la remplacer, il décide finalement de la réintégrer à la grande surprise de tous.
    • Le docteur Bernard Dubois, animateur et fondateur des Sessions Agape au Puy, est mis en demeure de cesser ses activités avec interdiction de résidence dans la ville, sans aucune raison. Mgr Brincard, en lien avec une équipe de psychiatres et théologiens, avait bien cadré le fonctionnement de ces sessions auxquelles des dizaines de milliers de personnes ont participé avec grand fruit. Actuellement quelques jésuites vieux jeu, style « Centre Sèvres », viennent prendre la place…

    Une large partie du clergé ne se sent plus en phase avec la nouvelle « gouvernance ». La quasi-totalité des récents ordonnés. Et c’est le départ de prêtres jeunes :

    • L’abbé Henri Vannier, incardiné au Puy, qui demande à rejoindre un diocèse de Normandie.
    • L’abbé Florent de Rugy, incardiné lui aussi au Puy, qui s’apprête à rejoindre le diocèse aux armées.
    • La communauté Saint Martin, au terme d’un bras de fer qui dure depuis l’arrivée du nouvel évêque, décide de se retirer pour répondre à d’autres demandes d’évêques avec lesquels la coopération missionnaire sera plus respectueuse de son charisme (40 diocèses demandent actuellement l’aide de la communauté Saint-Martin (cette dernière gardera, pour combien de temps, l’internat qu’elle anime à Brive-Charensac). A la place, une méga paroisse regroupant les clochers de la ville du Puy, cathédrale exceptée. A la tête un nouveau curé, l’actuel curé de la paroisse des Carmes, bastion des anti-Brincard, âgé de 73 ans.
    • L’abbé Roland Bresson, cérémoniaire à la cathédrale, est envoyé à l’autre bout du diocèse dans un village rural, Saint-Didier en Velay. Entendons-nous bien, les âmes campagnardes ont autant de valeur que les citadines, mais la jeunesse et la population se trouve majoritairement en ville…
    • Il se murmure que les Oblats de Saint Vincent de Paul sont les prochains sur la liste…

    Pour un petit diocèse comme celui du Puy, c’est beaucoup !... A noter, une rencontre entre les prêtres et l’évêque a été très mouvementée : le jeune clergé et de nombreux autres, moins jeunes, ont fait savoir leur amertume et, pour certains, leur colère.

    On ne reprochera pas à Mgr Crépy de vouloir gouverner son diocèse, mais, faisant semblant d’écouter et de dialoguer, il en sape véritablement les forces vives. De très nombreux fidèles murmurent de plus en plus ouvertement leur amertume et leur désarroi. Ce qui est tout à fait nouveau au Puy.

    En conclusion, on se demandera comment un évêque, dont on dit qu’il est destiné à de hautes responsabilités dans l’organigramme de la Conférence des évêques de France, peut porter une charge importante alors qu’il se montre très handicapé pour accompagner, soit des communautés nouvelles, soit les jeunes prêtres, dont les attentes sont, il est vrai, quelques peu différentes de ceux qui avaient 20 ans dans les années 70. Nous savons par ailleurs que jusque dans l’entourage très proche de Mgr Crépy, la souffrance est réelle et la colère contenue… mais difficilemen

    Michel Janva

    Ref . Diocèse du Puy : que fait Mgr Crépy

    L’esprit régnant aujourd'hui à Rome souffle sur le Puy…

    JPSC

  • Migrations : le cardinal Turkson invite à exclure tout autant l'accueil désordonné que le repli sur soi

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    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Migration : « L’idée même de l’être humain est en jeu »

    Le card. Turkson invite les Européens à être « vraiment ambitieux »

    Face à la crise migratoire, les Européens doivent être « vraiment ambitieux » car « le destin de l’humanité est en jeu. L’idée même de l’être humain est en jeu », affirme le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral. A la veille d’une réunion de crise des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne à Tallinn (Estonie), le 5 juillet 2017, il a accordé un entretien au Huffingtonpost.

    Évoquant l’afflux migratoire de l’Afrique vers l’Europe, il invite à faire des distinctions : « Le continent africain est très diversifié. On ne peut pas continuer à parler de l’Afrique comme si c’était un corps uniforme : un monolithe ! C’est une chose si les personnes fuient la guerre ; et c’en est une autre si les personnes fuient parce qu’il n’y a pas de travail… Dans le premier cas, il faut construire une vraie paix ; dans le second il fait changer le paradigme de développement ».

    Pour le préfet, la solution réside à la fois « en Europe et en Afrique ». Sur le Vieux continent, il déplore un « énorme retard sur une vision culturelle, et également politique » du phénomène. Un retard lié « à l’incompréhension profonde du mouvement des peuples… les visions régionales ne suffisent pas : il faut une vision globale ».

    Il appelle à « une politique commune et une vision culturelle haute et historique » afin que l’Europe puisse « relever la tête comme modèle de paix, justice et liberté ». « Il faut courage et honnêteté ».

    « Une Europe barricadée sur elle-même, sans souffle d’idéal, n’est plus Europe », affirme-t-il. Et de questionner : « Qu’auraient fait aujourd’hui Adenauer, Schumann et De Gasperi ? ». Le cardinal encourage les Européens à « être vraiment ambitieux : regarder l’idée d’Europe et regarder l’histoire, pas le moment. Le destin de l’humanité est en jeu. L’idée même de l’être humain est en jeu ».

    « On dirait qu’en Occident on ne parvient pas à dépasser deux visions que certains politiques exacerbent pour en tirer des avantages électoraux », poursuit le cardinal Turkson : la vision selon laquelle « chacun doit rester chez soi et construire des murs », et la vision sur la base de laquelle « il faudrait accueillir de façon désordonnée ».

    « Ce sont toutes les deux des visions erronées, incomplètes, non raisonnées, et vieilles, filles de débris idéologiques du passé », assure-t-il. Le préfet du Dicastère prône une voie médiane qui mette au centre « la personne, toutes les personnes avec leurs droits et leurs devoirs en vue du bien commun ».

    Quant aux Africains, explique-t-il, ils « doivent être mis en condition et doivent trouver le moyen de se mettre eux-mêmes en condition de croissance. La question est : comment procéder là où sévissent la corruption, le crime organisé, les intérêts des pays étrangers… ? »

  • L’Occident dévoyé est incapable de porter un regard lucide sur l’islam

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    D'Henri de Begard sur le site "Le Rouge et le Noir" ("Les Inquisitoriales") : 

    Annie Laurent : « la conscience d’une identité européenne s’est largement forgée dans la confrontation avec l’islam »

    Titulaire d’un doctorat d’Etat en sciences politiques, Annie Laurent s’est spécialisée dans les domaines touchant aux questions politiques du Proche-Orient, à l’Islam, aux chrétiens d’Orient et aux relations interreligieuses. Auteur de plusieurs livres sur ces sujets, elle fut aussi nommée experte par le pape Benoît XVI au Synode spécial des Évêques pour le Moyen-Orient qui s’est tenu à Rome en octobre 2010.

    Elle a bien voulu accorder un entretien fleuve au Rouge & le Noir à l’occasion de la sortie de son dernier ouvrage, L’Islam - pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore) publié aux éditions Artège en avril 2017. 288 pages.

    R&N : Quelles sont les principales questions que soulève la présence de l’islam en Europe ?

    Annie Laurent : « Naguère, nous rencontrions des musulmans, aujourd’hui nous rencontrons l’islam ». Cette phrase prononcée par le cardinal Bernard Panafieu, archevêque émérite de Marseille, dans une conférence qu’il donnait il y a une quinzaine d’années, illustre bien le changement de perspective qui s’est opéré, dans notre pays. Après la Seconde Guerre mondiale, les premiers immigrés musulmans étaient pour l’essentiel des hommes qui venaient en célibataires pour des raisons économiques et aspiraient à rentrer dans leurs pays d’origine une fois qu’ils auraient les moyens de faire vivre leurs familles chez eux. Ils n’avaient donc aucune revendication d’ordre religieux ou communautaire. Tout a changé à partir des années 1970 au cours desquelles divers gouvernements ont opté pour le regroupement familial (en France, ce fut en 1974, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing), puis pour des assouplissements en matière de nationalité (droit du sol plutôt que droit du sang) et, enfin, la possibilité accordée aux étrangers de fonder des associations de la loi 1901. Des évolutions de cette nature se sont produites dans la plupart des pays d’Europe, certains optant même officiellement pour le multiculturalisme, comme en Grande-Bretagne.

    Ainsi, peu à peu, le Vieux Continent a eu affaire à une immigration de peuplement, donc définitive. Les musulmans en Europe veulent vivre selon les principes de leur religion et de leur culture. Il faut savoir que l’islam porte un projet qui est aussi social et politique puisqu’il mêle le spirituel et le temporel. Et cette conception repose sur une volonté attribuée à Dieu, à travers le Coran, et sur l’exemplarité de Mahomet, qualifié de « beau modèle » dans ce même Coran (33, 21).

    Or, les fondements de la culture islamique sont étrangers à ceux de la culture européenne, qui repose essentiellement sur le christianisme. Par exemple, l’islam ignore le concept de « personne », qui est d’origine biblique et s’enracine dans la réalité du Dieu trinitaire. La Genèse enseigne en effet que “Dieu créa l’homme à Son image, à l’image de Dieu, Il le créa, Il les créa homme et femme” (Gen 1, 27). Ainsi comprise, la personne humaine est dotée d’une dignité inaliénable et inviolable. Or, le récit coranique de la création occulte cette merveilleuse réalité. Allah reste étranger à l’homme, Il ne partage rien avec lui. Le mot « personne » est d’ailleurs absent du vocabulaire arabe. C’est pourquoi les chrétiens arabisés du Proche-Orient ont conservé l’usage du mot « ouqnoum », qui signifie « personne » en araméen, la langue que parlait le Christ. Dans l’islam, l’individu trouve sa dignité en tant que « soumis » à Dieu et membre de l’Oumma, la communauté des musulmans, éléments qui le privent d’une vraie liberté, notamment dans le domaine de la conscience et de la raison.

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