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Eglise - Page 448

  • France : selon « Le Figaro », le Ministre Darmanin et Mgr de Moulins-Beaufort s'accordent sur le secret de la confession

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    Darmanin 82fd9e13c8b934ff20289bba0a7cf8f0bec9b847022e753d7e8ec561fcc63237.jpgMais quel accord exactement ? la CEF cherche à contenter deux maîtres à la fois… Un article de Jean-Marie Guénois publié par le « Figaro » :

    « Le président de la Conférence des évêques a rencontré le ministre de l'Intérieur pour clore la polémique.

    Entre l'Église et la République, l'incident est clos. Il était né des propos de Mgr Éric de Moulins-Beaufort, le président de la Conférence des évêques de France, sur France info le 5 octobre à propos du secret de la confession qui serait « plus fort que les lois de la République ». Cette phrase, qui a provoqué une polémique nationale, lui a valu d'être invité par le ministre de l'Intérieur et des Cultes, Gérald Darmanin, à s'expliquer, dans son bureau, place Beauvau, mardi 12 octobre. Et ce, à la demande expresse du président de la République.

    Dans un communiqué publié après cette rencontre, l'archevêque de Reims commence par «demander pardon» à tous ceux qui ont pu être choqués par ses paroles et par le fait que cette polémique «ait pris le pas» sur les propositions du rapport Sauvé. Devant le ministre, le prélat a d'ailleurs reconnu «la formulation maladroite» qu'il avait employée car si «la foi fait appel à la conscience de chacun» pour «chercher le bien sans relâche», cette démarche ne va pas «sans respecter les lois de son pays».

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    Polémique et entretien sur lesquels est aussitôt revenu publiquement le ministre de l'Intérieur. Il participait dans la foulée de ce rendez-vous épiscopal à la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Saluant «le courage de l'Église de France» d'avoir commandé une telle étude, le ministre a précisé à propos de son échange avec Mgr Éric de Moulins-Beaufort : «Je me suis permis de le lui redire, comme je le dis à chacun des cultes, qu'il n'y a aucune loi qui soit supérieure aux lois de l'Assemblée nationale et du Sénat et qu'il n'y a aucune loi au-dessus de celles de la République.» Il a été très applaudi sur cette dernière partie de sa phrase.

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    « Échange fructueux »

    Remerciant publiquement le prélat pour « l'échange fructueux et long » qu'ils ont eu, Gérald Darmanin, a aussi abordé à l'Assemblée nationale la question du « secret de la confession », qui existe « depuis deux cents ans dans notre droit, reconnu comme un secret professionnel, au même titre que les médecins ou les avocats ». Il y a cependant une exception pour « les crimes commis sur des enfants de moins de 15 ans» : «Tout religieux ou toute personne qui a connaissance d'abus sexuels doit porter à la justice de notre pays pour la protection des enfants.»

    Sur ce même secret de la confession, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a promis au ministre de l'Intérieur que l'Église allait lancer un «travail nécessaire» pour «concilier la nature de la confession et la nécessité de protéger les enfants». Réunis en assemblée plénière à Lourdes du 3 au 8 novembre, les évêques vont également décider d'autres «mesures et réformes à poursuivre et à entreprendre» contre ces abus.

    Plus globalement, le président de la Conférence des évêques de France, a redit au ministre «la détermination de tous les évêques et, avec eux, de tous les catholiques, à faire de la protection des enfants une priorité absolue, en étroite collaboration avec les autorités françaises». Il a cité, comme exemples, les protocoles qui existent entre 17 diocèses - sur 100 - et les parquets pour «faciliter et accélérer» le traitement des signalements «pour tout fait dénoncé».

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    Lundi prochain, Gérald Darmanin accompagnera Jean Castex à Rome. Le premier ministre sera reçu par le pape François dans le cadre du centenaire de la reprise des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. À côté des questions bilatérales, de l'écologie, des flux migratoires, il sera aussi question du rapport Sauvé sur les abus sexuels dans l'Église.

    Ce sujet est une préoccupation majeure du pape François. Lors d'un entretien privé avec Angela Merkel, le 7 octobre, venue lui dire au revoir après tous ses mandats politiques, le sujet des abus sexuels dans l'Église a été l'un des thèmes de conversation. La veille, lors de l'audience générale, le pape François avait exprimé à haute voix et par trois fois sa «honte» devant les chiffres révélés par le rapport Sauvé. La commission estime que 216.000 mineurs auraient été abusés par des religieux depuis 1950.

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    Ref. Darmanin et Mgr de Moulins-Beaufort s'accordent sur le secret de la confession 

    JPSC

  • Des extrémistes hindous s'en prennent à des religieuses et à des fidèles catholiques

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Des religieuses et des fidèles catholiques attaqués par des extrémistes hindous pour de prétendues "conversions forcées"

    12 octobre 2021

    Lucknow (Agence Fides) - Des religieuses et des fidèles catholiques ont été attaqués par un groupe d'extrémistes hindous dans l'État d'Uttar Pradesh, au nord de l'Inde. Comme l'a appris l'Agence Fides, les militants ont harcelé des religieuses et une cinquantaine de chrétiens pieux dans le district de Mau le 10 octobre. Des membres des groupes hindous radicaux "Bajrang Dal" et "Hindu Yuva Vahini" ont emmené de force sept fidèles chrétiens au poste de police voisin, où ils ont passé la nuit en détention. Parmi les sept personnes figurent trois femmes et le pasteur chrétien évangéliste Abraham Shakil, accusé d'avoir procédé à de prétendues " conversions religieuses forcées ", rapporte à Fides le père Anand Mathew, prêtre et promoteur des droits de l'homme, notant que " ces attaques sont basées sur des prétextes pour harceler et abuser des chrétiens ".

    Dans un autre incident, deux religieuses franciscaines ursulines ont été emmenées de force au poste de police et détenues pendant six heures. Les nonnes étaient au terminal de bus de la ville. Après l'intervention d'un officier de police de Lucknow, la capitale de l'État d'Uttar Pradesh, les religieuses ont été libérées. Les religieuses sont Sœur Gracy Monteiro et Sœur Roshni Minj. Elles se trouvaient à la gare routière car Sœur Minj devait prendre le bus pour rendre visite à son père malade dans l'État indien de Jharkhand. Lorsque Sœur Minj a simplement demandé l'horaire du bus, les deux personnes ont été arrêtées, agressées verbalement et emmenées de force au même poste de police où les chrétiens et le pasteur étaient détenus. "Nous avons été choqués lorsque nous avons été emmenés au poste de police sous prétexte que nous faisions partie d'une communauté chrétienne impliquée dans des conversions religieuses forcées. C'est complètement faux", a déclaré Sœur Monteiro.

    La plainte déposée par Radheshyam Singh, un hindou, affirme que les chrétiens "n'ont pas suivi les mesures sanitaires contre le Covid-19" et les accuse "d'être impliqués dans la conversion d'autres personnes au christianisme par des moyens illicites tels que la fourniture de main-d'œuvre et d'argent".

    "Ces accusations et ces incidents", note Patsy David, représentante de l'ONG ADF International, "font partie d'un plan organisé visant à opprimer les chrétiens de l'Uttar Pradesh. Selon l'ADF, 374 cas de violence contre les chrétiens ont été documentés dans l'Uttar Pradesh depuis 2017. Les agressions sont en augmentation depuis que le gouvernement de l'Uttar Pradesh a adopté la "loi anti-conversion" en septembre 2020. Dans la plupart des cas, les groupes extrémistes attaquent les salles de culte ou les maisons des chrétiens et interrompent leurs réunions, endommagent leurs biens, leur mobilier, leurs bibles et leurs publications, et les conduisent à la police. Après les attaques des extrémistes hindous et les arrestations, les fidèles sont confrontés à un intermède juridique tortueux, avec des demandes de libération sous caution auprès des tribunaux. En conséquence, de nombreux pasteurs et fidèles chrétiens sont remplis de crainte, même lorsqu'ils célèbrent un culte ou prient ensemble.

    L'Uttar Pradesh, un État à prédominance agricole de 230 millions d'habitants, est le plus grand État de l'Inde. Selon le recensement de 2011, les chrétiens sont une infime minorité, environ 350 000.

    (SD-PA) (Agence Fides 12/10/2021)

  • La douteuse aventure de la synodalité

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    De Denis Crouan sur Pro Liturgia :

    Lundi, 11 octobre 2021.

    C’est au moment où, en Allemagne, l’Église catholique perd toute crédibilité en s’empêtrant dans la « synodalité » que le pape François lance, à Rome, un synode qui devra traiter de... la synodalité dans toute l’Église.

    bergoglio168

    On peut s’attendre à la publications de documents que personne ne lira et qui iront rejoindre une quantité d’autres documents qui jaunissent depuis des années dans les caves des palais épiscopaux.
    Lancer l’Église sur les chemins de la « synodalité », c’est prendre le risque de voir un certain nombre de fidèles préférer s’engager sur des chemins de traverse au lieu de marcher sur la voie - certes étroite mais sûre - tracée par Jésus.

    Lancer les fidèles sur les chemins de la « synodalité », c’est aussi prendre le risque de leur présenter l’Église une, sainte, catholique et apostolique comme un corset, comme une vieille institution sclérosée et handicapante. C’est, d’une certaine façon, ne plus voir que seule l’Église est capable d’élargir l’horizon des personnes qui lui font confiance. Mettre sa confiance dans l’Église est une expérience qu’une institution « synodalisée » - autrement dit, éclatée en multiples réseaux - risque de rendre impossible à plus ou moins brève échéance.

    Une « Église synodale » (appelons-la comme on voudra) deviendra à coup sûr une Église de bureaucrates s’employant à parler savamment de diverses questions mais incapables de vivre de ce que propose l’Église depuis sa fondation, à savoir la vie sacramentelle.

    Quiconque serait conquis par l’ « Église synodale » souhaitée par le pape François finira inévitablement par souhaiter la disparition du sacerdoce ministériel, ou du moins par vouloir que les évêques et les prêtres soit choisis démocratiquement parmi les fidèles en phase avec les idées élaborées au sein des structures synodales. Où irait l’Église si les prêtres, les évêques - ou le pape lui-même - devaient soumettre leur ministère aux applaudissements des majorités ? Jésus a-t-il demandé aux Apôtres de donner leur avis au sujet du sacrifice de sa vie qu’il allait accomplir ? Non. Sans sondages d’opinions, Jésus seul a choisi la croix.

    C’est dans cette croix que se trouve le salut des hommes ; pas dans les synodes !

  • Tous les évêques de France devraient-ils démissionner collectivement ?

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    Oui, d'après trois personnalités connues pour leurs positions radicales; du site de la Voix du Nord :

    L’appel à la «démission collective des évêques» catholiques, après le rapport sur la pédophilie

    Il intervient six jours après la publication des travaux de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), qui a estimé à 216 000 le nombre de personnes victimes d’un prêtre ou d’un religieux en France depuis les années 1950, voire 330 000 si l’on ajoute les agresseurs laïcs en lien avec les institutions de l’Eglise.

    «Bien plus que des défaillances, le rapport de la Ciase met en lumière une véritable faillite», estiment Christine Pedotti, Anne Soupa et François Devaux. Selon eux, «n’importe quelle organisation, association, entreprise en tirerait les conséquences qui s’imposent : se défaire de ses dirigeants». «Nous demandons, comme un signe d’espoir et de renouveau, la démission collective de l’ensemble des évêques en exercice», lancent-ils.

    Selon eux, la démission «est le seul geste à la mesure de la catastrophe et de la perte de confiance dans laquelle nous sommes. C’est un premier acte de repentir concret, coûteux, à l’égard des victimes. C’est la seule attitude qui peut permettre de restaurer la maison Eglise».

    120 évêques en France

    «De plus, c’est la seule façon de rendre possible l’indemnisation des victimes car la faillite de l’institution est aussi matérielle. Les fidèles ne veulent pas contribuer pour des fautes qu’ils n’ont pas commises. Mais dans une Eglise restaurée dans laquelle tous et toutes seront représentés, cette solidarité et cette fraternité nouvelles permettront de trouver les ressources financières nécessaires», détaillent-ils.

    Tous trois font valoir que «dans l’Eglise catholique, des précédents existent : les évêques du Chili ont remis leur démission collective au pape François après qu’une gigantesque affaire de pédocriminalité a été dévoilée. En Allemagne, le cardinal Marx, archevêque de Munich, a lui aussi présenté sa démission au pape au nom de la responsabilité qu’il considérait porter au regard des abus sexuels, bien que lui-même n’ait pas failli».

    « Si tous ne sont pas coupables, tous sont responsables »

    Et de poursuivre: «sans doute, tous les évêques français n’ont-ils pas couvert des crimes, mais la structure même de la hiérarchie catholique suppose une continuité et une solidarité entre chaque évêque et son prédécesseur. À ce titre, si tous ne sont pas coupables, tous sont responsables».

    Enfin, ils suggèrent au pape François, de nommer comme «légat» (représentant officiel du pape) Véronique Margron, présidente de la Corref (instituts et congrégations religieux), en attendant de travailler à «l’Eglise d’après».

    En 2020, la théologienne Anne Soupa avait postulé à l’archevêché de Lyon pour succéder à Mgr Philippe Barbarin, afin de questionner la place des femmes dans la gouvernance de l’Eglise.

    La parole libérée, à l’origine des affaires Preynat et Barbarin, est aujourd’hui dissoute.

    La France compte un peu moins de 120 évêques.

  • Lever le secret de la confession ?

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    Du père Simon Noël osb (source) :

    Le secret de la confession

    12 Oct 2021


    Dans plusieurs pays, confrontés au problème des abus sexuels sur mineurs ou personnes vulnérables, certains veulent que le secret de la confession soit levé, dans ces cas, et que le confesseur dénonce le délinquant à la justice, sous peine d'être lui-même objet de poursuites judiciaires. Nous ne pouvons que dire non à de telles propositions.

    Faisons d'abord remarquer le manque total de réalisme sur la situation religieuse actuelle. Peu de gens se confessent encore dans nos pays. Et ces êtres totalement pervertis que sont les prêtres abuseurs se gardent bien d'aller reconnaître leurs forfaits au confessionnal et sans doute ne se confessent plus depuis très longtemps.

    Mais supposons quand même qu'un d'entre eux, touché par la grâce, aille se confesser, plein de repentir et de désir de changer complètement de conduite. Il ne pourra être absous, la miséricorde de Dieu étant infinie, que s'il revient de tout son cœur au Seigneur et à une vie de chasteté totale. 

    Le confesseur, pour tester sa sincérité, devra-t-il lui imposer de se dénoncer lui-même à la justice pour réparer ses torts? Il semble bien que non, car dans ce cas, à quoi servirait le secret de la confession? C'est en tout cas ce qu'enseigne la morale classique: "En présence de péchés, comprenant des cas de délits, il n'est jamais permis de mettre comme condition à l'absolution, l'obligation de se rendre à la justice civile, en vertu du principe naturel, accepté dans toutes les législations, selon lequel nemo tenetur se detegere" (Pénitencerie apostolique, 29 juin 2019). C'est à la justice à faire son travail. Si le prêtre coupable est ensuite mis en examen, qu'il l'accepte en signe de pénitence. Si, aucune plainte n'ayant été faite, il ne réponde jamais dans la suite de ses comportements criminels, c'est que la Providence l'a voulu ainsi et que le coupable redouble d'amour pour Dieu en se convertissant encore plus sérieusement. Tout ce qui nous arrive d'heureux ou de malheureux a été prévu par la Divine Providence, qui agit toujours pour notre bien et le salut de nos âmes.

    Par contre, le confesseur sera en droit d'imposer au coupable l'obligation de cesser toute espèce de ministère le mettant en contact avec des jeunes. Saint Alphonse dit qu'il est plus important de rompre avec l'occasion du péché que de rompre avec le péché. Souvent en effet les pénitents renoncent au péché mais pas à l'occasion du péché. Cela n'est pas réaliste et remet en cause la sincérité du repentir.

    Le secret de la confession est inviolable et absolu. C'est une institution divine et nul n'a le droit de la remettre en question. L'Eglise elle-même, le pape même, n'ont aucune autorité pour en dispenser.

    Bien plus, si le pénitent avait quelque crainte que le secret soit violé (un prêtre confesseur dont on redouterait qu'il ne parle, possibilité de micros mis par la police dans le confessionnal...), il peut omettre d'avouer ces péchés très graves et ne parler de rien. L'absolution qu'il recevra sera valide quoique indirecte, à condition que son repentir soit sincère et sa volonté de cesser d'offenser Dieu réelle et efficace. L'obligation de l'intégrité matérielle de la confession est alors en effet suspendue. Le pécheur devra cependant à une autre occasion avouer ses forfaits et recevoir une absolution directe, dès que ce sera possible et qu'il n'aura aucune crainte que le secret de la confession soit violé. C'est là ce qu'enseignent tous les manuels classiques de théologie morale. L'abbé Stock, ce prêtre allemand qui était sous l'occupation aumonier de la prison de Fresnes, ne craignait pas de dire aux résistants français prisonniers qu'il était prêt à les absoudre de tous leurs péchés sans qu'ils s'en confessent, dès qu'ils n'avaient pas confiance en lui et redoutaient qu'il soit un agent de la Gestapo.

  • Le 13 octobre 1917, à Fatima

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    Lu ICI :

    Le 13 octobre 1917, soit 33 ans, jour pour jour, après la vision de Leon XIII, fut pour Fatima la journée décisive. C’était le jour annoncé à Lucie, Jacinta et François, par la Dame qu’ils étaient les seuls à voir, que non seulement un miracle allait avoir lieu mais qu’elle allait dévoiler qui elle était et ce qu’elle voulait.

    RAPPEL : Le 13 octobre 1884, LEON XIII qui venait de célébrer la Sainte Messe dans la chapelle vaticane, resta alors immobile pendant 10 minutes. Puis, il se précipita vers ses bureaux, livide, pour composer aussitôt une prière à saint Michel Archange, avec instruction qu’elle soit récitée partout après chaque Messe basse. Plus tard, le Pape donnera son témoignage racontant (en résumé) qu’il entendit satan et Jésus avant d’avoir une vision terrifiante de l’enfer : « j’ai vu la terre comme enveloppée de ténèbres et d’un abîme, j’ai vu sortir légion de démons qui se répandaient sur le monde pour détruire les œuvres de l’Eglise et s’attaquer à l’Eglise elle-même que je vis réduite à l’extrémité. Alors, saint Michel apparut et refoula les mauvais esprits dans l’abîme. Puis, j’ai vu saint Michel Archange intervenir non à ce moment, mais bien plus tard, quand les personnes multiplieraient leurs prières ferventes envers l’Archange. »

    Le matin même du 13 octobre, le grand journal libre penseur de Lisbonne, « O Seculo », publiait sous la signature de son rédacteur en chef, Avelino d’Almeida, un article ironique sur les apparitions de Fatima, où il ne voyait que superstition et supercherie, tout en reconnaissant que le clergé y gardait une attitude correcte : correcte « au moins en apparence », ajoutait-il malicieusement !

    Mais aucune de ces manœuvres d’intimidation et de moquerie n’eut de prise sur la foule : dès la veille, toutes les routes, tous les chemins de Fatima étaient déjà encombrés de voitures, de bicyclettes et d’une foule immense de pèlerins qui allaient passer la nuit dehors, sur le lieu d’apparitions, et qui marchaient en récitant le chapelet et en chantant des cantiques. La journée du samedi 13 octobre commençait pourtant mal : le temps était pluvieux, triste et froid. Mais cela n’arrêta nullement la foule qui affluait de partout. Il n’y manquait même pas les représentants des grands journaux et leurs photographes. 

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  • Une opération de Sant'Egidio en vue du prochain conclave

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, traduit sur Diakonos.be :

    11 octobre 2021

    Conclave en vue, opération Sant’Egidio

    Loin d’être un tabou, penser au futur conclave est quelque chose de typique de la physionomie de toutes les fins de pontificat. Cela a été le cas en 2002, lors du déclin physique de Jean-Paul II, quand ce blog avait découvert un « papabile » en bonne position, en celui qui était alors l’archevêque de Buenos Aires Jorge Mario Bergoglio, et qui a effectivement fini par monter sur la chaire de Pierre. C’est à nouveau le cas aujourd’hui, alors que les journaux démasquent chaque jour des prétendants à la succession d’un François toujours plus aux abois.

    Jeudi dernier, le 7 octobre, les médias du Vatican ont atteint un sommet des plus scénographiques à Rome, avec le Colisée en arrière-plan, dans un appel collectif pour la paix entre les peuples et les religions lancé par le Pape François et par les plus grands leaders religieux du monde, avec au premier rang le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier et le grand imam d’Al-Azhar Ahmed Al-Tayyeb, tous bras dessus, bras dessous, précisément le jour de l’anniversaire de la bataille de Lépante.

    On a pu assister à deux clous de la cérémonie : de la part d’Andrea Riccardi (photo), fondateur et monarque absolu de la communauté Sant-Egidio et, dans les faits, organisateur de l’événement, qui était comme chez lui, et de la chancelière allemande Angela Merkel en tant qu’invité d’honneur. Le 20 octobre 2020 déjà, lors de l’édition précédente des rencontres interreligieuses que la communauté organise chaque année dans la foulée de la première qui avait été convoquée en 1986 à Assise par Jean-Paul II, l’agenda avait assigné à Riccardi l’honneur de prononcer le discours d’ouverture, avec dans un second temps celui du Pape François.

    Mais en plus, cette année, le programme fourni de la journée – dans un forum qui s’est tenu dans le nouveau et futuriste palais des Congrès de Rome appelé « La Nuvola » où défileront des intervenants célèbres tels que le grand rabbin Juif David Rosen et le Conseiller spécial des Nations Unies Jeffrey Sachs, un économiste malthusien qui fait désormais partie des meubles au Vatican -, il y avait également un cardinal, le seul cardinal avoir été invité à prendre la parole au cours de l’événement, l’archevêque de Bologne Matteo Zuppi (photo), celui-là même que Settimo Cielo pointait, dans une analyse du  le 13 juillet dernier, comme étant la tête de liste des prétendants actuels à la papauté.

    Le jeu d’équipe est aussi raffiné que découvert. Le cardinal Zuppi est en en effet lui aussi, à l’ombre de Riccardi, l’un des fondateurs de la Communauté de Saint’Egidio, qui est indiscutablement le lobby catholique le plus puissant de ces dernières décennies au niveau mondial. Il sera d’autant plus influent, dans un futur conclave, que le collège des cardinaux électeurs – après les mauvais traitements subis de la part du Pape François aussi bien dans les nominations que dans l’absence de convocations des consistoires – est en désordre, que les sentiments sont incertains et qu’il sera donc d’autant plus sensible aux influences des pressions aussi bien internes qu’externes.

    Zuppi est l’un des rares cardinaux à être connu non seulement de ses confrères à travers le monde – c’est le seul italien élu au Conseil intercontinental du synode des évêques – mais également au-delà des frontières de l’Église. Et ceci parce que, déjà à l’époque où il était assistant ecclésiastique général de la communauté de Sant’Egidio et curé jusqu’en 2010 de la basilique romaine de Santa Marie in Trastevere, en plus d’être depuis cette année évêque auxiliaire de Rome, il a toujours été tiré les fils d’un réseau de personnes et d’événements, aussi bien religieux que géopolitiques, à l’échelle planétaire. Des accords de paix au Mozambique au début des années quatre-vingt-dix au soutien actuel de l’accord secret entre le Saint-Siège et la Chine, en passant par les rencontres interreligieuses dans le sillage d’Assise et les « couloirs humanitaires » en Europe pour les migrants en provenance d’Afrique et d’Asie.

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  • Carlo Acutis : un an déjà !

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    D'Antoine Bordier via Le Salon Beige :

    Bonne fête, bienheureux Carlo Acutis

    Bonne fête, bienheureux Carlo Acutis

    Déjà un an ! C’était le 10 octobre 2020. Assise, la « cité sainte » du Poverello, de saint François, rayonnait de tous ses éclats. De toute l’Italie, de Londres, d’Espagne, de France, et, de Suisse, principalement, les parents, les amis, et, de nombreux pèlerins avaient fait le déplacement pour la béatification du jeune Carlo Acutis. Ce qui était marquant, surtout, c’était toute cette jeunesse présente sur le parvis de la Basilique Sainte-Marie-des-Anges, la veille. Deux jours après sa béatification, le 12 octobre, le bienheureux Carlo Acutis était fêté pour la première fois. Immersion dans la vie d’un saint.

    Située au pied de la colline d’Assise, en contre-bas, la basilique attire les foules. Un millier de jeunes sont là, dans le quasi silence de la nuit qui étend lentement son manteau noir étoilé. Nous sommes le 9 octobre 2020. La façade de la Basilique Sainte-Marie-des-Anges est légèrement éclairée. Cachés derrière les immenses colonnades, d’autres jeunes s’affairent et règlent sur leur pupitre de commandes, leur table de mixage, et, leur moniteur, les différentes caméras, la sonorisation et l’éclairage. La veillée en l’honneur du futur bienheureux va bientôt commencer. A l’entrée, son effigie-kakémono le représente avec en arrière-plan un ostensoir. Et, l’eucharistie qu’il a tant adorée, donne le ton de la veillée. Elle se déroulera en trois temps : une biographie scénique jouée par une troupe d’amateurs, des danses et des morceaux musicaux suivront. Puis, ce sera le temps du témoignage, par un franciscain, et, enfin, un temps de prières et d’adoration.

    A l’intérieur de la grande basilique règne le silence complet. Il n’y a pas de fidèles. Quelques franciscains déambulent. A la place du chœur de la basilique, se trouve la petite église de la Portioncule. Elle date du 6è siècle. Le futur saint François, Giovanni di Pietro Bernadone, la restaurera quelques années après sa conversion, vers l’an 1205. C’est là, qu’il aurait pris pleinement connaissance de sa vocation de missionnaire, et, qu’il aurait reçu la visite des anges. Ce qui dénote aux premiers abords, en s’approchant, c’est sa toute petite taille. Elle ne mesure que 7 mètres de longueur et 4 mètres de largeur. Sur sa façade ogivale, une fresque médiévale raconte la vie du Poverello. A l’intérieur, d’autres fresques entourent l’autel en bois précieux. La contemplation de ce petit édifice, véritable trésor artistique, mystique et religieux, est une bonne introduction, à la fois, à la veillée et à la vie du bienheureux.

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  • Nancy Pelosi reçue en audience par le pape

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    Lu sur The Guardian :

    Nancy Pelosi rencontre le Pape François à Rome alors que le débat sur l'avortement fait rage aux Etats-Unis.

    La catholique Nancy Pelosi, qui a demandé aux juges de bloquer la nouvelle loi du Texas, a été critiquée par certains évêques américains pour son soutien au droit à l'avortement.

    Le pape François et Nancy Pelosi, samedi. Le Vatican a annoncé l'audience de Mme Pelosi avec le pape dans son bulletin quotidien mais n'a pas donné de détails.

    9 oct 2021

    Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, a rencontré le pape François à Rome samedi.

    Catholique, Pelosi a été critiquée par certains évêques américains pour son soutien au droit à l'avortement.

    Sa rencontre avec François a eu lieu plusieurs semaines avant que Joe Biden ne rencontre le pape alors que le président se trouve à Rome pour des discussions entre les dirigeants du G20, le groupe des principales économies.

    Joe Biden, le deuxième président américain catholique, a déclaré qu'il était personnellement opposé à l'avortement, mais qu'en tant qu'homme politique, il ne pouvait pas imposer son point de vue. Mme Pelosi, qui a cinq enfants, a déclaré qu'elle soutenait le droit des femmes à choisir.

    L'administration de M. Biden et Mme Pelosi ont exhorté les juges à bloquer une nouvelle loi texane interdisant les avortements à partir de six semaines, estimant qu'elle est inconstitutionnelle. L'interdiction a été temporairement rétablie vendredi par une cour d'appel à tendance conservatrice.

    L'église catholique enseigne que la vie humaine commence au moment de la conception. Biden et Pelosi ont été critiqués par les médias catholiques conservateurs et les évêques conservateurs américains, dont certains disent qu'aucun ne devrait être autorisé à recevoir la communion.

    Le mois dernier, le pape, interrogé sur le débat sur la communion aux États-Unis, a déclaré aux journalistes que l'avortement était un "meurtre", même peu après la conception, mais il a également semblé critiquer les évêques catholiques américains pour avoir traité la question de manière politique plutôt que pastorale.

    "La communion n'est pas un prix pour les parfaits... la communion est un don, la présence de Jésus et de son église", a déclaré François.

    En juin, une conférence divisée d'évêques catholiques romains américains a voté pour rédiger une déclaration sur la communion qui, selon certains évêques, devrait admonester spécifiquement les politiciens catholiques, y compris Biden. Ils reprendront la question le mois prochain.

    Le Vatican a annoncé l'audience de Mme Pelosi avec le pape dans son bulletin quotidien mais n'a donné aucun détail. Dans une déclaration, Mme Pelosi a déclaré que son audience avec le pape était un "honneur spirituel, personnel et officiel". Elle a salué sa défense de l'environnement, des immigrants, des réfugiés et des pauvres.

    Après la rencontre de Mme Pelosi avec le pape Benoît XVI en 2009, le Vatican a indiqué qu'il lui avait dit que les législateurs et d'autres personnalités publiques devaient contribuer à créer "un système de lois juste, capable de protéger la vie humaine à tous les stades de son développement".

    L'archevêque de San Francisco, ville natale de Pelosi, Salvatore Cordileone, a déclaré que les personnalités publiques qui soutiennent l'avortement devraient se voir refuser la communion et a exhorté les catholiques à prier pour la "conversion du cœur" de Pelosi.

    Le cardinal Wilton Gregory, archevêque de Washington DC, n'a pas essayé d'empêcher Biden, un pratiquant régulier, de recevoir la communion. La rencontre de M. Biden avec le pape sera la première depuis son élection, bien qu'ils se soient rencontrés à plusieurs reprises, notamment lorsque M. Biden était vice-président de Barack Obama.

    Mme Pelosi est à Rome pour un sommet des présidents de parlement avant le G20 ainsi que pour une réunion des dirigeants parlementaires avant le sommet sur le changement climatique de la Cop 26, le mois prochain à Glasgow.

    Samedi, François a déclaré séparément aux parlementaires qu'ils avaient un rôle décisif à jouer dans la protection de l'environnement.

    Le Vatican a annoncé vendredi que le pape ne se rendrait pas à Glasgow mais que sa délégation serait dirigée par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État.

  • Abus sexuels et secret de la confession : un faux problème

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Les abus sexuels et le secret de la confession : Un faux problème ?

    10/11/2021

    Le rapport français soulève une question : les prêtres doivent-ils dénoncer les abus sexuels dont ils ont eu connaissance en confession ? Ils ne le peuvent pas. Mais cela n'arrive presque jamais.

    Comme si la tragédie des abus sexuels dans l'Église catholique française ne suffisait pas, l'irrépressible ministre déléguée chargée de la citoyenneté au ministère de l'Intérieur, Marlène Schiappa, bien connue pour ses campagnes contre les "sectes", a commencé à agiter le gouvernement au sujet du secret de la confession.

    Ce qui s'est passé, c'est que la commission indépendante qui a publié la semaine dernière un rapport alarmant sur les abus sexuels perpétrés par le clergé et les travailleurs laïcs catholiques en France a notamment recommandé que les prêtres qui apprennent l'existence d'abus sexuels sur des mineurs en confession ignorent les dispositions du droit canonique et signalent les abus à la police. Sans surprise, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a immédiatement répondu que cette recommandation ne peut même pas être envisagée, car le secret de la confession est inviolable et les prêtres qui le rompent pour quelque raison que ce soit sont excommuniés. Schiappa rétorque que l'Église catholique ne peut être privilégiée en France par rapport aux autres religions.

    Schiappa a peut-être raison, mais le fait est que les juridictions nationales et internationales ont reconnu que le secret de la confession est inviolable non seulement dans l'Église catholique, mais aussi dans toutes les religions qui ont des pratiques confessionnelles similaires. Les abus sexuels perpétrés par des prêtres catholiques sont une tragédie que personne ne peut nier, y compris l'Église française - qui est si préoccupée qu'elle a commandé le rapport indépendant et l'a payé (une circonstance qui n'est pas toujours mise en lumière dans les commentaires internationaux). Ce n'est pas un problème français. C'est, comme l'a dit le pape François, c'est une honte mondiale qui menace l'avenir même de l'Église catholique et soulève des questions inéluctables sur le fonctionnement des séminaires et la formation des futurs prêtres.

    Or, utiliser cette tragédie comme une arme pour briser le secret de la confession, pour toutes les églises, menace gravement la liberté religieuse. En 2011, j'ai occupé le poste de représentant de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) pour la lutte contre le racisme, la xénophobie, l'intolérance et la discrimination à l'égard des chrétiens et des membres d'autres religions. J'ai acquis une certaine célébrité (ou notoriété, selon le point de vue) en me querellant avec l'Irlande, un pays qui s'inquiétait (à juste titre) de l'implication du clergé catholique dans les abus sexuels et qui a tenté (à tort) d'utiliser cette préoccupation pour légiférer contre le secret de la confession. J'ai également fait partie de plusieurs commissions laïques et catholiques qui ont enquêté sur les horreurs des abus sexuels commis par des clercs, et j'ai étudié ces problèmes pendant des décennies.

    La controverse sur la confession présente deux aspects. Premièrement, le secret de la confession fait partie de l'essence même de l'Église catholique. C'est l'une de ses institutions et l'un de ses principes les plus sacrés, et il existe des secrets similaires dans d'autres religions. L'idée que les religions ne devraient pas avoir de secrets, ou que les États ont le droit de les connaître tous, méconnaît le lien millénaire entre sacré et secret.

    Le 20 mars 1393, le roi de Bohême Wenceslaus IV a fait arrêter, torturer et jeter du pont Charles à Prague dans la rivière Vitava un prêtre catholique appelé Jean Népomucène, où il est mort. Le crime de Jean était d'avoir refusé de discuter avec le roi de ce qu'il avait appris en confession de sa femme, la reine Sofia. Jean a ensuite été canonisé par l'Église catholique en tant que martyr du secret de la confession et incarnation du principe selon lequel les prêtres catholiques doivent mourir plutôt que de briser le sceau de la confession. Le droit canonique réaffirme ce point. Les prêtres qui violent le secret de la confession, même pour obéir à des lois séculaires ou pour sauver leur propre liberté et leur vie, sont excommuniés.

    Le deuxième aspect de la controverse est qu'il s'agit en grande partie d'un drapeau levé pour des questions de principe. Dans ma propre étude des abus sexuels au sein de l'Église catholique, qui date de dix ans, je n'ai jamais rencontré de prêtre qui ait été confronté au dilemme de révéler ce qu'il avait appris en confession ou de laisser un agresseur sexuel en liberté. Les criminels qui abusent des mineurs ne vont pas déverser leurs secrets en confession. La jurisprudence canonique connaît de rares cas (survenus pour la plupart dans les siècles passés) de prêtres immoraux s'absolvant mutuellement en confession. S'ils étaient pris, ils étaient excommuniés, mais comme ils faisaient tous partie des mêmes réseaux criminels, ils n'auraient pas dénoncé les autres, et eux-mêmes, à la police.

    Les mineurs abusés par des prêtres peuvent le dire à d'autres prêtres, mais pourquoi devraient-ils le faire dans le contexte rituel de la confession ? Sans compter que le pourcentage de catholiques en général qui se confessent a dramatiquement diminué, et qu'il existe des paroisses, certainement en France, où seule une poignée de vieux fidèles irait se confesser. Et que ceux qui ont commis des actes honteux ou illégaux en général ne les confesseraient pas s'ils n'étaient pas sûrs que le sceau du confessionnal garantit que ce qu'ils disent au prêtre ne sera rapporté à personne d'autre.

    Dans le cas improbable où une victime parlerait de l'abus en confession, le prêtre peut toujours lui demander de répéter l'histoire une fois que le rituel de la confession a été clôturé par la formule sacramentelle de l'absolution. Bien entendu, les révélations à un prêtre en dehors de la confession ne sont pas couvertes par le sceau du confessionnal.

    Tous les ministres Schiappa de ce monde ne semblent pas comprendre comment les confessions fonctionnent réellement au 21e siècle. Ils ne se soucient pas non plus profondément de la liberté religieuse, qui est un problème non moins grave que les crimes commis par les abuseurs cléricaux.

  • Quand une église devient une salle d'escalade ou la "bonne manière de reconvertir les églises"

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    Lu sur La Capitale de ce 12 octobre (p. 6) :

    Forest : On pourra grimper dans l’église St-Antoine 

    "Une partie de l’église forestoise va être désacralisée pour permettre d’y aménager des structures grimpables. Le bâtiment accueillera une salle de bloc et une salle de corde. La commune soutient le projet. ... La particularité de ce projet est qu’il conservera une partie dédiée au culte tandis que le reste sera désacralisé pour laisser place aux sportifs. « La partie dédiée au culte sera dans le narthex [le vestibule de l’église] », confie Thierry Claessens, adjoint de l’évêque pour les questions temporelles à l’archevêché de Malines-Bruxelles. « Il y aura une séparation entre l’espace de prière et la zone d’escalade. Le projet fera en sorte que la beauté du lieu soit respectée. Il faudra également porter attention aux aspects acoustiques. » « À la commune, nous avons beaucoup insisté pour que le projet soit respectueux du patrimoine et que le projet soit ouvert à tous et avec des prix accessibles au quartier », développe Alain Mugabo (Ecolo). L’échevin de l’Urbanisme juge que c’est une bonne manière de reconvertir les églises, « une problématique à laquelle on sera certainement de plus en plus confronté dans les années à venir »."

    Effectivement... surtout si le financement des cultes est revu à la baisse comme le souhaite aujourd'hui la Région bruxelloise :

  • Douter de Vatican II ?

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    De Jean-Pierre Maugendre sur le site "Renaissance catholique" :

    Un catholique peut-il « douter du concile » Vatican II ?

    « Douter du Concile, c’est douter des intentions de ces mêmes Pères qui ont exercé leur pouvoir collégial de manière solennelle cum Petro et sub Petro dans un concile œcuménique, et, en dernière analyse, douter de l’Esprit Saint lui-même qui guide l’Eglise ». Telle est la raison fondamentale donnée par le pape François dans le Motu proprio Traditionis custodes pour supprimer, à terme, la célébration de la messe selon la forme traditionnelle du rit romain. Les tenants de ces célébrations douteraient du Concile et remettraient ainsi en cause, l’assistance même du Saint-Esprit  à l’Eglise.

    Douter, selon le Larousse, c’est à la fois « être dans l’incertitude sur la réalité d’un fait » et « ne pas avoir confiance en ». Il semble difficile de remettre en cause l’existence même du Concile Vatican II. La question de la confiance est, elle, plus délicate et pourrait être formulée ainsi : Est-il permis de s’interroger pour savoir si c’est bien le Saint-Esprit qui a dirigé le Concile ? On notera, d’abord, avec surprise, que sous la plume pontificale les opposants au Concile mettraient en doute les « intentions » des Pères conciliaires. Or, force est de constater que les objections ou réserves vis-à-vis du Concile émises par Mgr Lefebvre, Mgr Schneider, Mgr Gherardini, Jean Madiran, Roberto de Mattei, etc. portent sur des textes et des faits, non sur des intentions dont nous savons que, même bonnes, elles peuvent paver l’enfer et restent le secret des consciences.

    Le déroulement du Concile

    Ouvert le 11 octobre 1962 par le pape Jean XXIII, le concile se termine le 8 décembre 1965 par le fameux discours de clôture de Paul VI. Est-il bien raisonnable de penser que pendant ces trois années les 2 500 Pères conciliaires ont été, sans discontinuer, fidèles au souffle de l’Esprit-Saint ? Quelques faits, parmi d’autres, permettent d’en douter.

    Dès le 13 octobre, date de la première réunion des Pères, les choses ne se passent pas comme prévu. Alors que les participants devaient voter pour élire les membres des commissions de travail en s’inspirant des listes de ceux qui avaient participé à l’élaboration des schémas préparatoires le cardinal Liénart, Président de l’assemblée des cardinaux et archevêques de France, puis le cardinal Frings, Président de la conférence des évêques allemands interviennent pour que le vote n’ait pas lieu immédiatement mais plus tard afin, argumentent-ils, que les Pères puissent faire connaissance entre eux. Le vote aura lieu le 16 octobre, un intense lobbying permettant de promouvoir, dans les commissions, des évêques en grande partie différents de ceux qui avaient préparé les schémas initiaux. Le Concile s’ouvre par une véritable rébellion contre le mode de fonctionnement prévu et validé par le pape. Certains parleront de « la révolution d’octobre dans l’Eglise ». Cette journée du 13 octobre fut-elle vraiment animée par l’Esprit-Saint ?

    En octobre 1965, 450 Péres conciliaires adressent à la commission chargée de traiter de l’Eglise dans le monde une pétition demandant que soit abordée la question du communisme, ce qui ne semblait pas sans rapport avec le sujet. Mystérieusement cette pétition disparaît et la question ne sera pas abordée. On apprendra plus tard que des négociations secrètes avaient eu lieu en 1962 entre, d’une part, le cardinal Tisserant, représentant le Saint-Siège, et, d’autre part, Mgr Nicodème, représentant le patriarcat de Moscou, pour que la question du communisme ne soit pas abordée au Concile en échange de la présence d’observateurs orthodoxes. Ce silence jeta la stupéfaction parmi les évêques, en particulier ceux originaires d’Europe de l’Est ou d’Asie en proie aux persécutions communistes.

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