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Foi

  • "Papabile du jour" : le cardinal Jean-Marc Aveline, un rassembleur doté d'une vision globale

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    De John L Allen Jr/ (Crux) sur le Catholic Herald :

    Pape du jour : le cardinal Jean-Marc Aveline apparaît comme un rassembleur doté d'une vision globale

    cardinal aveline

     
    29 avril 2025

    D'ici le conclave du 7 mai destiné à élire le successeur du pape François, John Allen dresse chaque jour le portrait d'un  papabile différent,  terme italien désignant un homme susceptible de devenir pape. Il n'existe aucun moyen scientifique d'identifier ces prétendants ; il s'agit principalement d'évaluer leur réputation, leurs fonctions et leur influence au fil des ans. Il n'y a également aucune garantie que l'un de ces candidats en sortira vêtu de blanc ; comme le dit un vieux dicton romain : « Qui entre dans un conclave en tant que pape en sort cardinal. » Ce sont pourtant les noms les plus en vue à Rome en ce moment, ce qui garantit au moins qu'ils seront remarqués. Connaître ces hommes permet également de se faire une idée des enjeux et des qualités que d'autres cardinaux jugent souhaitables à l'approche de l'élection.

    ROME – Le pape François a osé défier les conventions en habitant non pas l'appartement papal traditionnel du Palais apostolique, mais la Maison Sainte-Marthe. Mais imaginez que ce pontife anticonformiste ait poussé les choses plus loin et décidé de déménager non seulement d'un lieu du Vatican à un autre, mais aussi hors de Rome ?

    On pourrait soutenir que, compte tenu des priorités sociales et politiques du pontife, il aurait bien pu choisir Marseille en France – où il aurait trouvé un hôte très sympathique en la personne du cardinal Jean-Marc Aveline, 66 ans, souvent décrit comme l'évêque préféré du défunt pontife.

    Marseille est, et a toujours été, une ville portuaire, ce qui en fait un carrefour naturel de peuples, de cultures et de religions. Aujourd'hui, environ 25 % de la population est musulmane, principalement composée d'immigrés d'Afrique du Nord. C'est aussi un lieu de contrastes entre une grande richesse et une pauvreté déchirante dans les quartiers d'immigrés de la périphérie nord de la ville, appelés «  Quartiers Nord ».  C'est un point de rencontre essentiel pour toute la région méditerranéenne, que François a souvent qualifié de plus grand cimetière à ciel ouvert du monde pour tous les migrants et réfugiés morts en tentant de rejoindre l'Europe. En tant que ville côtière, c'est un endroit idéal pour évaluer l'impact du changement climatique, notamment la hausse des températures, la fréquence accrue des vagues de chaleur et l'érosion côtière.

    Le pape François s'est rendu à Marseille en septembre 2023, un voyage au cours duquel l'affection du pape pour la ville et pour son pasteur en chef semblait évidente.

    Né en Algérie dans une famille de  pieds-noirs , c'est-à-dire d'Européens (ici des Espagnols) installés en Algérie à l'époque de la colonisation française, Aveline et sa famille furent contraints à l'exil à l'âge de quatre ans après une sanglante guerre d'indépendance. Ils finirent par s'installer à Marseille en 1965, ce qui donna au futur cardinal une sympathie naturelle pour les migrants et les réfugiés, ayant lui-même vécu leur expérience. Aveline parle notamment l'arabe, ce qui lui permet de communiquer avec la population immigrée de sa ville dans sa langue maternelle.

    Aveline avait deux sœurs, toutes deux décédées, mais ses parents sont toujours en vie et vivent à Marseille, où il consacre une partie de son temps personnel à les aider à prendre soin d'elles.

    Après avoir discerné une vocation au sacerdoce, Aveline étudiera dans des séminaires à Avignon et à Paris, et sera ordonnée en 1984. Perçue comme une intellectuelle douée, Aveline enseignera la théologie et dirigera un séminaire interdiocésain à Marseille, puis deviendra professeur de théologie à l'Université catholique de Lyon.

    Aveline était connu comme le « fils spirituel » du regretté cardinal Roger Etchegaray, qui avait lui-même été archevêque de Marseille avant de diriger le Conseil pontifical Justice et Paix du Vatican. Tout au long de sa carrière, Etchegaray s'est distingué par sa grande culture et sa grande ouverture d'esprit, attaché à l'écoute et au dialogue – autant de qualités que la plupart des observateurs attribuent également à son protégé.

    Après son élection à la papauté en mars 2013, François n'a manqué presque aucune occasion de propulser la carrière d'Aveline, le nommant évêque auxiliaire de Marseille en décembre 2013, puis archevêque de Marseille en août 2019, et enfin le nommant cardinal en août 2022.

    Ce n'est pas seulement le défunt pontife qui a manifesté affection et confiance en Aveline ; plus tôt ce mois-ci, il a été élu nouveau président de la conférence des évêques de France, avec l'un de ses collègues prélats, Mgr Renauld de Dinechin, évêque de Soissons, Laon et Saint-Quentin, qui s'est exclamé : « Le cardinal est fraternel, joyeux et encourageant, doté d'une grande intelligence... il est apprécié de tous. »

    Il reçoit également de bonnes critiques dans les cercles laïcs, ayant été intronisé à la prestigieuse  Légion d'honneur du pays  en 2002 par le président français Emmanuel Macron.

    Les catholiques progressistes apprécient particulièrement Aveline. Dans certains cercles catholiques français, il est surnommé « Jean XXIV », une référence non seulement à l'esprit réformateur du « bon pape Jean » et au concile Vatican II, mais aussi à la ressemblance physique frappante d'Aveline, souriant, un peu mal fagoté et rondouillard, avec Jean XXIII.

    Pourtant, Aveline n’est pas un idéologue et, à plusieurs reprises au cours de sa carrière, il a été prêt à s’opposer à l’orthodoxie libérale.

    Par exemple, il n’est pas un partisan de l’immigration incontrôlée et a déclaré que quiconque l’est « ne vit certainement pas dans certains quartiers de nombreuses villes marqués par un taux de chômage élevé, le trafic de drogue, la dégradation et le manque de sécurité ».

    Aveline a également manifesté une certaine sympathie pour la petite mais influente aile traditionaliste du catholicisme français. Il a notamment tenté, sans succès, de régler un conflit dans le diocèse de Toulon entre Mgr Dominique Rey, un ami personnel, et le Vatican, sur des questions telles que l'accueil des mouvements traditionalistes et l'ordination d'un grand nombre de prêtres attachés à l'ancienne messe latine. Finalement, Mgr Rey a été contraint de démissionner en janvier, mais les traditionalistes se souviennent néanmoins des efforts d'Aveline pour apporter son aide.

    En général, Aveline est considérée comme une figure presque impossible à ne pas aimer sur le plan personnel, une figure avec des positions largement progressistes mais qui est ouverte à ceux qui ont des inclinations plus conservatrices, et un prélat avec un esprit agile, une solide éthique de travail et un bon cœur.

    Les arguments en faveur d’Aveline comme pape ?

    Si vous cherchez quelqu'un pour continuer l'héritage du pape François, mais peut-être avec un peu plus de considération pour les catholiques de tempéraments différents, quelqu'un capable de réduire les tensions internes dans l'Église plutôt que de les exacerber, Aveline pourrait avoir beaucoup d'attrait.

    De plus, son expérience marseillaise a certainement permis à Aveline de faire face à la plupart des grands défis sociaux et culturels du début du XXIe siècle, de l’immigration et des relations interconfessionnelles à la pauvreté et à l’environnement.

    La personnalité affable et le charme d'Aveline feraient de lui une figure incontournable sur la scène internationale, aux antipodes de la dynamique agressive des Donald Trump. Ce serait une belle image pour l'Église catholique, et contribuerait peut-être même à relancer son action missionnaire.

    Tout cela explique pourquoi Aveline semble susciter un vif intérêt, et pas seulement parmi les habituels Européens. À l'heure actuelle, par exemple, plusieurs cardinaux latino-américains seraient favorables à sa candidature, le considérant comme une figure dotée d'une vision véritablement mondiale de l'Église.

    Les arguments contre ?

    D'une part, Aveline est français, ce qui a été considéré pendant des siècles comme un obstacle à un pape potentiel en raison de l'héritage de la captivité de la papauté à Avignon, un sombre chapitre de l'histoire que personne ne souhaite revivre. Près de sept siècles plus tard, cependant, les électeurs sont peut-être enfin prêts à abandonner ce vieux préjugé, d'autant plus qu'Aveline est un fervent partisan non seulement de l'intégration européenne, mais aussi méditerranéenne.

    De plus, Aveline ne parle pas vraiment italien, ce qui constitue un handicap évident pour un éventuel évêque de Rome. Il a cependant des dons pour les langues et pourrait probablement apprendre ; en attendant, sa façon de réveiller les souvenirs de Jean XXIII pourrait suffire à lui assurer toute la crédibilité italienne dont il a tant besoin.

    L'âge d'Aveline, 66 ans, pourrait constituer un obstacle pour certains cardinaux. S'il restait en poste jusqu'au même âge que le pape François, 88 ans, cela donnerait un pontificat de 22 ans, ce qui pourrait être perçu comme extrêmement long – même si d'autres pourraient trouver la stabilité qu'un tel scénario impliquerait rassurante.

    En résumé, si vous êtes cardinal et que vous avez trouvé convaincante la récente prière pour le conclave publiée par le cardinal Camillo Ruini, âgé de 94 ans, et notamment son plaidoyer en faveur de « la certitude de la vérité et de la sécurité de la doctrine », il n'est pas certain qu'Aveline soit votre candidat. Bien qu'il n'ait pas pris de position publique ferme sur la plupart des questions théologiques controversées, jouant la carte de la discrétion, sa vision généralement progressiste ne rassurera probablement pas ceux qui recherchent une approche plus prévisible et conventionnelle.

    Aveline aurait dit un jour à quelqu’un qui craignait que le cardinal soit surmené : « Chaque fois que le poids de votre charge de travail augmente, vous devez allonger le temps de votre prière. »

    Reste à savoir s'il devra recourir à cette règle d'une toute nouvelle manière s'il est l'homme qui foulera la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre vêtu de blanc. Si cela se produit, on imaginera le pape François contemplant le ciel avec satisfaction ; après tout, il a plus d'une fois prédit que son successeur s'appellerait Jean XXIV.

  • Saint Joseph-Benoît Cottolengo (30 avril)

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    Présenté par Benoît XVI le 28 avril 2010 : 

    Joseph Benoît Cottolengo naquit à Bra, une petite ville de la province de Cuneo, le 3 mai 1786. Aîné d'une famille de douze enfants, dont six moururent en bas âge, il fit preuve dès l'enfance d'une grande sensibilité envers les pauvres. Il suivit la voie du sacerdoce, imité également par deux de ses frères. Les années de sa jeunesse furent celles de l'aventure napoléonienne et des difficultés qui s'ensuivirent dans les domaines religieux et social. Cottolengo devint un bon prêtre, recherché par de nombreux pénitents et, dans la ville de Turin de l'époque, le prédicateur d'exercices spirituels et de conférences pour les étudiants universitaires, auprès desquels il remportait toujours un grand succès. A l'âge de 32 ans, il fut nommé chanoine de la Très Sainte Trinité, une congrégation de prêtres qui avait pour tâche d'officier dans l'Eglise du Corpus Domini et de conférer leur dignité aux cérémonies religieuses de la ville, mais cette situation ne le satisfaisait pas. Dieu le préparait à une mission particulière, et, précisément à la suite d'une rencontre inattendue et décisive, il lui fit comprendre quel aurait été son destin futur dans l'exercice de son ministère.

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  • Saint Pie V (30 avril)

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    saintPieV.jpgSaint Pie V, pape († 1572)(source)

    C'est précisément l'Église réorganisée par le concile de Trente que le pape saint Pie V réussit à promouvoir au cours d'une activité sans faille au service de la foi. En effet Michel Ghislieri - jusque-là professeur, maître des novices et prieur, inquisiteur provincial à Côme et à Bergame -, entre dans la grande machine ecclésiastique romaine comme Commissaire général de l'Inquisition en 1551. Son protecteur, le cardinal Carafa devenu Paul IV, le nomme en 1556 évêque de Nepi et Sutri, puis de Mondovi, tout en le faisant Inquisiteur général de la chrétienté.

    Il devient cardinal en 1557. Nicole Lemaître, sa récente biographe, montre qu'il commence à modifier l'image sociale du cardinalat. Jusqu'alors, dans un État temporel comme celui du Pape, les cardinaux restaient des princes. " Religieux mendiant, sans famille brillante [...] il pouvait se permettre de faire de sa vie un modèle. " Il limite ses dépenses à l'extrême, aux dépens peut-être du mécénat qui était alors attendu des gens de sa sorte.

    Le cardinal Ghislieri connaît des années un peu plus difficiles sous le pontificat de Pie IV qui réussit à terminer le concile de Trente à la fin de 1563. Deux ans après, il lui succède après une élection unanime. Pie V va alors s'employer à mettre en oeuvre les décisions du concile de Trente qui, comme celles de Latran V l'ayant précédé un demi-siècle, auraient pu rester lettre morte. On lui doit la promulgation du Catéchisme tridentin et surtout une refonte de la liturgie par le bréviaire et le missel. (...)

    Le pape Pie V est un des grands artisans de la Réforme catholique par la purification des moeurs, à la Curie, dans la ville de Rome et les États pontificaux. Il a voulu en donner l'exemple par une vie pieuse, sainte et désintéressée, ce qui l'a amené à renoncer à tous les avantages que sa famille pouvait attendre de son élévation. Pour sa famille religieuse, Pie V, tout en accordant une préséance aux prêcheurs sur les autres ordres, intervint pour les réformer en s'appuyant sur les maîtres de l'ordre.

    Un des grands succès de la politique de saint Pie V fut la bataille navale de Lépante contre les Turcs, le 7 octobre 1571. Attribuant cette victoire à la protection de la Vierge Marie, le Pape engagea les prêcheurs à célébrer chaque année une fête de Notre-Dame de la Victoire qui devint ensuite Notre-Dame du Rosaire. Pie V mourut le 1er mai 1572 et fut béatifié exactement un siècle après. (...) Pie V, avec ses limites, ses échecs et son immense travail, a surtout rendu à l'Église le service, après les turpitudes des papes de la Renaissance, de présenter la figure d'un pontife irréprochable, modèle des princes-serviteurs. (Source : Quilici, Alain; Bedouelle, Guy. Les frères prêcheurs autrement dits Dominicains. Le Sarment/Fayard, 1997)

  • Quand un pape nettoyait les écuries d'Augias... (saint Pie V, 30 avril)

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    De Christophe Dickès sur le site "Storia Voce" (web radio) :

    Quand un pape nettoyait les écuries d’Augias du Vatican

    Pour les catholiques, le nom de saint Pie V est généralement associé à la messe en latin. Pour les autres, ce nom nous renvoie aux pires heures de l’Eglise : à la persécution des juifs, à l’inquisition bien évidemment mais aussi à la croisade. Or l’historien se doit avant tout de se replacer dans une époque. Il ne doit pas juger le passé avec des lunettes anachroniques, mais au contraire comprendre les faits à travers les mentalités et les conceptions du temps. Or si nous nous replaçons précisément dans cette époque du XVIe siècle, nous observons que l’Eglise est à une charnière de son histoire. Elle opère même une mutation majeure grâce à une réforme en profondeur. Pour l’Eglise, cette idée de réforme n’est pas anodine. Il y eut par le passé de nombreuses réformes : que l’on songe à Grégoire le Grand au VIe siècle, à la réforme grégorienne du XIe siècle ou encore à celle du Concile de Latran IV au XIIIe siècle. La réforme vise à retrouver la pureté des origines. Il s’agit de « re » former et de renouer les liens avec les valeurs évangéliques. Dans ce mouvement, le rôle de Pie V au XVIe siècle est essentiel et même historique puisque son empreinte va durer pas moins de quatre siècles… Pourtant, le pontificat n’a duré que six ans. Philippe Verdin o. p. lui consacre un essai historique. Il est interrogé par Christophe Dickès.

    L’invité: Philippe Verdin est dominicain. Il est l’un des animateurs du site Internet Retraite dans la Ville. Il a publié une douzaine de romans, essais, livres d’entretiens. Il est l’auteur entre autres de Saint Pie V, le pape intempestif paru aux Editions du Cerf (226 pages, 18€)

    Attention, la vidéo ci-dessous est une reprise de l’enregistrement audio. L’image est donc fixe.

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  • Une époque s’est terminée avec le pontificat du pape François. Quelle ère va s'ouvrir maintenant ?

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    De sur Il Giornale :

    « L'Église ne doit pas être une ONG. Le risque est de décevoir les fidèles. »

    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien préfet de l'ancien Saint-Office, à propos de la Chine : « Nous ne pouvons pas dépendre d'un système athée »

    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, s'exprime sur l'avenir de l'Église catholique, quelques jours avant le conclave auquel il participera. Le même qui élira le successeur du pape François.

    Votre Éminence, vous avez dit qu’une époque s’est terminée avec le pontificat du pape François. Quelle ère va s'ouvrir maintenant ?

    « Lors de la magnifique homélie du cardinal Re samedi, à laquelle ont participé des centaines de milliers de fidèles, les gens ont applaudi lorsque les gestes et les actions sociales et humanitaires du pape François ont été évoqués. La grande participation à sa mort dans le monde entier, même de la part de communautés et d’organisations non chrétiennes critiques envers l’Église, a démontré comment le pape François a su affirmer et reconnaître l’autorité morale de la papauté pour la paix et la conscience de l’unité de toute la famille des nations. Nous ne devons cependant pas oublier que le Christ a fondé l'Église comme sacrement du salut du monde, afin que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité par l'unique médiateur entre Dieu et les hommes : le Christ Jésus.

    De nombreuses questions doctrinales sont abordées : de la communion pour les divorcés remariés à l'ouverture aux homosexuels, en passant par le rapport aux autres religions, notamment à l'islam.

    « À proprement parler, les questions évoquées ne sont pas ouvertes. Parce que l'enseignement de l'Église, qui résulte de la révélation de Dieu fondée sur l'Écriture Sainte et sur l'enseignement continu de l'Église, est clair et évident. L’autorité magistérielle de l’Église a le devoir, au nom de Dieu, de démasquer les idéologies athées qui se fondent sur une fausse image de l’humanité et de protéger les personnes des effets dévastateurs d’une fausse morale qui a caché son poison sous une douce apparence. Mais il s’agit d’aider pastoralement et personnellement les personnes en difficulté existentielle, comme le ferait Jésus, le bon pasteur, à trouver le bon chemin qui nous conduit au salut en Dieu. Le dialogue interreligieux est subordonné à la vérité qui vient de Dieu et que les hommes recherchent, mais il ne relativise pas la vérité ni ne la divise entre les partenaires individuels comme des morceaux d'un gâteau.

    Ces dernières années, le risque d’un schisme a été redouté. Est-ce un problème persistant ?

    « Un schisme est toujours un événement historique d’une importance énorme. Mais tout comme il y a une émigration interne, il y a aussi un schisme interne, une émigration interne ou une protestation silencieuse. Le Magistère a pour tâche de confirmer les fidèles dans la foi révélée et contraignante de l’Église. Il faut éviter les fonctions idéologiques qui remplacent l’enseignement authentique de l’Évangile, fondé sur l’Écriture sainte et la tradition apostolique. Il faut également éviter cela lorsqu’on le présente sous le prétexte de la modernisation, qui n’est en réalité qu’une falsification moderniste de la foi.

    La question de l’accord avec la Chine sur la nomination des évêques sera-t-elle au centre du Conclave ? En parlez-vous dans les Congrégations ?

    « Je ne sais pas si et qui soulèvera cette question. En tout cas, l’Église ne doit jamais dépendre d’un système athée.

    L’Église du futur sera-t-elle contre le relativisme ? Ou plutôt une Église de type ONG ?

    « Le problème aujourd’hui n’est pas seulement le relativisme mais sa conséquence, c’est-à-dire le totalitarisme. L'Église est un fondement de Dieu et non une organisation construite par les hommes selon leurs caprices.

    Le futur pape pourrait-il convoquer un nouveau concile ?

    « Un concile œcuménique a pour tâche d’exposer la foi de l’Église et de l’interpréter de manière authentique. De nombreuses questions d’actualité doivent d’abord être discutées par les théologiens.

  • Le conclave va décider de l'orientation de l'Eglise

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    De kath.net/news :

    George Weigel : Le conclave est une décision d'orientation

    29 avril 2025

    Avec l'élection du prochain pape, les cardinaux électeurs décident également de l'orientation que prendra l'Eglise dans ses relations avec le monde moderne, écrit le théologien et biographe du pape américain.

    Lors du prochain conclave, une question qui préoccupe l'Eglise catholique depuis la fin du 18e siècle se trouve en arrière-plan : L'Église doit-elle s'adapter au monde moderne, comme l'a fait le protestantisme libéral et comme tente de le faire aujourd'hui le catholicisme allemand ? Ou l'Église doit-elle travailler à convertir le monde actuel et à donner aux aspirations modernes à la liberté, à l'égalité et à la solidarité un fondement solide dans les vérités que la religion biblique enseigne depuis des millénaires ? C'est le thème du prochain conclave, écrit George Weigel, théologien renommé et biographe de Jean-Paul II, dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal du 23 avril.

    Depuis le concile Vatican II, la ligne de fracture au sein de l'Église catholique est déterminée par deux approches concurrentes sur la relation de l'Église avec le monde moderne. L'une des interprétations voit dans le Concile un nouveau départ pour l'Eglise, même si cela implique de modifier ou d'abandonner des vérités qui ont prévalu pendant près de deux mille ans. L'autre approche voit dans Vatican II une réforme de l'Eglise en « continuité dynamique » avec la tradition, écrit Weigel.

    Les deux orientations veulent rendre l'Église attractive pour les chrétiens et les autres qui cherchent une compréhension et une orientation spirituelles dans notre monde chaotique. Mais seule la deuxième direction, que Weigel qualifie d'« orthodoxie dynamique » (dans le sens d'« orthodoxie »), a réussi à attirer les gens en plus grand nombre dans les églises.

    Bien que l'Allemagne, avec le cardinal Reinhard Marx, le cardinal Rainer Maria Woelki et le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ne comptera que trois cardinaux électeurs lors du prochain conclave, la situation de l'Eglise en Allemagne influencera les délibérations des cardinaux. Le catholicisme allemand est le « laboratoire le plus important » pour une Eglise adaptée à la modernité, écrit Weigel. L'Eglise en Allemagne est « immensément riche, fortement bureaucratisée et socialement acceptable pour la gauche allemande, notamment en raison des opinions de ses dirigeants sur les questions LGBT, l'idéologie du genre et le mouvement trans », poursuit-il textuellement.

    Mais sur le plan religieux, elle court à sa perte, constate-t-il. Dans certaines zones urbaines, le pourcentage de personnes assistant à la messe le dimanche est inférieur à 2 pour cent. Mais cela n'empêche pas la grande majorité des évêques allemands de considérer leur conception de l'Eglise - que l'on pourrait qualifier d'« Eglise du peut-être » ou de « catholique light » - comme la seule voie possible pour le catholicisme au 21e siècle, remarque Weigel.

    Cette opinion est notamment contredite par le fait que la partie la plus vivante de l'Eglise aux Etats-Unis se trouve dans le camp de « l'orthodoxie dynamique ». Elle est surtout démentie par la croissance considérable de l'Eglise en Afrique subsaharienne, où l'« orthodoxie dynamique » a amené des millions de personnes au Christ. A la fin de ce siècle, l'Afrique sera le « centre démographique » de l'Eglise catholique, prédit Weigel.

    Lors de rencontres internationales d'évêques en 2014 et 2015, les dirigeants du catholicisme allemand auraient fait savoir à leurs homologues africains qu'ils n'étaient pas assez progressistes sur les questions soulevées par la révolution sexuelle. Les dirigeants de l'Eglise africaine ont averti les évêques allemands de ne pas imposer leur décadence occidentale à leurs jeunes communautés en pleine croissance.

  • La priorité : refaire l’unité de l’Église

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :

    Refaire l’unité de l’Église

    Confirma fratres tuos (Lc 22, 32)

    Avant même que ne s’ouvrent les Congrégations générales du pré-conclave, la Ville éternelle est entrée dans une intense ébullition. La question est de savoir si les 135 cardinaux électeurs, dont près de 80% ont été nommés par François, feront accéder au pontificat un homme qui gouvernera dans sa ligne, ou au contraire un cardinal de compromis, qui tiendra compte, plus ou moins selon l’état des forces en présence, des doléances des conservateurs.

    Si l’on s’en tenait là, le rétablissement de l’unité perdue ne serait pas à l’ordre du jour. Les papes de l’après-Vatican II ont finalement échoué à refaire cette unité, tant les papes de « restauration », Jean-Paul II et surtout Benoît XVI, que François, pape de « progrès ». Y échouera de même un pape de progrès tempéré.

    Car le problème de fond est tout autre. Il est magistériel, ou plus exactement tient au non-exercice du magistère comme tel. L’aspect le plus visible de cette déficience est dans l’absence de condamnation de l’hérésie d’où résulte un schisme latent, pire en un sens qu’un schisme ouvert puisque les fidèles du Christ ne savent plus où se trouve la frontière entre la foi et l’erreur.

    Aujourd’hui, de facto, l’autorité s’abstient de jouer le rôle d’instrument d’unité, du moins d’unité au sens classique, unité par la foi, elle se présente au contraire comme gestionnaire d’un certain consensus dans la diversité. Son rôle est plus de fédérer que d’unir, les principes de l’œcuménisme et de la liberté religieuse ayant été intégrés à l’intérieur même du corps ecclésial.

    Depuis un demi-siècle, sauf cas rares ou marginaux, plus aucune sentence d’exclusion de l’Église pour hérésie n’a été prononcée de la part des instances hiérarchiques épiscopales ou romaines. Il y a bien eu, par le passé, des périodes de bouillonnement d’erreurs, sinon aussi graves, du moins dramatiques. Mais aujourd’hui, la diversité n’explose pas en morceaux : des fidèles, des prêtres, des cardinaux, un pape, peuvent émettre des assertions divergentes sur des points de foi ou de morale jadis considérés comme fondamentaux (le respect dû uniquement à la religion du Christ, l’indissolubilité du mariage, par exemple), tout en étant les uns et les autres toujours tenus pour catholiques. Ce qui est évidemment désastreux pour la mission de l’Église, mais aussi d’abord – et l’un explique l’autre – désastreux pour l’être même des catholiques.

    La synodalité, comme tous les objectifs du pontificat du pape François, libéralisation de la morale, extirpation de l’ancienne liturgie, a eu l’avantage si l’on peut dire de dévoiler en les portant au maximum les failles du dessein conciliaire. La synodalité vient parachever la collégialité. La collégialité, s’exprimant spécialement dans le Synode des Évêques voulait imiter quelque peu (les assemblées du Synode ne sont que consultatives) le parlementarisme de la démocratie libérale. La synodalité du pape François veut calquer, également de manière lointaine, une sorte de suffrage universel bénéficiant à l’ensemble du Peuple de Dieu. De même que, dans les démocraties modernes, les lois de l’État ne cherchent plus à être des applications concrètes de la loi naturelle mais une expression de la volonté générale, de même l’enseignement pastoral ne vise plus strictement à faire connaître le contenu de la Révélation mais à interpréter le message évangélique en se mettant à l’écoute de l’humanité présente, avec un ajustement au dogme antérieur.

    « Acceptes-tu ton élection canonique comme souverain pontife ? » (Acceptasne electionem de te canonice factam in Summum Pontificem ?), sera-t-il demandé bientôt dans la Sixtine au nouvel élu. La question à lui posée visera la souveraine autorité christique donnée au Pontife qui succède à Pierre pour confirmer ses frères.

  • Sainte Catherine de Sienne

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    1650767280.jpgSur ce blog, nous avons consacré plusieurs notes à cette grande sainte, docteur de l'Eglise et patronne de l'Italie :

    On accèdera ici :  http://jesusmarie.free.fr/catherine_de_sienne.html aux oeuvres de sainte Catherine.

    Prière faite par sainte Catherine, après le terrible accident qu’elle éprouva dans la nuit du lundi de la Septuagésime (1378), lorsque sa famille la pleura comme morte.

    1.- Dieu éternel, mon bon Maître, qui avez formé le vaisseau du corps de votre créature avec le limon de la terre ; ô très doux Amour, vous l’avez formé d’une chose si vile, et vous y avez mis un si grand trésor, l’âme faite à votre image et ressemblance, ô Dieu éternel! Oui, mon bon Maître, mon doux Amour, vous êtes le maître de faire et de refaire, de briser et de refondre ce vase fragile comme le voudra votre Bonté.

    2.- O Père, moi votre misérable servante, je vous offre de nouveau ma vie pour votre douce Epouse. Vous pouvez, toutes les fois que le voudra votre Bonté, me séparer de mes sens et m’y ramener toujours d’une manière de plus en plus douloureuse, pourvu que je voie la réformation de votre douce Épouse, la sainte Église.

  • Sainte Catherine de Sienne; foi et audace

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    Sainte Catherine de Sienne. Foi et audace

    8.9 Brides, mothers and teachers - Terre di Siena

    A occasion de sa fête, le 29 avril, nous publions un portrait de cette grande sainte.

    Catherine Benincasa est née à Sienne en 1347, au sein d’une famille nombreuse. Très jeune, elle entend l’appel à se consacrer à Dieu, malgré l’incompréhension de sa famille. Dès son plus jeune âge, elle fait preuve d’une dévotion particulièrement forte.

    A seize ans, elle devient tertiaire dominicaine, tout en menant une vie d’austérité et de prière au sein de sa famille. Elle fait vœu de virginité. Ascèse et oraison la font vivre en étroite union avec le Christ, tout en se préoccupant des réalités de la vie.

    Rien ne destinait cette jeune fille d’un milieu simple à se trouver en position d’exhorter les uns et les autres à la paix. Rien, si ce n’est une foi lumineuse, nourrie par des visions mystiques dès son plus jeune âge.

    Bien que quasi-analphabète, elle n’en dicte pas moins de longues missives aux grands de son temps, et devient la conseillère spirituelle d’une foule de personnes, puissants et artistes, gens du peuple et ecclésiastiques.

    Les temps étaient mouvementés. L’Europe du 14e siècle ne cesse de se diviser. La France et l’Angleterre sont engluées en pleine guerre de Cent Ans. A cela s’ajoute la peste noire qui décima une grande partie de la population européenne, plus d’un tiers selon certaines sources. Comme si cela ne suffisait pas, en Italie, les villes s’opposent les unes aux autres. La papauté elle-même se trouve installée en Avignon. La république de Sienne, où grandit Catherine, n’est pas épargnée, du fait des familles dirigeantes qui s’entre-déchirent.

    Pour comprendre pourquoi plusieurs papes ne se trouvent plus à Rome, il faut remonter au début du siècle, au règne de Philippe IV le Bel, le premier roi à se faire appeler officiellement « très chrétien ». Cette notion religieuse tend alors à devenir juridique et autorise le souverain à intervenir dans les affaires de l’Église. De fait, son règne est marqué par ses différends avec Boniface VIII. En 1302, par la bulle Unam Sanctam, celui-ci déclare la supériorité du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel, et par ce biais la supériorité du pape sur les rois, ces derniers étant responsables devant le chef de l’Église. Philippe le Bel envoya des troupes pour arrêter le pape, qui fut fait prisonnier et mourut peu après.

    Son successeur, Benoît XI (1303-1304) dénonça les actions du roi de France. En 1305, pour l’apaiser, les cardinaux élurent un de ses amis, le Français Clément V qui ne mit jamais les pieds à Rome et s’établit en Avignon, cité culturellement française, et dépendante du royaume d’Anjou. Les papes y restèrent pendant près de septante ans. Sainte Brigitte de Suède avait déjà tenté de faire revenir la papauté à Rome, mais sans succès.

    Pour Catherine, cette situation est intolérable. Son principal souci est l’unité de l’Église. Sa grande crainte est le schisme, qu’elle appelle « l’hérésie ». Sans complexe, elle écrit au pape d’alors, encore en Avignon, une lettre brûlante où elle le presse de revenir à Rome. Elle ira même l’y chercher. Par la suite, elle déploiera des trésors d’activité et de diplomatie pour rassembler l’Église autour de Grégoire XI.

    Elle passera à Rome les derniers mois de sa vie (1378-1380). Elle y était venue à la demande d’Urbain VI, qui avait besoin de sa prière et de son conseil pour résoudre la crise qu’affrontait l’Eglise.

    Alors que la chrétienté se disloque notamment en raison des intérêts politiques contradictoires des monarques, Catherine va interpeller les uns et les autres. Elle envoie de nombreuses lettres aux princes et cardinaux, pour promouvoir l’obéissance au souverain pontife et défendre ce qu’elle appelle le « vaisseau de l’Église ». Elle a l’habitude d’appeler le successeur de Pierre il dolce Cristo in terra.

    Quoiqu’incisives et vigoureuses, ses exhortations sont prises en considération. Elle les adresse principalement aux pasteurs auxquels elle reproche de laisser, par apathie, s’égarer le troupeau qui leur est confié : Hélas, ne plus se taire ! Criez avec cent mille voix. Je vois que, parce qu’on se tait, le monde est détraqué, l’Épouse du Christ est pâle, on lui a enlevé sa couleur parce qu’on lui suce le sang hypocritement, le sang même du Christ » (Lettre au cardinal Pierre d’Ostie).

    Elle voulait la fin des divisions, car elles nuisent à la chrétienté, et à ses yeux, au bien supérieur de l’Église et des âmes.

    Si je meurs, c’est de passion pour l’Église, confie-t-elle, agonisante. A 33 ans, le 29 avril 1380, elle rend son âme à Dieu.

    Outre ses nombreuses lettres, on doit à Catherine, qui apprit à lire au prix de nombreuses difficultés et à écrire à l’âge adulte, un livre intitulé Dialogue de la Divine Providence. Elle nous y apprend « la science la plus sublime : aimer avec courage intensément et sincèrement Jésus-Christ et aimer l’Eglise ! » (Benoît XVI).

    Elle sera canonisée en 1461. En 1970, Paul VI la proclame docteur de l’Église. Trois autres femmes se sont vues attribuer ce titre : Thérèse d’Avila, Thérèse de Lisieux et, plus récemment, Hildegarde von Bingen.

    Outre qu’elle ait déjà été proclamée patronne de l’Italie en 1939, Jean-Paul II la nommera « co-patronne de l’Europe », aux côtés de Brigitte de Suède et d’Édith Stein. Un choix, expliquera Benoît XVI dix ans plus tard « pour que le Vieux continent n’oublie jamais les racines chrétiennes qui sont à la base de son chemin et continue de puiser à l’Évangile les valeurs fondamentales qui assurent la justice et la concorde ».

    En raison de son œuvre épistolaire en faveur de la papauté, Catherine est aussi la sainte protectrice des journalistes, des médias, et de tous les métiers de la communication. Celle qui a su témoigner avec audace de sa Foi, peut être une source d’inspiration pour nous, chrétiens du XXIe siècle. Elle n’a pas hésité à secouer les gouvernants et princes de son temps pour leur rappeler leurs responsabilités.

    La fête liturgique de sainte Catherine de Sienne a été fixée au 29 avril, anniversaire de son départ pour le Ciel.

    Albert-Pierre Van Gulck est marié, père de famille, ancien cadre dans le monde de l’assurance.

  • Sainte Catherine de Sienne, co-patronne de l'Europe (29 avril)

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    Sainte-Catherine-de-Sienne_theme_image.jpgLors de l'audience générale du 24 novembre 2010, le pape Benoît XVI a consacré sa catéchèse à sainte Catherine de Sienne que l'on fête aujourd'hui :

    Chers frères et sœurs,

    Je voudrais aujourd’hui vous parler d’une femme qui a eu un rôle éminent dans l’histoire de l’Eglise. Il s’agit de sainte Catherine de Sienne. Le siècle auquel elle vécut — le XIVe — fut une époque tourmentée pour la vie de l’Eglise et de tout le tissu social en Italie et en Europe. Toutefois, même dans les moments de grandes difficultés, le Seigneur ne cesse de bénir son peuple, suscitant des saints et des saintes qui secouent les esprits et les cœurs provoquant la conversion et le renouveau. Catherine est l’une de celles-ci et, aujourd’hui encore, elle nous parle et nous incite à marcher avec courage vers la sainteté pour être toujours plus pleinement disciples du Seigneur.

    Née à Sienne, en 1347, au sein d’une famille très nombreuse, elle mourut dans sa ville natale en 1380. A l’âge de 16 ans, poussée par une vision de saint Dominique, elle entra dans le Tiers Ordre dominicain, dans la branche féminine dite des Mantellate. En demeurant dans sa famille, elle confirma le vœu de virginité qu’elle avait fait en privé alors qu’elle était encore adolescente, et se consacra à la prière, à la pénitence et aux œuvres de charité, surtout au bénéfice des malades.

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  • Le pape de demain devra d'abord parler du Christ. Le reste en découlera. Et ce sera un défi de taille.

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    D'Andrea Gagliarducci sur Monday Vatican :

    Après François : l'institution, l'héritage, les problèmes

    Il y a un contraste frappant entre l'idée qui avait été donnée des funérailles du pape François, avec les rites simplifiés et le désir qu'elles ne soient pas perçues comme un signe de pouvoir, et la manière dont a été organisé le transfert du corps du pape de la maison de Sainte-Marthe à Saint-Pierre.

    Ce fut, en effet, une cérémonie papale impeccable, tout comme les funérailles célébrées le 26 avril furent une célébration papale soignée dans les moindres détails. Le pape François est parti en pape – un pape exceptionnel qui laisse derrière lui un héritage de gestes encore à définir, mais qui reste un pape.

    Le contraste est encore plus évident si l'on regarde comment la mort du pape a été annoncée : le cardinal Kevin Farrell, camerlingue, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État, l'archevêque Edgar Pena Parra, substitut, et l'archevêque Diego Ravelli, maître des célébrations papales, se sont présentés dans la chapelle de la Domus Sanctae Marthae en tant qu'ecclésiastiques, sans même la soutane à fil rouge.

    C’était une annonce officielle qui manquait… d’officialité.

    L'annonce a été diffusée en direct sur les réseaux du Vatican mais n'a pas été prononcée devant la place, où les cloches n'ont pas sonné pendant au moins une heure car la transmission électronique qui était censée les activer était interrompue.

    Ce sont autant de détails qui marquent un avant et un après. Ils racontent comment, à la mort du pape François, l'institution a été mise de côté, et la machine institutionnelle, liturgique et symbolique a redémarré quelques jours plus tard. Rien ne sera fait contre le pape défunt, mais tout sera fait pour l'Église.

    Le retour de l’institution au centre marque également une transition qui ne peut être sous-estimée.

    Le pape François a apporté son charisme et a également imposé une série de symboles, de gestes et de manières de faire personnels, directement issus de son environnement et de sa façon d'être. Portant des chaussures ou un pantalon noirs sous la soutane, évitant la mozzetta papale et manifestant une certaine « allergie » à toute situation institutionnelle, le pape François a en quelque sorte porté un coup dur au protocole institutionnel.

    Tant qu'il régnait, tout le monde le suivait.

    Pourtant, ce protocole était fait d'une histoire et d'une dignité qui n'avaient pas été perdues. Il est simplement resté sous les cendres jusqu'à son retour au moment où l'Église, privée de son chef, doit parler au monde . Et elle ne peut que parler au monde avec ses symboles, ses signes et son histoire – en un mot, avec son langage.

    Les lecteurs pourraient penser que tout cela est secondaire et juger vain de critiquer le pape pour son renoncement, voire sa répudiation, à certains symboles. La tradition, dit-on, n'est pas immuable. L'Église, ajoute-t-on, n'est pas le pouvoir. Le pape, précise-t-on, a bel et bien aidé l'Église à se débarrasser de la poussière du passé.

    Tout cela est peut-être vrai, et c'est une façon différente d'aborder la question. Pourtant, l'histoire nous apprend que chaque fois qu'un changement touche les langues historiques, des identités se perdent et des institutions s'effondrent. Reconstruire est toujours complexe et titanesque .

    Le pape François a défini deux points dans son testament : la paix mondiale et la fraternité. Cependant, ces points restent généraux et concernent davantage la situation mondiale que celle de l’Église . Ce langage est cohérent avec celui du pape, qui s’adressait au monde avant l’Église. À tel point que, lors de sa première rencontre avec les journalistes, il n’a pas donné de bénédiction par respect pour les non-croyants. À tel point que, hormis la bénédiction urbi et orbi lors de ses dernières sorties, le pape François a souhaité « bon dimanche », mais n’a pas prononcé de bénédiction .

    Les cardinaux entameront toutefois cette semaine un échange de vues sur l'Église qui dépassera ces questions. Ce sera un conclave différent de celui de 2013.

    En 2013, les cardinaux furent appelés à réagir à un choc : la démission de Benoît XVI. Ils en examinèrent immédiatement les causes immédiates et pensèrent que l’un des problèmes résidait dans l’organisation . Au bout d’un moment, les collaborateurs du pape furent pointés du doigt. Une phrase disait que « quatre années de Bergoglio pourraient suffire ». Cela signifiait qu’un pape venu du bout du monde était nécessaire pour secouer l’institution et poser les bases de la réforme. Mais seulement pour quatre ans. Une panique maîtrisée, pour ensuite tout ramener dans le giron institutionnel.

    Le pape François, cependant, a occupé ce poste pendant douze ans et a eu le temps de laisser une empreinte décisive sur l'institution de l'Église. Depuis quelque temps, les cardinaux discutent de la nécessité de donner un ordre institutionnel aux réformes et aux différents processus engagés. La réforme de la Curie est loin d'être définitive et nécessite des ajustements. L'ordre de l'État de la Cité du Vatican a été modifié à plusieurs reprises ces dernières années et doit être harmonisé.

    Ensuite, diverses questions ouvertes concernent la crédibilité de l’Église, depuis la lutte contre les abus jusqu’à la présence de l’Église dans la société.

    Les cardinaux rechercheront donc un profil modéré, capable de ne pas négliger les bonnes choses, mais d'avancer vers la normalisation. Quelqu'un qui soit moins protagoniste et qui laisse plutôt l'Église s'exprimer, dit-on. Plus pragmatiquement, quelqu'un qui n'applique pas un système de dépouilles féroce après son élection.

    Car la grande crainte, pour beaucoup, est de perdre les postes de pouvoir qu'ils ont conquis. Le pape François a eu un gouvernement très personnel . Les véritables collaborateurs n'étaient pas ceux qui occupaient des fonctions officielles, mais ceux qui restaient invisibles. Tous ces collaborateurs, qui étaient des confidents du pape, n'avaient ni titre ni fonction. Le risque, pour eux, était de disparaître.

    Le Conclave nous dira maintenant si les cardinaux auront le courage de mener à bien cette contre-révolution institutionnelle. Il ne s'agit pas de reculer . Il s'agit de consolider l'institution de l'Église, puis d'avancer avec des orientations et des méthodes différentes. Ce serait encore une révolution copernicienne après un pontificat comme celui du pape François.

    Bien sûr, les cardinaux ne doivent pas commettre la grave erreur de se concentrer sur des questions pragmatiques lors des congrégations générales. C'est ce qui s'est produit avant le conclave de 2013. Le choix s'est alors porté sur le pape François, car il semblait suffisamment fort pour mener les réformes sans réaction. En réalité, ils se tournaient vers le pape en quête d'un profil missionnaire et d'un changement de discours. Ils ne souhaitaient pas une véritable réforme, mais plutôt un renforcement de la situation existante.

    De son côté, le pape François a réformé, changé les règles et tout remis en question. Il a pris chaque décision en affirmant que tel était le mandat que lui avaient confié les cardinaux réunis à la chapelle Sixtine. Il n'avait pas entièrement tort .

    Le pape de demain devra donc d'abord parler du Christ. Le reste en découlera. Et ce sera un défi de taille .

  • Le cardinal Ambongo : un papabile mélangeant tradition et réforme

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    De John L Allen Jr sur le Catholic Herald :

    Papabile du jour : le mélange de tradition et de réforme du cardinal Ambongo

    27 avril 2025

    Lorsque le pape François a donné le feu vert au Dicastère pour la doctrine de la foi pour publier sa déclaration controversée de 2024 Fiducia Supplicans , autorisant la bénédiction des personnes vivant en union homosexuelle, l'objectif était vraisemblablement de combler un vide pastoral et d'atteindre un groupe d'électeurs souvent aliéné de l'Église catholique.

    Toutefois, parmi les conséquences imprévues, un résultat clair de la déclaration a été l’émergence d’un nouveau candidat papal : le cardinal Fridolin Ambongo Besungu, 65 ans, de Kinshasa en République démocratique du Congo, qui est également le chef élu des évêques africains en tant que président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM).

    Un titre de l'époque du journal italien Il Messaggero , en tête d'un article de la correspondante chevronnée du Vatican, Franca Giansoldati, disait tout : « Le profil du cardinal Ambongo progresse parmi les futurs papabili : il a dirigé le blocage africain de la bénédiction des couples homosexuels. »

    Cette référence faisait référence au fait qu'Ambongo était l'instigateur principal d'une déclaration du SCEAM déclarant que les Fiducia Supplicans étaient lettre morte sur le continent. Les prélats africains, y affirmait-il, « ne considèrent pas approprié que l'Afrique bénisse les unions homosexuelles ou les couples de même sexe car, dans notre contexte, cela créerait de la confusion et serait en contradiction directe avec l'éthique culturelle des communautés africaines ».

    C'était la première fois que les évêques d'un continent entier déclaraient qu'un décret du Vatican ne serait pas appliqué sur leur territoire. Compte tenu de la difficulté générale de parvenir à un accord sur quoi que ce soit avec un groupe d'évêques peu maniable, la réponse rapide et unifiée du SCEAM témoignait du leadership d'Ambongo.

    En outre, la déclaration du SCEAM est également remarquable par la manière dont elle a été élaborée en concertation avec le pape et ses principaux conseillers.

    Ambongo a raconté l'histoire lors d'une conversation avec un blog catholique français. Après avoir recueilli les réponses des évêques africains, il s'est envolé pour Rome afin de les présenter au pape. François lui a demandé de collaborer avec le cardinal argentin Víctor Manuel Fernández, du Dicastère pour la doctrine de la foi. Ambongo a suivi le mouvement, consultant le pontife tout au long du processus, de sorte que la déclaration du SCEAM, une fois publiée, portait de facto le sceau de l'approbation papale.

    En d'autres termes, Ambongo a trouvé un moyen pour les Africains d'avoir leur manioc et de le manger – en s'opposant au pape, au moins indirectement, mais sans paraître déloyal. C'est l'une des aiguilles les plus difficiles à enfiler dans la vie catholique, et l'habileté avec laquelle Ambongo y est parvenu a retenu l'attention.

    Né à Boto, au Congo, en 1960, Ambongo s'est senti appelé au sacerdoce et a rejoint les Franciscains Capucins, prononçant ses vœux perpétuels en 1987. Il a ensuite été envoyé étudier la théologie morale à la prestigieuse Académie Alphonsienne de Rome, dirigée par les Rédemptoristes, où il a appris l'italien - presque une condition sine qua non pour un pape potentiel.

    Au cours des années qui ont suivi, il a travaillé dans une paroisse, enseigné dans des séminaires et occupé divers rôles de direction au sein des Capucins jusqu'à sa nomination comme évêque en 2004, à l'âge de 44 ans.

    En 2016, Ambongo devint archevêque de Mbandaka-Bikoro et, à l'instar de son mentor, feu le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, il fut rapidement entraîné dans les turbulences de la politique congolaise. Lorsque le président de l'époque, Joseph Kabila, reporta les élections en 2016 pour se maintenir au pouvoir, Ambongo devint une figure de proue de l'opposition pro-démocratie et participa à la négociation de l'Accord-cadre de la Saint-Sylvestre, qui ouvrit la voie aux élections de 2018.

    Ambongo ne manque assurément pas d'audace. Son franc-parler en faveur de l'environnement – ​​critiquant à la fois les multinationales pétrolières et minières et les politiciens locaux qui servent leurs intérêts – lui a valu des menaces de mort ; il s'est même décrit comme « une personne en danger au Congo ».

    Il a clairement bénéficié de la faveur du pape François, ayant été nommé au Conseil des cardinaux du pontife en 2020, succédant à Monsengwo, et confirmé dans ce rôle en 2023. Il a également organisé une visite papale réussie au Congo en 2023. Pourtant, comme l'a démontré la controverse Fiducia , il est également prêt à se démarquer du chœur d'approbation qui entoure généralement tout pape lorsqu'il estime qu'une question de principe est en jeu.

    Le cas d’Ambongo ?

    Il incarne un mélange distinctif de continuité et de changement par rapport à l’héritage du pape François – en maintenant son rayonnement vers les périphéries et son fort témoignage social, mais en adoptant une position plus prudente et traditionnelle sur les questions doctrinales controversées.

    Son CV est empreint de sérieux : un homme d’État en politique nationale, un dirigeant continental d’évêques et un conseiller papal doté d’une connaissance approfondie de la réforme du Vatican.

    De plus, en tant que capucin, Ambongo a la réputation d'être un pasteur engagé, proche du peuple et à l'écoute des difficultés quotidiennes des fidèles. Il semble apprécier sincèrement d'être parmi eux – une qualité recherchée chez un pape.

    Les arguments contre ?

    Ambongo étant peu connu hors d'Afrique, l'impression de nombreux cardinaux est probablement davantage influencée par les reportages des médias et les témoignages de seconde main que par leurs relations personnelles. Certains pourraient se demander si ses vives critiques du déclin des valeurs morales en Occident pourraient faire de lui une figure difficile à cerner dans les régions plus sécularisées, risquant de le faire paraître déconnecté de la réalité.

    Les Américains pourraient également être légèrement inquiets de son anglais limité, même s’ils ont accepté une situation similaire avec François.

    Une chose est sûre : si Ambongo sortait du conclave vêtu de blanc, l’arrivée d’un « pape noir » électriserait l’opinion mondiale et lui offrirait une vaste tribune culturelle. La question serait alors de savoir comment il choisirait de l’utiliser.