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Foi - Page 187

  • Saint Junipero Serra, premier saint hispanique de l'Eglise d'Amérique du Nord

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    D'Evangile au Quotidien :

    Saint Junípero Serra
    Prêtre franciscain missionnaire en Californie

    fêté le 28 août

    Junípero, au siècle Miquel Josep, Serra, naît le 24 novembre 1713 à Petra sur l'île de Majorque aux Baléares.

    Il entra chez les Franciscains le 14 septembre 1730. Excellent aux études il enseigna la philosophie, avant même d'être ordonné prêtre. Il obtint également un doctorat en théologie de l'université de Palma.
    Junípero Serra part pour le Nouveau Monde en 1749. Il a alors 36 ans et enseigne d'abord la philosophie au collège de Mexico. Mais, de cœur, Serra est un pionnier et un missionnaire. C’est à l’âge de 55 ans que ce petit homme, pas particulièrement robuste et marchant à l'aide d’une canne (séquelle d’une vieille blessure), accepte la tâche de coordonner les activités missionnaires dans la région.
    Il faut d'abord reprendre les missions de la Baja California passées sous l'administration des Franciscains lorsque les jésuites furent expulsés d'Espagne et de toutes les colonies espagnoles par Charles III (en 1768).

    Avec le groupe de 15 franciscains dont il est supérieur il fonde également des nouveaux postes : San Barnabé, près de Monterrey, au nord de la colonie de Nouvelle-Espagne (l'actuel Mexique). De là, il visite les peuples aborigènes de la Californie, région encore inexplorée. En quelques années, les Franciscains fondent 21 missions. L'une d'elles fait l'objet d'une attention particulière du vice-roi de Nouvelle-Espagne, Bucareli. C’est, principalement à dos de mule qu’il couvrira les 750 miles pour rejoindre le site de sa première mission, San Diego, qu’il atteint en 1769. De cette date jusqu’à sa mort, 15 ans plus tard, il aura fondé 9 autres missions (10 au total sur un ensemble, à terme, de 21).

    Le 15 décembre 1774, le Vice-roi Antonio Maria de Bucareli adresse au Père Junipero Serra une lettre où il lui propose de participer à une expédition vers une baie d'importance stratégique, en Californie centrale, sous le commandement du capitaine de marine Juan Bautista de Anza. C'est ainsi qu'un premier camp militaire est établi en ce lieu et les Pères Palou et Cambon y célèbrent la messe pour la première fois devant une modeste cabane, la mission Dolorès. Le lieu recevra le nom de San Francisco en l'honneur de saint François d'Assise.
    Il meurt le 28 août 1784 à Monterey, en Californie, après avoir fondé de nombreuses missions dans le Nouveau monde.

    Junípero Serra a été béatifié le 25 septembre 1988 par St Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005) et proclamé Saint le 23 septembre 2015, au Sanctuaire national de l’Immaculée Conception de Washington, par le Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-) lors de son voyage apostolique aux États-Unis.
    En canonisant Junípero Serra, le Pape François a donné à l'Église nord-américaine son premier Saint hispanique.

  • Vivre du Christ (homélie pour le 21e dimanche du temps ordinaire)

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    Jésus est l’être le plus merveilleux que la Terre ait porté. Le connaître, c’est avoir une espérance indestructible. Marcher avec lui, c’est avancer dans la lumière. L’aimer, c’est se brancher sur la source de la vie. Celui qui commence cette vie d’amitié avec le Seigneur le découvre petit à petit ainsi. Mais comment avons-nous su qu’il était bon de lui ouvrir son cœur ? Comment même est-il arrivé jusqu’à nous ? C’est l’Église qui l’a apporté jusqu’à la porte de notre cœur, et c’est par les apôtres qu’elle Le connaît. Il est donc important pour nous de réfléchir à la manière dont Jésus s’est fait connaître à ses apôtres.

    Il ne leur a pas dit un jour : asseyez-vous là, je vais vous expliquer que je suis le Fils de Dieu. Jamais on ne trouve ce genre d’attitude chez Jésus. Et aujourd’hui, ce serait perdre notre temps de vouloir démontrer aux autres que Jésus est le Seigneur — ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas défendre la foi avec des arguments, ce qu’on appelle l’apologétique ; notre monde a un grand besoin d’apologétique ; mais l’apologétique ne prouve pas, elle prépare seulement par l’intelligence le chemin du cœur.

    Au contraire, Jésus a proposé à des disciples de vivre avec lui, de l’accompagner dans les bons et les mauvais moments, les miracles éclatants et les débats les plus âpres, les enseignements doux et les enseignements décapants, les fêtes et les retraites dans des lieux déserts. Et après un certain temps, quand leur cœur a commencé à être touché et à comprendre, il peut leur demander : qu’est-ce qu’il y a dans votre cœur et dans votre intelligence à mon égard ? Qui suis-je à vos yeux ?

    Pierre, au nom de tous, peut dire : tu es le Christ, le Fils de Dieu. Les apôtres avaient déjà dit cela dans la barque après la marche sur la mer. Mais maintenant, Pierre le dit à froid, sans miracle, dans le calme de la plaine. C’est la conviction tranquille de son cœur. Et maintenant, il aura à nourrir encore cette conviction, en y intégrant tous les combats à venir, la trahison, la croix, jusqu’à la résurrection.

    Jésus dit à Pierre que ce n’est pas de lui-même qu’il est venu à le connaître vraiment. C’est le Père qui le lui a révélé. Cela me fait penser à cette autre parole que nous avons entendue le 9 juillet : nul ne connaît le Fils, sinon le Père (Mt 11,27). C’est bien le Père qui nous révèle la richesse qu’il y a dans son Fils, qui nous fait percevoir la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur de l’amour du Christ (Ép 3,18). Et ce jour-là, Jésus avait continué en disant : nul ne connaît le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Sans réfléchir nous pourrions dire qu’il y a là une impossibilité : si on ne peut connaître le Père sans l’aide du Fils, ni le Fils sans l’aide du Père, comment entrer dans ce cercle ? La méthode est celle du compagnonnage. Je vais marcher avec toi, Seigneur… Je vais apprendre pas à pas qui tu es et qui est le Père… Petit à petit vous vous révélerez l’un l’autre à mon cœur, au fur et à mesure que je vous choisirai, que je vous mettrai à une place de plus en plus élevée dans ma vie. Vous êtes venus ce matin, et je suis admiratif de votre fidélité, de la façon dont dimanche après dimanche vous cherchez le cœur du Christ pour vivre de lui de plus en plus. Continuez ce chemin vers la lumière, continuez même les jours où vous ne sentez rien, car ces jours-là le Seigneur creuse et prépare encore davantage de joie pour quand il vous aura creusé par la foi !

    Avançons ensemble sur ce chemin, en faisant confiance à l’Église, car Jésus a dit qu’elle était « son Église » et que c’est lui qui la bâtirait sur la pierre qu’est l’apôtre Simon-Pierre et que sont ses successeurs les évêques de Rome où Pierre et Paul ont donné leur vie. C’est l’Église qui a le pouvoir d’amener le Christ sans cesse à la porte de notre cœur. Elle a beaucoup de taches, c’est vrai, mais elle est vivante et elle est belle lorsqu’elle vit de foi.

  • Pierre, le roc sur lequel le Christ a fondé l'Eglise (21e dimanche du temps ordinaire)

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    De Benoît XVI lors de l'Audience générale du mercredi 7 juin 2006 :

    Pierre, le roc sur lequel le Christ a fondé l'Eglise

    Chers frères et soeurs,

    Nous reprenons les catéchèses hebdomadaires que nous avons commencées ce printemps. Dans la dernière, il y a quinze jours, j'ai parlé de Pierre comme du premier des Apôtres. Nous voulons aujourd'hui revenir encore une fois sur cette grande et importante figure de l'Eglise. L'évangéliste Jean, racontant la première rencontre de Jésus avec Simon, frère d'André, souligne un fait singulier:  Jésus, "posa son regard sur lui et dit:  "Tu es Simon, fils de Jean; tu t'appelleras Képha" (ce qui veut dire:  pierre)" (Jn 1, 42). Jésus n'avait pas l'habitude de changer le nom de ses disciples:  à l'exception de la dénomination de "fils du tonnerre", adressée dans une circonstance précise aux fils de Zébédée (cf. Mc 3, 17) et qui ne fut plus utilisée par la suite, Il n'a jamais attribué un nouveau nom à l'un de ses disciples. Il l'a fait en revanche avec Simon, l'appelant Kepha, un nom qui fut ensuite traduit en grec Petros, en latin Petrus, et il fut traduit précisément parce qu'il ne s'agissait pas seulement d'un nom; c'était un "mandat", que Petrus recevait de cette façon du Seigneur. Le nouveau nom Petrus reviendra plusieurs fois dans les Evangiles et finira par supplanter le nom originel Simon.

    Cette information acquiert une importance  particulière  si  l'on tient compte du fait que, dans l'Ancien Testament, le changement du nom préfigurait en général une mission qui est confiée (cf. Gn 17, 5; 32, 28sq. etc.). De fait, la volonté du Christ d'attribuer à Pierre une importance particulière au sein du Collège apostolique résulte de nombreux indices:  à Capharnaüm, le Maître  va  loger dans la maison de Pierre (Mc 1, 29); lorsque la foule se presse autour de lui sur les rives du lac de Génésareth, entre les deux barques qui y sont amarrées, Jésus choisit celle de Simon (Lc 5, 3); lorsque, dans des circonstances particulières, Jésus ne se fait accompagner que par trois disciples, Pierre est toujours rappelé comme le premier du groupe:  c'est le cas lors de la résurrection de la fille de Jaïre (cf. Mc 5, 37; Lc 8, 51), de la Transfiguration (cf. Mc 9, 2; Mt 17, 1; Lc 9, 28) et enfin, au cours de l'agonie dans le Jardin du Gethsémani (cf. Mc 14, 33; Mt 26, 37). Et encore:  c'est à Pierre que s'adressent les percepteurs de la taxe du Temple, et le Maître paie pour lui-même et pour Pierre uniquement (cf. Mt 17, 24-27); c'est à Pierre qu'Il lave les pieds en premier lors de la Dernière Cène (cf. Jn 13, 6) et c'est seulement pour lui qu'il prie afin que sa foi ne disparaisse pas et qu'il puisse ensuite confirmer en celle-ci les autres disciples (cf. Lc 22, 30- 31).

    Du reste, Pierre lui-même est conscient de sa position particulière:  c'est lui qui souvent, également au nom des autres, parle en demandant l'explication d'une parabole difficile (Mt 15, 15), ou le sens exact d'un précepte (Mt 18, 21), ou bien encore la promesse formelle d'une récompense (Mt 19, 27). C'est lui en particulier qui résout certaines situations embarrassantes en intervenant au nom de tous. Ainsi, lorsque Jésus,  attristé  en raison de l'incompréhension de la foule après le discours sur le "pain de vie", demande:  "Voulez-vous partir vous aussi?", la réponse de Pierre est ferme:  "Seigneur, vers qui pourrions-nous aller? Tu as les paroles de la vie éternelle" (cf. Jn 6, 67-69). C'est également de manière décidée qu'il prononce la profession de foi, encore au nom des Douze, dans les environs de Césarée de Philippe. A Jésus qui demande:  "Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je?", Pierre répond:  "Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant!" (Mt 16, 15-16). En réponse, Jésus prononce alors la déclaration solennelle qui définit, une fois pour toutes, le rôle de Pierre dans l'Eglise:  "Et moi, je te le déclare:  Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise... Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux:  tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux" (Mt 16, 18-19). Les trois métaphores auxquelles Jésus a recours sont en elles-mêmes très claires:  Pierre sera le fondement rocheux sur lequel reposera l'édifice de l'Eglise; il aura les clefs du Royaume des cieux pour ouvrir ou fermer à qui lui semblera juste; enfin, il pourra lier ou délier, au sens où il pourra établir ou interdire ce qu'il con-sidérera nécessaire pour la vie de l'Eglise, qui est et qui demeure au Christ. Elle est toujours l'Eglise du Christ, et non de Pierre. C'est ainsi qu'est décrit par des images d'une évidence plastique ce que la réflexion successive appellera le "primat de juridiction".

    Cette position de prééminence que Jésus a voulu conférer à Pierre se retrouve également après la résurrection:  Jésus charge les femmes d'en porter l'annonce à Pierre, de manière distincte par rapport aux autres Apôtres (cf. Mc 16, 7); c'est à lui et à Jean que s'adresse Marie-Madeleine pour informer que la pierre a été déplacée devant l'entrée du sépulcre (cf. Jn 20, 2) et Jean lui cédera le pas lorsque tous les deux arriveront devant la tombe vide (cf. Jn 20, 4-6); ce sera ensuite Pierre, parmi les Apôtres, le premier témoin d'une apparition du Ressuscité (cf. Lc 24, 34; 1 Co 15, 5). Son rôle, clairement souligné (cf. Jn 20, 3-10), marque la continuité entre la prééminence qu'il a eue dans le groupe apostolique et la prééminence qu'il continuera à avoir au sein de la communauté née avec les événements pascals, comme l'atteste le livre des Actes (cf. 1, 15-26; 2, 2 14-40; 3, 12-26; 4, 8-12; 5, 1-11.29; 8, 14-17; 10; etc.). Son comportement est considéré à ce point décisif qu'il est au centre de remarques et également de critiques (cf. Ac 11, 1-18; Ga 2, 11- 14). Au Concile dit de Jérusalem, Pierre exerce une fonc-tion directive (cf. Ac 15 et Ga 2, 1-10), et c'est précisément parce qu'il est un témoin de la foi authentique que Paul lui-même reconnaîtra en lui une certaine qualité de "premier" (cf. 1 Co 15, 5; Ga 1, 18; 2, 7sq.; etc.). Ensuite, le fait que plusieurs des textes clefs se référant à Pierre puissent être reconduits au contexte de la Dernière Cène, où le Christ confère à Pierre le ministère de confirmer ses frères (cf. Lc 22, 31sq.), montre comment l'Eglise qui naît du mémorial pascal célébré dans l'Eucharistie trouve dans le ministère confié à Pierre l'un de ses éléments constitutifs.

    Ce cadre du Primat de Pierre situé lors de la Dernière Cène, au moment de l'institution de l'Eucharistie, Pâque du Seigneur, indique également le sens ultime de ce Primat:  Pierre, en tout temps, doit être le gardien de la communion avec le Christ; il doit guider à la communion avec le Christ; il doit prendre garde à ce que la chaîne ne se brise pas et que puisse ainsi perdurer la communion universelle. Ce n'est qu'ensemble que nous pouvons être avec le Christ, qui est le Seigneur de tous. La responsabilité de Pierre est de garantir ainsi la communion avec le Christ à travers la charité du Christ, en conduisant à la réalisation de cette charité dans la vie de chaque jour. Prions afin que le Primat de Pierre, confié aux pauvres personnes humaines, puisse toujours être exercé dans ce sens originel voulu par le Seigneur et puisse ainsi être toujours davantage reconnu dans sa véritable signification par nos frères qui ne sont pas encore en pleine communion avec nous.

  • Pakistan : la foule brûle les églises, la police arrête les chrétiens

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Pakistan : La foule brûle les églises, la police arrête les chrétiens

    25/08/2023

    Les véritables instigateurs des attaques contre les lieux de culte chrétiens n'ont pas été arrêtés. Deux frères chrétiens sont en prison, accusés de blasphème.

    Jaranwala Chistian churches after the attack. From Twitter.
    Les églises chrétiennes de Jaranwala après l'attaque. Extrait de Twitter.

    Il est assez rare que des médias autres que "Bitter Winter" et d'autres organes spécialisés diffusent des informations sur la persécution des minorités religieuses au Pakistan. C'est ce qui s'est passé la semaine dernière, lorsque le 16 août, une foule a brûlé ou détruit quelque dix-neuf églises, dont le lieu de culte historique de l'Armée du salut, et plusieurs maisons privées de chrétiens à Jaranwala, dans le Pendjab.

    Les émeutiers ont également vandalisé un cimetière chrétien, brûlé des bibles et pillé les maisons de chrétiens qui avaient fui la région par crainte pour leur vie. Les chrétiens ont protesté dans tout le pays et, pour une fois, il était impossible d'ignorer l'incident pour les médias nationaux et internationaux.

    Le gouvernement a promis une action rapide et immédiate de la police. Mais que s'est-il passé, une semaine après les attentats ? Plus d'une centaine d'émeutiers ont été arrêtés, ont déclaré les autorités aux médias. Cependant, certains ont déjà été relâchés et on ne sait pas combien d'entre eux seront inculpés pour des délits graves. Plus important encore, les religieux et les militants politiques d'organisations islamiques extrémistes telles que Tehreek-e-Labbaik Pakistan, qui ont incité les émeutiers à agir, n'ont pas été arrêtés. Tehreek-e-Labbaik nie toutes les accusations, mais les chrétiens qui étaient présents racontent une autre histoire.

    Christians sleeping in the fields after having been compelled to leave their homes. From Twitter.
    Chrétiens dormant dans les champs après avoir été contraints de quitter leurs maisons. Extrait de Twitter.

    Quelqu'un, cependant, a été arrêté et accusé d'un crime passible de la peine de mort : deux chrétiens. L'incident a commencé lorsque des pages du Coran portant des commentaires désobligeants écrits en rouge, qui auraient été trouvées dans une rue voisine, ont été remises à un responsable de la prière de la mosquée. Celui-ci les a montrées aux fidèles musulmans et a prononcé un sermon incendiaire appelant à la vengeance.

    La police affirme que les pages profanées du Coran portent les noms, les adresses et même les numéros de carte d'identité de deux frères chrétiens, qui ont été arrêtés et inculpés de blasphème. La police n'a pas expliqué pourquoi les blasphémateurs signaient leur blasphème, fournissaient même le numéro de leur carte d'identité et demandaient littéralement à être arrêtés et inculpés d'un crime passible de la peine capitale.

    Christian protests in Karachi. From Twitter.
    Manifestations chrétiennes à Karachi. Extrait de Twitter.

    En théorie, le blasphème peut être puni de la peine de mort au Pakistan. Bien que les juridictions supérieures convertissent régulièrement les condamnations à mort en peines d'emprisonnement à vie ou autres peines d'emprisonnement de longue durée, et que personne n'ait été exécuté jusqu'à présent, le gouvernement a récemment annoncé, sous la pression du Tehreek-e-Labbaik, que les dispositions contre le blasphème seraient appliquées de manière plus stricte. Il est également fréquent que les personnes accusées de blasphème soient lynchées par la foule.

    Massimo Introvigne (né le 14 juin 1955 à Rome) est un sociologue italien des religions. Il est le fondateur et le directeur général du Centre d'études sur les nouvelles religions (CESNUR), un réseau international de chercheurs qui étudient les nouveaux mouvements religieux. Introvigne est l'auteur de quelque 70 livres et de plus de 100 articles dans le domaine de la sociologie des religions. Il est le principal auteur de l'Enciclopedia delle religioni in Italia (Encyclopédie des religions en Italie). Il est membre du comité éditorial de l'Interdisciplinary Journal of Research on Religion et du comité exécutif de Nova Religio de University of California Press.  Du 5 janvier au 31 décembre 2011, il a été "Représentant pour la lutte contre le racisme, la xénophobie et la discrimination, en particulier la discrimination à l'encontre des chrétiens et des membres d'autres religions" de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). De 2012 à 2015, il a été président de l'Observatoire de la liberté religieuse, institué par le ministère italien des affaires étrangères afin de suivre les problèmes de liberté religieuse à l'échelle mondiale.

    www.cesnur.org/

  • Que se passe-t-il après la mort ?

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    que-se-passe-t-il-apres-la-mort

    Que se passe-t-il après la mort ?
    7.90

    Comment réconforter nos contemporains face à la perspective de la mort qui les terrifie et les prive de leurs proches ?

    Le christianisme propose des réponses apaisantes sur ce qui se passera après notre mort et à la fin du monde : la résurrection de la chair, la vie éternelle, la communion des saints...

    Les livres sur ce thème sont souvent compliqués ou flous, faute de certitudes. La qualité du texte de Mgr Léonard est d'être au contraire précis ; précis mais ouvert, donnant clairement et simplement les diverses interprétations que les théologiens ont retenues jusqu'à présent comme convaincantes et cohérentes. Elles permettent de mieux comprendre comment nous pouvons espérer revivre et retrouver nos proches et Dieu.

    L'auteur

    Né en 1940, Mgr André Léonard est archevêque émérite de Malines-Bruxelles. Il a publié de nombreux ouvrages de théologie ou de philosophie, qu'il a enseignée à l'université de Louvain. Il est l'auteur de Jésus, splendeur de Dieu et salut du monde aux éditions Saint-Paul (2021), dont ce texte est extrait.

  • Prévenir un schisme : la lettre pastorale de l'évêque de Tyler (Texas) à ses ouailles

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    Via le Forum Catholique :

    Lettre pastorale du 22 août de Mgr Strickland à ses ouailles publiée sur The Remnant du 24/08/2023.

    Mes chers fils et filles dans le Christ :

    Que l'amour et la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soient toujours avec vous !

    En ces temps de grande agitation dans l'Église et dans le monde, je dois vous parler d'un cœur de père pour vous avertir des maux qui nous menacent et pour vous assurer de la joie et de l'espérance que nous avons toujours en notre Seigneur Jésus-Christ. Le message mauvais et faux qui a envahi l'Église, l'Épouse du Christ, est que Jésus n'est qu'un parmi d'autres, et qu'il n'est pas nécessaire que son message soit partagé avec toute l'humanité. Cette idée doit être rejetée et réfutée à chaque fois. Nous devons partager la joyeuse bonne nouvelle que Jésus est notre seul Seigneur, et qu'Il désire que toute l'humanité, pour tous les temps, puisse embrasser la vie éternelle en Lui.

    Une fois que nous avons compris que Jésus-Christ, le Fils divin de Dieu, est la plénitude de la révélation et l'accomplissement du plan de salut du Père pour toute l'humanité et pour tous les temps, et que nous l'embrassons de tout notre cœur, nous pouvons alors aborder les autres erreurs qui affligent notre Église et notre monde et qui ont été provoquées par un éloignement de la Vérité.

    Dans sa lettre aux Galates, saint Paul écrit : "Je m’étonne que si vite vous vous laissiez détourner de celui qui vous a appelés en la grâce de Jésus-Christ, pour passer à un autre Évangile : non certes qu’il y en ait un autre ; seulement il y a des gens qui vous troublent et qui veulent changer l’Évangile du Christ. Mais quand nous-mêmes, quand un ange venu du ciel vous annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème !Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure, si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème ! (Ga 1,6-9)

    En tant que père spirituel, je pense qu'il est important de réitérer les vérités fondamentales suivantes qui ont toujours été comprises par l'Église depuis des temps immémoriaux, et de souligner que l'Église existe non pas pour redéfinir les questions de foi, mais pour sauvegarder le dépôt de la foi tel qu'il nous a été transmis par Notre Seigneur lui-même par l'intermédiaire des apôtres, des saints et des martyrs. Encore une fois, en s'inspirant de l'avertissement de saint Paul aux Galates, toute tentative de pervertir le véritable message de l'Évangile doit être catégoriquement rejetée comme préjudiciable à l'Épouse du Christ et à ses membres individuels.

    1- Le Christ a établi une seule Église - l'Église catholique - et, par conséquent, seule l'Église catholique fournit la plénitude de la vérité du Christ et le chemin authentique vers son salut pour chacun d'entre nous.

    2- L'Eucharistie et tous les sacrements sont divinement institués, et non développés par le Christ. L'Eucharistie est vraiment le Corps et le Sang, l'Âme et la Divinité du Christ, et le recevoir dans la Communion sans en être digne (c'est-à-dire dans un état de péché grave et impénitent) est un sacrilège dévastateur pour l'individu et pour l'Église. (1 Co 11,27-29)

    3- Le sacrement du mariage est institué par Dieu. Par la loi naturelle, Dieu a établi le mariage entre un homme et une femme, fidèles l'un à l'autre pour la vie et prêts à avoir des enfants. L'humanité n'a ni le droit ni la capacité réelle de redéfinir le mariage.

    4- Chaque personne humaine est créée à l'image et à la ressemblance de Dieu, homme ou femme, et tous les individus devraient être aidés à découvrir leur véritable identité en tant qu'enfants de Dieu, et non soutenus dans une tentative désordonnée de rejeter leur indéniable identité biologique et donnée par Dieu.

    5- L'activité sexuelle en dehors du mariage est toujours un péché grave et ne peut être tolérée, bénie ou jugée admissible par quelque autorité que ce soit au sein de l'Église.

    6- La croyance selon laquelle tous les hommes et toutes les femmes seront sauvés, quelle que soit leur façon de vivre (concept communément appelé universalisme) est fausse et dangereuse, car elle contredit ce que Jésus nous dit à maintes reprises : "Renoncez à vous-même, prenez votre croix et suivez-moi." Il nous a donné le chemin, par sa grâce, de la victoire sur le péché et la mort par le repentir et la confession sacramentelle. Il est essentiel que nous accueillions la joie et l'espoir, ainsi que la liberté, qui découlent du repentir et de la confession humble de nos péchés. Grâce au repentir et à la confession sacramentelle, chaque bataille contre la tentation et le péché peut être une petite victoire qui nous conduit à embrasser la grande victoire que le Christ a remportée pour nous.

    7- Pour suivre Jésus-Christ, nous devons volontairement choisir de prendre notre croix au lieu d'essayer d'éviter la croix et la souffrance que Notre Seigneur offre à chacun de nous individuellement dans notre vie quotidienne. Le mystère de la souffrance rédemptrice - la souffrance que Notre Seigneur nous permet d'expérimenter et d'accepter dans ce monde, puis de Lui offrir en retour en union avec Sa souffrance - nous ébranle, nous purifie et nous attire plus profondément dans la joie d'une vie vécue dans le Christ. Cela ne veut pas dire que nous devons apprécier ou rechercher la souffrance, mais si nous sommes unis au Christ, en faisant l'expérience de nos souffrances quotidiennes, nous pouvons trouver l'espoir et la joie qui existent au milieu de la souffrance et persévérer jusqu'à la fin dans toutes nos souffrances. (cf. 2 Tm 4,6-8)

    Dans les semaines et les mois à venir, nombre de ces vérités seront examinées dans le cadre du Synode sur la synodalité. Nous devons nous en tenir à ces vérités et nous méfier de toute tentative de présenter une alternative à l'Évangile de Jésus-Christ, ou de promouvoir une foi qui parle de dialogue et de fraternité, tout en essayant de supprimer la paternité de Dieu. Lorsque nous cherchons à innover sur ce que Dieu, dans sa grande miséricorde, nous a donné, nous nous trouvons sur un terrain périlleux. Le point d'appui le plus sûr que nous puissions trouver est de rester fermement attachés aux enseignements éternels de la foi.

    Malheureusement, il se peut que certains qualifient de schismatiques ceux qui ne sont pas d'accord avec les changements proposés. Soyez assurés, cependant, que quiconque reste fermement sur le fil à plomb de notre foi catholique n'est un schismatique. Nous devons rester résolument et véritablement catholiques, quelles que soient les propositions qui nous sont faites. Nous devons également être conscients que ce n'est pas quitter l'Église que de s'opposer fermement à ces changements proposés. Comme l'a dit saint Pierre : "Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. (Jn 6,68) Par conséquent, rester ferme ne signifie pas que nous cherchons à quitter l'Église. Au contraire, ceux qui proposent de changer ce qui ne peut être changé cherchent à s ‘approprier l'Église du Christ, et ce sont eux les vrais schismatiques.

    Je vous exhorte, mes fils et mes filles dans le Christ, à vous assurer que le moment est venu de vous appuyer fermement sur la foi catholique de toujours
    . Nous avons tous été créés pour chercher la Voie, la Vérité et la Vie, et en cette époque moderne de confusion, le vrai chemin est celui qui est éclairé par la lumière de Jésus-Christ, car la Vérité a un visage et c'est bien le sien. Soyez assurés qu'Il n'abandonnera pas son Épouse.


    Je reste votre humble père et serviteur,

    Mgr Joseph E. Strickland
    Évêque de Tyler (Texas)

  • Le "synode sur la synodalité" ne ressemble pas aux synodes des Eglises d'Orient

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Un évêque grec catholique : le synode sur la synodalité ne ressemble pas aux synodes orientaux

    L'évêque grec catholique byzantin Manuel Nin souligne que le synode signifie avant tout un cheminement avec le Christ et met en garde contre le "parlementarisme chrétien".

    24 août 2023

    Malgré les affirmations contraires, le prochain synode sur la synodalité ne ressemble à aucun synode des Églises orientales - il ressemble à un processus parlementaire et manque d'un objectif clair et cohérent, a déclaré un évêque grec catholique qui participera à la réunion.

    Dans un commentaire publié le 3 août sur le site web de l'Exarchat catholique grec, Mgr Manuel Nin, exarque apostolique de l'Église catholique byzantine grecque en Grèce, a exprimé plusieurs préoccupations concernant l'assemblée générale du synode, dont la première session aura lieu du 4 au 29 octobre et la seconde en octobre 2024. La réunion à venir marque une rupture significative avec les assemblées synodales précédentes dans la mesure où un groupe sélectionné de participants laïcs sera désormais autorisé à voter.

    L'évêque Manuel a reconnu que cet exercice de l'autorité a une "dimension synodale" dans la mesure où les décisions prises à un "niveau pleinement collectif appartiennent aux évêques du synode", mais il a souligné que si l'Occident comprend la synodalité comme le fait que "tous, laïcs et clercs, agissent ensemble pour parvenir à une décision ecclésiastique, doctrinale, canonique, disciplinaire, quelle qu'elle soit, il devient clair qu'une telle synodalité n'existe pas en Orient".

    La synodalité dans toutes les Églises chrétiennes, tant à l'Est qu'à l'Ouest, ne peut être une sorte de reflet du monde moderne par lequel l'Église devient comme une "démocratie occidentale moderne, éventuellement parlementaire, où tout le monde peut tout dire", a-t-il averti. La vie de l'Église, a-t-il dit, "n'a jamais été une forme de démocratie dans laquelle tout le monde décide de tout selon les règles de la majorité".

    Un tel "parlementarisme chrétien", a-t-il poursuivi, peut aboutir à la construction d'une "ecclésiologie pyramidale" qui, parce qu'elle a invité tant de laïcs et de non-clercs à participer avec droit de vote, marginalise ou oublie la collégialité épiscopale dans les questions d'administration et de vie de l'Église.

    Il a également noté "l'absence de clarification limpide" sur le sens de la synodalité, et a observé que l'ensemble du processus, qui a commencé au niveau national et continental en 2021-22, est un lieu "où tout le monde peut s'exprimer sur n'importe quoi, même proposer des questions et des opinions qui sont habituellement laissées au droit exclusif de l'évêque de Rome".

    Il a déclaré qu'en tant qu'évêque catholique oriental, ce qui l'a particulièrement troublé, ce sont les affirmations de "nombreuses" personnes, "même d'une autorité connue", qui ont dit : "Vous, en Orient, avez toujours eu la synodalité", contrairement à l'Église occidentale.

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  • Un vétéran de l'armée britannique poursuivi pour avoir prié en silence près d'une clinique d'avortement témoigne

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    De Patricia Gooding-Williams sur le Daily Compass :

    INTERVIEW / ADAM SMITH-CONNOR

    La démocratie britannique "à l'épreuve" : un ancien soldat défie la "police de la pensée" sur l'avortement

    Adam Smith-Connor s'est battu pour la liberté en Afghanistan et est aujourd'hui poursuivi en Angleterre pour avoir prié en silence pour son fils avorté près d'une clinique d'avortement. M. Smith-Connor explique au Daily Compass pourquoi sa conversion au christianisme l'a poussé à se battre pour défendre la vie et la liberté de pensée dans son pays d'origine.

    24_08_2023

    Je me suis battu pour protéger les valeurs de la liberté et de la démocratie en Afghanistan et maintenant je suis poursuivi en Angleterre pour avoir prié silencieusement pour mon fils Jacob qui a été éliminé lors d'un avortement. Je vois des lois adoptées en Angleterre qui criminalisent les actes de charité et la prière. C'est scandaleux".

    Adam Smith-Connor (49 ans), vétéran de l'armée originaire de Marchwood (Royaume-Uni), est le troisième catholique à être accusé d'un "délit de pensée" en Angleterre cette année. Isabel Vaughan-Spruce et le père Sean Gough, prêtre catholique, ont été arrêtés à Birmingham pour le même "crime" : ils auraient enfreint une ordonnance de protection des espaces publics (PSPO) en priant dans l'intimité de leur esprit. M. Smith-Connor craint que la "criminalité de la pensée" ne soit rapidement intégrée dans la législation britannique et les faits observés jusqu'à présent vont certainement dans ce sens. L'ancien soldat prédit qu'il y aura d'autres cas à l'avenir.

    M. Adam Smith-Connor se trouvait à Bournemouth le 24 novembre 2022, lorsqu'il a été "surpris" en train de prier en silence devant un établissement pratiquant l'avortement par deux agents du Community Safety Accredited Scheme (CSAS) employés par le conseil municipal. M. Smith-Connor a d'abord reçu un avertissement, puis une amende légale de 100 livres sterling. Les agents municipaux lui ont dit qu'il était condamné à une amende en raison de "la prière que vous avez commise".

    Soutenu par l'Alliance Defending Freedom (ADF), il a plaidé non coupable le 9 août dernier, devant le tribunal de première instance de Pooles, de ne pas avoir respecté "sans excuse raisonnable une exigence de la PSPO" en refusant "de quitter la zone requise à la demande d'un agent autorisé". Son procès aura lieu le 16 novembre prochain.

    Dans cet entretien exclusif avec le Daily Compass, M. Smith-Connor donne des détails sur sa conversion au catholicisme, explique pourquoi il s'est engagé dans la bataille pour la vie et explique pourquoi les libertés démocratiques fondamentales sont menacées au Royaume-Uni.

    M. Smith-Connor, commençons par le commencement. Que s'est-il passé devant la clinique d'avortement de Bournemouth lorsque vous avez été arrêté en novembre 2022 ?

    Il ne s'est pas passé grand-chose, faute de temps. Les autorités savaient que je serais là à l'avance. Il est d'usage d'informer les autorités chargées des comportements antisociaux (ASB) lorsqu'on a l'intention de prier devant une clinique d'avortement. Mais cette fois-ci, deux agents municipaux m'attendaient à mon arrivée. Ils m'ont regardé prier pendant deux minutes, puis m'ont demandé si je priais et quelle était la nature de ma prière. Lorsque j'ai admis que je priais pour mon fils décédé, Jacob, ils m'ont dit que j'enfreignais la PSPO et que je risquais une amende si je ne partais pas. J'ai refusé en déclarant que je considérais cette demande comme "une ingérence dans mon droit absolu à la liberté de pensée". Ils ont estimé qu'il s'agissait d'une "excuse déraisonnable". Ils m'ont alors remis l'amende légale de 100 livres sterling.

    Cela signifie-t-il que la police ou les agents municipaux en Angleterre ont le droit légal d'arrêter les gens et d'exiger de connaître leurs pensées s'ils se trouvent dans une PSPO ?

    C'est là toute la question. Nous sommes le pays de la Magna Carta. Nous avons une histoire de respect des droits de l'homme dont nous pouvons être fiers, et un respect de la liberté pour lequel je me suis battu lorsque j'ai servi ce pays pendant vingt ans dans l'armée de réserve, y compris en Afghanistan. Personne n'a le pouvoir de s'immiscer dans vos pensées et de vous punir pour celles-ci.  Le problème, c'est que les conseillers municipaux et certains officiers de police pensent qu'ils ont ce pouvoir légitime. Je remets cela en question parce que cela viole les lois sur les droits de l'homme fondamentaux.

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  • La Croix dans le ciel au-dessus de Budapest : un signe des temps dans la capitale hongroise ?

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    De Rod Dreher sur The European Conservative :

    Le ciel au-dessus de Budapest : Un signe des temps dans la capitale hongroise

    cliquer sur l'image pour l'agrandir

    Voilà ce que signifie avoir un dirigeant qui croit que la foi qui était inséparable de la fondation de la nation est vitale pour sa survie.

    21 août 2023
     
    Votre fidèle diariste est sorti le jour de la fête d'Étienne et a vu quelque chose qui ressemble à un miracle. Sérieusement.

    Le dimanche 20 août était la fête de saint Étienne, le premier roi chrétien de Hongrie, couronné en l'an 1000 avec une couronne envoyée par le pape. C'est également l'une des trois fêtes nationales officielles magyares. Cette année, j'ai reçu une invitation à regarder le feu d'artifice sur le Danube depuis la terrasse du monastère carmélite où se trouve le bureau du Premier ministre Viktor Orbán. Je me suis joint à une foule de fêtards pour admirer les explosions spectaculaires qui illuminaient la ville en contrebas.

    Alors que la fumée des dernières explosions se dissipait encore, un essaim de drones s'est regroupé au-dessus du Danube, devant le Parlement. Ils ont formé les armoiries de la Hongrie. Puis, en se dissolvant, ils se sont rassemblés sous la forme distincte de la couronne de Saint-Étienne.

    Et enfin, la dernière image de la journée : les drones se sont rassemblés pour former une croix de lumière au-dessus de Budapest. J'ai pris la vidéo ci-dessus avec mon smartphone.

    J'ai failli en pleurer. Pourquoi ? Mon ami James Card, qui a le sens de l'ironie historique, l'a bien saisie. J'ai reproduit ce qu'il a dit dans ce tweet :

    2023_08_23_10_46_24_Greenshot.png

    J'ai envoyé l'image à un ami catholique espagnol, qui a été à la fois choqué et ravi. Il m'a dit que la seule œuvre d'art aérienne par drone similaire que son propre gouvernement serait susceptible de rassembler serait un drapeau de la fierté LGBT. Il en va de même dans l'Amérique d'aujourd'hui. L'idéologie qui succède au libéralisme - l'éveil - a également une religion qui lui succède : la religion de l'arc-en-ciel, et non de la croix.

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  • Quand De Lubac et von Balthasar viennent éclairer la situation actuelle de l'Eglise

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    Du cardinal Angelo Scola sur Il Foglio :

    Conversations sur l'Église. Notes pour le Synode

    23 AOÛT 2023
         
    Sécularisation, déchristianisation, exigence religieuse. Le génie théologique et culturel d'Henri De Lubac et de Hans Urs von Balthasar offre des réponses éclairantes à des problèmes encore ouverts aujourd'hui

    Nous publions la préface d'Angelo Scola, cardinal archevêque émérite de Milan, à la nouvelle édition de "Conversations sur l'Église", le volume publié par Itaca (208 pp., 18 euro) et édité par Jean-Robert Armogathe qui repropose les entretiens que Scola a réalisés en 1985 avec Henri De Lubac et Hans Urs von Balthasar.

    Au printemps de l'année dernière, j'ai reçu en cadeau de la part des éditions du CERF à Paris le volume contenant les deux entretiens que j'ai réalisés en 1985 avec le cardinal Henri De Lubac et le cardinal élu Hans Urs von Balthasar. 

    L'idée est venue de moi et du journaliste de 30 jours Alver Metalli à l'occasion du Synode des évêques de 1985 convoqué par St Jean Paul II pour le 20ème anniversaire de la clôture du Concile Vatican II.

    J'ignorais tout de cette réédition des deux textes, le premier publié en 1985 en coédition par France Catholique et le CERF et réédité par le CERF en 2007 (De Lubac) et le second publié en allemand en 1986 par Schwabenverlag (Balthasar).

    L'initiative de cette nouvelle édition française revient à Jean-Robert Armogathe, professeur émérite à la Sorbonne et coordinateur des différentes publications de Communio. Il souhaitait me la dédier à l'occasion de mon 80ème anniversaire. De plus, le professeur Armogathe a relu attentivement les textes et les a soigneusement annotés.

    Il est également important de souligner que tant De Lubac que von Balthasar avaient largement révisé leurs textes initiaux sur la base du manuscrit en langue italienne que je leur avais fourni. 

    Eugenio Dal Pane, fondateur et directeur de la maison d'édition Itaca, a pris l'initiative de publier en italien le volume édité par le CERF. 

    Je pense qu'il est normal de s'interroger sur son actualité. Est-il vraiment judicieux de republier deux textes qui ont maintenant près de quarante ans, compte tenu de tous les événements qui se sont produits dans l'Église et dans la société au cours des dernières décennies ? 

    En un mot, ces deux entretiens, bien que très articulés, sont-ils encore en mesure de susciter l'intérêt des lecteurs d'aujourd'hui ? Les changements intervenus dans l'Église et dans la société elle-même, à la charnière des XXe et XXIe siècles, ne sont-ils pas d'une ampleur telle qu'ils les rendent obsolètes ? Lors du choix de l'éditeur italien, je me suis beaucoup interrogé sur la manière de répondre à ces questions. En fin de compte, j'ai été convaincu que le génie théologique et culturel des deux auteurs apportait des réponses éclairantes, bien sûr avec plus ou moins d'intensité, à des problèmes encore ouverts aujourd'hui.

    Il sera en tout cas utile de s'arrêter très brièvement sur l'évolution de la réalité socioculturelle, et en particulier chrétienne, qui s'est produite au cours de ces décennies.

    Au moment de la révision définitive de ces textes par De Lubac et von Balthasar, nous traversions ce que Charles Taylor, dans son puissant ouvrage The Secular Age, avait défini comme la troisième phase de la sécularisation. On sait que le philosophe canadien formule une triple articulation, correspondant d'une certaine manière à une triple phase, du phénomène de la sécularisation. "Le premier niveau enregistre le fait que les sociétés modernes, contrairement à leurs prédécesseurs, ne se considèrent plus liées dans leurs institutions (de l'État au bas de l'échelle) à une certaine dévotion ou foi en Dieu. Les églises sont désormais séparées des structures politiques et la religion tend à être réduite à une affaire privée". Ce premier niveau est celui de la "sécularisation 2", qui montre une diminution de la croyance et de la pratique religieuses. Pour Taylor, cependant, le cœur de la sécularisation des sociétés euro-atlantiques d'aujourd'hui doit être recherché plus profondément. Il parle d'une "sécularisation 3" qui inclut la phase 2 et n'est pas sans rapport avec la phase 1. Elle consiste à considérer la foi en Dieu comme une option parmi d'autres. "Nous sommes passés d'une société où il était virtuellement impossible de ne pas croire en Dieu à une société où, même pour le croyant le plus fervent, ce n'est qu'une option parmi d'autres".

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  • Un nouveau livre met en garde contre la menace "révolutionnaire" posée par le Synode sur la synodalité

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Un nouveau livre met en garde contre la menace "révolutionnaire" posée par le Synode sur la synodalité

    Sous forme de questions-réponses, les auteurs du livre affirment que le processus synodal réhabilite de vieilles hérésies et impose à l'Église un programme progressiste radical néfaste.

    New book with foreword written by Cardinal Raymond Burke entitled: 'The Synodal Process Is a Pandora's Box.'

    Nouveau livre préfacé par le cardinal Raymond Burke et intitulé : "The Synodal Process Is a Pandora's Box" (Le processus synodal est une boîte de Pandore).

    22 août 2023

    Le cardinal Raymond Burke a félicité les auteurs d'un nouveau livre visant à exposer les dangers qui, selon eux, sont associés au prochain Synode sur la synodalité - un processus qu'il décrit comme une "révolution" qui cause à l'Église "un grave préjudice".

    Dans leur livre, intitulé The Synodal Process Is a Pandora's Box (il peut être lu gratuitement en ligne ici) et traduit en huit langues, Julio Loredo de Izcue et José Antonio Ureta affirment que l'objectif de leur ouvrage, rédigé sous la forme d'un catéchisme de 100 questions et réponses, est de dénoncer le "danger imminent de construire une nouvelle Église, différente de l'Église catholique telle qu'elle a toujours existé".

    Les auteurs sont des membres dirigeants de l'Institut brésilien Plinio Correa de Oliveira, une association catholique qui cherche à défendre les piliers de la civilisation chrétienne menacés par la déchristianisation de l'Occident. 

    Loredo et Ureta considèrent le Synode sur la synodalité, un processus de trois ans qui a commencé en octobre 2021 et se terminera par deux assemblées générales à Rome (la première du 4 au 29 octobre et la seconde en octobre prochain), comme un processus "révolutionnaire" qui "reprend de vieilles hérésies condamnées à plusieurs reprises par le magistère".

    Le Vatican a présenté l'ensemble du processus, convoqué sous le thème "Pour une Église synodale : communion, participation et mission", comme une occasion pour l'Église catholique de réfléchir à sa propre vie et à sa mission, et de discerner comment elle peut être plus synodale, caractérisée par l'écoute, le dialogue et la participation. Pour ce faire, les consultations ont recueilli l'opinion du "peuple de Dieu" au niveau diocésain, national et continental, dans le but général de favoriser une Église plus inclusive, participative et missionnaire.

    Loredo et Ureta affirment dans le communiqué de presse du livre qu'une nouvelle Église "synodale" signifie une Église "démocratique et participative" qui inclut tout le monde, "en particulier les 'minorités marginalisées' telles que les personnes LGBT, les couples non mariés, les personnes vivant dans des mariages polygames", et qui est ouverte à la discussion sur "l'ordination des femmes à la prêtrise, ou au moins au diaconat".

    Les organisateurs, ajoutent-ils, "cherchent à reconsidérer la doctrine de l'Église sur l'homosexualité et le mariage et à modifier la forme de gouvernement de l'Église en la transformant en une 'pyramide inversée' dont le sommet se trouve sous la base".

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  • Amérique Latine : comment la Théologie de la Libération a conduit au déclin du catholicisme

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    De Marcelo Musa Cavallari sur ACI Stampa :

    Pour Clovis Boff, ancien théologien de la libération, la Théologie de la Libération a conduit au déclin du catholicisme

    Dans un nouveau livre, Clovis Boff appelle à un recentrage de l'Eglise catholique latino-américaine dans le Christ.
     | ecclesiae.com.br 

    21 août 2023 (ACI Press)

    La longue domination de la théologie de la libération est à l'origine du déclin du catholicisme au Brésil, selon le frère Clodovis Boff.

    Jusqu'en 2007, l'ecclésiastique était un théologien de la libération important, même s'il n'était pas aussi célèbre que son frère Leonardo, un ancien prêtre catholique qui est l'un des fondateurs du mouvement, qui a gagné en popularité dans les années 1970 et qui mettait l'accent sur la libération de la pauvreté et de l'oppression comme clé du salut.

    Puis, dans une démarche qui l'a éloigné de son célèbre frère, Clodovis Boff a publié l'article "Liberation Theology and the Return to Basics", dans lequel il accusait les théologiens de la libération de faire des pauvres le centre de la théologie au lieu de Jésus-Christ.

    Aujourd'hui, Boff a écrit un livre appelant à un recentrage de l'Église catholique latino-américaine sur le Christ.

    Il est nécessaire que l'Église mette à nouveau l'accent sur le Christ en tant que prêtre, maître et Seigneur, et pas seulement sur la lutte contre la pauvreté et la crise climatique", a-t-il déclaré lors du lancement du livre "La crise de l'Église catholique et la théologie de la libération", coécrit avec le père Leonardo Rasera et récemment publié par Ecclesiae.

    "Ce sont des questions importantes, mais si l'on ne s'abreuve pas au Christ, qui est la source, tout s'assèche, tout meurt", a déclaré M. Boff.

    À la fin des années 1960, lorsque la théologie de la libération a commencé sa longue domination de la pensée religieuse au Brésil, plus de 90 % des Brésiliens étaient catholiques. Depuis, le pourcentage de catholiques dans la population brésilienne a diminué et s'élève aujourd'hui à 51 %.

    En outre, les catholiques brésiliens ont un très faible taux de fréquentation des églises. Une enquête menée l'an dernier dans 36 pays par le Center for Applied Research in the Apostolate (CARA) de l'université de Georgetown a montré que seuls 8 % des catholiques brésiliens allaient à la messe le dimanche. Ce taux est le troisième plus bas parmi les pays analysés.

    Pour Boff et Rasera, la baisse de la fréquentation des églises est due au fait que le dépôt de la foi n'est pas transmis.

    Avec la théologie de la libération, "la foi est instrumentalisée en termes de pauvres", écrit Boff dans son livre. "On tombe dans l'utilitarisme ou le fonctionnalisme en ce qui concerne la Parole de Dieu et la théologie en général", poursuit-il.

    Il affirme que la théologie de la libération "fait appel à des idées telles que les "marges de gratuité" et la "réserve eschatologique" pour affirmer son respect de la transcendance de la foi. "En fait, la part de transcendance est, dans cette théologie, la part la plus petite et la moins pertinente, la "'part du lion'" qui revient, comme toujours, à la "'lecture libératrice'" de la foi.

    Selon le frère, cela conduit de nombreux catholiques au protestantisme, à l'ésotérisme, au néo-paganisme et même au satanisme.

    "Loin de disparaître, il serait absurde de le dire, la foi dans le Christ continue d'être une référence pour l'Église", a déclaré le frère lors de la présentation de son livre sur le thème "La crise de l'Église catholique : manque de foi, idéologies et mondanité".

    "Mais la question décisive est de savoir si la foi dans le Christ est votre référence centrale, principale et déterminante", a-t-il ajouté. "Il ne s'agit pas pour l'Église d'affirmer la centralité du Christ uniquement en termes formels et théoriques, mais de l'affirmer de manière existentielle et opérationnelle, comme le cœur battant de toute sa vie et de toute son action", a déclaré le frère. "Affirmer doctrinalement la primauté du Christ dans l'Église ne coûte pas grand-chose". Et "affirmer existentiellement que le Christ est le centre absolu de l'Église coûte beaucoup : cela coûte le cœur et l'âme, quand cela ne coûte pas des larmes et peut-être du sang", a-t-il ajouté.

    Dans son livre, Clodovis raconte comment il a collaboré avec les tenants de la théologie de la libération durant les pontificats des Papes Jean-Paul II et Benoît XVI.

    Pour lui, la théologie de la libération doit être repensée en plaçant le Christ au centre, et non les pauvres, afin d'être "opportune, utile et nécessaire", comme l'a dit saint Jean-Paul II dans sa lettre aux évêques brésiliens en 1986.