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Foi - Page 388

  • Turquie : la minorité chrétienne opprimée et exploitée

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    De Kerknet.be :

    Les chrétiens en Turquie sont opprimés et exploités

    9 DÉCEMBRE 2020

    Avec la montée du nationalisme turc, les droits des chrétiens en Turquie sont également de plus en plus érodés, selon l'ICC et le MEC.

    Les organisations de défense des droits de l'homme International Christian Concern (ICC) et Middle East Concern (MEC) se plaignent dans un rapport que la minorité chrétienne en Turquie est systématiquement opprimée et exploitée, car les politiciens nationalistes gagnent une popularité considérable auprès d'une majorité de la population turque grâce à cette approche. Mais alors que l'hostilité à l'Islam des politiciens populistes se limite souvent chez nous à de la démagogie, en Turquie, le statut juridique des chrétiens individuels et de leurs lieux de culte et institutions est de plus en plus érodé.

    Selon les deux organisations, les chrétiens sont traités comme des citoyens de seconde zone et leurs droits religieux et civils servent de monnaie d'échange dans les négociations. De plus, depuis la persécution dans l'Empire ottoman à aujourd'hui, les chrétiens ne constituent qu'une petite minorité, représentant environ 0,2 % de la population totale. La grande majorité du pays, plus de 90 % de la population, est musulmane. Selon le rapport, l'échec du coup d'État de 2016 contre le président Recep Tayyip Erdoğan a conduit à une introduction accélérée de l'agenda nationaliste islamique. En conséquence, les voix démocratiques sont de plus en plus souvent réduites au silence et la subordination des chrétiens est encore plus encouragée.

    L'identité islamique est de plus en plus mise en avant comme un élément essentiel de la nationalité turque. En conséquence, la sous-évaluation du statut juridique des citoyens chrétiens et de leurs institutions se perpétue au détriment de leur patrimoine, de leur présence culturelle et de leurs droits religieux. Aujourd'hui, le rapport affirme que même la réécriture de l'histoire ne se retient plus.

    Source : CPI/CNA

  • Une blessure et un mépris de la foi

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    Une chronique du Père Charles Delhez s.J. sur la Libre :

    Le sentiment de ne plus exister

    Le silence assourdissant à propos des cultes dans les mesures sanitaires récentes a été ressenti par les croyants comme une blessure et perçu comme un mépris de la foi.

    Que la religion apparaisse dès le berceau de l’humanité, qu’elle soit un signe de l’hominisation du primate que nous sommes, voilà qui fait l’unanimité des historiens. Elle semble bien être une dimension anthropologique constitutive de notre humanité, même s’il y en a d’autres. Mais une tendance apparaît de plus en plus de nos jours, celle de la nier, d’en faire une étape dépassée de notre humanisation.

    Aujourd’hui, il est de bon ton d’accuser les religions de tous les maux, et particulièrement celle de la majorité au moins relative des Belges, la religion catholique. Sans aucune contextualisation historique ni sens de la mesure et à coups de simplismes affligeants, l’Église est traînée devant le tribunal médiatique ou vilipendée dans la conversation des cafés du Commerce entre la troisième et la quatrième chope. Son héritage est présenté comme négatif et les pages noires sont rassemblées en un seul volume, comme si tous les crimes de l’humanité avaient été commandités par Dieu et perpétrés par ses adeptes. J’exagère, bien sûr, réagissant à une caricature par une autre. Mais tout n’est pas faux ! Il n’est pas juste cependant de réduire l’Église à ses abus sexuels - une horreur aux conséquences dramatiques pour les victimes -, comme si elle en avait le monopole, et de ne considérer que les graves erreurs de son histoire que sont, par exemple, l’Inquisition, les croisades et les guerres de religion, oubliant que ces trois faits relèvent tout autant de l’histoire politique que religieuse, les deux étant hélas trop mêlés à l’époque (et pourquoi n’accuser qu’un des deux partenaires ?).

    Une juste autonomie

    La religion fut hégémonique dans toutes les civilisations. C’est une étape de notre histoire. Elle était à dépasser, mais sans jeter pour autant le bébé avec l’eau du bain. Il fallait faire droit aux autres dimensions de notre humaine condition qui étaient sous la coupe des institutions religieuses et de leur hiérarchie. Ainsi les dimensions politiques, philosophiques, scientifiques, artistiques, éthiques. La modernité, c’est l’autonomisation des différentes sphères de l’activité humaine. La date symbolique en France pourrait être la loi de séparation de l’Église et de l’État, en 1905. En Belgique, la question avait été traitée dès la Constitution de 1831 en termes de liberté et d’égalité des cultes, État et religions se reconnaissant dans une indépendance réciproque.

    De plus en plus, cependant, les croyants, surtout les pratiquants, ont le sentiment de ne plus exister aux yeux de leur propre pays. Le silence assourdissant à propos des cultes dans les mesures sanitaires récentes a été ressenti par eux comme une blessure et perçu, à tort ou à raison, comme un mépris de la foi. Une pétition qui circule dans les milieux chrétiens a déjà recueilli 12 000 signatures. Il n’aura fallu pas moins qu’un arrêt du Conseil d’État, suite à la demande de la communauté juive, pour remédier aux restrictions disproportionnées de l’exercice collectif du culte.

    Une approche critique

    Sur le plus long terme, la question récurrente des cours de religion en est un autre signe. Il y a une volonté manifeste d’en réduire l’espace sinon de les supprimer. Or, la religion est un fait social, quelle que soit la position de chacun à son propos. Le fait religieux, sans confusion avec le prosélytisme, mérite d’être enseigné comme tout autre fait historique, scientifique ou littéraire. On sait la place qu’il a prise dans l’histoire et qu’il occupe dans l’actualité. L’école devrait en permettre une connaissance sérieuse, accompagner une distance critique et préparer à un dialogue vrai. Cela ouvrirait aussi les jeunes à la dimension spirituelle qui, elle, est une caractéristique première de notre humanité. Les religions en ont été et en sont encore un véhicule important de transmission. L’ignorer risque bien de faire le lit des fondamentalismes et des extrémismes et de nous enfoncer dans le matérialisme consumériste et l’individualisme tant décriés, et à raison.

    Lire aussi : Pourquoi nos politiques gomment-ils la dimension spirituelle des citoyens qu’ils représentent ?

  • Quand Jésus est-il né ? De nouvelles précisions scientifiques

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register :

    Quand Jésus est-il né ?

    Un chercheur italien situe la naissance du Christ en décembre

    Un entretien avec le chercheur Liberato De Caro de l'Institut de Cristallographie du Conseil National de la Recherche à Bari, Italie

    Giotto di Bondone, “The Nativity of Jesus” [Scrovegni Chapel, Padua], 1303
    Giotto di Bondone, "La Nativité de Jésus" [Chapelle Scrovegni, Padoue], 1303

    9 décembre 2020

    ROME - A l'approche de Noël, le débat se pose souvent sur la date exacte de la naissance de Jésus. La Nativité a-t-elle vraiment eu lieu pendant l'hiver à Bethléem il y a 2020 ans ? Des recherches récentes menées par un groupe de chercheurs italiens suggèrent que oui. 

    Le docteur Liberato De Caro, de l'Institut de Cristallographie du Conseil national de la recherche de Bari, en Italie, qui a dirigé les recherches, propose que la date de naissance de Jésus puisse être déterminée grâce à une compréhension des pèlerinages juifs qui ont eu lieu à cette époque, et comment leurs liens avec la visite de Marie à Elisabeth - et la réaction de Marie à l'attente de Jean-Baptiste par Elisabeth, et la mort d'Hérode le Grand - indiquent que la date de naissance de Jésus a eu lieu en décembre. 

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  • Heureux Français qui pourront célébrer la nuit de Noël

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    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    La messe de Noël échappe au couvre-feu

    Pour Noël, les règles posées pour les lieux de culte "ne seront pas revues à la hausse", a indiqué le Premier ministre Jean Castex lors de sa présentation de la deuxième phase du déconfinement à compter du 15 décembre. Le soir de Noël est sauvé !

    Dès mardi prochain, 15 décembre, la France vivra une nouvelle étape de son confinement. Un couvre-feu à partir de 20h sera imposé sur l’ensemble du territoire… sauf pour le soir de Noël, le 24 décembre. Devant la presse, le Premier ministre a détaillé ce jeudi les mesures qui entreront en vigueur en matière de déplacements et de fréquentation de certains lieux, dont les églises.

    Ainsi, si les établissements recevant du public (théâtres, cinémas…) resteront fermés trois semaines de plus, les règles posées pour les lieux de culte, elles, « ne seront pas revues à la hausse », a précisé Jean Castex. Les messes publiques seront donc possibles le soir de Noël à condition de laisser libres deux sièges entre chaque personne ou entité familiale et n’occuper qu’une rangée sur deux, la jauge convenue entre la Conférence des évêques de France et les autorités.

    « Noël occupe une place à part dans nos vies et traditions » et il s’agit « d’un moment de rassemblement familial où se retrouvent toutes les générations, où se forgent les premiers grands souvenirs des plus petits », a justifié le Premier ministre. Les fidèles pourront donc se rendre à la messe de minuit. Mieux encore, il sera possible de se déplacer sans attestation en journée désormais.

    « Nous ne sommes pas encore arrivés au bout de la deuxième vague et le 15 décembre nous ne serons pas à l’objectif fixé des 5.000 nouveaux cas par jour », a néanmoins prévenu le Premier ministre pour justifier ces mesures. Ainsi, si le soir de Noël échappe au couvre-feu, il y en aura bien un le 31 décembre. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a rappelé la limite souhaitable de six adultes pour les dîners et soirées de fin d’année. Enfin, si les possibilités de déplacement dérogatoire sont limitées pour le couvre-feu, les motifs familiaux impérieux ainsi que les missions d’intérêt général (aides alimentaires, maraudes…) seront valables.

  • Célébrations : la lettre d'un fabricien

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    L'histoire retiendra qu'en Belgique, terre historiquement chrétienne, les Juifs - et non les catholiques -, ont obtenu la reprise des célébrations collectives à l'approche de Noël.

    Les restrictions à la liberté de culte - dont l’interdiction de la messe en public - étaient donc inconstitutionnelles.

    C'était l'évidence même ... nous étions le seul pays d'Europe à être sous le joug cette interdiction...

    Le Conseil d’État français avait déclaré inconstitutionnelle la "jauge de 30 personnes" dans les églises françaises ! La Cour suprêmes des USA a invalidé des règlements restreignant les célébrations à 10 participants!

    Fort heureusement quelques associations de catholiques ont sauvé l'honneur, en saisissant les juridictions civiles parallèlement... recours dont dont l'issue reste à venir.

    Contrairement à la France, la Conférence épiscopale s'est abstenue de participer à toute action judiciaire en vue d'obtenir la reprise des messes.

    Elle n'a donné aucune consigne ni encouragé les catholiques à se mobiliser à ce propos.

    Bon nombre de catholiques ne comprennent pas cette attitude !

    Nous apprenons ce jour qu'un accord serait intervenu entre les représentants des cultes et Ministre de la Justice pour limiter le nombre de participants aux célébrations à 15 personnes.

    15 personnes... règle aveugle et inepte pour un édifice tel qu'une cathédrale, ce que le Conseil d’État français a d'ailleurs rappelé pour "casser" la jauge de 30 !

    Pourquoi accepter une telle règle dont on sait qu’elle est inconstitutionnelle et ne repose sur aucun argument scientifique. Pourquoi ne pas prendre  pour référence la superficie des édifices religieux (X personnes par mètres carrés)?

    Nous avons besoin de pasteurs... et nous avons le sentiment d'être laissé pour compte.

    J'entends également ici et là de nombreux prêtres qui sont en rébellion ouverte contre ce qui se passe et qui considèrent ces injonctions comme illégitimes et contraires à leur sacerdoce.

    J'espère vivement que nos évêques donneront instruction à leurs prêtres DE NE PAS COMPTER les fidèles à l'occasion des messes de Noël dans les paroisses, à l'instar de ce qu'a dit Mgr Aupetit et d'autres évêques français avant que la jauge des 30 soit cassée par le Conseil d'Etat. En tant que membre d'un Conseil de Fabrique, je ne souhaite imposer aucune limitation dans l'église si tant est que les distances de minimum 1,50 m entre les fidèles et que le port du masque soient respectés.

  • "Nous n’inciterons pas les croyants à se rendre à la messe"

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    "Nous n'inciterons pas les croyants à se rendre à la messe" : avec ces quelques mots du porte-parole des évêques de Belgique, tout est dit. Restez chez vous, suivez la messe à la TV ou sur l'écran de votre ordinateur. Laissez votre foi s'éteindre à petit feu dans le confort de vos maisons.

    La pratique religieuse ne se remettra sans doute jamais de ces mois de confinement durant lesquels on s'est habitué à ne plus se rendre dans nos églises. Les mesures imposées par l'autorité politique avec l'acquiescement d'évêques dociles et passifs constituent un véritable éteignoir pour la flamme vacillante d'une foi en recul constant dans notre société déchristianisée.

    L'acceptation de cette jauge surréaliste de 15 personnes maximum pour assister aux célébrations en dit long sur le manque total de détermination de la part de ceux qui ont la charge pastorale de notre Eglise et qui un jour devront en rendre compte devant le Seigneur.

    Alors que l'arrêt du Conseil d'Etat ouvrait la porte à des négociations que les représentants de l'Eglise catholique auraient pu mettre à profit pour obtenir des conditions raisonnables pour la restauration du culte, on retiendra qu'ils ont préféré adopter le profil le plus bas possible pour enfin se satisfaire de cette jauge ridicule.

    Alors qu'en France l'épiscopat s'est mobilisé contre une jauge de 30 personnes jugée totalement insuffisante et a obtenu gain de cause grâce à une attitude offensive, les évêques de Belgique offrent le spectacle lamentable et révoltant de pasteurs mercenaires asservis aux décisions arbitraires de l'autorité politique sans considération pour le bien spirituel de ceux qui leur sont confiés. C'est tout simplement écoeurant.

    Les représentants de l'Action laïque peuvent être totalement rassurés et dormir sur leurs deux oreilles : il n'y a aucun danger de voir nos têtes mitrées manifester la moindre velléité d'inviter leurs ouailles à se rendre à l'église pour y célébrer la naissance du Sauveur. Du jamais vu depuis des siècles, sinon depuis l'origine du christianisme.

    Y.W.

  • Une jeune chrétienne pakistanaise tuée d’une balle dans la tête par l’homme qu’elle a refusé d’épouser et pour qui elle n’a pas voulu se convertir

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    D'Agnès Pinard Legry sur Aleteia.org :

    Pakistan : elle refuse de se convertir et de l’épouser, il l’abat en pleine rue

    06/12/20

    Chrétienne pakistanaise de 24 ans, Sonia Bibi a été tuée d’une balle dans la tête fin novembre dans la région du Pendjab par l’homme qu’elle a refusé d’épouser et pour qui elle n’a pas voulu se convertir.

    Sonia Bibi avait 24 ans lorsqu’elle a été abattue d’une balle dans la tête le 30 novembre à Rawalpindi, une ville située dans la province du Pendjab (Pakistan). Son meurtrier n’aurait pas supporté que la jeune fille, chrétienne, refuse de l’épouser et de renoncer à sa foi, rapporte UCA News.

    Le père de la victime, Allah Rakha Masih, professionnel de santé, a accusé un homme prénommé Shehzad et son ami Faizan d’avoir tué sa fille. Faizan a été arrêté mais Shehzad est toujours en liberté. « Shehzad avait menacé de tuer ma fille à plusieurs reprises », a-t-il dénoncé. « Faizan l’accompagnait pour la suivre. Elle a été assassinée pour avoir refusé la proposition. » En 2018, une jeune femme chrétienne de 25 ans, Asma Yaqoob, est décédée à Sialkot, à une centaine de kilomètres de Lahore, après qu’un homme musulman l’a brûlée en l’aspergeant d’essence pour avoir refusé de renoncer à sa foi et de l’épouser.

    D’après le Mouvement pour la Solidarité et la Paix, une organisation de défense des droits de l’Homme dans le pays, environ 1.000 femmes et filles chrétiennes et hindoues sont enlevées chaque année au Pakistan.

  • Anne-Dauphine Julliand : « La consolation demande de la patience, de la douceur. Et du temps. »

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    De Christophe Henning sur le site du journal La Croix :

    Consolation », d’Anne-Dauphine Julliand : la vie d’après

    Anne-Dauphine Julliand poursuit sa méditation sur le sens de la vie après la mort de ses deux filles, et l’affirme : la consolation est possible.

    Consolation

    d’Anne-Dauphine Julliand

    Les Arènes, 196 p., 18 €

    « La consolation demande de la patience, de la douceur. Et du temps. » Qu’Anne-Dauphine Julliand ait soif de consolation ne surprendra pas ceux qui ont en mémoire ses premiers livres (1). « J’ai perdu mes filles. Mes deux filles. D’une “leucodystrophie métachromatique”. Un nom barbare pour une maladie rare, qui détruit tout sur son passage », rappelle-t-elle dans ce nouveau récit qui rassemble en un bouquet fragile les étapes de la vie d’après.

    Après la sidération, après la maladie et son cortège de frayeurs et de vains espoirs, après la mort impitoyable. Thaïs est emportée à l’âge de 3 ans, en 2007, sa petite sœur Azylis dix ans après.

    « On ne peut se faire juge de la douleur d’autrui »

    Anne-Dauphine Julliand n’a pas de recette pour les parents « désenfantés ». Elle veut simplement dire que peuvent cohabiter en un même cœur la douleur et la paix : « La douleur de celui qui pleure. Et la paix de celui qui est consolé. » Cela reste une insondable souffrance. Il faut vivre avec et se réjouir quand elle desserre un peu les crocs : « Certains jours, qui parfois durent longtemps, on ne peut pas avancer d’un pas. »

    → ENTRETIEN. « Il faut être très doux avec les gens endeuillés »

    Avec son mari, ses deux garçons, Anne-Dauphine Julliand en atteste : « Vivre la peine, c’est la seule façon d’être aussi capable de vivre la joie. » D’une écriture sobre et pudique, habitée d’un souffle, elle évoque la souffrance indescriptible, « celle qui déchire l’âme. Elle ne se raconte pas ». Et l’auteure ne hiérarchise pas la souffrance, ne revendique nulle expertise, s’adresse à tous ceux qui sont aspirés par le chagrin, quelle qu’en soit la cause, car « on ne peut se faire juge de la douleur d’autrui ».

    Le besoin des autres

    La souffrance, « elle ne se soigne pas, elle ne guérit pas. Elle s’éprouve, elle se vit. Et se vit seul. » D’où l’importance de ces mots apaisés que l’auteure pose sur le drame traversé et toujours à fleur d’âme, ouvrant une brèche pour ceux qui assistent, impuissants, au malheur d’autrui : « C’est difficile, je le sais, de s’approcher si près et si vite de quelqu’un dans l’épreuve. »

    Face à la souffrance, il est normal de balbutier, de ne pas savoir quoi murmurer aux proches et aux amis en deuil. Pourtant, confirme Anne-Dauphine Julliand, « quand nous souffrons nous avons plus que jamais besoin des autres. » Alors ouvre-t-elle quelques pistes pour consoler ceux qui sont aspirés par le chagrin : « Consoler, ce n’est pas nécessairement sécher les larmes. C’est souvent les laisser couler. »

    Le temps qui s’étire

    À chacun de faire ce qu’il sent, s’approcher comme il peut des endeuillés. Il y faut du temps, et Anne-Dauphine Julliand s’élève contre le Parlement qui légifère pour définir combien de jours octroyer lors de la perte d’un proche : « Il faut laisser le temps aux larmes, à la peine, à la désolation, à la consolation. »

    Tout est question de temps, le temps qui s’étire, qui laisse perdurer la douleur, et que la consolation vient éclairer d’un faible rayon de lumière : « Le temps paraît illimité, comme une interminable nuit, pour celui qui souffre.(…) L’épreuve se vit au rythme lent du présent. »

    → ANALYSE. Anne-Dauphine Julliand : « La maladie paraît assez éloignée de moi, mais qu’en sais-je ? »

    Ce qu’essaie de nous dire Anne-Dauphine Julliand, c’est que nous survivons au malheur, parce qu’il y a encore des rencontres possibles, une vie à consoler : « Il s’agit de sauver non pas nécessairement une vie en danger, mais une âme en souffrance. La sauver des ténèbres et de l’isolement. » Et si son propos s’adresse à tous, en quelques mots discrets, elle confie sa source : « On dit souvent dans l’épreuve que le ciel nous tombe sur la tête. J’ai eu le sentiment qu’il descendait jusqu’à moi, sans fracas. (…) La vie nous pousse à fouiller le ciel. »

    (1) Deux petits pas sur le sable mouillé (Les Arènes 2010) s’est vendu à plus de 260 000 exemplaires.

  • 10 décembre : mémoire de Notre-Dame de Lorette

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    De Vatican News :

    La Bienheureuse Vierge Marie de Lorette inscrite au calendrier romain

    Un décret de la Congrégation du Culte divin établit au 10 décembre la mémoire liturgique de la Vierge de Lorette, vénérée et célébrée chaque année par des milliers de pèlerins.

    Le cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin et la discipline des Sacrements a signé un décret inscrivant la Bienheureuse Vierge de Lorette au calendrier romain général. C'est désormais le 10 décembre, jour où Notre-Dame de Lorette est fêtée dans son sanctuaire italien des Marches, que cette mémoire liturgique sera célébrée, rappelle le décret.

    Situé non loin de la côte adriatique, le sanctuaire marial de Lorette est célèbre dans le monde entier pour abriter la "Maison sainte", celle où la Vierge Marie reçut l’Annonciation de l’Archange Gabriel.

    Le Pape François s'était rendu le 25 mars dernier au sanctuaire de Lorette, jour de la solennité de l’Annonciation du Seigneur. En confiant à la Vierge toutes les vocations, le Saint-Père y avait signé l'exhortation apostolique post-synodale, rédigée suite au synode d'octobre 2018 sur "les jeunes, la foi et le discernement vocationnel".

    «Cette célébration aidera tout le monde, en particulier les familles, les jeunes, les religieux et les religieuses, à imiter les vertus de celle qui a été disciple parfaite de l’Évangile, la Vierge Marie qui, en concevant le chef de l’Église, nous a également accueillis chez elle» peut-on lire dans le décret. 

    En voici la traduction française:

    DÉCRET d’inscription de la célébration de la bienheureuse Vierge Marie de Lorette dans le Calendrier Romain Général

    La vénération de la Sainte Maison de Lorette a été, depuis le Moyen Âge, à l’origine de ce sanctuaire particulier, fréquenté, encore aujourd’hui, par de nombreux pèlerins pour nourrir leur foi en la Parole de Dieu faite chair pour nous.

    Ce sanctuaire rappelle le mystère de l’Incarnation et pousse tous ceux qui le visitent à considérer la plénitude du temps, quand Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, et à méditer à la fois sur les paroles de l’Ange qui annonce l’Evangile et sur les paroles de Vierge qui a répondu à l'appel divin. Adombrée par le Saint-Esprit, l'humble servante du Seigneur est devenue la maison de Dieu, l'image la plus pure de la sainte Église.

    Le sanctuaire susmentionné, étroitement lié au Siège apostolique, loué par les Souverains Pontifes et connu dans le monde entier, a su illustrer de manière excellente au fil du temps, autant que Nazareth en Terre Sainte, les vertus évangéliques de la Sainte Famille.

    Dans la Sainte Maison, devant l'effigie de la Mère du Rédempteur et de l'Église, les Saints et les Bienheureux ont répondu à leur vocation, les malades ont demandé la consolation dans la souffrance, le peuple de Dieu a commencé à louer et à supplier Sante Marie avec les Litanies de Lorette, connues dans le monde entier. D’une manière particulière, ceux qui voyagent en avion ont trouvé en elle leur patronne céleste.

    En raison de tout cela, le Souverain Pontife François a décrété avec son autorité que la mémoire facultative de la Bienheureuse Vierge Marie de Lorette soit inscrite dans le calendrier romain le 10 décembre, jour de la fête à Lorette, et célébrée chaque année. Cette célébration aidera tout le monde, en particulier les familles, les jeunes, les religieux et les religieuses, à imiter les vertus de celle qui a été disciple parfaite de l’Évangile, la Vierge Marie qui, en concevant le chef de l’Église, nous a également accueillis chez elle.

    La nouvelle mémoire doit donc apparaître dans tous les calendriers et livres liturgiques pour la célébration de la Messe et de la Liturgie des Heures; les textes liturgiques relatifs à cette célébration sont joints à ce décret et leurs traductions, approuvées par les Conférences épiscopales, seront publiées après la confirmation de ce Dicastère.

    Nonobstant toute disposition contraire.

    De la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, le 7 octobre 2019, mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie du Rosaire.

    Robert Card. Sarah, Prefet

    Arthur Roche, Archevêque Secrétaire

    Un Jubilé pour Lorette

    Le prochain 8 décembre débutera avec l'ouverture de la Porte Sainte le Jubilé de Lorette, convoqué pour célébrer les 100 ans de la proclamation de Notre-Dame-de-Lorette comme patronne des aviateurs. Cette Année Sainte se tiendra jusqu'au 10 décembre 2020. Ce 1er novembre, jour de la Toussaint, aura lieu la célébration de l'indiction du Jubilé, présidé par Mgr Krystof Nikiel. 

  • Liberté des cultes et prévention sanitaire du Covid19 en Belgique: un accord inter-religieux surréaliste

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    Suite à l'arrêt du conseil d'État publié ce mardi et invalidant la mesure interdisant les célébrations religieuses publiques, le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) a rencontré ce mercredi les représentants des différents cultes.

    Il a été convenu, sous réserve d'un accord de gouvernement ce jeudi et d'un comité de concertation ce vendredi, que les célébrations publiques pourront reprendre dès ce dimanche avec un maximum de 15 personnes dans les églises, mosquées, temples ou synagogues, pour autant qu'il puisse n'y avoir qu'une personne par 10 mètres carrés, précise le cabinet du ministre de la Justice. Cette règle sera la même pour tous les cultes et nécessitera le respect des différentes mesures sanitaires, dont le port du masque.

    Philippe Markiewicz, président du Consistoire Central Israélite de Belgique considère que la rencontre fut "globalement positive". L'accord qui s'y est esquissé permettra de respecter les prescriptions de la religion juive qui enjoignent un minimum de 10 témoins aux mariages, règle qui fut au cœur de l'arrêt du Conseil d'État requis par des juifs. "Cette décision n'est bien sûre pas idéale, mais elle permet un accord entre nous tous, ce qui est le plus important, commente encore Philippe Markiewicz. Le ministre a par ailleurs promis de nous revoir début janvier pour envisager la suite."

    Ref. Les célébrations religieuses publiques pourront reprendre avec un maximum de 15 personnes

    Les représentants des cultes rassemblés par le Ministre de la Justice se moqueraient-ils des attendus de la décision du Conseil d’Etat ?

    Cet arrêt pris en référé invite clairement les parties à mettre fin à la disproportion flagrante entre les exigences sanitaires préventives et celles du respect de la liberté des cultes inscrites dans la constitution et les conventions internationales souscrites par l’Etat belge.

    Il y a en effet lieu de s’interroger sur le sort actuellement réservé aux lieux de culte par les pouvoirs publics, au moment où l’on assiste à la réouverture, par les mêmes pouvoirs, des musées, piscines, échoppes et autre lieux moins essentiels : pour qui a eu l’idée d’arpenter samedi dernier la rue neuve à Bruxelles ou la médiacité à Liège, l’inégalité de traitement tombe sous le sens.

    Le pouvoir du dernier mot appartient en l’occurrence aux pouvoirs exécutif et judiciaire. Affaire à suivre, donc…

    JPSC

     

  • Liberté de culte : y aura-t-il des messes à Noël?

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    L’arrêt surprise du Conseil d’Etat qui intime au Gouvernement de revoir son régime d’interdiction des cultes, ne fait pas suite à une requête catholique mais israélite. Une fois de plus, comme dirait saint Jean l’Evangéliste, « le salut vient des Juifs »…

    S’interrogeant sur le suivi de l’arrêt judiciaire, le site web « Cathobel », organe de presse de l’Episcopat, adopte un ton interrogatif, dans la ligne de la réserve que la Conférence des Evêques a toujours observée depuis le début du confinement :

    " En se réveillant ce matin, tout un chacun a cru entendre la bonne nouvelle: il y aura peut-être des messes à Noël. En effet, un arrêt du Conseil d’Etat ordonne au gouvernement de revoir les exceptions à l’interdiction d’exercice des cultes avant le 13 décembre 2020. Les autorités devront donc trouver l’équilibre entre respecter la liberté de culte (droit constitutionnel) et les mesures sanitaires. La prudence reste donc de mise. Analyse d’un possible retournement de situation.

    A l’origine de cet arrêt du Conseil d’Etat se trouve une requête en référé introduite par des organisations juives d’Anvers. Il est particulièrement mis en cause l’arrêté ministériel du 28 octobre 2020 portant sur des mesures d’urgence pour limiter la propagation du coronavirus COVID-19’.

    Restriction disproportionnée

    L’arrêt relève que, dans cet arrêté, l’autorité « n’a même pas prévu la possibilité d’exercer collectivement le culte, à titre exceptionnel et sous conditions, le cas échéant uniquement sur demande avec indication du lieu et du moment ». Il considère dès lors qu’il s’agit d’une restriction disproportionnée de la liberté de culte.

    Le Conseil d’Etat a donc ordonné ce 8 décembre 2020, dans son arrêt n° 249.177, que « l’État belge modifie son régime d’interdiction des cultes, à tout le moins provisoirement, de sorte qu’une restriction éventuelle de l’exercice collectif du culte ne soit plus disproportionnée. » De nombreux pratiquants – toutes religions confondues – estiment en effet disproportionné d’être interdits de célébrer leur foi – en communauté restreinte – alors qu’il est à  nouveau possible de faire ses courses. L’ultimatum du Conseil d’Etat a été fixé au 13 décembre.

    Concertation avant tout

    Ceci ne veut pas dire pour autant que les messes reprendront. En effet, le ministre de la justice, Vincent Van Quickenborne, organise ce mercredi à 14 heures une concertation avec les représentants des cultes reconnus afin de trouver « le juste équilibre entre la liberté de culte et la santé publique », selon ses propres mots. En effet, les chiffres de contamination progressent à nouveau. De nombreux spécialistes appellent donc à la plus grande prudence – sans vouloir pour autant durcir davantage les mesures – pour éviter une troisième vague. Ce besoin de concertation est aussi exprimé par les requérants – pour rappel un collectif juif d’Anvers. Cette communauté s’apprête par ailleurs à fêter Hanoukka du 10 au 18 décembre durant laquelle des prières collectives doivent être récitées par dix hommes.

    Des mesures qui violent la liberté de culte?

    Les requérants évoquent une violation de la liberté religieuse pourtant garantie par la Constitution belge, le Traité européen droits de l’homme ("CEDH”) et la Convention sur les droits civils et politiques (“BUPO”). Ils notent que « la reconnaissance de la liberté de culte faisait partie des principales exigences des insurgés belges en 1830. Cette garantie de la liberté de culte est devenue inviolable lors de la discussion de la Constitution de 1831. »

    Estimant que le gouvernement a eu le temps depuis le mois de mars de réfléchir aux mesures, ils dénoncent le manque de proportionnalité des mesures drastiques édictées. L’interdiction pure et simple ne tenant pas compte des protocoles mis en place et consciencieusement appliqués durant la période entre le premier et deuxième confinement.

    C’est pourquoi le Conseil d’État ordonne, « à titre de mesure provisoire, que le défendeur remplace, au plus tard le 13 décembre 2020, les articles 15(3) et 15(4), et 17 de l’arrêté ministériel du 28 octobre 2020 concernant ‘les mesures urgentes visant à contrôler la propagation du coronavirus COVID-19’, telle que modifiée par les décrets ministériels du 1er novembre 2020 et le 28 novembre 2020, par des mesures qui ne restreindront pas indûment l’exercice du culte ». Il invite les différentes communautés de foi à « élaborer un nouvel arrangement pour que les services de culte et les cérémonies de mariage religieux puissent avoir lieu à nouveau d’une manière correspondant aux règles de la foi, sous réserve du respect des règles de sécurité strictement nécessaires pour atteindre leur objectif, à savoir prévenir la propagation du Coronavirus ».

    Rester prudents

    Au vu des contaminations qui semblent à nouveau augmenter, on ne peut que conseiller à chacun de maintenir les plans actuels; à savoir repenser la célébration de Noël en mode confiné. Et, si la bonne nouvelle devait nous arriver que des célébrations puissent se dérouler en communautés, dans les églises, que chacun réfléchisse en âme et conscience sur la meilleure manière de prendre en compte les besoins collectifs et individuels. Affaire à suivre, donc.

    Nancy GOETHALS (avec JG) "

    Ref. Liberté de culte : y aura-t-il des messes à Noël?

    Bref, concluent les auteurs de ce texte, même si elle devait perdre le secours des ordonnances actuelles de son bras séculier, l’Eglise sera bien inspirée en se prescrivant à elle-même la ligne d'un rigoureux auto-confinement...

    JPSC