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Foi - Page 55

  • Huit millions de pèlerins attendus à Goa pour l’exposition décennale des reliques de saint François Xavier

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    Du site "Ad extra" (Missions Etrangères de Paris) :

    Goa : 8 millions de pèlerins attendus pour l’exposition décennale des reliques de saint François Xavier

    La procession des reliques de saint François Xavier, de la basilique de Bom Jesus à la Sé Cathedral de Vieux-Goa, le jeudi 21 novembre.La procession des reliques de saint François Xavier, de la basilique de Bom Jesus à la Sé Cathedral de Vieux-Goa, le jeudi 21 novembre.© Asianews

    22/11/2024

    Du 21 novembre au 5 janvier a lieu l’exposition décennale des reliques de saint François Xavier à Vieux-Goa, dans l’État de Goa sur la côte ouest indienne. Près de 8 millions de pèlerins sont attendus. Le corps du patron des missions et des missionnaires repose depuis 1637 dans la basilique du Bon-Jésus de Vieux-Goa. Tous les dix ans depuis 1782, les reliques du missionnaire sont exposées à la vue des fidèles. Une messe d’ouverture a été célébrée ce jeudi par l’archevêque de New Delhi en présence de plus de 12 000 personnes.

    Les derniers préparatifs battaient leur plein ces derniers jours dans la basilique du Bon-Jésus (Bom Jesus) de Vieux-Goa, cité historique de l’État de Goa sur la côte ouest de l’Inde, et ancienne capitale de l’Inde portugaise. Le corps (sans les bras) de saint François Xavier repose en hauteur dans la sacristie de la basilique, dans une châsse, depuis 1637. Tous les dix ans depuis 1782, la châsse est abaissée et transportée en procession. Les reliques sont ensuite exposées durant 45 jours à la vue des fidèles. Il s’agit de la 18e exposition des reliques de saint François Xavier.

    Cette année, le reliquaire en argent est exposé dans la cathédrale Sainte-Catherine de Goa (également appelée « Sé Cathedral »), située à 450 m de là. Les reliques resteront exposées tous les jours, de 7 heures du matin à 18 heures. L’exposition des reliques est organisée sur le thème « Nous sommes les messagers de la Bonne Nouvelle ». Des messes quotidiennes sont célébrées durant tout l’événement, en konkani et en anglais, pour les nombreux pèlerins. L’événement, qui a débuté ce jeudi 21 novembre et qui dure jusqu’au 5 janvier, attend près de 8 millions de pèlerins.

    Plus de 12 000 personnes pour la messe d’ouverture

    Avant le début des premières célébrations, le gouverneur de Goa, P. S. Sreedharan Pillai, et le ministre en chef de l’État de Goa, Pramod Sawant, ont rendu hommage aux reliques dans la basilique, avant qu’elles soient transportées vers la cathédrale.

    Ce jeudi, une chaîne de 2 000 personnes entourait la procession des reliques jusqu’à la cathédrale de Goa.

    Ce jeudi, une chaîne de 2 000 personnes entourait la procession des reliques jusqu’à la cathédrale de Goa. Crédit : @dip_goa

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  • Saint Clément, troisième successeur de Pierre (23 novembre)

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    414.jpgLors de l'audience générale du mercredi 7 mars 2007, le pape Benoît XVI consacrait son enseignement à la belle figure du troisième successeur de saint Pierre, saint Clément, évêque de Rome à la fin du premier siècle :

    Chers frères et soeurs,

    Nous avons médité au cours des derniers mois sur les figures de chaque Apôtre et sur les premiers témoins de la foi chrétienne, que les écrits du Nouveau Testament mentionnent. A présent, nous consacrons notre attention aux Pères apostoliques, c'est-à-dire à la première et à la deuxième génération dans l'Eglise après les Apôtres. Et nous pouvons ainsi voir comment débute le chemin de l'Eglise dans l'histoire.

    Saint Clément, Evêque de Rome au cours des dernières années du premier siècle, est le troisième Successeur de Pierre, après Lin et Anaclet. Sur sa vie, le témoignage le plus important est celui de saint Irénée, Evêque de Lyon jusqu'en 202. Il atteste que Clément "avait vu les Apôtres", "les avait rencontrés", et avait "encore dans les oreilles leur prédication, et devant les yeux leur tradition" (Adv. haer. 3, 3, 3). Des témoignages tardifs, entre le quatrième et le sixième siècle, attribuent à Clément le titre de martyr.

    L'autorité et le prestige de cet Evêque de Rome étaient tels que divers écrits lui furent attribués, mais son unique œuvre certaine est la Lettre aux Corinthiens. Eusèbe de Césarée, le grand "archiviste" des origines chrétiennes, la présente en ces termes:  "Une lettre de Clément reconnue comme authentique, grande et admirable nous a été transmise. Elle fut écrite par lui, de la part de l'Eglise de Rome, à l'Eglise de Corinthe... Nous savons que depuis longtemps, et encore de nos jours, celle-ci est lue publiquement au cours de la réunion des fidèles" (Hist. Eccl. 3, 16). On attribuait à cette lettre un caractère presque canonique. Au début de ce texte - écrit en grec - Clément regrette que "les adversités imprévues, qui ont eu lieu l'une après l'autre" (1, 1), ne lui aient pas permis une intervention plus prompte. Ces "adversités" doivent être comprises comme la persécution de Domitien:  c'est pourquoi la date de la rédaction de la lettre doit remonter à l'époque qui suivit immédiatement la mort de l'empereur et la fin de la persécution, c'est-à-dire tout de suite après 96. 
    L'intervention de Clément - nous sommes encore au I siècle - était rendue nécessaire par les graves problèmes que traversait l'Eglise de Corinthe:  en effet, les prêtres des communautés avaient été déposés par plusieurs jeunes contestataires. Cet événement douloureux est rappelé, encore une fois, par saint Irénée, qui écrit:  "Sous Clément, un conflit important étant apparu parmi les frères de Corinthe, l'Eglise de Rome envoya aux Corinthiens une lettre très importante pour qu'ils se réconcilient dans la paix, qu'ils renouvellent leur foi et annoncent la tradition, qu'ils avaient reçue des Apôtres depuis peu de temps" (Adv. haer. 3, 3, 3). Nous pourrions donc dire que cette lettre constitue un premier exercice du Primat romain après la mort de saint Pierre. La lettre de Clément reprend des thèmes chers à saint Paul, qui avait écrit deux longues lettres aux Corinthiens, en particulier la dialectique théologique, éternellement actuelle, entre l'indicatif du salut et l'impératif de l'engagement moral. Il y a avant tout l'heureuse annonce de la grâce qui sauve. Le Seigneur nous prévient et nous donne le pardon, il nous donne son amour, la grâce d'être chrétiens, ses frères et soeurs. C'est une annonce qui remplit notre vie de joie et qui donne de l'assurance à notre action:  le Seigneur nous prévient toujours avec sa bonté et la bonté du Seigneur est toujours plus grande que tous nos péchés. Il faut cependant que nous nous engagions de manière cohérente avec le don reçu et que nous répondions à l'annonce de salut par un chemin généreux et courageux de conversion. Par rapport au modèle paulinien, la nouveauté est que Clément fait suivre la partie doctrinale et la partie  pratique, qui étaient constitutives de toutes les lettres pauliniennes, par une "grande prière" qui conclut pratiquement la lettre.

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  • «Dans la foi, une diversité raisonnable ne peut pas se transformer en relativisme» (cardinal Zen)

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    De Samuele Pinna sur Il Timone :

    «Dans la foi, une diversité raisonnable ne peut pas se transformer en relativisme»
    18 novembre 2024

    «Dans la foi, une diversité raisonnable ne peut pas se transformer en relativisme»

    J'ai lu le livre du cardinal Joseph Zen, Una, santa, catholica e apostolica, d'une seule traite. De l'Église des Apôtres à l'Église « synodale » , édité par Aurelio Porfiri, publié par Ares. Après avoir fini de lire, j'ai imaginé - ne pouvant pas prendre l'avion pour Hong Kong - un dialogue entre moi et le Prélat, en empruntant ses paroles écrites dans le volume susmentionné. Nous vivons des temps de confusion, mais le cardinal nous invite à espérer : le Seigneur a toujours aidé l'Église « une, sainte, catholique et apostolique ». Aujourd'hui, cependant, l'unité de la foi n'est pas du tout une évidence : « Dans une époque moderne où il y a tant de courants de pensée confus - j'imagine la voix claire et ferme du Cardinal - , comment pouvons-nous promouvoir l'unité de la foi dans notre Église ? Cette unité de foi n’exclut pas une diversité saine et raisonnable, mais la diversité ne doit pas se transformer en relativisme , et des principes opposés ne peuvent être acceptés comme s’ils étaient tous deux valables. Insister sur des positions qui contredisent les enseignements traditionnels de l’Église, c’est promouvoir délibérément la division . » Allez, je voudrais maintenant parler de l'Épouse du Christ, car il me semble que l'idée d'ecclésiologie qui est populaire aujourd'hui est extrêmement faible. Ensuite, il y a l'erreur récurrente de penser l'Église comme une réalité formée après le Nouveau Testament, alors que c'est exactement le contraire : « Jésus a voulu bâtir son Église sur les apôtres, non sur un livre ». L'Évangile, écrit sous l'inspiration du Saint-Esprit, doit être interprété dans la Tradition Sacrée vivante. La Tradition sacrée, le Credo et le Magistère sont des éléments indispensables de l'Église. Si je dis : « Je veux le Christ seulement dans l’Évangile. Je ne veux pas de Tradition Sacrée. Je ne veux pas du Credo. Je ne veux pas du Magistère", je n'ai pas la moindre chance de trouver le Christ . C'est Lui qui veut être rencontré dans la Tradition Sacrée à travers le Credo et le Magistère. C'est Lui qui a appelé certains hommes à être des instruments de sa grâce . »

    Je me demande si avec cette pensée « forte » on ne perd pas de vue « les signes des temps » : « Certains considèrent le concile de Trente, l'encyclique Quanta Cura du pape Pie IX et la condamnation du modernisme par le pape Pie comme un refus pour s'adapter aux temps qui changent. Mais lorsqu’un organisme est touché par un virus, il a besoin d’un médicament qui empêche sa propagation. Les médicaments ne sont pas de la nourriture, et encore moins des friandises. Certains n'acceptent pas Veritatis Splendor de Jean-Paul II , mais face à la menace du relativisme éthique, comment le Pape pourrait-il ne pas défendre l'existence de valeurs morales objectives ? ». C'est la tâche, ou plutôt le service de l'autorité : « L'autorité représente Dieu. Sa tâche est de créer un pont entre le Ciel et l'humanité. Si, au lieu de servir de pont ou de passage entre le Ciel et l’homme, il devient un obstacle, il viole la volonté de Dieu. Être leader d’une communauté est une vocation et non une carrière. Celui qui est choisi ne doit pas regarder ses propres intérêts mais doit se soucier de plaire à Dieu et de servir ceux qui lui sont confiés. Au cours des deux mille dernières années, les apôtres et leurs successeurs ont-ils imité leur maître Jésus ? Ont-ils éprouvé un esprit de service ? Il est facile pour un chef religieux d’être idolâtré. Et plus ils sont idolâtrés, plus grande est la tentation de « contrôler les gens ». Pour entretenir la conscience de cette tentation, les papes se définissent généralement comme « le serviteur des serviteurs » .

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  • Fraternité Sacerdotale Saint Pie X : le Message du Supérieur général et de ses Assistants à l’occasion du cinquantième anniversaire de la déclaration du 21 novembre 1974

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    Message du Supérieur général et de ses Assistants à l’occasion du cinquantième anniversaire de la déclaration du 21 novembre 1974.

    Il y a cinquante ans, Mgr Marcel Lefebvre publiait une déclaration mémorable qui allait devenir la charte de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. Véritable profession de foi aux résonances éternelles, cette déclaration exprime l’essence de la Fraternité, sa raison d’être, son identité doctrinale et morale, et par conséquent sa ligne de conduite. Aussi la Fraternité ne pourrait-elle s’écarter d’un iota de son contenu et de son esprit qui, cinquante ans plus tard, demeurent parfaitement appropriés à l’heure présente.

    Cette déclaration renferme deux idées absolument centrales, qui se complètent et se soutiennent mutuellement : la première affirme la nature essentiellement doctrinale du combat propre à la Fraternité ; la seconde exprime dans quel but il est mené.

    Il s’agit d’un combat doctrinal, face à un ennemi bien identifié : la Réforme du Concile, présentée comme un tout empoisonné, conçue dans l’erreur et menant à l’erreur. C’est son esprit de fond qui est remis en question, et par conséquent tout ce que cet esprit a pu produire : « Cette Réforme étant issue du libéralisme, du modernisme, est tout entière empoisonnée ; elle sort de l’hérésie et aboutit à l’hérésie, même si tous ses actes ne sont pas formellement hérétiques. Il est donc impossible à tout catholique conscient et fidèle d’adopter cette Réforme et de s’y soumettre de quelque manière que ce soit. La seule attitude de fidélité à l’Eglise et à la doctrine catholique, pour notre salut, est le refus catégorique d’acceptation de la Réforme. »

    L’histoire de ces cinquante dernières années n’a fait que confirmer la pertinence de cette analyse. La Réforme étant corrompue en elle-même et dans ses principes, il apparaît impossible de restaurer quoi que ce soit dans l’Eglise sans d’abord mettre en discussion les principes mêmes du Concile, et refuser toutes les erreurs qui y sont contenues : tous ceux qui se sont efforcés de garder à la fois la Tradition et la Réforme, de les marier ou de les enrichir mutuellement, ont inévitablement échoué. Parallèlement, le mépris et la haine envers la Tradition et la Messe de toujours n’ont cessé d’augmenter, manifestant d’une manière concrète qu’à deux doctrines incompatibles correspondent deux cultes inconciliables, deux façons irréductibles de concevoir l’Eglise et sa mission auprès des âmes.

    Commencée au Concile, cette Réforme est toujours en cours et continue de produire ses fruits. Aujourd’hui, à travers la synodalité, on assiste au renversement complet de la structure même de l’Eglise : à la transmission de la Vérité divine reçue du Verbe incarné, se substitue l’élaboration par l’homme d’un système où Dieu n’a plus sa place, et où l’esprit humain souffle à la place de l’Esprit-Saint. C’est le renversement diabolique de l’Evangile lui-même.

    Face à cette démolition de l’Eglise clairement dénoncée, Mgr Lefebvre nous encourage à poursuivre le combat doctrinal, c’est-à-dire à militer saintement pour le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ, Voie, Vérité et Vie. Aujourd’hui comme hier, notre mission n’est autre que la restauration de toutes choses dans le Christ. Tout restaurer : à commencer par le sacerdoce, dans toute sa pureté doctrinale, dans toute sa charité missionnaire ; restaurer le saint sacrifice de la messe, cœur de la vie de l’Eglise ; restaurer la vie chrétienne, qui n’est autre que la vie même du Christ, marquée de l’esprit de la croix, pour l’amour et la gloire du Père ; restaurer la vérité catholique, pour lui redonner sa splendeur et lui permettre d’illuminer le monde ; restaurer, dans l’Eglise et dans la société civile, la reconnaissance des droits du Christ, roi des nations.

    « Jésus-Christ était hier, il est aujourd’hui, et il sera le même dans tous les siècles. Ne vous laissez point emporter à une diversité d’opinions et à des doctrines étrangères. Car il est bon d’affermir son cœur par la grâce. » (He 13, 8-9)

    La seconde idée qui domine la déclaration de 1974 est la volonté lucide et déterminée d’agir dans le seul but de servir l’Eglise catholique et romaine.

    Ce n’est en effet que dans l’Eglise de toujours et dans sa Tradition constante que nous trouvons la garantie d’être dans la Vérité, de continuer à la prêcher et à la servir.

    Mais surtout, nous sommes bien conscients que le fait de garder la Tradition, et de prendre tous les moyens nécessaires pour la conserver et la transmettre, correspond à un devoir de charité que nous remplissons vis-à-vis de toutes les âmes et de l’Eglise tout entière. Dans cette perspective, notre combat est profondément désintéressé. La Fraternité ne recherche pas d’abord sa propre survie : elle cherche principalement le bien de l’Eglise universelle et, pour cette raison, elle est par excellence une œuvre d’Église, qui avec une liberté et une force uniques, répond adéquatement aux besoins propres d’une époque tragique sans précédent.

    Ce seul but est toujours le nôtre aujourd’hui, au même titre qu’il y a cinquante ans : « C’est pourquoi sans aucune rébellion, aucune amertume, aucun ressentiment nous poursuivons notre œuvre de formation sacerdotale sous l’étoile du magistère de toujours, persuadés que nous ne pouvons rendre un service plus grand à la sainte Église catholique, au Souverain Pontife et aux générations futures. »

    C’est à l’Eglise que la Tradition appartient ; c’est en elle et pour elle que nous la gardons dans toute son intégrité, « en attendant que la vraie lumière de la Tradition dissipe les ténèbres qui obscurcissent le ciel de la Rome éternelle ». Dans la certitude surnaturelle et inébranlable que cette même Tradition triomphera, et avec elle l’Eglise tout entière. Et dans la certitude renouvelée que les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle.

    Menzingen, le 21 novembre 2024

    Davide Pagliarani
    Supérieur général

    † Alfonso de Galarreta
    1er Assistant général

    Christian Bouchacourt
    2nd Assistant général

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  • Lettre du pape François sur le renouveau de l’étude de l’histoire de l’Église (texte intégral)

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    Source

    Lettre du pape François sur le renouveau de l’étude de l’histoire de l’Église (texte intégral)

    21 novembre 2024

    Nous publions ci-dessous la lettre du pape François tel que communiqué par le Saint-Siège sur le renouveau de l’étude de l’histoire de l’Église.  

    Chers frères et sœurs,

    Par cette lettre, je voudrais partager quelques réflexions sur l’importance de l’étude de l’histoire de l’Église, en particulier pour aider les prêtres à mieux interpréter la réalité sociale. C’est une question que j’aimerais voir prise en considération dans la formation des nouveaux prêtres et des autres agents pastoraux. J

    e suis bien conscient que, dans la formation des candidats au sacerdoce, une bonne partie de l’attention est consacrée à l’étude de l’histoire de l’Église, comme il se doit. Ce que je voudrais souligner ici va plutôt dans le sens d’une invitation à promouvoir chez les jeunes étudiants en théologie une véritable sensibilité historique. Par cette expression, je veux indiquer non seulement une connaissance approfondie et précise des moments les plus importants des vingt siècles de christianisme qui sont derrière nous, mais aussi et surtout l’émergence d’une claire familiarité avec la dimension historique propre à l’être humain. Personne ne peut vraiment savoir qui il est et ce qu’il entend être demain sans nourrir le lien qui l’unit aux générations qui l’ont précédé. Et ce, non seulement au niveau de l’histoire de l’individu, mais aussi au niveau plus large des communautés. En effet, étudier et raconter l’histoire aide à maintenir allumée « la flamme de la conscience collective »,[1] faute de quoi il ne reste que la mémoire personnelle de faits liés à l’intérêt personnel ou à ses émotions, sans lien réel avec la communauté humaine et ecclésiale dans laquelle nous vivons.

    Une sensibilité historique correcte aide chacun de nous à avoir le sens des proportions, le sens de la mesure et une capacité à comprendre la réalité sans abstractions dangereuses et désincarnées, telle qu’elle est et non pas telle qu’on l’imagine ou qu’on voudrait qu’elle soit. On peut ainsi tisser une relation avec la réalité qui appelle à la responsabilité éthique, au partage, à la solidarité.

    Selon une tradition orale que je ne peux confirmer par des sources écrites, un grand théologien français disait à ses étudiants que l’étude de l’histoire nous protège du “monophysisme ecclésiologique”, c’est-à-dire d’une conception trop angélique de l’Église, d’une Église qui n’est pas réelle parce qu’elle est sans taches ni ses rides. Et nous devons aimer l’Église, comme une maman, telle qu’elle est, sinon nous ne l’aimons pas du tout, et nous n’aimons qu’un fantôme de notre imagination. L’histoire de l’Église nous aide à regarder l’Église réelle pour pouvoir aimer cette Église qui existe véritablement et qui a appris et continue d’apprendre de ses erreurs et de ses chutes. Cette Église, qui se reconnaît également dans ses moments sombres, devient capable de comprendre les taches et les blessures du monde dans lequel elle vit, et si elle essaie de le guérir et de le faire grandir, elle le fera de la même manière qu’elle essaie de se guérir et de se faire grandir, même si souvent elle n’y parvient pas.

    Il s’agit là d’un correctif à cette terrible approche qui nous fait comprendre la réalité uniquement à partir de la défense triomphaliste de notre fonction ou de notre rôle. Cette dernière approche est précisément celle qui, comme je l’ai souligné dans l’encyclique Fratelli tutti, fait considérer l’homme blessé de la parabole du bon Samaritain comme une gêne par rapport à sa propre approche de la vie, puisqu’il n’est qu’une anomalie, un sujet sans place spécifique.[2]

    Éduquer les candidats au sacerdoce à une sensibilité historique semble être une nécessité évidente. D’autant plus qu’à notre époque, « s’accentue une perte du sens de l’histoire qui se désagrège davantage. On observe la pénétration culturelle d’une sorte de ‘‘déconstructionnisme’’, où la liberté humaine prétend tout construire à partir de zéro. Elle ne laisse subsister que la nécessité de consommer sans limites et l’exacerbation de nombreuses formes d’individualisme dénuées de contenu ».[3]

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  • Sainte Cécile, patronne des musiciens (22 novembre)

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    Du site des Servants d'autel de Cotonou :

    Sainte Cécile, Patronne des musiciens

    Jeune sainte qui souffrit le martyre sous l'empereur Alexandre Sévère, Cécile est l'une des fleurs les plus suaves de la virginité chrétienne. Elle voua sa vie très jeune à Dieu; mariée de force vers l'âge de quinze ou seize ans, elle continua à respecter son vœu de virginité.

    L'histoire de Sainte Cécile, qui n'est pas dénuée de beauté et de mérite, est construite en partie de légendes. La romance de Cécile et Valérien est connue depuis la légendaire passion de Cécile écrite en 535. Toutefois, son nom, le fait qu'elle fonda une église et qu'elle fut enterrée dans une crypte des catacombes de saint Callixte, le contexte tout comme l'existence d'un Valérien et d'un Tubercius, tous faits historiquement vérifiables à son sujet, il est certain que cette vie de saint est basée sur quelques faits réels. C'est l'un des martyrs des débuts de l'Église les plus vénérés, mentionné dans le canon de la messe depuis 496.

    Fille d'un illustre patricien de la famille des Caecilii, dont sont issus beaucoup de sénateurs, seule chrétienne de sa famille, alors qu'elle eût consacré sa virginité à Jésus-Christ, elle dut se résigner à sortir de la maison paternelle, où elle vivait dans la prière, lecture des livres saints et le chant des cantiques, pour épouser le jeune Valérien, homme que ses parents lui choisirent, noble et bon, connu pour être de grande compréhension, mais païen.

    Le soir des noces, quand les époux se trouvèrent seuls, Cécile s'adressa doucement à Valérien : « Ami très cher, lui dit-elle, j'ai un secret à te confier : mais peux-tu me promettre de le garder ? » Ayant reçu le serment du jeune homme, elle reprit : « Écoute. Un ange de Dieu veille sur moi, car j'appartiens à Dieu. S'il voit que tu m'aimes d'un mauvais amour, il me défendra, et tu mourras ; mais si tu respectes ma virginité, alors il t'aimera comme il m'aime, et sa grâce s'étendra aussi sur toi. » Troublé, Valérien répondit : « Cécile, pour que je puisse croire à ta parole, fais-moi voir cet ange.

    - Si tu crois au vrai Dieu et si tu reçois le baptême des chrétiens, tu pourras voir l'ange qui veille sur moi. »

    Valérien accepta la condition, se rendit près de l'évêque Urbain (Urbanus), à trois milles de Rome (non le pape homonyme) lut l'évangile selon Luc, fut instruit, reçut le baptême et revint près de Cécile. Près d'elle, il aperçut un ange au visage lumineux, aux ailes éclatantes, qui tenait dans ses mains deux couronnes de roses et de lis, et qui posa l'une de ces couronnes sur la tête de Cécile, l'autre sur la tête de Valérien, et leur dit : « Je vous apporte ces fleurs des jardins du Ciel. » Les deux jeunes époux vécurent dans la chasteté et se dévouèrent aux bonnes oeuvres.

    Valérien avait un frère nommé Tiburce ; au récit de ces merveilles, il abjura les idoles et se fit chrétien. Valérien et Tiburce s'employèrent à donner des sépultures aux corps des martyrs que le préfet Amalchius faisait tuer comme criminels. Les deux frères furent bientôt dénoncés, demeurèrent invincibles dans la confession de leur foi et eurent la tête tranchée. Maximus, l'officier chargé de rendre la sentence, après avoir vu une apparition de martyrs, se convertit soudainement à la religion chrétienne et subit le même sort. Les trois hommes furent exécutés aux alentours de Rome. Cécile parvint à racheter les corps et les ensevelit au cimetière Praetextatus, sur la Via Appia.

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  • Parce que croire, ça vaut le coup. Entretien inédit avec Ratzinger

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    Du Foglio :

    Parce que croire, ça vaut le coup. Entretien inédit avec Ratzinger

    20 novembre 2024

    Autrefois, beaucoup n’étaient croyants que par conformisme, emportés par le courant. Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui sont motivés par l’indifférence. Pourtant, le phénomène religieux reste présent. L'avant-première d'un dialogue inédit avec Joseph Ratzinger

    Nous publions ici une partie de l'entretien, inédit en italien, réalisé avec Joseph Ratzinger (à l'époque préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi) de l'édition allemande de l'Osservatore Romano en 1988. Le texte fait partie de « In dialogue avec le temps propre » (LEV), le nouveau volume, en trois volumes, de l'Opera Omnia de Joseph Ratzinger. Le texte rassemble tous les entretiens avec Ratzinger Benoît XVI et sera présenté demain (jeudi 21 novembre) à la LUMSA de Rome (via di Porta Castello 44) à 17 heures, en présence, entre autres, du Père Federico Lombardi, président de la Fondation Joseph Ratzinger-Benoît XVI, et Mgr. Georg Gänswein, ancien secrétaire particulier de Benoît XVI.

    Nous vivons à une époque d’indifférence. Le nombre de ceux qui ne vont pas à la messe le dimanche augmente et le nombre de ceux qui tournent le dos à l’Église et l’abandonnent est effrayant. Quelle pourrait être la raison de cet éloignement de la foi, ou peut-être « seulement » de l’Église ?

    Notre monde est un monde de réalisation technique. Nous ne sommes pas capables de tout faire, mais beaucoup, et nous espérons bientôt pouvoir faire encore plus. Les hommes doutent de plus en plus que Dieu puisse encore avoir un quelconque pouvoir dans un monde de plus en plus analysé selon les lois naturelles, et que nous puissions encore attendre de lui son aide. À cela s’ajoute le fait que, dans un monde plein de bruit et d’images, l’accès à Dieu est de plus en plus difficile. Tout comme beaucoup n’étaient autrefois croyants que par conformisme, parce qu’ils se laissaient emporter par le courant, de même aujourd’hui beaucoup se laissent emporter par l’indifférentisme sans décision personnelle particulière à cet égard. Malgré tout cela, le phénomène de la religion continue d'être présent de diverses manières : beaucoup de ceux qui personnellement ne pratiquent pas du tout la « religion » espèrent encore qu'elle existe, même s'ils n'ont pas envie d'apporter une grande contribution à cet égard. . En revanche, la religion se répand sous forme de substituts et de dégénérescences (superstition, occultisme, pratiques dites transcendantales) qui paraissent moins fatigantes et promettent à première vue la même chose. Une raison pour tourner le dos à l'Église est bien entendu aussi la condition de profonde insécurité dans laquelle l'Église semble se trouver.

    Le message semble clair et sans équivoque : apporter l’Évangile à tous les hommes. Que faut-il faire pour soutenir de manière crédible la cause du royaume de Dieu dans un environnement de plus en plus laïc ?

    Il n’y a pas de réponse standard. L'Évangile devient crédible là où il y a des gens qui se laissent pleinement saisir par lui et où l'expérience de la vie en devient la confirmation. Pensez à des mouvements tels que les Néocatéchuménaux, Communion et Libération - comment des personnes de tous âges et de toutes conditions sociales se laissent captiver par l'élan de la foi qu'ils voient vivre sans si ni mais. Nous n'avons pas besoin de recettes (il y en a trop), mais de gens qui sont impressionnés par l'Évangile et qui le mettent en pratique.

    Vous, Votre Éminence, êtes préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. D'une manière très particulière, elle se voit confier la tâche de travailler à la juste annonce du message et de la doctrine évangéliques. Le dogme en fait également partie. J'ai lu récemment cet aphorisme : "Le dogme est comme une patrie : certains craignent qu'il les limite, d'autres sont reconnaissants de connaître leur origine à laquelle ils peuvent toujours revenir." Cet aphorisme fait-il mouche ? Et si oui, qui sont ceux qui craignent qu’on leur enlève quelque chose et qui sont heureux d’avoir un refuge sûr ? Que faut-il faire pour les uns et pour les autres ?

    L'origine du dogme est dans la rencontre avec une personne : Jésus-Christ. Là où cette rencontre fait défaut, le dogme reste une formule vide de sens. C’est pourquoi la rencontre avec Jésus-Christ doit avant tout être transmise. Si cela se produit, tout le reste viendra tout seul, étape par étape : que je puisse avoir une relation avec lui non seulement, mais seulement dans la communauté de son peuple, l'Église ; que cette relation n'est pas un simple sentiment, mais me fait connaître la vérité, c'est-à-dire la participation à sa propre relation avec le Père, donc la connaissance de Dieu et de ses promesses. Tout cela est résumé dans le Credo, qui est une parole de moi-même dans le « nous » de l'Église adressée au Seigneur, par qui à mon tour je me sens en premier lieu interpellé. Ainsi, le dogme, correctement compris, est une dynamique de dépassement continu de soi et, en même temps, de sécurité dans une relation qui perdure au-delà de la mort. 

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  • Si l’Église commémore la présentation de Marie, quelles leçons cette fête nous enseigne-t-elle ?

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    De sur The Catholic Thing :

    La très illustre enfant d'Hannah

    Jeudi 21 novembre 2024

    Pour Catherine Ruth

    La mère de la Vierge Marie s'appelait en hébreu « Anne », mais nous la connaissons par le latin via le grec sous le nom d'« Anne ». Cette Anne et son époux Joachim, selon une ancienne tradition confirmée depuis par les papes, auraient amené leur fille Marie au temple alors qu'elle était encore une jeune fille, pour la consacrer à Dieu. La commémoration de cette « Présentation de Notre-Dame » est la fête que l'Église célèbre aujourd'hui.

    Vous n’avez probablement pas prêté la moindre attention à cette fête. Peut-être avez-vous pensé au fond de votre esprit : « Oh, Marie a été présentée au temple comme Jésus », et vous en êtes resté là. Mais bien sûr, il n’y a pas eu de présentation rituelle des premières filles. Si Marie a été « présentée » et que ce fait était si important que l’Église le commémore encore, quelle en était la raison ?

    Je ne dirai pas que le plus ancien document écrit de cette tradition, le Proto-Evangile de Jacques , soit fiable, mais il est certainement très intéressant et digne de votre attention. Selon cet « évangile apocryphe » et d’autres semblables, Anne était stérile et pendant plus de vingt ans, elle a supplié Dieu de lui donner un enfant.

    Un jour, elle se rendit au jardin pour se promener, s'assit sous un laurier et, voyant précisément un nid de moineau dans l'arbre (voir Psaume 84:3), elle pria cette lamentation poignante :

    Hélas ! Qui m'a engendré ? Et quel sein m'a produit ? . . .

    Hélas ! à qui ai-je été comparé ? Je ne suis pas comme les oiseaux du ciel ; car les oiseaux du ciel aussi produisent des fruits devant toi, ô Éternel !

    Hélas ! à qui ai-je été comparé ? Je ne suis pas comme les bêtes de la terre ; car les bêtes de la terre elles-mêmes produisent des fruits devant toi, ô Éternel !

    Hélas ! à qui ai-je été comparé ? Je ne suis pas comme ces eaux, car ces eaux-là sont productives devant toi, ô Éternel !

    Hélas ! à qui ai-je été comparé ? Je ne suis pas comme cette terre, car la terre elle-même donne ses fruits en leur saison, et elle te bénit, ô Seigneur.

    C'est un Laudato si' de la fertilité. Elle regarde chaque partie de la nature et y voit la fécondité. Pourtant, elle-même, par sa stérilité, est devenue une étrangère, une paria de cette « maison commune ». (Observez combien tout cela est différent de notre « écologisme » ! )

    Un ange lui apparaît alors et lui annonce qu’elle concevra – ce qu’Anne croit et accepte immédiatement – ​​et en réponse, elle fait écho aux paroles de son homonyme : « L’Éternel, mon Dieu, est vivant ! Si j’engendre un homme ou une femme, je l’offrirai en offrande à l’Éternel, mon Dieu ; il le servira dans les choses saintes tous les jours de sa vie. » (Voir 1 Samuel 1:11. Notez qu’en grec, les nourrissons et les jeunes enfants sont désignés par le neutre, « il ».)

    Le Proto-Evangile est typiquement assez terre à terre, mais il commente avec une belle simplicité la conception de Marie, à propos du père après son retour de la garde de ses troupeaux : « Et Joachim se reposa le premier jour dans sa maison. » Le mari se reposa dans sa maison et devint père.

    Détail de La Présentation de la Vierge Marie de Titien, 1534–1538 [Gallerie dell'Accademia, Venise]

    Après avoir accouché, Anne demande à la sage-femme : « Qu'ai-je enfanté ? » La sage-femme lui répond : « Une fille ». Sans aucun signe de déception, Anne prend l'enfant dans ses bras, la regarde et s'exclame : « Mon âme a été magnifiée aujourd'hui ! » Et, quelle que soit la valeur de ce récit, il est tout à fait plausible qu'Anne ait connu et répété plus tard le chant de son homonyme (1 Samuel 2:1-10), et que le Magnificat de Marie soit sa propre appropriation du chant de sa mère.

    La tradition raconte que Joachim et Anne ont attendu que Marie ait trois ans pour l’amener au Temple. Ils l’ont placée au bas d’un escalier de pierre abrupt qui menait au Temple ; des vierges tenant des lanternes se tenaient au sommet. L’enfant allait-elle ramper jusqu’à eux ? Bien plus, Marie a monté l’escalier rapidement et avec assurance. Elle est allée directement à « la maison de son père » (cf. Lc 2, 49).

    Au Temple, elle apprendrait à lire, à écrire, à connaître la Loi et les prophètes, et ne vivrait plus avec ses parents, qui moururent quand elle avait sept ou huit ans.

    Son fils, s’identifiant comme le Seigneur Dieu du temple, enseignera plus tard : « Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. » (Mt 10, 37)

    À l'âge de 12 ans (avant les règles), selon cette tradition, les prêtres exigeaient qu'elle se fiance à un homme plus âgé, veuf, choisissant parmi les candidats Joseph, réticent au début, à cause du signe d'une colombe, qui se posait sur sa verge ou peut-être même jaillissait de celle-ci.

    Ainsi en est-il de la tradition. On peut se demander : si l’Église commémore la présentation de Marie, quelles leçons cette fête nous enseigne-t-elle ?

    Il ne faut pas beaucoup d'inventivité allégorique pour comprendre que cela nous enseigne à désirer une éducation religieuse pour nos enfants. La Présentation de Marie a parfois été appelée une Illatio , une introduction, un engagement, une étape concluante. Pourquoi un père et une mère chrétiens, s'ils n'y étaient pas contraints, confieraient-ils définitivement leur enfant à des non-croyants ? Imaginez Joachim et Anne laissant Marie à la cour d'Hérode pour qu'elle l'instruise.

    De toute évidence, Anne nous enseigne aussi combien nous devons désirer ardemment avoir une descendance et donc vénérer notre pouvoir de procréation. Nous voyons chez Anne l’étrangeté de l’économie divine. Elle donne sa fille à Dieu, et pourtant, précisément par le vœu de Marie de rester vierge à jamais, Anne devient la grand-mère de toute l’humanité. Sa fille, par les mots « Voici ta mère », devient encore plus qu’Ève la « mère de tous les vivants » (Gn 3, 20).

    Et puis nous voyons la priorité de l'amour chrétien sur l'affection familiale naturelle, et de la virginité sur l'état matrimonial. Nous voyons même l'amour du mari sous un jour clair, puisque Joseph reçoit Marie du temple comme une fille à protéger et à chérir.

    Pour nous tous, c'est une célébration de Marie, la Mère du Très Bel Amour. (Sirach 24, 24)

    Présentation in situ du Titien .
  • Le métropolite André : un grand témoin chrétien trop peu connu en Occident

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    De George Weigel sur First Things :

    Un grand témoin chrétien trop peu connu en Occident

    20 novembre 2024

    Le vénérable André Sheptytsky, décédé il y a quatre-vingts ans, le 1er novembre 1944, était l'une des figures marquantes du catholicisme du XXe siècle, dont la vie fut remarquable

    Son ministère héroïque en tant que chef de l'Église gréco-catholique ukrainienne s'est étendu sur quarante-trois ans, deux guerres mondiales, cinq pontificats, la famine et la terreur de Staline (l'« Holodomor », au cours de laquelle au moins six millions d'Ukrainiens ont été délibérément affamés) et une demi-douzaine de changements de gouvernement dans les territoires où il a servi. Au milieu de cette tourmente, Sheptytsky est devenu une figure cruciale dans le raffinement de l'identité nationale de l'Ukraine moderne, tandis que ses initiatives culturelles, œcuméniques, interreligieuses et pastorales anticipaient l'enseignement du Concile Vatican II et de l'Église de la Nouvelle Évangélisation. Ainsi, en ce quatre-vingtième anniversaire du passage du métropolite André à sa position actuelle, exaltée dans la Communion des Saints, il convient d'accorder une attention particulière.

    Le comte Roman Aleksander Maria Szeptycki est né en 1865 dans un village près de Lviv, dans l'ancienne Galicie autrichienne, au sein d'une famille issue de la noblesse ruthène et polonaise. Pendant une quinzaine d'années, ses études l'ont conduit à Lviv, Cracovie et Breslau (aujourd'hui Wrocław) ; il s'est également rendu à Kiev, Moscou et Rome, où il a rencontré le pape Léon XIII en 1888. Quelques mois après cette rencontre, Sheptytsky, qui avait adopté l'orthographe ukrainienne de son nom de famille, a rejoint l'ordre basilien gréco-catholique de Saint-Josaphat, sous le nom religieux d'André, frère de saint Pierre et grand patron du catholicisme oriental. Ordonné prêtre en 1892, il a obtenu un doctorat en théologie et, en 1898, il a fondé une communauté religieuse basée sur la règle de saint Théodore le Studite, dans le but de réformer le monachisme gréco-catholique ukrainien. Un an plus tard, il fut nommé évêque et, à la fin de 1900, Léon XIII accepta sa nomination comme métropolite de Halych, archevêque de Lviv et évêque de Kamianets-Podilskyi, postes qu'il assuma en janvier 1901 à l'âge de trente-six ans. 

    Le métropolite André a exercé un épiscopat long et vigoureux dans des circonstances extraordinairement difficiles, alors que l’Ukraine s’efforçait de peaufiner et de défendre son identité nationale : d’abord face aux pressions russes et polonaises, puis au milieu d’un génocide de l’ère soviétique, et enfin pendant une occupation nazie brutale. Contre l’opposition des tsars et voyageant souvent déguisé, il a œuvré à la construction des Églises catholiques orientales dans l’Empire russe avant 1917. Parallèlement, il a essayé d’atténuer les rivalités nationalistes polonaises et ukrainiennes dans les dernières années turbulentes de l’Empire austro-hongrois tout en revigorant l’Église gréco-catholique dans les domaines de l’empereur François-Joseph. Dans tous les cas, et à toutes les parties dans les terres ukrainiennes déchirées par les factions, il a exhorté à un esprit de charité fraternelle et de sensibilité œcuménique, alors que des territoires autrefois impériaux comme la Pologne et l’Ukraine d’aujourd’hui – longtemps partagés par la Russie et l’Autriche-Hongrie – luttaient pour établir leur indépendance au lendemain de la Première Guerre mondiale.

    Au début du XXe siècle, alors que l'identité nationale ukrainienne moderne se formait, le métropolite André créa des institutions culturelles pour façonner une Ukraine future dans la continuité des origines de la nation, le baptême des Slaves de l'Est à Kiev en 988 après J.-C. : un séminaire, des établissements d'enseignement secondaire et supérieur, et un musée national pour préserver et soutenir le patrimoine artistique de l'Ukraine. En tant que pasteur, il s'efforça d'approfondir la foi de son peuple par une catéchèse efficace, encouragea le ministère de la jeunesse et apporta une contribution durable à la vie religieuse de l'Ukraine en soutenant le monachisme studite et en invitant les Rédemptoristes de rite byzantin dans ses diocèses.

    Les fléaux de la brutalité soviétique et nazie frappèrent Sheptytsky et son peuple avec une fureur sans bornes, et si le métropolite André accueillit d'abord l'invasion allemande des terres ukrainiennes en 1941 comme un moyen d'écraser le stalinisme, il reconnut bientôt les maux monstrueux perpétrés par les envahisseurs, écrivant au Reichsführer-SS Heinrich Himmler en février 1942 pour protester contre le massacre des Juifs. En coopération avec son frère Klymentiy, un moine studite béatifié en 2001, il sauva des centaines d' enfants juifs , les cachant dans des institutions gréco-catholiques, tandis qu'il hébergeait personnellement dans sa résidence le fils d'un éminent rabbin de Lviv. En août 1942, il écrivit au pape Pie XII, décrivant les massacres de masse des nazis et admettant qu'il avait initialement mal interprété les intentions d'Hitler en Ukraine ; Trois mois plus tard, il publia une lettre pastorale, « Tu ne tueras point », protestant publiquement contre le règne de la terreur allemande et excommuniant ses auteurs. L'un de ceux qu'il sauva, David Kahane, devint plus tard grand rabbin de l'armée de l'air israélienne.

    L'héritage du métropolite André – une profonde piété, une profondeur intellectuelle, une sophistication culturelle, un patriotisme mûr, une charité œcuménique et interreligieuse – perdure dans la vitalité de l'Église gréco-catholique d'Ukraine d'aujourd'hui, dirigée par le digne successeur de Sheptytsky, l'archevêque majeur Sviatoslav Shevchuk. Alors que l'Ukraine se bat pour sa survie et la liberté de l'Occident, nous devons honorer la mémoire de ce grand témoin chrétien et prier pour son intercession.

    La chronique de George Weigel « La différence catholique » est syndiquée par le  Denver Catholic , la publication officielle de l'archidiocèse de Denver.

    George Weigel  est membre éminent du Centre d'éthique et de politique publique de Washington, DC, où il est titulaire de la chaire William E. Simon en études catholiques.

  • Le pape François a annoncé les canonisations de Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati en 2025 lors des célébrations du jubilé

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    De Courtney Mares sur le NCR :

    Le pape François annonce les canonisations de Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati en 2025 lors des célébrations du jubilé

    Selon le diocèse d'Assise, la messe de canonisation d'Acutis devrait avoir lieu le dimanche 27 avril, à 10h30, heure locale, sur la place Saint-Pierre.

    Le bienheureux Carlo Acutis (à gauche) et le bienheureux Pier Giorgio Frassati
    Bienheureux Carlo Acutis (à gauche) et bienheureux Pier Giorgio Frassati (photo : Diocèse d'Assise/Domaine public / Wikimedia Commons)

    Le pape François a annoncé mercredi que les bienheureux Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati, deux jeunes catholiques appréciés pour leur foi vibrante et leur témoignage de sainteté, seront canonisés lors de deux grandes célébrations jubilaires dédiées aux jeunes.

    L'annonce surprise est intervenue à l'issue de l'audience générale hebdomadaire du pape sur la place Saint-Pierre, alors que François célébrait la Journée mondiale de l'enfance. 

    Le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, a confirmé plus tard que la canonisation de Carlo Acutis aura lieu pendant le Jubilé des adolescents de l'Église , qui aura lieu du 25 au 27 avril, et que la canonisation de Pier Giorgio Frassati aura lieu pendant le Jubilé de la jeunesse , du 28 juillet au 3 août.

    Selon le diocèse d'Assise, la messe de canonisation d'Acutis devrait avoir lieu le dimanche 27 avril, à 10h30, heure locale, sur la place Saint-Pierre.

    Les deux futurs saints sont appréciés par de nombreux jeunes catholiques pour leur enthousiasme à la recherche de la sainteté. Les deux canonisations devraient attirer de nombreux jeunes dans la Ville éternelle en 2025 pour le Jubilé de l'espérance de l'Église catholique.

    Carlo Acutis : le premier saint millénaire

    Carlo Acutis, un adolescent italien développeur informatique décédé d'un cancer en 2006, est connu pour sa grande dévotion à la Présence Réelle de Jésus dans l'Eucharistie.

    Né en 1991, Carlo Acutis est le premier millennial à être béatifié par l’Église catholique. Peu après sa première communion à l’âge de 7 ans, il a dit à sa mère : « Être toujours uni à Jésus : c’est mon projet de vie. » 

    Pour y parvenir, Carlo s’efforçait d’assister quotidiennement à la messe aussi souvent qu’il le pouvait à l’église paroissiale située en face de son école primaire à Milan.

    Carlo appelait l’Eucharistie « mon chemin vers le ciel » et il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour faire connaître cette présence. Son témoignage a inspiré ses propres parents à revenir à la pratique de la foi catholique et sa jeune fille au pair hindoue à se convertir et à se faire baptiser.

    Carlo était un enfant féru de technologie qui aimait les ordinateurs, les animaux et les jeux vidéo. Son directeur spirituel a rappelé que Carlo était convaincu que les preuves des miracles eucharistiques pouvaient être convaincantes pour aider les gens à comprendre que Jésus est présent à chaque messe.

    Pendant deux ans et demi, Carlo a travaillé avec sa famille pour monter une exposition sur les miracles eucharistiques qui a été créée en 2005 pendant l'Année de l'Eucharistie proclamée par le pape Jean-Paul II, et qui a depuis été présentée dans des milliers de paroisses sur les cinq continents.

    Plusieurs camarades de classe, amis et membres de la famille de Carlo ont témoigné de la façon dont il les a rapprochés de Dieu. Carlo était une personne très ouverte et n'hésitait pas à parler avec ses camarades de classe et avec tous ceux qu'il rencontrait des choses qu'il aimait : la messe, la présence de Jésus dans l'Eucharistie et le ciel.

    On se souvient de lui pour avoir dit : « Ceux qui se placent devant le soleil bronzent ; ceux qui se placent devant l’Eucharistie deviennent des saints. »

    Carlo est décédé à l’âge de 15 ans en 2006, peu de temps après avoir reçu un diagnostic de leucémie. Avant de mourir, Carlo a dit à sa mère : « J’offre toutes mes souffrances au Seigneur pour le Pape et pour l’Église afin de ne pas aller au purgatoire mais d’aller directement au ciel. »

    Des milliers de personnes ont visité la tombe de Carlo à Assise après sa béatification dans la basilique Saint-François d'Assise le 10 octobre 2020.

    Depuis sa béatification, des écoles catholiques de l’outback australien jusqu’en Angleterre ont été baptisées du nom d’Acutis, ainsi que d’innombrables ministères et initiatives paroissiales.

    Le pape François a encouragé les jeunes à imiter le bienheureux Carlo en donnant la priorité au « grand don de l’Eucharistie » dans son message pour les prochaines Journées mondiales de la jeunesse diocésaines.

    Dans un décret du 23 mai, le pape François a approuvé la guérison miraculeuse d'une jeune femme costaricienne de 21 ans nommée Valeria Valverde, qui était sur le point de mourir après s'être gravement blessée à la tête dans un accident de vélo alors qu'elle étudiait à Florence en 2022.

    La famille a été informée que sa situation était très critique et qu'elle pouvait mourir à tout moment, selon le Dicastère pour les causes des saints du Vatican.

    Six jours après l'accident, la mère de Valverde se rendit en pèlerinage à Assise pour prier pour la guérison de sa fille sur la tombe du bienheureux Carlo Acutis, laissant une note écrite.

    Le même jour, Valverde commença à respirer par elle-même et, le lendemain, elle recouvra l'usage de ses membres supérieurs et recouvra en partie la parole.

    Valverde a été libérée de l'unité de soins intensifs 10 jours après le pèlerinage de sa mère et a subi d'autres tests qui ont montré que la contusion hémorragique du cortex temporal droit de son cerveau avait complètement disparu.

    Contrairement aux prévisions médicales, Valverde n'a passé qu'une semaine en physiothérapie ; et le 2 septembre 2022, deux mois après son accident, elle s'est rendue en pèlerinage au tombeau de Carlo Acutis à Assise avec sa mère pour célébrer sa guérison complète.

    Pier Giorgio Frassati : Verso L'Alto

    Pier Giorgio Frassati, décédé à l’âge de 24 ans en 1925, est également aimé de beaucoup aujourd’hui pour son témoignage enthousiaste de sainteté qui atteint « les sommets ».

    Le jeune homme originaire de la ville de Turin, dans le nord de l'Italie, était un alpiniste passionné et un dominicain de troisième ordre connu pour ses actions caritatives.

    Né le Samedi Saint 6 avril 1901, Frassati était le fils du fondateur et directeur du journal italien La Stampa .

    À l'âge de 17 ans, il rejoint la Société de Saint-Vincent-de-Paul et consacre une grande partie de son temps libre à prendre soin des pauvres, des sans-abri et des malades, ainsi que des militaires démobilisés de retour de la Première Guerre mondiale.

    Frassati s'engagea également dans l'Apostolat de la Prière et de l'Action Catholique. Il obtint la permission de recevoir la Communion quotidienne.

    Sur une photo de ce qui sera sa dernière ascension, Frassati a écrit la phrase Verso L'Alto , qui signifie « vers les hauteurs ». Cette phrase est devenue la devise des catholiques inspirés par Frassati pour s'efforcer d'atteindre le sommet de la vie éternelle avec le Christ.

    Frassati mourut de la polio le 4 juillet 1925. Ses médecins supposèrent plus tard que le jeune homme avait attrapé la polio alors qu'il s'occupait des malades.

    Jean-Paul II, qui a béatifié Frassati en 1990, l'a qualifié d'« homme des huit béatitudes », le décrivant comme « entièrement immergé dans le mystère de Dieu et totalement dédié au service constant de son prochain ».

    Le Vatican n'a pas encore annoncé la reconnaissance du second miracle attribué au bienheureux Pier qui a rendu possible sa canonisation. La confirmation du miracle par le Vatican, ainsi que l'annonce des dates précises des messes de canonisation, sont attendues dans un avenir proche. 

  • Baudouin et Fabiola, les roses et les épines christiques d'un couple royal (podcast)

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    De Famille Chrétienne :

    Tous saints, épisode 13 : Baudouin et Fabiola, les roses et les épines christiques d'un couple royal

    Tous saints, épisode 13 : Baudouin et Fabiola, les roses et les épines christiques d'un couple royal

    Dans cet épisode du podcast « Tous saints ! », Bénédicte Delelis vous parle du couple mythique que formaient le roi Baudoin et la reine Fabiola de Belgique. Une lumière particulière émanait d’eux, mais elle n’avait rien à voir avec les paillettes de leur royale fonction. Comment peut-on être roi et reine, et en même temps avoir un profond amour pour Jésus ? Découvrez-le dans cet épisode.

    Chers Baudouin et Fabiola, votre secret était votre cœur aimant. Demandez au Saint Esprit d’élargir les nôtres afin que nous aimions ceux qui nous sont donnés à aimer d’un plus grand amour ! Nous vous prions spécialement pour les couples qui souffrent d’une attente d’enfants douloureuse comme vous l’avez traversée. Accordez-leur de nombreuses grâces de sainteté et de joie.

    Ce podcast est réalisé par Famille Chrétienne en partenariat avec Conversio. Elaborée par une équipe de laïcs et de prêtres missionnaires de la Miséricorde divine, cette appli vous propose de vivre une conversion du coeur lors des grands temps liturgiques, grâce à des contenus spirituels édifiants, des propositions d'efforts d'ascèse et l'entraide de sa communauté de priants.

    Vous trouverez le podcast Tous saints ! sur le site Famille Chrétienne, la plateforme de retraite en ligne Hozana.org, et toutes les plateformes d’écoute (Deezer, Spotify, Apple podcast, Youtube, Google podcasts...).

  • Présentation de la Vierge Marie au Temple (21 novembre)

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    UCCELLO_Paolo_Marys_Presentation_In_The_Temple.jpg

    Paolo Uccello (XVe s.)

    Nous empruntons à Evangelizo.org l'explication de cette fête dont le fondement n'est pas dans les Ecritures mais attesté par la Tradition :

    Les parents qui aiment Dieu lui ont, de tout temps, consacré leurs enfants, avant et après leur naissance. Parmi les Juifs, existait de plus l'usage de consacrer quelques fois à Dieu les enfants en bas âge ; on les amenait au Temple, où avait lieu la cérémonie de la consécration, puis ils habitaient dans les dépendances du Temple et servaient les prêtres et les lévites dans leurs fonctions. Nous avons des exemples de cette consécration spéciale dans la personne de Samuel et de quelques autres saints personnages. Il y avait aussi des appartements pour les femmes dévouées au service divin.

    Lire la suite