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International - Page 27

  • Selon les ordres de la Rome pontificale , la chasse aux « Tradis » continue…

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    De Solène Tadié dans le National Catholic Register

    10 février 2023

    Pourquoi le Vatican a-t-il ordonné une visite apostolique du diocèse de Toulon ?

    « À première vue, une paire d'interventions directes de Rome dans l'administration d'un diocèse français connu pour ses vocations florissantes semble déroutante.

    Cette semaine a vu un nouveau coup dur pour le diocèse de Toulon-Fréjus, aujourd'hui le plus grand pôle d'attraction des vocations sacerdotales en France :

    Dans une déclaration du 7 février, la nonciature apostolique en France a annoncé la décision du Dicastère pour les évêques "par mandat du pape François", d'ordonner une visite apostolique du diocèse, qui est situé dans la région du Var, dans le sud-est de la France.

    La brève déclaration conseillée à l'intervention du Vatican découle du constat d'"un certain nombre" de difficultés non précisées, et s'inscrit dans le prolongement de la visite fraternelle de novembre 2020 effectuée par l'archevêque métropolitain Jean-Marc Aveline de Marseille.

    A la différence de cette visite pastorale antérieure, la visite apostolique est définie comme "extraordinaire" parce qu'elle est effectuée par une autorité en dehors des normes de la communauté ou du diocèse, dans le cadre d'une mission temporaire axée sur la résolution de problèmes spécifiques. Elle sera dirigée par Mgr Antoine Hérouard de Dijon.

    Cette annonce fait également suite à la décision sans précédent du Vatican, en juin 2022, de suspendre jusqu'à nouvel ordre les ordinations sacerdotales et diaconales dans le diocèse.

    À première vue, cette paire d'interventions directes de Rome dans l'administration d'un diocèse français connu pour ses vocations florissantes peut sembler déroutante, surtout compte tenu de la pénurie de vocations ailleurs en France. Alors pourquoi le Vatican a-t-il jugé nécessaire d'intervenir avec autant de force ?

    Des sources proches du dossier pointent quant à elles des problèmes de gestion ecclésiastique liés à la « logique du nombre » suivie par Mgr Dominique Rey depuis sa prise de fonction à Toulon-Fréjus dans les années 2000, et à une trop grande permissivité envers les communautés traditionalistes à la suite du motu proprio Traditionis Custodes du Pape François  qui en 2021 a imposé de nouvelles restrictions à la célébration de la messe traditionnelle en latin.

    Problèmes de discernement

    Selon les derniers chiffres publiés sur l'Annuaire pontifical 2022 cités par le site suisse Cath.ch, fin 2021, le diocèse comptait 215 prêtres incardinés, ce qui représente une augmentation par rapport à l'année 2000 (187) et dépasse même le nombre 1950 (210).

    Mais des questions sont associées à ces chiffres apparemment impressionnants en une période de crise accablante des vocations sacerdotales en France - surtout à la lumière du fait qu'un nombre élevé d'abandons du ministère sacerdotal ont également été observés dans le diocèse, selon le site Internet de l'Église catholique suisse.

    Mgr Rey, issu de la charismatique communauté de l'Emmanuel, a parfois été accusé d'accueillir indistinctement des prêtres et des communautés ecclésiales de nombreux pays différents, entraînant dans certains cas des échecs attribués à un "manque de discernement" et à un "manque de suivi". de la part de l'évêque, comme l' a souligné l'expert du Vatican Jean-Marie Guénois dans le journal français Le Figaro .

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  • Communion anglicane : le torchon brûle

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    D'Harriet Sherwood sur The Guardian :

    Les anglicans en colère contre les bénédictions homosexuelles remettent en question l'aptitude de Justin Welby à diriger.

    Un groupe représentant les églises du sud du monde se réunira pour envisager une action radicale suite à la décision du Conseil de l'Europe.

    10 février 2023

    Les églises anglicanes conservatrices des pays en développement se réuniront la semaine prochaine pour envisager une action radicale suite à la décision de l'Eglise d'Angleterre de bénir les couples de même sexe dans les mariages civils, en disant qu'elles remettent en question "l'aptitude de l'archevêque de Canterbury à diriger" l'Eglise mondiale.

    La Global South Fellowship of Anglican Churches (GSFA), qui représente des églises dans 24 pays et provinces, dont le Nigeria, le Kenya, l'Ouganda et le Rwanda, a déclaré que la nouvelle position de l'Église d'Angleterre "va à l'encontre de l'opinion majoritaire de la Communion anglicane".

    La "réalité" de la décision de l'Eglise (anglicane) d'Angleterre est un rejet de la doctrine selon laquelle le mariage est l'union à vie d'un homme et d'une femme, a-t-elle ajouté.

    Lundi, une douzaine de dirigeants d'églises clés du Sud devraient examiner les mesures à prendre pour occuper une position dominante dans la Communion anglicane, reléguant Justin Welby, qui, en tant qu'archevêque de Canterbury, dirige l'église mondiale de 85 millions de personnes, à un rôle marginal.

    Afin d'éviter une rupture irréparable, M. Welby a déclaré qu'il ne bénirait pas personnellement les mariages homosexuels. Mais les dirigeants conservateurs de l'Église ont mis en garde contre de profondes répercussions après le vote historique de l'organe directeur de l'Église, le Synode général, jeudi.

    Samy Fawzy Shehata, archevêque d'Alexandrie en Égypte, a déclaré au synode que "franchir la ligne de la bénédiction des unions homosexuelles aliénera 75% de la Communion anglicane" et "conduira finalement à une communion altérée et brisée". Il a exhorté l'Église catholique à ne pas "renoncer à sa position unique d'Église mère de la Communion anglicane".

    Stephen Kaziimba, l'archevêque d'Ouganda, a déclaré dans un communiqué vendredi : "Dieu ne peut pas bénir ce qu'il appelle le péché. Les membres de l'Église catholique se sont éloignés de la foi anglicane et sont maintenant de faux enseignants."

    Avant le vote du synode, l'archevêque Justin Badi Arama, chef de l'église anglicane du Sud-Soudan, a déclaré que Welby "ne défendait pas la vérité biblique", et que son rôle de leader moral de l'église mondiale avait été "gravement compromis".

    Henry Ndukuba, le primat de l'église massive du Nigéria, devait rencontrer ses évêques vendredi pour discuter de leur réponse.

    Le Gafcon, une coalition d'églises conservatrices, a déclaré que l'Église d'Angleterre avait "autorisé la bénédiction du péché" et qu'elle "avançait pas à pas pour accepter pleinement la pratique de l'homosexualité comme faisant partie de la vie et de la pratique de l'Église anglaise".

    Le GSFA, qui prétend représenter 75 % de l'Église anglicane mondiale, a déclaré qu'il prendrait "des mesures décisives pour réinitialiser la Communion anglicane". Ses membres ne quitteront pas l'Église mondiale, mais "c'est avec une grande tristesse qu'ils doivent reconnaître que l'Église d'Angleterre a désormais rejoint les provinces avec lesquelles la communion est compromise".

    Les Églises conservatrices ont déjà rompu leurs relations avec les Églises des États-Unis, du Canada, du Brésil, de la Nouvelle-Zélande, de l'Écosse et du Pays de Galles, qui offrent des mariages religieux aux couples de même sexe ou bénissent leurs mariages civils.

    Au cours du débat synodal, Folli Olokose, vicaire d'origine nigériane du diocèse de Guildford, a déclaré qu'un vote en faveur de la bénédiction des unions homosexuelles reviendrait à "planter un clou dans le cercueil de la Communion anglicane".

    Martin Warner, évêque de Chichester, a averti que l'égalité des mariages "minerait la confiance au sein de la Communion anglicane et serait considérée dans certains des pays les plus pauvres du monde comme un nouvel impérialisme".

    Contrairement à l'Eglise d'Angleterre, dont les assemblées diminuent d'année en année alors que les données officielles montrent que le christianisme est désormais une religion minoritaire en Angleterre, les églises du Sud connaissent une croissance rapide en taille et en influence.

    Lors du synode, M. Welby a été au bord des larmes lorsqu'il a reconnu que la bénédiction par l'Église des unions homosexuelles pourrait mettre les anglicans de certains pays en grand danger. "Des gens [vont] mourir, des femmes [vont] être violées, des enfants [vont] être torturés... Il ne s'agit pas seulement de ce que les gens disent, mais de ce qu'ils vont souffrir", a-t-il déclaré. "Je vous prie de croire qu'il n'y a rien dans ma vie, mon cœur ou mes prières qui arrive aussi haut que la sécurité et l'épanouissement des gens que j'aime dans la Communion anglicane."

  • La dictature du Nicaragua condamne l'évêque Rolando Álvarez à 26 ans de prison

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    De Walter Sanchez Silva sur Catholic News Agency :

    La dictature du Nicaragua condamne l'évêque Rolando Álvarez à 26 ans de prison 
     
    Bishop Rolando Álvarez
    L'évêque Rolando Álvarez. | Crédit : Diocèse de Matagalpa

    10 février 2023

    La dictature de Daniel Ortega au Nicaragua a condamné, vendredi 10 février, l'évêque de Matagalpa, Rolando Álvarez Lagos, à 26 ans et quatre mois de prison, l'accusant d'être un "traître à la patrie".

    La condamnation d'Álvarez intervient un jour seulement après que la dictature a expulsé 222 prisonniers politiques vers les États-Unis. Álvarez a refusé de monter dans l'avion avec les déportés, a déclaré Ortega lui-même hier après-midi dans un discours.

    La sentence lue cet après-midi par le juge Héctor Ernesto Ochoa Andino, président de la Chambre criminelle 1 de la Cour d'appel de Managua, stipule : "L'accusé Rolando José Álvarez Lagos est considéré comme un traître à la patrie". "Qu'il soit déclaré que Rolando José Álvarez Lagos est coupable d'être l'auteur des délits d'atteinte à la sécurité et à la souveraineté nationale, de diffusion de fake news par le biais des technologies de l'information, d'entrave à l'exercice des fonctions d'un fonctionnaire, de désobéissance aggravée ou d'outrage à l'autorité, tous commis concurremment et au détriment de la société et de l'État de la République du Nicaragua", indique la sentence.

    Détaillant chacun des chefs d'accusation et leurs peines respectives, le texte ajoute : "Le prévenu Rolando José Álvarez Lagos est condamné à 15 ans de prison et à l'interdiction perpétuelle d'exercer une fonction publique au nom ou au service de l'État du Nicaragua." "Est déclarée la perte des droits citoyens du condamné, qui sera perpétuelle, tout cela pour être l'auteur du délit d'atteinte à la sécurité et à la souveraineté nationale", poursuit le jugement.

    La sentence décrète également "la perte de la nationalité nicaraguayenne pour le sanctionné José Álvarez Lagos, dans le strict respect de la loi 1145". La loi 1145 susmentionnée, ainsi qu'une réforme constitutionnelle qui permet la perte de la nationalité des personnes condamnées pour "trahison", ont été adoptées par l'Assemblée nationale du Nicaragua le 9 février.

    Le jugement d'aujourd'hui se lit comme suit : "L'accusé Rolando José Álvarez Lagos est condamné à cinq ans de prison et à une amende monétaire de 800 jours (basée sur un pourcentage de son salaire quotidien) pour avoir été l'auteur de la propagation de fausses nouvelles par le biais des technologies de l'information et de la communication." "La peine en jours-amende équivaut à la somme de 56 461 córdobas et 15 centavos (environ 1 550 dollars)."

    Enfin, le jugement condamne "l'accusé Rolando José Álvarez Lagos à cinq ans et quatre mois de prison pour être l'auteur d'une entrave aggravée à l'exercice des fonctions d'un fonctionnaire au détriment de l'État et de la République du Nicaragua" et également "un an de prison pour être l'auteur du délit d'outrage à l'autorité." "Les peines de prison seront purgées successivement, de sorte que le condamné Rolando José Álvarez Lagos doit purger 26 ans et quatre mois de prison", indique la sentence. Selon la sentence, Álvarez doit être emprisonné jusqu'au 13 avril 2049.

    L'évêque a refusé de monter à bord de l'avion hier après-midi avec 222 autres déportés, dont quatre prêtres, qui ont été envoyés aux États-Unis en vertu d'un accord avec le département d'État américain. Álvarez a décidé de rester pour accompagner les catholiques qui souffrent de la répression de la dictature au Nicaragua.

    Dans une déclaration publiée vendredi à la suite de l'expulsion des 222 prisonniers politiques nicaraguayens, le représentant Chris Smith, président de la sous-commission de la santé mondiale, des droits de l'homme et des organisations internationales de la Chambre des représentants des États-Unis, a déclaré : "Nous devons continuer à travailler pour combattre le régime brutal d'Ortega et libérer les prisonniers restants - y compris le courageux évêque Rolando Álvarez, qui refuse d'abandonner son troupeau." "Il est vraiment une figure christique avec un cœur de serviteur, et nous continuons à exhorter le pape François à parler sans équivoque en son nom et à demander sa libération", a ajouté le membre du Congrès.

  • Ukraine : les graves accusations de "Tribune Juive"

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    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    Quand Tribune Juive nous fait voyager dans l'Ukraine néo-nazie

    Un an après le début de l'invasion de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky vient de boucler à Bruxelles une tournée triomphale en Europe, après les étapes de Londres et Paris. Charles Michel, président du Conseil européen, le gratifia d’un tweet sans équivoque : « Bienvenue chez vous, bienvenue dans l’UE ! » Ému, Zelensky écouta l'hymne ukrainien la main sur le cœur (comme un Américain) aux côté de la présidente du Parlement Roberta Metsola saluant « une journée historique pour l'Europe ». Son style, aussi étudié qu’inchangé, rompt avec les usages diplomatiques : pull ou t-shirt vert, treillis militaire et grosses rangers : de quoi impressionner la flopée d’hommes en costumes sombres étriqués. Zelensky fait rimer Rambo et héros, comme s’il représentait la sentinelle de l’Occident. « Nous nous défendons, nous vous défendons », s’écria-t-il sous des applaudissements nourris. Mais s’il remercia « personnellement » les chefs d'État et de gouvernement de l'UE de leur « soutien sans faille », il les mit aussi sous pression : « Nous avons besoin d'artillerie, de munitions, de chars modernes, de missiles à longue portée, d'avions de chasse modernes », lança-t-il.

    Sur ce terrain, Emmanuel Macron se montre prudent. Dans la nuit, le président français estimait que les avions de chasse réclamés par l'Ukraine ne pourraient « en aucun cas » être livrés « dans les semaines qui viennent », estimant que « ça ne correspond pas aujourd'hui aux besoins ». Il s’agissait pourtant du message-clé martelé par Zelensky au cours du sommet de Bruxelles et tout au long de sa tournée européenne. Pour Macron, il vaut mieux « intensifier » les livraisons des « éléments d'artillerie permettant de lancer des offensives terrestres ou de résister ».

    L’Union européenne et ses États membres évaluent à « au moins » 67 milliards d’euros leur soutien militaire, financier et humanitaire à Kiev depuis le début du conflit le 24 février 2022. Ce « soutien sans faille » est propre au temps de la guerre, de l’union sacrée à laquelle communient les media occidentaux. Dans ce climat, il est malséant de s’interroger sur le régime ukrainien, en particulier sur son rapport au nazisme. Ne regardons pas la dégaine paramilitaire de Zelensky, anecdotique. Voyons plutôt la mémoire que l’Ukraine forge dans des monuments depuis la révolution de Maïdan en février 2014.

    C’est Tribune Juive qui s’intéresse à ce sujet et on comprend pourquoi : un quart des Juifs assassinés pendant la Seconde Guerre mondiale venaient d’Ukraine. L’article provient du site juif américain The Forward, auteur d’une série « consacrée à travers le monde aux monuments à la mémoire de collaborateurs nazis ». Et en Ukraine, « on peut dire qu’ils ont été servis », note Tribune Juive. La recension fait 62 pages (!). Il s’agit d’un « voyage dans l’Ukraine néo-nazie » de ville en ville, de monument en monument, photos à l’appui : statues, bustes, plaques, noms de rue, bannières, bas-reliefs, complexes commémoratifs, musées, mémoriaux, tout y passe et la liste est longue.

    Ce qui frappe, ce sont les dates. Notez-les bien car tout cela est très récent : « Depuis (…) 2014, de nombreux monuments ont été érigés (…), parfois jusqu’à un nouveau chaque semaine », indique Tribune Juive. L’article de The Forward remonte au 27 janvier 2021, soit plus d’un an avant l’invasion russe, à un moment où le conflit dans le Donbass était fort peu couvert par les media. Et c’est « au cours des six dernières années, poursuit The Forward, [que] le pays a institutionnalisé le culte de l’Organisation paramilitaire des nationalistes ukrainiens (OUN) et de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) ». Cette fureur mémorielle subjugue par son étendue et son intensité. En 2016, un grand boulevard de Kiev a été rebaptisé du nom de Stepan Bandera (1909-1959), « figure majeure vénérée dans l’Ukraine d’aujourd’hui »« Un changement obscène, relève The Forward, puisque la rue mène à Babi Yar, le ravin où les nazis, aidés de leurs collaborateurs ukrainiens, ont exterminé 33 771 juifs en deux jours ».

    Cette réalité interroge la conscience européenne à l’heure où Volodymyr Zelensky se voit « accueilli en héros », selon l’AFP, par les institutions de l’UE. Entendons-nous bien : parler de cette mémoire néo-nazie toujours exaltée ne revient pas à cautionner l’agression russe, ni à plaider pour le discours de Vladimir Poutine sur la dénazification de l’Ukraine. Le « soutien sans faille » à Zelensky pose juste une question existentielle à l’Europe de Bruxelles, laquelle s'est construite sur le rejet du racisme et de l’antisémitisme et le dépassement du nationalisme.

    Pour aller plus loin :

    Lev Golinkin. Monuments aux collaborateurs nazis en Ukraine. 27 Janvier 2021

    (abondamment illustré)

    >>> Lire sur Tribune Juive

  • Syrie, une triple tragédie : le tremblement de terre, la guerre et les sanctions scandaleuses

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    De Nicola Scopeliti sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Syrie, une triple tragédie : le tremblement de terre, la guerre et les sanctions scandaleuses

    10-02-2023

    "La situation était déjà très difficile en raison d'un conflit qui dure maintenant depuis douze ans. Les gens sont désespérés", explique à la Nuova Bussola la soeur Siba al Khoury d'Alep. De nombreuses régions touchées par le tremblement de terre sont sous le contrôle des rebelles et donc inaccessibles. Et puis il y a les sanctions occidentales : "Les sanctions sont inhumaines", déclare le père Francesco Patton, Custode de Terre Sainte. "et je trouve scandaleux qu'en un moment aussi tragique, nous soyons incapables de lever ou de suspendre les sanctions. Des gens meurent en Syrie". 

    "La situation était déjà très difficile en raison d'un conflit qui dure maintenant depuis douze ans. De nombreuses maisons avaient déjà été détruites par la guerre. Aujourd'hui, avec le violent tremblement de terre du 6 février, de nombreux autres bâtiments se sont effondrés ou ont subi de nouveaux dégâts importants. Les gens sont désespérés. Ils demandent de l'aide, mais sur leur visage, en plus de tant de souffrance, il y a de l'abattement et du désespoir. Lorsque nous parlons aux gens, nous entendons la question suivante : pourquoi cette terrible tragédie nous est-elle à nouveau arrivée ? Il est difficile de répondre, mais, en tant que sœurs, en plus de l'aide matérielle, nous avons également le devoir d'offrir une aide psychologique et spirituelle. Le Seigneur nous donnera la force d'affronter aussi cette grave situation". S'adressant à La Nuova Bussola Quotidiana, Sœur Siba al Khoury, une religieuse des Sœurs enseignantes de Sainte Dorothée-Filles des Sacrés Cœurs de Vicence, qui vit à Alep. "Nous étions au lit quand nous avons senti la secousse du tremblement de terre. Nous sommes immédiatement descendus dans la rue et sommes restés sur la route pendant plus de quatre heures, jusqu'à ce que les autorités nous donnent la permission de rentrer, pour récupérer nos affaires les plus essentielles". Leur maison a été endommagée et l'administrateur apostolique, le père Raimondo Girgis o.f.m., les a emmenées avec d'autres religieuses dans les locaux du vicariat.

    De nombreux bâtiments se sont effondrés à cause de la forte secousse. D'autres, jugés dangereuses en raison des dégâts, sont en cours de démolition. "De nombreux Syriens qui se sont retrouvés sans abri abandonnent leur pays et cherchent refuge ici, à Alep. Des églises ont été ouvertes pour accueillir les personnes déplacées", explique Sœur Siba. Mais aussi des jardins d'enfants et des écoles. De même, les couvents accueillent de nombreuses familles. De nombreuses personnes ont passé les nuits dans des lieux de culte. Il fait très froid et nous sommes occupés, avec d'autres volontaires, à apporter de la nourriture et des couvertures". Elle poursuit : "Il y a un besoin d'assistance médicale, en particulier pour les personnes âgées, les femmes et les enfants". À Alep, comme dans le reste de la Syrie, il y a tant de pauvreté causée par l'embargo et les sanctions internationales. Et maintenant, il y a la difficulté de recevoir des aides. L'électricité est fournie en hoquet, pendant quelques heures par jour, poursuit Sœur Siba. Les hôpitaux sont peu nombreux, et malheureusement, il y a tant de "blessés". Les gens errent dans les rues, confus et cherchant de l'aide. Ils ont peur de rentrer chez eux. Ils vivent des heures d'angoisse car ils ne savent pas s'il y aura d'autres secousses, peut-être de forte intensité comme le prédisent les "experts".

    À Alep, il y a l'hôpital catholique Saint-Louis qui fournit des soins médicaux gratuits aux Syriens les plus pauvres et les plus vulnérables. Il a reçu la visite du cardinal Mario Zennari, nonce apostolique. "Sa présence parmi nous est un signe fort de la proximité du pape et nous sommes particulièrement émus", déclare le père Bahjat Karakach, curé de la paroisse latine, "Le cardinal a également pu voir de près les destructions causées par le tremblement de terre". Un vrai drame". En Syrie, entre autres, 90 % de la population se trouvent en dessous du seuil de subsistance, et cette énorme catastrophe a rendu la population encore plus pauvre. Il est plus que jamais nécessaire que l'aide internationale atteigne la population épuisée. Malheureusement, il y a tellement d'accrocs. Difficultés d'acheminement des marchandises, difficultés d'acheminement des produits de première nécessité dans les endroits touchés par le tremblement de terre. "À Alep, poursuit Sœur Siba, les gens continuent de creuser avec leurs mains à la recherche de survivants. Dans la partie orientale de la ville, la plus bombardée pendant la guerre, de nombreux bâtiments étaient déjà précaires, maintenant avec les répliques, beaucoup se sont effondrés".

    Une partie des zones touchées par ce tremblement de terre est sous le contrôle des rebelles opposés au régime de Bashar al Assad, d'autres zones sont sous le contrôle du gouvernement d'Assad. Outre les difficultés causées par le conflit, toujours en cours, les routes, endommagées par le tremblement de terre, sont aussi partiellement inutilisables en raison des chutes de neige de ces derniers jours. Les équipes de secours peinent à atteindre les localités, notamment dans les territoires du nord-ouest de la Syrie, où opère le groupe djihadiste "Hayat Tahrir al Sham" (HTS), dirigé par Mohammad al Jolani et défini par les Nations unies comme un mouvement terroriste.

    Les sanctions sont inhumaines", a déclaré le père Francesco Patton, Custode de Terre Sainte, la Custodie est en effet présente en Syrie avec les communautés de la vallée de l'Oronte, d'Alep et de Lattaquié, "et je trouve scandaleux qu'en un moment aussi tragique, nous soyons incapables de lever ou de suspendre les sanctions". Des gens meurent en Syrie. L'aide qui arrive provient de pays islamiques, comme l'Égypte, l'Iran, l'Algérie... L'Occident loupe à nouveau le train". Le père Patton poursuit en soulignant qu'il semble que la plupart des aides internationales "aillent à la Turquie et que la Syrie soit coupée du circuit international précisément à cause des sanctions décidées par les États-Unis et l'Union européenne".

    Il convient également de noter que la première secousse et l'essaim sismique qui a suivi ont également été ressentis en Israël. Mercredi, une secousse sismique de magnitude 3,3 a été ressentie à environ 20 kilomètres au sud-est de la ville d'Ariel, en Cisjordanie, comme l'a enregistré le Service géologique israélien. Il s'agit de la dernière d'une série de secousses de gravité variable qui ont frappé la région ces derniers jours.

  • Séisme : la Syrie oubliée

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    De  Cyriac Zeller sur le site de Famille Chrétienne :

    « On oublie la Syrie ! » : le cri du cœur d’un humanitaire après le séisme en Turquie

    8/02/2023

    Où êtes-vous actuellement ?

    Je suis à Alep où je suis arrivé le 7 février au soir depuis Beyrouth. J’ai fait le trajet en camion avec une cargaison de 5200 couvertures chaudes. Suite au tremblement de terre, des milliers de personnes se sont retrouvées sans toit alors qu’il fait -3 degrés ici. Il n’y a ni électricité ni chauffage. Les couvertures figurent parmi les besoins premiers qui nous ont été remontés sur place. Elles vont permettre aux habitants de ne pas mourir de froid dans la nuit. Il y a bien évidemment de nombreux autres besoins.

    Dans quelle situation sont actuellement les habitants d’Alep ?

    Beaucoup ont trouvé refuge où ils le pouvaient… Certains ont perdu leur maison qui s’est effondrée. Pour d’autres, elle est inhabitable car il y a de grosses craquelures, des murs effondrées et le bâtiment menace de s’effondrer. Beaucoup d’immeubles se sont effondrés bien après le tremblement de terre. Il y a eu un certain nombre de répliques aussi ! Un grand nombre de Syriens se sont réfugiés dans les églises et les salles paroissiales, mais également dans leurs voitures car ils ont peur, ils s’éloignent des immeubles.

    Quelle est la situation de la communauté chrétienne à Alep ?

    C’est une communauté qui est très fragile mais qui a su s’organiser. A Alep, il y avait 150 000 chrétiens avant la guerre, aujourd’hui, ils sont à peu près 30 000… Ils se sont pourtant parfaitement organisés en accueillant tous ceux qui ont perdu leur domicile. Hier, j’étais dans l’église chaldéenne qui était pleine, dans l’église orthodoxe il y avait 1500 personnes et chez les franciscains de Terre-Sainte il y avait 2000 personnes.

    L’aide est-elle suffisante dans le pays ?

    Au contraire, il y a très peu d’aide extérieure ! La Syrie est un pays qui est sous sanctions internationales, il faut le rappeler. Ici, le tremblement de terre est une crise dans la crise. Même avant le séisme, la Syrie vivait un drame humanitaire. Il n’y a quasiment plus d’électricité et 96% de la population vit sous le seuil de pauvreté ! Alep était déjà une ville en grande partie détruite… En plus de cela, acheminer de l’aide jusqu’ici est compliqué. Moi-même, depuis le Liban j’ai eu du mal à venir avec mon camion. Pour l’instant l’aide internationale se concentre sur la Turquie où a eu lieu l’épicentre du tremblement de terre mais on oublie la Syrie.

    Les populations ne peuvent donc compter que sur elles-mêmes ?

    Heureusement, les communautés locales se sont habituées pendant la guerre à accueillir des déplacés, à faire de l’aide d’urgence. Elles se sont mobilisées très vite. A Alep, les habitants ont été extrêmement réactifs.

    Dans une ville comme Alep, peut-on chiffrer l’ampleur des dégâts ?

    C’est compliqué car il y a des chiffres officiels qui ne sont pas encore tout à fait au point… On parle d’une cinquantaine d’immeubles qui se sont effondrés mais en réalité, il y en a sans doute deux fois plus. Sur le nombre de morts et de blessés, il n’y a pas encore de chiffres officiels… Il y a encore de nombreuses personnes qui sont disparues. Les Nations Unies ont annoncé plus de 2600 morts en Syrie mais je ne suis pas encore en mesure de donner des chiffres à Alep.

    Qu’est-ce que l’Œuvre d’Orient a mis en place pour venir en aide aux Syriens ?

    Un fond d’urgence a été créé pour venir en aide aux populations touchées par le séisme. Actuellement, nous sommes vraiment à cheval entre l’aide d’urgence, c’est-à-dire continuer de soutenir ces gens en leur donnant des repas chauds, des couvertures, du lait en poudre, des couches pour les enfants mais on va rapidement faire évaluer les dégâts dans les maisons pour faire en sorte de pouvoir réparer ce qui est réparable. L’objectif est de faire sortir les habitants de l’état d’urgence et les faire rentrer dans leurs maisons. Nous faisons appel à la générosité des Français car les besoins sont extrêmement importants !

    Lire également : Patriarches et chefs d'Eglise : après le tremblement de terre, plus de sanctions et d'embargo contre le peuple syrien

  • RDC : La septimana horribilis de Félix Tshisekedi

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    Et il la doit, comme l’explique Hubert Leclercq dans « la Libre Afrique », au jeu du pape régnant qui a remis en selle celui de la hiérarchie catholique congolaise, le chef de l’Etat et sa cour suivant sur la touche, comme l’avait déjà bien observé le politologue Jean-Claude Mputu :

    Felix  et le pape AP23031601848507.jpg

    « Après la visite papale, il n’est pas parvenu à mobiliser les chefs d’État de l’EAC, samedi, à Bujumbura.

    Sale semaine ! Le président Félix Tshisekedi avait pointé depuis quelques semaines les dates du 31 janvier au 3 février dans son agenda. Pas question de voyager à ces dates-là. Il avait rendez-vous à Kinshasa avec le pape François. La première visite d’un Souverain pontife en République démocratique du Congo depuis 37 ans, quand le pays s’appelait encore Zaïre. Jean-Paul II est venu deux fois chez le Maréchal Mobutu. “La première fois, c’était le 2 mai 1980”, se souvient Marie-Joseph, jeune sexagénaire de Limete, un des quartiers de Kinshasa sur la route de l’aéroport international de N’djili. Elle se souvient de “l’accueil exceptionnel reçu par le pape dès sa descente d’avion. C’était son premier voyage en Afrique. Il était venu directement chez nous. Tout Kinshasa voulait le voir. Le Maréchal (Mobutu, NdlR) était venu en personne pour l’accueillir”. Cinq ans plus tard, en décembre 1985, ces deux-là se retrouvaient une nouvelle fois à Kinshasa.

    Trente-sept ans plus tard, le pape François débarquait au pays de Félix Tshisekedi. Pour le chef de l’État congolais, mal élu, qui s’est recroquevillé sur son ethnie pour diriger le pays, qui s’est acheté une majorité politique à coups de billets verts, qui s’est fâché avec les grandes Églises catholique et protestante en imposant contre leur gré son président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et qui est affaibli par les mouvements rebelles qui entament largement son autorité et sa capacité à gouverner le pays, ce voyage était le moment de fédérer, de lancer un mouvement de réconciliation et, simultanément, sa campagne pour la présidentielle de décembre prochain.

    Message papal sans ambiguïté

    Mais, dès son arrivée à Kinshasa, le pape a donné le ton et montré qu’il n’était pas venu pour tresser des couronnes de laurier sur la tête de ses hôtes. Après avoir condamné l’exploitation des richesses par des mains étrangères qui empêchent tout développement du pays et plongent des millions de Congolais dans la misère et la violence, le pape a pointé du doigt les lacunes et les responsabilités du régime dans cette situation. Corruption, repli ethnique, copinage,…“On sait que le Vatican connaît exactement la situation de ce pays”, explique un diplomate. “Il dispose du meilleur réseau d’information de ce pays. Son maillage est demeuré excellent. Il fallait voir ce qu’il allait en faire. Le Vatican, c’est aussi une diplomatie très fine. En ce sens, le message du pape est un vrai séisme pour le pouvoir congolais. L’Église catholique joue gros dans ce pays où elle doit compter au moins 40 millions de fidèles”. Du bout des lèvres, un autre diplomate ose le terme “marché” dans une “guerre des cultes face aux églises du réveil qui gagnent chaque semaine en influence”.

    L’armée burundaise compte ses morts au Sud-Kivu

    Le pape s’est rangé du côté du peupleIl a aussi remis en selle les évêques congolais qui avaient perdu un peu de leur lustre et qui avaient dû aussi freiner leurs ardeurs ces derniers mois pour ne pas créer de tensions excessives pour ce déplacement papal”, nous expliquait fin de semaine dernière Jean-Claude Mputu, politologue et chercheur congolais. Le cardinal Fridolin Ambongo n’a pas tardé à prendre la balle au bond, y allant de sa critique contre les errements du pouvoir, mais aussi vis-à-vis du processus électoral en cours.

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  • Antioche : la situation est dramatique

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/TURQUIE - Antioche, un tremblement de terre détruit des mosquées et des églises. Une paroisse catholique accueille des personnes déplacées

    7 février 2023

    Antakya (Agence Fides) - " La situation à Antioche est dramatique. Des bâtiments entiers se sont effondrés, des mosquées et des églises ont été détruites. Il y a des morts, des personnes ensevelies sous les décombres, et dans de nombreux endroits, personne n'est encore arrivé pour tenter de les sauver. Il fait un froid glacial, il n'y a pas de lumière, pas d'eau, les fours à pain ont été détruits, les magasins sont fermés. Les rues, pleines de débris, sont impraticables même pour les véhicules de secours. Ils me disent qu'au moins la moitié de la ville est détruite ou a subi de graves dommages, surtout dans la partie la plus ancienne". Le témoignage dramatique recueilli par l'Agence Fides provient du Père Domenico Bertogli, 86 ans, frère capucin de Modène, qui, de la fin des années 1980 jusqu'en 2022, a été curé de la communauté catholique d'Antakya, l'ancienne Antioche sur l'Oronte, aujourd'hui située dans la province de Hatay, au sud-ouest de la Turquie. Antakya se trouve à moins de 200 kilomètres de Gaziantep, la zone urbaine la plus proche de l'épicentre du tremblement de terre qui a semé la mort entre la Syrie et la Turquie.

    Le père Domenico est maintenant à Istanbul, mais il est en contact quotidien avec le père Francis, qui lui a succédé comme curé de l'église catholique dédiée aux saints Pierre et Paul à Antakya. "Notre paroisse, explique le père Bertogli à l'Agence Fides, est restée debout. C'est un bâtiment bas qui a résisté à l'impact des secousses. Seule la maison de réception a subi des dommages importants. Mais la mosquée et le minaret qui étaient juste à côté de la paroisse se sont effondrés. Deux importantes mosquées de la ville ont également été détruites, ainsi que l'église orthodoxe (photo, ndlr) et l'église protestante". Aujourd'hui, la petite paroisse a ouvert ses portes pour accueillir les familles déplacées vivant à proximité : "Elles se sentent plus en sécurité, car la paroisse dispose d'un jardin qui offre une issue de secours immédiatement accessible, en cas de nouvelles secousses. Les experts répètent que l'essaim sismique n'est pas terminé. Et la peur qui plane empêche aussi d'aborder l'urgence avec lucidité. Il y a un besoin de nourriture, de tentes et de couvertures. Tout est nécessaire."

    C'est le Père Dominique lui-même qui, il y a de nombreuses années, a inauguré la paroisse des Saints Pierre et Paul, dans une ville imprégnée des souvenirs de la première prédication apostolique. Il l'avait établi en restaurant, pièce par pièce, deux vieilles maisons délabrées dans l'ancien quartier juif, où se concentraient vraisemblablement aussi les habitations des premiers chrétiens de la ville. Une fois le travail terminé, il a gravé l'inscription Türk Katolik Kilisesi, "Église catholique turque", sur la pierre au-dessus de la porte.

    A Antioche sur l'Oronte, après la mort et la résurrection du Christ, l'apôtre Pierre était arrivé et y était resté longtemps. C'est pourquoi la ville était Sedes Petri avant Rome. À Antioche, l'apôtre Paul s'est également disputé durement avec l'apôtre Pierre pour annuler toute prétention à imposer la circoncision et d'autres observances juives aux nouveaux baptisés issus du paganisme. À Antioche, selon les Actes des Apôtres, ceux qui suivaient et aimaient Jésus ont été appelés "chrétiens" pour la première fois. (GV) (Agence Fides 7/2/2023)

  • Syrie : un séisme apocalyptique après 12 ans de guerre

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/SYRIE - Alep, Mgr Audo : après 12 ans de guerre, le séisme nous tombe dessus comme une nouvelle bombe

    6 février 2023

    Alep (Agence Fides) - "Maintenant, il est encore plus important d'être proche des gens, qui sont terrifiés par ce tremblement de terre". Pour le jésuite Antoine Audo, évêque chaldéen d'Alep, "parmi les nombreuses catastrophes que nous avons connues, celle-ci est une catastrophe à laquelle, pour ainsi dire, nous ne sommes pas habitués. Après douze ans de guerre, c'est une nouvelle bombe terrible, mortelle et inconnue, qui nous tombe dessus".

    Le tremblement de terre qui a secoué le sud de la Turquie et le centre-nord de la Syrie à 4 h 17, heure locale, lundi 6 février, est le plus violent depuis huit siècles. C'est ce qu'a rapporté Marlène Brax, directrice du centre de géophysique libanais, interrogée par le quotidien libanais L'Orient-Le Jour. Le séisme a eu une magnitude de 7,8 sur l'échelle de Richter, son épicentre étant situé dans le sud de la Turquie.

    L'évêque chaldéen d'Alep décrit à l'Agence Fides "une ville de deux millions et demi d'habitants sans électricité, eau et chauffage. Il fait très froid, l'hiver est rude. Je vois des gens qui restent dans la rue, ou qui s'enferment dans leur voiture. Ils ont peur, ils ne savent pas ce qui va se passer, parce que ce n'est peut-être pas fini, et il y a des rumeurs selon lesquelles de nouvelles secousses fortes et dévastatrices pourraient arriver". En effet, une nouvelle secousse sismique de magnitude 7,6 a été enregistrée dans la province de Kahramanmaras, dans le sud de la Turquie, à 13h24 heure locale, et a également été ressentie à Damas.

    En Syrie, le bilan provisoire rapporté par les sources officielles syriennes, qui est malheureusement appelé à s'alourdir, fait état à ce jour de 371 personnes tuées et de plus d'un millier de blessés par le séisme. Des centaines d'autres victimes sont déjà recensées dans les zones syriennes qui échappent au contrôle du gouvernement de Damas.

    Les églises de la région commencent également à prendre en compte les dégâts causés par le tremblement de terre. En Turquie, Mgr Paolo Bizzeti, vicaire apostolique d'Anatolie, a signalé que la cathédrale d'Iskenderun s'est effondrée et que, dans cette ville, les églises des communautés syrienne orthodoxe et orthodoxe ont également été détruites. "Ici, à Alep, a dit Mgr Audo à Fides, l'archevêque melkite Georges Masri a été extrait vivant des décombres, mais son vicaire se trouve encore sous le bâtiment détruit, et on ne l'a toujours pas retrouvé". (GV) (Agence Fides 6/2/2023)

  • Tremblement de terre en Turquie, Syrie, Liban : avec la population, les communautés chrétiennes impactées

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    En Belgique, les dons (déductibles fiscalement) peuvent être faits à l'oeuvre "Solidarité Orient".

    Et aussi, à Caritas ; https://don-gift.caritasinternational.be/turquie-syrie/~mon-don

  • Le prix Nobel de la Paix pour le cardinal Zen ?

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    De Franca Giansoldati sur Il Messaggero :

    4 février 2023

    Vatican, le cardinal Zen, héroïquement anti-chinois, est nommé pour le prix Nobel de la paix pour avoir défendu les droits de l'homme à Hong Kong.

    Le "Lion de Hong Kong", le cardinal Joseph Zen Ze-Kiung, a été proposé pour le prix Nobel de la paix pour avoir passé sa vie à défendre les droits de l'homme et la liberté religieuse en Chine et dans l'ancien protectorat britannique. Son nom figure sur une liste de six militants qui n'ont pas hésité à risquer leur propre existence pacifique pour défendre les principes démocratiques à Hong Kong, où le gouvernement de Pékin a récemment introduit des lois draconiennes pour étouffer toute forme de résistance et étendre son contrôle sur la vie des citoyens.

    Outre le cardinal Zen, qui a été assigné à résidence pour avoir soutenu financièrement des manifestants pendant la révolution des parapluies, les nominés comprennent également le magnat des médias pro-démocratie Jimmy Lai, l'organisateur de la veillée Tiananmen Chow Hang-tung, l'ancienne journaliste Gwyneth Ho et l'ancien législateur Lee Cheuk-yan. Ils ont été nommés par des politiciens américains républicains et démocrates afin de "rendre hommage à tous ceux qui, à Hong Kong, ont inspiré le monde par leur courage et leur détermination face à la répression".

    La déclaration publiée par les députés explique que les nominations sont représentatives des millions de Hongkongais qui se sont opposés pacifiquement à l'érosion constante des libertés démocratiques de la ville par les gouvernements de Hong Kong et de la RPC.

    Le cardinal Zen, malgré ses 91 ans, est toujours actif et combatif, et est considéré comme un point de référence pour les catholiques chinois qui refusent de s'intégrer aux nouvelles mesures d'assimilation religieuse introduites en Chine à la suite de l'accord signé avec le Vatican il y a quatre ans, qui prévoit des nominations concertées pour les nouveaux évêques et l'inscription obligatoire des fidèles à l'Association patriotique, l'Église contrôlée directement par le parti. Un accord sur lequel le cardinal Zen a toujours été en total désaccord avec Rome et le pape François, soulignant à plusieurs reprises que cette décision politique conduirait à de nouvelles mesures négatives contre l'Église clandestine.

    Le Vatican a toutefois toujours répondu à Zen qu'au contraire, la négociation permettrait de normaliser la situation au fil du temps et de jeter les bases de la fin du harcèlement. Malheureusement, ces dernières années, la situation des catholiques n'a pas évolué dans le sens souhaité, puisque dans de nombreuses régions, les persécutions se sont poursuivies ainsi que les injustices à l'égard de ceux qui refusent d'adhérer à l'Église contrôlée par le Parti communiste, qui, parmi ses programmes explicites, vise à la sinisation ouverte de toute forme d'association. 

    Le cardinal Joseph Zen a été arrêté (en résidence surveillée) l'année dernière et traduit en justice pour avoir géré le fonds humanitaire qui a servi à payer les frais de justice des manifestants de Hong Kong. Il a été arrêté sous un prétexte juridique, car il aurait omis d'enregistrer le fonds d'aide humanitaire qu'il présidait en tant que société, une infraction grave au titre de la nouvelle ordonnance sur les sociétés. Le cardinal de 91 ans a fait appel de sa condamnation. Depuis que Pékin a mis en œuvre la sévère loi sur la sécurité nationale (en juin 2020), des dizaines de militants et d'anciens législateurs ont été arrêtés, tandis que presque toutes les organisations de la société civile ont été contraintes de fermer leurs portes. 

    Début janvier, Zen a eu - après cinq ans de demandes infructueuses - une confrontation avec le pape François à Rome. Il avait alors entrepris un long voyage en Italie pour assister aux funérailles du pape Ratzinger, auquel il était particulièrement attaché. À la fin des funérailles, dans les salles de Santa Marta, le pape Bergoglio l'a finalement reçu, comme en témoigne une photographie. Zen a raconté qu'il avait parlé au pontife de son travail caritatif dans les prisons de Hong Kong. Publiquement, aucune mention n'a été faite de l'accord chinois.

  • Des gays à Ratzinger, d'autres surprises du Pape en vol

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Des gays à Ratzinger, d'autres surprises du Pape en vol

    6-2-2023

    Le voyage apostolique de François entre le Congo et le Soudan du Sud s'est achevé hier, devant des foules nombreuses, confirmant l'épanouissement du catholicisme en Afrique. Lors de la conférence de presse dans l'avion, Bergoglio revient sur le sujet de l'homosexualité, de la criminalisation et du droit civil. Il dément également Gänswein et ceux qui "instrumentalisent" la mort de Benoît XVI.

    J'aimerais que les médias accordent plus de place à l'Afrique dans son ensemble. Une exclamation que le pape avait faite sur un ton presque résigné au deuxième jour de son 40e voyage international. Un voyage qui n'a pas reçu l'attention qu'il espérait si un fidèle comme le père Antonio Spadaro a ressenti le besoin d'exprimer sur Twitter son mécontentement face à la faible couverture médiatique, écrivant que "le silence qui entoure le voyage du pape François en Afrique semble proportionnel à l'intérêt de taire les conflits qui ont lieu ici et au désintérêt pour le continent africain". Face à la levée de boucliers des initiés, le directeur de la Civiltà Cattolica a partiellement corrigé son tir dans un message ultérieur, mais a néanmoins réitéré sa conviction qu'il existe "un problème plus général d'information sur cette région du monde". Et cela a conduit une grande partie des médias à ignorer les six jours passés par François en République démocratique du Congo et au Sud-Soudan.

    Pourtant, les chiffres enregistrés sont impressionnants : des foules ont salué l'arrivée du pape à Kinshasa et à Juba, comme pour démontrer que l'avenir du catholicisme se trouve en Afrique. Un continent qui, toutefois, semble avoir été sous-estimé non seulement par les médias, mais aussi, par exemple, lors des derniers consistoires : dans celui d'août 2022, il n'y avait que deux nouveaux cardinaux africains (dont l'un a depuis disparu) contre huit Européens, cinq Asiatiques et cinq Américains. Lors de la précédente, en novembre 2020, seul un Africain a été créé cardinal malgré sept Européens, trois Américains et deux Asiatiques. Et ce malgré le fait que l'Afrique est aujourd'hui, à toutes fins utiles, un grand réservoir de vocations, comme le Pontife a dû le toucher de ses propres mains lors de ce dernier voyage. 

    Au clergé africain, lors de la rencontre dans la cathédrale de Kinshasa, François avait adressé un avertissement citant son prédécesseur récemment rentré dans la maison du Père : " Votre témoignage de vie pacifique, au-delà des frontières tribales et raciales, peut toucher les cœurs ", écrivait Benoît XVI dans l'exhortation apostolique Africae munus. 

    L'un des plus beaux témoignages de ces cinq jours est venu de Monseigneur Christian Carlassare, qui a été mis à genoux en 2021 pour l'empêcher de prendre possession du diocèse de Rumbek, probablement sur ordre d'un prêtre local qui aspirait à ce rôle. C'est du moins ce qu'ont déclaré les auteurs matériels de cette attaque. Ces derniers jours, Carlassare, en tant qu'évêque de Rumbek, a parcouru deux cents kilomètres à pied, à la tête d'une centaine de fidèles pour assister à la rencontre avec le Pape samedi matin à Juba. 

    François a fait ses adieux au Sud-Soudan lors d'une messe célébrée au mausolée de John Garang, dans la capitale, au cours de laquelle il a loué le rôle des chrétiens qui, "bien que fragiles et petits, même lorsque notre force semble faible face à l'ampleur des problèmes et à la fureur aveugle de la violence, nous pouvons offrir une contribution décisive pour changer l'histoire". L'histoire que le pape a invité à changer est celle d'un pays où le processus de paix, malgré la fin officielle de la guerre civile en février 2020, est encore trop lent, comme l'a dénoncé hier au mausolée l'archevêque de Juba, Monseigneur Stephen Ameyu Martin Mulla. Les incursions violentes de bandes de maraudeurs islamiques contre des villages chrétiens pèsent également sur la déstabilisation. 

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