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International - Page 25

  • Pakistan : les catholiques sont confrontés à d'intenses persécutions et à une discrimination systémique

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    De Catalina Scheider Galiñanes sur le NCR :

    Un nouveau rapport met en lumière la situation critique des chrétiens au Pakistan

    « Ils n'ont aucun espoir » : les catholiques du pays sont confrontés à d'intenses persécutions et à une discrimination systémique.

    Des enfants de Lahore, au Pakistan, prient ensemble.
    Des enfants de Lahore, au Pakistan, prient ensemble. (Photo : Gary Yim/Shutterstock)

    La petite minorité catholique du Pakistan est confrontée à de violentes persécutions et à une discrimination systémique, qui se sont intensifiées au cours des dernières décennies.

    Le rapport annuel 2023 de la Commission des droits de l’homme du Pakistan (HRCP) sur la liberté religieuse au Pakistan a été publié au début du mois et a mis en évidence la persécution continue des chrétiens. Le rapport, intitulé « Une culture de la haine : la liberté de religion ou de conviction en 2022/23 » et rédigé par la journaliste pakistanaise Rabia Mehmood, documente les répercussions violentes des lois pakistanaises sur le blasphème, notamment les pillages, les incendies et les attentats à la bombe, ainsi que les assassinats ciblés. Il déclare : « La violence au nom de la religion est de plus en plus devenue le statu quo au Pakistan. »

    Les personnalités publiques chrétiennes sont rares et risquent d’être assassinées. Peter Bhatti, fondateur et président d'International Christian Voice, une organisation canadienne à but non lucratif dédiée à la défense des minorités religieuses pakistanaises, a parlé avec le Register de la persécution des catholiques. 

    Bhatti a déclaré au Register qu’au Pakistan, « il n’y a ni loi ni ordre… l’extrémisme grandit ». Il a fait référence aux attaques généralisées contre les chrétiens en août 2023, au cours desquelles « ils ont réduit en cendres 25 églises et des milliers de personnes ont été forcées de quitter leurs maisons ». 

    Il a ajouté à propos des auteurs : « Malheureusement, avec le temps, ils ont tous été libérés. »

    Bhatti est le frère aîné de Shahbaz Bhatti , le premier et le seul ministre fédéral chrétien pakistanais, assassiné en 2011 pour son opposition aux lois pakistanaises sur le blasphème ; il est reconnu comme martyr, portant le titre de « Serviteur de Dieu » dans l'Église catholique.

    Akash Bashir, autre martyr et serviteur de Dieu du Pakistan, a récemment rejoint Shahbaz Bhatti comme premier candidat pakistanais à la canonisation. Bashir a été tué à l'âge de 20 ans alors qu'il travaillait comme agent de sécurité bénévole pour sa paroisse du diocèse de Lahore. Il a été victime d'un attentat suicide perpétré par le groupe extrémiste islamique Tehreek-e-Taliban Pakistan Jamaatul Ahrar (TTP-JA). Son sacrifice a empêché le kamikaze d'entrer dans l'église et de nuire aux plus de 1 000 catholiques assistant à la messe à l'intérieur.

    Outre l'assassinat de son frère, Bhatti a évoqué l'assassinat en 2011 du gouverneur du Pendjab, Salman Kahn, qui soutenait Asia Bibi , une mère chrétienne faussement accusée de blasphème et emprisonnée pendant 10 ans avant son acquittement par la Cour suprême pakistanaise. Il a expliqué : « Il reste très peu de voix au Pakistan qui soulèvent ces questions. Les voix se taisent en raison du danger mortel que représente le fait de soulever ces questions.

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  • Superstar sur la scène mondiale, le pape l'est un peu moins dans l’Église

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    Le Pape François superstar sur la scène mondiale, un peu moins dans l’Église

    Le primat de l’apôtre Pierre et de ses successeurs est l’une des grandes questions ouvertes qui divisent toujours les catholiques, les protestants et les orthodoxes.

    Le 13 juin dernier, le Dicastère pour l’unité des chrétiens présidé par le cardinal Kurt Koch a publié un document d’étude qui tire le bilan des trente années de dialogue œcuménique ayant suivi l’encyclique de Jean-Paul II « Ut unum sint » de 1995, qui appelait à trouver « ensemble » les formes dans lesquelles le ministère de l’évêque de Rome « puisse réaliser un service d’amour reconnu par les uns et les autres ».

    L’époque actuelle n’est certes pas la plus pacifique en matière de relations entre les différentes confessions chrétiennes, surtout entre l’Occident et l’Orient.

    Mais entretemps, il y a un primat du pape non pas « ad intra » mais « ad extra », c’est-à-dire non pas au sein de l’Église ou des Églises mais pour le grand public sur la grande scène mondiale, qui est en train de vivre une saison très particulière.

    Le Pape François a déjà donné un avant-goût de ce « spectaculum » singulier dans les heures qui ont suivi la publication du document théologique en question sur le primat du pape.

    Pour comprendre ce qui s’est passé, il suffit de reparcourir l’agenda papal très chargé du 15 juin, une journée à couper le souffle pour un homme de 87 ans à la santé chancelante.

    De bon matin la scène s’est ouverte par un prélude, constitué de l’accueil par François au Vatican, à la salle Clémentine, d’une centaine d’acteurs comiques issus de quinze pays du monde, dont une douzaine venant des États-Unis, certains jouissant d’une grande notoriété, tels que Whoopi Goldberg.

    Le Pape y a tenu un discours pour faire l’éloge du sourire, il a conclu en demandant de prier pour lui « en sa faveur et pas contre » comme il le dit de plus en plus souvent ces derniers temps. Puis il les a salués un par un.

    L’élément curieux de cette audience, c’est qu’aucun des invités n’a su expliquer pourquoi il avait reçu cette invitation de la part du Vatican, ou plus précisément du Dicastère pour la culture, présidé par le cardinal José Tolentino de Mendonça. L’invitation était une surprise pour tous. Parmi eux figuraient bon nombre d’anticléricaux acharnés et l’accueil n’était certes pas comparable à celui d’une messe du dimanche. Et pourtant ils ont tous massivement répondu oui à l’invitation. Et cela pour une seule et unique raison : le pape.

    Il est difficile de trouver quelqu’un d’autre, dans le monde, qui jouisse d’une telle capacité d’attraction, pour offrir en échange non pas tellement un discours de rigueur et une poignée de mains de quelques secondes, mais simplement sa propre personne, c’est-à-dire le fait qu’il soit le pape.

    François le sait. Et il pense même que sur la scène mondiale, cela suffit, et qu’il n’est pas toujours tenu à offrir de lui-même autre chose qui n’appartienne déjà au langage du monde. Il suffit qu’il soit le pape, avec toute cette puissance d’image modelée par des siècles d’histoire.

    Quant au faible de François pour quelques acteurs comiques italiens qu’il affectionne tout particulièrement, allant jusqu’à s’identifier avec eux, elle est sous nos yeux à tous. Le vénérable Lino Bafi, que le Pape qualifie de « grand-père de l’Italie » et prophète de sagesse, est fréquemment son invité à Sainte-Marthe et aux liturgies pontificales. Et l’acteur oscarisé Roberto Benigni peut quant à lui s’enorgueillir de deux rencontres révélatrices avec le pape : la première le 7 septembre 2022 : dans une chaleureuse audience filmée dans laquelle il a illustré l’une de ses émissions télévisées sur le Cantique de saint François programmée pour le lendemain, fête de l’Immaculée Conception ; la seconde le 26 mai 2024, où il a été jusqu’à confier à l’acteur comique une homélie supplémentaire de vingt minutes place Saint-Pierre, à l’issue de la messe célébrée par François à l’occasion de la journée mondiale des enfants.

    Pour en revenir à l’agenda du Pape François du 14 juin, au prélude matinal de la rencontre avec les comiques a fait suite un intermède lui aussi bien chargé, avec deux audiences relevant typiquement de la compétence du pape : le président de la République du Cap Vert et les évêques de Guinée Équatoriale en visite « ad limina ».

    Après quoi, François s’est envolé en hélicoptère en direction des Pouilles pour rejoindre la station balnéaire de Borgo Egnazia où se déroulait le G7, ce groupe intergouvernemental informel réunissant les sept principales économies des pays développés : Canada, France, Allemagne, Japon, Italie, Royaume-Uni et États-Unis, rejoints cette fois-ci par une dizaine de dirigeants d’autres pays et organisations internationales importants.

    Et c’est à rien de moins qu’au Pape – invité par le chef du gouvernement italien, Giorgia Meloni, qui assure la présidente tournante du G7 – qu’il est revenu d’ouvrir en début d’après-midi la session de travail commune, avec un discours sur l’intelligence artificielle en tant qu’ « outil fascinant et redoutable » et de « ses effets sur l’avenir de l’humanité ».

    Le Pape François a lu le discours dans une version abrégée, proposant aux invités le texte intégral, rédigé par le franciscain Paolo Benanti, un expert de réputation internationale en la matière qui est chargé de mission aux Nations Unies. Il a parlé pendant une vingtaine de minutes devant tous les leaders qui l’écoutaient autour d’une grande table ovale. En arrivant, il les a salués un par un, embrassant très chaleureusement son compatriote argentin Javier Milei et l’Indien Narendra Modi.

    En soir, la participation du pape au G7 constitue déjà une première absolue, avec le traditionnel rituel de la photo de groupe avec lui au centre. Mais en plus de cela, François a eu, avant et après son discours, pas moins de neuf entretiens bilatéraux, avec dans l’ordre : Kristalina Georgieva, la présidente du Fonds Monétaire International, l’Ukrainien Volodymyr Zelensky, le Français Emmanuel Macron, le Canadien Justin Trudeau, l’Indien Narendra Modi, le Turc Recep Tayyip Erdogan, le Kenyan William Samuel Ruth, le Brésilien Luis Inácio Lula da Silva et l’Américain Joseph Biden.

    Quand François est rentré à Rome en hélicoptère, la nuit était tombée et les images de lui au G7 avaient déjà fait le tour du monde, pas tant pour son discours – construit avec compétence mais uniquement circonscrit au thème, sans aucune référence à Dieu et à la « loi morale naturelle qu’Il a inscrite dans le cœur de l’homme » (Benoît XVI, « Caritas in veritate ») – que pour sa simple présence au milieu des puissants de la terre, non seulement d’Occident mais également de pays-clés du « Global South » comme l’Inde et le Brésil. En Inde, son accolade avec le président Modi a immédiatement été interprétée en matière de politique interne comme un point en faveur du gouvernement contre l’opposition.

    Parmi les chefs religieux, il n’y a personne au monde susceptible de rivaliser avec ce pouvoir d’image extraordinaire, stellaire, du Pape, incarné jusqu’à l’excès par Jorge Mario Bergoglio même, dans une période de déclin du christianisme et de divisions entre les Églises.

    Pour mieux percevoir la distance entre lui et son prédécesseur, il suffit de se rappeler qu’on avait interdit à Benoît XVI, à la suite de l’opposition d’un grand nombre de professeurs, dont un futur prix Nobel, de mettre les pieds dans l’université « La Sapienza » de Rome, où le 17 janvier 2008 il était censé prononcer un discours engagé dans la foulée de celui prononcé deux ans plus tôt à Ratisbonne.

    Parmi les observateurs, le vaticaniste américain John Allen a pointé du doigt la contradiction entre d’une part le redimensionnement prévisible du primat du Pape si l’on parvenait à une réconciliation entre les confessions chrétiennes et d’autre part le triomphe persistant, pour ne pas dire grandissant, de l’image du Pape sur la scène internationale : « la ressource singulière la plus précieuse que la chrétienté ait à sa disposition ». Oui, mais au prix de s’assimiler au monde ?

    ———

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l’hebdomadaire L’Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur Diakonos.be en langue française.

    Ainsi que l’index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • Bruxelles, cathédrale Saint-Michel, 1er juillet : Missa pro Europa à l'occasion de la présidence hongroise du Conseil de l'UE

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    Lire également : European Churches meet with Deputy Prime Minister Zsolt Semjén

  • Pakistan : un homme lynché à la suite d'accusations de blasphème

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/PAKISTAN - Un homme lynché à la suite d'accusations de blasphème : une campagne d'influence pour promouvoir l'État de droit et la paix est envisagée

    21 juin 2024  
     

    Madyan (Agence Fides) - Une foule violente a lynché un homme accusé d'avoir prétendument blasphémé le Coran dans la ville de Madyan, dans le district de Swat de la province pakistanaise de Khyber Pakhtunkhwa. Il s'agissait d'un citoyen pakistanais de religion musulmane, identifié comme Muhammad Ismail, originaire du Pendjab, qui se trouvait dans la province septentrionale avec sa famille pour y faire du tourisme. Madyan est en effet un lieu touristique situé dans la vallée de Swat, à environ 250 km de la capitale provinciale Peshawar.

    Accusé d'avoir commis un blasphème alors qu'il séjournait dans un hôtel, l'homme a été arrêté hier, 20 juin, par les forces de sécurité et escorté à l'intérieur du poste de police pour le protéger d'éventuelles représailles. Cette protection n'a pas suffi. A l'instigation de messages diffusés par des haut-parleurs dans des mosquées et des centres commerciaux, une foule violente s'est rassemblée devant le poste de police, exigeant que l'homme soit remis à la justice. En cas de refus, la foule a mis le feu au bâtiment, obligeant les policiers en service à fuir pour sauver leur vie. L'homme n'avait plus rien à faire. Après avoir pénétré dans le poste de police, les militants ont lynché et tué le suspect, traînant le corps sur la place publique, où le corps déjà mutilé a été brûlé, comme le montrent des images terrifiantes diffusées sur les médias sociaux. L'arrivée ultérieure d'autres policiers en provenance d'autres lieux a permis de rétablir l'ordre. On ignore pour l'instant si l'un des agresseurs a été arrêté.

    Le ministre en chef de la province de Khyber Pakhtunkhwa, Ali Amin Gangapur, a regretté l'incident et a appelé la population à rester pacifique. "Cette violence est une folie, c'est un suicide pour notre société", a déclaré Fawad Chaudhry, homme politique et ancien ministre de l'information.

    Les agressions extrajudiciaires contre des personnes accusées de blasphème sont récurrentes au Pakistan, où l'accusation de blasphème contre l'islam est également punie de la prison à vie ou de la peine de mort.

    Les organisations de la société civile et les chefs religieux affirment que les accusations de blasphème sont souvent fausses et qu'elles sont exploitées à des fins privées. Le mois dernier, dans la province pakistanaise du Punjab, une foule a attaqué un chrétien, Nazir Masih, 72 ans, après l'avoir accusé d'avoir profané des pages du Coran. L'homme est décédé à l'hôpital des suites de ses blessures. En août 2023, à la suite des accusations de blasphème du Coran, des attaques ont eu lieu dans le quartier chrétien de la ville de Jaranwala, où des foules ont incendié 86 maisons chrétiennes et vandalisé 19 églises et lieux de culte chrétiens.

    Le sénateur catholique Khalil Tahir Sandhu a déclaré à Fides : "Nous sommes choqués par un nouvel épisode de violence de masse. Nous pensons qu'il faut agir. Nous envisageons d'organiser une campagne de sensibilisation contre le lynchage et la violence collective. Nous avons formé une équipe de responsables de la société civile et des communautés religieuses, nous voulons impliquer des représentants du gouvernement, des universitaires et des responsables religieux musulmans. En nous réunissant, nous sommes arrivés à une conclusion commune : il est urgent que des chefs religieux crédibles et des "influenceurs" partagent une campagne médiatique pour lutter contre le problème de la violence de masse et promouvoir l'importance de l'application de la loi dans toutes les situations. Nous voulons élaborer des messages vidéo et des tables rondes sur la paix, l'harmonie interconfessionnelle et la tolérance, avec la participation de chefs religieux au niveau national. Nous pensons qu'il est nécessaire de diffuser des services vidéo sur les chaînes de télévision nationales et régionales, les stations de radio et les médias sociaux.
    (PA) (Agence Fides 21/6/2024) 

  • "Le sang des Congolais continue de couler" (cardinal Ambongo)

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    De Vatican News

    Cardinal Ambongo: le sang des Congolais continue à couler

    Près de 150 personnes sont mortes depuis début juin, dans l'Est de la RDC, dans des tueries attribuées au groupe armé ADF, affilié à l'organisation Etat islamique. Pour le Cardinal Fridolin Ambongo, il est déplorable et incompréhensible que le sang de Congolais continue à couler dans l’indifférence de la Communauté internationale. Les chrétiens qui y sont tombés sont des «martyrs», estime-t-il, en faisant le lien avec la béatification de quatre missionnaires en août prochain à Uvira.

    Entretien réalisé par Stanislas Kambashi, SJ – Cité du Vatican

    42 personnes sont mortes au cours d'un massacre commis dans la nuit du 12 au 13 juin dans le territoire de Lubero, faisant passer à près de 150 le nombre des personnes tuées dans la province du Nord-Kivu depuis début juin, selon des autorités locales et la société civile. Lors de l’Angélus du dimanche 16 juin, le Pape François a déploré «les combats et les massacres» de civils dans de ce pays, dont «de nombreux chrétiens» qu'il a qualifiés de «martyrs» de la foi. L’Union Africaine a également condamné ces tueries. Pour le Cardinal Fridolin Ambongo, cette situation est déplorable et incompréhensible. L’archevêque de Kinshasa fustige l’indifférence de la Communauté internationale qui ne s’émeut pas des souffrances du peuple congolais. Il pointe également du doigt certains pays voisins de son pays, la RDC.

    Nous vous proposons l’intégralité de l’entretien qu’il a accordé à Radio Vatican - Vatican News.

    Suivre le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa (RD Congo)

    L’Eglise de la RD Congo se prépare à célébrer un grand événement au mois d’août, la béatification de quatre missionnaires. Et le Pape François vous a délégué pour le représenter à cette cérémonie. Qu’est-ce que cet événement représente pour l’Eglise congolaise?

    Au mois d'août prochain, il y aura un grand événement pour notre église nationale, la béatification des quatre martyrs d'Uvira. Nous savons que parmi ces quatre martyrs, certains ont été massacrés à Baraka et d'autres à Fizi. Mais dans le contexte actuel, vu le problème d'accessibilité, le problème de sécurité, les autorités ont décidé que la cérémonie se passe au siège du diocèse à Uvira. Je remercie le Saint-Père, le pape François, qui m'a fait confiance en me désignant comme son représentant pour un événement aussi important pour la vie de notre Église. Cet événement, qui s'est passé en 1964, la même année du martyre de la Bienheureuse Anuarite, nous donne vraiment à réfléchir. Nous avions cru que le sang des martyrs de 1964 allait aider le Congo à évoluer vers un avenir meilleur. Malheureusement, nous constatons 60 ans après que le sang du peuple congolais continue à couler et que de nouveaux martyrs continuent à tomber dans notre pays.

    Récemment, il y a eu des massacres toujours à l'Est de votre pays. Selon des témoignages, des chrétiens qui ont été tués pour leur foi par un groupe appartenant à l'État islamique. Comment se fait-il que dans un pays à majorité chrétienne, on puisse tuer des chrétiens par une petite minorité d'une autre religion?

    Cette situation qui a révolté la conscience de l'humanité, particulièrement la conscience chrétienne, nous laisse pratiquement sans voix. Et l'image qui a circulé de la tuerie de ces jeunes dans une brousse, je crois, du côté de l'Ituri, révolte profondément, d'autant plus que notre pays, le Congo, est un pays où il y a plus de 90 % des chrétiens et qu'une petite minorité d'islamistes se permettent de massacrer des Congolais, qui filme l'événement et balance sur les réseaux sociaux, c'est tout simplement incompréhensible ce qui s'est passé pour nous. Si nous faisons la relecture avec ce qui s'est passé il y a 60 ans à Uvira, mais aussi dans d'autres diocèses comme le diocèse de Bondo, où des missionnaires ont été massacrés, à Buta où des missionnaires ont été massacrés, on se dit que ces gens sont de nouveaux martyrs et nous devrons penser à promouvoir leur cause pour qu'ils soient présentés comme de nouveaux témoins de la foi des gens qui ont versé leur sang pour la foi en Jésus-Christ.

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  • "L’Europe doit repartir du christianisme et des valeurs conservatrices." (cardinal G. Müller)

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    De Luca Maurelli sur Il Secolo d'Italia :

    L'interview. Cardinal Müller : « L’Europe doit repartir du christianisme et des valeurs conservatrices. En Pologne, la dérive laïque"

    18 juin 2024

    Dans la pièce il y a lui, Gerhard Ludwig Müller, sur le meuble une photo de son frère décédé dans un accident souriant dans un cadre avec des petits coeurs roses qui semblent avoir été dessinés par un enfant, devant lui le Cardinal a un un verre d'eau au citron avec lequel il digère un certain mécontentement causé par le pape Bergoglio, derrière lui une échelle avec laquelle il cherche des livres sur les étagères alors que même ses six pieds de hauteur ne suffisent pas pour atteindre le but. Au-dessus, tout autour et en lui plane l'esprit de Joseph Aloisius Ratzinger, le maître spirituel, qui a vécu pendant 24 ans dans cette maison juste à l'extérieur du Vatican et qui, sur ce bureau, respire le même air que lui et appuie ses coudes sur ce même bois où il il écrivit ses encycliques Deus caritas est , Spe salvi, Caritas in veritate, rochers de la pensée chrétienne.

    « Sept ans après être devenu pape, Ratzinger a voulu me confier sa maison, restée vide pendant sept ans. Il m'a dit qu'il attendait la personne la plus appropriée. C'est lui-même qui me l'a montré, en m'accompagnant à travers les chambres", dit Son Eminence, trahissant une émotion qu'il a du mal à admettre mais qui se lit sur le visage sévère qui se fond dans des sourires soudains, comme un vrai Allemand, né en 1947. "Je sens sa présence, ici, je sens sa protection, je me déplace là où il a écrit des choses importantes et j'aime penser qu'il m'a jugé apte à prendre sa maison...".

    En s'exprimant, le cardinal Müller laisse voir de nouveau son côté émotif et nostalgique et les accueille, cette fois, avec le sourire. Lui, ancien évêque de Ratisbonne, préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi, membre du Tribunal suprême de la Signature et du Tribunal suprême de la Signature apostolique, auteur de 40 livres et de 800 autres publications scientifiques sur la théologie et la philosophie, est peut-être aujourd'hui le cardinal le plus « conservateur » du Consistoire, dans le sillage de Ratzinger, mais attention à ne pas assimiler cette définition à une quelconque idée de vieux, dépassé, obsolète. « L'anthropologie, qui est aussi l'origine de la morale, n'a rien à voir avec le temps, avec les conservateurs ou les progressistes, la morale catholique a à voir avec la nature qui ne se mesure ni à l'ancien ni au moderne… », explique-t-il en feuilletant un livre sur le Pape. Benoît XVI par le sénateur Pedrizzi, avec qui il passe du temps à discuter d'anecdotes sur ce Pontife si peu explorées par les médias officiels.

    Dans cette maison, on s'exprime aujourd'hui plus en polonais qu'en allemand, et moins en italien que jamais, mais aussi beaucoup en latin. Le secrétaire particulier du cardinal Müller est un théologien très connu, professeur à Cracovie, Don Slawek, ses sœurs assistantes sont également polonaises, ce qui n'est pas surprenant, étant donné que le cardinal consacre des voyages et des réflexions à cette même nation, malheureusement très inquiète. Son regard sur le monde, sur l'Europe qui oublie ses valeurs, sur les guerres dont certains ont du mal à identifier les méchants, sur les droits individuels imposés et non justifiés par la morale, qui menacent l'existence même de la société, son regard part précisément de l'endroit où là où tout a commencé, avec Jean-Paul II, le lieu où le Pontife a réécrit l'histoire qui risque aujourd'hui de reculer et qui connaît aujourd'hui aussi la menace de l'invasion russe ainsi que du socialiste Tusk .

    "Poutine peut envahir la Pologne à tout moment, il est une menace pour tout le monde, il faut défendre l'Ukraine à tout prix, rien à voir avec des drapeaux blancs...", s'alarme le cardinal allemand.

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  • Le Centre pour les droits reproductifs, nouveau partenaire de l’OMS

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    Du site de l'ECLJ (Louis-Marie Bonneau) :

    Le Centre pour les droits reproductifs, nouveau partenaire de l’OMS : les États divisés

    17 juin 2024

    Le Centre pour les droits reproductifs (Center for Reproductive Rights – CRR) est un lobby fondé en 1992 et dédié au contentieux juridique au sujet de l’avortement et de la contraception. Le CRR a ainsi intenté de nombreux procès dans des pays dotés de lois pro-vie. Le CRR affirme que son travail a conduit 1,7 milliard de personnes à vivre dans des pays dont les lois sont devenues plus favorables à l’avortement. Ce travail est financé par de nombreuses organisations, dont les Fondations Open SocietyFord et MacArthur. Melinda Gates a également annoncé, en mai 2024, vouloir subventionner à hauteur d’un milliard de dollars des organisations féministes, dont le CRR.

    Le CRR intervient également dans les organisations internationales ; il possède notamment le statut ECOSOC depuis 1997. Comme cela a déjà été démontré, le CRR a promu une approche radicale sur l’éducation sexuelle ou les questions de genre à l’occasion de contributions écrites adressées au Comité des droits de l’homme de l’ONU (CCPR) et au Comité des droits des femmes (CEDAW). Dans ces soumissions, le CRR ne cesse de répéter que l’avortement légal est nécessaire pour améliorer la santé maternelle. De nombreux chiffres prouvent le contraire, et même si cela était vrai, cela est au prix de la mort des enfants que ces femmes portent.

    Lire la suite sur le site de l'ECLJ

  • Un message eucharistique en Amérique

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    De Kai Blanc sur le Tagespost :

    Un message eucharistique à l'Amérique

    Deux mois dans la chaleur de l'été avec Jésus en valent la peine si l'on considère le sens de l'adoration eucharistique.

    17 juin 2024

    Sans aucun doute, l’une des questions les plus fréquemment posées à nous, missionnaires, lors de notre voyage eucharistique à travers les États-Unis est : « Pourquoi vous faites-vous cela ? Pourquoi - parmi toutes les autres choses que vous pourriez faire cet été - vous portez-vous volontaire pour parcourir le pays chaque jour pendant deux mois, dans la chaleur ? » La réponse est facile : parce que nous passons jusqu'à dix heures par jour avec l' Eucharistie et donc Jésus a permis de s'approcher très près. Et parce que nous avons le privilège d’inviter des centaines, voire des milliers, chaque jour à connaître Jésus d’une toute nouvelle manière.

    Au cours de la troisième semaine du pèlerinage eucharistique, nous traversons principalement des zones rurales. Nous nous sommes arrêtés à Rochester, la ville épiscopale du célèbre YouTuber Robert Barron . Il dirige le diocèse depuis 2022. Nous avons également traversé le Mississippi du Minnesota au Wisconsin. Les trois groupes de pèlerins des autres routes de pèlerinage ont déjà traversé plusieurs États, alors que nous avons passé tout notre temps au Minnesota sur la route du nord. Il était désormais temps pour nous aussi de faire quelque chose de nouveau.

    Beaucoup de gens redécouvrent leur foi

    La procession d'un État à l'autre était une fois de plus à couper le souffle : dans une zone rurale, plus de 3 000 fidèles nous ont rejoint alors que nous priions sur le pont en direction de La Crosse. Au sommet du pont, Mgr Barron a béni le Mississippi, le fleuve à la source duquel nous étions partis trois semaines plus tôt et qui s'élargit sensiblement à mesure que nous nous dirigeons vers le sud. Lorsque nous sommes arrivés du côté du Wisconsin, Mgr Barron a remis le Saint-Sacrement à l'évêque de La Crosse, qui est ensuite entré dans une arène avec des milliers de croyants et a adoré le reste de la journée.

    De telles expériences sont la véritable raison de notre pèlerinage. De nombreuses personnes redécouvrent leur foi, d’autres approfondissent leur relation avec le Christ, excités par la venue de Jésus dans leur ville natale dans le cadre de cette procession historique. Et à chaque procession, un signal clair est envoyé encore et encore : l’Église catholique est vivante ! Et pas seulement cela : il est florissant et envoie le message public à l’Amérique que Jésus nous attend tous !

    Le pèlerinage est un défi spirituel

    L'invitation de Jésus à se rapprocher de lui s'étend également à nous-mêmes, missionnaires. Et cela soulève une autre question qui nous est souvent posée : « Quel est le plus grand défi de ce pèlerinage ? On pourrait supposer que ce sont les exigences physiques, la marche elle-même ? Mais le défi spirituel est encore plus grand que toute blessure au pied ou tout épuisement physique.

    On pourrait penser de manière romantique : dix heures par jour avec le Saint-Sacrement – ​​c’est un rêve absolu, voire paradisiaque ! Mais le fait que Jésus nous invite également à une relation plus étroite avec lui signifie que nous ne sommes pas encore assez proches de lui. Il y a des chantiers, des problèmes et des blessures spirituelles en chacun de nous qui deviennent de plus en plus évidents au cours de ce pèlerinage. Non, Jésus ne veut pas seulement passer la lune de miel si parfaite avec nous. Il veut aussi nous purifier lors de ce pèlerinage. Et c'est parfois difficile.

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  • Le Pape devrait s'abstenir de sembler cautionner l'agenda radical du Président Biden en matière d'avortement

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    Du Catholic Herald :

    Le Pape devrait s'abstenir de manifester un soutien à l'agenda radical du Président Biden en matière d'avortement

    15 juin 2024

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    Le discours du pape au sommet du G7 en Italie sur le thème de l'intelligence artificielle était une contribution nécessaire et réfléchie aux implications d'une technologie qui transforme l'idée même de ce qu'est l'être humain. Si seulement on pouvait en dire autant de sa rencontre privée avec le président américain, Joe Biden. L'image de la rencontre de vendredi, avec le président se touchant le front avec le pape dans ce qui ressemblait à une étreinte affectueuse, a eu un retentissement mondial. À quoi pense le pape François ?

    Tout d'abord, en cette année électorale américaine, il n'est pas convenable que le pape donne l'impression d'une amitié personnelle avec un candidat ; il est peu probable qu'il soit vu en train de taper du poing sur la table avec Donald Trump. Certains catholiques pourraient être influencés dans leurs intentions de vote par l'idée que le président Biden et le pape François sont amis ; c'est quelque chose qui n'échappera pas au président, aussi éloigné de la réalité qu'il puisse parfois paraître.

    L'autre problème est que le président Biden est absolument engagé dans des politiques d'avortement qui ont coûté des centaines de milliers de vies prénatales innocentes et qui sont en totale contradiction avec l'enseignement de l'Église. L'avortement est un homicide prénatal et le président a soutenu sans équivoque l'accès à l'avortement, et pas seulement au début de la gestation du fœtus. Il a cherché à nommer à la Cour suprême des juges dont il est garanti qu'ils soutiendront un accès plus large à l'avortement. Il n'a même pas été neutre sur cette question de vie ou de mort ; il a été vigoureusement et constamment partisan.

    Le pape a déjà rencontré le président - c'est la cinquième fois, selon CNN. Après une précédente rencontre en 2021, il a pu déclarer triomphalement que le pape l'avait encouragé à continuer à communier, malgré sa position sur l'avortement, confondant ainsi ceux qui cherchaient à lui rappeler que sa position était incompatible avec le respect de la vie humaine et avec sa propre foi. Les relations intimes avec le pape ne semblent pas avoir modifié sa position sur l'avortement, mais c'est le président Biden qui en a profité.

    Bien entendu, le pape rencontre souvent les dirigeants du monde en privé et cherche à leur faire comprendre l'importance de la recherche de la paix, de la liberté religieuse et de la protection des personnes vulnérables. Il a par exemple rencontré le président ukrainien Zelensky lors du G7, au cours duquel il a sans doute insisté sur la nécessité de mettre un terme à la guerre. Il est vrai que sa rencontre avec le président Biden aura porté sur des questions importantes telles que la guerre en Israël-Palestine et la nécessité d'adopter une approche ferme à l'égard du gouvernement de Benjamin Netanyahu et de son massacre aveugle de civils à Gaza.

    Pourtant, l'optique de cette rencontre est simple : le président Biden est un bon ami du pape et s'il a utilisé sa fonction pour promouvoir l'avortement, le pape peut s'en accommoder. Le pape n'a manifestement eu aucune influence sur le président dans ce domaine crucial et devrait se demander si sa politique de libre accès et d'engagement constant a permis d'obtenir quelque chose de valable. 

    Les évêques américains cherchent à faire comprendre aux candidats à cette élection l'importance de la protection de la vie humaine, depuis son commencement dans le ventre de la mère jusqu'à sa fin naturelle ; en quoi l'approbation apparemment sans réserve du pape à l'égard du président Biden les aide-t-elle ? En cette année électorale, le pape devrait agir avec plus de bon sens.

  • L'avortement disparaît du texte final du G7 : Meloni gagne une querelle diplomatique avec Macron

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    De Gerardo Fortuna sur Euronews.com :

    L'avortement disparaît du texte final du G7 : Meloni gagne une querelle diplomatique avec Macron

    La présence du pape François, qui s'est joint à la réunion des principales nations industrialisées du monde, pourrait avoir influencé ce résultat, selon le bras droit de Meloni.

    14/06/2024

    Dans une puissante démonstration d'influence, la dirigeante italienne de la droite dure a réussi à supprimer toute référence à l'avortement sans risque dans la déclaration finale du groupe des démocraties industrialisées.

    La formulation finale du communiqué du G7 ne comporte aucune mention de l'avortement, alors que ce fut le cas lors du sommet de l'année dernière à Hiroshima.

    Les jours précédents, les représentants français et canadiens avaient fait pression pour un ajout au texte dans lequel les dirigeants "affirment l'importance de préserver et d'assurer un accès effectif à un avortement sûr et légal et aux soins post-avortement", selon un texte de travail vu par Euronews.

    Cela aurait renforcé les conclusions adoptées par le groupe l'année dernière au Japon, qui garantissaient "l'engagement total des dirigeants à parvenir à une santé et à des droits sexuels et reproductifs complets pour tous, y compris en abordant la question de l'accès à un avortement sûr et légal et aux soins post-avortement".

    Le communiqué final de cette année s'éloigne du "langage d'Hiroshima" en supprimant toute référence à l'avortement, les dirigeants se contentant de souligner l'importance de "services de santé adéquats, abordables et de qualité" en matière de santé sexuelle et génésique.

    "Il est regrettable que le mot avortement soit absent de la déclaration finale du G7", a déclaré le président français Emmanuel Macron à l'agence de presse italienne Ansa, soulignant que le droit à l'avortement est inscrit dans la constitution du pays.

    "La France a une vision de l'égalité entre les femmes et les hommes, mais elle n'est pas partagée par tout le spectre politique. Vous n'avez pas les mêmes sensibilités dans votre pays", a-t-il poursuivi.

    "Il n'y a pas lieu de polémiquer sur des sujets sur lesquels nous sommes d'accord depuis longtemps. Je pense qu'il est profondément erroné, en ces temps difficiles, de faire campagne en utilisant un forum aussi précieux que le G7", a rétorqué Mme Meloni.

    La présence du pape François, qui s'est joint à la réunion des principales nations industrialisées du monde pour parler des risques de l'intelligence artificielle, pourrait avoir influencé ce résultat.

    "Je ne sais pas si, dans le cadre d'un G7 auquel participait également le pape, il était approprié [d'inclure une référence à l'avortement]", a commenté le ministre italien de l'agriculture, Francesco Lollobrigida, beau-frère et bras droit de Meloni.

    Ce qui s'est passé est "une honte nationale, [le gouvernement] devrait présenter ses excuses au pays", a déclaré la secrétaire du parti de centre-gauche italien PD Elly Schlein. "Nous n'avons que faire d'une femme premier ministre qui ne défend pas les droits de toutes les autres femmes de ce pays", a déclaré la dirigeante du principal parti d'opposition de Meloni, qui a obtenu des résultats particulièrement bons lors des dernières élections et qui constitue désormais la plus grande délégation du groupe socialiste (S&D) du Parlement européen.

  • Le Pape au G7, une occasion manquée

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    De Stefano Fontana sur la NBQ :

    Le Pape au G7, une occasion manquée

    Le discours sur l'intelligence artificielle était plein de technicités inutiles et pauvre en termes de fondements pour les choix éthiques souhaités. Aucune référence à Dieu et à Jésus, ni à la loi naturelle. Or la personne, la morale et la politique ne tiennent pas sans Dieu.

    15_06_2024

    Hier, à Borgo Egnazia, le pape François s'est adressé aux dirigeants du G7 au sujet de l'intelligence artificielle (IA). Son discours, agrémenté de quelques ajouts spontanés, était plus court que le texte distribué. Ce dernier est en effet bien étoffé et articulé, avec de longues incursions analytiques très techniques dans les subtilités de la question de l'IA. Pour le pape, l'intelligence artificielle découle de l'élan de l'homme vers l'au-delà, comme cela s'est déjà produit avec d'autres inventions techniques au cours de l'histoire.

    Cette fois-ci, cependant, il y a quelque chose de radicalement nouveau : l'outil est fortement ambivalent ("fascinant et formidable à la fois"), il a un impact "cognitivo-industriel" perturbateur qui construira "un nouveau système social", et surtout il peut avoir une certaine indépendance par rapport à l'homme en appliquant des "choix algorithmiques". Le risque est que l'homme soit privé de sa capacité de décision et donc "condamné à dépendre des machines". L'utilisation d'"armes autonomes létales" dans les conflits armés en est un exemple.

    Après avoir longuement analysé, dans le chapitre "Le mécanisme de base de l'intelligence artificielle", les principales possibilités techniques de développement de l'IA et les craintes qu'elles suscitent, François propose deux voies pour aborder le phénomène et le gouverner : la voie éthique et la voie politique.

    La première voie devrait "placer la dignité de la personne au centre d'une proposition éthique partagée". Il a ainsi vanté les mérites de l'événement "Rome Call for all Ethics" de 2020, qui proposait de lancer une "algoéthique", une éthique des algorithmes fondée sur des principes partagés.

    La deuxième voie consisterait à soutenir une bonne politique contre la domination absolue du "paradigme technocratique". La politique ne doit pas être affaiblie, "il faut de la politique". Cette "bonne politique" devrait toutefois tenir compte du fait que la situation mondiale présente de graves déficiences structurelles et que les rustines ne suffisent pas.

    Dans l'ensemble, le texte de François est faible. D'une part, il y a une redondance d'aspects techniques qui ne sont pas nécessaires dans un enseignement pontifical. D'autre part, il y a des références à des solutions éthiques et politiques basées sur un fondement souhaitable (mais non spécifié). Même le concept de personne humaine n'est pas clarifié du point de vue de l'Église catholique, tout en déplorant sa perte dans la société d'aujourd'hui. En résumé, la proposition était la suivante : cherchons ensemble un accord sur certains principes, comme cela a été tenté lors de l'Appel de Rome pour toute l'éthique. Une bonne chose pour une intervention politique, trop peu pour une intervention pontificale.

    La dignité de la personne humaine, par exemple, sur quoi repose-t-elle et comment est-elle défendue ? Du point de vue de l'Église catholique, sa défense n'est pas indifférente à la présence de Dieu dans l'histoire humaine. Or, dans tout son discours, François ne mentionne jamais Dieu, ni même Jésus-Christ. Le "consensus" sur les principes éthiques adéquats, sur quoi doit-il donc se fonder ? La doctrine catholique propose la loi naturelle et la loi morale naturelle, qui ne changent pas et sont donc praticables même à l'époque de l'AI. Elles rendent possible une "grammaire naturelle" qui est la base d'un dialogue et d'un consensus qui n'est pas seulement basé sur la convergence des opinions ou, pire, des intérêts.

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  • Du Niger au Pakistan, la dure vie des chrétiens sous l'Islam

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    D'Anna Bono sur la NBQ :

    Du Niger au Pakistan, la dure vie des chrétiens sous l'Islam

    Aujourd'hui, Isis se targue d'avoir plusieurs "provinces" en Afrique, dont le Niger. Les djihadistes obligent les chrétiens à se convertir ou à vivre comme des dhimmis. La persécution est à l'ordre du jour. Au Pakistan, la situation n'est pas meilleure : des chrétiens sont tués et des fillettes sont enlevées, converties à l'islam et mariées de force.

    14_06_2024

    Le 29 juin 2014, Abou Bakr al-Baghdadi, chef d'Isis, l'État islamique, proclame califat les territoires conquis par ses djihadistes en Irak et en Syrie. Leur avancée dans les semaines suivantes a conduit des dizaines de milliers de chrétiens à se réfugier en fuyant. Dans la nuit du 6 au 7 août en Irak, près de 150 000 chrétiens ont quitté Mossoul, devenue la capitale du califat, et la plaine de Ninive. La quasi-totalité d'entre eux n'avaient que peu d'effets personnels sur eux et ce peu leur a été arraché par les djihadistes. S'ils étaient restés, ils auraient dû se convertir à l'islam ou vivre en dhimmi, c'est-à-dire avoir la vie sauve et être autorisés à rester chrétiens, mais en échange du paiement d'une sorte d'impôt, dans un statut d'infériorité, discriminés, soumis aux lois islamiques, constamment menacés de mort et d'esclavage s'ils transgressaient les obligations comportementales qui leur étaient imposées.

    En 2017, Isis a été vaincu au Moyen-Orient, mais entre-temps, il s'est enraciné en Afrique, disputant des territoires et s'affiliant à Al-Qaïda. Il compte désormais plusieurs "provinces" : parmi les plus établies et redoutées figurent la province d'Afrique centrale (Iscap), active principalement au Mali, au Burkina Faso et au Niger, la province d'Afrique de l'Ouest (Iswap), au Nigéria et dans la région du lac Tchad, et la province du Grand Sahara (Isgs), en Ouganda, en République démocratique du Congo et au Mozambique.

    Dans les territoires qu'elle contrôle, l'Isis africaine impose ses règles. Les autres chrétiens sont contraints d'accepter le statut de dhimmi ou de fuir. C'est le cas, par exemple, au Niger. Non loin de la capitale Niamey, dans la zone dite des "trois frontières", la région du Liptako Gourma qui relie le Mali, le Burkina Faso et le Niger, le gouvernement, même après l'arrivée au pouvoir d'une junte militaire promettant la sécurité et l'ordre, laisse les trafiquants, les bandes armées et surtout les groupes djihadistes opérer pratiquement sans entrave. Les habitants de la région sont pour la plupart des agriculteurs pauvres. Les djihadistes s'attaquent à leurs cultures et à leur bétail, et ils ont de la chance si leur vie est épargnée. Ils s'en prennent surtout à la minorité chrétienne (plus de 90 % de la population est musulmane). Lorsqu'ils arrivent dans un village, ils l'encerclent en tirant dessus et rassemblent les habitants dans une clairière. Ils identifient ensuite les chrétiens et leur proposent de choisir entre deux options : soit payer un impôt annuel de 50 000 francs Cfa (76 euros) par homme adulte, à partir de l'âge de 15 ans, soit se convertir à l'islam. Ceux qui refusent l'une ou l'autre option doivent quitter le village et tous leurs biens, maison, terre, bétail. Les djihadistes donnent généralement une semaine pour répondre. S'ils refusent de se convertir à l'islam, ils n'ont pas d'autre choix que de partir. En effet, 50 000 Cfa est une somme énorme dans un pays qui est l'un des plus pauvres du monde, où le salaire mensuel moyen se situe entre 55 000 et 75 000 Cfa. De plus, on sait que si l'on paie l'impôt exigé, il sera doublé l'année suivante.

    Au Niger, c'est l'islam du jihad, de la "guerre sainte", qui rend la vie des chrétiens dangereuse et douloureuse. Mais dans le dar al-Islam, comme les musulmans appellent les terres conquises à l'islam, des siècles de persécution, de discrimination et d'hostilité ont habitué de nombreux musulmans à considérer les chrétiens comme inférieurs, privés de leurs droits, comme des citoyens de seconde zone.

    Ces dernières semaines, deux chrétiens ont été tués au Pakistan. Shahid Masih travaillait dans une ferme à Ghang Sheikhupura, un village de la province du Pendjab. Son propriétaire était convaincu qu'il était responsable du vol de quelques chèvres. Le 8 mai, lui et certains de ses amis l'ont kidnappé, ligoté, matraqué et finalement forcé à boire de l'acide. Il est décédé des suites des blessures infligées par l'acide à ses organes internes. Le 25 mai, Nazir Masih, 72 ans, a été attaqué à Sargodha, également dans le Pendjab, par des centaines de personnes furieuses qui s'étaient précipitées sur lui après avoir appris, ce qui s'est avéré infondé, qu'il avait déchiré et jeté dans la rue quelques pages d'un exemplaire du Coran. Il est sauvagement battu et meurt le 3 juin. Effrayés et craignant de nouvelles violences, de nombreux chrétiens du quartier ont fui.

    Saad Hussain Rizvi, chef du parti islamiste Tehreek-e-Labbaik Pakistan, a commenté avec mépris, dans un discours diffusé sur les réseaux sociaux, que l'on ne devrait pas se soucier de la mort d'un "choorha", un terme offensant par lequel les chrétiens sont appelés au Pakistan. En ce qui concerne l'assassinat de Nazir Masih, Rizvi maintient que les responsables sont innocents parce qu'ils ont agi par amour de leur foi. Son parti a organisé une manifestation pour obtenir la libération des auteurs du lynchage. Ils prononcent ouvertement des discours de haine contre les minorités religieuses, incitant les gens à la violence", explique Samson Salamat, président du mouvement civil interreligieux Rwadari Tehreek, dans une interview accordée à l'agence de presse AsiaNews. Ce qui est grave, c'est que l'appareil d'État n'intervient pas, il reste silencieux.

    Il n'intervient pas non plus dans les cas fréquents de filles chrétiennes enlevées qui sont forcées de se convertir à l'islam et d'épouser leurs ravisseurs. Le dernier cas connu concerne Laiba Masih, une petite fille de Faisalabad âgée de 10 ans seulement. Elle a été enlevée en février. Selon la loi, un mineur ne peut pas se marier, ni changer de religion sans le consentement de son père. Or, dans le certificat de mariage, il était écrit qu'elle avait 17 ans. Les parents ont prouvé l'âge réel de Laiba, mais personne, ni la police ni les juges, n'a accepté de libérer la petite fille. Comme tant d'autres avant elle, elle ne rentrera probablement jamais chez elle. Qui se soucie de la vie d'une petite fille qui est, après tout, une infidèle ?