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Livres - Publications - Page 122

  • Peter Seewald témoigne de la foi de Benoît XVI

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    Lu sur Terredecompassion.com :

    La foi de Benoit XVI, témoignage de Peter Seewald 

    Le 21 octobre dernier, le biographe de Benoît XVI évoquait ses longs entretiens avec le pape émérite, publiés sous le titre de « Dernières conversations ». Dans le grand amphithéâtre de l'université Catholique du Sacré-Cœur de Milan, il proposait une « promenade dans la vie d'un géant de la pensée, doté d'une simplicité contagieuse ». Extraits de sa conférence.  

    Un approfondissement inatendu 

    « Je pensais qu'après la démission du pape ma carrière de journaliste auprès de Ratzinger finissait là. Au contraire la réalité fut tout autre, puisque mes visites au Vatican et les rencontres avec Benoit XVI se sont intensifiées. Je me suis rendu compte qu'avec ces entretiens je possédais un trésor. J'avais dans les mains un texte historique et il n'était pas juste que le monde ne le connaisse pas. »

    « Benoit XVI ne voulait pas qu'une biographie sorte avant sa mort mais j'ai beaucoup insisté, et le pape émérite l'a permis à une seule condition : que le pape François accepte. »

    « Je me suis rendu compte combien s'était répandue une fausse image de Ratzinger et de son pontificat. Et que cela allait contre la vérité historique. En effet, il a été dit que le choix de l'élection du pape était une erreur et que du coup sa démission le confirmait. »

    Pour Seewald la thèse n'est pas seulement fausse, elle est aussi dangereuse car elle nous empêche de nous ouvrir à son message. Selon le journaliste, Benoit XVI est un géant de la pensée, non content d'une œuvre théologique qui aurait déjà suffi à marquer l'histoire, son pontificat a eu un très grand succès, si l'on en juge ne serait-ce que par le tirage astronomique de ses encycliques.

    Une foi poétique et musicale 

    « C'est un livre très personnel, explique Seewald, dans ce livre je n'ai pas voulu parler du magnifique théologien, ni du grand intellectuel, cela je l'ai fait dans mes autres livres, ici j'ai voulu m'intéresser à cette personnalité si charismatique, qui par exemple est prête à faire des choses que personne n'a jamais faites. J'ai aussi voulu montrer combien cette personne est humble. Comme en témoigne le fait qu'il n'a jamais vu sa vie comme une carrière mais plutôt comme un chemin. »

    « Sa foi, explique le journaliste, est extrêmement belle, poétique et musicale, Il y a une musique dans sa manière de parler. Benoit XVI possède une capacité de compositeur impressionnante. Ses paroles n'arrivent pas seulement à la tête mais aussi au cœur ».

    « C'est dommage que vous n'ayez pas eu la chance comme moi de le rencontrer tant de fois et de voir de près la sainteté qui s'exprime de manière si simple et contagieuse. Avec lui on rit beaucoup. Sur toute chose il a beaucoup d'humour. »

    La foi d'un enfant

    « En rencontrant le pape émérite on a l'impression d'avoir devant nous un homme qui vit déjà dans l'autre monde. Quand récemment je lui ai demandé s'il était content de fêter ses 90 ans, il m'a répondu : "Oh non, je n'espère pas !" »

    « Ce livre est une promenade dans la vie d'une personne qui n'a pas de précédent et qui est totalement accomplie dans la Foi » conclut le journaliste. Pour lui, « Benoit XVI est le catholicisme à l'état pur ! »

    « Qui lit ce livre se trouve immergé dans la joie et la paix » observe don Stefano Alberto, modérateur de la soirée. Seewald répond : «  A la fin de sa vie il reste le grand penseur et un grand maitre, mais il a la foi d'un enfant ».

    « Aujourd'hui, alors que nous vivons une période historique particulièrement obscure dans laquelle nous ne savons pas où nous allons, nous pouvons nous agripper à ce livre. Benoit XVI est la pierre sur laquelle nous pouvons construire l'Eglise du futur ».

    Source : Luca Fiore, La fede Bella di Benedetto, tracce.it, 21/10/2016

    Traduit de l'italien par Guénaëlle Rondot

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  • Benoît et François, successeurs de Pierre au service de l’Église

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    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    «Benoît et François, successeurs de Pierre au service de l’Église», par le card. Müller 

    Le nouveau livre du préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi

    Le nouveau livre, en italien, du cardinal Gerhard Ludwig Müller « Benoit et François, successeurs de Pierre au service de l’Église » vient de paraître aux éditions Ares.

    L’ouvrage du préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi sera disponible dans les librairies dans les prochains jours, indique un communiqué de l’éditeur.

    « Dans la « dictature du relativisme » et la « mondialisation de l’indifférence » – pour reprendre  les expressions du pape Benoît XVI et du pape François, écrit le cardinal,  les frontières entre la vérité et le mensonge, entre le bien et le mal sont embrouillées. Le défi pour la hiérarchie et pour tous les membres de l’Église est de résister à ces infections mondaines et de traiter des maladies spirituelles de notre temps ».

    Le présent volume a été construit sur la base de l’allocution du cardinal allemand sur « La primauté de Pierre dans le pontificat de Benoît XVI », présentée le 17 avril 2015, à l’occasion du 10e anniversaire de l’élection du pape émérite Benoît XVI.

    Le cardinal Müller, indique la même source,  présente  les réflexions sur les défis que les sociétés et les cultures contemporaines posent à l’Église en soulevant diverses questions telles que : le rôle de la papauté aujourd’hui, la valeur de la laïcité pour le chrétien, une apparente dichotomie entre l’unicité de l’Église fondée par Jésus de Nazareth et l’œcuménisme, l’appel universel à l’apostolat et à la sainteté dans la nécessité d’une nouvelle évangélisation.

    À toutes ces questions, les papes Benoît XVI et François « répondent avec un charisme qui leur est propre et que l’auteur de ce livre voulait souligner », conclut le communiqué.

  • Un nouveau livre consacré à Marie, Mère de miséricorde à Beauraing

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    Du site du Diocèse de Namur (C.B.) :

    couverture-fioretti-e1473345486639.jpgMarie, Mère de miséricorde à Beauraing, un livre signé de l'abbé Christophe Rouard

    Ecrire, chez l'abbé Christophe Rouard, c'est tout simplement un besoin. Besoin d'investiguer, de mener des recherches. D'ici quelques jours, il publie aux éditions Fidélité, Marie, Mère de miséricorde à Beauraing. Il a (re)lu les témoignages de ceux et celles venus dans la cité mariale et qui y ont reçu des grâces. Ils sont le point de départ de cette nouvelle publication. Chaque témoignage est accompagné d'un texte qui nous replonge dans la Bible et d'une prière. Une véritable catéchèse d'aujourd'hui.

    Marie, Mère de miséricorde à Beauraing débute par un mea culpa celui de l'abbé Christophe Rouard, vice-recteur de ces sanctuaires. Il reçonnaît “avoir mis une certaine distance avec la piété populaire.''Dans l'introduction de cette nouvelle publication, il écrit encore: ''Non seulement j'ai jugé cette piété, mais en plus je suis passé à côté de Dieu, sans le voir. Dieu est là, dans les Sanctuaires, et il y agit d'une matière comparable à la façon dont il a agi pour les grands personnages bibliques.''

    D'où l'idée de consacrer un livre à ces hommes et à ces femmes qui, au fil des années sont venus se confier à la Vierge, la prier, lui demander d'intervenir dans leur vie... De véritables récits qui touchent la famille, la naissance, le travail, les enfants.... Des témoignages d'une profondeur, d'une intensité inouïe qui devraient en toucher plus d'un.

    Les bénéficiaires de ces grâces reçues ont en effet tenu à témoigner, à écrire leur récit dans les registres installés aux sanctuaires. L'abbé Rouard les a feuilletés avec beaucoup d'émotion. Tout comme d'ailleurs les cahiers qui regorgent d'intentions de prière.

    Ce que l'auteur apprécie avant tout, c'est la qualité théologique de ces récits. ''On voit que les miracles qui sont racontés dans la Bible continuent à se vivre aujourd'hui. Dieu est très actif. C'est la réponse au scepticisme de certains, à leurs erreurs. On m'a fait croire que les miracles ont été les plus nombreux au temps de Jésus avant de diminuer. En fait, croire cela c'est s'aveugler sur la réalité, ne pas prendre en compte ce qui se passe dans les sanctuaires.''

    Secrets dévoilés

    Ces récits sont accompagnés d'une réflexion qui ramène à la Bible. Il y a encore, pour chacun, une prière écrite, elle aussi par l'abbé Rouard. Un livre composé d'une vingtaine de fioretti et qui a incontestablement un but pastoral.

    Ce livre dévoile quelques secrets encore. On pensait pourtant que tout avait été dit, écrit sur la cité mariale. Les révélations touchent les familles des enfants qui ont été les témoins des apparitions de la Vierge. On y lit que les époux Voisin avaient bien des difficultés à fonder une famille. Après une neuvaine à Notre-Dame de Bonsecours et un pèlerinage, Mme Bonvoisin a eu trois enfants. Fernande, Albert et Gilbert ont vu la Vierge. Et puis un témoignage encore celui de celle qui n'était encore qu'une adolescente lorsqu'elle a croisé la route de Michel Fourniret. Celui-ci avait tenté de l'enlever à Ciney. Son récit précis aura permis d'interpeller cet homme qui a répondu de sept homicides, de viols commis entre 1987 et 2003. Profondément croyante, elle avait prié Notre-Dame Beauraing jusqu'à ce qu'elle réussisse à sortir de la camionnette où elle était enfermée.

    Dans la préface, Mgr Vancottem écrit: ''Ce petit livre est une invitation à faire pèlerinage à Beauraing, à remercier Marie pour tant de grâces reçues et à nous confier à sa maternelle protection.''

    Marie, Mère de miséricorde à Beauraing sort le 21 octobre prochain et sera vendu 13,50€

  • « L’adieu aux frères », le témoignage d'un franc-maçon qui a quitté la Loge et renoué avec la foi

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    Du site de "La Croix du Nord" :

    Christophe Flipo : de la franc-maçonnerie à l'Église

    Un témoignage étonnant que celui de Christophe Flipo qui a quitté la franc-maçonnerie et renoué avec la foi.

    D’emblée et dans un sourire contagieux, il prévient : « Je suis l’homme le plus heureux que vous ayez rencontré. » Parce qu’il a une femme et quatre enfants formidables et parce qu’il a renoué avec la foi.

    Comment vous présenter en quelques lignes ?

    J’ai 57 ans, je suis originaire de Roubaix mais réside à Lille et suis ravi d’habiter en ville. J’ai une femme exceptionnelle et très belle. Nous avons eu quatre enfants. Je m’occupe de la stratégie informatique du groupe britannique Kingfisher qui a racheté Castorama et Brico Dépôt. Je passe donc la moitié du temps en Grande-Bretagne. Je suis ingénieur, de formation, diplômé d’HEI mais j’ai tout oublié !

    En février 2015, vous avez publié un premier livre. Pourquoi ce témoignage ?

    Ce livre intitulé « La meilleure part » retrace une expérience hors du commun que j’ai vécue, accompagné de mon épouse. J’explique comment, après plus de 20 ans de franc-maçonnerie, et ayant occupé de nombreux grades à la Grande Loge traditionnelle et symbolique, je me suis tourné vers Dieu.

    Le ton n’est ni amer, ni revanchard…

    Non, je n’avais pas de comptes à régler et n’ai pas rencontré de difficultés après mon départ. Je n’attendais pas un coup de pouce pour ma carrière professionnelle dans la franc-maçonnerie. Je recherchais une spiritualité. En fait, j’étais en quête de lumière depuis très longtemps. Enfant, je me destinais à être prêtre mais j’aimais les filles… À partir de 16 ans, je me suis éloigné de l’Église.

    Avez-vous trouvé cette lumière ?

    J’ai mené des travaux très intéressants et cette activité ne me déplaisait pas. Mais je n’ai connu que des simulacres de spiritualité. Seulement des réunions empruntant des rites aux païens, Grecs et Égyptiens.

    Comment vous en êtes-vous aperçu ?

    Le chemin a été long. Je travaillais avec une collègue volage à qui je disais que sa vie n’avait pas de sens. Je lui ai alors conseillé de se rendre à Rocamadour, alors que moi-même je n’allais plus à la messe. Cette collègue est revenue totalement bouleversée, la foi lui était tombée dessus ! Elle s’est mariée et assiste désormais tous les jours à une messe.

    Comment avez-vous réagi ?

    J’ai décidé à mon tour de découvrir le sanctuaire de Rocamadour avec mon épouse. J’ai reçu de nombreux signes et figurez-vous que j’ai rencontré un ange ! J’ai repensé à cette parole de l’Évangile adressée à Philippe : « Comprends-tu ce que tu lis ? » Avec ma femme, nous nous sommes donc rapprochés de l’Église. J’ai quitté la franc-maçonnerie à la demande de mon épouse. Aujourd’hui, je m’aperçois que c’était le bon choix. Nous avons par ailleurs rejoint la Fraternité dominicaine.

    Foi et franc-maçonnerie ne sont pas compatibles pour vous ?

    Non, en étant franc-maçon, on ment. On ment pour cacher qu’on se rend aux tenues, c’est-à-dire aux réunions de la loge. On ne parvient pas à partager avec sa famille ce qu’on y vit. En tant que franc-maçon, on construit son édifice dans son coin. On s’égare. Les rites de la franc-maçonnerie s’appuient sur des symboliques de cultures paganistes. Ils forment un immense syncrétisme. À mon sens et pour ces raisons, il n’est pas possible de concilier foi et franc-maçonnerie.

    Votre deuxième livre, paru en juin 2016, est l’objet d’un témoignage supplémentaire. Qu’apporte-t-il par rapport au premier ouvrage ?

    Dans « L’adieu aux frères », j’aborde davantage la franc-maçonnerie, j’explique ses fondements. J’ai l’ambition d’éclairer les prêtres et les chrétiens. Je me devais d’expliquer que les croyants ne trouveraient pas ce qu’ils cherchaient dans la franc-maçonnerie. Il n’y a pas de présence dans les rites de la franc-maçonnerie. L’homme est fait pour aimer, être aimé et être transcendé par Dieu. On devient franc-maçon par hasard, on devient chrétien par cheminement. L’Église est bien plus spirituelle que je le pensais. Je continue d’ailleurs de témoigner en participant à des conférences ou salons du livre. Je ne refuse jamais une invitation.

    « L’adieu aux frères », de Christophe Flipo, les éditions du Cerf, 14 euros. Les bénéfices sont reversés au sanctuaire de Rocamadour et au diocèse de Lille.

  • La modernité est un grand négationnisme

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    De Matthew Hanley, traduit par Bernadette Cosyn , lu sur le site «France Catholique » 

    del-noce-e1469725839563.jpg[...] J’ai parcouru une collection d’écrits du regretté philosophe italien Augusto Del Noce (1910-1989), pour la plupart du début des années 70, disponibles maintenant pour la première fois en anglais dans une compilation intitulée La crise de la modernité. Ce n’est en aucune façon un livre élémentaire, un de ceux dans lesquels je me balade, mais il est parsemé de pépites qui orientent le lecteur vers les sources de notre malheur actuel.

    Plusieurs de ses thèmes nous sont familiers et l’urgence de notre situation n’est pas une révélation. Mais sa profondeur et son originalité sont utiles, non pas parce que son évaluation de l’âme occidentale est optimiste mais parce que cela sonne juste. Il considère notre société moderne chancelante – diversement nommée : prospère, permissive ou technocratique – en termes peu réjouissants. C’est « forcément mensonger », et comme le marxisme lui-même, présuppose l’athéisme plutôt qu’il ne le produit.

    Ce qui domine, c’est que notre crise actuelle est fondamentalement métaphysique par nature.

    La modernité est un grand négationnisme : l’ordre véritable des choses - tel qu’on le comprenait classiquement – a été fui pour des théories qui mettent l’accent sur la bonne pratique au bon moment ; l’histoire est devenue le filtre à travers lequel les choses se voient assigner une valeur. L’accomplissement « se trouve devant nous, et non au-dessus de nous », et quiconque parle de vérités métaphysiques éternelles est traité de réactionnaire.

    Avec un air de supériorité péremptoire envers tout ce qui s’est passé avant, la modernité implique obligatoirement une rupture radicale d’avec le passé – ce que Del Noce voit comme irrécupérable. Il ne peut y avoir de retour vers l’ancienne façon de penser parce que c’est dépassé. Mais retourner vers quoi, précisément ? Vers le surnaturel, vers la transcendance religieuse ; cela signifie que « l’événement religieux de l’Incarnation n’est plus vu comme le tournant décisif de l’histoire », comme Sergio Cotta, l’un de ses contemporains italiens l’a exprimé.

    Il considère « l’éclipse de l’autorité », une caractéristique de notre époque, comme le plus grand revirement survenu à l’humanité. L’autorité, à la base, signifie faire grandir quelque chose, mais de nos jours, elle est perçue principalement comme une forme de répression – véritablement comme quelque chose qui entrave la croissance. Le rejet à grande échelle de l’autorité n’a fait que mener à une course démente au pouvoir – une affreuse substitution.

    Finalement, cela peut se résumer à « la disparition de l’idée de Paternité. » Cela à son tour est étroitement lié à la répudiation de la tradition, de la transmission (tradere) de ce qui importe le plus – pas simplement quelque vieille coutume régionale, mais « l’ordre des valeurs éternelles et métaphysiques » - à la génération suivante.

    Il n’est permis à nous, les modernes, qu’une unique source de savoir véritable – la science – et par conséquent le vide causé par le bannissement de la métaphysique a été rempli par le scientisme. Del Noce assure qu’un tel scientisme est basé sur la haine de la transcendance religieuse. Intrinsèquement totalitaire, le scientisme est « une négation radicale non basée sur des preuves des valeurs traditionnelles », il lui faut donc subjuguer la volonté de ses adversaires (puisqu’il ne peut l’emporter par la raison) et les confiner dans un « ghetto moral. »

    Et le « point d’arrivée » du scientisme, explique-t-il de long en large, n’est rien d’autre que la révolution sexuelle. Pour résumer, voilà comment vous pouvez savoir que vous êtes du mauvais côté de l’histoire : ce n’est plus une question de lutte des classes (la bourgeoisie contre le prolétariat) mais il s’agit de savoir si vous êtes disposé à partir en guerre contre la « répression » sexuelle. L’histoire est juge, a dit un jour Marx, et le prolétariat est son exécuteur. Ce rôle s’est maintenant déplacé, à l’instance des progressistes, pour unir les « opprimés du monde. »

    L’institution sociale la plus coupable de transmettre une moralité répressive est naturellement la famille traditionnelle monogame, et comme Del Noce le fait remarquer « la libération sexuelle n’est pas désirée per se, mais plutôt comme un outil destiné à faire voler la famille en éclats. »

    L’obstacle au bonheur universel, qui est prétendument maintenant à portée de main, n’est plus une affaire de classe sociale mais de caractère. De ce point de vue privilégié, il semble raisonnable que ceux qui professent les mauvaises valeurs soient isolés et ostracisés. Et ce radicalisme à enjeux élevés n’a cessé de progresser – comme Del Noce le prévoyait avec sagacité en 1972 :

    Ceux qui continuent à croire à l’autorité transcendante de certaines valeurs seront marginalisés et réduits au statut de citoyens de seconde classe. Finalement, ils seront emprisonnés dans des camps de concentration « moraux. » Mais personne ne peut sérieusement penser que des châtiments moraux seront moins sévères que des châtiments physiques. A la fin du processus, on trouve la version spirituelle du génocide.

    Il y a un siècle, Mussolini et Gramsci parlaient tous deux du « socialisme comme la religion destinée à tuer le christianisme. » Mais il est apparu plus tard que la révolution absolue ne pouvait aboutir que si la révolution marxiste devenait une révolution sexuelle. Ou comme les Surréalistes l’ont admis : « la bataille décisive contre le christianisme ne peut s’engager qu’au niveau de la révolution sexuelle. » En somme, « l’offensive érotique » équivaut à une « campagne de déchristianisation. »

    Del Noce n’aurait pas été surpris par l’assaut du phénomène transgenre et la manie actuelle de « s’identifier » à quelque chose d’autre (sexe, race, espèce) que ce que l’on est. Tout cela fait partie de ce qu’il a vu comme la sécularisation du gnosticisme (plutôt que celle du christianisme) où c’est soi-même qui crée et où la liberté consiste à nier l’inné. Ajoutez à cela une touche de l’hégélienne « élimination de l’image divine », et voilà : vous avez la quête de libération via la désintégration de toute forme d’ordre, ce qu’il appelle « le grand refus » de 1968.

    Vu son diagnostic, il n’est guère surprenant qu’il n’ait pas fait fonds sur les solutions politiques pour régler les dangers bien réels que nous affrontons. Le remède se trouve dans la restauration de la métaphysique classique, et, oui, il a osé le dire, dans un « réveil religieux. » 

    Matthew Hanley est membre de longue date du Centre National Catholique de Bioéthique. Les opinions professées ici sont les siennes et pas nécessairement celles du Centre.

    Ref. La modernité en tant qu’effondrement métaphysique

    Vide spirituel et dénatalité des populations autochtones, flux migratoires régénérateurs : l’Europe décadente s’effondre sous nos yeux. Cela ne doit pas nous émouvoir : toutes les sociétés sont mortelles, a fortiori les « dissociétés », comme aurait dit le philosophe et moraliste Marcel De Corte.  

    JPSC

     

  • Jean Sévillia : libérer l’histoire du carcan idéologique de la « pensée unique »

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    De Philippe Oswald sur aleteia.org

    Les médias nous manipulent-ils ?

    Rien de tels que les essais de Jean Sévillia pour libérer l’histoire du carcan idéologique de la « pensée unique »… C’est décapant, passionnant, revigorant.

    Depuis une quinzaine d’années, les essais de Jean Sévillia ont fortement contribué à débarbouiller l’histoire de l’épaisse couche idéologique qui l’a défigurée. Voici réunis en un volume ses trois principaux essais historiques dont le succès en France et à l’étranger a nourri les débats contemporains en contestant les dictats décrétés au nom d’un prétendu « sens de l’histoire » : Le Terrorisme intellectuel (2000), Historiquement correct (2003, Grand Prix catholique de littérature) et Moralement correct (2007). Du Moyen Age à nos jours, des croisades à la guerre d’Algérie en passant par les guerres de religion, la Révolution française, la défaite de 1940 et Mai 68, ou s’agissant de l’instauration contemporaine d’idéologies mortifères -théorie du genre, hédonisme, eugénisme glaçant-, Jean Sévillia démonte les clichés propagés par la doxa marxisante ou libertaire (elles font bon ménage) dans l’enseignement et dans les grands médias.

    L’histoire comme une sève

    Comme Simone Weil, Jean Sévillia estime que l’histoire est « la sève » qui nourrit la civilisation et éclaire l’action politique. Encore faut-il qu’elle ne soit pas manipulée et asservie par une idéologie quasi officielle mais reste une quête permanente de la vérité des faits et des mentalités. Voilà pourquoi ses essais ne sont pas seulement des écrits « historiques » mais aussi de « combat ». Sur ce front, Jean Sévillia fut un précurseur. Mais comme lui-même le constate dans la préface générale qu’il a donnée à ce recueil, il se sent de moins en moins isolé dans cette entreprise de réappropriation de l’histoire et de sa vulgarisation au meilleur sens du terme : des essayistes, journalistes, écrivains¸ philosophes, venus d’horizon divers, ont conquis depuis le début de ce siècle une audience qui semblait inimaginable dans les dernières décennies du XXe siècle en raison du verrouillage des médias.

    Lire aussi : « La France fut et demeure la Fille aînée de l’Église ». Critique du livre de Jean Sévillia, La France catholique, 2015.

    On compte parmi ces penseurs non conformistes et rebelles à la « pensée unique » qui ont aujourd’hui accès aux grands médias, des « anciens » tels Marcel Gauchet, Régis Debray, Alain Finkielkraut, Philippe Muray, Philippe de Villiers, Eric Zemmour, et des « jeunes » qui assurent la relève, tels François Xavier Bellamy, Fabrice Hadjadj, Gabrielle Cluzel, Eugénie Bastié, Natacha Polony… (pardon pour ceux qu’on oublie !).  Ils sont en outre efficacement relayés par les réseaux sociaux qui ne sont pas pour rien dans la conversion plus ou moins sincère des médias grand public à un peu plus de liberté intellectuelle. Néanmoins, remarque Jean Sévillia, ces éclaireurs restent minoritaires face à un système médiatique et à un enseignement qui peinent à sortir du moule post-soixante-huitard et qui restent contrôlés par la bien-pensance adossée à la puissance publique -l’annonce faite ces jours-ci par Laurence Rossignol d’un « délit d’entrave numérique à l’IVG » est une nouvelle illustration de la pente liberticide du « camp du Bien » (Philippe Muray) encore installé au pouvoir.

    Les idoles contemporaines sont ébranlées

    Pour le meilleur ou pour le pire, les idées mènent le monde. Si le communisme, grande idole politique de la deuxième moitié du XXe siècle, est tombé de son piédestal, le matérialisme totalitaire est loin d’être mort. Le terrorisme intellectuel inculqué à des générations par la pensée marxiste sert aujourd’hui un individualisme libertaire, un « tout à l’ego » (Régis Debray) badigeonné d’un vernis humanitaire « droit-de-l’hommisme » qui associe, gauche et droite confondues, le « droit de jouir sans entraves » et le « il est interdit d’interdire » de mai 68 à une laïcité sectaire et à un multiculturalisme européiste ou mondialiste dont on commence à mesurer les ravages sous les coups de boutoir de la crise économique et du terrorisme islamique.

    Peut-être sommes-nous en train d’assister à la chute de ces idoles de la « postmodernité »… en tout cas à leur ébranlement. Sans rien concéder aux approximations et aux facilités de la polémique, les essais de Jean Sévillia auront contribué à libérer les esprits de la camisole que leur imposaient un enseignement officiel et des medias au garde à vous devant le « politiquement et le moralement correct ». On est heureux de disposer désormais en un seul tome du fruit de ce vaste et courageux travail qui allie l’honnêteté et la rigueur intellectuelles de l’historien à la fluidité stylistique de l’écrivain.

    @ PERRIN
    @ PERRIN

    Écrits historiques de combat, Jean Sévillia, Perrin, 840 pages, 25 euros.

     
  • Mgr Léonard, philosophe et théologien, n'a sans doute pas dit son dernier mot

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    Lu sur L’Echo, p. 12: Drieu Godefridi: « Le rôle d’un intellectuel n’est pas de suivre les modes »

    monseigneur-leonard-un-eveque-dans-le-siecle.jpgA l'occasion de la parution de son dernier ouvrage "Un évêque dans le siècle", le philosophe Drieu Gofdefridi a interrogé Monseigneur Leonard. L'ex-archevêque de Malines y livre notamment ses réflexions sur la question fort à la mode du transhumanisme, autrement dit la quête de l'immortalité. Ce faisant, "vous serez comme des dieux, vous allez vous faire vous-mêmes, vous allez être les maîtres de la connaissance du bien et du mal", explique-t-il à Drieu Godefridi qui rappelle au passage que Leonard est d'abord un philosophe, hégélien de première importance.  … “Comme je lui demandais si d'être privé de la "pourpre cardinalice" ne l'avait pas blessé, il m'a répondu ceci: "Blessé, c'est beaucoup dire. Mais cela m'a surpris, parce que c'était une tradition de deux siècles. Il y a eu beaucoup d'archevêques de Malines qui n'ont pas été cardinaux, par le passé, mais, depuis deux siècles, c'était devenu une espèce de tradition. … C'est délicat de le dire moi-même, mais beaucoup l'ont dit à ma place: sur le plan pastoral, sur le plan intellectuel, j'ai fait un travail qu'assez peu d'archevêques ont accompli. Sur le plan intellectuel, il y a eu Dechamps à Malines qui était un très bon philosophe, un apologète également. Pour ma part, j'ai accompli la tâche d'une manière plutôt originale. Un de mes évêques auxiliaires a d'ailleurs osé écrire que j'étais le premier archevêque de Malines à avoir visité entièrement le diocèse. Il salue aussi mon travail sur le plan intellectuel. Bref, cela m'a surpris, cela m'a déçu un peu, mais j'ai rebondi facilement." Je crois que cette réponse est sincère, d'autant que, tout au long de l'entretien, Monseigneur Léonard m'est apparu comme un homme heureux et apaisé, certes pressé de prendre sa retraite, mais aiguisé comme jamais sur le plan intellectuel. Large est le champ de ses lectures, et je serais surpris que le philosophe et théologien Léonard ait dit son dernier mot.” / Article (pdf))

    Source : Revue de presse succincte de l'archevêché de Malines-Bruxelles

    Un évèque dans le siècle, aux éditions du CEP (14€)

    Mgr Léonard / Drieu Godefridi

    Les Entretiens entre Mgr Léonard et Drieu Godefridi s’adressent très certainement aux lecteurs de conviction catholique. Toutefois, l’ampleur des sujets abordés, l’acuité des défis sociétaux traités, l’intelligence des réponses - jamais prise en défaut - font que ce livre s’adresse à toutes et tous. Refusant la passivité, un homme de conviction s’exprime à propos des voies nouvelles qui s’ouvrent devant l’être humain. Les propos de Mgr Léonard peuvent plaire ou déplaire, à aucun moment ils ne laissent indifférents. Au fil des questions de Drieu Godefridi, croyants et non-croyants trouveront ici matière à dialoguer. C’est ce dont notre siècle, à l’évidence, a le plus besoin. De façon urgente.

  • Mgr von Galen, l’évêque qui a défié Hitler

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    De Radio Vatican :

    Le bienheureux Cardinal von Galen, un opposant du régime nazi

    (RV) Entretien - Le Cardinal von Galen, alias le « Lion de Münster », a été béatifié il y a onze ans, le 9 octobre 2005, par Benoit XVI. L’occasion de mettre en lumière l’action d’un homme d’Église avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.

    « C'est une doctrine effrayante que celle qui cherche à justifier le meurtre d'innocents, qui autorise l'extermination de ceux qui ne sont plus capables de travailler, les infirmes, de ceux qui ont sombré dans la sénilité… N'a-t-on le droit de vivre qu'aussi longtemps que nous sommes productifs ? », telle est la substance de l’homélie de Monseigneur von Galen, le 3 août 1941.

    Secrétaire Général de l’Ordre de la Très Sainte Trinité des Captifs, le Père Thierry Knecht, auteur de l’ouvrage Mgr von Galen, l’évêque qui a défié Hitler, revient avec Hélène de Vulpian sur la figure emblématique de cet ecclésiastique qui s’est clairement positionné contre le régime nazi et sa politique d’euthanasie des plus fragiles.

  • L’avortement n'est pas une liberté abstraite, mais bien un problème social et de santé publique exigeant une politique de prévention

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    Droit et prévention de l'avortement en Europe (source)

    Sous la direction de : Grégor Puppinck

    Auteur(s) : Christophe Foltzenlogel, Cherline Louissaint, Gérard Mémeteau, Jean-Pierre Schouppe, Claire de La Hougue

    Parution : novembre 2016

    Prix : 20  (format papier)

    EN STOCK, LIVRAISON EN 48H

    Parution le 15 novembre 2016

    Présentation

    Cet ouvrage étudie l’avortement sous divers aspects, parfois inédits, et vise à fournir les bases conceptuelles et juridiques à une politique de prévention de l’avortement. Il ne s’agit pas d’un plaidoyer opposant un « droit à l’avortement » de la mère au « droit à la vie » de l’enfant : cette dramatique dialectique entre liberté individuelle et dignité humaine est une impasse. La liberté et la dignité ne sont que trop souvent des mots, voire de simples slogans, qui recouvrent et dissimulent des réalités humaines sans les saisir pleinement.

    Ce livre se veut réaliste et se fonde sur une étude factuelle approfondie des causes et des conséquences de l’avortement. Celles-ci incitent à considérer l’avortement non pas comme une liberté abstraite, mais bien plus comme un problème social et de santé publique, exigeant une politique de prévention. Une telle politique était d’ailleurs voulue par Simone Veil qui refusait tout droit à l’avortement et n’entendait en tolérer la pratique que comme un moindre mal. C’est aussi et encore l’approche du droit international et du droit européen, l’un et l’autre offrant un support juridique solide à une politique de prévention, et même à un « droit de ne pas avorter ».

    Contre l’intention déclarée de Simone Veil, l’avortement est progressivement devenu non plus seulement une tolérance, mais une liberté. Ce changement de perspective a eu des implications profondes pour toute la société et a bouleversé l’ordre juridique au-delà de la question du contrôle des naissances : il affecte d’autres droits et principes, tels que l’interdiction des discriminations sexuelles et génétiques, les droits à la vie, à la liberté de conscience, ou encore à la liberté d’expression et de mani­festation. Chacun de ces aspects est étudié dans le présent ouvrage, avec une atten­tion particulière pour la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme.

    La situation des femmes ne peut être réellement améliorée, et le droit retrouver sa cohérence, qu’en réintroduisant la question de l’avortement dans la perspective de la prévention concrète, par opposition à la liberté abstraite. C’est ainsi que plusieurs pays européens sont parvenus à réduire très sensiblement le recours à l’avortement.

    À propos des auteurs Afficher

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    Collection : Libre propos (ISSN 1639-1675)

    Support : papier

    ISBN : 978-2-84874-679-1

    Format : 160x240 mm

    Poids : 350g

    300 pages

  • Taybeh, Dernier village chrétien de Palestine

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    ACH003608269.1419310529.580x580.jpgDe Michel Lhomme, philosophe, politologue, sur Metamag :

    « Taybeh, Dernier village chrétien de Palestine ». L’Orient des camps et ses derniers chrétiens

    (...) Le Prix de l’Œuvre d’Orient a été décerné cette année à l’écrivain collaborateur d’Eléments, Falk Van Gaver et Kassam Maadi pour leur livre Taybeh, Dernier village chrétien de Palestine, publié aux éditions du Rocher. Ce livre expose la vie quotidienne d’un village de 1 300 habitants, situé à une trentaine de kilomètres de Jérusalem, non loin de Ramallah. Ce lieu souvent cité dans les écritures et comme le précise l’auteur « le village refuge de Jésus et ce livre est le refuge de mémoire des chrétiens de Palestine entre un passé pacifié et un avenir d’espérance. On y découvre la foi et le témoignage de ces chrétiens vivant entre l’islam et le judaïsme ».

    Le Prix littéraire de l’Œuvre d’Orient a pour objectif de récompenser une œuvre pour son regard positif sur les Chrétiens en Orient, parmi une sélection d’ouvrages de langue française parus durant l’année. Le Prix littéraire 2016 a été remis cette année par le Cardinal André Vingt-Trois à l’issue de la messe de l’Œuvre d’Orient le dimanche 29 mai 2016. En fait à l’unanimité, le jury a voulu récompensé un livre fort, d’une grande authenticité, qui expose la vie quotidienne de ce village situé dans les fameux territoires palestiniens qui se trouvent de l’autre côté du Mur de séparation. Sa particularité ? C’est d’être le dernier village entièrement chrétien de Terre sainte et donc un vestige vivant de cette Palestine chrétienne oubliée des médias comme des tour operator.

    Falk van Gaver y a passé deux ans et avec Kassam Maaddi, un jeune catholique de Taybeh, il en rapporté ce témoignage vivant du quotidien de ces grands oubliés, les Arabes chrétiens dont la vie se déroule entre société musulmane et occupation israélienne. Le récit est palpitant car ni catastrophiste ni militant, il nous entraîne au cœur d’une petite chrétienté enracinée et vivante qui espère encore et malgré tout, attaché à ces rites et à ces cérémonies à la paix et la tolérance religieuse contre tout espoir.

    Falk van Gaver, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, est journaliste, essayiste, écrivain-voyageur mais aussi philosophe. Après avoir résidé en Polynésie, il s’installe actuellement en Guyane.

  • Le drame de notre époque : la négation du religieux

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    Du Figaro Vox (Alexis Feertchak) - lefigaro.fr - :

    Jean-Pierre Dupuy : « Le drame de notre époque, c'est que nous nions le religieux »

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Auteur d'un essai publié juste après le 11 septembre 2001 sur la question du mal, le philosophe Jean-Pierre Dupuy a accordé un entretien fleuve au FigaroVox. Il y explore notamment l'incompréhension occidentale face au djihadisme.

    Jean-Pierre Dupuy est un philosophe français, connu pour sa théorie du «catastrophisme éclairé». Ancien élève et professeur émérite de Philosophie sociale et politique à l'École Polytechnique, il est aujourd'hui professeur à l'Université Stanford en Californie. Membre de l'Académie des Technologies, il est président de la Commission d'Éthique et de Déontologie de l'Institut français de Radioprotection et de Sécurité Nucléaire. Il a notamment publié: Pour un catastrophisme éclairé(Seuil, 2002); Avions-nous oublié le mal? Penser la politique après le 11 septembre (Bayard, 2002); La Marque du sacré (Carnets Nord, 2009; Flammarion, coll. Champs, 2010; prix Roger Caillois de l'essai) ; L'Avenir de l'économie. Sortir de l'économystification (Flammarion, 2012) et dernièrement La Jalousie. Une géométrie du désir (Seuil, 2016).

    FIGAROVOX. - Scientifique à l'origine, passé par l'économie, vous vous êtes tourné progressivement vers la philosophie. Depuis une vingtaine d'années, vous analysez les grandes «catastrophes» du monde contemporain. En 2002, vous publiiez un an après les attentats du World Trade Center un livre intitulé Avions-nous oublié le mal? Penser la politique après le 11 septembre. Vous y émettez notamment une critique du rationalisme occidental en expliquant que l'on confond «cause» et «raison». Qu'entendez-vous par là? Avons-nous encore et toujours oublié le mal?

    Le mal que nous avons oublié n'est pas celui du jugement moral, mais le mal comme principe d'explication des phénomènes. Le premier prolifère et il est le principal ingrédient de ce que le grand François Tricaud, traducteur de Hobbes et auteur d'un livre magistral, appelait l'«agression éthique» (1). Souvenons-nous de Saddam Hussein et de George W. Bush se vouant mutuellement aux gémonies.

    Le modèle individualiste et rationaliste qui domine aujourd'hui les sciences humaines et, au-delà, le sens commun, nous pousse à rendre raison des actions d'autrui mais aussi de nos propres actions, en en cherchant les causes et en tenant ces causes pour des raisons. Si Jean a fait x, c'est qu'il désirait obtenir y et qu'il croyait qu'il obtiendrait y en faisant x. Toute action, même la plus apparemment insensée, apparaît dotée d'une rationalité minimale si on la conçoit comme mue par des désirs et des croyances. Il suffit de trouver les bons désirs et les bonnes croyances, celles qui permettent de reconstituer le puzzle. Et l'on a vu des hommes raisonnables prêter à d'autres êtres humains les croyances les plus invraisemblables (des croyances qu'eux-mêmes seraient incapables de former), faisant mine de croire en leur réalité en les affublant du label de «religieux»! Pour sauvegarder le schéma explicatif qui assimile les raisons et les causes de l'action, ces rationalistes vont, dans le cas d'une action insensée, croire que les acteurs croient de façon insensée. Quelle pauvreté d'analyse et quel manque d'imagination! Comme si des croyances religieuses pouvaient avoir la force suffisante pour causer de tels actes! Souvenons-nous des analyses brillantes de Sartre dans le chapitre de L'Être et le néant consacré à la «mauvaise foi». On y lit: «La croyance est un être qui se met en question dans son propre être, qui ne peut se réaliser que dans sa destruction, qui ne peut se manifester à soi qu'en se niant: c'est un être pour qui être, c'est paraître, et paraître, c'est se nier. Croire, c'est ne pas croire». Ou encore: «Croire, c'est savoir qu'on croit et savoir qu'on croit, c'est ne plus croire. Ainsi croire c'est ne plus croire, parce que cela n'est que croire» (2).

    S'il y a de l'horreur ou de la démence dans un acte, toute la détestation qu'il inspire se portera sur les croyances et les désirs qu'on lui impute comme causes, mais l'acte lui-même se trouvera justifié par ces mêmes causes devenues raisons. L'universalité du jugement pratique se paie de l'attribution à autrui d'attitudes ou d'états mentaux qui n'appartiennent qu'à lui et dont la singularité et le caractère privé vont dans certains cas jusqu'à faire de lui l'étranger absolu.

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  • Vient de paraître : Magazine « Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle » : n° 100, automne 2016

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    Le magazine trimestriel « Vérité & Espérance – Pâque Nouvelle » édité par l’association « Sursum Corda » (responsable de l'église du Saint-Sacrement à Liège) a publié sa livraison d'été. Tiré à 4.000 exemplaires, ce magazine abondamment illustré parcourt pour vous l’actualité religieuse et vous livre quelques sujets de méditation (les articles mentionnés ci-dessous en bleu sont disponibles en ligne sur le blog de l’église du Saint-Sacrement: cliquez sur le titre de l’article).

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    Au sommaire de ce numéro n° 100 (automne 2016) : 

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    Brève histoire du sacrement de pénitence (II)

    Anima Christi

    Notes de lecture :

    Les racines juives de la messe – le Testament du Roc

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    Rome et le monde : 

    France : deux attentats islamistes endeuillent les vacances

    Le sacrifice du matin

    Aux JMJ de Cracovie : le pape appelle les « jeunes divans » à la fraternité multiculturelle

    Benoît XVI : Dernières Conversations

     

    Belgique:

    Fraternité des Saints Apôtres : la décision qui fâche

    15 juillet : le nouvel archevêque de Malines-Bruxelles décrète la dissolution de la Fraternité des Saints Apôtres

    Quelques réactions dans la « cathosphère »

    La dissolution de la Fraternité des Saints Apôtres et l’obéissance à l’Eglise

     

    Secrétaires de Rédaction : Jean-Paul Schyns et Ghislain Lahaye

    Editeur responsable: SURSUM CORDA a.s.b.l. ,

    Vinâve d’île, 20 bte 64 à B- 4000 LIEGE.

    La revue est disponible gratuitement sur simple demande :

    Tél. 04.344.10.89  e-mail : sursumcorda@skynet.be 

    Les dons de soutien à la revue sont reçus  avec gratitude au compte IBAN:

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    JPSC