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Livres - Publications - Page 17

  • Sommaire de La Nef (avril 2023)

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    SOMMAIRE DU N°357 AVRIL 2023

    ÉDITORIAL

    Hommage à un simple curé, par Christophe Geffroy

    ACTUALITÉ
    « Tradis » : une politique contre-productive, par Pierre Louis

    Liturgie : de l’urgence d’un dialogue, par l’abbé Laurent Spriet
    Allemagne : une Église au bord de l’abîme, par Jean Bernard
    « Un abus de l’autorité épiscopale », entretien avec le cardinal Müller
    Chine : une Église martyre, par Yves Chiron
    Sondage : La Nef en appelle à ses abonnés

    ENTRETIEN
    Vous avez dit conservateur ?, entretien avec Armand Rouvier

    DOSSIER WOKISME ET DECONSTRUCTION
    D’où vient le wokisme, par Henri Hude

    Le criminel par excellence, par Pascal Bruckner
    Pour contrer le wokisme : renouer avec l’esprit français, entretien avec Bérénice Levet
    Wokisme et différence sexuelle, par Mathieu Bock-Côté
    Le wokisme, nouvelle religion, entretien avec Jean-François Braunstein
    L’impératrice Zou ou les malheurs du wokisme, par Alexandre Tazilly
    Y a-t-il un féminisme woke ?, par Isabelle Belvallée
    Avant le woke, Dieu et les Grecs, par Elisabeth Geffroy

    VIE CHRÉTIENNE
    Abbé Gordien : qu’il était grand ce petit curé, par Élisabeth Geffroy

    Question de foi L’Église qui me convient, par l’abbé Hervé Benoît

    CULTURE
    Tintin, notre copain, par Jacques de Guillebon

    Notes de lecture, par Yves Chiron, Christophe Geffroy, Patrick Kervinec, Anne-Françoise Thès et Michel Toda
    De verbe et de chair Jacques Ellul, par Henri Quantin
    Musique Yvonne Lefébure, par Hervé Pennven
    Cinéma Je verrai toujours vos visages et Les Trois Mousquetaires, par François Maximin
    Sortir Bellini, la création sous influence, par Constance de Vergennes
    À un clic d’ici, par Léonard Petitpierre
    Et pour les jeunes…, par Valérie d’Aubigny
    Un livre, un auteur, entretien avec le Père Philippe-Marie Margelidon
    Brèves
    Rencontre Bénédicte Delelis, par Marine Tertrais

    DÉBATS/Points de vue
    Débats Le degré zéro de la démocratie, par Guillaume Drago
    Débats Chine : le danger de la dépendance, par Jean-Loup Bonnamy

    CONTRE-CULTURE
    Sonia Mabrouk en quête du sacré, par Jacques de Guillebon

    https://lanef.net/

  • Béatifier le cardinal de Lubac ?

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    Du site de l'Eglise catholique en France :

    Cardinal Henri de Lubac, théologien jésuite

    Henri de Lubac

    Fils d’un cadre de la banque de France, élève des jésuites au collège de Mongré, près de Lyon, après une année de droit à la faculté théologique de Lyon, il entre dans la Compagnie de Jésus le 9 octobre 1913 à saint Leonards-on-Sea en Angleterre (Sussex). Mobilisé en avril 1915, il est blessé au front pendant la Première Guerre mondiale, jusqu’au 25 septembre 1919. Il garde de ses blessures à la tête des maux permanents.

    Ordonné prêtre en 1927, il sert Dieu par son enseignement de la théologie à Lyon, par des livres remarqués et par des engagements apostoliques. Catholicisme, les aspects sociaux du dogme, publié en 1938, a été le premier de la trentaine d’ouvrages écrit par Henri de Lubac. Ce premier ouvrage a tout de suite eu un grand retentissement en contribuant à renouveler la perception que l’Église avait d’elle-même et en facilitant, de ce fait, le dialogue interconfessionnel.

    De 1937 à 1944, il réside en chrétien au nazisme et à l’antisémitisme. En 1941, il est co-fondateur avec le Père Danielou des « Sources chrétiennes », collection réputée de textes chrétiens qui édite les textes des Pères de l’Église et des grands mystiques. Les ouvrages et les articles se succèdent mais, après 1950, le général des jésuites met leur auteur en « congé d’enseignement ». Dès 1958, il est membre de l’Institut de France.

    Expert du Concile Vatican II (1961-1965), il y exerce une influence spirituelle, discrète et profonde. Son œuvre théologique et sa participation comme expert aux travaux du Concile n’ont pas été sans influence sur la teneur des textes issus de Vatican II. Le 2 février 1983, le pape Jean-Paul II le nomme Cardinal, manifestant ainsi la confiance et l’estime qu’il lui portait.

    Humble savant, fidèle à l’Église, il ouvre avec perspicacité la pensée chrétienne, enrichie de toutes ses sources doctrinales, à la connaissance intérieure de Dieu et au dialogue avec l’athéisme occidental et oriental. Le cardinal de Lubac s’est éteint en 1991.

  • Vatican : la "doctrine de la découverte" n'est pas un enseignement catholique

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    D'Hannah Brockhaus sur le National Catholic Register :

    Vatican : la "doctrine de la découverte" n'est pas un enseignement catholique

    Selon la déclaration, ces dernières années, un dialogue renouvelé avec les peuples autochtones, y compris les autochtones catholiques, a aidé l'Église à mieux comprendre leurs valeurs, leurs cultures, ainsi que leurs souffrances passées et présentes.

    30 mars 2023

    Deux départements du Vatican ont publié jeudi une déclaration commune sur la "doctrine de la découverte" et sur la dignité et les droits des peuples indigènes.

    La déclaration indique que le concept juridique de la "doctrine de la découverte" ne fait "pas partie de l'enseignement de l'Église catholique" et que la recherche historique montre que certains documents papaux "rédigés au cours d'une période historique spécifique et liés à des questions politiques, n'ont jamais été considérés comme des expressions de la foi catholique".

    "Le magistère de l'Église défend sans ambiguïté le respect dû à tout être humain", précise le document. L'Église catholique rejette donc les concepts qui ne reconnaissent pas les droits de l'homme inhérents aux peuples indigènes, y compris ce qui est connu comme la "doctrine de la découverte" juridique et politique.

    La déclaration commune du Vatican a été publiée le 30 mars par le dicastère pour la promotion du développement humain intégral et le dicastère pour la culture et l'éducation.

    Elle indique que l'Église s'est engagée à écouter les peuples indigènes et à encourager les efforts de réconciliation et de guérison. Dans ce contexte, l'Église a entendu la nécessité d'aborder la "doctrine de la découverte".

    Le concept juridique de "découverte" a été débattu par les puissances coloniales à partir du XVIe siècle et a trouvé une expression particulière dans la jurisprudence des tribunaux de plusieurs pays au XIXe siècle, selon laquelle la découverte de terres par les colons conférait un droit exclusif d'éteindre, par achat ou par conquête, le titre ou la possession de ces terres par les peuples indigènes", a expliqué le Vatican.

    Certains érudits ont soutenu que la base de la "doctrine" susmentionnée se trouve dans plusieurs documents papaux, tels que les bulles Dum Diversas (1452), Romanus Pontifex (1455) et Inter Caetera (1493)", poursuit le communiqué.

    Tout en précisant que ces documents papaux ne sont pas considérés comme des expressions de la foi catholique, la déclaration ajoute que "l'Église reconnaît que ces bulles papales n'ont pas reflété de manière adéquate l'égalité de la dignité et des droits des peuples indigènes".

    "L'Église est également consciente que le contenu de ces documents a été manipulé à des fins politiques par des puissances coloniales concurrentes afin de justifier des actes immoraux à l'encontre des peuples indigènes, qui ont été réalisés, parfois, sans opposition de la part des autorités ecclésiastiques", indique le document. "Il est juste de reconnaître ces erreurs, de reconnaître les terribles effets des politiques d'assimilation et les souffrances subies par les peuples indigènes, et de demander pardon".

    La note souligne également qu'il existe de nombreuses déclarations de l'Église et des papes soutenant les droits des peuples indigènes, comme la bulle Sublimis Deus de 1537 du pape Paul III, qui a écrit : "Nous définissons et déclarons [...] que [, ...] lesdits Indiens et tous les autres habitants de la planète ont le droit de vivre dans un environnement sain. ...] lesdits Indiens et tous les autres peuples qui seront découverts par la suite par des chrétiens ne seront en aucun cas privés de leur liberté ou de la possession de leurs biens, même s'ils sont étrangers à la foi chrétienne ; ils peuvent et doivent jouir librement et légitimement de leur liberté et de la possession de leurs biens ; ils ne doivent en aucun cas être réduits en esclavage ; si le contraire se produit, il sera nul et sans effet".

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  • N'en déplaise à François qui abhorre le prosélytisme, voici comment la foi s'est répandue parmi les femmes en Chine au XVIIème siècle

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo :

    François déteste le prosélytisme. Mais voici comment la foi a été propagée parmi les femmes chinoises au 17e siècle

    Dans le déluge d'interviews qui a accompagné ses dix années de pontificat, Jorge Mario Bergoglio est revenu, comme il l'a fait mille fois, sur le "prosélytisme".

    Pour lui, évangéliser, c'est simplement témoigner. Il cite à l'appui Benoît XVI, qui déclarait à Aparecida en 2007 que l'Église "ne fait pas de prosélytisme, mais se développe par attraction". Il se réfère également à l'exhortation apostolique "Evangelii nuntiandi" de Paul VI, qui, il est vrai, attribuait également une "importance primordiale" au témoignage silencieux, mais ajoutait immédiatement après :

    "Toutefois, cela reste toujours insuffisant, car même le plus beau témoignage restera longtemps impuissant, s'il n'est pas éclairé, justifié - ce que Pierre appelait "donner les raisons de son espérance" -, explicité par une annonce claire et sans équivoque du Seigneur Jésus". La Bonne Nouvelle, proclamée par le témoignage de vie, doit donc tôt ou tard être proclamée par la parole de vie. Il n'y a pas de véritable évangélisation si le nom, l'enseignement, la vie, les promesses, le Royaume, le mystère de Jésus de Nazareth, Fils de Dieu, ne sont pas proclamés".

    Mais rien n'arrête le pape François dans son aversion. Lors de son voyage au Mozambique en septembre 2019, il confiait aux jésuites locaux : " Je l'ai dit plusieurs fois : le prosélytisme n'est pas chrétien. Aujourd'hui, j'ai ressenti une certaine amertume lorsqu'une dame s'est approchée de moi avec un jeune homme et une jeune femme et m'a dit : 'Votre Sainteté, je viens d'Afrique du Sud'. Ce jeune homme était hindou et s'est converti au catholicisme. Cette jeune fille était anglicane et s'est convertie au catholicisme". Elle m'a raconté cela d'une manière triomphante, comme si elle avait chassé avec le trophée. Je me suis sentie mal à l'aise et je lui ai dit : 'Madame, l'évangélisation oui, le prosélytisme non'".

    Même aux catholiques chinois persécutés, dans un message vidéo, François a enjoint de "ne pas faire de prosélytisme", comme s'il s'agissait de leur vice capital.

    Qui sait donc ce que le pape a dû penser en lisant le magnifique article du père Federico Lombardi dans le dernier numéro de "La Civiltà Cattolica", dans lequel il raconte comment les missionnaires jésuites ont propagé la foi chrétienne même parmi les femmes dans la Chine du XVIIe siècle, en dépit des préclusions inflexibles qui les maintenaient à l'écart et hors d'atteinte.

    Selon le décompte d'un jésuite de l'époque, en 1627, les missionnaires avaient fait 13 000 prosélytes en Chine, puis 40 000 en 1636, 60 000 en 1640 et 150 000 en 1651.

    Parmi les femmes, les premières baptisées furent en 1589 "quelques honorables matrones", épouses ou mères d'hommes instruits catéchisés par le Père Matteo Ricci à Zhaoqing, dans le sud de la Chine. Mais "le tournant" se situe en 1601, avec l'arrivée du Père Nicolò Longobardo à Shaozhou, où son premier catéchumène, un mandarin, se chargea d'enseigner aux femmes de sa parenté ce qu'il apprenait progressivement du missionnaire, jusqu'à ce qu'elles soient baptisées à leur tour et "aimaient se réunir avec d'autres femmes de statut social inférieur, même des paysannes, qui étaient également devenues chrétiennes, les traitant comme des sœurs, et c'était une occasion de grand émerveillement".

    Selon les rapports envoyés par les Jésuites à Rome, les femmes recevaient le baptême de la manière suivante : "Une fois l'instruction donnée par un membre de la famille, un autel était érigé dans l'une des pièces principales de l'une de leurs maisons, sur lequel l'image du Sauveur était exposée avec des bougies et de l'encens. Les parents et les connaissances affluaient. Puis vint le missionnaire qui, devant les maris et les parents, interrogea les femmes sur la doctrine chrétienne, qu'elles devaient connaître de fond en comble, et sur les principaux mystères du christianisme. Les femmes répondaient depuis l'appartement qui leur était réservé, sans s'étonner d'être vues et examinées par des étrangers, un spectacle très nouveau dans le monde féminin chinois.

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  • "Spei Satelles" : un satellite enverra un nanolivre du pape dans l'espace

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    De Maria Milvia Morciano et Andrea De Angelis sur Vatican News (it) :

    27 mars 2023

    Spei Satelles, le message d'espoir du Pape au plus fort de la pandémie s'envole dans l'espace

    Présentée aujourd'hui, la mission conçue et organisée par le Dicastère pour la communication en collaboration avec l'Agence spatiale italienne, l'École polytechnique de Turin, l'Institut de photonique et de nanotechnologie du CNR et l'Apostolat numérique de Turin. Le lancement depuis la Californie aura lieu le 10 juin, tandis que le 29 mai, le pape François bénira le satellite et le nanobook.

    Des messages d'espoir pour toute l'humanité, envoyés en mission en orbite dans l'immensité de l'espace. Et ces messages sont enfermés dans des objets immensément petits : un nanolivre envoyé à son tour par un nanosatellite. À l'occasion du troisième anniversaire de la Statio Orbis, la mission spatiale "Spei Satelles" est née d'une idée de Monseigneur Lucio Ruiz, secrétaire du Dicastero per la Comunicazione, en collaboration avec l'Agence spatiale italienne, l'École polytechnique de Turin, l'Institut de photonique et de nanotechnologie du CNR et l'Apostolat numérique de Turin. La mission s'achèvera le 10 juin, avec le lancement dans l'espace. Quelques jours plus tôt, le mercredi 29 mai, le pape François bénira le satellite et le nanobook à la fin de l'audience générale.

    Il y a trois ans, le 27 mars précisément, le pape François arrêtait le temps et l'espace suspendus dans l'angoisse par la force de la prière. Il était seul sur le parvis de Saint-Pierre, dans une soirée pluvieuse, livide et froide, devant deux images sacrées très aimées des Romains : le Salus Populi Romani et le Crucifix de San Marcello. Il tenait dans ses mains le Saint Sacrement pour bénir l'humanité souffrante. La pandémie semblait vouloir engloutir tout le monde, et sur tout résonnaient les paroles de Jésus, répétées par le pape : "Pourquoi avez-vous peur ? N'avez-vous pas encore la foi ?"

    Et c'est précisément le titre du livre publié l'année suivante, en 2021, par la Libreria Editrice Vaticana et édité par Monseigneur Ruiz, en mémoire de ce moment unique, avec les paroles prononcées par le Pape et les réflexions qui ont suivi. Ce moment de prière universelle ne s'était pas estompé avec le temps et les contingences, mais avait grandi comme une graine plantée. Il a pris racine et n'a pas tardé à porter ses fruits. L'année suivante, la publication a été déposée dans la banque mondiale de semences, dans la chambre forte de Svalbard, dans l'archipel arctique des îles Svalbard, à quelque 1 200 km du pôle Nord.

    Enfin, la mission spatiale "Spei satelles", dont le nom, traduit du latin, montre la puissance de sa signification : "Gardien de l'espoir", a souligné Monseigneur Ruiz lors de la conférence de presse de présentation au Marconi Hall. "Avec une fusée qui décollera de la base de Vandemberg en Californie, nous mettrons en orbite un petit satellite qui transportera le livre en format nanobook", a-t-il annoncé.

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  • Les visions d'une religieuse oubliée éclairent d'un jour nouveau la vie de saint Joseph

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    De Courtney Mares sur Catholic News Agency :

    Les visions d'une religieuse oubliée éclairent d'un jour nouveau la vie de saint Joseph
     
    San Jos   Alonso Miguel de Tovar
    Détail de Joseph avec l'enfant et la tige fleurie, par Alonso Miguel de Tovar (1678-1752). Domaine public.

    19 mars 2023

    Saint Joseph n'a pas de paroles consignées dans les Saintes Écritures, mais les méditations publiées d'une religieuse italienne du XVIIIe siècle offrent la possibilité d'imaginer les détails de la vie quotidienne de la Sainte Famille telle qu'elle aurait pu être du point de vue du père nourricier de Jésus.

    La révélation personnelle de la servante de Dieu, Maria Cecilia Baij, décrite dans le livre "La vie de saint Joseph", offre un portrait intime de la vie de prière, de souffrance et de joie au sein de la Sainte Famille.

    Comme un artiste peut remplir les détails d'un tableau représentant une scène de la vie du Christ dans la Bible, le récit de Baij permet au lecteur de s'attarder sur les scènes qui auraient pu constituer la vie de Joseph avec Jésus et Marie, en se concentrant particulièrement sur sa vie intérieure.

    Il commence par la naissance de Joseph et raconte en 75 pages sa vie avant sa rencontre avec Marie, en mettant l'accent sur la façon dont Dieu l'a préparé par des grâces à avoir le privilège de rencontrer la future Mère de Dieu.

    À partir de là, le lecteur accompagne Joseph alors qu'il exulte dans l'Incarnation dans le sein de Marie, endure des épreuves sur le chemin de Bethléem, pleure de joie en tenant le Sauveur du monde dans ses bras, chante des hymnes de louange à Dieu avec Marie, travaille avec l'enfant Jésus dans son atelier, et s'abandonne continuellement à la volonté de Dieu face à l'incertitude.

    Bien que l'Église ne considère pas qu'il soit obligatoire de croire aux révélations privées comme une question de foi, le livre a reçu l'imprimatur et le nihil obstat du Vatican, le déclarant officiellement exempt d'erreurs doctrinales et morales.

    Pascal Parente, professeur à l'Université catholique d'Amérique, a traduit le manuscrit du XVIIIe siècle en anglais.

    "Le récit de la vie de saint Joseph ne visait pas essentiellement à fournir un enseignement exégétique ou historique, mais plutôt à servir de moyen d'édification", écrit Parente, décédé en 1971, dans son introduction au texte.

    "Il révèle le chef le plus aimant et le plus aimable de la Sainte Famille sous un jour nouveau qui ne peut manquer d'impressionner à la fois l'esprit et le cœur du lecteur, le rendant ainsi participant à la paix et à l'harmonie célestes qui régnaient dans la Sainte Famille de Nazareth".

    Le manuscrit a été achevé avant la mort de Baij en 1766 mais est resté inconnu jusqu'à ce qu'un moine bénédictin, Dom Willibrord van Heteren, trouve les écrits de Baij en 1900 au couvent Saint-Pierre de Montefiascone, en Italie, et en publie quelques extraits.

    Vingt ans plus tard, un prêtre local, Mgr Peter Bergamschi, s'est intéressé aux écrits de Baij dans les archives du couvent et les a présentés au pape Benoît XV lors d'une audience privée le 17 mars 1920, pendant le mois de Saint-Joseph. Le pape encouragea Bergamaschi à les publier.

    Maria Cecilia Baij est née en 1694 à Montefiascone, une ville de montagne située à environ 60 miles au nord de Rome, sur les rives du lac de Bolsena. À l'âge de 20 ans, elle prononce ses vœux religieux au sein de la communauté bénédictine de Montefiascone. Elle a été nommée abbesse en 1743 et est restée à ce poste jusqu'à sa mort, à l'âge de 72 ans.

    Dans ses prières au couvent, Baij recevait à la fois des attaques du diable et des révélations mystiques sur la vie du Christ, de saint Joseph, de la Sainte Famille et de saint Jean-Baptiste, qu'elle consignait dans de longs manuscrits en obéissant à son confesseur.

    Son couvent bénédictin, Saint-Pierre, est toujours actif aujourd'hui, plus de 250 ans après sa mort. Les sœurs accueillent les pèlerins qui empruntent la Via Francigena, un chemin de pèlerinage médiéval qui passe par leur ville. Les sœurs possèdent encore tous les manuscrits originaux de Baij.

    On pense que Baij a achevé son récit de la vie de saint Joseph en décembre 1736. Tout au long du texte, Joseph est souvent représenté en train de prier, adressant des louanges à Dieu seul ou avec la Vierge Marie et Jésus.

    Baij écrit : "Parfois, lorsque Joseph travaillait très dur, il s'approchait de son épouse et lui demandait de condescendre à chanter pour lui un hymne à la louange de Dieu, et de soulager ainsi sa fatigue. La Sainte Vierge accédait volontiers à ses demandes. Son chant des hymnes de l'exaltation divine était si délicieux que Joseph était souvent transporté dans l'extase".

    Il dit un jour à Marie : "Mon épouse, ton chant seul suffit à consoler tous les cœurs affligés ! Quelle consolation tu m'as donnée par ce chant ! Quel soulagement pour ma fatigue ! Quelle grande joie pour moi de t'entendre parler ou chanter !

    "Pour la très sainte Vierge, ces paroles ont été l'occasion d'une louange supplémentaire à Dieu, source de tout ce qui est bon. Dieu a répandu ces grâces dans mon cœur, lui dit-elle, afin que vous soyez consolés et soulagés dans vos tribulations et vos affiliations. L'amour et la gratitude du saint envers Dieu ne cessèrent de croître et il continua à s'émerveiller de la vertu de sa très sainte épouse".

    Cette histoire a été initialement publiée sur CNA le 16 mars 2021.

    Courtney Mares est correspondante à Rome pour la Catholic News Agency. Diplômée de l'Université de Harvard, elle a fait des reportages dans des bureaux de presse sur trois continents et a reçu la bourse Gardner pour son travail avec les réfugiés nord-coréens.

  • Sur la désacralisation de nos sociétés

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    Sur VA Plus (youtube) :

    Sonia Mabrouk publie "Reconquérir le sacré", un livre qui vient pointer l'exception occidentale du reniement du sacré. Qu'il soit religieux, mémoriel ou même républicain, la désacralisation de nos sociétés a participé à leur perte de repères. Le livre de la journaliste d'Europe 1 et de CNews a déjà fait vivement réagir, notamment dans l'émission "Quelle époque" animée par Léa Salamé. La présentatrice s'est vue reprocher son goût pour la sacralité de la messe traditionnelle en latin. Nous avons donc invité Sonia Mabrouk à répondre aux questions de Laurent Dandrieu et ce, en compagnie du Père Danziec, chroniqueur et prêtre "tradi", disant cette fameuse messe en latin.

  • Le Dieu de l'Islam : un Dieu au-dessus de l'histoire (Rémi Brague)

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    Des propos recueillis par Marguerite de Lasa sur le site du journal la Croix :

    Rémi Brague : « Dans l’islam, Dieu est au-dessus de l’Histoire »

    Le philosophe Rémi Brague publie chez Gallimard Sur l’islam, une présentation générale de l’islam à l’usage des non-musulmans. Catholique, il a longtemps enseigné la philosophie de langue arabe, et suggère aujourd’hui de délaisser nos catégories chrétiennes pour tenter de comprendre l’islam.

    14/03/2023

    La Croix : Quel est votre objectif avec ce livre ?

    Rémi Brague : Je l’ai écrit pour me clarifier les idées. J’ai enseigné pendant vingt ans la philosophie de langue arabe, mais des penseurs comme Avicenne, Averroès et Al Farabi ont un rapport complexe à l’islam.

    J’avais donc un but de philosophe : mettre de la clarté, introduire des distinctions là où il y a beaucoup de confusions et de préjugés, dans un sens comme dans l’autre. Surtout, j’ai voulu m’interroger sur nos difficultés à comprendre l’islam tel qu’il se comprend lui-même, car nous avons tous, croyants comme athées, des lunettes chrétiennes.

    Vous expliquez que le « véritable islam » peut renvoyer aussi bien au fondamentalisme qu’à l’islam mystique… Pourquoi est-il si périlleux de le définir ?

    R. B. : Tout le monde prétend incarner le véritable islam. Les musulmans se critiquent mutuellement à qui mieux mieux. Les gens d’Al-Azhar prennent leur distance – discrètement, d’ailleurs – par rapport aux gens de Daech, lesquels accusent tous les autres musulmans d’être des « vendus » aux Occidentaux. Comme il n’y a pas de magistère, pape ou grand sanhédrin, n’importe qui peut dire ce qu’est l’islam. Personnellement, je n’ai aucune autorité pour dire quel est le véritable islam. Par contre, je peux essayer de montrer la continuité de certaines idées. Du IXe au XIXe siècle, il y a par exemple l’idée que la raison humaine n’est pas capable de dire ce qui plaît à Dieu. La révélation ne porte donc pas sur la nature de Dieu mais sur sa volonté.

    C’est une grande différence avec le christianisme

    R. B. : Oui, c’est une sorte de chassé-croisé. Le christianisme, avec saint Thomas d’Aquin, dit : « Dieu est difficile à connaître, nous avons besoin de voies pour prouver son existence. » En revanche, pour savoir comment nous comporter, nous avons la raison naturelle. L’islam dit exactement le contraire. L’existence de Dieu est une évidence : il suffit d’ouvrir les yeux, de voir les merveilles de la création, et Dieu est là.

    Par contre, pour savoir s’il faut se laisser pousser la barbe ou se la raser, s’il faut que les femmes portent un voile ou non, la raison ne suffit pas. Nous chrétiens, avons du mal à comprendre pourquoi beaucoup de musulmans considèrent que ne pas manger de porc, ou se tailler la moustache, c’est important. Pour nous, cela relève du culturel, voire du folklore.

    Et pourquoi est-ce si important pour les musulmans ?

    R. B. : Parce qu’ils considèrent que cette loi vient directement de Dieu. Nous, chrétiens, vivons sous l’autorité de la conscience, dont notre civilisation pensait jusqu’à il y a peu que c’était la voix de Dieu. Rousseau s’exclame : « Conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix. » Mais la théocratie en islam, c’est simplement le fait que la loi est censée venir de Dieu. Certes, il y a des médiations : le droit islamique (fiqh) est humain, puisque c’est la manière dont on comprend et applique des injonctions divines.

    Mais pour un musulman pieux, si le Coran dit par deux fois que les femmes doivent faire quelque chose – on ne sait trop quoi – avec une pièce de tissu, c’est Dieu qui le dit. Quant aux hommes, un hadith du Prophète leur commande : « Ne faites pas comme les chrétiens, laissez-vous pousser la barbe et taillez votre moustache. » Et le Coran dit que Mohammed est « le bel exemple » (XXXIII, 21). Si Dieu le veut, il faut obtempérer.

    Cela a pour conséquence que leurs « valeurs dépendent de l’arbitraire divin », dites-vous.

    R. B. : Oui, il y a là une discussion classique en philosophie, dès l’Euthyphron de Platon : Est-ce que certaines pratiques sont bonnes parce que Dieu les commande ? Ou est-ce que Dieu les commande parce qu’elles sont bonnes ? Un chrétien répond : les valeurs font partie de Dieu, elles sont un prisme dans lequel se décompose la lumière divine. C’est la thèse que soutiennent la majorité des philosophes : Dieu commande les choses parce qu’elles sont bonnes. En islam, en revanche, les choses sont bonnes parce que Dieu les a commandées. Si l’on considère que le bien est autre chose que Dieu, on se livre au seul péché que Dieu ne pardonne jamais, à savoir l’association (chirk).

    Pour expliquer le moindre développement de la théologie en islam par rapport aux mathématiques ou à l’astronomie, vous affirmez que, « l’islam ayant d’emblée un contenu plausible, il n’a pas connu les défis du mystère chrétien ». Que voulez-vous dire ?

    R. B. : La théologie vise à expliciter le mystère à l’aide de catégories d’origine philosophique. En islam, vous n’avez pas besoin de ça : il n’y a qu’un seul Dieu, il a tout créé et envoie des prophètes de temps en temps, dont le message est le même si les peuples auxquels ils ont été confiés ne le trafiquent pas. C’est plausible : il n’y a pas besoin d’un effort intellectuel prodigieux pour dire cela.

    En revanche, dire que Dieu est un dans la communion des trois personnes, c’est plus difficile. Même chose pour expliquer qu’il y a dans la personne du Christ la nature humaine et la nature divine. En revanche, dans le kalâm, les traités de théologie islamique, il s’agit de montrer que le dogme est plausible, et les autres croyances absurdes. C’est de l’apologétique, qui ne constitue qu’une partie de la théologie chrétienne.

    Quelle est la différence dans la conception de Dieu entre le christianisme et l’islam ?

    R. B. : Pour un musulman, Dieu est inconnaissable. Nous pouvons connaître sa volonté, mais n’avons aucune idée de ce qu’il est. D’ailleurs, le christianisme est en partie d’accord : « Si comprehendisnon est Deus » : « Si je peux en faire le tour, c’est que ce n’est pas Dieu », disait saint Augustin. Mais chez les chrétiens, on peut essayer de s’en approcher, parce que Dieu a commencé par s’approcher de nous. Finalement, ce qui distingue vraiment le christianisme et le judaïsme d’un côté, et l’islam de l’autre, c’est la notion d’alliance. Le fait que Dieu ait une aventure avec l’humanité. Dans l’islam, il est au-dessus de l’Histoire.

  • L'enseignement moral de l'Église 30 ans après Veritatis splendor

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    D'Yves Thibaut sur 1RCF Belgique :

    L'enseignement moral de l'Église 30 ans après Veritatis splendor

    07/03/2023

    VERITATIS SPLENDOR : 30 ANS APRÈS, L'ENSEIGNEMENT MORAL DE L'EGLISE (

    L'Église catholique peut-elle encore être légitime dans la dispense d'un enseignement moral aujourd'hui ? Le père Christophe Cossement, professeur de théologie morale, et le diacre Éric Vermeer, éthicien et accompagnateur spirituel, démontrent plus que jamais la pertinence de l'enseignement magistériel dans notre société, 30 ans après la parution de l'encyclique Veritatis splendor de Saint Jean-Paul II. 

    ©Catéchisme de l'Eglise Catholique

    L'enseignement moral de l'Église catholique a-t-il encore une légitimité dans un contexte de remise en cause et en particulier aujourd'hui dans les domaines de la bioéthique - avec les questions liées à la pratique de l'euthanasie, par exemple - ou bien de la morale sexuelle et familiale ? 

    Un combat pour l'enseignement de la Vérité

    En 1993, le pape Saint Jean-Paul II promulguait l'encyclique Veritatis splendor (splendeur de la vérité), un document conséquent qui allait précéder la parution du Catéchisme de l'Église catholique : le condensé de l'enseignement de la foi et de la morale chrétienne. Son objectif le pape le précisait dès le départ sans ambages, il s'agissait de : "relire l'ensemble de l'enseignement moral de l'Église dans le but précis de rappeler quelques vérités fondamentales de la doctrine catholique qui risquent d'être déformées ou rejetées" dans un contexte de "mise en discussion globale et systématique du patrimoine moral" dans la société et au sein même de l'Église. 

    "J'aurais l'impression de tromper les gens si je ne dispensais pas l'enseignement moral de l'Église ; c'est comme si je leur proposais quelque chose au rabais". 

    C'est l'expérience que fait le père Christophe Cossement, prêtre et curé de paroisse dans le diocèse de Tournai. Certes, dans le monde actuel, il devient rude de prêcher fidèlement l'enseignement magistériel. Mais il en va de la cohérence  pour éviter à tout prix de tomber dans la "démagogie spirituelle". Une problématique que percevait déjà le saint pape polonais il y a maintenant 30 ans. 

    "Il y a une soif des âmes de retrouver une cohérence et une exigence évangélique", reconnait Éric Vermeer, marié et père de famille. Diacre permanent pour le diocèse de Namur, il est aussi accompagnateur spirituel. Il perçoit "un danger de conception subjectiviste de la conscience morale". Le pape polonais a fait de cette encyclique un combat pour la Vérité, à l'heure où certains courants, soutenus par des théologiens, prenaient l'habitude de remettre en cause systématiquement le Magistère. 

    Il n'y a pas d'amour sans vérité ; il n'y a pas de vérité sans amour.

    À la suite de son prédécesseur, Benoît XVI rappelait cette affirmation dans l'encyclique Caritas in veritate en juin 2009

    Un appel urgent à former les consciences

    L'encyclique Veritatis splendor reprend l'évangile du jeune homme riche venant demander à Jésus ce qu'il devait faire pour avoir la vie éternelle (Mc 10). Ces versets sont une base pour toute personne de bonne volonté qui recherche à mener une vie chrétienne vertueuse. Mais Jésus enseignait aussi qu'il n'y a pas que l'exigence de l'accomplissement des commandements pour obtenir la Vie. "Il y a d'une part le rapport entre le bien et le mal, et la vie éternelle ; mais aussi l'observation des commandements avec le soutien de l'Esprit Saint", rappelle à juste titre Éric Vermeer.  

    Le chemin auquel Jésus nous invite est celui d'une ressemblance dynamique avec Dieu.

    Aujourd'hui plus que jamais, il nous faut oser "faire la différence entre la conscience chrétienne et la conscience de sincérité", nous exhorte le diacre éthicien. Car, comme le rappelle le Concile Vatican II : "la conscience est cette présence d'une loi que l'homme ne s'est pas donnée à lui-même" ; autrement dit, elle est cette loi naturelle reçue du Créateur. L'analyse des "sources de la moralité" - l'intention, les conséquences et les circonstances - ne constituent pas nécessairement un acte dont la finalité est bonne et ajustée aux préceptes évangéliques. 

    Pour les deux intervenants, l'Église catholique doit pouvoir continuer à enseigner ces exigences dans une dynamique de croissance spirituelle et de conversion pour devenir ainsi une Église en mission! 

  • Prétendre prouver scientifiquement l’existence de Dieu : une erreur scientifique et religieuse ?

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    Une tribune d'Olivier Bonassies et Michel-Yves Bolloré parue sur le site du journal La Croix :

    « Dieu n’a pas besoin de preuves mais l’homme, lui, en a besoin »

    • Olivier Bonnassies co-auteur du livre "Dieu, la science, les preuves - l’aube d’une révolution"
    • Michel-Yves Bolloré co-auteur du livre Dieu, la science, les preuves - l’aube d’une révolution

    Les auteurs du livre Dieu. La science, les preuves répondent aux critiques de leur démarche, diffusées notamment par La Croix, qui estiment que prétendre prouver scientifiquement l’existence de Dieu est une erreur tant scientifique que religieuse.

    09/03/2023

    C’est avec surprise que nous avons lu dans le journal La Croix plusieurs articles signés par divers théologiens et scientifiques catholiques soutenant qu’il n’existerait pas de preuves de l’existence de Dieu et critiquant au passage notre livre Dieu. La science, les preuves (Guy Trédaniel éditeur) dont c’est l’objet principal.

    Ils sont, selon nous, en contradiction avec l’enseignement dogmatique de l’Église qui affirme qu’il existe des « preuves » au sens « d’arguments convergents et convaincants qui permettent d’atteindre à de vraies certitudes » (Catéchisme de l’Église catholique n. 31 et n. 156) et que « l’existence de Dieu peut être connue avec certitude par la lumière naturelle de la raison » (Vatican I et II), c’est-à-dire par la rationalité sans la foi.

    Confusion entre connaissance et foi en Dieu

    Selon certains d’entre eux, saint Thomas d’Aquin, dans la Somme théologique, n’aurait parlé que de « voies » (via). Mais c’est faux. Il entend bien au contraire « démontrer » (demonstrari) l’existence de Dieu qui, selon lui, est un préambule rationnel de la foi (ST Ia, 2, 2). S’il utilise effectivement le mot « via », c’est dans une phrase très claire où il s’agit de « prouver » (probari) de cinq « manières » l’existence de Dieu. La Somme contre les Gentils – dont le chapitre XIII a pour titre (explicite !) « les preuves de l’existence de Dieu » – contient 670 mots appartenant à ce champ lexical : 72 fois « preuves », 364 fois « prouver », 85 fois « démonstration » et 149 fois « démontrer ». Certes, « Dieu n’a pas besoin de preuves » mais l’homme, lui, en a besoin. Penser le contraire, c’est faire l’éloge de la crédulité.

    À ces erreurs vient s’ajouter une confusion entre la connaissance de l’existence de Dieu et la foi en Dieu, qui sont deux notions différentes. Notre livre ne parle pas de foi, qui est un acte d’adhésion et de confiance impliquant la volonté libre, comme le rappelle le Catéchisme, qui reprend saint Thomas d’Aquin : « Croire est un acte de l’intelligence adhérant à la vérité divine sous le commandement de la volonté mue par Dieu au moyen de la grâce » (CEC 155). Ainsi, explique saint Jacques dans son épître, le diable sait que Dieu existe, mais il n’a pas foi en lui (Jc 2, 19). Avoir foi en Dieu consiste donc en bien autre chose que de savoir qu’il existe. Pour autant, la foi comme la connaissance de Dieu ont toutes deux un soubassement rationnel. Rejeter cela, c’est tomber dans le fidéisme.

    Le soutien du cardinal Sarah et de Mgr Léonard

    Nous avons lu également dans certains articles que les théologiens et scientifiques seraient en désaccord avec notre livre, alors que c’est exactement l’inverse, du moins pour ceux de premier plan. Nous avons en effet reçu le soutien écrit et explicite de scientifiques et de théologiens des plus grandes universités et centres de recherche du monde.

    Notre livre a été préfacé par Robert Wilson, Prix Nobel de physique qui a découvert l’écho du big bang, l’édition collector de notre livre récemment publiée s’ouvre sur 15 témoignages enthousiastes de grands scientifiques, philosophes et théologiens de premier plan, dont le cardinal Robert Sarah qui parle d’un livre qui « suscite l’émerveillement », de Mgr André Léonard qui salue « un travail colossal » et de l’académicien, le père Jean-Robert Armogathe, qui le qualifie d’« ouvrage de référence ». À ces nombreux soutiens s’ajoute celui de personnalités internationales issues des mondes juif, musulman, protestant, orthodoxe et franc-maçon.

    Notre Univers a eu un début absolu

    Si l’on en revient maintenant au fond de la question, les preuves classiques de l’existence de Dieu provenant de la philosophie et de la Révélation restent aujourd’hui parfaitement valables, mais elles sont désormais complétées par les découvertes scientifiques des 100 dernières années, qui concourent à démontrer que notre Univers a eu un début absolu et qu’il est le fruit d’un réglage extrêmement fin.

    Or, s’il y a un début au temps, à l’espace et à la matière qui sont liés, comme Einstein l’a montré, c’est que la cause de cette émergence est non temporelle, non spatiale et non matérielle, qu’elle a eu la puissance de tout créer et de tout régler également pour que les atomes puissent exister, que les étoiles puissent brûler 10 milliards d’années et que la vie complexe puisse se développer ; autant de choses qui, on le sait aujourd’hui, étaient extrêmement improbables.

    Une thèse quasi insoutenable

    Rappelons que la célèbre formule de Parménide, « rien ne peut sortir de rien » (« ex nihilo nihil »), est unanimement admise. Or, l’Univers existe. Dès lors, il n’y a que deux possibilités : soit l’Univers est éternel, soit, s’il ne l’est pas, c’est qu’il est sorti des mains d’un dieu créateur. Notre époque a ceci d’extraordinaire qu’elle est en mesure d’apporter de très nombreux arguments (des « preuves » au sens strict du terme, à ne pas confondre avec les démonstrations absolues existant seulement dans le domaine des univers théoriques) montrant qu’aujourd’hui la thèse d’un Univers éternel est quasiment insoutenable. Ces preuves proviennent autant de la thermodynamique que de la Relativité et de bien d’autres domaines.

    Comme le disait le pape Pie XII dans son célèbre discours à l’Académie pontificale des sciences, le 22 novembre 1951 : « La science, la philosophie et la Révélation collaborent harmonieusement à la connaissance de Dieu, unique créateur. Toutes trois sont instruments de vérité et rayons d’un même soleil. » Même si peu en ont pris conscience, nous sommes aujourd’hui, avec le grand retournement de la science, dans une situation totalement nouvelle, dans laquelle tout converge vers une seule et même conclusion : Dieu existe. Il n’est donc pas inutile d’en débattre et de le faire savoir.

  • Dans le livre 'El Pastor', le Pape François clarifie les points clés de son pontificat : vaincre la corruption, le centralisme du Vatican et la pédophilie

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    Lu sur Il Sismografo :

    EL PASTOR - SERGIO RUBIN - FRANCESCA AMBROGETTI - SBS Librerias

    Dans le livre 'El Pastor', le Pape François clarifie les points clés de son pontificat : vaincre la corruption, le centralisme du Vatican et la pédophilie.

    Dans le nouveau livre de Sergio Rubin et Francesca Ambrogetti sur le Pape François, "El Pastor", est clarifiée, du moins en partie, une phrase que le Souverain Pontife a répétée plusieurs fois au cours des dix dernières années et dont la portée totale et définitive est toujours restée ambiguë. La phrase en question, contenue dans de nombreuses interviews, est la suivante : "Ce que j'ai mis en marche, c'est ce que les cardinaux m'ont demandé" (Télam, juillet 2022). Et qu'ont demandé les cardinaux dans les congrégations pré-conclaves ?

    Selon ce que dit le pape en partant du cœur de son ministère, "revitaliser l'annonce de l'Évangile", les demandes du collège des cardinaux étaient, il y a dix ans :
    (1) de mettre fin à la corruption qui pillait le patrimoine du Saint-Siège,
    (2) mettre fin au centralisme du Vatican et aux courtisans de la papauté
    (3) écraser la pédophilie

    Le Pape François a répondu à la première demande, selon la majorité des observateurs, par la création du Secrétariat pour l'économie et par un ensemble substantiel d'actes juridiques nécessaires et urgents pour articuler et donner effet à cette soi-disant "réforme économique".

    La réponse à la deuxième demande a été la Constitution Apostolique Praedicate Evangelium qui réforme la Curie et articule un nouvel organigramme en vigueur depuis plus de six mois et élaboré par le Conseil des Cardinaux sur une période de huit ans.

    Enfin, dans le cas de la lutte contre la pédophilie, deux aspects ressortent : d'une part, des dizaines d'interventions du pape, certaines de nature législative et disciplinaire ; d'autre part, plusieurs gestes pastoraux avec une attention particulière aux victimes, souvent définies comme " prioritaires ".

    Extrait du livre "El Pastor" :

    Rubin et Ambrogetti : Concrètement, à la fin, vous avez reçu une Eglise avec beaucoup de problèmes, pas de petits défis ...

    François : Mon programme de gouvernement est d'exécuter ce que les cardinaux ont exprimé dans les congrégations avant le conclave.

    Rubin et Ambrogetti : Revitaliser l'annonce de l'Evangile, diminuer le centralisme du Vatican, éradiquer la pédophilie ...

    François : Et combattre la corruption économique ... Je suis désolé si quelqu'un n'a pas vu cela venir. [1]

    Pour le Saint-Père, les réformes les plus importantes dans le bilan de ses dix années de pontificat sont les défis qu'il a énumérés.

    Si, dans le passé, le patrimoine et les ressources du Saint-Siège ont fait l'objet, pendant de nombreuses décennies, de vols, de mauvaise gestion, de mauvais investissements, de blanchiment d'argent et de connivences avec des groupes maçonniques et mafieux de la haute finance, tout cela serait désormais terminé.

    Ces derniers temps, la pourriture qui, pendant trop d'années, a été couverte et protégée même par des hommes d'Église, apparaît au grand jour, grâce au travail de nettoyage et de transparence de son pontificat.

    D'autre part, dans la ligne de mire du projet de François, depuis qu'il est encore en Argentine, se trouve la nomenklatura vaticane, "la cour qui est la lèpre de la papauté", a-t-il dit un jour à Eugenio Scalfari qui lui posait une question sur la Curie.

    François a immédiatement précisé : "Non !, dans la Curie il y a parfois des courtisans, mais la Curie dans son ensemble est autre chose. C'est ce qu'on appelle dans les armées l'intendance, elle gère les services qui servent le Saint-Siège. Mais elle a un défaut : elle est vaticano-centrée. Elle voit et s'occupe des intérêts du Vatican, qui sont encore, pour la plupart, des intérêts temporels. Cette vision vaticane néglige le monde qui nous entoure. Je ne partage pas cette vision et je ferai tout pour la changer. L'Église est ou doit redevenir une communauté du peuple de Dieu, et les presbytres, les curés, les évêques ayant le souci des âmes, sont au service du peuple de Dieu. " [2]
    _________________________

    [1] Original en espagnol. Page 230 "El Pastor" :
    — Al fin de cuentas, recibió una Iglesia con muchos problemas que implicaban desafíos no menores…
    — Mi programa de gobierno es ejecutar lo que los
    cardenales manifestaron en las congregaciones genera les en vísperas del cónclave.
    — Revitalizar el anuncio del Evangelio, disminuir el centralismo vaticano, desterrar la pedofilia…
    — Y combatir la corrupción económica… Lamento si alguno no se dio cuenta de cómo iba a terminar esto.
    [Le Pape conclut cette réponse, selon la version d'Eugenio Scalfari dont l'interview a suscité une grande polémique, en ajoutant : " L'Église est ceci, un mot qui n'est pas par hasard différent du Saint-Siège, qui a sa propre fonction importante mais qui est au service de l'Église. Je n'aurais pas pu avoir une pleine foi en Dieu et en son Fils si je n'avais pas été formé dans l'Église et j'ai eu la chance de me trouver, en Argentine, dans une communauté sans laquelle je n'aurais pas pris conscience de moi-même et de ma foi".

  • Bart De Wever part en guerre contre le mouvement woke

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    De Bart Haeck sur De Tijd :

    De Wever entre dans la bataille culturelle avec le mouvement woke

    Bart De Wever, président de la N-VA : "Toutes les bonnes et mauvaises choses que nos ancêtres ont faites ont fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui".

    3 mars 2023

    Le président de la N-VA Bart De Wever voit dans le mouvement woke de la gauche radicale une menace pour le fonctionnement de la démocratie en Flandre. Il a écrit un livre à ce sujet.

    Quatre ans après avoir écrit "sur l'identité", le président de la N-VA Bart De Wever a publié un nouveau livre, sur le mouvement woke. Il s'agit de la pensée qui soutient que nous devons nous "réveiller" et réaliser à quel point le racisme et l'injustice sociale sont enracinés dans les fibres les plus profondes de notre société.

    Elle donne lieu à des discussions sur la question de savoir si la VRT doit continuer à diffuser des épisodes de 'FC De Kampioenen' dans lesquels quelqu'un s'habille en noir pour l'Épiphanie, s'il est approprié pour un Blanc de traduire un poème d'un poète noir et s'il est transphobe de diviser la population binaire en hommes et femmes.

    La ligne de fond

    Le président de la N-VA, Bart De Wever, a publié un livre intitulé "about woke". Il y aborde la bataille culturelle avec un mouvement qui affirme que nous devons prendre conscience de la façon dont l'inégalité sociale a pénétré les fibres les plus profondes de notre vie quotidienne.

    Selon De Wever, il s'agit d'un "poison rampant" qui rend malade notre société, construite sur la citoyenneté et les idées des Lumières, de l'intérieur. Selon lui, le mouvement woke se manifeste "par la criminalisation de la société occidentale et la glorification de tout ce qui pourrait s'en écarter".

    Cette pensée se trouvait déjà dans "On Identity", dans lequel il explique ce que signifie être un citoyen d'un État-nation construit sur les idées des Lumières. "Je crois que le climat intellectuel dominant d'autodestruction postmoderne a imprégné notre culture ces dernières années, avec une auto-honte et un relativisme culturel inutiles", écrit-il.

    Universités

    Alors que la guerre du woke fait particulièrement rage dans les universités américaines, De Wever a donné des conférences dans certaines universités flamandes à l'automne 2022. Contrairement à ce que le marxisme voudrait faire croire, ce sont les idées qui déterminent l'histoire", écrit-il. Et comme le poisson pourrit par la tête, les campus sont l'endroit logique pour commencer à raconter une contre-histoire.

    Le mouvement woke se manifeste, selon Bart De Weaver, "comme la criminalisation de la société occidentale et la glorification de tout ce qui pourrait s'en écarter".

    Ces conférences ont maintenant abouti à un livre, dans lequel il dénonce le mouvement de balancier qui va trop loin. La critique justifiée de ce que Léopold II a fait au Congo a abouti à une historiographie dans laquelle il n'y a de place que pour la honte. L'accent mis à juste titre sur l'inégalité des chances pour les femmes s'est transformé en une vision de la masculinité comme une "construction culturelle pernicieuse qui doit être éliminée". À cet égard, De Wever cite un article de De Morgen intitulé "Les entreprises qui font des profits créent un environnement de promiscuité".

    Et les personnes ayant un statut de victime deviennent impensables dans un rôle d'agresseur. De Wever explique que lorsque Will Smith a donné un coup de poing au présentateur Chris Rock lors de la cérémonie des Oscars de 2022, une opinion est parue dans The Guardian, selon laquelle la couverture exagérée de l'incident était problématique car, après tout, les Blancs aiment désormais présenter les hommes noirs comme des agresseurs.

    Programme politique

    Si De Wever souhaite que la guerre culturelle autour du mouvement "woke" figure en bonne place dans l'agenda politique, c'est parce qu'il la considère comme une menace pour un débat politique sérieux et ouvert. Aux États-Unis, ce mouvement a non seulement radicalisé les démocrates, mais a également renforcé la réaction de la droite radicale de Trump.

    De Wever voit également dans le mouvement woke une menace pour la notion de citoyenneté et pour une identité flamande qui devrait être le liant de la res publica. Tout ce que nos ancêtres ont fait de bien et de mal a fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui", dit-il. En revanche, une société balkanisée qui, dans un vide identitaire, encourage les groupes de victimes à éprouver du ressentiment à l'égard des groupes d'agresseurs, n'a pas d'avenir".