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Enseignement - Education - Page 132

  • Place Saint-Pierre à Rome : un tango « géant » pour les 78 ans du pape François ?

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    Géant ? Plutôt une anecdote dont les médias comme "Paris-Match" ont de suite fait un événement : venus de toute l'Italie, et même pour certains de plus loin, ils se sont, parait-il, levés aux aurores pour être aux premières loges lors de l'audience générale de 10H00, ce mercredi 17 décembre. À l'arrivée du pape François sur la place, ils ont agité un foulard blanc tandis que d'autres parmi les 13.000 fidèles présents - un petit score pour les audiences papales - lui ont offert un gâteau ou lui ont tendu du maté, la boisson traditionnelle argentine. 

    image (8).jpg« Vers midi, lorsque sonne d'ordinaire l'heure de la dispersion après le départ du Pape, de nombreux couples, avec ou sans foulard blanc, ont commencé à danser sur la place à l'extérieur de la colonnade. Sur des airs de vieux tangos populaires diffusés par la sono des organisateurs, les couples surtout âgés évoluaient sur la place dans une ambiance joyeuse. «Bon anniversaire, pape François! Elargissez le cercle», s'est exclamée Cristina Carmorani, professeur de danse de Conventello, près de Ravenne (nord-est), qui a lancé l'initiative «Un tango pour François» sur Facebook. Elle avait assuré avoir reçu plus de 3200 inscriptions pour offrir symboliquement au Pape cette danse sensuelle née dans les bas-fonds de Buenos Aires. » (1) A chacun sa culture : les uns préfèrent Mozart, les autres le Tango de la Pampa. De gustibus

    (1)  Un tango géant à Rome pour l'anniversaire du Pape

    JPSC

  • Rome : rappel à l’ordre modéré pour les religieuses américaines de la LCWR

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    Contrairement aux jeunes Franciscains traditionalistes de l’Immaculée, les religieuses américaines progressistes et vieillissantes  de la Leadership Conference of Women Religious (LCWR), se sentent aujourd’hui mieux écoutées à Rome. A lire sur le site de « La Croix ». Extraits :

    « Une première page se tourne pour les religieuses américaines dans leurs relations tendues avec Rome. Le cardinal João Braz de Aviz, préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée, a présenté mardi 16 décembre le rapport final de la visite apostolique auprès des religieuses des États-Unis. Le document de dix pages, rendu public en anglais dans une salle de presse comble, est l’aboutissement d’une enquête inédite lancée il y a tout juste six ans à travers le pays entier à la suite des préoccupations du prédécesseur du cardinal Braz de Aviz, le cardinal Franc Rodé, à l’égard de libertés prises par les religieuses outre-Atlantique avec l’enseignement de l’Église catholique, selon Rome. « Une certaine mentalité séculière s’est répandue parmi les familles religieuses, peut-être même un certain esprit féministe », critiquait le cardinal slovène en 2009 […]

    La délicate mission de passer en revue les 341 ordres catholiques du pays a été confiée par le cardinal Rodé à une compatriote des religieuses inspectées, Mère Mary Clare Millea, supérieure générale des Apôtres du Sacré-Cœur de Jésus, présente hier à Rome. Son équipe, constituée d’autres religieuses américaines, a travaillé de 2009 à 2012, effectuant des visites de terrain auprès de 90 ordres religieux après une première phase de collecte d’informations (vocations, formations, situation financière, relations avec l’épiscopat, statuts, pratiques liturgiques et communautaire, rapport à l’autorité au sein des congrégations).

     […] De cette radioscopie complète de l’état de la vie religieuse féminine aux États-Unis ressort d’abord son vieillissement prononcé. Le pays compte 50 000 religieuses aujourd’hui, dépassant pour la plupart les 75 ans, contre 125 000 religieuses au milieu des 1960. Toutefois, ce chiffre passé est présenté dans le rapport comme un pic historique inhabituel et non une tendance ordinaire. Une mise au point appréciée par la présidente de la LCWR.

    Face toutefois au déclin très net des vocations, le rapport distingue les efforts abandonnés par certains ordres devant l’écart générationnel devenu trop large pour la cohabitation entre jeunes novices et sœurs âgées et d’autres couronnés de succès. « Nous recevons plein de demandes », se félicitait mardi pour sa part une jeune sœur, en habit, venue de New York et assistant sœur Mary Donovan, présidente des 125 ordres de religieuses plus traditionnels, non affiliés à la LCWR. Représentant 20 % des religieuses américaines, ces ordres ont cependant « le vent en poupe », comme le souligne Radio Vatican. « L’âge moyen de (nos) sœurs est de 53 ans », a rappelé, hier, sœur Donovan : « Bien en dessous de la tendance générale ».

     […] Face à ce phénomène, de nombreuses religieuses ont cherché à transmettre le charisme initial de leur fondateur à des laïcs. Le rapport indique que le Vatican « apprécie ces moyens créatifs de partager les dons de charisme », demandant toutefois aux ordres de bien respecter la « différence essentielle » entre leurs religieuses et les laïcs associés.

    Le Vatican lance d’autres rappels à l’ordre, brefs mais incisifs, aux religieuses américaines. Elles doivent en particulier s’assurer que leurs « pratiques spirituelles et ministère » sont en « harmonie avec l’enseignement catholique sur Dieu, la Création, l’incarnation et la rédemption ». Le Vatican leur demande aussi « d’évaluer leur pratique actuelle de la liturgie et de la prière ».

    Sur la forme toutefois, le Vatican a veillé mardi à présenter ses recommandations sous un jour aimable, tout en respect et écoute mutuels. La publication survient, de fait, en plein démarrage de l’année de la vie religieuse destinée à en soutenir le renouveau. La présidente de la LCWR a déclaré apprécier au final un rapport au « ton réaliste et encourageant », qui n’est « pas un document de remontrance ou de solutions simplistes ». Selon elle, les religieuses membres de la LCWR, lisant le rapport, se sentiront « renforcées ».

    Ref. Le Vatican lance un rappel à l’ordre mesuré aux religieuses américaines

    JPSC

  • Une Eglise qui ne juge plus

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    Dans la Nuova Bussola Quotidiana, l’archevêque de Ferrare (Italie), Mgr Negri appelle l’Eglise à se ressaisir. La traduction de son message se trouve sur le site de notre consoeur de « Benoît et moi". Extraits : 

    « […] Le scandale de la situation actuelle de l'Eglise - et j'utilise délibérément le mot «scandale» - c'est que l'Église a été jetée en pâture à la presse. L'Eglise est un instrument manipulable et manipulé par la presse, une presse qui en Italie (et ailleurs! ) est à 90% d'empreinte laïciste et anti-catholique. Nous en sommes donc au paradoxe que la mentalité laïciste est maîtresse dans notre propre maison, prétendant décider qui sont les vrais orthodoxes et qui sont les hétérodoxes, quelle est la position correcte et quelle est la position du Saint-Père, pour qu'ensuite chacun prétende, ou se vante d'un crédit auprès du Saint-Père. Et donc, nous assistons impuissants à une manipulation qui est avilissante, c'est-à-dire qu'elle avilit la foi de notre peuple. Parce que nos gens ont une expérience de foi réelle et personnelle qui n'a rien à voir avec le plan d'Eugenio Scalfari et d'autres.

    Ceux-ci peuvent être des outils qui indiquent une position, mais le dialogue - comme l'a dit à plusieurs reprises Benoît XVI au Synode sur l'évangélisation - est l'expression d'une identité forte. Forte non pas de moyens, mais forte de raisons. S'il y a une identité forte, il est inévitable que cette identité, en prenant position, rencontre des hommes, des situations, des conditions, des problèmes, des difficultés; donc entre en dialogue avec ceux qui ont une autre position. Mais s'il n'y a pas d'identité, le dialogue est une illusion. Le dialogue est la conséquence d'une identité, il ne peut pas être l'objectif. L'objectif est l'évangélisation.

    C'est un moment bien défini par cette déclaration de Paul VI à Jean Guitton , quelques mois avant sa mort: «À l'intérieur du catholicisme semble prédominer parfois une pensée de type non-catholique, et il peut arriver que cette pensée non-catholique au sein du catholicisme devienne demain la plus forte. Mais elle ne représentera jamais la pensée de l'Église. Il faut que subsiste un petit troupeau, aussi petit qu'il soit». C'est une déclaration qui requiert d'assumer un critère de jugement auquel fait suite un comportement.

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  • Divorcés-remariés: après Benoît XVI, François s'exprime à son tour

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    Après la récente publication du point de vue de Benoît XVI dans ses « opera omnia » (voir Belgicatho ici :Le pape émérite Benoît XVI prend la parole sur l’interdiction de communier imposée aux divorcés remariés) c’est le pape François qui s’exprime via un journal argentin, à sa manière toujours un peu fluide. Lu sur le site de « La Vie », sous la plume de Marie-Lucile Kubacki :

    "Dans une interview récente, le pape affirme que la solution concernant les divorcés-remariés est "l'intégration" dans la vie de l'Eglise et non pas "la communion seule". Comme Benoît XVI, il affirme également l'importance de la foi des époux au moment de l'échange des consentements.

    Dans une interview accordée au quotidien La Nacion (en anglais), le pape François, interrogé sur la question des divorcés remariés a confirmé sa volonté d'une ouverture pastorale et d'une meilleure « intégration » dans l'Eglise sans pour autant trancher sur la question de la communion : « Dans mon discours final, j'ai dit une chose intéressante. J'ai dit que nous n'avions touché à aucun élément de la doctrine de l'Eglise concernant le mariage. Dans le cas des divorcés-remariés, nous avons soulevé la question : que faire avec eux ? Quelle porte pouvons-nous leur permettre d'ouvrir ? C'était une préoccupation pastorale : allons-nous leur permettre d'aller communier ? La communion seule n'est pas la solution. La solution c'est l'intégration », a affirmé le pape.

    Ainsi, le pape ne ferme pas la porte à la communion mais il ne donne pas non plus son feu vert. Par cette formule ouverte, il montre son souhait d'élargir le débat à une réflexion sur l'intégration dans l'Eglise qui ne se limite pas à l'alternative : « communier ou pas ». Les divorcés remariés « n'ont pas été excommuniés, poursuit le pape. Mais ils ne peuvent pas être parrains ou marraines de baptisés, ils ne peuvent pas faire de lectures à la messe, ils ne peuvent pas distribuer la communion, ils ne peuvent pas enseigner le catéchisme, soient sept choses environ qu'ils ne peuvent faire, j'ai la liste. Alors, voyons ! Si je vous montre cette liste, vous aurez l'impression qu'ils ont été excommuniés ! Alors ouvrons un peu plus les portes. Pourquoi ne peuvent-ils être ni parrain ni marraine ? « Non, non, non, quel témoignage donneraient-ils à leur filleul ? ». Le témoignage d'un homme et d'une femme disant : « mon cher, j'ai fait une erreur, j'ai eu tort, mais je crois que Dieu m'aime, je veux Le suivre, je n'ai pas été vaincu par le péché, je veux avancer ». Y a-t-il quoi que ce soit de plus chrétien que cela ? Et si l'un de ces escrocs politiques, de ces gens corrompus, est choisi pour être parrain, allons-nous l'accepter ? Quelle sorte de témoignage donneront-ils à leur filleul ? Celui de la corruption ? Les choses doivent changer, nos échelles de valeurs doivent être revues. »

    Ref. François veut ouvrir une porte pour les divorcés remariés, mais laquelle ?

    JPSC

  • Les mises en garde du Pape François sont sans effet sur une politicienne lesbienne

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    Lu sur le site C-Fam  (Center for Family & Human Rights) :

    « NEW YORK, 5 décembre (C-Fam) Le Pape François a clairement mis en garde les députés européens la semaine dernière, leur expliquant qu’ils avaient perdu la confiance des citoyens en passant des législations « insensibles » ou « néfastes », qui serait à l’origine de l’image d’une « grand-mère, plus guère fertile », qui engendre des « styles de vies plutôt égoïstes ». Pour lui, ils devraient se garder de faire des usages impropres du concept des droits de l’homme.

    Un député a qualifié ses propos d’ « avertissement à point nommé ». Un autre déclarait que sa « sagesse s’adressait à tout le monde ». Pour sa part Ulrike Lunacek, auteur d’une résolution sur les droits homosexuels qui a suscité une forte opposition citoyenne, a offert au Pape une écharpe aux couleurs arc-en-ciel en lui disant : « cela aurait été bien si vous aviez défendu le mariage homosexuel et l’usage des contraceptifs ».

    Et d’ajouter : « Mais je n’ai pas entendu cela, et c’était un peu décevant ».

    Dans son discours au Parlement européen, le Pape a abordé un grand nombre de problèmes, dont par exemple les brutalités que subissent les Chrétiens, l’indifférence envers les vies considérées comme inutiles, et l’isolement des personnes « seules ». Il a également proposé une recette de guérison.

    Protégez la dignité humaine, a-t-il conseillé. La famille, où père et mère élèvent les enfants, est l’ « élément le plus précieux de toute société, et donne une « direction aux nouvelles générations ».

    Ulrike Lunacek est co-présidente de l’Intergroupe du Parlement européen pour les droits LGBT.

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  • Djihadisme : vaincre le mal par le bien

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    Un éditorial d’Aymeric Pourbaix dans l’hebdomadaire « Famille chrétienne » de cette semaine : plaidoyer pour sortir de l’analphabétisme chrétien. Comme dit justement un proverbe chinois : « le poisson périt toujours par la tête »…

    «Occupez-vous des jeunes, ou ils s’occuperont de vous ! » Jamais l’adage de Don Bosco n’a semblé autant d’actualité qu’en ces temps où la France regarde avec stupeur ses propres fils transformés en djihadistes barbares. Y compris ceux qui, comme Maxime Hauchard, 22 ans, ont été au catéchisme. Né de parents chrétiens, mais non pratiquants, il avait fait sa première communion et sa profession de foi, avant de se convertir à l’islam, pour ressembler aux superhéros hollywoodiens.

     Mais face au défi du djihadisme, la stupéfaction ne peut être le dernier mot. Psychiatres et spécialistes de la lutte contre les sectes sont convoqués, afin de « déradicaliser » ces jeunes Français. Fort bien. Mais la radicalisation est-elle une maladie, un « virus », et si oui, quelle partie de l’homme concerne-t-elle : son intel­ligence, sa psychologie, son âme ? Faut-il des cellules de décontamination, une thérapie, des groupes de partage comme les Alcooliques anonymes ? Autant d’interrogations qui reflètent le désarroi moderne, symptôme de notre difficulté de nommer correctement le mal… et donc d’y répondre.

    Le mal, c’est aussi le manque d’idéal de notre propre société occidentale.

    Le mal, en l’espèce, ne consiste pas seulement en la fausseté de l’idéal recherché par ces jeunes – le paradis d’Allah. Le mal, c’est aussi le manque d’idéal de notre propre société occidentale. À Strasbourg, le pape François a d’ailleurs remis les pendules à l’heure « C’est l’oubli de Dieu, et non pas sa glorification, qui engendre la violence ».

    On ne détruit bien que ce qu’on remplace. Notre société, faute de nommer Dieu et de lui donner la première place, se prive en définitive de la seule véritable réponse à la hauteur de l’enjeu. De nos jours, disait Gustave Thibon, « il faut mettre Dieu tout entier dans la balance pour pencher du côté du bien. » Il est tout aussi nécessaire, dans un contexte de pluralisme religieux, d’affirmer clairement de quel Dieu il s’agit.

    Ce qui suppose un enseignement solide des vérités de la foi , pour sortir d’un certain « analphabétisme » chrétien, selon l’expression de Benoît XVI. C’est-à-dire d’une attitude extérieure et sentimentale, qui n’implique pas une adhésion ferme à ces vérités enseignées par l’Église. Attitude que l’on perçoit, par exemple, dans des documentaires ou films récents qui présentent la vie religieuse en omettant de mentionner sa source : la vie en Dieu.

    Dans une lettre célèbre, saint François Xavier, patron des missions, exprimait son désir de parcourir les universités d’Europe, et d’abord celle de Paris, pour « hurler partout d’une manière folle » : « Hélas, quel nombre énorme d’âmes, exclu du ciel par votre faute, s’engouffre dans l’enfer ! ». Par ces paroles de feu, le jésuite voulait susciter des apôtres parmi des étudiants qui avaient, disait-il, plus de « doctrine que de charité » missionnaire. Aujourd’hui, il semble que les deux soient devenues aussi nécessaires l’une que l’autre.

    Ref. Djihadisme : vaincre le mal par le bien

    JPSC

  • La descente aux enfers de l’occident chrétien : irréversible ?

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    Sur le chemin de l’enfer, Dante vit soudain une porte sur laquelle étaient écrits ces mots tracés d’une sombre couleur : « vous qui entrez, laissez toute espérance » ( La divine comédie, livre un, dantenf07-02-01 (1).jpgchant troisième, vendredi-saint, 8 avril 1300). Lu sur le « metablog », cette réflexion post-synodale :

    « La popularité du pape François, y compris auprès de publics éloignés de l’Église, est un phénomène massif et constant. Un pape qui fait l’objet de plusieurs couvertures de journaux à portée mondiale ; un pape qui suscite l’intérêt de personnalités éloignées de l’Église; etc. Certains hurleraient, d’autres s’en réjouiraient. Mais ce n’est pas la question. Et je crains que les discussions sur le pontificat bergoglien n’oublient certaines choses, à commencer par l’état précaire du catholicisme dans un pays comme la France, qui se vérifie dans tout l’occident sécularisé (de Los Angeles à Berlin ou de Stockholm à Barcelone). On raisonne encore comme si les jeunes de France et de Navarre étaient en contact permanent avec l’Église, comme si celle-ci continuait à drainer massivement les jeunes par ses aumôneries et son catéchisme… Nous ne sommes plus dans les années 1950, on en conviendra. Mais nous ne sommes plus non plus dans les années 1980: cela, on tend à l’oublier, tant chez les catholiques dits traditionnels que chez ceux qui ne le sont pas.

    Permettez-moi une petite séquence rétro. Je ne vais pas vous parler de l’état de l’Église avant le concile, ou même de celui des dernières années pacelliennes ou même du bref intermède roncallien, mais bien de la situation des années 1980. Au cours de ces années, un nombre non négligeable d’enfants allaient au catéchisme et suivaient un parcours sacramentel complet, allant du baptême à la confirmation. Évidemment, ils allaient au catéchisme qui avait, pour ainsi dire, pignon sur rue, au point de susciter la curiosité de leurs collègues. Certes, les jeunes n’allaient pas à la messe tridentine, pas plus qu’ils ne suivaient un catéchisme sous forme de questions-réponses (le manuel Pierres vivantes existait) ; mais dans ces années 1980, le catholicisme existait encore dans l’espace public. Le catéchisme des enfants était un phénomène social. Malgré

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  • Le pape émérite Benoît XVI prend la parole sur l’interdiction de communier imposée aux divorcés remariés

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    Le pape émérite Benoît XVI n’a pas attendu le prochain synode sur la famille (octobre 2015) pour réaffirmer et expliciter l’interdiction de communier imposée aux divorcés remariés. Lu sur le site web « Chiesa » de Sandro Magister (extraits) :

    « Dans ses Opera Omnia, Ratzinger est en train de publier à nouveau – avec l’aide du préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, Gerhard Ludwig Müller – tous les textes théologiques qu’il a écrits, regroupés par thèmes. Dans le dernier des neuf volumes publiés jusqu’à ce jour en allemand par l’éditeur Herder – il compte près de 1 000 pages et est intitulé "Introduction au christianisme. Profession, baptême, vie religieuse" – on trouve un article de 1972, relatif à la question de l'indissolubilité du mariage, publié cette année-là en Allemagne dans un livre à plusieurs auteurs consacré au mariage et au divorce.

    Cet article publié par Ratzinger en 1972 a été exhumé par le cardinal Walter Kasper qui l’a utilisé, au mois de février dernier, dans le discours qu’il a prononcé pour ouvrir le consistoire des cardinaux convoqué par le pape François afin de débattre sur le thème de la famille en vue du synode des évêques programmé pour le mois d’octobre […]  En effet, dans cet article de 1972, Ratzinger, alors âgé de quarante-cinq ans et professeur de théologie à Ratisbonne, affirmait que le fait de donner la communion aux divorcés remariés apparaissait, si l’on respectait certaines conditions particulières, comme étant "tout à fait en ligne avec la tradition de l’Église" et en particulier avec "ce type d’indulgence que l’on voit apparaître dans l’œuvre de Basile, selon qui, après une période prolongée de pénitence, le "digamus" (c’est-à-dire celui qui vit en secondes noces) se voit concéder l’accès à la communion sans que son second mariage ait été annulé : dans la confiance en la miséricorde de Dieu, qui ne laisse pas sans réponse la pénitence".

    Cet article de 1972 a été la première et la dernière manifestation par Ratzinger d’une "ouverture" à l’accès des divorcés remariés à la communion. Par la suite, en effet, non seulement il a pleinement adhéré à la position rigoriste, consistant à leur interdire de communier, qui a été réaffirmée par le magistère de l’Église au cours du pontificat de Jean-Paul II, mais il a également, en tant que préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, contribué dans une mesure déterminante à l'argumentation déployée en faveur de cette interdiction. 

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  • Le pape François à Strasbourg : à la droite du Seigneur on a apprécié ses deux discours

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    Lu sur « riposte catholique »

    Dans un discours où presque tous les sujets à résonance politique ont été abordés, le Pape François s’est adressé au Parlement Européen de Strasbourg. Si le souverain pontife a longuement insisté sur la dignité des migrants, un sujet qui lui est cher et qui a souvent été identifié comme la marque d’une expérience pastorale radicalement différente de la situation actuelle des pays européens, il a tenu des propos sur l’identité de l’Europe, que l’on n’avait plus entendus depuis Jean-Paul II et Benoît XVI, rappelant que l’Europe ne peut être qu’une alliance de nations, et non pas un territoire unifié. Par ailleurs, devant une assemblée composée à l’immense majorité de partisans actifs de l’avortement, il n’a pas hésité à énoncer clairement et simplement la doctrine chrétienne à ce sujet, ainsi que sur l’euthanasie. Enfin, on a pu se réjouir d’entendre dans sa bouche un vocabulaire qui s’en prend frontalement au discours laïcard qui accuse la religion de tous les maux terrestres, notamment lorsqu’il a affirmé que « c’est l’oubli de Dieu qui engendre la violence et non sa glorification ». Un discours particulièrement clair et sans concession, comme il était nécessaire face à une pareille audience, et qui a même valu au Souverain Pontife une ovation particulièrement longue.

    Ref. Le Pape François à Strasbourg : une vision politique claire

    JPSC

  • L'essentiel des discours du Pape à Strasbourg

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    Publié ce jour par le blog « chrétiens dans la cité » de Denis Sureau (qui dirige par ailleurs le bimensuel « L’Homme Nouveau ») :

    « Voici les points essentiels des discours du Pape François au Parlement européen et au Conseil de l’Europe :

    Une Union européenne vieillie et technocratique

    Le Pape François constate que l’Union européenne donne « une impression générale de fatigue et de vieillissement » : « les grands idéaux qui ont inspiré l’Europe semblent avoir perdu leur force attractive, en faveur de la technique bureaucratique de ses institutions. » Les questions techniques et économiques dominent tout. Or « une Europe qui n’a plus la capacité de s’ouvrir à la dimension transcendante de la vie est une Europe qui lentement risque de perdre son âme ».

    Personne et transcendance

    Le Pape a organisé son message autour du concept de « l’homme comme personne dotée d’une dignité transcendante ». Or la dignité fondatrice des droits de l’homme est bafouée, a-t-il dénoncé, lorsque « les êtres humains sont traités comme des objets dont on peut programmer la conception, la configuration et l’utilité, et qui ensuite peuvent être jetés quand ils ne servent plus, parce qu’ils deviennent faibles, malades ou vieux. » Ou encore « quand manque la possibilité d’exprimer librement sa pensée ou de professer sans contrainte sa foi religieuse ».

    L'individualisme fonde la culture du déchet

    Les droits humains dévient lorsqu’ils sont coupés des devoirs ou ne tiennent pas compte du bien commun. Un droit individualiste « conduit à être foncièrement insouciant des autres et à favoriser la globalisation de l’indifférence qui naît de l’égoïsme, fruit d’une conception de l’homme incapable d’accueillir la vérité et de vivre une authentique dimension sociale. » Reprenant l’un de ses thèmes de prédilection, il ajoute : « De l’individualisme indifférent naît le culte de l’opulence, auquel correspond la culture de déchet dans laquelle nous sommes immergés. »

    Contre l'avortement et l'euthanasie

    « L’être humain risque d’être réduit à un simple engrenage d’un mécanisme qui le traite à la manière d’un bien de consommation à utiliser, de sorte que lorsque la vie n’est pas utile au fonctionnement de ce mécanisme elle est éliminée sans trop de scrupule, comme dans le cas des malades en phase terminale, des personnes âgées abandonnées et sans soin, ou des enfants tués avant de naître. »

    Le christianisme contre la violence

    « Une Europe capable de mettre à profit ses propres racines religieuses […] peut être plus facilement immunisée contre les nombreux extrémismes qui déferlent dans le monde d’aujourd’hui, et aussi contre le grand vide d’idées auquel nous assistons en Occident, parce que c’est l’oubli de Dieu, et non pas sa glorification, qui engendre la violence". »

    Contre le silence honteux et complice sur les persécutions de chrétiens

    « Nous ne pouvons pas ici ne pas rappeler les nombreuses injustices et persécutions qui frappent quotidiennement les minorités religieuses, en particulier chrétiennes, en divers endroits du monde. Des communautés et des personnes sont l’objet de violences barbares : chassées de leurs maisons et de leurs patries ; vendues comme esclaves ; tuées, décapitées, crucifiées et brûlées vives, sous le silence honteux et complice de beaucoup. »

    Mise en garde contre l’uniformisation générale

    Les institutions de l’Union européenne doivent « conjuguer l’idéal de l’unité à laquelle on aspire, à la diversité propre de chacun, valorisant les traditions particulières, prenant conscience de son histoire et de ses racines, se libérant de nombreuses manipulations et phobies. » Cela implique « d’éviter les manières globalisantes de diluer la réalité : les purismes angéliques, les totalitarismes du relativisme, les fondamentalismes anhistoriques, les éthiques sans bonté, les intellectualismes sans sagesse. »

    Un discours équilibré sur l’immigration

    « L’Europe sera en mesure de faire face aux problématiques liées à l’immigration si elle sait proposer avec clarté sa propre identité culturelle et mettre en acte des législations adéquates qui sachent en même temps protéger les droits des citoyens européens et garantir l’accueil des migrants ; si elle sait adopter des politiques justes, courageuses et concrètes qui aident leurs pays d’origine dans le développement sociopolitique et dans la résolution des conflits internes – cause principale de ce phénomène – au lieu des politiques d’intérêt qui accroissent et alimentent ces conflits. Il est nécessaire d’agir sur les causes et non seulement sur les effets. »

    Ref. L'essentiel des discours du Pape à Strasbourg

    JPSC

  • Voyage éclair du pape François à Strasbourg : non, je ne suis pas un insecte social-démocrate.

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    De Jean-Marie Guénois, dans le « Figaro » :

    PHO62c012ca-74af-11e4-ac7a-d2604f233af0-805x453 (1).jpgLe plus court voyage du pape de l'histoire aura été, d'une certaine manière, le plus triste. Personne ou presque ne se trouvait dans les rues de Strasbourg où François a circulé, mardi, entre l'aéroport et les instances européennes. Les multiples barrières de sécurité protégeaient les policiers en faction, mais pas les Alsaciens, qui donnaient l'impression de bouder l'hôte illustre. Beaucoup se disaient déçus que le Pape ne vienne pas, ne serait-ce qu'une heure, dans la cathédrale dont c'est le millénaire.

    Interrogé dans l'avion qui le ramenait à Rome sur cette absence totale de liesse populaire, qui est une première absolue dans les voyages du Pape, François a rappelé qu'une telle étape, même réduite, avait été «étudiée», mais qu'elle impliquait un «voyage en France», avec tout le protocole nécessaire, alors que l'objet central de sa visite était l'Europe, ses représentants, ses institutions.

    À quand un voyage en France, lui a-t-on alors demandé? Et où? François a simplement confirmé la préparation de ce projet. Mais sans révéler la date, car «ce n'est pas programmé». Ni des lieux. Sinon Paris, «où il faut aller, certainement». Et cette «proposition» reçue pour «Lourdes», qu'il n'a toutefois pas validée. Son rêve serait de se rendre dans «une ville où aucun pape n'est encore allé pour saluer les gens qui y habitent. Voilà ce que j'ai demandé».

    Voyage sérieux, donc, un peu morose, car très institutionnel, mais d'une densité intellectuelle rare. Devant les Européens, symboliquement représentés au Parlement et au Conseil de l'Europe, les deux étapes de sa visite de moins de quatre heures, le pape latino-américain a délivré un discours engagé, très opposé au primat de l'économie sur la personne et sur les droits de l'homme, et avec un fort souci pour l'emploi des jeunes, pour l'accueil des migrants, pour l'écologie, sans oublier la famille, mais en mode mineur.

    Ce qui lui a valu, selon les thèmes qu'il abordait, des applaudissements en… stéréo. De la partie droite de l'hémicycle ou de sa partie gauche. Et parfois de toute l'assemblée, car le Parlement européen comme le Conseil de l'Europe lui ont réservé une standing ovation. Ce qui lui a valu aussi cette autre question d'un journaliste français: «Êtes-vous un pape social-démocrate?» En clair, êtes-vous un pape de gauche?

    Après un éclat de rire, le pape François, visiblement très en forme et peu fatigué par les deux discours fleuves qu'il venait de délivrer, a répondu: «Mais c'est du réductionnisme, mon cher! J'ai l'impression d'être membre d'une collection d'insectes! Alors, vous voyez, ici, c'est un insecte social-démocrate… Pape social-démocrate? Non, je n'ose pas me qualifier selon une partie ou selon une autre. J'ose dire que tout ce que j'ai pu affirmer vient du message de l'Évangile sur lequel repose la doctrine sociale de l'Église. Tout ce que j'ai donc précisé sur plan social et politique est attaché à la doctrine sociale de l'Église et à la tradition de l'Église. Mais vous m'avez fait bien rire et je vous remercie.»

    Continuant sa réflexion sociale, mais sur un autre sujet international, François a fait remarquer à un autre journaliste: «L'esclavage est une réalité insérée dans le tissu social d'aujourd'hui comme dans celui d'hier: le travail esclave, la traite des personnes, le commerce des enfants, ce sont des drames. Ne fermons pas les yeux sur cela! L'esclavage est aujourd'hui une réalité comme l'exploitation des personnes…»

    Interrogé dans la perspective du nouveau voyage qu'il entreprend dès vendredi et jusqu'à dimanche, en Turquie, sur les actes terroristes des groupes islamiques, le pape François a précisé sans nommer aucun pays: «Le terrorisme est une menace, mais il existe une autre menace, celle du terrorisme d'État. Chaque État se sent alors pour son compte le droit de massacrer les terroristes, mais tombent aussi des innocents. Ceci est une anarchie de haut niveau. Elle est aussi très dangereuse. Il faut lutter contre le terrorisme, mais pour arrêter l'agresseur injuste il faut un consensus international.»

    Ref. Le Pape au chevet d'une Europe fatiguée

    JPSC

  • Le Pape François, la laïcité et les racines chrétiennes de l'Europe

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    En préambule à la visite de François aux assemblées du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne, aujourd’hui à Strasbourg, cette réflexion de Thibaud Collin sur le site FigaroVox :

    « Le Pape François va à son tour s'adresser à l'Europe en tant que telle. Jean-Paul II, dans un discours magistral, un an jour pour jour avant la chute du mur de Berlin dressait la carte de ce que serait un ordre politique juste pour une Europe des nations libres. Le pape philosophe affirmait ainsi avec force: «La vie publique, le bon ordre de l'Etat reposent sur la vertu des citoyens, qui invite à subordonner les intérêts individuels au bien commun, à ne se donner et à ne reconnaître pour loi que ce qui est objectivement juste et bon. Déjà les anciens Grecs avaient découvert qu'il n'y a pas de démocratie sans assujettissement de tous à la loi, et pas de loi qui ne soit fondée sur une norme transcendante du vrai et du juste. Dire qu'il revient à la communauté religieuse, et non à l'Etat, de gérer «ce qui est à Dieu», revient à poser une limite salutaire au pouvoir des hommes, et cette limite est celle du domaine de la conscience, des fins dernières, du sens ultime de l'existence, de l'ouverture sur l'absolu, de la tension vers un achèvement jamais atteint, qui stimule les efforts et inspire les choix justes. Toutes les familles de pensée de notre vieux continent devraient réfléchir à quelles sombres perspectives pourrait conduire l'exclusion de Dieu de la vie publique, de Dieu comme ultime instance de l'éthique et garantie suprême contre tous les abus du pouvoir de l'homme sur l'homme.» Jean-Paul II parlait donc l'Europe à partir de son expérience des deux totalitarismes et des défis inédits que la démocratie avait à relever dans une époque marquée par «la mort de Dieu».

    Le pape François connait peu l'Europe mais nul doute qu'il s'adresse à elle depuis sa riche expérience de pasteur. Celle-ci a développé en lui une sensibilité à l'injustice que peut subir le peuple et de là l'ardeur à travailler à la libération dans toutes ses dimensions. Les nations européennes sont traversées par le doute. Doute sur leur identité, c'est-à-dire sur leurs racines mais peut-être plus encore sur leur finalité. C'est une illusion d'optique que de considérer que l'espoir des peuples est indexé sur le seul taux de croissance économique. La réalité économique n'est certes pas à négliger mais elle n'est que la manifestation d'une vitalité dont la source est dans l'esprit humain. La crise que traversent les nations européennes est d'abord existentielle et les institutions de l'UE n'ont pas les moyens de les aider à en sortir car leur critère de diagnostic est fermé à la vie de l'esprit. Que peut donc signifier la venue du Pape dans une telle enceinte? Elle est en elle-même la révélation que l'Europe a encore quelque chose à recevoir de cette vieille religion dont elle est issue: l'espérance que la destinée des personnes et des sociétés passe par l'accueil d'un don plus grand qu'elles. En effet, si l'homme veut être sa propre mesure, il se replie sur lui-même et sème le désordre, l'égoïsme et ultimement la désolation.

    Beaucoup diagnostiquent que le «populisme» gagne du terrain en Europe. Il en gagne proportionnellement à l'abandon dont les marges toujours plus importantes des peuples européens sont l'objet. Le pape François aime les périphéries, il aime dépasser les clivages faciles pour rejoindre chacun là où il en est dans son lien à Dieu. Il se met au service de ce désir de Dieu de toucher les cœurs de tous. Il a compris qu'à l'heure de la surmédiatisation, il était le «visage» de Dieu pour beaucoup de ses contemporains. Or quelle est la juste réponse de l'homme à Dieu qui se révèle? C'est la prière, personnelle et communautaire.

    Les esprits «éclairés» pourront se moquer mais le vingtième siècle nous a montré à quel point la libération des peuples asservis passe par la ré-orientation de l'homme vers Dieu. De nombreux dissidents de l'Est européen ont su transformer leur société en se plongeant dans l'intimité de ce cœur à cœur avec Dieu. Une telle attitude ne serait-elle plus d'actualité? Elle est intemporelle et c'est pour cela qu'elle ne cesse de vivifier les activités politiques, économiques, culturelles, telle une source où chacun peut toujours venir s'abreuver. C'est ce dont le cardinal Barbarin témoigne ces jours-ci en appelant tous les catholiques français à une grande neuvaine de neuf mois de prière et de jeûne pour notre pays (du 15 novembre au 15 août 2015). La prière est bien ce creuset de l'espérance et à ce titre elle est un des moteurs les plus puissants de l'histoire.

    Thibaud Collin est philosophe. Il vient de publier «Divorcés remariés, l'Église va-t-elle (enfin) évoluer?» (Éditions Desclée de Brouwer, 175 p., 14 €). 

    Ref. Le Pape François, la laïcité et les racines chrétiennes de l'Europe