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Philo à Bruxelles, 14 décembre : "Vous aimez tout ce qui est bon ? C'est très mauvais !"
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L'intolérance croissante contre les chrétiens en Europe
De Kath.Net/News (traduction automatique) :
Un rapport met en garde contre l'intolérance croissante contre les chrétiens en Europe
8 décembre 2021
L'Observatoire de Vienne nomme les formes agressives de laïcité et d'islamisme comme les principales causes de "tendance inquiétante" - la majorité des cas documentés en France, en Allemagne, en Espagne, en Suède et en Grande-Bretagne
Vienne (kath.net/KAP) L'intolérance laïque et l'extrémisme islamiste contribuent de manière significative au fait que les chrétiens ou les institutions chrétiennes pratiquant dans les pays européens sont de plus en plus exposés à la discrimination, y compris aux actes de violence et de persécution : cela vient d'un rapport de l'Observatoire sur l'intolérance et les discriminations à l'encontre des chrétiens en Europe » (OIDAC), qui a été présenté mardi lors d'une conférence de presse en ligne. Le phénomène de l'intolérance envers les chrétiens est totalement sous-évalué en Europe et doit être perçu, discuté et prévenu tant politiquement que socialement, selon la porte-parole.
« Dans l'Europe d'aujourd'hui, non seulement il n'est pas à la mode de vivre la foi chrétienne avec conviction, mais cela peut également conduire à de graves atteintes à la liberté personnelle dans des domaines importants de la vie tels que le travail ou la formation », a déclaré la directrice de l'OIDAC, Madeleine Enzlberger, résumant le résultats ensemble. L'intolérance à l'égard des chrétiens et leur discrimination allaient du vandalisme dans les églises et les bâtiments chrétiens aux crimes haineux contre les individus. Mais on peut également constater une restriction progressive des droits fondamentaux tels que la liberté d'opinion, de religion et de conscience, la liberté de contrat ou les droits parentaux par le biais de pressions sociales ou étatiques, ainsi qu'un degré élevé d'"autocensure" parmi les étudiants chrétiens.
Pour son rapport annuel, l'Observatoire de Vienne avait évalué les incidents qu'il avait documentés, ainsi que des questionnaires approfondis sur le sujet et des entretiens approfondis avec des experts. Dans cinq pays - à savoir la France, l'Allemagne, l'Espagne, la Suède et la Grande-Bretagne - les chrétiens sont les plus confrontés aux restrictions. Plus précisément, 754 « crimes haineux » ont été documentés pour les cinq pays, sans compter les situations de discrimination. Selon le rapport, les signalements de crimes de haine antichrétiens sont particulièrement fréquents en France et en Allemagne, tandis que le Royaume-Uni a le plus de poursuites pénales et d'enquêtes sur les discours de haine présumés. Dans l'ensemble, les crimes haineux antichrétiens auraient augmenté de 70 % en Europe de 2019 à 2020. Les auteurs appellent à la prudence en ce qui concerne le nombre : le rapport « innove » et révèle un énorme écart de recherche ; cependant, il est encore trop tôt pour faire des déclarations quantitatives et comparatives.
Propre opinion et églises ouvertes en danger
Pour l'Allemagne, le rapport recense 255 cas, dont la plupart concernent le vandalisme dans les églises. "De plus en plus de chrétiens sont touchés par cela car les églises restent alors fermées pour éviter les incidents", a déclaré Enzlberger, expliquant les conséquences. Alors que les mesures de l'État ne sont « restrictives que dans certains domaines », il existe une grande « hostilité sociale » contre les chrétiens dans certaines régions. La liberté d'expression est restreinte à la fin des groupes radicalisés et sous prétexte de lutter contre les « discours de haine ». Comme autres problèmes, les auteurs du rapport citent les restrictions aux droits parentaux, par exemple dans l'éducation religieuse ou l'éducation sexuelle, mais aussi le traitement injuste des convertis chrétiens par les autorités,
Le pasteur anglican Bernard Randall a donné un exemple concret de "comment la foi chrétienne est réduite au silence". L'ancien pasteur du Trent College de Nottingham, une école dirigée par l'Église anglicane d'Angleterre, avait été signalé au programme britannique de lutte contre le terrorisme « Prevent » et avait été renvoyé de l'école. Il s'était rendu à une foire scolaire pour se faire sa propre opinion sur les opinions exprimées par une organisation LGBTI active dans l'école lors d'un cours de formation anti-intimidation. Dans son sermon, il n'a ni discrédité ni réfuté la position de l'association, a déclaré l'ecclésiastique, qui n'a aucun espoir d'être à nouveau employé dans une école. L'audience pour son procès contre sa propre école est prévue pour septembre 2022.
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Une école catholique victime de débordements hindous au Madhya Pradesh
Une dépêche de l'Agence Fides :
ASIE/INDE - Une école catholique dévastée par des extrémistes hindous
7 décembre 2021Vidisha (Agence Fides) - Une foule d'environ 500 militants extrémistes a fait irruption, commis des actes de vandalisme et dévasté une école catholique dans l'État du Madhya Pradesh, au centre de l'Inde. Selon les sources de Fides, des membres du groupe extrémiste hindou " Bajrang Dal " ont pénétré de force dans l'école St Joseph de Ganj Basoda, dans le district de Vidisha, Madhya Pradesh. Ils ont jeté des pierres sur le bâtiment de l'école, endommageant les fenêtres et le mobilier, alors que les examens de 12ème année étaient en cours, terrorisant les étudiants. Les autorités scolaires, les enseignants et les élèves présents dans le bâtiment au moment de l'attaque ont réussi à échapper à la violence. Les violences ont eu lieu en raison de la conversion religieuse présumée de huit étudiants hindous, qui aurait été encouragée par le personnel de l'école. Cette allégation est totalement démentie par les autorités de l'école.
Le frère Antony Pynumkal, directeur de l'école, gérée par les Frères missionnaires de Malabar (MMB) dans le diocèse syro-malabar de Sagar, a déclaré à Fides que la prétendue conversion est " un prétexte, faux et sans fondement ". Il rapporte qu'il a appris l'organisation imminente du raid la veille des événements, par les médias locaux. Le frère Pynumkal a alors rapidement informé la police, qui n'a toutefois pas mis en place de mesures de sécurité pour empêcher les violences.
Les militants accusent les chrétiens de célébrer un rite de baptême pour les enfants des écoles. Sabu Puthenpurackal, prêtre chargé des communications dans le diocèse de Sagar : "L'église voisine de Saint-Joseph à Ganj Basoda avait organisé la première communion de quelques enfants catholiques de la paroisse le 31 octobre. Une photo de groupe des enfants avec l'évêque James Athikalam et le prêtre de la paroisse, le père Jose Lee Cyrakkove, a été publiée dans le bulletin mensuel du diocèse, Sagar Voice, le 5 novembre. Cette photo a été interprétée à tort comme la conversion d'enfants hindous par les personnes qui dirigent la chaîne YouTube 'Aayudh', ce qui a incité le groupe de militants hindous à agir contre les chrétiens". Ces derniers jours, les autorités ecclésiastiques ont également fait appel à la police pour protéger les institutions chrétiennes de Ganj Basoda. Cependant, ils n'ont pas pu limiter la violence. La police a indiqué que des enquêtes sont en cours sur les actes de vandalisme.
Fondée en 2009, l'école accueille les étudiants dans la ville de Ganj Basoda, située à environ 105 km au nord-ouest de Bhopal, la capitale de l'État. Elle compte 1 500 étudiants de toutes religions et cultures, dont moins de 1 % sont chrétiens.
(SD-PA) (Agence Fides 7/12/2021) -
Vers une nouvelle guerre scolaire ?
De Ralph SCHMEDER, responsable du Service de presse du diocèse de Liège :
La menace d’une nouvelle guerre scolaire ?
Chère lectrice, cher lecteur,
D’habitude, le mois de décembre est un mois paisible. Le temps de l’Avent, dont les lumières éclairent l’obscurité de l’hiver naissant, conduit vers la fête de la Nativité, fête de la paix. Qu’en sera-t-il cette année puisque le cours de religion dans nos écoles est une fois de plus en danger ?
Le 22 novembre laissera des traces d’une autre époque, avec un triste air déjà vu de guerre scolaire. Lors d’une déclaration conjointe, des parlementaires issus du Parti Socialiste, d’Ecolo et du Mouvement Réformateur, trois partis de la majorité de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont présenté les conclusions du groupe de travail en charge d’un examen du cours d’Education à la Philosophie et à la Citoyenneté (EPC). Sans avoir consulté les représentants des cultes, ils recommandent l’augmentation de ce cours à deux heures par semaine dans l’officiel et la suppression de l’obligation du cours de religion. L’enseignement libre serait alors le seul réseau où le cours de religion serait encore clairement inscrit dans le programme.
Dès l’annonce de ce projet, le porte-parole francophone de la conférence des évêques, Tommy Scholtes, a immédiatement réagi : « Cela me paraît une grave erreur de sortir les cours de religion ou de morale de la grille scolaire habituelle des élèves. Si la constitution en son article 24 demande qu’on organise un cours, ce n’est pas pour le sortir de la grille. C’est oublier que la religion et la morale font partie de manière constitutive de la vie sociale et culturelle des jeunes citoyens que sont les élèves. Transférer de manière facultative le cours en le rendant à option, c’est laisser place à toutes sortes d’initiatives qui seront organisées en dehors des écoles et donc du contrôle d’une inspection scolaire. »
A l’heure où j’écris ces lignes, la première vague d’indignation dans le monde catholique est déjà passée, et on peut espérer que l’Eglise (comme d’ailleurs les autres religions) puisse encore faire entendre sa voix pour répondre à cette nouvelle attaque. Même si ce projet ne concerne que les écoles officielles, on peut penser qu’il ne s’arrêtera pas là. Tôt ou tard, on remettra aussi en question le cours de religion dans le réseau des écoles catholiques. Le mardi 23 novembre, j’ai assisté à une réunion « en distanciel » du conseil presbytéral, où l’assemblée (y compris notre évêque et son vicaire général) s’est prononcée à l’unanimité pour la nécessité de se défendre par rapport à ces tentatives de plus en plus ouvertes de faire disparaître l’enseignement de la religion chrétienne dans nos écoles.
Un confrère curé témoignait : « Dans les écoles communales de mon Unité pastorale, déjà à l’heure actuelle, il n’y a plus eu de cours de religion depuis deux ans, et à la catéchèse de profession de foi, on sent déjà clairement la différence de niveau de culture religieuse entre les enfants qui fréquentent l’officiel et ceux qui sont dans une école catholique ».
Comment réagir ? Les représentants des cultes n’ont plus les mêmes appuis politiques que par le passé. Faut-il lancer des pétitions, écrire des cartes blanches dans la presse ? La mobilisation des parents, qui devraient réclamer le droit à une formation aux valeurs chrétiennes, est une autre possibilité qui pourrait avoir un certain poids.
Toute cette discussion est un bon exemple de cette « guerre froide » malheureuse qui divise notre société, entre ceux qui veulent réduire la pratique d’une religion à une affaire strictement privée et ceux, dont je suis, qui restent persuadés que les valeurs (morales et spirituelles) véhiculées par les religions sont des biens publics constitutives de notre société. Une « société laïque », est-ce une société dirigée par une certaine laïcité dont l’idéologie est le combat contre les religions établies, notamment le catholicisme et l’islam ? Est-il encore permis de rêver d’une société où il y a de la place pour toutes les convictions, où on peut s’enrichir mutuellement, dans le respect de ceux qui se réclament du Dieu de Jésus-Christ, d’Allah ou de Bouddha ?
Mais que ces rumeurs de guerre idéologique ne nous empêchent pas de nous préparer intérieurement à la fête de l’Incarnation de Dieu dans notre monde. Déjà il y a 2000 ans, un petit nouveau-né, venu au monde dans une étable à Bethléem, a fait frémir les puissants de son temps. Et pourtant, il est venu pour annoncer la paix de Dieu et pour inaugurer ce qu’il appellera lui-même le « Royaume des cieux ».
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« Le prêtre, un être configuré au Christ »
Lu sur le site web du mensuel « La Nef », cet entretien de Christophe Geffroy avec le Cardinal Robert Sarah :
Préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements de 2014 à février 2021, le cardinal Robert Sarah nous offre de magnifiques « méditations sur la figure du prêtre » dans un nouvel ouvrage intitulé Pour l’éternité (1). Entretien autour de ce livre et sur les affaires d’abus sexuels sur mineurs qui secouent l’Église de France.La Nef – Votre livre est un magnifique plaidoyer pour le prêtre et sa vocation : pourquoi un tel livre aujourd’hui ? Et est-ce une coïncidence qu’il sorte au moment où l’Église de France est ébranlée par le scandale des abus sexuels et le rapport de la CIASE demandé par la Conférence épiscopale ?
Cardinal Robert Sarah – J’ai voulu ce livre pour que tous, laïcs et prêtres, puissent redécouvrir l’essence du sacerdoce. Depuis des années, je reçois beaucoup de prêtres ébranlés, découragés et isolés. Je voulais les conforter dans leur vocation. J’ai aussi remarqué que les fidèles ne savent plus ce qu’est un prêtre. Soit on le méprise ou on le soupçonne de monopoliser un prétendu pouvoir, soit on en fait une star en raison de son activisme. Mais on ne regarde plus le prêtre pour ce qu’il est, un être configuré au Christ, époux de l’Église. Apprécions les prêtres pour ce qu’ils sont avant de regarder ce qu’ils font ! Je n’avais pas prévu que la sortie de ce livre coïncide avec le rapport de la CIASE. Mais cela s’est révélé providentiel.
À l’heure où certains sont tentés d’inventer un nouveau sacerdoce, j’ai voulu laisser la parole aux saints car ils nous transmettent l’Évangile vécu. Ils dessinent dans ce livre la figure du prêtre tel que Jésus lui-même nous l’a laissée pour l’éternité. N’ayons pas peur de la recevoir et de l’aimer sans vouloir la retoucher pour la rendre conforme aux goûts du monde contemporain qui seront très vite démodés.
On peut dire que votre livre va fondamentalement à l’opposé du mouvement actuel – et notamment du rapport de la CIASE qui va jusqu’à fustiger le « système patriarcal » de l’Église – qui tend à « désacraliser » la figure du prêtre, pour en faire un homme ordinaire exactement comme les autres, et qui devrait donc pouvoir être marié : quelles sont l’origine et les causes de cet abaissement de la vision du prêtre et que pensez-vous de ce rapport de la CIASE et de ses préconisations ?
Il était nécessaire de faire la lumière sur les crimes commis par des prêtres. Il était juste de mesurer l’ampleur du péché et l’indifférence à ce péché qui avait fini par s’infiltrer dans les mentalités des évêques. La perte du sens du péché est une marque de la barbarie de notre époque. La manière dont les crimes pédophiles ont été traités en est une illustration tragique. Le système qui a entraîné le silence devant ces crimes est avant tout une forme de relativisme moral pratique. On a renoncé à désigner le mal, à dénoncer le bourreau, à punir le criminel sous prétexte d’une miséricorde mal entendue qui n’était que la couverture d’une culture de l’excuse, de la complaisance subjective et de l’oubli de la gravité objective du péché.
Mais certains voudraient instrumentaliser ces péchés d’une minorité de prêtres (3 %) pour rendre responsable l’Église en elle-même et le sacerdoce lui-même. Pourtant l’immense majorité des prêtres (96 %) s’est montrée fidèle. Parce que certains prêtres ont succombé à une pratique pathologique et perverse de la paternité, de la sacralité et de l’autorité, on voudrait faire du prêtre un homme comme les autres, lui dénier son être de père, son caractère sacré ? Il y a là une erreur de raisonnement. L’immense majorité des crimes sexuels est commise par des hommes mariés et pères de famille. Est-ce la faute du mariage et de la paternité ? Faudrait-il supprimer la famille ?
Derrière ce sophisme, il y a une erreur que le Catéchisme de l’Église catholique dénonce clairement : le péché n’est pas que le fruit d’une structure sociale. Nos comportements demeurent libres. Nous en sommes responsables. Si donc des prêtres se sont montrés pécheurs, c’est qu’ils ont oublié qui ils sont. Ils sont, par le sacrement de l’Ordre, configurés au Christ, époux et serviteur de l’Église pour l’éternité. Leur âme est marquée pour toujours par ce sceau que l’on appelle le caractère sacramentel qui les consacre à jamais. Cette consécration n’est pas un isolement hors de la réalité qui ouvrirait la porte à une forme de toute-puissance psychologique, elle est une mise à part pour Dieu qui engage à suivre le Christ comme serviteur jusqu’en son sacrifice, jusqu’à la Croix. -
En Avent : bienheureux les cœurs éveillés
Lu sur le site web de « France catholique » , de P. Paul D. Scalia, traduit par Bernadette Cosyn:
« La somnolence peut être une chose dangereuse. Au travail, elle peut conduire à une terrible faute de frappe, un courriel mal inspiré ou une erreur de calcul. Elle peut aussi nous mettre physiquement en danger. D’où les bandes rugueuses sur le bord de l’autoroute et les avertissements sur les boîtes de médicaments : peut provoquer somnolence et vertiges ; ne pas conduire d’engins durant le traitement.
Voilà pour la somnolence physique. Aujourd’hui notre Seigneur nous parle d’une autre forme de somnolence, plus dangereuse, celle du cœur : veillez à ce que vos cœurs ne s’endorment pas dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie quotidienne. Dans les Écritures, le cœur indique plus qu’un organe ou le siège des émotions. Il décrit la dimension la plus intime de la personne, où résident les pensées, les choix et – plus que tout – l’amour. Cette somnolence est donc une léthargie de l’intelligence, de la volonté et de la capacité d’aimer. Ses dangers ressemblent à ceux de la fatigue physique mais sont bien plus mortels. Elle apporte finalement le danger de devenir un zombie spirituel : déambulant et fonctionnant mais étant vraiment mort à l’intérieur.
De sa nature même, l’amour requiert la vigilance. Nos cœurs ont besoin d’être vigilants et attentifs pour agir convenablement. Quand ils deviennent somnolents, nous perdons la discipline nécessaire pour aimer convenablement. Nous commençons à faire des erreurs et des choix médiocres. Comme la somnolence physique affecte nos yeux, ainsi la somnolence spirituelle affecte les yeux de notre esprit. Nous mésévaluons ce qui est authentiquement bon et digne de notre amour et ensuite comment aimer. Nos affections dégénèrent et se heurtent à de mauvaises choses. Si le cœur n’est pas revigoré et vigilant, il est aisément égaré.
Cette sorte de somnolence a sa part dans la plupart du mal que nous commettons. Nous ne choisissons pas habituellement le mal parce que nous savons que c’est mal ou parce que nous voulons faire le mal. C’est plutôt que nous choisissons le mal et le péché parce que notre cœur est devenu somnolent. Il devient alors lentement mais sûrement incapable de discerner le vrai et le bien. Il devient indiscipliné dans ses choix et s’englue dans la voie de la facilité. Plutôt que pour le bien ardu, il opte pour ce qui est facile, populaire et confortable.
Notre Seigneur indique deux causes à cette somnolence. D’abord « la débauche et l’ivresse ». Maintenant, ne pensez pas ne pas être concernés parce que vous ne faites pas la bringue et n’êtes jamais ivre. Cette phrase ne dénonce pas uniquement ces vices spécifiques mais l’indulgence envers le corps en général. Cela signifie donner à la nourriture, la boisson et autres plaisirs physiques plus d’importance qu’ils n’en méritent et par là leur permettre d’exercer une influence démesurée sur nos choix.
Ces habitudes de la chair portent, lentement mais sûrement, le cœur à somnoler. Avez-vous jamais été plus vigilant après un repas copieux bien arrosé ? N’étiez-vous pas fatigué le matin suivant ? La personne qui a peu de contrôle de soi concernant la nourriture, la boisson et le sexe prend habituellement de plus en plus de décisions médiocres parce que ces attentions entraînent le cœur des plus hautes choses spirituelles vers les choses charnelles.
Cela marche également très bien d’une autre façon. Peu importe à quel point nous nous comportons irrationnellement, nous restons des créatures rationnelles et avons besoin de justifier nos actions. Plus nous sommes attachés aux petits plaisirs de la chair et plus nous devons contraindre notre intelligence pour justifier nos actes. Nous la faisons descendre de sa place privilégiée pour justifier les désirs du corps.
La seconde cause de cette somnolence est ce que notre Seigneur appelle « les soucis de la vie quotidienne ». Nous devenons spirituellement insensibles quand nous permettons aux nécessités du jour – la tyrannie de l’urgence – de prendre le pas sur nos pratiques spirituelles. Quand le rythme de vie que nous avons créé pousse Dieu hors de l’emploi du temps et nous invite à renoncer à notre prière, notre lecture spirituelle, notre confession et même notre messe parce que... eh bien, nous sommes trop occupés. Quelque chose doit céder.
Bien qu’à l’opposé de la débauche et de l’ivrognerie, cette agitation produit le même résultat : l’insipidité en ce qui regarde l’âme. L’inquiétude est à la fois un symptôme et une cause d’une trop grande implication dans ce monde et d’une négligence envers le monde à venir.
Donc nous aboutissons à une somnolence du cœur en alternant l’indulgence envers le corps et la fabrication d’une agitation. De vrai, les extrêmes de l’indulgence et de la préoccupation marchent très bien ensemble. Nous devenons inquiets en raison de notre agitation ; nous nous accordons les plaisirs de la chair pour nous requinquer ce qui ne fait que nous mener à plus d’anxiété. D’une façon ou d’une autre le cœur devient las, fatigué, somnolent et susceptible de faux amours. Et notre culture semble sinistrement douée pour produire ces deux extrêmes. Il n’y a peut-être jamais eu de culture aussi indulgente et anxieuse à la fois.
La sévérité de cet évangile pourrait sembler inappropriée à cette époque de l’année. Déjà dans le course vers Noël, beaucoup de gens s’attendent à un message plus joyeux. Cependant, ce dont nous avons besoin vraiment maintenant, c’est précisément un avertissement contre la débauche, l’ivrognerie et les inquiétudes concernant la vie quotidienne. C’est à cette période de l’année que nous cédons à la nourriture, la boisson et devenons – quelle ironie – stressés par les jours de congé.
L’Avent est le moment propice pour rejeter la somnolence de cœur. C’est un temps pénitentiel durant lequel nous nous détachons à la fois de l’assouvissement et de l’agitation. La façon de nous préparer à la naissance de notre Seigneur, c’est de nous priver d’excès de nourriture et de boisson et de maîtriser nos emplois du temps, afin que nous ne devenions pas somnolents par assouvissement ou anxiété. Le Christ est né de grand matin. La célébration de sa naissance n’est pas pour les cœurs somnolents. Seuls les éveillés peuvent saisir la joie de Noël. »
Voir en ligne : The Catholic Thing
Et, autrement décliné, voici peut-être votre prochain rendez-vous dominical, sur le même thème pénitentiel de l'Avent :

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Pourquoi il est urgent de reprendre le Catéchisme et de l'enseigner à nouveau
Du Cardinal Sarah* sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :
Le catéchisme nous prépare à la rencontre avec Jésus
28-11-2021
Il est urgent de reprendre le Catéchisme et de l'enseigner à nouveau, car trop souvent aujourd'hui, la foi est réduite à un sentiment personnel. Dire "je crois" signifie s'ouvrir, sous l'influence de la grâce, au contenu objectif que Dieu révèle et auquel nous donnons notre assentiment. Aujourd'hui, l'enseignement est considéré comme le contraire de l'expérience, mais il est impossible de faire l'expérience de Dieu autrement que par l'enseignement.
Dans nombre de mes contributions, et dans mes livres, je n'ai cessé de dire que la crise actuelle qui affecte l'Eglise et le monde est radicalement une crise spirituelle, c'est-à-dire une crise de la foi. Le monde moderne a renié le Christ. Nous vivons le mystère de la trahison, le mystère de Judas. Par-dessus tout, nous, les catholiques, avons retiré Dieu de notre vie. Nous avons abandonné la prière, la doctrine catholique est remise en question. Le relativisme qui règne dans le monde est entré en force dans l'Église.
La célébration du dimanche, jour de l'Eucharistie du Seigneur, précepte moral qui nous oblige à rendre à Dieu un culte extérieur, visible, public et régulier en souvenir de sa bienveillance universelle envers les hommes (CC 2176-2177) est très négligée ou célébrée de manière théâtrale et superficielle.
La réponse à cette situation ne consiste pas à prendre les choses en main ou à essayer de purifier l'Église par nos propres forces. Nous réformons l'Église quand nous commençons par nous changer nous-mêmes. Jésus a soif d'unité. Et l'unité de l'Église a sa source dans le cœur de Jésus-Christ. Nous devons rester proches de lui, en lui.
Comme je l'ai déjà écrit dans Le jour est maintenant passé, l'unité de l'Église repose sur quatre colonnes : La prière, la doctrine catholique, l'amour de Pierre et la charité mutuelle. Sans la prière, sans l'union avec Dieu, toute tentative de renforcer l'Église et la foi sera vaine. Mais, alors que la Nuova Bussola Quotidiana introduit cette nouvelle initiative de leçons de catéchisme, je voudrais m'arrêter sur le sens de la doctrine catholique.
La source de notre unité nous précède et nous est offerte : c'est la Révélation que nous avons reçue et qui se lit comme suit : "Les frères étaient assidus à l'écoute de l'enseignement des Apôtres et à l'union fraternelle, à la fraction du pain et aux prières" ( Att. 2,42). Nous devons y être fidèles et le peuple chrétien a droit à un enseignement clair, ferme et sûr. L'unité de la foi présuppose l'unité du Magistère dans le temps et dans l'espace. Quand un nouvel enseignement nous est donné, il doit toujours être interprété en cohérence avec l'enseignement antérieur.
La foi est à la fois un acte intime, personnel, intérieur et une adhésion à un contenu objectif que nous n'avons pas choisi. Par la foi, nous posons personnellement un acte par lequel nous décidons de nous en remettre totalement à Dieu en toute liberté. Je crois : par cet acte, le cœur, sanctuaire authentique de la personne, s'ouvre sous l'influence de la grâce au contenu objectif que Dieu révèle, auquel nous donnons notre assentiment. La foi s'épanouit dans le témoignage public, car notre croyance ne peut jamais rester purement privée. La foi ne peut être professée que dans l'Église, avec l'Église, qui nous transmet la connaissance intégrale du mystère, des contenus qu'il faut connaître et croire.
Malheureusement, le relativisme qui domine le monde est entré profondément dans l'Église. Mais faire de la foi un sentiment purement personnel la rend incommunicable, la coupe de l'Église et, surtout, la vide de tout contenu. Il est donc urgent d'insister sur l'enseignement du catéchisme tant aux adultes qu'aux enfants. L'enseignement du catéchisme est plus qu'une connaissance intellectuelle de son contenu. Il favorise une véritable rencontre avec Jésus, qui nous a révélé ces vérités. Tant que nous n'avons pas rencontré Jésus physiquement, nous ne sommes pas vraiment chrétiens.
Aujourd'hui, certains opposent enseignement et expérience. Mais l'expérience de Dieu ne peut se faire que par l'enseignement : "Comment croire en lui... sans prédicateur ?", demande saint Paul (Rm 10,14-15). Cet échec du catéchisme conduit un grand nombre de chrétiens à soutenir une sorte de flou concernant la foi. Certains choisissent de croire un article du Credo et d'en rejeter un autre. Certains vont jusqu'à faire des sondages sur l'adhésion des catholiques à la foi chrétienne. La foi n'est pas l'étal d'un marchand où nous allons choisir les fruits et légumes qui nous plaisent. En la recevant, nous recevons Dieu tout entier et entier, sa Parole, sa Doctrine, son Enseignement.
Aimons notre catéchisme. Si nous le recevons non seulement avec nos lèvres mais avec notre cœur, alors, à travers les formules de la foi, nous entrerons vraiment en communion avec Dieu. Il est temps d'arracher les chrétiens au relativisme ambiant qui anesthésie les cœurs et endort l'amour. Henri de Lubac ajoutait : "Si les hérétiques ne nous font plus horreur aujourd'hui, comme autrefois nos ancêtres, est-il certain que c'est parce qu'il y a plus de charité dans nos cœurs ? Ou bien ne serait-ce pas trop souvent, sans que nous osions le dire, parce que la pomme de discorde, c'est-à-dire la substance même de notre foi, ne nous intéresse plus ? Par conséquent, l'hérésie ne nous choque plus ; du moins, elle ne nous convulse plus comme quelque chose qui cherche à nous arracher l'âme de nos âmes... Ce n'est pas toujours la charité, hélas, qui a grandi, ou qui s'est éclairée ; c'est souvent la foi, le goût des choses de l'éternité, qui a diminué".
Il est temps que la foi devienne pour les chrétiens leur trésor le plus intime, le plus précieux. Pensez à tous les martyrs qui sont morts pour la pureté de leur foi au moment de la crise arienne : parce qu'ils ont professé que le Fils n'est pas seulement semblable au Père mais qu'il est d'une seule substance avec lui, combien d'évêques, de prêtres, de moines, de simples croyants ont souffert la torture et la mort ! Ce qui est en jeu, c'est notre relation avec Dieu, et pas seulement quelques querelles théologiques. On peut mesurer à notre apathie face aux déviations doctrinales la tiédeur qui s'est installée parmi nous.
Nous devons brûler d'amour pour notre foi. Nous ne devons pas la ternir ou la diluer dans des compromis mondains. Nous ne devons pas la falsifier ou la corrompre. Il s'agit du salut des âmes : les nôtres et celles de nos frères.
* Cardinal, Préfet émérite de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements
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"La révolution sexuelle a laissé derrière elle un profond sillage de destructions"
De Solène Tadié sur le National Catholic Register :
Lauréate du Prix Ratzinger 2021 : La révolution sexuelle a laissé derrière elle un profond sillage de destructions".
La philosophe allemande Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz discute du sécularisme, du féminisme, de la théorie du genre et de la nécessité de créer une nouvelle théologie promouvant la complémentarité de la masculinité et de la féminité.
24 novembre 2021
La onzième édition du Prix Ratzinger a été remportée par la philosophe Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz et le théologien de l'Ancien Testament Ludger Schwienhorst-Schönberger, tous deux allemands.
Institué par la Fondation Ratzinger en 2011, ce prix est destiné à encourager la recherche en théologie et toute autre recherche universitaire inspirée par l'Évangile, dans la tradition des enseignements du pape Benoît.
La cérémonie de remise du prix a eu lieu le 13 novembre dans la salle Clémentine du Palais Apostolique, en présence du Pape François. Les lauréats du prix Ratzinger 2020, le philosophe français Jean-Luc Marion et la théologienne australienne Tracey Rowland, étaient également présents pour recevoir leur prix après l'annulation de la cérémonie de remise du prix 2020 en raison des restrictions liées au coronavirus.
Les quatre chercheurs ont ensuite rencontré le pape émérite Benoît XVI au monastère Mater Ecclesiae, au Vatican, le 15 novembre. Le Register a interviewé Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz à la suite de cette rencontre afin de connaître son point de vue sur les excès causés par les idéologies issues de la révolution sexuelle de 1968, en particulier l'idéologie du genre et d'autres questions postmodernes.
Née en 1945, elle est professeur émérite de philosophie de la religion et d'études religieuses comparées à la TU de Dresde. Ses recherches portent sur la philosophie de la religion des XIXe et XXe siècles. Elle est spécialiste de la philosophe catholique Edith Stein et du théologien Romano Guardini, auxquels elle a consacré de nombreux écrits.
Elle dirige actuellement l'Institut européen de philosophie et de religion à l'Université philosophique et théologique du pape Benoît XVI à Heiligenkreuz, en Autriche.
Vous venez de rencontrer le pape émérite Benoît XVI, après avoir reçu le prix Ratzinger au Vatican. Pouvez-vous nous dire sur quoi ont porté vos discussions ?
Ce furent des moments de grand humanisme et d'érudition. Nous, quatre lauréats, avons présenté notre travail au pape émérite, et il a commenté nos quatre sujets à voix basse, mais de façon claire, prudente et sympathique.
En tant que professeur éminent de la Hochschule philosophique et théologique du pape Benoît XVI, comment décririez-vous sa plus grande contribution au monde philosophique de son temps ?
Je dirais que sa compréhension du Logos montre explicitement la contribution de la raison grecque à la dogmatique et à l'enseignement chrétiens ; et il a interprété la merveilleuse tension et complémentarité des sagesses grecque et hébraïque comme les deux sources du christianisme.
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Rendre les cours de religion optionnels ?
De Monique Baus sur le site de La Libre :
Nouvelle étape vers des cours de religion et de morale en option dans l'enseignement officiel
Six députés de la majorité ont déposé une proposition de résolution dans ce sens. Déjà, Défi et le CDH exprime des regrets. Le texte sera prochainement discuté, éventuellement amendé puis soumis au vote au Parlement. Le gouvernement en étudiera ensuite les conséquences et le calendrier.
22-11-2021
Le groupe parlementaire chargé de travailler sur l’opportunité de faire passer d’une à deux heures par semaine les cours de philosophie et de citoyenneté a fini son travail. C’était un des engagements figurant dans la déclaration de politique gouvernementale.Après plus d’un an d’auditions et de discussions à huis-clos, six parlementaires de la majorité PS-MR-Ecolo (1) ont présenté, ce lundi, une proposition de résolution. Elle sera discutée dans quinze jours en commission Education puis soumise au vote en séance plénière, dans la foulée.
Première recommandation: deux heures pour tous dans l'officiel
Aujourd’hui, la philosophie et la citoyenneté font l’objet d’une heure de cours obligatoire par semaine dans l’enseignement officiel, où la deuxième heure de cours dits philosophiques peut être consacrée, au choix, soit à la philo et citoyenneté, soit à un des cours de religion ou à la morale. La première recommandation vise à passer à deux heures obligatoires d'éducation à la philosophie et à la citoyenneté (EPC) pour tous les élèves de l’officiel.
Dans l’enseignement libre confessionnel, le texte suggère aussi d’améliorer les conditions de l’organisation de l’EPC qui ne fait pas l’objet d’un cours spécifique à ce stade. Il est suggéré d’y examiner la piste d’une heure de cours proprement dit. Dans le non confessionnel, l’extension à deux heures de philo et citoyenneté par semaine pourrait être soutenue.
Deux: respecter le droit de chacun à une éducation morale ou religieuse en proposant des cours à option
Que deviendront les cours de religion dans l’enseignement officiel? Les signataires recommandent qu’on continue à les proposer de manière optionnelle, sur base volontaire. Les conditions doivent être suffisamment confortables pour que le droit de chaque élève à une éducation morale ou religieuse, prévue par la Constitution, soit respecté. Les six députés recommandent aussi d’étudier toute autre modalité d’organisation, par exemple dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires.
Trois: faire les comptes
Très important: avant la mise en oeuvre d’un quelconque changement, il faudra en estimer le coût budgétaire.
Quatre: soutenir les enseignants
Autre précaution: il faudra également assurer la soutenabilité du cadre humain, budgétaire, statutaire et organisationnel. En clair, cette réforme concernera de nombreux enseignants. L’idée est de leur permettre aux professeurs de religion ou de morale qui souhaitent enseigner la philo et citoyenneté de suivre une formation à la neutralité. Les informations et l'offre devront être suffisantes.
Mais que fera-t-on de ceux qui ne veulent pas? Les signataires bottent en touche et renvoient la balle au gouvernement.
Cinq: inspecter
Enfin, une inspection spécifique devra être organisée pour ces importants contenus.
Concertation et entrée en vigueur progressive
Les six députés insistent sur la concertation préalable au choix qui sera finalement opéré. Au gouvernement d’anticiper ses conséquences et d’imposer le timing. On sait déjà que l’idée n’est pas de s’enfermer dans un calendrier, d’autant que d’autres importantes réformes sont sur la table. L’option d’une entrée en vigueur progressive, comme l’entrée dans le tronc commun du Pacte d’excellence, est évoquée.
Dans l'opposition, Défi exprime ses regrets
Conformément à la méthode de travail choisie, les députés de l’opposition auront le loisir de faire des propositions d’amendements.
Chez Défi, Joëlle Maison et Michaël Vossaert déplorent que des recommandations communes n’aient pas pu être dégagées et jugent la proposition incomplète. Très impliqué dans le débat, le parti revendique depuis toujours un cours d’Éducation à la philosophie et à la citoyenneté de deux heures hebdomadaires et le passage des cours de religion en cours facultatifs, hors de la grille horaire des élèves.
Pour Défi, le fait religieux, l'histoire des religions et le dialogue interconvictionnel ne doivent pas disparaître de l'école. "La connaissance des différentes religions et grands courants de pensée, de leurs origines, pratiques, rites, ainsi qu'un dialogue et des échanges encadrés pédagogiquement entre élèves, constituent un socle indispensable à la connaissance de l'autre mais aussi un préalable indispensable à la cohésion sociale", estime Joëlle Maison.
Ce dialogue figurait d’ailleurs dans les recommandations du rapport du groupe de travail Philosophie et citoyenneté présentées, en juin 2018, par les trois mêmes formations politiques (PS, MR et Ecolo) mais en a totalement disparu aujourd’hui. C’est le principal regret de Défi qui demande aussi l’extension, dans le réseau libre également, à un référentiel de deux heures de cours hebdomadaires.
Le CDH déplore que le PS se soit une nouvelle fois "enfermé dans ses dogmes"
Même position au CDH. "Nous regrettons que le PS se soit une nouvelle fois enfermé dans ses dogmes", réagit Alda Greoli, "et que ni le MR ni Ecolo ne soient sensibles au dialogue interconvictionnel et à la pluriculturalité de notre société." Et de critiquer le renvoi des questions religieuses dans la sphère privée sous couvert d'une pseudo option. "On parle beaucoup de citoyenneté mais très peu de questionnement philosophique. C'est pourtant fondamental."
Réaction forte des évêques de Belgique
Enfin, le porte-parole francophone de la conférence des évêques, Tommy Scholtes, critique fortement l'idée de rendre les cours de religion optionnels. "
Cela me paraît une grave erreur", dit-il. "Si la constitution en son article 24 demande qu’on organise un cours, ce n’est pas pour le sortir de la grille. C’est dans l’intention du constituant de le faire dans le cadre scolaire, et non pas le mercredi après-midi ni le vendredi après 16h ou encore le samedi matin. C’est oublier que le religion et la morale font partie de manière constitutive de la vie sociale et culturelle des jeunes citoyens que sont les élèves. Transférer de manière facultative le cours en le rendant à option, c’est laisser place à toutes sortes d’initiatives qui seront organisées en dehors du contrôle d’une inspection scolaire. Ce type d’orientation ne respecte pas le citoyen, qui est aussi un être qui a une culture spirituelle. L’enseignement public se doit de contribuer à cette dimension de sa formation."
--> (1) Les signataires de la proposition de résolution sont Latifa Gahouchi, Stéphanie Cortisse, Jean-Philippe Florent, Laurent Léonard, Hervé Cornillie et Kalvin Soiresse-Njall.
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Avent 2021 : Quelles raisons d’espérer ?
AVENT 2021 : QUELLES RAISONS D’ESPÉRER ?
Rencontre avec l‘abbé Claude GERMEAU
Directeur du Foyer des Jeunes de Herstal
le dimanche 5 décembre 2021 à 16h00 en l’église du Saint-Sacrement
à Liège (Bd d’Avroy 132)
Nous pensions être sécurisés par nos découvertes scientifiques, technologiques et consuméristes mais depuis bientôt deux ans la pandémie persistante de la Covid 19, les violences climatiques et autres calamités nous perturbent. Alors, en ce temps de l’Avent 2021, quelles raisons d’espérer ?
L’abbé Claude GERMEAU, directeur du Foyer des Jeunes de Herstal, vous en parlera le dimanche 5 décembre 2021 à 16 heures en l’église du Saint-Sacrement, Boulevard d’Avroy, 132 à Liège (face à la statue équestre de Charlemagne). Respect des mesures sanitaires requises.
Renseignements : sursumcorda@skynet.be
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Le cours de religion catholique relégué en 4ème place dans le réseau officiel
Lu sur Sud Presse (13 novembre, p. 13) :
Religion catholique et morale en perte de vitesse
De plus en plus d’élèves francophones du réseau officiel optent pour le cours de philosophie et de citoyenneté. Un cours qui est appelé à prendre encore plus de place à l’avenir. … Dans l’officiel, en 2020-2021, plus d’1 élève sur 6 a opté pour les deux heures de CPC en secondaire (17,22 %) et un peu moins en primaire (14,88 %). Des inscriptions en augmentation qui se font principalement au détriment des cours de morale et de religion catholique. C’est en secondaire que ce dernier chute le plus : alors qu’il était le 2 e cours le plus choisi en 2015-2016, il est désormais relégué à la 4e place, derrière la morale, la religion islamique et le CPC. D’après le rapport 2020 de l’Observatoire des religions et de la laïcité, qui compile ces chiffres communiqués par l’administration générale de l’Enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles, la baisse des effectifs du cours de religion catholique « s’observait déjà avant l’introduction du CPC », et le CPC n’a fait « que l’accentuer ». Pour ce qui est du cours de morale, par contre, la fréquentation « était stable avant cette introduction ». « Les deux cours procèdent de logiques pédagogiques très proches », indique le rapport. « Les parents ont donc logiquement préféré la cohérence d’un enseignement de deux heures par semaine avec un seul professeur. »
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Comment les enfants sont endoctrinés à l'école
Du site du Figaro via le site "Pour une école libre au Québec" :
France — Comment on endoctrine nos enfants à l’école
13 Nov 2021
Au nom de la « diversité » et de son corollaire pédagogique, l’« inclusion », les idéologies woke ont pénétré dans le temple scolaire avec la complicité d’une partie du corps enseignant et par le biais des outils pédagogiques.
Sara * (1) est lycéenne dans un établissement sans histoire de la banlieue parisienne. Son lycée n’est ni huppé ni ghetto. L’équilibre du « vivre-ensemble » y est fragile, mais il tient. Sara est métisse, ses camarades sont d’origines diverses. Ils sont blancs, noirs, maghrébins, asiatiques, mais pour elle, comme pour eux, la différence n’a jamais été un sujet de débat ni un problème… Jusqu’à ce fameux cours d’éducation morale et civique intitulé : « Le racisme anti-Blancs existe-t-il ? » Une question qui n’en était pas une, selon la lycéenne, tant l’enseignante a verrouillé les échanges pour imposer sa réponse : « Non, il n’existe pas. » Les élèves ont été invités à se définir comme « racisés » ou « non racisés » et ont découvert les notions de « privilège blanc », de « racisme systémique », etc. Une véritable initiation à la sémantique décoloniale !
« Ce cours a tout changé dans la classe, affirme Sara. Nous nous entendions bien, il y avait de la solidarité, du respect et de la bienveillance entre nous. Mais certains ont commencé à se voir comme des victimes de racisme, à ne parler que de cela. La boucle WhatsApp de la classe est devenue un champ de bataille avec deux camps qui s’affrontaient. Il y avait les Blancs accusés de racisme et les “basanés” de la classe qui parlaient d’esclavage, de colonialisme, d’inégalité. Ce cours n’a pas fait réfléchir. Il a installé un climat de haine et transformé en victimes certains de mes camarades qui allaient très bien jusque-là. » Du haut de ses 15 ans, la jeune fille interroge cette notion de racisme à sens unique, mais aussi et surtout la démarche de cette prof : « J’ai été frappée par l’impossibilité de discuter cette théorie. Je ne comprenais pas. Pour moi, le racisme, c’est d’abord de la bêtise. Et la bêtise n’a pas de couleur de peau. Heureusement, j’ai pu en discuter avec mes parents qui m’ont rassurée. Ils m’ont expliqué que ce cours était de l’idéologie déguisée. Ils m’ont parlé des thèses indigénistes et racialistes. Dans notre classe, plus rien n’a été comme avant après ça. La prof a changé d’établissement l’année suivante. Elle est partie sans essayer de réparer les dégâts. »
« Idéologues du bien »
L’anecdote ne surprend pas l’essayiste Fatiha Boudjahlat (2). Professeur d’histoire et géographie dans un collège de Toulouse, elle est en colère : « C’est terrifiant ce qu’il se passe aujourd’hui, s’exclame-t-elle. L’école est gangrenée par des idéologues. Ils avancent masqués, en utilisant leurs cours et leur autorité de professeurs pour faire de la propagande politique sous couvert de générosité et de respect de la diversité. » C’est ce qu’elle appelle « le complexe du missionnaire en Afrique » : « Ils veulent “sauver” les gamins en leur révélant leur statut de victimes, en faire de bons indigènes, avec la haine de l’État et de la France. Ce sont des agents du séparatisme. »
Ses formules volontairement chocs donnent la mesure de son désarroi. Que dire à cette élève noire qui lui raconte, en larmes, que son professeur d’anglais, après avoir projeté à toute la classe un film sur le Ku Klux Klan, l’a reprise au cours de la discussion qui a suivi en lui affirmant : « Tu n’es pas française, tu es afro-américaine ! » « Cette ado est originaire de Guyane, soupire Fatiha Boudjahlat, et son enseignante lui refuse le droit de se définir comme française. C’est incompréhensible pour cette jeune fille. »
Après l’assassinat de Samuel Paty, j’ai assisté à un grand moment de folie collective durant lequel ils essayaient de comprendre et de justifier cet acte abominable. J’avais envie de hurler.
Un professeur de lettres
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