Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Médias - Page 189

  • Rumeurs de démission du pape : manipulations sans fondement

    IMPRIMER

    C’est encore à Jean-Marie Guénois, chroniqueur religieux au Figaro, que nous devons cette réflexion de qualité qui a le grand mérite de placer cette rumeur fantaisiste dans une perspective nuancée. Que le pape Benoît XVI dérange une certaine nomenklatura de la pensée moderniste, si complaisamment relayée dans une certaine presse, qui rêve de révolution en chapes et en tiares, cela ne fait aucun doute.

     Pour ce qui nous concerne, nous préférons nous unir au Saint père, dans son oraison du Vendredi saint 2011 : Non, Seigneur, nous ne pouvons ni ne voulons partir, car tu as les paroles de la vie éternelle, toi seul tu es la parole de vérité. Et nous sommes en union de prière avec le successeur de Pierre.

     « À la dernière minute du voyage de Benoît XVI en Allemagne, une rumeur sur la démission du Pape a mis le feu aux poudres de la salle de presse de Freiburg Im Breisgau, dernière étape du voyage.

    Lire la suite

  • Allemagne : les remèdes du bon « Doktor Ratzinger »

    IMPRIMER

    Frédéric Mounier (Journal « La Croix ») doute de l’efficacité des remèdes du bon docteur Ratzinger et suggère une prescription « plus radicale ». Mais laquelle ?

     

    « Au terme de l’éreintant marathon de Benoît XVI dans son pays natal, on peut se risquer à une analogie… médicale.

    Le diagnostic posé par le Dr Ratzinger sur l’évolution de notre monde, sur les questions posées par l’homme à l’homme, est assurément lucide et partagé par d’autres que lui.

    Mais face aux foules souffrantes, en Allemagne comme en Autriche, qui lui demandent des remèdes immédiats, qu’elles estiment efficaces, contre les douleurs multiples causées par cette évolution (statut des femmes, regard sur l’homosexualité, accueil des divorcés remariés, remise en cause du célibat sacerdotal…), le pape récuse des remèdes qu’il estime ponctuels et inappropriés.

    Sur le fond, en appelant à une écologie humaine, à une philosophie du droit orientée vers la vérité, Benoît XVI, en bon médecin de famille, ne veut prescrire qu’un traitement de fond, pour l’avenir. Ce traitement n’est pas anodin, il est exigeant et spirituel. Respect de la vie en économie comme dans les vies privées, éducation, prière, communautés vivantes et engagées pour le bien commun, stabilité des engagements, familles stables et cohérentes, sainteté des prêtres, forte sélection à l’entrée des séminaires… Le tout éclairé, naturellement,  à la lumière du Christ, hors duquel le pape ne voit pas d’avenir au monde.

    Mais cette ordonnance ne répond qu’en partie aux demandes, urgentes parce que souffrantes, de larges franges du peuple dont il a la charge. En Allemagne et ailleurs..

    Un peu comme si un médecin de famille, confronté à de nombreuses douleurs polymorphes, s’en tenait à appeler ses patients à mener une vie régulière, à pratiquer un exercice physique régulier, à se nourrir de fruits, légumes et laitages, sans fumer ni boire trop. Tout cela est bel et bon, assurément justifié. Mais la douleur est là, lancinante..

    Du coup, la fermeté de Benoît XVI, qui ne souhaite pas faire bouger les lignes, mais propose une « écologie de l’homme », une vision de plus haut, de plus loin, voire d’à côté, est accueillie comme une fermeture..  Non, il ne modifiera pas le « règlement intérieur », parce qu’il pense que la solution aux douleurs est dans un retour aux sources, un enracinement dans la foi, un dégagement des structures lourdes, etc…

    Est-il encore temps ? » conclut-il.  C’est ici : Allemagne : les remèdes du bon « Doktor Ratzinger »

     

    Mais que suggère donc alors Frédéric Mounier : une amputation ou un peu d’arsenic dans la potion, pour en finir ?

     

  • Benoît XVI, islamophobe ?

    IMPRIMER

    Selon une information malveillante mise en ligne (puis retirée) le 26 septembre par la  Libre Belgique » et d’autres (voir ici :Le Pape Benoit XVI a déploré 'le lent suicide de l'Europe du fait de l'immigration musulmane' ) « quand il n'était encore que le cardinal Joseph Ratzinger, l'actuel Pape Benoît XVI ne tournait pas autour du pot pour évoquer le sujet de la présence de musulmans en Europe. Selon une biographie à paraître de la main du magnat anglo-canadien des media Conrad Black, le Pape a explicitement déploré "le lent suicide de l'Europe" lors d'un dîner à Toronto, au Canada, en 1990 : "Sa population vieillit et se réduit. Elle est remplacée par des immigrés que l'on ne peut assimiler." Il estimait alors que "l'Europe se réveillerait de sa léthargie" mais prévoyait toutefois "des jours difficiles". Ce livre fera sans doute l'effet d'une bombe alors que le Pape avait déjà défrayé la chronique en 2006 en assimilant l'Islam à la violence... ».

    Peut-on inviter le quotidien ex-catholique de la capitale à rendre compte, de préférence aux ragots, des paroles  prononcée, réellement celles-là, par le pape lors de son récent voyage en Allemagne. C’est ici, sur Belgicatho : Benoît XVI en Allemagne : quelles convergences avec les musulmans et les juifs

  • Benoit XVI en Allemagne : un voyage en demi-teintes ?

    IMPRIMER

    Le spécialiste « religieux » de la Libre Belgique, Christian Laporte, n’est pas très content : la tournure qu’a donnée le pape à son voyage en Allemagne ne lui a pas plu et le corps de l’article qu’il signe aujourd’hui dans ce journal autrefois catholique est encore plus maussade que son titre :

     « Les rapprochements n’ont pas eu lieu et les catholiques ont été grondés.

    L’Allemagne catholique d’après la visite de Benoît XVI ne ressemblera certes pas à celle qui a accueilli son leader spirituel, jeudi dernier - car une visite papale donne toujours un coup de fouet à l’Eglise locale - mais sur la balance du bilan, le fléau penche du côté de la déception car les attentes ne furent guère rencontrées.

    Assez logique puisque le fil rouge des interventions du Pape fut le recentrage doctrinal, voire une frilosité réelle face à toute forme d’ouverture. Et ce, malgré le constat inquiétant qu’en 2010, il y a eu plus de départs de l’Eglise catholique que de nouveaux baptisés en Allemagne. Bien sûr, outre-Rhin aussi, le scandale de la pédophilie a incité nombre de citoyens à ne plus réserver une frange de leurs impôts à l’Eglise romaine. Benoît XVI a finalement rencontré des victimes mais la rencontre fut apparemment moins chaleureuse que lors de visites antérieures. A la base, les fidèles allemands observent évidemment l’évolution de la société et le fossé qui continue à se creuser avec l’Eglise.

    Sur l’œcuménisme, la déception est aussi très forte chez les protestants : Benoît XVI a impressionné leurs responsables, à Erfurt, par son évocation de Luther, mais il n’a pas fait la moindre ouverture pour un réel rapprochement entre les frères séparés. Rien sur la volonté, partagée à la base, que les croyants des deux confessions puissent partager la même communion. Il est vrai que Rome fronce les sourcils devant les ouvertures morales et éthiques des églises évangéliques qui accordent, de surcroît, une place égale aux femmes, en permettant même qu’elles accèdent à des fonctions épiscopales. Benoît XVI est un homme trop bien élevé pour s’en offusquer et les a donc saluées à Erfurt mais en même temps, il ne met pas toujours des gants pour constater les divergences. Dimanche, à Fribourg, il a mis en garde les catholiques allemands "contre une protestantisation de leur Eglise" et lors d’une rencontre avec les orthodoxes, il avait laissé entendre que le rapprochement avec ces autres "frères séparés" serait plus facile - sous-entendu : qu’avec d’autres chrétiens !

    Mais auparavant, il faudra refaire l’unité chez les catholiques. Or la hiérarchie redoute clairement que l’Allemagne soit à son tour touchée par la contestation autrichienne, avec plus de 300 prêtres, et non des moindres, qui ont réclamé d’urgence des réformes pour l’Eglise. Pour le Pape, il ne peut être question de se laisser entraîner par ces contestataires : l’Eglise ne sera crédible que "si les paroisses, les communautés et les mouvements se soutiennent et s’enrichissent mutuellement, si les baptisés et les confirmés, en union avec l’évêque, tiennent haut le flambeau d’une foi inaltérée et laissent illuminer par elle leurs riches connaissances et capacités".

    Pour Benoît XVI, il y a trop de débats dans l’Eglise : "Ce ne sont pas les paroles qui comptent, c’est l’agir". Evoquant les grands prêtres juifs qui s’opposaient à Jésus, il a critiqué "les experts en religion", dont "la religiosité devient routine" et que "Dieu n’inquiète plus vraiment". La veille, le Pape avait déjà secoué "son" Eglise en lui reprochant, devant les jeunes, d’être trop tiède sur le plan spirituel. Et pas suffisamment réactive aux maux du temps : " Notre époque est largement caractérisée par un relativisme subliminal qui pénètre tous les domaines de la vie. Parfois, ce relativisme devient batailleur, se dirigeant contre des personnes qui affirment savoir où se trouve la vérité ou le sens de la vie. Et nous remarquons combien il exerce de plus en plus d’influence sur les relations humaines et sur la société... Certains semblent incapables de renoncer à quelque chose ou à faire un sacrifice pour autrui. Même l’engagement altruiste pour le bien commun, dans les domaines sociaux et culturels, ou pour les personnes dans le besoin, diminue. D’autres ne sont plus en mesure de se lier de façon inconditionnelle à une autre personne". Benoît XVI : bilan en demi-teintes  Eclairage de Christian Laporte

    Faut-il dire que, tout au contraire de l’opinion de « La Libre Belgique », ce voyage nous a agréablement surpris? Comme d’habitude les médias grincheux nous avaient annoncé une flambée spectaculaire de contestations : en réalité, le vrai contestataire, à la fois humble et intelligent, simple et courageux sans concession, ce fut … Benoît XVI : l’establishment religieux, politique et médiatique en est demeuré bouche bée durant tout le voyage. La « Libre Belgique », pour ne citer qu’elle, a fort peu couvert l’événement. Elle se rattrape aujourd’hui dans la ligne qui est la sienne et qui n’est évidemment pas la nôtre.

  • Benoît XVI aux chrétiens d’Allemagne : courage et confiance en Dieu

    IMPRIMER

    Environ 100.000 personnes, venues aussi de la Suisse et de la France toutes proches, ont assisté à la  messe en plein air célébrée par Benoît XVI sur l'aérodrome de Fribourg, dans le sud-ouest de l'Allemagne, avant son retour à Rome. Extrait de son homélie:

    « (…) Il y a des théologiens qui, face à toutes les choses terribles qui surviennent aujourd’hui dans le monde, disent que Dieu ne peut être tout-puissant. Face à cela, nous professons Dieu, le Tout-Puissant, le Créateur du ciel et de la terre. Nous sommes heureux et reconnaissants qu’il soit tout-puissant. Mais nous devons, en même temps, nous rendre compte qu’il exerce sa puissance de manière différente de ce que les hommes ont l’habitude de faire. Lui-même a mis une limite à son pouvoir, en reconnaissant la liberté de ses créatures. Nous sommes heureux et reconnaissants pour le don de la liberté. Toutefois, lorsque nous voyons les choses horribles qui arrivent à cause d’elle, nous nous effrayons. Faisons confiance à Dieu dont la puissance se manifeste surtout dans la miséricorde et dans le pardon. Et nous en sommes certains, chers fidèles : Dieu désire le salut de son peuple. Il désire notre salut. Toujours, et surtout en des temps de péril et de changement radical, il nous est proche, son coeur s’émeut pour nous, il se penche sur nous. Pour que la puissance de sa miséricorde puisse toucher nos coeurs, il faut s’ouvrir à Lui, il faut être prêt à abandonner le mal, à sortir de l’indifférence, et à donner un espace à sa Parole. Dieu respecte notre liberté. Il ne nous contraint pas » (…)  L’Église en Allemagne surmontera les grands défis du présent et de l’avenir et demeurera un levain dans la société si les prêtres, les personnes consacrées et les laïcs croyants dans le Christ, en fidélité à leur vocation spécifique, collaborent dans l’unité ; si les paroisses, les communautés et les mouvements se soutiennent et s’enrichissent mutuellement ; si les baptisés et les confirmés, en union avec l’Évêque, tiennent haut le flambeau d’une foi inaltérée et laissent illuminer par elle leurs riches connaissances et capacités. L’Église en Allemagne continuera d’être une bénédiction pour la communauté catholique mondiale, si elle demeure fidèlement unie aux Successeurs de saint Pierre et des Apôtres, si elle soigne de multiples manières la collaboration avec les pays de mission et se laisse aussi « gagner » en cela par la joie dans la foi des jeunes Églises (…)". "Demandons à Dieu le courage et l’humilité de cheminer sur la route de la foi, de puiser à la richesse de sa miséricorde et de tenir fixé notre regard sur le Christ, la Parole qui fait toutes choses nouvelles, qui pour nous est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), qui est notre avenir.

     Tout le texte ici : Homélie de Benoît XVI sur l'aérodrome de Fribourg

     

  • Proximité théologique entre catholiques et orthodoxes

    IMPRIMER

    Source : ZENIT.ORG

    Le pape Benoît XVI a rappelé samedi que les catholiques et les orthodoxes sont particulièrement proches sur le plan théologique et il espère qu'ils pourront très bientôt célébrer l'Eucharistie ensemble.

    Benoît XVI a rencontré cet après-midi 15 représentants des Eglises orthodoxes et orthodoxes orientales, à Freiburg, dans le cadre de son voyage apostolique de 4 jours en Allemagne.

    « Parmi les Églises et les communautés chrétiennes, l’Orthodoxie est théologiquement la plus proche de nous ; catholiques et orthodoxes ont tous deux la même structure de l’Église des origines. Nous pouvons ainsi espérer que ne soit pas si loin le jour où nous pourrons de nouveau célébrer l’Eucharistie ensemble », a affirmé le pape dans son discours.

    Le pape a précisé que les efforts aujourd'hui doivent surtout porter sur « la question du primat », en ajoutant que l'encyclique de Jean-Paul II Ut unum sint peut encore « donner des impulsions fructueuses ».

    Benoît XVI a enfin encouragé les orthodoxes à témoigner de leur foi, en mettant « le miracle de l’incarnation de Dieu au centre » de leur annonce.

    « Conscientes que toute dignité de la personne est fondée sur ce miracle, elles s’engagent ensemble pour la protection de la vie humaine, de sa conception jusqu’à sa mort naturelle. La foi en Dieu, le Créateur de la vie, et l’absolue fidélité à la dignité de chaque personne confortent les chrétiens dans leur opposition véhémente à toute intervention manipulatrice et sélective par rapport à la vie humaine », a souligné le pape.

    « En outre, connaissant la valeur du mariage et de la famille, comme chrétiens, il nous tient beaucoup à cœur, comme une chose importante, de protéger l’intégrité et la singularité du mariage entre un homme et une femme contre toute interprétation erronée. Ici, l’engagement commun des chrétiens, parmi lesquels beaucoup de fidèles orthodoxes et orthodoxes orientaux, donne une contribution précieuse à l’édification d’une société qui peut avoir un avenir, et où est porté à la personne humaine le respect dû », a-t-il ajouté.

  • Benoît XVI en Allemagne : troisième jour

    IMPRIMER

    Le meilleur observateur de ce voyage surprenant -Jean-Marie Guénois- ne cache pas son admiration pour la liberté de pensée et de ton de Joseph Ratzinger : le pape dit exactement ce qu’il pense avec simplicité, sans calcul, ni arrogance inutiles :

    - Un vrai-chaud froid œcuménique. « Ce que le Pape a refusé hier aux protestants il l'a donné aujourd'hui aux orthodoxes. Lors de sa rencontre, ce samedi, avec une délégation orthodoxe Benoît XVI a espéré qu'il n'est pas ‘ si loin le jour où nous pourrons de nouveau célébrer l'Eucharistie ensemble’. Son discours a été extrêmement chaleureux. En fort contraste avec le ton de celui de la veille, adressé aux protestants même s'il y avait rendu hommage à Luther .En clair, l'accord avec les orthodoxes sur l'eucharistie considérée chez les catholiques et les orthodoxes comme le ‘miracle’ de la présence réelle du Christ et l'accord total entre ces deux Eglises sur l'éthique délimitent, à eux deux, le cadre d'une photographie dont l'exact négatif est celui du désaccord avec les protestants.

    - Un diagnostic sans concession pour l'Eglise allemande : «  Je n'ai jamais vu, avoue Jean-Marie Guénois, le Pape s'adresser avec une telle netteté à une Eglise locale pour lui dire ses quatre vérités. C'est d'ailleurs ce que l'ex cardinal Ratzinger dénonce depuis longtemps : la superstructure riche et parfaitement administrée de cette Eglise tue son esprit. Le bilan pastoral est terrible puisque le Pape reproche sa « tiédeur » à ce catholicisme ! Il n'y a pas pire si l'on pense aux paroles du Christ qui dit vomir les tièdes (…). Il fallait quand même oser tenir ce langage à une foule de jeunes dont on voit qu'elle grandit dans un matérialisme confortable et aisé. »

    - Le pessimisme « ratzinguérien » ?  «  (…) N'a-t-il pas parlé, samedi matin, des ‘ pluies acides ‘ brunes, le nazisme, rouges, le communisme, qui ont rongé pour longtemps le terreau chrétien allemand, l'altérant encore de leurs ‘séquelles’ ? Ou encore du ‘relativisme subliminal’ qui nous atteindrait à notre insu ? Plus qu'une sorte de matrice émotionnelle d'un homme de sa génération, je vois plutôt la lucidité d'un vieux sage qui a beaucoup vu - on le mesure ici en Allemagne - et qui n'a plus aucun complexe pour dire ce qu'il pense avant de tirer sa révérence. Un homme libre, au fond, qui n'a rien à perdre, rien à gagner et ne cherche pas spécialement à convaincre mais argumente solidement ses propos.

    (…) Beaucoup de confrères ou d'intellectuels ou de gens simples qui n'ont pas eu la chance d'accéder à la culture, et qui ne sont pas spécialement croyants me disent, sachant que ce domaine religieux est ma spécialité, leur « admiration » personnelle et discrète pour la simplicité, l'honnêteté, la lucidité sur nos problèmes de cet homme qui commence à se voûter ? »

    Comment ne pas souscrire à ces propos? Deux commentaires : il n’y a évidemment pas à s’étonner que le pape « donne » aux orthodoxes ce qu’il refuse aux protestants : aurait-on oublié que seules l’Eglise catholique et les Eglises orthodoxes professent la foi dans la présence réelle du Christ sous les espèces eucharistiques et disposent de ministre validement ordonnés pour accomplir le Saint-Sacrifice de la Messe ? Quant au constat pessimiste  sur l’état de l’Eglise d’Allemagne, il une portée exemplaire transposable, à quelques nuances près, à l’Eglise catholique dans les autres pays situés au cœur de l’Europe historique : Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, France, Autriche, Suisse… La liste n’est pas fermée.

    Lire la note complète ici : Que retenir du 3° jour de voyage de Benoît XVI en Allemagne ?

     

     

  • Le pape secoue l’Eglise allemande : une franchise sans concession

    IMPRIMER

    f492db48-e6c7-11e0-bce7-11a2c0fdf98b.jpgEn terre catholique, à Fribourg (en Brisgau, au pied de la Forêt noire, au Sud-Ouest de l’Allemagne) où il est arrivé ce samedi, Benoît XVI (ici avec l'ancien Chancelier Helmut Kohl) n’a pas mâché ses mots sur l’état de l’Eglise allemande.  Le correspondant du Figaro nous rapporte ici ses propos sans ambages :

    « Les Allemands aiment la franchise, ils ont été servis ! Au troisième jour de sa visite officielle, «leur» Pape leur a réservés un message qu'il n'aurait jamais osé délivrer à aucune autre Eglise locale du monde. A Freiburg Im Breisgau, au sud de l'Allemagne où il est arrivé samedi en milieu de journée - dernière étape de son séjour officiel, il rentre à Rome dimanche soir Benoît XVI a dit tout haut ce que tout le monde à Rome pense tout bas : «En Allemagne, l'Eglise est organisée de manière excellente. (…) Sincèrement nous devons dire qu'il y un excédent de structures par rapport à l'Esprit. J'ajoute : la vraie crise de l'Eglise dans le monde occidental est une crise de la foi. Si nous n'arrivons pas à un véritable renouvellement de la foi, toute la réforme structurelle demeurera inefficace».

    Il s'adressait là au puissant Conseil du comité central des catholiques allemands (ZDK). C'est une singularité allemande. Un Etat dans l'Eglise puisque cette structure entièrement composée de laïcs rivalise souvent avec la conférence des évêques. Soit l'équivalent d'un syndicat représentant les laïcs catholiques et leurs intérêts face au monde clérical. Une heure plus tard, lors d'une veillée devant 20.000 jeunes, il a lancé tout net : «Le préjudice pour l'Eglise ne vient pas de ses adversaires, mais des chrétiens attiédis. Comment le Christ peut-il alors dire que les chrétiens - et cela peut-être aussi ces chrétiens faibles et souvent si tièdes - sont la lumière du monde ?»

    Benoit XVI aux jeunes : «Osez devenir ardents»

    Contre «la pluie acide» déversée sur la foi chrétienne par les «dictatures brune, nazie et rouge» qui porte encore des «séquelles» dont il a parlé le matin lors de la messe à Erfurt, dans l'ancienne Allemagne de l'Est, contre «le relativisme subliminal» qui creuse un «manque» spirituel dans «un riche monde occidental» dont il parlé devant les laïcs, Benoît XVI a alors engagé les jeunes «à oser devenir des saints ardents».

    Pour lui, en effet, «la foi catholique a un avenir même comme force publique en Allemagne». Il faut donc à nouveau «rendre visible et audible» le témoignage des chrétiens pour recréer «un point de contact» des gens avec l'Eglise.

    S'appuyant sur le fait que ni «le progrès technique», ni ceux qui avait promis le «paradis terrestre» ne sont venus à bout du mal «nous ne pouvons par taire que le mal existe» - il a redéfini «la sainteté» dont on fait une «caricature».

    «On pense souvent qu'un saint est celui qui accomplit des actions extraordinaires» a-t-il expliqué aux jeunes. Modèle impossible «à imiter» et «décourageant». Or a-t-il lancé, «le Christ ne s'intéresse pas tant au nombre de fois où vous trébuchez dans la vie, mais bien au nombre de fois où vous vous relevez. Il n'exige pas des actions extraordinaires mais il veut que sa lumière resplendisse en vous. Il ne vous appelle pas parce que vous êtes bons et parfaits mais parce qu'il est bon et qu'il veut faire de vous ses amis (…) et pour que sa grâce opère en vous.». D'où cet appel exigeant à ses «chers amis» les jeunes : «Permettez que le Christ vous brûle même si cela peut parfois signifier sacrifice et renoncement».  Ici : Le Figaro - International : Benoît XVI secoue les catholiques allemands

    De mieux en mieux : à quand une petite visite au Benelux ?

     

     

  • Benoît XVI en Allemagne : quelles convergences avec les musulmans et les juifs ?

    IMPRIMER

    Benoît XVI a rencontré hier une délégation des musulmans à la nonciature de Berlin, avant de partir pour Erfurt. En Allemagne, Les musulmans sont 4, 5 millions à 70% d'origine turque, le reste provenant des Balkans, des pays arabes et d'Iran. Ils sont à 75% sunnites et la plus ancienne mosquée se trouve à Berlin, ville abritant la communauté la plus nombreuse. Le Saint-Père a relevé que, dans la vie sociale, « beaucoup de musulmans attribuent une grande importance à la dimension religieuse. Cela est interprété, parfois, comme une provocation dans une société qui tend à marginaliser cet aspect ou à l'admettre tout au plus dans la sphère des choix individuels de chacun.

    « L'Église catholique s'engage fermement pour que soit donnée la juste reconnaissance à la dimension publique de l'appartenance religieuse. Il s'agit d'une exigence qui ne devient pas insignifiante dans le contexte d'une société majoritairement pluraliste. Il faut faire attention, cependant, à ce que le respect envers l'autre soit toujours maintenu. Le respect réciproque grandit seulement sur la base de l'entente sur quelques valeurs inaliénables, propres à la nature humaine, surtout l'inviolable dignité de toute personne (…) Ce fondement indique aussi des limites évidentes du pluralisme, car il n'est pas pensable qu'une société puisse se maintenir à long terme sans un consensus sur les valeurs éthiques fondamentales. Sur la base de tout ce que je viens de dire, j'estime qu'une collaboration féconde entre chrétiens et musulmans est possible... En tant que personnes religieuses, et à partir de nos convictions respectives, nous pouvons offrir un témoignage important dans de nombreux secteurs de la vie sociale. Je pense, par exemple, à la sauvegarde de la famille fondée sur le mariage, au respect de la vie à toutes ses phases ou à la promotion de la justice sociale".

    Aux juifs qu’il a également rencontrés  avant son départ pour Erfurt, Benoît XVI a notamment déclaré : « Les chrétiens doivent prendre de plus en plus conscience de leur affinité profonde avec le judaïsme. Pour les chrétiens il ne peut y avoir de fracture dans l'avènement du salut, d'autant que ce dernier vient justement des juifs.  Si on envisage le conflit de Jésus avec le judaïsme de son temps de manière superficielle, comme une rupture avec l'Ancienne Alliance, on le réduit à une idée de libération qui considère la Torah comme l'observance servile de rites et de prescriptions. Le Discours sur la montagne n'abolit pas la Loi mosaïque, mais en révèle les potentialités cachées, faisant émerger de nouvelles exigences. Il nous renvoie...au plus profond du cœur, où l'homme choisit entre le pur et l'impur, où se développent la foi, l'espérance et l'amour ».

    Textes complets sur : VIS nouvelles - Salle-de-Presse du Saint-Siège

     

  • Benoît XVI a rencontré à Erfurt les victimes d’abus sexuels

    IMPRIMER

    Le journal « La Croix » relate ce jour que «  compte tenu de l’ampleur de la crise des abus sexuels dans son propre pays, Benoît XVI se devait, comme il l’avait fait aux États-Unis, en Australie, à Malte et à Londres, de recevoir personnellement des représentants des victimes et de leurs familles. Trois hommes et deux femmes l’attendaient donc vendredi soir, au séminaire d’Erfurt, à son retour, tardif, des vêpres mariales célébrées dans l’enclave catholique d’Etzlesbach (…). Cette rencontre fut, comme l’a toujours voulu Benoît XVI, personnelle et dense. Elle s’inscrit, à la suite de ses déclarations dans l’avion, dans la liste des « accusés de réception » qu’il envoie, posément, aux catholiques allemands. Mais si le pape prend en compte inquiétudes, révoltes et revendications, il n’engage ni négociation, ni dialogue. Il braque le projecteur sur ce qui est pour lui l’essentiel de l’ouverture que permet la foi : la relation avec le Christ. Ce fut encore palpable vendredi soir, à Etzelsbach, où les blessures de la dictature communiste sont encore vives. Alors qu’il venait de recevoir, face à 70 000 fidèles réunis en plein champ, une croix faite des barbelés de l’ancienne frontière entre les deux Allemagnes, Benoît XVI a rappelé : « Sous deux dictatures sans Dieu qui voulaient prendre aux hommes leur foi ancestrale », cette chapelle mariale était « une porte ouverte et un lieu de paix intérieure ». Aujourd’hui encore, « là où nous laissons l’amour de Dieu agir totalement dans notre vie, là le ciel est ouvert. Là, il est possible de modeler le présent de façon à ce qu’il corresponde toujours plus à la Bonne Nouvelle (…) »

    La suite ici , sous la signature de Frédéric Mounier : Benoît XVI a rencontré à Erfurt les victimes d’abus sexuels | La-Croix.com

  • Le remède des docteurs tant pis

    IMPRIMER

    C’est dans « Le Figaro » d’hier sous la signature de Patrick Saint-Paul :

    « Benoît XVI abordera dimanche à Fribourg, dans le Bade-Wurtemberg, en plein cœur de l'Allemagne catholique, la dernière étape de son voyage dans son pays natal. Ce sera aussi l'épreuve la plus délicate et la plus attendue. À Fribourg, le Souverain Pontife ira à la rencontre d'une Église catholique allemande déchirée par de nombreux courants réformateurs et contestataires. Attisée par les scandales d'abus sexuels et physiques qui ont secoué l'Église depuis janvier 2010. La crainte d'un schisme entre conservateurs et progressistes est de plus en plus présente outre-Rhin. Et de nombreux catholiques allemands espèrent une main tendue du Pape, pour amorcer la réconciliation.

    «L'Église s'inflige un silence destructeur sur la crise qu'elle traverse», juge le père jésuite Klaus Mertes. Ancien directeur du très huppé collège jésuite Canisius, à Berlin, il déclencha la vague de révélations sur les scandales pédophiles en dévoilant les abus survenus dans son établissement entre 1970 et 1980. Résultat : pour la première fois en 2010, le nombre de catholiques tournant le dos à leur Église - 181 000 - a largement dépassé le nombre de protestants quittant leur institution - 150 000. Depuis 1990, l'Église catholique allemande a connu une érosion inquiétante. En vingt ans, le nombre de catholiques a baissé de 12,7 % outre-Rhin, selon les chiffres de la Conférence des évêques allemands. Le nombre de paroissiens assidus à la messe a chuté de 42,5 %. Les mariages à l'église ont baissé de 58,3 %, les baptêmes de 43,1 %. Le nombre de candidats au sacerdoce est en chute libre (- 62,1 %).

    Le déclin ne cesse de s'accentuer. «Jusqu'à présent la hiérarchie de l'Église n'a pas eu le courage de reconnaître sincèrement la gravité de la situation qu'elle traverse», déplore Hans Küng, théologien et critique du Pape. Plusieurs hauts responsables de confession catholique issus du parti conservateur d'Angela Merkel, parmi lesquels le président de la République fédérale, Christian Wulff, et le président du Bundestag, Nobert Lammert, réclament une modernisation de l'Église catholique » La suite est ici : Le spectre d'un schisme plane sur les catholiques allemands 

    La question est de savoir si ce ne sont pas précisément les recettes modernistes qui  ont mis à mal l’Eglise depuis quarante ans. Il est peu probable que Benoît XVI soit prêt à en rajouter…

     

  • Benoît XVI en Allemagne: deuxième jour

    IMPRIMER

    Excellent, comme toujours, Jean-Marie Guénois, a relevé l’essentiel avec une grande lucidité : la fin (espérons-le) d’un œcuménisme papotant dans l’équivoque, la méthode Benoît XVI (une sorte de judo intellectuel) et la présence d’un catholicisme traditionnel (à côté des poses « conciliaires » et sécularistes). Voici son point de vue :

     - La fin d'un certain œcuménisme. Ce mot compliqué désigne le travail de rapprochement effectué depuis le Concile Vatican II par les Eglises chrétiennes. En rendant hommage à Martin Luther dans la ville même, Erfurt, où il fut ordonné prêtre en 1507, Benoît XVI, a pris les protestants à témoin. (Merci de lire l'article que j'ai rédigé à ce sujet). Oui, a-t-il reconnu, les questions spirituelles qui hantaient ce moine étaient pertinentes. Notamment sur la question du mal et du salut.

    Pertinentes au point qu'elles se posent toujours aujourd'hui sauf que ces thèmes sont considérés comme dépassés par une majorité de protestants eux-mêmes et par bon nombre de catholiques. Le Pape, en épousant le questionnement spirituel de Luther, a donc invité les protestants à un examen de conscience sur leurs propres racines et sur leur héritage mystique.

    Ce qui est une façon pour lui de poser autrement les bases de l'œcuménisme, non plus de négociations pour aboutir à un compromis, mais pourrait-on dire, de communion spirituelle autour de la personne du Christ

    Lire la suite