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Politique - Page 103

  • Derrière la plume du Planning familial, un acquiescement aux thèses des activistes trans ?

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    De Paul Sugy sur le site du Figaro :

    En Belgique, un guide d'éducation sexuelle suggère aux enfants de 9 ans d'échanger des sextos

    Face à la polémique, la ministre francophone de l'Éducation a demandé de réécrire un court passage de ce tout nouveau guide.

    Le but de cet «apprentissage» ? «Conscientiser l'importance des comportements responsables liés aux sextings et nudes sur Internet». «Connaissances» à acquérir ? «Ne pas révéler son visage, tatouage, tache de naissance, cicatrice...». Et l'attitude, enfin, qui est espérée de l'élève ? «Reconnaître que les partages de sextos et/ou de nudes peuvent être excitants et être source de plaisir». Cette page de manuel, encore en ligne ce jeudi 15 décembre sur le site de l'institution belge chargée de l'éducation affective et sexuelle des élèves, est un support pédagogique destiné à enseigner les bonnes pratiques à adopter lorsque l'on échange des messages érotiques ou des photos intimes avec des contacts virtuels. Le hic, c'est que les «cibles» de ces recommandations, affichées en gros au haut de la page, sont... les enfants âgés de 9 à 11 ans.

     
    Extrait du Guide pour l'EVRAS. EVRAS

    En Belgique, la publication en octobre de ce «Guide pour l'EVRAS» (Éducation à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle) a aussitôt fait polémique. C'est pourtant l'aboutissement de plusieurs années d'efforts et de lobbying de la part du Planning familial, qui s'est progressivement octroyé le monopole de l'éducation affective et sexuelle en Belgique. Celle-ci est devenue une mission obligatoire de l'enseignement depuis une loi de juillet 2012, mais est restée longtemps partagée entre de nombreux acteurs, aux pédagogies et aux sensibilités diverses. Cette année, la révision d'un accord conclu entre la Communauté française, la Région wallonne et la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale doit conduire à une labellisation unique des acteurs associatifs autorisés à assurer cette formation en milieu scolaire. Et pour préparer cette centralisation, la rédaction d'un guide à destination des intervenants a donc été décidée - lequel guide sera désormais le support unique et obligatoire de l'éducation sexuelle à l'école, pour «homogénéiser» les discours tenus devant les élèves, d'après les mots de la représentante du Planning familial Coraline Piessens.

    Sauf que ce Guide pour l'EVRAS, fruit du travail d'une trentaine d'associations coordonnées par le Planning familial, a ému de nombreux pédopsychiatres du pays. En cause donc, ce passage par exemple qui explicite en des termes crus, banalise, et semble même encourager l'envoi de «nudes» et de «sextos» entre enfants de 9 ans. «N'encombrons pas le psychisme de l'enfant avec un référentiel sexuel adulte» rétorquent, dans une pétition publiée par LaLibre, plusieurs professionnels belges de la santé mentale des enfants.

    Pour l'initiatrice de la pétition, la pédopsychiatre Sophie Dechêne, c'est l'ensemble du guide qui pose en réalité problème, du fait de la méthode d'éducation retenue. «Beaucoup de conseils qui y sont proposés sont inappropriés pour les enfants de la tranche d'âge ciblée. En réalité, notre devoir est de protéger les enfants de l'hypersexualisation de ce rapport adulte à la sexualité , tandis qu'ici l'idée qui prime est celle d'une autodétermination : c'est à l'enfant de poser des questions sur ce qu'il souhaite, et les adultes sont tenus d'y répondre crument directement. Il n'y a plus d'interdits, plus de limites à poser, il faut seulement répondre mécaniquement à la curiosité des enfants » explique-t-elle au Figaro. Et de conclure : «selon moi, c'est tout l'inverse de ce que devrait être l'éducation, qui doit imposer un cadre adulte, cadre qui va lui permettre de grandir en toute sécurité, et notamment lui permettre de passer du principe de plaisir au principe de réalité ».

    Au-delà de l'extrait sur les sextos, c'est donc la méthode d'ensemble qu'elle dénonce au côté des autres pétitionnaires. Ainsi un autre extrait, très cru lui aussi, sur les relations sexuelles tarifées, lui paraît déplacé également.

    La page sur les «sextos» sera réécrite

    Devant la montée des critiques, exprimées notamment par un parti d'opposition, le Mouvement réformateur, la ministre socialiste de l'Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles Caroline Désir a effectué pour le moment un premier (et léger) rétropédalage. «Dans le souci de rechercher le plus grand consensus possible, nous avons chargé les acteurs de se pencher à nouveau sur ces parties du texte» a-t-elle fait savoir à la presse belge, désignant l'extrait du guide qui évoque les «sextos». Tout en défendant par ailleurs l'ensemble de la démarche, rappelant que le guide a été rédigé après un travail associatif réunissant près de 150 bénévoles.

    «Seul un passage, parmi 300 pages, pose vraiment problème» renchérit auprès du Figaro le porte-parole de la ministre. Qui insiste surtout sur l'esprit du guide : non pas fournir un cours d'éducation sexuelle clé en main, mais des éléments de réponses possibles à destination des intervenants. «Le guide n'est pas pour les élèves, ni les enseignants ou les parents, mais uniquement pour les associations qui interviennent en milieu scolaire. Le but est qu'ils sachent répondre à n'importe quelle question d'enfant» complète-t-il. 400 élèves ont été interrogés par les rédacteurs du guide pour élaborer chacune des fiches thématiques.

    En réalité, c'est bien plus largement que le guide suscite la controverse : derrière la plume du Planning familial, c'est un acquiescement aux thèses des activistes trans que subodorent les pétitionnaires opposés à la publication de ce guide. Dans une longue itération, ceux-ci soulignent les très nombreux passages dans lequel les rédacteurs encouragent l'enfant à se questionner sur son identité de genre, voire à remettre en question le sexe qui lui a été attribué à la naissance. Un discours «inclusif» et «non-hétéronormatif» qu'assument sans difficulté ses promoteurs.

    Ainsi dès l'âge de neuf ans, l'enfant peut se voir expliquer par les éducateurs ayant lu scrupuleusement le document comment «favoriser le sentiment de bien-être par rapport à sa propre identité de genre : adopter une démarche différente (ou pas), changer sa façon de s'habiller (ou pas), prendre des hormones (ou pas), recourir à des opérations chirurgicales (ou pas)…». À ce sujet, pour l'heure, la ministre Caroline Désir est restée muette.

  • Le Mozambique et le Nigeria en proie au djihad; des évêques préoccupés

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    D'Anna Bono sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Le Mozambique et le Nigeria en proie au djihad; des évêques préoccupés

    19-12-2022

    Au Mozambique, plusieurs provinces sont infestées par Al-Shabaab et le chef de la police demande aux civils de se défendre par tous les moyens. Au Nigeria, à la violence des djihadistes s'ajoute celle des bandits ordinaires. 2 exemples d'"États défaillants". Et les évêques des deux pays se disent inquiets.

    Depuis 2017 au Mozambique, le nord est sous la menace d'un groupe djihadiste armé affilié à Isis, Ansar Al-Sunna Wa Jamma, plus connu localement sous le nom d'al-Shabaab. La province de Cabo Delgado, qui fait frontière avec la Tanzanie, est la plus touchée. En raison de l'inertie, de la corruption et même de la complicité des autorités et des forces de l'ordre, al-Shabaab, composé à l'origine de quelques centaines d'hommes, a pris une telle ampleur qu'il n'est désormais plus possible, même avec l'aide des militaires envoyés par plusieurs États africains, de l'empêcher de commettre des attentats et des attaques. Au cours de l'un des plus récents, celui de la mission combonienne de Chipele, la religieuse italienne Maria De Coppi a été tuée. Toutes les installations de la mission, y compris l'église, l'hôpital et deux écoles, ont été détruites.

    Après une première période où ils ont limité leurs actions aux villages et aux zones rurales éloignées, les djihadistes ont étendu leur champ d'action pour menacer les grands centres urbains de la région. Ce n'est que ces derniers jours que le port de Mocimboa da Praia, qui était inutilisé depuis trois ans parce que la ville de 70 000 habitants avait été attaquée à plusieurs reprises depuis 2020 et même occupée par des terroristes pendant des mois, a été rouvert. En cinq ans, le djihad a déjà tué 4 000 personnes. Les personnes déplacées dans la seule province de Cabo Delgado sont au moins 800 000, soit environ la moitié de la population. L'incapacité de l'armée et des forces de police à protéger les civils est totale. Les autorités mozambicaines l'admettent elles-mêmes en décidant de recruter les milices de défense spontanées qui se sont formées au fil des ans : en particulier les jeunes de l'ethnie Makonde, majoritairement chrétienne.

    L'acte de reddition le plus retentissant est celui du chef de la police qui, fin septembre, a demandé aux habitants des provinces mozambicaines infestées de djihadistes de se défendre par tous les moyens. Ce n'est pas le moment de s'enfuir. Il est temps de résister", a déclaré Bernardino Rafael qui a rencontré la population locale à plusieurs reprises. Lorsque les djihadistes arrivent, vous devez résister et les chasser à l'aide de couteaux, de machettes et de lances. Puis l'un d'entre vous court et demande aux forces de sécurité d'intervenir pour aider à disperser les djihadistes". En réponse, la population, les jeunes en particulier, réclament des armes pour se défendre car les adversaires disposent d'équipements modernes : explosifs, armes à feu automatiques, véhicules blindés. Les affronter avec des couteaux, des machettes et des lances, c'est aller à l'abattoir.

    Les évêques catholiques du Mozambique se disent préoccupés par le fait qu'en armant ainsi les civils, en les incitant à se défendre et en augmentant de fait la méfiance à l'égard des autorités, ils courent le risque d'une escalade du conflit. Ils protestent également depuis un certain temps que la réponse militaire n'est pas suffisante si, dans le même temps, des stratégies ne sont pas mises en œuvre pour lutter contre la pauvreté qui favorise le recrutement de jeunes islamistes par les djihadistes.

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  • L'Eglise prise pour cible au Nicaragua

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    De Camille Meyer sur Radio Notre-Dame :

    Nicaragua : l’Eglise prise pour cible

    Le père Uriel Vallejos, curé de l’église de la Divine Miséricorde de Sébaco, dans le diocèse de Matagalpa, est la cible du gouvernement. Un mandat d'arrêt a été émis contre lui et sa fiche transmis à Interpol.

    Depuis le printemps 2018, l’Eglise est la cible du gouvernement nicaraguayen. Prêtres en fuite, évêque assigné à résidence, ambassadeurs expulsés, que se passe-t-il au Nicaragua ?

    Le 15 septembre dernier, le pape François insistait, lors d’une conférence de presse, sur la nécessité de « ne jamais arrêter le dialogue » avec le Nicaragua. Il faut dire que l’Eglise est la cible de Daniel Ortega, président du Nicaragua depuis mars 2018, et la répression sanglante de manifestations étudiantes. Ils réclamaient la démission du président. Ces exactions ont été dénoncées par les prêtres et les évêques du pays. Réélu en 2021, Daniel Ortega avait accusé, lors de sa campagne, l’Eglise catholique de préparer un coup d’état avec l’aide des Etats-Unis. Accusé par ses opposants d’autoritarisme et de népotisme, il a remporté un quatrième mandat consécutif lors d’un scrutin auquel étaient absents tous ses adversaires potentiels de poids, arrêtés ou contraints à l’exil.

    Une escalade récente ! 

    En mars 2022, Mgr Stanislaw Waldemar Sommertag, nonce apostolique est expulsé du pays. En août, Mgr Rolando Alvarez, évêque de Matagalpa au nord-est de Managua, est quant à lui assigné à résidence. Il a été inculpé ce mardi 13 décembre pour un prétendu « délits de conspiration visant à porter atteinte à l’intégrité nationale » et « propagation de fausses nouvelles (…) au détriment de l’Etat et de la société nicaraguayenne », selon les déclarations du Palais de Justice central de Managua dans un communiqué de presse et comparaîtra en janvier. Le gouvernement a mis la pression sur Mgr Alvarez depuis qu’il a dénoncé la fermeture par les autorités de cinq radios catholiques de son diocèse et exigé le « respect » de la liberté de culte ainsi que l’arrêt du « harcèlement » imposé à l’Eglise catholique.

    Le père Uriel Vallejos, curé de l’église de la Divine Miséricorde de Sébaco, dans le diocèse de Matagalpa, est également la cible du gouvernement. Un mandat d’arrêt a été émis contre lui. Le Palais de Justice central de Managua a indiqué avoir transmis sa fiche à Interpol. Ancien directeur de Caritas Nicaragua, il s’était opposé en août dernier, à la confiscation de matériel de radiodiffusion. La police avait alors assiégé son église trois jours durant avant de l’arrêter. Il a quitté le pays le 4 septembre.

    En plus des radios, les associations et ordres religieux sont également menacés. Selon l’Union européenne, il y a plus de 180 « prisonniers politiques » au Nicaragua et, pendant le premier semestre 2022, les autorités y ont fermé plus de 1.200 organisations de la société civile comme la congrégation des Missionnaires de la Charité. Daniel Ortega a, pour l’instant, rejeté la main tendue du pape François, qui appelait au dialogue. Un dialogue qui semble pour l’instant impossible.

  • L'Union européenne agit-elle avec suffisamment de détermination comme acteur de la paix ?

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    De Monica Lugato, juriste, professeure ordinaire à l'Université LUMSA (Rome) sur Settimo Cielo :

    L'Europe et la guerre. De l'esprit d'Helsinki aux perspectives de paix

    1. L'Europe et la guerre

    L'agression de la Russie contre l'Ukraine a ramené la guerre en Europe. Ramenée parce que nous avons déjà eu une guerre en Europe, en 1999, lorsque l'OTAN a attaqué la Serbie. La guerre est une tragédie et nous devons faire au moins deux réflexions à mon avis.

    Le premier. Il y a seulement dix ans, en 2012, l'Union européenne, qui est la composante institutionnalisée de l'Europe, a reçu le prix Nobel de la paix, et la justification était qu'elle avait assuré pendant plus de six décennies la promotion de la paix, de la réconciliation, de la démocratie et des droits de l'homme en Europe.

    La deuxième considération. Il ne peut nous échapper que la valeur de la paix fait partie des valeurs fondamentales de la politique étrangère de l'UE. C'est écrit en toutes lettres dans les traités, et c'est la valeur qui devrait, voire doit, guider son action extérieure. Non seulement cela, mais l'Union européenne a l'obligation, en vertu des traités, de respecter strictement - je cite - le développement du droit international, les principes de la Charte des Nations unies, le multilatéralisme et, ce qui est peut-être encore plus intéressant ici, dans son action sur la scène internationale - disent encore les traités - elle est appelée à préserver la paix, à prévenir les conflits et à renforcer la sécurité internationale. Non seulement selon les principes de la Charte des Nations unies mais, comme cela est expressément mentionné, également selon les principes de l'Acte final d'Helsinki.

    Ainsi, ces deux constats minimaux m'amènent à poser une question : l'Union européenne agit-elle avec suffisamment de détermination comme acteur de la paix à ce stade précis ? Il est légitime de se poser cette question. Et il est légitime de poser cette question parce que si, d'une part, en tant que sujet de droit international, elle a condamné à juste titre et fermement l'agression de la Russie contre l'Ukraine, elle a également pris une série d'initiatives qui vont dans le sens absolument opposé à celui de la promotion de la paix, et je fais référence en particulier au sentiment qu'elle n'est pas loin de contribuer à "l'escalade", ne serait-ce que verbalement, et ensuite à deux initiatives récentes : la proposition de créer un tribunal pour les crimes commis par la Russie et encore la désignation de la Russie comme État terroriste. Or, il est douteux qu'à un moment comme aujourd'hui, ces initiatives soient conformes à son rôle d'acteur de la paix.

    2. L'esprit d'Helsinki

    Nous avons entendu des paroles importantes sur les conditions, l'histoire, dans lesquelles l'esprit d'Helsinki a mûri. Il me semble que je dois souligner, également d'un point de vue internationaliste, qu'un facteur qui me semble extrêmement pertinent à saisir pour aujourd'hui également, dans le style d'Helsinki, est la détermination qui a caractérisé cette conférence, son activation et ensuite son travail, la détermination avec laquelle on a voulu créer, recréer un climat de coopération entre les États européens sur la base d'un équilibre des forces, c'est-à-dire sur la base d'une hypothèse réaliste que c'était le facteur inévitable, qu'il était inutile de proposer de le surmonter : qu'il fallait accepter l'équilibre des forces sur le terrain, puis travailler avec l'équilibre de ces forces. Et cette coopération accrue pour coopérer même entre des États dissemblables, entre des États qui s'opposaient sur presque tous les fronts, a nécessairement entraîné comme condition de ce travail la tolérance pour les différences de chacun et la mise de côté de la moralisation idéologique autoréférentielle qui caractérise normalement les relations entre antagonistes.

    Helsinki, c'est aussi un style de relations, marqué par le respect mutuel de la souveraineté de l'autre. Chacun a eu le droit de s'exprimer, chacun a été respecté en tant qu'entité souveraine, ce qui est tout à fait conforme au principe fondamental du droit international, qui est celui de l'égalité souveraine. Et aussi la reconnaissance, peut-être à contrecœur pour certains, du droit de chacun des États participant à la conférence d'Helsinki, aussi différents, aussi désagréables que soient leurs systèmes, de développer librement leur propre système politique, leur propre système économique, social et culturel, et de le faire avec la large liberté de déterminer leurs propres lois et règlements, de décider de conclure ou non des accords internationaux, de faire partie ou non d'alliances, de rester neutre ou non. La méthode était très coopérative, malgré, je le répète, les différences. Cela me semble extrêmement significatif pour aujourd'hui. Coopérative et égale, marquée justement par le respect de la souveraineté de chacun des Etats participants, qu'ils soient amis ou non.

    Or, à la lumière de cela, ce que l'esprit d'Helsinki suggère pour aujourd'hui, c'est qu'il faut avoir une attitude de réalisme conscient pour entamer un dialogue entre différents, entre antagonistes, entre pays qui sont certes antagonistes, différents, divisés, mais qui sont proches, qui sont contigus. Et donc qu'il est tout à fait inéluctable de rétablir les conditions de la solution de problèmes très graves qui concernent tout le monde.

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  • Soutenir l'Institut Européen de Bioéthique

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    Nous relayons bien volontier cet appel de l'IEB :

    Chers lecteurs,

    Vous avez conscience de l’importance des enjeux qui nous mobilisent depuis vingt ans.

    Pour contribuer à une bioéthique fondée sur le respect de la personne humaine, dans toutes ses fragilités, vous pouvez compter sur le travail de l’Institut Européen de Bioéthique, apprécié pour sa rigueur et son indépendance.

    Aujourd’hui, nous vous lançons cet appel.

    Nos objectifs pour les mois à venir ? 

    Nous souhaitons nous concentrer sur notre nouveau Manuel de Bioéthique, sa traduction en plusieurs langues (néerlandais, anglais, espagnol, italien, ...) sa réimpression et bien entendu sa diffusion. 

    Nous continuerons à mettre à jour tous nos 50 dossiers déjà parus afin que vous ayez toujours à portée de main une information fiable et précise. 

    Nous ne vous le disons pas assez mais chaque année, nous sommes touchés par la générosité surprenante de certains, et par les versements réguliers de nos donateurs fidèles. Merci infiniment !

    Notre action dépend de votre soutien ! Pouvons-nous compter sur vous ?

    Nous vous souhaitons une belle fête de Noël,

    Dr. Philippe Ballaux

    Président de l’Institut Européen de Bioéthique

    accompagné de toute l'équipe de l'IEB  

    Je soutiens l'IEB

  • 140 autres laïcs et prêtres espagnols martyrisés pour leur foi candidats à la béatification

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    De Catholic News Agency :

    140 autres laïcs et prêtres espagnols martyrisés pour leur foi candidats à la béatification  
    Spanish martyrs
    Les visages de 140 prêtres et laïcs espagnols tués pendant la persécution religieuse en Espagne au 20e siècle. | Crédit : Archevêché de Madrid

    16 décembre 2022

    La phase diocésaine des procès en béatification de 140 prêtres et laïcs assassinés en Espagne pendant la persécution religieuse des années 30 s'est achevée aujourd'hui. Parmi les candidats figure le prêtre qui a caché le corps de saint Isidore pour qu'il ne soit pas profané.

    Les causes de béatification sont au nombre de trois : l'une concerne 61 prêtres diocésains de Madrid, une autre 71 laïcs et une troisième huit membres de l'Association catholique des propagandistes, tous assassinés durant le génocide religieux déclenché pendant la Seconde République espagnole et la guerre civile.

    Ces causes sont défendues par l'archidiocèse de Madrid, le diocèse de Getafe, l'Association catholique des propagandistes (ACdP), l'Action catholique de Madrid et l'Action catholique de Getafe.

    La persécution religieuse de ces années-là "a été la plus sanglante subie par l'Église dans notre pays, sans être la plus grande de l'histoire ; oui, peut-être la plus intense", selon un évêque auxiliaire de Madrid, Juan Antonio Martínez Camino. 

    Rien que dans les cinq derniers mois de 1936, lorsque la guerre a commencé, plus de 7 500 prêtres ont été martyrisés. Le prélat a toutefois précisé qu'"il ne s'agit pas vraiment des "martyrs de la guerre", comme on le dit parfois. Il s'agit plutôt des martyrs de la persécution révolutionnaire" avant et après la guerre.

    Parmi les candidats à la bénédiction dont la phase diocésaine s'est clôturée aujourd'hui à Madrid, les exemples de persécution sanglante abondent.

    Beaucoup ont été traqués et tués en quelques heures. Quelques-uns ont fini dans les massacres de Paracuellos de Jarama. D'autres ont été humiliés. Tous ont abordé la mort comme une victoire pour Dieu.

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  • Conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan : Michel Petrossian dénonce le bal des tartuffes

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    Une "opinion" de Michel Petrossian publiée sur le site de la Libre (après avoir été publiée vendredi sur le site du Figaro) :

    Conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan : le bal des tartuffes

    Depuis plusieurs jours, le haut-Karabakh est en mode étouffoir : pas de gaz, pas d’approvisionnement par voie terrestre ou aérienne. 120 000 Arméniens dont 30 000 enfants sont pris entre le marteau et l’enclume, comme des brebis que l’on mène à l’abattoir.

     
    Une opinion de Michel Petrossian, compositeur français d’origine arménienne. Il a remporté le Grand prix au Concours international de composition Reine Élisabeth en 2012

    Les couverts sont dressés, le minuteur est parti – tout est prêt pour que le funèbre festin d’un Noël inversé commence. Il célébrera la mort et non la vie, et pourra débuter par un dessert étrange – la bûche glacée. Certains l’aiment chaude, et l’Azerbaïdjan a tout pour vous servir – du gaz local (il en reste un peu), comme du gaz russe (on en revend beaucoup). Mais pour sa propre consommation, l’Azerbaïdjan préfère la bûche glacée, bien que saignante. La bûche à l’Arménien.

    Depuis plusieurs jours, l’Artsakh (Haut-Karabakh) est en mode étouffoir – pas de gaz, pas d’approvisionnement par voie terrestre ou aérienne. 120 000 Arméniens dont 30 000 enfants pris entre le marteau et l’enclume, comme des brebis que l’on mène à l’abattoir. Les obus en moins (pour le moment), la Deuxième Guerre a laissé un souvenir semblable : le siège de Léningrad par la Wehrmacht qui a valu 1 800 000 morts – et la symphonie n°7 Léningrad de Chostakovitch.

    Je songe à une œuvre symphonique qui serait l’équivalent contemporain, et j’ai déjà le titre – “Le bal des Tartuffes”.

    J’essaie d’imaginer le son des yeux qui se ferment – par le terrible froid qui nous guette, et qui va jusqu’à pénétrer l’âme, cela ne devrait pas être difficile. Des centaines, des milliers, des millions d’yeux qui se ferment en rythme. Les yeux de certains chefs d’État. Des hauts et des bas responsables. Des dirigeants de grandes institutions. Des investisseurs. Cling-cling – mouvement des yeux coordonnés.

    De nombreux Azéris venus en cars ont barré la route du couloir de Latchin, fragile cordon ombilical qui relie l’Artsakh à l’Arménie. Ils se présentent comme des “militants écologistes” et prétextent “l’écoterrorisme” des Arméniens pour justifier leur action. Mais c’est le salut néofasciste des Loups Gris qu’ils brandissent face aux militaires russes, force d’interposition qui doit assurer la “paix” signée au grand désavantage des Arméniens le 9 novembre 2020. Le compte à rebours est lancé, car ils donnent 24 heures aux Russes pour quitter le territoire. Et la mission d’observation de l’Union européenne se termine le 19 décembre. Josep Borrell, le vice-président de la Commission européenne, a précisé que ce délai ne sera pas prolongé. À vos montres, le festin va commencer bientôt !

    Avant la bûche, un permis de chasse donc… Qui sera opulente, car il y a tous les moyens pour la mener comme il faut. L’Union européenne a d’ailleurs accordé, il y a quelques jours, 2 milliards d’euros à l’Azerbaïdjan. Curieusement, c’est le groupe “Socialistes et Démocrates” (S&D) du Parlement européen qui a eu quelques scrupules à octroyer ce montant sans conditions, introduisant une motion qui proposait de subordonner strictement ce très généreux package “à l’engagement international de l’Azerbaïdjan au respect des droits de l’homme, y compris la préservation et la protection de l’héritage culturel et historique sur les territoires sous son contrôle”. Proposition rejetée !

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  • Le Vatican confirme les excuses du pape, la Russie salue la "capacité à reconnaître ses erreurs".

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    De Elise Ann Allen sur Crux Now :

    Le Vatican confirme les excuses du pape, la Russie salue la "capacité à reconnaître ses erreurs".

    15 décembre 2022

    ROME - Confirmant les remarques d'un porte-parole du gouvernement russe, le Vatican a déclaré jeudi que le pape François s'est excusé pour ses récentes remarques controversées selon lesquelles les minorités russes sont responsables des actes les plus "cruels" dans la guerre en cours en Ukraine.

    Dans une déclaration aux journalistes le 15 décembre, le porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, a déclaré : "Je peux confirmer, concernant les commentaires faits par les Russes sur les excuses du Vatican, qu'il y a eu des contacts diplomatiques à cet égard."

    La déclaration de Bruni est intervenue après que la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, ait déclaré lors d'un briefing à Moscou : "Un message a été reçu du Vatican par voie diplomatique, qui contient une déclaration officielle au nom du secrétaire d'État du Saint-Siège, Pietro Parolin, en rapport avec la déclaration du pape."

    Ce message, précise Zakharova, indique que la Secrétairerie d'État du Vatican "présente ses excuses à la partie russe" et exprime le "profond respect du Saint-Siège pour tous les peuples de Russie, leur dignité, leur foi et leur culture, ainsi que pour les autres pays et peuples du monde."

    "La capacité à reconnaître ses erreurs est de moins en moins courante dans la communication internationale moderne", a déclaré Mme Zakharova, estimant que le message du Saint-Siège "montre que derrière les appels au dialogue du Vatican se cache la capacité à mener ce dialogue et à écouter ses interlocuteurs."

    Le pape François a provoqué une petite dispute diplomatique le mois dernier lorsque, dans une interview accordée au magazine America parrainé par les jésuites, il a défendu ses actions sur la Chine et la Russie contre les critiques qui affirment qu'il a été excessivement silencieux.

    Réfléchissant au coût humain de la guerre, le pape a déclaré que depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, il a reçu "beaucoup d'informations sur la cruauté des troupes".

    "En règle générale, les plus cruels, peut-être, sont ceux qui viennent de Russie, mais qui n'adhèrent pas à la tradition russe, comme les Tchétchènes, les Bouriates et ainsi de suite", a-t-il dit, en faisant référence à deux minorités ethniques qui fournissent souvent des troupes de première ligne dans les conflits de la Russie.

    Les Tchétchènes, originaires du sud-ouest de la Russie, sont pour la plupart musulmans, tandis que les Bouriates sont un groupe ethnique mongol originaire de Sibérie orientale, qui suit traditionnellement des croyances bouddhistes et chamaniques.

    Le commentaire de François a suscité une vive réaction de la part de plusieurs responsables russes, ainsi que de représentants des communautés tchétchène et bouriate. Mme Zakharova a récemment suggéré qu'en raison de ces remarques, le Vatican avait perdu sa crédibilité en tant que modérateur potentiel dans les négociations de paix.

    Lors de son briefing, Mme Zakharova a qualifié les excuses du Vatican de "vraiment respectueuses" et a déclaré : "Nous pensons que cet incident a été réglé et nous nous réjouissons de poursuivre une interaction constructive avec le Vatican."

  • "Canoniser Helder Camara, c'est canoniser le communisme"

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    De Stefano Chiappalone sur le Daily Compass :

    "Canoniser Camara, c'est canoniser le communisme"

    14-12-2022

    Dom Helder Camara pourrait bientôt être déclaré vénérable. Protagoniste de la théologie de la libération, sympathisant de l'URSS et de la Chine, la lutte armée révolutionnaire était promue dans son diocèse. Un saint "médiatique et idéologique", plutôt que religieux, explique au Compass Julio Loredo, président de la TFP italienne.

    Un pas décisif a été franchi pour la cause de béatification de Mgr Helder Camara (1909-1999), l'"évêque rouge" brésilien qui pourrait bientôt être déclaré vénérable. L'annonce a été faite par Mgr Fernando Saburido, son successeur dans l'archidiocèse d'Olinda et de Recife, gouverné par Camara entre 1964 et 1985. Un prélat sui generis, qui s'est rangé du côté de l'aile la plus progressiste des Pères du Concile et qui, une fois le Concile terminé, a souhaité un Vatican III qui surpasse son prédécesseur (à gauche, naturellement). Protagoniste de la théologie de la libération, sur le plan politique, il était résolument favorable aux dictatures communistes, de l'Union soviétique à la Chine, en passant par Cuba, toujours sous la bannière de la "défense des pauvres" à laquelle il s'identifiait de manière propagandiste dans la vie comme dans la mort. Si Monseigneur Camara devait un jour accéder à la sainteté, il serait un modèle pour le moins controversé. C'est ce que revendique, en espérant que la cause soit suspendue, Tradition, Famille et Propriété (TFP), un réseau d'associations né au Brésil de l'action de Plinio Corrêa de Oliveira (1908-1995), leader catholique, engagé dans la " bataille culturelle " sur des positions opposées à celles de Dom Camara. Julio Loredo, président de la TFP italienne, en parle avec le Daily Compass.

    Loredo, pourrait-on avoir un "évêque rouge" comme saint ?

    Dom Helder Camara a été une figure clé du progressisme ecclésial des années 1930 à sa mort, un protagoniste du virage à gauche de l'Action catholique au Brésil. La théologie de la libération est également apparue dans le cadre de ce processus. En outre, dans les années 1950 et 1960, il a joué un rôle central dans le remplacement (générationnel mais aussi idéologique) de l'épiscopat brésilien, en favorisant la nomination de prélats progressistes avec le nonce de l'époque, Mgr Armando Lombardi.

    Une parabole qui partait pourtant du front opposé.....

    Et pas en tant que simple militant : il était le numéro deux du parti pro-nazi Action Intégraliste Brésilienne, fondé par Plinio Salgado. Lorsqu'il a été ordonné prêtre en 1931, il portait l'uniforme de la milice intégriste sous sa soutane. Grâce à une étude de Plinio Correa de Oliveira, qui a montré son incompatibilité avec la doctrine catholique, le soutien ecclésiastique au mouvement, qui a ensuite été mis hors la loi par le président Getulio Vargas, a été retiré. Après sa dissolution et l'exil de Salgado, Camara a entamé son virage idéologique à gauche - que nous avons décrit au début - vers la théologie de la libération et la constitution de Communautés Ecclésiales de Base (CEB), préfigurées par le pédagogue marxiste brésilien Paulo Freire, inspirateur du Movimento de Educação de Base.

    Comment Dom Camara s'est-il comporté pendant le Concile?

    Bien qu'il n'ait jamais pris la parole dans l'assemblée, il était absolument central dans les coulisses de Vatican II. C'est lui qui a coordonné les réunions entre les représentants de l'aile progressiste (curieusement, même sur le front traditionaliste, l'impulsion est venue du Brésil, grâce aux réunions coordonnées par Plinio Correa de Oliveira, d'où est sorti le Coetus Internationalis Patrum). Au cours de ces années, Dom Helder, déjà partie intégrante de la théologie de la libération, poursuit sa dissidence avec le magistère également sur le plan moral, notamment en critiquant Humanae Vitae de Paul VI et en défendant l'avortement.

    Un politicien plutôt qu'un évêque ?

    En 1969, il prononce un célèbre discours à New York dans lequel il soutient le communisme international. Il défend l'URSS et la Chine de Mao. L'un des épisodes les plus choquants remonte à 1968 : le document Comblin. En juin 1968, un document révèle qu'une révolution communiste armée est prévue au Brésil. Joseph Comblin était un prêtre belge, professeur à l'Institut de théologie de Recife. C'était donc dans le diocèse et sous l'égide de Mgr Camara, qui n'a pas nié l'authenticité du document, se contentant de dire qu'il était officieux. Le projet prévoyait, par exemple, l'abolition de la propriété privée et des forces armées, la censure de la presse, de la radio et de la télévision, et des tribunaux populaires. En pratique, une révolution bolchévique au Brésil. Correa de Oliveira a recueilli deux millions de signatures demandant l'intervention de Paul VI pour bloquer cette infiltration marxiste dans l'Église brésilienne, mais n'a reçu aucune réponse.

    En fait, le prélat controversé est resté en fonction jusqu'à l'âge canonique de 75 ans.

    En 1984, Jean-Paul II a nommé son successeur José Cardoso Sobrinho, qui a tenté de mettre de l'ordre dans le diocèse, allant jusqu'à fermer l'Institut de théologie et à en créer un autre. La même année, l'instruction du Vatican Libertatis Nuntius a été publiée, condamnant les aspects extérieurs de la théologie de la libération, mais c'était comme fermer la porte de l'écurie quand le cheval était déjà parti.

    Et il n'est jamais revenu sur ses positions ?

    Pas à ce que l'on sache. Et lorsqu'il est mort en août 1999, il a bénéficié d'une sorte de canonisation médiatique. Certains journaux italiens titrent : "Prophète des pauvres", "Saint des favelas", "Voix du tiers-monde", et même "Saint Helder d'Amérique".

    Une "renommée de sainteté" idéologique, plutôt que religieuse.

    Si Dom Helder Camara était canonisé, ce serait aussi la canonisation du communisme, de la théologie de la libération, de la dissidence. On l'appelle déjà le "saint des pauvres", mais il a défendu des régimes qui provoquent la pauvreté, comme le résume Indro Montanelli : "La gauche aime tellement les pauvres que chaque fois qu'elle arrive au pouvoir, elle augmente leur nombre". En ce qui concerne la "falsification de la foi chrétienne" opérée par la théologie de la libération, Benoît XVI a déclaré qu'"il faut aussi s'y opposer par amour pour les pauvres et pour le service qui doit leur être rendu".

  • Sauver la différence des sexes ?

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    « Faut-il sauver la différence des sexes ? »

    Avec Eugénie Bastié sur Canal Académie :
     
     
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  • Guide EVRAS, retour sur un manuel contesté

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    De RCF :

    Guide EVRAS, un manuel contesté

    C'est un référentiel d'éducation à la vie relationnelle affective et sexuelle qui crée la discorde. Mais pourquoi ? Une lettre ouverte rassemble déjà près de 6500 signatures de parents, du corps enseignant et de pédopsychiatres pour dénoncer "l'hypersexualisation" dont pourraient être victimes les plus jeunes enfants, dès l'âge de 5 ans. Clotilde Stiernont revient sur cette mobilisation et les raisons qui poussent bon nombres de spécialistes de l'enfance à agir. 

  • ONU : grand retour en force contre l'idéologie du genre

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    De Stefano Gennarini sur le Friday Fax :

    ANALYSE : Le grand retour en force de l'ONU contre l'idéologie du genre

    15 décembre 2022

    NEW YORK, 16 décembre (C-Fam) Les délégués des puissants pays occidentaux pensaient pouvoir faire passer les questions relatives aux homosexuels et aux transgenres à l'Assemblée générale cet automne. Ce qu'ils ont découvert, c'est la résistance croissante du monde en développement.

    Au cours de l'Assemblée générale qui s'achèvera bientôt, les délégués occidentaux se sont heurtés à un mur de résistance à toute nouvelle mention de politiques sociales controversées, qu'elle soit explicite ou implicite. Les pays traditionnels ont bloqué les références à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre, à la diversité et à l'éducation sexuelle complète. En outre, ces gouvernements ont fait des dizaines de déclarations contre le programme sexuel de la gauche. Au total, plus de 60 pays se sont opposés à ce qu'ils considèrent comme un langage dangereux, voire radical.

    Le contraste est saisissant avec l'année dernière, où les pays occidentaux s'étaient réjouis de l'ajout de l'"orientation sexuelle et de l'identité de genre" à une résolution sur la démocratie, la deuxième seulement à inclure cette expression très controversée. Cette nouvelle résistance n'est pas le fruit du hasard.

    De plus en plus de pays réalisent que les États-Unis, l'Union européenne et les pays donateurs de Scandinavie utilisent la politique internationale et les droits de l'homme comme prétexte pour contourner et saper les débats législatifs démocratiques. La gauche sexuelle veut imposer au monde l'idéologie du genre et un droit international à l'avortement sans jamais avoir de débat démocratique à ce sujet.

    Les pays occidentaux ont inondé les résolutions de termes ambigus comme "santé sexuelle et reproductive" et "formes croisées de discrimination" pour promouvoir des sujets controversés. Au départ, cela n'affecte que les politiques et les programmes de l'ONU par le biais des agences de l'ONU, mais il est prévu que cela se transforme en obligations à part entière en vertu de la théorie du droit international coutumier.

    La théorie juridique avancée par les défenseurs de l'avortement et des homosexuels/transsexuels est que l'adoption continue de ces termes ambigus dans les résolutions des Nations unies, combinée aux pratiques des organisations internationales, peut, avec le temps, être interprétée comme un consentement au développement de normes internationales contraignantes. Une nouvelle norme internationale coutumière peut émerger lorsque des pays agissent universellement selon la même pratique, en se basant sur la croyance qu'elle est requise par la loi, mais elle ne peut pas être appliquée contre un pays qui s'oppose de manière persistante à son développement. De nombreux pays s'y opposent désormais.

    Si les délégués des pays traditionnels bloquent régulièrement les références expresses à l'orientation sexuelle, à l'avortement et à d'autres questions controversées, ils ne bloquent pas toujours carrément les termes ambigus en raison de la pression exercée par les pays occidentaux sur leurs capitales. Ils se limitent donc à exprimer des réserves qui précisent leur compréhension des termes ambigus lors des réunions officielles. Ces déclarations ne peuvent pas empêcher le développement de politiques controversées, mais elles contribuent à empêcher le développement d'un nouveau droit international coutumier.

    Le fait que les résolutions de l'ONU et leur mise en œuvre par les agences de l'ONU puissent être considérées comme la preuve de nouvelles normes internationales coutumières est bien attesté, même s'il n'est pas universellement accepté par les spécialistes. C'est ce qu'a déclaré la Commission du droit international.

    Le gouvernement des États-Unis répète souvent des réserves générales affirmant que l'adoption de résolutions spécifiques avec lesquelles il est en désaccord n'a aucun effet sur le droit international coutumier. Étant donné que le gouvernement américain est le seul à émettre cette réserve et qu'il ne la formule souvent que lorsqu'il s'oppose au contenu de résolutions spécifiques, cela ne fait que renforcer la crédibilité des résolutions des Nations unies en tant qu'éléments constitutifs du droit international coutumier. Il est vrai que les résolutions des Nations Unies ne sont pas contraignantes pour les États et ne peuvent pas changer le droit international coutumier en elles-mêmes, mais elles peuvent néanmoins contribuer à la formation du droit international coutumier par la manière dont elles sont mises en œuvre par les agences internationales, combinée à leur adoption répétée au fil du temps.