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Politique - Page 16

  • "Il n’y a pas de séparation dans la personnalité d’une personne publique : il n’y a pas d’un côté l’homme politique, de l’autre le chrétien." (Léon XIV)

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    DISCOURS DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIV
    À UNE DÉLÉGATION D’ÉLUS
    ET DE PERSONNALITÉS CIVILES DU VAL DE MARNE
    (DIOCÈSE DE CRÉTEIL)

    Salle du Consistoire
    Jeudi 28 août 2025

    source

    Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. La paix soit avec vous !

    I’m sure many of you speak English, no ? I am going to attempt to speak French counting on your benevolence !

    Je salue bien cordialement Son Excellence Monseigneur Dominique Blanchet, et je souhaite la bienvenue à vous tous, élus et personnalités civiles du Diocèse de Créteil, en pèlerinage à Rome.

    Je suis heureux de vous accueillir dans votre démarche de foi : vous retournerez à vos engagements quotidiens fortifiés dans l’espérance, mieux affermis pour œuvrer à la construction d’un monde plus juste, plus humain, plus fraternel, qui ne peut être rien d’autre qu’un monde davantage imprégné de l’Évangile. Devant les dérives de toutes sortes que connaissent nos sociétés occidentales, nous ne pouvons pas mieux faire, en tant que chrétiens, que de nous tourner vers le Christ et demander son secours dans l’exercice de nos responsabilités.

    C’est pourquoi votre démarche, plus qu’un simple enrichissement personnel, est d’une grande importance et d’une grande utilité pour les hommes et les femmes que vous servez. Et elle est d’autant plus méritoire qu’il n’est pas facile en France, pour un élu, en raison d’une laïcité parfois mal comprise, d’agir et de décider en cohérence avec sa foi dans l’exercice de responsabilités publiques.

    Le salut que Jésus a obtenu par sa mort et sa résurrection englobe toutes les dimensions de la vie humaine telles que la culture, l’économie et le travail, la famille et le mariage, le respect de la dignité humaine et de la vie, la santé, en passant par la communication, l’éducation et la politique. Le christianisme ne peut se réduire à une simple dévotion privée, car il implique une manière de vivre en société empreinte d’amour de Dieu et du prochain qui, dans le Christ, n’est plus un ennemi mais un frère.

    Votre région, lieu de vos engagements, est affrontée à de grandes questions de société comme la violence dans certains quartiers, l’insécurité, la précarité, les réseaux de drogue, le chômage, la disparition de la convivialité… Pour y faire face, le responsable chrétien est fort de la vertu de Charité qui l’habite depuis son baptême. Celle-ci est un don de Dieu, une « force capable de susciter de nouvelles voies pour affronter les problèmes du monde d’aujourd'hui et pour renouveler profondément de l’intérieur les structures, les organisations sociales, les normes juridiques. Dans cette perspective, la charité devient charité sociale et politique : elle nous fait aimer le bien commun et conduit à chercher efficacement le bien de tous » (Compendium de la Doctrine sociale de l’Églisen. 207). Voilà pourquoi le responsable chrétien est mieux préparé pour affronter les défis du monde présent, dans la mesure, bien sûr, où il vit et témoigne de sa foi agissante en lui, de sa relation personnelle au Christ qui l’éclaire et lui donne cette force. Jésus l’a affirmé avec vigueur : « En dehors de moi vous ne pourrez rien faire ! » (Jn 15, 5) ; il ne faut donc pas s’étonner que la promotion de “valeurs”, pour évangéliques qu’elles soient, mais “vidées” du Christ qui en est l’auteur, soient impuissantes à changer le monde.

    Alors, Monseigneur Blanchet me demandait des conseils à vous adresser. Le premier – et le seul – que je vous donnerai est celui de vous unir de plus en plus à Jésus, d’en vivre et d’en témoigner. Il n’y a pas de séparation dans la personnalité d’une personne publique : il n’y a pas d’un côté l’homme politique, de l’autre le chrétien. Mais il y a l’homme politique qui, sous le regard de Dieu et de sa conscience, vit chrétiennement ses engagements et ses responsabilités !

    Vous êtes donc appelés à vous fortifier dans la foi, à approfondir la doctrine – en particulier la doctrine sociale – que Jésus a enseignée au monde, et à la mettre en œuvre dans l’exercice de vos charges et dans la rédaction des lois. Ses fondements sont foncièrement en accord avec la nature humaine, la loi naturelle que tous peuvent reconnaître, même les non chrétiens, même les non croyants. Il ne faut donc pas craindre de la proposer et de la défendre avec conviction : elle est une doctrine de salut qui vise le bien de tout être humain, l’édification de sociétés pacifiques, harmonieuses, prospères et réconciliées.

    J’ai bien conscience que l’engagement ouvertement chrétien d’un responsable public n’est pas facile, particulièrement dans certaines sociétés occidentales où le Christ et son Église sont marginalisés, souvent ignorés, parfois ridiculisés. Je n’ignore pas non plus les pressions, les consignes de parti, les “colonisations idéologiques” – pour reprendre une heureuse expression du Pape François –, auxquelles les hommes politiques sont soumis. Il leur faut du courage : le courage de dire parfois “non, je ne peux pas !”, lorsque la vérité est en jeu. Là encore, seule l’union avec Jésus – Jésus crucifié ! – vous donnera ce courage de souffrir pour son nom. Il l’a dit à ses disciples :« Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais gardez courage ! J’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33).

    Chers amis, je vous remercie de votre visite et je vous assure de mes plus sincères encouragements pour la poursuite de vos activités au service de vos compatriotes. Gardez l’espérance d’un monde meilleur ; gardez la certitude qu’unis au Christ, vos efforts porteront du fruit et obtiendront leur récompense. Je vous confie, ainsi que votre pays, à la protection de Notre-Dame de l’Assomption, et je vous donne de grand cœur la Bénédiction Apostolique.

  • Quelles destinations pour les prochains voyages pontificaux ?

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    D'Éd. Condon sur le Pillar :

    L'élaboration du plan des vols diplomatiques de Léon XIV

    Comment le nouveau pape utilisera-t-il le pouvoir des voyages papaux ?

    Crédit : Vatican Media

    La fin du calendrier d'été étant désormais proche, le Vatican se prépare à reprendre un rythme de travail normal.

    Dans le même temps, le pape Léon XIV entre dans une nouvelle phase de son règne, bien au-delà des 100 premiers jours et s’approche du point de reprise du « business as usual » — quelle que soit la façon dont il choisira de le façonner.

    On s'attend à ce qu'il fasse bientôt ses premiers pas dans le processus progressif de remaniement du cabinet papal, avec au moins quelques nominations de hauts responsables de la curie prévues début septembre.

    D'autres questions administratives urgentes devront mobiliser au moins une partie de l'attention du pape au Vatican. Et autour de Rome, Léon XIV devra superviser les derniers mois de l'année jubilaire, avec une affluence de pèlerins probable pour les canonisations de Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis en octobre.

    Mais au-delà du Vatican, Léon XIV approuvera probablement bientôt l’annonce de sa première série de voyages internationaux en tant que pape.

    L’endroit où il va et quand il le fera pourrait bien nous en dire long sur la façon dont il se voit occuper la fonction d’évêque de Rome.

    Même si cela n'a pas été formellement confirmé, l'attente universelle est que le premier voyage de marque de Léon XIV aura lieu en Turquie en novembre.

    Le pape François avait, avant sa maladie et son décès plus tôt cette année, fixé la date du 1700e anniversaire du concile de Nicée et avait prévu d'assister à un événement œcuménique majeur à cet endroit, avec lui-même et le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier comme co-têtes d'affiche.

    Le rapprochement œcuménique avec l’Église orthodoxe était une priorité clé du pontificat de François, et les échanges mutuels de cadeaux, de salutations et de visites entre les dirigeants des Églises orientales et occidentales ont été un succès notable du pape précédent — à tel point que les discussions sur une sorte de réconciliation formelle sont devenues une partie du bruit de fond des conversations interecclésiales.

    Bien qu’aucune proposition ferme de guérison du Grand Schisme ne se soit jamais matérialisée, des gestes discrètement codés sont apparus dans ce sens, par exemple la réadoption discrète par François du titre papal de Patriarche d’Occident.

    Pour Léon, maintenir la date en Turquie en novembre — initialement prévue pour que le pape se rende à Istanbul pour rendre visite à Bartholomée dans son siège patriarcal, puis tous deux se rendant ensemble à Nicée — semble être un choix facile et évident.

    Les arrangements diplomatiques et sécuritaires locaux auront déjà été mis en place avant l'élection de Léon XIV et une décision du pape de ne pas y assister serait — quelles qu'en soient les raisons réelles — interprétée comme un affront œcuménique sismique à Constantinople.

    En supposant que Léon se rende à Nicée, l’intérêt se porte alors sur sa capacité à poursuivre la relation personnelle cordiale que François semble entretenir avec le patriarche.

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  • « La présence chrétienne au Moyen-Orient risque de disparaître. »

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    « La présence chrétienne au Moyen-Orient risque de disparaître. »

    « Les chrétiens quittent la Cisjordanie », a déclaré le prêtre franciscain à La Bussola, parlant « de l'intérieur d'une blessure ouverte » et décrivant une génération d'enfants qui n'ont connu que la guerre, la fuite et la faim.

    28_08_2025

    Dans une récente déclaration commune, le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pizzaballa, et le patriarche grec-orthodoxe Théophile III, ont déclaré que les prêtres et les religieuses des deux Églises resteraient à Gaza aux côtés de la population dévastée par la faim et la guerre, même face à une probable opération israélienne de « déplacement forcé » ou d'« évacuation ». Les déclarations des deux prélats font suite aux menaces du ministre israélien de la Défense, Mgr Katz, de « raser Gaza » si le Hamas n'acceptait pas les conditions israéliennes et ne libérait pas tous les otages.

    Lors du Meeting de Rimini, La  Nuova Bussola Quotidiana a évoqué la grave situation à Gaza et en Cisjordanie avec le père franciscain Ibrahim Faltas, ancien curé de Jérusalem et vicaire de la Custodie de Terre Sainte, et actuellement directeur des écoles Terra Santa et de la Casa Nova à Jérusalem. Lors de la réunion, le père Faltas a participé à la présentation du documentaire « Osama – Journey Home », produit par l' association Pro Terra Sancta.

    Père Faltas, que fait la communauté internationale pour soulager les souffrances de la population de Gaza ?

    Rien. Pire encore : les parachutages d’aide humanitaire effectués par divers pays à Gaza tuent des gens et détruisent leurs tentes. Mais savez-vous combien de personnes meurent chaque jour en faisant la queue pour de la nourriture ? Tuées par les parachutages, je veux dire, ainsi que par les attaques israéliennes. Non, la communauté internationale doit intervenir autrement. Jusqu’à présent, il n’y a eu que le silence, et personne n’est intervenu.

    Nous savons que l’Italie a accueilli plusieurs enfants palestiniens gravement blessés ou malades…

    L’Italie est le premier pays européen à avoir accueilli trois cents personnes depuis le début du conflit, dont des enfants nécessitant des soins urgents et leurs accompagnateurs, et je tiens à en remercier le ministre Tajani. Je suis allé rencontrer les derniers arrivants à Ciampino il y a quelques semaines : un bébé de six mois amputé d’une jambe, une fillette de 35 kilos, décédée deux jours plus tard… Avez-vous lu les nouvelles ?

    Oui. Certains disent qu’elle est morte d’une maladie préexistante, et non de faim.

    Ils peuvent dire ce qu'ils veulent ! Si une personne pèse 35 kilos, quelle est la cause du décès ? Ils peuvent vraiment dire ce qu'ils veulent, c'est la réalité. À Gaza, les religieuses de Mère Teresa gèrent un foyer pour personnes handicapées. Avant le conflit, elles étaient quatre-vingts ; il n'en reste plus que trente. Pourquoi, à votre avis ? Trois cents personnes sont mortes de faim à Gaza rien que le mois dernier.

    Quel est le sort des chrétiens palestiniens ?

    Ils partent. Les chrétiens quittent la Cisjordanie. Sept cents personnes ont quitté Bethléem seules : si les choses continuent ainsi, la présence chrétienne au Moyen-Orient prendra fin.

    Dans son discours lors de la présentation du documentaire, le père Faltas a fermement réaffirmé sa position : « Je vis en Terre Sainte, à Jérusalem », a-t-il déclaré. Et je vous parle non pas en tant qu'observateur, mais en tant que témoin direct de ce qui se passe chaque jour depuis trop longtemps. C'est une terre que j'aime profondément, mais depuis le 7 octobre, elle est à nouveau le théâtre d'une tragédie qui semble sans fin. Tout a changé, le rythme de nos journées a changé. Les perspectives des gens ont changé. L'espoir a changé. Je vous parle du fond d'une plaie ouverte. Une plaie qui palpite à Jérusalem, à Gaza, à Bethléem, en Cisjordanie…

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  • Patriarcats de Jérusalem : l'évacuation forcée de la ville de Gaza est une « condamnation à mort »

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    De

    Patriarcats de Jérusalem : l'évacuation forcée de la ville de Gaza est une « condamnation à mort »

    Les patriarcats latin et grec orthodoxe de Jérusalem ont publié un message conjoint le 26 août.

    Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, et le patriarche grec orthodoxe Théophile III quittent l'église après une visite à la paroisse de la Sainte Famille à Gaza le 18 juillet 2025.
    Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, et le patriarche grec orthodoxe Théophile III quittent l'église après une visite à la paroisse de la Sainte Famille à Gaza le 18 juillet 2025. (photo : Caritas Jérusalem)

    Dans un message conjoint publié le 26 août, les Patriarcats orthodoxes latin et grec de Jérusalem ont dénoncé l’évacuation de la ville de Gaza face à une opération israélienne imminente comme « une condamnation à mort ».

    Le texte précise qu'à la lumière de l'annonce répétée d'une « mobilisation militaire massive et des préparatifs d'une offensive imminente » par l'armée israélienne pour prendre le contrôle de la ville de Gaza, les premiers ordres d'évacuation ont été émis pour les civils, y compris les chrétiens, qui doivent être relocalisés dans la partie sud de la bande de Gaza.

    Le communiqué dénonce également que ces derniers jours, « il y a davantage de destructions et de morts dans une situation qui était déjà dramatique avant cette opération », et note qu'« il semble que l'annonce du gouvernement israélien selon laquelle « les portes de l'enfer s'ouvriront » prenne effectivement des formes tragiques ».

    Pour les Patriarcats grec-orthodoxe et latin de Jérusalem, l’offensive annoncée et « les rapports qui nous parviennent maintenant du terrain montrent que l’opération n’est pas seulement une menace mais une réalité qui est déjà en train d’être mise en œuvre ».

    Les patriarcats ont souligné que le complexe grec-orthodoxe Saint-Porphyre et le complexe latin de la Sainte-Famille sont situés dans la ville de Gaza, et sont devenus « un refuge pour des centaines de civils », dont des personnes âgées, des femmes et des enfants. Le complexe latin accueille également des personnes handicapées, prises en charge par les sœurs des Missionnaires de la Charité.

    Le message conjoint stipule que « les réfugiés vivant dans les installations devront décider en toute conscience ce qu’ils feront », en tenant compte du fait que « beaucoup sont affaiblis et mal nourris en raison des difficultés des derniers mois ».

    « Quitter la ville de Gaza et tenter de fuir vers le sud équivaudrait à une condamnation à mort. C'est pourquoi le clergé et les religieuses ont décidé de rester et de continuer à prendre soin de tous ceux qui se trouveront dans les camps », confirme le communiqué.

    Face à l’incertitude qui entoure la situation, les deux patriarcats ont réitéré qu’« il ne peut y avoir d’avenir basé sur la captivité, le déplacement des Palestiniens ou la vengeance » et ont fait écho aux paroles du pape Léon XIV prononcées le 23 août : « Tous les peuples, même les plus petits et les plus faibles, doivent être respectés par les puissants dans leur identité et leurs droits, en particulier le droit de vivre sur leurs propres terres ; et personne ne peut les forcer à l’exil. »

    « Ce n'est pas la bonne approche. Rien ne justifie le déplacement massif, délibéré et forcé de civils. Rien ne justifie le maintien de civils prisonniers et en otages dans des conditions dramatiques », souligne le communiqué.

    Les patriarcats grec et latin ont souligné qu'« il est temps de mettre fin à cette spirale de violence, de mettre un terme à la guerre et de donner la priorité au bien commun des peuples. Les dévastations ont été suffisantes, tant dans les territoires que dans la vie des populations. Rien ne justifie le maintien de civils prisonniers et otages dans des conditions dramatiques. Il est temps désormais de guérir les familles qui souffrent depuis si longtemps, de tous côtés. »

    Enfin, ils ont appelé de toute urgence la communauté internationale à agir pour mettre fin « à cette guerre insensée et destructrice, et pour le retour des personnes disparues et des otages israéliens ».

  • Cameroun : des prêtres « prêts à mourir pour l'Évangile »

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    De Ngala Killian Chimtom sur Crux :

    L'archevêque du Cameroun déclare que les prêtres sont « prêts à mourir pour l'Évangile »

    25 août 2025

    YAOUNDÉ, Cameroun – L’archevêque Andrew Nkea Fuanya de Bamenda, dans la région du Nord-Ouest du Cameroun, déclare que les prêtres qui servent dans les régions anglophones du Cameroun ravagées par la guerre « sont prêts à mourir pour l’Évangile ».

    Nkea s'adressait à Crux en marge de la 78e réunion ordinaire des évêques de la Conférence épiscopale de Bamenda qui s'est tenue à Bamenda du 16 au 22 août.

    L'archidiocèse de Bamenda supervise les diocèses suffragants de Buea, Mamfe, Kumba et Kumbo et couvre l'ensemble des régions anglophones du Cameroun, zones dévastées par près de neuf ans de conflit en cours.

    Le conflit découle de l’héritage colonial complexe et des arrangements politiques post-indépendance du pays.

    En 1961, un plébiscite organisé par l'ONU a abouti à la réunification du Cameroun méridional britannique avec l'ancien territoire français pour former la République fédérale du Cameroun.

    La structure fédérale a été démantelée en 1972 à la suite d'un référendum controversé en faveur d'un État unitaire centralisé dominé par un gouvernement majoritaire francophone.

    Le ressentiment s’est intensifié face à la nomination systématique de francophones à des postes clés dans les régions anglophones, à l’exploitation de leurs riches ressources naturelles et à l’imposition perçue de la langue et des pratiques françaises dans les écoles et les tribunaux anglo-saxons.

    Les frustrations accumulées ont éclaté en manifestations à grande échelle en 2016, menées par des avocats et des enseignants exigeant des réformes.

    Le gouvernement a adopté une ligne dure, transformant finalement la crise en un conflit armé violent avec des groupes séparatistes déclarant l’indépendance de la république autoproclamée d’« Ambazonie ».

    Selon l'International Crisis Group, le conflit a fait au moins 6 500 morts. Près d'un million de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer, et plus de 70 000 d'entre elles ont cherché refuge au Nigéria.

    Le conflit a également rendu difficiles les investissements dans les infrastructures, aggravant un réseau routier déjà délabré.

    Nkea a déclaré à Crux qu'au milieu du conflit et des difficultés sociales, les prêtres et les évêques catholiques de la région ont gardé foi en leur mission de diffuser la Bonne Nouvelle.

    « Les prêtres ont donné leur vie pour la foi. Ils sont prêts à mourir pour l'Évangile, et donc, là où il y a un chrétien, il y a un prêtre », a déclaré l'archevêque à Crux .

    « Les prêtres sont déterminés, et nous avons des prêtres et des religieuses très héroïques qui dirigent des hôpitaux, des centres de santé, des écoles et d’autres services sociaux », a-t-il déclaré.

    L’archevêque a noté que même si les conflits et l’inaccessibilité présentent de réels défis, ils sont extérieurs à la mission fondamentale de l’Église.

    « Ces deux problèmes ne sont pas des problèmes d'évangélisation. Ce sont des problèmes sociaux, mais ils n'affectent pas notre diffusion de l'Évangile », a-t-il déclaré à Crux .

    « Personnellement, lorsque je me déplace dans des zones inaccessibles en voiture, je gare mon véhicule et je continue à vélo. Dans les endroits inaccessibles même à vélo, nous continuons à pied. Nous voyons des vidéos et des témoignages de prêtres et d'évêques parcourant de longues distances à pied pour rejoindre leurs communautés. Je tiens à souligner que ces difficultés de transport sont des problèmes sociaux, et non des obstacles à l'évangélisation elle-même », a expliqué l'archevêque.

    « Partout où il y a un chrétien, nous mettons tout en œuvre pour l’atteindre », a-t-il déclaré, soulignant la détermination des clercs et des religieux des deux régions à ne laisser aucun croyant « sans soutien spirituel », quels que soient leur localisation ou les défis à relever pour l’atteindre.

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  • CNA vous explique qui est Jimmy Lai

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    De Tessa Gervasini sur CNA :

    CNA explique : Qui est Jimmy Lai ?sharethis sharing button

    Jimmy LaiJimmy Lai, lauréat du prix Bradley 2025. | Crédit : Avec l'aimable autorisation de la Fondation Bradley.

    Jimmy Lai, entrepreneur catholique autodidacte et magnat des médias, a bâti un empire sur la liberté d'expression et le journalisme véridique. Mais aujourd'hui, il est derrière les barreaux, l'un des prisonniers politiques les plus en vue de Chine.

    Jimmy Lai Chee-ying, connu sous le nom de Jimmy Lai, est né à Guangzhou, en Chine, en 1947, pendant la guerre civile chinoise. Après la prise du pouvoir par le Parti communiste chinois (PCC), la mère de Lai a été envoyée dans un camp de travail, le laissant seul, lui et ses frères et sœurs, durant sa jeunesse.

    À 12 ans, Lai s'est embarqué clandestinement sur un bateau à destination de Hong Kong, fuyant la Chine continentale dans l'espoir d'une vie meilleure. Arrivé sans le sou, il a trouvé du travail dans une usine de confection, où il a finalement accédé à un poste de direction.

    À Hong Kong, Lai a constaté un besoin de vêtements de qualité et abordables. Il a créé une chaîne de magasins de vêtements, Giordano, très rentable, qui lui a apporté une richesse qui a financé le lancement de son conglomérat médiatique, Next Digital. L'entreprise est devenue la plus grande société de médias cotée en bourse de Hong Kong, et a publié un hebdomadaire populaire, Next Magazine.

    Suite au succès du magazine, Lai a fondé Apple Daily en 1995. Le tabloïd était connu pour sa position pro-démocratie et ses reportages critiques sur la Chine et le gouvernement de Hong Kong.

    Entre son succès dans l'industrie de la mode et la popularité de son entreprise médiatique, l'histoire de Lai est celle d'une vie de misère à la richesse. En 2008, il a été qualifié de « milliardaire Forbes », sa fortune étant estimée à 1,2 milliard de dollars. Malgré sa fortune, ce mari et père de famille accordait la priorité à la famille, à la foi et aux principes de la démocratie et d'une société libre.

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  • Quand le djihad étend la domination de l'islam : la charia impose ses préceptes dans les territoires islamisés

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    D'Anna Bono sur la NBQ :

    L'islam n'offre aucune échappatoire. La loi coranique est une forme de djihad.

    La Malaisie durcit les peines liées à la charia, la loi coranique en vigueur dans les États à majorité musulmane. Et les musulmans réclament une répression encore plus sévère dans tout le pays. Le djihad étend la domination de l'islam, et la charia impose ses préceptes dans les territoires islamisés.

    26_08_2025

    En Malaisie, l'islam est la religion d'État, bien que les musulmans ne représentent qu'environ 63 % de la population. La charia, la loi islamique, s'applique à eux, avec une intransigeance croissante. De fait, une grande partie des musulmans malaisiens souhaitent qu'elle soit appliquée de la manière la plus rigoureuse et restrictive possible. Ils souhaiteraient également que la charia devienne la loi officielle de l'État. Selon une enquête réalisée en 2022 par le Pew Research Center, 86 % des musulmans partagent ce point de vue.

    Cela exigerait même des non-croyants qu'ils se conforment aux prescriptions de l'islam. Tous les musulmans, certes, mais beaucoup, et pas seulement en Malaisie, ne le croient. En effet, suivant l'exemple du prophète Mahomet, l'infaillible, et par la volonté d'Allah exprimée dans le Coran, parole incréée de Dieu qui ne peut être mise en doute, certains musulmans estiment que le devoir de tout croyant est de contribuer à soumettre le reste de l'humanité à l'islam, si nécessaire par la force, par le djihad, la guerre sainte. Ils appellent les territoires où la charia n'a pas encore été adoptée dar al-Harb, la maison de la guerre.

    Dar al-Islam, la maison de l'Islam, ce sont ceux qui sont déjà soumis, et il est donc de notre devoir de veiller à ce que tous pratiquent leur foi avec une dévotion absolue. Ceux qui commettent des erreurs, que ce soit par erreur ou par omission, par négligence ou par rébellion ouverte, doivent être réprimandés, contraints et, s'ils persistent, punis. Lorsque les autorités religieuses et étatiques n'agissent pas, ou ne le font pas avec la diligence et l'efficacité requises, chaque croyant a le droit et le devoir d'intervenir. Le djihad, la guerre sainte, est aussi cela. Des millions de musulmans ont souffert et continuent de souffrir, coupables aux yeux de leurs frères militants d'être faibles dans leur foi, de ne pas la pratiquer avec une soumission absolue et totale.

    Les Algériens comptent parmi les musulmans qui ont payé le plus lourd tribut : 150 000 morts dans les années 1990, lorsque le FIS (Front islamique du salut) et le GIA (Groupe islamique armé) ont tenté de s'emparer du pouvoir. Des familles entières ont été massacrées simplement parce qu'elles n'avaient pas prié « correctement ». À mobylette, des djihadistes ont poursuivi et tué des filles sortant de l'école, vêtues de manière « inappropriée ». Depuis plus de 20 ans, un sort similaire frappe les musulmans nigérians des 12 États du nord du pays, à majorité musulmane, qui, en violation de la constitution, ont adopté la charia en 1999. Naturellement, l'attention est portée, et pas suffisamment, sur les chrétiens persécutés au Nigeria par le groupe djihadiste Boko Haram, affilié à Al-Qaïda et formé en 2002, et par l'ISWAP, affilié à Daech et issu de la sécession en 2016. Pour ces deux groupes, le djihad consiste à débarrasser le nord du pays de la minorité chrétienne et à imposer aux musulmans le strict respect de la charia. Ils tuent des chrétiens et incendient des églises, mais ils font de même avec les musulmans et les mosquées. De fait, lorsqu'ils font exploser des bombes dans une gare routière ou un marché bondé, ils font presque toujours, inévitablement, davantage de victimes musulmanes.

    « Le djihad est une avalanche qui s'est abattue sur le Sahel et notre pays avec l'intention d'islamiser toute l'Afrique. C'est une menace pour tous », a commenté Mgr Laurent Birfuoré Dabiré, président de la Conférence épiscopale mixte du Burkina Faso et du Niger, en 2024. Il a expliqué que les djihadistes ciblent non seulement les chrétiens et leurs églises, mais aussi les musulmans qui ne professent pas le même islam et leurs mosquées. En février 2024, à quelques heures d'intervalle, ils ont attaqué une église et une mosquée, tuant des dizaines de fidèles à chaque fois.

    Le fait qu'en Malaisie, comme dans d'autres États islamiques, le gouvernement applique la charia satisfait les djihadistes. Mais cela coûte aux fidèles leur liberté, leur dignité, voire leur vie. Des peines allant jusqu'à trois ans de prison, des amendes allant jusqu'à 5 000 ringgits (un peu plus de mille euros) et jusqu'à six coups de bâton sont punies par la loi pour quiconque, par exemple, manque à l'observance de la salat (l'obligation de prier cinq fois par jour à heures fixes), ne jeûne pas pendant le mois de Ramadan, adopte un comportement jugé indécent et commet un khalwat , c'est-à-dire passer du temps dans un espace privé avec une personne du sexe opposé qui n'est pas un proche parent ou un membre de la famille.

    L'un des 13 États de Malaisie, le Terengganu , dont plus de 90 % de la population est musulmane, a décidé de durcir encore les sanctions. Les amendements approuvés en 2016 à la loi de 2001 concernant les infractions pénales liées à la charia sont entrés en vigueur le 18 août. Jusqu'à présent, un homme qui, par exemple, manquait à la prière du vendredi à la mosquée trois fois de suite était passible d'une peine maximale de six mois de prison ou d'une amende de 1 000 ringgits. Désormais, manquer ne serait-ce qu'une seule prière sans excuse valable est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à deux ans de prison et d'une amende de 3 000 ringgits. « La prière du vendredi est non seulement une obligation religieuse, mais aussi un symbole d'obéissance », déclare le conseiller exécutif de l'État Muhammad Khalil Abdul Hadi, chargé des affaires islamiques. Des banderoles seront déployées dans toutes les mosquées pour rappeler aux fidèles leurs devoirs.

    Comme par le passé, la surveillance du comportement des croyants afin de garantir le respect de la charia se fera par le biais de rapports publics, de patrouilles ordonnées par les autorités et d'opérations menées par des fonctionnaires du Département des Affaires islamiques. En rapportant l'information, AsiaNews a apporté une clarification utile. Les nouvelles sanctions concernent les violations de la charia, appelées takzir , pour lesquelles des peines discrétionnaires peuvent être établies, car il s'agit de crimes pour lesquels ni le Coran ni les Hadiths (les récits des actions et des paroles de Mahomet) ne prévoient de peines spécifiques. Il appartient donc aux tribunaux de la charia et aux autorités gouvernementales de déterminer la sanction appropriée. Les crimes hudud , tels que le vol ou l'adultère, sont une autre affaire. Les peines pour ces crimes sont détaillées dans le Coran ou les Hadiths : coupure des mains et lapidation.

  • Au Soudan du Sud : des conflits persistants et une situation humanitaire désastreuse

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    Soudan du Sud : conflits persistants et situation humanitaire désastreuse

    La fin de la guerre civile en 2018 n'a pas apporté la paix à ce pays, indépendant depuis 2011, extrêmement pauvre et confronté à une situation sanitaire désastreuse, aggravée par les récentes inondations du Nil. À cette situation s'ajoutent la menace du fondamentalisme islamique et les rumeurs selon lesquelles Israël envisage d'expulser des Palestiniens de Gaza. L'évêque de Bentiu s'exprime.

    26_08_2025

    Conflits incessants, famines, épidémies, inondations : le Soudan du Sud traverse une situation humanitaire désastreuse, aggravée par l’instabilité politique. De plus, des rumeurs circulent selon lesquelles le gouvernement israélien ciblerait ce pays dévasté pour expulser les Palestiniens de Gaza.

    Les espoirs suscités par la décision d’indépendance, décidée lors du référendum du 9 juillet 2011, après deux guerres civiles entre le nord à majorité musulmane et le sud à majorité chrétienne, étaient bien différents. Après seulement deux ans d’indépendance, une guerre civile à caractère ethnique a éclaté, qui s’est officiellement conclue par un accord de paix en 2018, après des centaines de milliers de victimes et environ 4 millions de déplacés.

    Le pays souffre actuellement d’instabilité politique, d’une grave crise humanitaire – due à la présence massive de réfugiés soudanais – et d’une crise écologique, provoquée par les récentes crues du Nil.   La Nuova Bussola Quotidiana en parle avec Monseigneur Christian Carlassare, prêtre combonien et évêque du nouveau diocèse de Bentiu depuis juillet 2024, qui s'est exprimé lors du Meeting de Rimini.

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  • R.D. Congo : « Quatre ans d'état d'urgence ont aggravé la situation », affirment les prêtres de Bunia

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/R.D. CONGO- « Quatre ans d'état d'urgence ont aggravé la situation », affirment les prêtres de Bunia

    22 août 2025  
     

    Kinshasa (Agence Fides) – « Les violences continues mettent en danger notre province », affirment 76 prêtres du clergé régulier du diocèse de Bunia, dans une déclaration publiée le 20 août. Bunia est la capitale de l’Ituri, province de l’est de la République démocratique du Congo, en proie aux violences commises par différents groupes armés et placée en état de siège depuis mai 2021 (avec la province voisine du Nord-Kivu, voir Fides 7/5/2021).

    Malgré les larges pouvoirs que cette mesure confère à l'armée, les violences et les meurtres continuent d'être commis contre les civils, sans épargner les communautés catholiques. Le dernier incident en date est la profanation, dans la nuit du 19 au 20 août 2025 à Bunia, de la Propédeutique Saint Kizito par des hommes armés qui ont ouvert le tabernacle, jeté à terre les hosties consacrées, brisé les vitres des fenêtres et menacé les prêtres présents. La profanation a eu lieu « malgré les patrouilles musclées des forces de l'ordre dans le quartier », affirme la déclaration. La reprise des célébrations eucharistiques dans l'église, comme le prescrit le droit canonique de l'Église catholique, sera subordonnée à la célébration d'une messe de réparation présidée par l'évêque de Bunia.

    Les incidents les plus graves ont été l'attaque des miliciens du CODECO le 21 juillet contre la paroisse Saint Jean de Capistran à Lopa (voir 23/7/2025) et l'attaque sanglante des islamistes de l'ADF dans la nuit du 26 au 27 juillet contre la paroisse de la Bienheureuse Anuarite à Komanda, où près de 50 personnes ont été tuées et au moins 40 jeunes ont été enlevés (voir 28/7/2025).

    « La crise s'est étendue à Nizi, Iga Barrière, Tchomia, Nyamamba et Boga, causant des déplacements massifs des populations à la recherche de lieux sécurisés et sécurisants », souligne la déclaration.

    Les prêtres diocésains critiquent l'inefficacité des forces de sécurité « souvent justifiée par la minimisation et la banalisation de la situation en utilisant des concepts tels que provocation, représailles, pointant des jeunes du milieu comme auteurs de cette insécurité », un fait qualifié d'« inadmissible ».

    Pire encore, selon le clergé diocésain de Bunia, « les agents de l'ordre et de sécurité, à l'instar et avec les miliciens, se livrent à des tueries, des érections des barrières illégales, des arrestations arbitraires même de mineurs, des pillages de biens des paisibles citoyens déjà meurtris».

    Dans leur déclaration, les prêtres du diocèse de Bunia dénoncent également ce qu'ils qualifient de « diffamation et menaces verbales » à l'encontre de l'Église par les autorités militaires qui gouvernent l'Ituri. Selon la déclaration, les autorités accusent l'Église d'« héberger » des membres de la milice de la Convention pour la révolution populaire (CRP). Rejetant ces accusations, les prêtres affirment qu'« il est clair que l'Église catholique, à cause de sa mission prophétique, est devenue une cible, parmi tant d'autres, des attaques orchestrées par l'Etat de Siège, responsable de tout ce drame, lequel Etat de Siège opère en complicité criminelle avec le CODECO ». Ce groupe est responsable de l'attaque de la paroisse Saint Jean de Capistran à Lopa, commise avec la complicité de soldats des forces armées régulières.

    Selon les prêtres, l'état d'urgence « a visiblement et gravement échoué à imposer la paix, qui était sa mission première et essentielle. Au contraire, sous son règne, les groupes armés se sont non seulement multipliés, mais aussi renforcés en hommes et en armes.». (LM) (Agence Fides 22/8/2025)

  • De l'Afrique à l'Asie, les attaques contre les chrétiens s'intensifient

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    De Valerio Palombaro sur Vatican News :

    De l'Afrique à l'Asie, les attaques contre les chrétiens sont en augmentation

    À l'occasion, ce 22 août, de la Journée internationale de commémoration des personnes victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions, Marta Petrosillo, rédactrice en chef du Rapport sur la liberté religieuse de l’AED (Aide à l’Église en détresse), soutient que «si la liberté religieuse est refusée à un groupe, tôt ou tard, elle sera également refusée aux autres».

    Les violences et persécutions contre les communautés chrétiennes dans le monde connaissent une augmentation inquiétante. Cette tendance, confirmée pour l'année 2024 par le rapport de la fondation pontificale Aide à l'Église en détresse, ne s’est malheureusement pas inversée au cours de l'année, et refait surface avec une actualité pressante à l'occasion de la «Journée internationale de commémoration des personnes victimes de violences, en raison de leur religion ou de leurs convictions», proclamée par les Nations unies.

    Du Nigeria, où le climat d'insécurité reste élevé et où les enlèvements de religieux par des groupes terroristes se poursuivent, en passant par les persécutions des régimes autoritaires, jusqu'aux violences généralisées subies par les communautés chrétiennes d'Asie.

    Il y a à peine quelques jours, les évêques indiens dénonçaient une escalade de la violence contre les chrétiens dans la région orientale d’Odisha, tandis qu'en Afrique, où le «fléau» des persécutions religieuses touche particulièrement les communautés du Sahel et de l’Ouest du continent, les événements sanglants de ces dernières semaines dans l'est de la République démocratique du Congo montrent que les communautés minoritaires sont d’innocentes victimes de violences, même en dehors des contextes de persécution plus ouverte.

    La responsabilité des États

    Comme l'indiquent les données de l'ONU, toutes les communautés minoritaires sont exposées à la violence, et pas seulement les communautés chrétiennes. Des actes d'intolérance et de violence fondés sur la religion ou les convictions sont perpétrés de manière continue à l'encontre d'individus, y compris ceux qui appartiennent à des communautés et minorités religieuses à travers le monde. Le nombre et l'intensité de ces incidents, souvent de nature criminelle, sont en augmentation.

    En proclamant le 22 août, Journée internationale de commémoration des personnes victimes de violences en raison de leur religion ou de leurs convictions, l'Assemblée générale des Nations unies a rappelé que les États ont la responsabilité première de promouvoir et de protéger les droits de l'homme, y compris ceux des personnes appartenant à des minorités religieuses, notamment leur droit de pratiquer librement leur religion ou leur croyance.

    Lire aussi : Au Pakistan, les chrétiens toujours victimes de viols et d'agressions

    «Si la liberté religieuse est refusée à un groupe, tôt ou tard elle sera également refusée aux autres», met en garde Marta Petrosillo, qui dirige pour la fondation pontificale Aide à l’Église en détresse, la rédaction du rapport biennal sur la liberté religieuse dans le monde. Dans une interview publiée sur le portail en ligne de la section internationale de l'AED, elle dévoile certaines des données du prochain rapport de la fondation pontificale qui sera publié le 21 octobre prochain.

    «L’Afrique est l'un des continents où la situation s'est réellement détériorée» note Marta Petrosillo, mentionnant les récentes attaques contre les chrétiens de la République démocratique du Congo, pour confirmer la montée de l'extrémisme religieux sur le continent. «Il y a aussi le cas du Burkina Faso qui, il y a dix ans, ne figurait pas parmi les pays les plus préoccupants, mais qui est aujourd'hui malheureusement l'un des endroits au monde où l'on recense le plus d'attaques djihadistes». La représentante de l'AED fait ensuite état d'une aggravation de la situation du nationalisme ethnoreligieux en Asie, tandis que le Proche-Orient reste une zone de grande instabilité, et que l'on constate de plus en plus de violations de la liberté religieuse en Amérique latine.

    Le triste classement d'Open Doors

    Dans son dernier rapport, l'association Open Doors confirme également une augmentation de 365 à 380 millions du nombre de chrétiens persécutés et discriminés dans le monde. Si la Corée du Nord reste stable à la première place, le Nigeria reste l'épicentre des massacres sur le continent africain en 2024, parallèlement à une augmentation de la violence dans les pays voisins d'Afrique de l’Ouest. Parmi les cinq premières places du classement établi par Open Doors, figurent: la Somalie, le Yémen, la Libye et le Soudan. Enfin, en Asie, la situation en Birmanie s'est détériorée en 2024, la guerre civile ayant accru le niveau de violence. Le Pakistan reste l'un des pays au monde où la violence anti-chrétienne est la plus manifeste, en particulier en ce qui concerne les accusations de blasphème présumé, tandis qu'en Inde également, on constate un déclin des libertés fondamentales de la minorité chrétienne.

  • Le plus grand partenariat mondial pour la santé maternelle et infantile s'attaque aux voix conservatrices et religieuses

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    De sur le Friday Fax :

    La Coalition des Nations Unies pour la santé maternelle s'attaque aux voix conservatrices et religieuses

    WASHINGTON, DC 22 août (C-Fam) Le plus grand partenariat mondial pour la santé maternelle et infantile a récemment lancé sa stratégie actualisée, s'engageant à promouvoir l'avortement et l'idéologie du genre tout en s'opposant aux voix conservatrices et religieuses, qu'il qualifie d'« anti-droits ».

    Helen Clark, présidente du conseil d'administration du PMNCH et ancienne Première ministre de Nouvelle-Zélande, a écrit un éditorial dans The Lancet mettant en garde contre une « cascade de crises mondiales sur tous les fronts », y compris une réaction négative aux efforts des organisations multilatérales visant à imposer l'avortement et l'idéologie du genre à leurs membres : « Les normes et les lois internationales sont délibérément subverties, y compris un recul concerté des droits sexuels et reproductifs. »

    La stratégie 2026-2029 note à juste titre que les progrès en matière de réduction de la mortalité maternelle évitable dans le monde ont stagné ces dernières années, mais plutôt que de se concentrer sur les aspects non controversés de la fourniture de soins médicaux de qualité aux femmes et aux enfants à risque, elle redouble d’efforts pour promouvoir certaines des questions les plus controversées, tant à l’ONU qu’au sein des pays.

    Le PMNCH déclare que ses partenaires « défendront courageusement » la santé et les droits sexuels et reproductifs (SDSR), un terme rejeté à plusieurs reprises dans les négociations internationales car il est considéré comme incluant l’avortement comme un droit, les soi-disant « soins affirmant le genre », l’éducation sexuelle complète et d’autres questions controversées.

    Dans le même temps, la stratégie cite les « idéologies conservatrices », le « fondamentalisme religieux » et l’opposition à l’avortement et à l’idéologie du genre comme des « menaces » à la réalisation de sa vision d’un monde où « l’accès universel à la santé sexuelle et reproductive est garanti ».

    La stratégie s’engage également à accroître le financement de la santé sexuelle et reproductive, à plaider auprès des gouvernements pour qu’ils suppriment les restrictions à l’avortement et à promouvoir la santé sexuelle et reproductive dans le financement climatique.

    En adoptant cette position, le PMNCH se place en opposition à de nombreux gouvernements de pays qui ont le plus besoin de soutien pour réduire la mortalité maternelle et infantile, y compris de nombreux pays africains dont les populations ont de fortes opinions pro-vie et pro-famille tout en luttant pour échapper à la pauvreté et garantir l’accès aux services publics et aux infrastructures de base, comme l’accès à l’eau potable, à l’électricité fiable et aux transports en commun.

    Le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l'enfant (PMNCH), hébergé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), regroupe plus de 1 400 partenaires, dont des agences des Nations Unies, des gouvernements nationaux, des organisations non gouvernementales, des donateurs et d'autres acteurs. Il a été fondé en 2005, alors que l'ONU se concentrait sur la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Deux de ces huit objectifs étaient spécifiquement axés sur la santé maternelle et infantile, respectivement.

    L'une des premières actions du PMNCH a été de publier une déclaration exhortant l'ONU à élargir l'objectif de santé maternelle pour y inclure « l'accès universel à la santé sexuelle et reproductive ». Cette décision a été prise par la suite, bien que le processus ait manqué de transparence et que les États membres de l'ONU n'aient pas été consultés.

    Néanmoins, comme le montrent les données du rapport Goalkeepers 2023 de la Fondation Gates sur la santé maternelle et infantile, les progrès les plus importants en matière de réduction des décès maternels évitables ont été réalisés entre 2000 et 2015, période des OMD. Depuis, la santé maternelle est passée de l'un des huit OMD à l'une des multiples cibles de l'un des dix-sept Objectifs de développement durable (ODD).

    Alors que les conflits, les catastrophes naturelles et une pandémie mondiale ont entravé les progrès, la dilution de la santé maternelle dans des cadres mondiaux de plus en plus complexes et le détournement délibéré de la question par le lobby mondial de l’avortement menacent également la réalisation de ce qui est, à première vue, incontesté et universellement populaire.

  • Le pape Léon XIV appelle à une « grande conversion culturelle » dans ses salutations au meeting de Rimini

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    De Nicolas de Cárdenas sur le CWR :

    Le pape Léon XIV appelle à une « grande conversion culturelle » dans ses salutations au meeting de Rimini

    Bernhard Scholz est le président de la Rencontre pour l'amitié entre les peuples, également connue sous le nom de rencontre de Rimini, qui propose un vaste programme d'activités (politiques, économiques, culturelles, etc.) qui rassemble chaque année, pendant la dernière semaine d'août, des milliers de personnes de diverses religions et de divers horizons dans la ville de Rimini, sur la côte adriatique italienne. / Crédit : Rencontre pour l'amitié entre les peuples (CC BY-NC-SA 2.0)

    21 août 2025

    Le pape Léon XIV a appelé à ce que « la foi, l’espérance et la charité se traduisent par une grande conversion culturelle » dans un message pour la Rencontre pour l’amitié entre les peuples, qui se tiendra à Rimini, en Italie, dans les prochains jours.

    La Rencontre pour l'Amitié entre les Peuples, lancée en 1980, propose un vaste programme d'activités (politiques, économiques, culturelles, etc.) qui rassemble chaque année, au cours de la dernière semaine d'août, des milliers de personnes de différentes religions et de différents horizons dans la ville de Rimini, sur la côte adriatique italienne.

    L'initiative s'inspire de ce que Luigi Giussani, fondateur du mouvement ecclésial Communion et Libération, appelle l'expérience élémentaire, un désir inné de vérité, de beauté et de justice présent dans le cœur de chaque être humain et qui constitue la base du dialogue et de la rencontre entre des personnes de confessions et de cultures différentes.

    « Les déserts sont généralement des lieux rejetés et considérés comme impropres à la vie. Et pourtant, là où rien ne semble pouvoir naître, l'Écriture sainte revient sans cesse raconter les passages de Dieu », explique le pape au début d'une lettre adressée le 11 août à l'évêque de Rimini, Nicolò Anselmi.

    Ainsi, le peuple de Dieu naît dans le désert, où c’est « à travers sa dureté que mûrit le choix de la liberté », avec l’aide de Dieu qui « transforme le désert en un lieu d’amour et de décisions, le fait fleurir comme un jardin d’espérance ».

    Le pape a également noté que les prophètes désignent cet environnement aride « comme le lieu de fiançailles, où l'on revient chaque fois que le cœur s'échauffe, pour repartir de la fidélité à Dieu », et qui a été habité par des moines et des moniales « au nom de nous tous, représentant toute l'humanité, avec le Seigneur du silence et de la vie ».

    Parmi le vaste programme préparé pour cette rencontre, Léon XIV a particulièrement apprécié l'une des expositions consacrée aux martyrs d'Algérie .

    « En elles transparaît la vocation de l’Église à habiter le désert en communion profonde avec toute l’humanité, surmontant les murs d’indifférence qui opposent les religions et les cultures, en pleine imitation du mouvement de l’Incarnation et du don du Fils de Dieu. »

    Il a expliqué que c'est là « le véritable chemin de la mission. Non pas l'exhibitionnisme, dans la confrontation des identités, mais le don de soi jusqu'au martyre de ceux qui, jour et nuit, dans la joie et au milieu des tribulations, adorent Jésus seul comme Seigneur. »

    L'importance du dialogue

    L’une des caractéristiques de la rencontre de Rimini est de favoriser des espaces de dialogue entre les personnes : croyants de différentes religions et athées, mais aussi entre chrétiens de sensibilités différentes.

    Pour Léon XIV, « ce sont des exercices d’écoute importants, qui préparent les « pierres nouvelles » avec lesquelles construire l’avenir que Dieu a déjà en réserve pour tous, mais qui ne se dévoile que lorsque nous nous accueillons les uns les autres. »

    « Nous ne pouvons plus nous permettre de résister au Royaume de Dieu, qui est un Royaume de paix. Et là où les responsables des institutions étatiques et internationales semblent incapables de faire respecter l'État de droit, la médiation et le dialogue, les communautés religieuses et la société civile doivent oser se montrer prophétiques », a souligné le pape.

    Cela signifie « se laisser entraîner dans le désert et voir maintenant ce qui peut naître des décombres et de tant, trop de souffrances innocentes », a-t-il ajouté.

    Léon XIV a rappelé que « Dieu a choisi les humbles, les petits, les faibles, et dès le sein de la Vierge Marie, il s’est fait l’un d’eux, pour inscrire son récit dans notre histoire » de sorte que « sans les victimes de l’histoire, sans ceux qui ont faim et soif de justice, sans artisans de paix, sans veuves et sans orphelins, sans jeunes et sans personnes âgées, sans migrants et sans réfugiés, sans le cri de toute la création, nous n’aurons pas de nouvelles pierres » pour construire l’avenir.

    « Renier la voix de l'autre et renoncer à se comprendre mutuellement sont des expériences ratées et déshumanisantes. Il faut y opposer la patience de la rencontre avec un Mystère toujours différent, dont la différence de chacun est un signe », a souligné le pape, rappelant que la présence « désarmée et désarmante » des chrétiens dans la société contemporaine doit traduire « avec talent et imagination, l'Évangile du Royaume en formes de développement qui offrent des alternatives aux voies de croissance dépourvues d'équité et de durabilité. »

    Le pape a souligné : « Une foi qui s’éloigne de la désertification du monde ou qui contribue indirectement à la tolérer ne suivrait plus Jésus-Christ. »

    Concernant la révolution numérique, il a mis en garde contre le risque « d’accentuer les discriminations et les conflits : elle doit donc être habitée par la créativité de ceux qui, obéissant à l’Esprit Saint, ne sont plus des esclaves mais des enfants ».

    « Alors le désert devient un jardin et la « cité de Dieu », annoncée par les saints, transfigure nos lieux désolés », a-t-il noté.