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Politique - Page 18

  • Que devraient penser les catholiques d’Elon Musk ?

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    De Peter Laffin sur le NCR :

    Que devraient penser les catholiques d’Elon Musk ?

    Dans quelle mesure ses valeurs et ses priorités sont-elles alignées avec les enseignements de l’Église ?

    Le président élu Donald Trump a rejoint des dignitaires du monde entier à Paris pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame. Personne n'a été surpris d'apprendre qu'il était accompagné du milliardaire de Tesla, Elon Musk, tous deux inséparables depuis des mois. 

    Certes, un riche individu en orbite autour d’un président n’a rien de nouveau dans la politique américaine. Mais la richesse sans précédent d’Elon Musk – il est récemment devenu le premier personnage de l’histoire à amasser une fortune de plus de 400 milliards de dollars – et son penchant à modifier le cours de l’histoire augmentent les enjeux de ce partenariat. L’énigmatique magnat de la technologie, qui possède son propre système Internet par satellite (Starlink) et sa propre société de vaisseaux spatiaux (SpaceX), en plus de posséder la première plateforme de communication au monde (X, anciennement connue sous le nom de Twitter), agit moins comme un simple citoyen que comme une sorte de nation indépendante.  

    Selon certaines informations, Musk aurait fait don de 277 millions de dollars aux efforts de réélection de Trump, ce qui suscite des inquiétudes quant à l'influence qu'il exerce sur le nouveau gouvernement. 

    Pour David Barrett, historien présidentiel et professeur de sciences politiques à l'université de Villanova, le partenariat Musk-Trump est sans précédent dans l'histoire. Si des citoyens puissants ont aidé des présidents par le passé (le banquier JP Morgan a aidé Grover Cleveland à stabiliser la masse monétaire américaine, par exemple), aucun d'entre eux ne possédait la richesse ou l'influence d'Elon Musk sur la société.

    « Personne d’autre ne me vient à l’esprit », a-t-il déclaré au Register. « Mais qui sait combien de temps durera cette relation ? Ou quelle influence Elon Musk aura sur les quatre prochaines années ? De nombreux membres célèbres des administrations précédentes sont devenus « trop gros pour leur pantalon » et n’ont pas survécu à toute une présidence. »

    Que doivent penser les catholiques du puissant magnat de la technologie et de son alliance avec Trump ? Dans quelle mesure ses valeurs et ses priorités sont-elles en phase avec les enseignements de l’Église ? 

    Pour que les catholiques comprennent les implications de son rôle démesuré dans la vie américaine, il est nécessaire d’examiner ses croyances et son caractère, ainsi que son engagement en faveur de la liberté d’expression et son implication dans les efforts de la prochaine administration pour réduire la taille du gouvernement.  

    Efficacité du gouvernement

    La décision de Trump de confier à Elon Musk et à l’entrepreneur Vivek Ramaswamy la direction du nouveau Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) mettra à l’épreuve l’influence d’Elon Musk dans les premières phases de la prochaine administration. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un véritable département fédéral mais simplement d’un conseil consultatif (Elon Musk et Ramaswamy se sont décrits comme des « bénévoles extérieurs » dans cette entreprise), ce département cherchera à identifier les dépenses, les réglementations et les employés qui rendent le gouvernement inefficace. 

    Musk a déclaré que DOGE permettrait de réaliser 2 000 milliards de dollars d'économies gouvernementales, de superviser des licenciements massifs et même de fermer des agences entières.

    Joseph Kaboski, professeur d’enseignement catholique et d’économie à l’Université de Notre Dame, estime que l’enseignement social catholique soutient ces efforts, à condition qu’ils soient réalisés dans un souci de traitement préférentiel pour les pauvres.

    « L’enseignement social catholique soutiendrait ces mesures en principe parce qu’elles contribuent au bien commun », a-t-il déclaré au Register. « Mais les évêques ont souligné que les budgets sont des documents moraux, reflétant nos priorités. L’éthique des choses « en principe » et « en pratique » peut parfois différer. Avec toutes les coupes budgétaires, les évêques américains se rangent et se rangeront toujours du côté des pauvres et des marginalisés, et ils veulent donc s’assurer que les programmes destinés aux nécessiteux soient protégés. »

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  • Comment agir pour orienter la société vers la culture de vie

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    Du site de l'ECLJ :

    Intervention de Grégor Puppinck, directeur de l'ECLJ, au Sénat espagnol, lors du 6e Sommet du Political Network for Values, les 1er et 2 décembre 2024.

    Transcription:

    Orienter la société vers la culture de vie, ce n’est pas seulement empêcher l’avortement et l’euthanasie par la loi. Car la véritable cause de la culture de mort est plus profonde : c’est la dépression morale de la société. La culture de mort est le fruit de l’athéisme et du matérialisme. C’est la volonté de puissance désespérée. Orienter la société vers la culture de vie, c’est d’abord rendre à la société sa vitalité : la joie et la fierté d’exister. C’est faire sortir la société de la dépression morale.

    Il faut agir à trois niveaux, par ordre d’importance

    Au niveau militant, politique, et religieux.

    1. Combattre les artisans de la culture de mort

    Il faut combattre. Nous le savons tous dans cette salle. Nous sommes tous ici des combattants. Merci à Lola et au Political Network for Values de nous rassembler à Madrid. C’est une joie d’être ensemble.

    Nous devons combattre le lobby de la culture de mort à tous les niveaux, dans toutes les institutions. Dans les parlements, dans les tribunaux, à l’ONU, etc.

    Combattre la culture de mort, ce n’est pas seulement combattre le Planning Familial et les fondations Ford, Rokefeller, Soros, Gates et Buffet. Il faut aussi combattre ceux qui veulent avilir la vie, ceux qui veulent rendre la vie laide et triste : ceux qui promeuvent le désespoir, la drogue, la prostitution, la pornographie, et la mauvaise éducation sexuelle. Or, ce sont ces mêmes fondations qui promeuvent aussi l’avortement et l’euthanasie.

    Ce combat pour la vie, nous le menons dans les institutions, à Genève, Strasbourg, New York, Bruxelles, Washington, San José et ailleurs ; nous menons ce combat comme des soldats sur un champ de bataille. Mais cela ne suffit pas, nous devons voir plus loin, nous devons aussi nous engager pour que la société soit de nouveau conquise par la culture de vie. C’est le deuxième niveau d’action, véritablement politique.

    1. Action au niveau politique: il faut aimer la vie et croire en son destin

    Les peuples européens n’ont plus d’enfants parce qu’ils ont perdu le goût de la vie et ne croient plus en leur avenir, en leur destin.

    Le vrai problème est que les peuples européens sont devenus dépressifs; c’est cela le problème principal : ils ne croient plus en leur avenir. Trop d’européens sont résignés au suicide démographique et au remplacement par l’immigration.

    La culture de vie, aujourd’hui exige de renverser cette dépression terrible. Il faut rendre aux peuples européens le goût de la vie et la vision de leur avenir.

    Je vois deux conditions pour cela :

    Il faut d’abord aimer la vie, et il faut croire en son destin.

    Aimer la vie. Cela paraît évident, mais il y a un travail énorme à faire, en particulier avec la jeunesse qui a grandi dans une culture sinistre. Il faut dire et répéter que la vie est magnifique, et que le monde est splendide. Il faut cultiver la vie, la culture et la joie.

    La seconde condition pour lutter contre la dépression des peuples européens, est de croire en notre avenir, en notre destin.

    Un peuple qui a honte de son passé et qui ne croit plus en son destin est déjà sorti de l’histoire.

    À l’inverse, les « migrants » qui traversent l’Afrique et la Méditerranée au risque de leur vie ont une force immense, car ils doivent doit lutter pour vivre et croire en leur destin. Parmi eux, les musulmans immigrés en Europe savent pourquoi ils ont des enfants: ils croient que leur avenir est de conquérir l’Europe. Même s’ils sont pauvres, ils savent pourquoi avoir des enfants.

    Il en est de même du peuple juif qui survit et traverse toutes les épreuves parce qu’il croit en son destin, et il sait pourquoi avoir des enfants.

    C’est dans la dynamique d’un destin collectif, familial, professionnel et national que les personnes deviennent fécondes, qu’elles parviennent à l’excellence. Il faut cette dynamique vitale.

    Pour cela, il faut des chefs politiques capables de donner le goût de la vie et la vision du destin national.

    Le Président français Emmanuel Macron, comme d’autres dirigeants européens, n’a pas d’enfants, et il ne croit pas que la France, ni même l’Europe, puissent encore avoir un destin qui leur soit propre. Il a renoncé au destin national, et l’a échangé contre une illusion de futur mondial. Mais c’est une illusion. Les dirigeants tels que Macron n’ont pas compris qu’ils sont les seuls à faire ce rêve mondialiste. Les autres peuples ne veulent pas se dissoudre dans l’athéisme absurde de la mondialisation occidentale, ils ne veulent pas disparaître. Ils croient encore en leur raison d’être. Ils n’ont pas honte de leur histoire.

    À l’opposé d’Emmanuel Macron, il y a Donald Trump: il incarne la vitalité américaine. Il aime la vie avec puissance, et c’est pour cela qu’il la défend. L’autre force de Donald Trump, c’est qu’il a été capable de rendre aux Américains leur propre destin. Il les a convaincus et entrainés dans la dynamique de Make America Great Again (rendre à l’Amérique sa grandeur).

    Avoir ces deux forces est essentiel, mais cela ne suffit toujours pas, car l’homme a besoin de se dépasser lui-même, de se transcender. Et ce serait une erreur que de l’oublier. La patrie est trop étroite pour l’homme.

    3. C’est le troisième niveau d’action : le niveau de la transcendance

    Les communistes, les socialistes et les néolibéraux ont compris la force de cet idéal d’autodépassement, mais ils l’ont orienté contre la personne, la famille, la nation et l’Eglise, pour en «libérer» l’homme. Ce dépassement est présenté comme un progrès, mais il est surtout une destruction de la condition humaine.

    Nous voyons aujourd’hui le résultat de cette «libération»: elle détruit l’homme.

    L’autre autodépassement de l’homme qui est proposé à présent, c’est le rêve scientiste et transhumaniste. Mais c’est aussi une illusion.

    Les rêves d’autodépassement communiste et scientiste ont en commun le rejet de Dieu et sont des alternatives désastreuses à la religion.

    C’est parce que le peuple s’est détourné de la religion qu’il a adhéré à ces idéologies de substitution, et c’est pour cette raison aussi qu’il est devenu dépressif. Car un peuple athée qui rejette son passé et refuse son destin mène une existence absurde.

    Une fois encore, regardons le peuple juif.

    Le peuple juif survit et traverse toutes les épreuves non seulement parce qu’il aime la vie et croit en son destin, mais surtout parce qu’il sait que son destin est lié à sa fidélité à son alliance avec Dieu.

    Les Chrétiens aussi ont une Alliance avec Dieu; les peuples européens ont été baptisés et sanctifiés par des saints innombrables. C’est cette Alliance avec Dieu – qui est source de toute vie – qui est la Vie – qu’il faut rénover.

    La défense de la culture de vie exige de lutter contre l’athéisme criminel, et de rendre à la société l’amour de la vie, la confiance en son destin et la respiration de son âme.

    Je vous remercie.

  • Le bienheureux Charles de Habsbourg, une lumière pour notre temps

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    Du sur The European Conservative :

    Le bienheureux Charles, une lumière pour notre temps

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  • L'UE devrait protéger le christianisme comme elle le fait pour l'islam et le judaïsme

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    Du Catholic Herald :

    L'UE devrait protéger le christianisme comme elle le fait pour l'islam et le judaïsme  

    12 décembre 2024

    L'Union européenne est appelée par les chefs religieux catholiques à remédier à son manque de représentation lorsqu'il s'agit de faire face à la haine anti-chrétienne dans ses États membres.

    La Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE) - l'organisme qui représente officiellement l'Église catholique auprès de l'Union européenne (UE) - a appelé l'UE à nommer un coordinateur pour la lutte contre la haine antichrétienne, de la même manière qu'elle emploie déjà des coordinateurs pour combattre la haine et la persécution dirigées contre les juifs et les musulmans, rapporte l'Agence de presse catholique (CNA).

    « Le temps est venu de nommer un coordinateur de l'UE pour la lutte contre la haine anti-chrétienne en Europe », a déclaré Alessandro Calcagno, conseiller des évêques pour les droits fondamentaux, lors d'un discours au Parlement européen le 4 décembre.

    Il ne s'agit pas de « victimisme » (adoption d'une mentalité de victime), mais d'un accès égal aux outils de protection », a déclaré M. Calcagno.

    Il a également abordé la tendance à ne voir les choses qu'à travers le prisme de la protection des communautés de foi qui sont des minorités religieuses, expliquant que le droit à la liberté de religion, ainsi que les dispositions visant à lutter contre la discrimination fondée sur la religion, doivent être appliqués à toutes les religions, quelle que soit leur taille.

    « Il est nécessaire de briser la dynamique 'majorités contre minorités' qui sous-tend l'approche de certains acteurs et décideurs politiques », a déclaré M. Calcagno.

    La nomination d'un tel coordinateur pour la lutte contre l'animosité anti-chrétienne n'est qu'une des priorités que M. Calcagno, au nom des évêques européens, a soulignées en relation avec la question plus large et l'exercice de la liberté religieuse dans l'UE.

    Trop souvent, la liberté de religion est décrite comme un droit « problématique » et sa dimension collective, comparée à sa dimension individuelle, est négligée », a déclaré le conseiller pour les droits de l'homme, ajoutant qu'il était “nécessaire d'assurer une protection égale à toutes les dimensions de ce droit fondamental essentiel, y compris la dimension institutionnelle”.

    La nécessité de protéger les lieux de culte et de mieux intégrer la défense de la liberté religieuse dans les politiques de l'UE a également été abordée lors de l'événement organisé au Parlement européen.

    Au cours de la dernière décennie, les incendies d'églises se sont multipliés en Europe, notamment en France. Nombre de ces incidents, comme le cas récent de Saint-Omer, sont des incendies criminels suspectés ou confirmés, souvent commis pour des motifs antireligieux ou apparemment islamistes.

    En 2021, le ministère français de l'intérieur a publié un rapport sur les crimes classés comme antireligieux en France. Au total, 1 659 actes de ce type ont été recensés, dont 857 ont été qualifiés d'antichrétiens. 589 ont été qualifiés d'antisémites et 213 d'antimusulmans. 

    En 2022, la Commission européenne (CE) a été confrontée à Virginie Joron, 50 ans, membre du Parlement européen, pour avoir ignoré « la haine anti-chrétienne... [et] les incendies d'églises ». La contestation formelle qui a été soumise documente le fait qu'en 2020, il y a eu 613 attaques contre des lieux de culte chrétiens, 80 contre des lieux de culte musulmans et 38 contre des lieux de culte juifs.

    En 2023, l'Observatoire sur l'intolérance et la discrimination envers les chrétiens en Europe (OIDAC) a publié un rapport détaillant la forte augmentation de ce qu'il a décrit comme des « crimes de haine anti-chrétiens ».

    Il note une augmentation de 44 % au cours des 12 derniers mois, tout en soulignant que cette agression n'est pas seulement physique - comme les agressions ou la profanation d'églises - mais aussi idéologique, sous la forme de « violations de la liberté de religion, d'expression, d'association et de conscience ». 

  • Djihadistes en Syrie : derrière une façade de tolérance se cache le fanatisme

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    D'Elisa Gestri sur la NBQ :

    Djihadistes en Syrie : derrière la façade tolérante se cache le fanatisme

    Depuis sa prise de pouvoir en Syrie, Al Jolani se fait appeler par son vrai nom, Ahmed al Shareh, et promet la tolérance. Mais la situation sur le terrain est bien différente. Les chrétiens ont peur. Le père Dany, salésien de Kamishly (Idlib), s'exprime.

    13_12_2024

    Depuis le 5 décembre dernier, Abu Mohammed al Jolani, chef de Hayat Tahrir al Sham, a abandonné le nom de guerre sous lequel il s'était fait connaître et a repris son prénom, Ahmed al Shareh. Dans une interview exclusive accordée à CNN à la veille de la conquête de Damas le 8 décembre, le commandant al Shareh a déclaré qu'il avait profondément changé au fil des ans : « Une personne de vingt ans a une personnalité différente de celle qu'elle pourrait avoir dans la trentaine, la quarantaine ou la cinquantaine, c'est la nature humaine ».  Et encore : « Les civils n'ont rien à craindre de notre gouvernance. Ceux qui ont peur de la gouvernance islamique n'en ont connu que des versions déformées, ou n'ont pas du tout compris de quoi il s'agit ». En 2014, un al Shareh masqué avait déclaré aux caméras qu'il se battait pour établir la charia et qu'il n'y aurait pas de place en Syrie pour les infidèles tels que les chiites, les druzes, les chrétiens et les alaouites d'Assad.

    Interrogé par le journaliste de CNN sur ce point, c'est-à-dire sur la sécurité des minorités religieuses, alaouites et chrétiennes en premier lieu, sous un éventuel gouvernement du HTS, al Shareh a répondu : « Dans le passé, il y a eu des violences à leur encontre de la part d'individus isolés dans certaines périodes de chaos, mais nous avons réglé le problème : ce sont des confessions qui coexistent dans la région depuis des centaines d'années et personne n'a le droit de les éliminer ». Certaines coutumes islamiques extrêmes ont créé un fossé entre le HTS et les autres groupes djihadistes : je me suis toujours opposé aux pratiques les plus brutales de ces groupes, et c'est pour cela que j'ai rompu avec eux. Quoi qu'il en soit, nous parlons ici d'un projet plus vaste que le HTS : nous parlons de la construction d'une nouvelle Syrie. Le HTS n'est qu'une des parties et peut être dissous à tout moment. Ė un moyen d'accomplir notre tâche : faire tomber le régime Assad ».

    Une fois la mission accomplie, avec la création d'un gouvernement intérimaire de trois mois dirigé par Mohammad al Bashir, ancien commandant de la région d'Idlib, diplômé en ingénierie et en charia, de grandes assurances ont été données à la population et en particulier aux minorités. Mais la lune de miel entre le peuple syrien et le « visage humain » du djihad semble prématurément terminée. Le père Dany, salésien de Kamishly, un village de la région d'Idlib dirigé depuis des années par le « gouvernement du salut » djihadiste, est le mieux placé pour en parler. Nous lui demandons ce qu'il pense de la confusion qui règne en Syrie et qui ressort aussi des propos de certains responsables de communautés chrétiennes, apparemment très favorables à l'évolution, réelle ou opportuniste, des nouveaux gouvernants. « Regardez, jusqu'à avant-hier il y avait un air nouveau, au lieu de cela aujourd'hui il y a de la peur, beaucoup de peur. Divers représentants des Églises publient des déclarations à la presse dans lesquelles ils soulignent que les chrétiens ne sont pas une minorité, mais des citoyens syriens comme les autres, et qu'ils doivent être traités comme tels ».

    Peut-être parce que les assurances des hommes d'Ahmed al Shareh aux minorités ont déjà été contredites par les faits ? « Je vais vous raconter quelques épisodes très récents. Lors d'une réunion avec l'équipe ministérielle du gouvernement de transition, le Premier ministre a affiché le drapeau des fondamentalistes islamiques à côté du nouveau drapeau à trois étoiles ; la célèbre présentatrice de télévision Mirella Abu Shanab a été abordée par un homme alors qu'elle donnait une interview dans le quartier d'Abassyine à Damas, et il lui a demandé si elle était alaouite, druze, chiite ou chrétienne, et pourquoi elle se promenait les cheveux lâchés sans porter de voile. Lorsque les gens sont retournés au travail, il s'est avéré que certaines femmes juges et avocates qui avaient comparu devant le tribunal ont été renvoyées chez elles. Pendant ce temps, des voitures circulent dans le pays avec des haut-parleurs diffusant des hymnes djihadistes. Le pessimisme règne parmi les chrétiens, mais aussi parmi les sunnites qui ne veulent pas de fondamentalistes, mais un État laïque. De nombreux musulmans ont également critiqué le drapeau de l'Isis arboré par le premier ministre. D'ailleurs, parmi les hommes de Hayat Tahrir, il y a des gens de différentes ethnies et confessions, qui ne sont pas tous sunnites. J'ai écrit un message sur Facebook adressé au premier ministre pour lui dire qu'il devait être le ministre de tous les citoyens syriens. En réalité, tout le monde a peur. J'ai reçu un appel téléphonique d'un jeune de notre Oratoire de Damas [le Père Dany est actuellement en Italie] qui, au nom d'une vingtaine de jeunes, m'a supplié de donner une voix à leur communauté, de leur envoyer des paroles d'encouragement, qu'ils ont peur... ».

    Peut-être ont-ils peur aussi parce que le nouveau gouvernement ne se montre pas capable d'endiguer les puissances étrangères qui occupent une partie du territoire syrien ? « C'est aussi à cause de cela. Nous subissons des occupations, des invasions, des saisies et des expropriations de terres, de maisons et de propriétés privées par Israël dans des villages du sud et par la Turquie dans le nord. Ces opérations ont fait des victimes, des gens ont été tués. Au cours des trois derniers jours, Israël a bombardé 248 sites militaires, dont beaucoup se trouvaient à proximité des habitations ». En effet, le nouveau gouvernement syrien ne semble pas avoir pris une position claire sur la question. Enfin, nous demandons au père Dany quelle idée il se fait du changement d'Ahmed al Shareh et de ses hommes, s'il le trouve crédible. Ils sont bons devant les médias, mais la vérité c'est qu'en dessous il y a toujours le fanatique, c'est difficile que ça change ».

    Lire également : Don’t rush to claim Syria’s Christians are safe – we’re dealing with Islamists in a volatile situation

  • La crèche du Vatican avec l'Enfant Jésus sur le keffieh palestinien a été retirée

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    D'Elise Ann Allen sur le Catholic Herald :

    La crèche du Vatican avec l'Enfant Jésus sur le keffieh palestinien a été retirée

    11 décembre 2024

    Une crèche exposée au Vatican, représentant l'enfant Jésus reposant sur un keffieh palestinien, a été retirée après avoir suscité une importante controverse.

    Lorsque la scène a été dévoilée le 7 décembre dans la salle Paul VI du Vatican, la pose de l'enfant Jésus sur un morceau de tissu qui sert de coiffure traditionnelle palestinienne a conduit de nombreuses personnes à interpréter ce geste comme une déclaration politique de la part du Saint-Siège. Le keffieh à carreaux noirs et blancs est largement considéré comme un symbole pro-palestinien.

    La scène de la Nativité, conçue par deux artistes de l'Université Dar al-Kalima de Bethléem, a été décrite par le Palestine Chronicle comme « un clin d'œil poignant à la lutte palestinienne », mais a reçu des critiques de la part des communautés israélienne et juive.

    La réaction a commencé après que le pape a rencontré, le 7 décembre, les donateurs de l'arbre de Noël et de la crèche de cette année exposés sur la place Saint-Pierre.

    Au cours de l'audience de samedi, le pape a appelé à la fin des guerres et des conflits, demandant aux croyants de « se souvenir des frères et sœurs qui, là-bas [à Bethléem] et dans d'autres parties du monde, souffrent de la tragédie de la guerre ».

    « Assez de guerre, assez de violence ! », a-t-il déclaré, tout en déplorant le commerce des armes et en décrivant comment l’industrie de l’armement « gagne de l’argent pour tuer ».

    Appelée « Nativité de Bethléem 2024 », la scène a été exposée dans la salle d'audience Paul VI du Vatican et a été conçue par les artistes palestiniens Johny Andonia et Faten Nastas Mitwasi, mesurant près de 3 mètres de haut et réalisée à partir d'oliviers de Terre Sainte.

    Sa création et sa donation au Vatican ont été organisées par le Haut Comité présidentiel pour les affaires de l'Église en Palestine, une entité de l'Organisation de libération de la Palestine, ainsi que par l'ambassade de Palestine près le Saint-Siège et plusieurs autres organisations locales à Bethléem.

    Ramzi Khouri, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a transmis dans un communiqué de presse les « chaleureuses salutations » du président palestinien Mahmoud Abbas et a exprimé « sa profonde gratitude pour le soutien indéfectible du pape à la cause palestinienne et ses efforts inlassables pour mettre fin à la guerre à Gaza et promouvoir la justice ».

    Mais les objections à cette scène portaient notamment sur les contradictions historiques dans la manière dont cette crèche particulière était représentée. Faisant référence aux racines juives historiques de Jésus – né de parents juifs dans ce qui était alors la province romaine de Judée – un commentateur en ligne a écrit : « Le pape pense-t-il lui aussi que Jésus n’était pas juif ? A-t-il même lu la Bible ? »

    Un autre observateur mécontent a déclaré sur la plateforme de médias sociaux X que « le pape exploite Noël pour faire avancer l’effort ridicule de rebaptiser Jésus comme Palestinien plutôt que ce qu’il était – un Juif qui a accompli la prophétie de l’Ancien Testament d’un Messie. »

    Le pape François a condamné à plusieurs reprises la guerre à Gaza depuis qu'elle a éclaté suite à l'attaque du 7 octobre 2023 par des militants du Hamas contre Israël, faisant environ 1 200 morts et plus de 250 autres prises en otages.

    Jusqu’à présent, les violences qui ont suivi le lancement de la contre-offensive israélienne ont entraîné la mort de plus de 40 000 personnes et causé des dommages massifs aux infrastructures de Gaza, notamment à son système de santé, tandis que l’accès à l’aide humanitaire reste limité.

    Le pape a parfois qualifié la guerre d'« immorale » et ses principaux collaborateurs ont remis en question les représailles d'Israël, qualifiant sa réponse militaire de disproportionnée.

    Le mois dernier, des extraits d’un livre contenant des entretiens avec le pape, qui sera publié l’année prochaine par  La Stampa, ont été publiés  , dans lesquels François qualifie la guerre à Gaza de « génocide ».

    Dans ces extraits, le Saint-Père a appelé à une enquête pour déterminer si les actions d'Israël à Gaza peuvent être qualifiées de génocide, tandis qu'en novembre, le Comité spécial des Nations Unies a annoncé qu'il avait jugé que les actions d'Israël à Gaza étaient compatibles avec un génocide.

    Le pape François, qui a également rencontré les familles des otages israéliens et appelé à plusieurs reprises à leur libération immédiate, a également critiqué les frappes aériennes israéliennes sur le Liban, les qualifiant de « contraires à la morale ».

    La crèche controversée, désormais retirée de la salle d'audience de Paul VI, consistait en une scène intimiste comprenant les figures de l'enfant Jésus reposant dans une mangeoire devant ses parents Marie et Joseph, sculptées dans un seul olivier.

    La sculpture de statues et de scènes religieuses en bois d'olivier est depuis des siècles un pilier de l'identité économique et culturelle de la Terre Sainte.

    L'étoile de Bethléem suspendue au-dessus de la scène était en nacre et entourée d'une inscription en latin et en arabe : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre à tous les peuples de bonne volonté. »

    Les moutons de la scène sont fabriqués à la main avec de la laine feutrée par des enfants de Ma'n Lilhayt, une association caritative catholique offrant des opportunités d'emploi aux personnes handicapées.

    Un porte-parole du Vatican n'a pas répondu à une  demande de commentaire de Crux  sur la présence de la crèche dans la salle Paul VI, et sur le fait de savoir si cela représentait une déclaration politique de la part du Saint-Siège.

    Photo : Le pape François prie avant la « Nativité de Bethléem 2024 » dans la salle Paul VI, Vatican, État de la Cité du Vatican, le 7 décembre 2024. (Crédit : Vatican Media, via Crux.)

  • Nicaragua : d'ici la fin de l'année, toutes les religieuses devront quitter le pays

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AMÉRIQUE/NICARAGUA - D'ici la fin de l'année, toutes les religieuses devront quitter le pays

    11 décembre 2024
     


    Il s'agit de la dernière mesure punitive à l'égard des réalités ecclésiales prise par le gouvernement du président Daniel Ortega qui avait expulsé Carlos Enrique Herrera Gutiérrez, évêque de Jinotega et président de la Conférence épiscopale du Nicaragua, dans la soirée du 13 novembre (voir Fides 16/11/2024).

    « Les religieuses avaient déjà vu leurs organisations à but non lucratif bloquées (voir Fides 18/1/2024). Maintenant, tous leurs biens seront confisqués et la plupart d'entre elles ont déjà quitté le Nicaragua », rapporte l'avocate nicaraguayenne Martha Patricia Molina depuis son exil au Texas.

    En novembre, trois autres prêtres ont été interdits d'entrée dans le pays. Il s'agit du père Asdrúbal Zeledón Ruiz, du diocèse de Jinotega, et du père Floriano Ceferino Vargas, qui s'est exilé au Panama après avoir été enlevé par des agents de l'appareil à l'issue d'une messe célébrée dans l'église San Martín du diocèse de Bluefields, suffragant de l'archidiocèse de Managua.

    « La Providence aimante du Seigneur est l'unique guide sûr », avait écrit le Pape François dans un message adressé au peuple de Dieu en pèlerinage au Nicaragua à l'occasion de la célébration de la neuvaine de l'Immaculée Conception (voir Fides 2/12/2024). « C'est précisément dans les moments les plus difficiles, quand il est humainement impossible de comprendre ce que Dieu attend de nous, que nous sommes appelés à ne pas douter de sa sollicitude et de sa miséricorde. La confiance filiale que vous avez en Lui et votre fidélité à l'Église sont les deux grands phares qui illuminent votre existence », a conclu le pape dans la missive adressée aux Nicaraguayens.

    Selon les estimations du rapport préparé par le Molino « Nicaragua ¿Una Iglesia perseguida ? », depuis avril 2018, plus de 250 religieux ont été expulsés, bannis ou contraints à l'exil en raison du blocus migratoire.

    (AP) (Agence Fides 11/12/2024)

  • En Inde, les chrétiens n’ont pas le droit de vivre dans leurs villages à moins qu’ils ne renoncent à leur foi

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    De Thomas Edwards sur le Catholic Herald :

    Les chrétiens bannis des villages du Chhattisgarh, en Inde, alors que l'hostilité religieuse augmente dans l'État

    10 décembre 2024

    En Inde, les chrétiens n’ont pas le droit de vivre dans leurs villages à moins qu’ils ne renoncent à leur foi.

    Selon  des informations locales , huit conseils de village du district de Sukma, dans l'État du Chhattisgarh, ont adopté des résolutions interdisant aux chrétiens de vivre dans les villages, menaçant de piller leurs biens s'ils ne s'y conformaient pas. Environ 100 chrétiens seraient concernés par la résolution conjointe adoptée le 17 novembre par les conseils de village du district de Sukma.

    Cette mesure est en contradiction directe avec la Constitution indienne, qui stipule dans son article 25 que « toutes les personnes ont le droit à la liberté de conscience et le droit de professer, de pratiquer et de propager librement leur religion ». Cependant, un dirigeant local d'un des villages a affirmé que l'autorité des conseils de village l'emporte sur la Constitution indienne, ce qui permet aux expulsions forcées de se poursuivre.

    De nombreux chrétiens touchés cherchent désormais un refuge temporaire dans une église de Michwar, l’un des villages concernés.

    Cet incident s’inscrit dans un environnement religieux de plus en plus hostile au sein de l’État, souvent centré sur les chrétiens des communautés rurales qui risquent de se voir confisquer leurs terres.

    En juin de cette année, des familles chrétiennes  ont été attaquées  dans le district de Jagdalpur, au Chhattisgarh, et ont reçu l'ordre de se convertir à l'hindouisme ou de quitter leur village. Plus tard dans le mois, une chrétienne a été  tuée à coups de machette  par ses proches dans la région sud de l'État. L'attaque s'est produite après que la femme a tenté de cultiver des terres que ses proches prétendaient ne plus lui appartenir en raison de sa conversion au christianisme.

    En octobre, une  foule a attaqué 14 chrétiens  dans le district de Dantewada, dans le sud du Chhattisgarh, alors qu'ils venaient de récolter des récoltes dans une ferme communautaire. L'attaque aurait eu lieu sous les yeux des policiers locaux.

    La  loi sur la liberté de religion du Chhattisgarh de 1968  a été critiquée pour son utilisation abusive contre les communautés minoritaires, en particulier les chrétiens. Bien que la loi soit censée lutter contre les « conversions forcées », on pense souvent qu’elle vise à limiter les activités des groupes chrétiens.

    En 2006, le parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP), connu pour ses tendances nationalistes hindoues et dont le Premier ministre Narendra Modi est membre, a renforcé la sévérité des sanctions pour les prétendues « conversions forcées » prévues par la loi. En février 2024, le gouvernement de l'État a annoncé un nouvel amendement à la loi pour introduire des mesures plus strictes.

    Le christianisme est depuis longtemps adopté par les personnes en marge de la société indienne. Le système des castes, une hiérarchie sociale souvent associée à l’hindouisme, divise les communautés et expose certaines d’entre elles à la discrimination et à la persécution. Les Dalits (autrefois appelés « intouchables ») et les Adivasis (communautés tribales indigènes) sont considérés comme des « castes inférieures » et constituent la majorité des chrétiens en Inde. Leur acceptation du christianisme leur permet d’échapper à l’exclusion sociale dont ils sont victimes au sein de la communauté hindoue.

    Le Forum chrétien uni, qui défend les droits des chrétiens et des autres minorités religieuses en Inde,  a reçu  673 signalements d'incidents via sa ligne d'assistance en octobre de cette année. Le Chhattisgarh est le deuxième État le plus touché après l'Uttar Pradesh, avec 139 incidents.

  • Derrière la joie de la réouverture de Notre-Dame se cache l'ombre de l'autorité perdue de l'Église

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    De Solène Tadié sur le NCR :

    Derrière la joie de la réouverture de Notre-Dame se cache l'ombre de l'autorité perdue de l'Église

    Si l'événement a démontré que les symboles chrétiens continuent d'inspirer l'espoir, la grandiloquence du président Emmanuel Macron a mis en évidence la montée en puissance de la laïcité en France.

    Le moment tant attendu par les catholiques et les esthètes du monde entier est arrivé : cinq ans après l'incendie qui l'a privée de sa flèche emblématique, la flamboyante cathédrale Notre-Dame a rouvert ses portes lors d'une célébration spéciale le 7 décembre, offrant à des dizaines de millions de spectateurs un spectacle inoubliable d'espoir.

    Les images du monument illuminé dans la nuit noire, le son de la grosse cloche déchirant le ciel après cinq ans de silence, les secondes suspendues lorsque l'archevêque frappa le portail central de sa croix, les chants célestes s'élevant sous les voûtes de la cathédrale, la renaissance glorieuse du grand orgue... autant d'éléments qui criaient au monde, et à la quarantaine de chefs d'Etat venus pour l'occasion, que la chrétienté n'a pas dit son dernier mot.

    Mais si la vertu d’espérance pousse les chrétiens à faire feu de tout bois et à regarder le monde avec l’optimisme d’un bâtisseur de cathédrales, on est en droit — au risque d’être traité de rabat-joie — de déplorer que ce grand moment de l’histoire de l’Église de ces dernières décennies ait été récupéré par le monde du show-biz américanisé avec un concert déplacé et, plus encore, par le gouvernement français et son actuel président Emmanuel Macron, qui ont offensé les catholiques de multiples façons ces dernières années.

    Pourtant, de nombreux commentateurs catholiques en France et ailleurs ont salué avec insistance l’efficacité de l’État français, propriétaire et responsable de la restauration de la cathédrale, pour avoir tenu sa promesse de reconstruire en cinq ans. Mais s’il est légitime de souligner le formidable savoir-faire des centaines d’artisans français, américains et internationaux qui ont travaillé jour et nuit pour respecter ce délai, il ne faut pas oublier que l’incendie de 2019 – dont les causes n’ont toujours pas été révélées – aurait pu, selon de nombreux experts , être évité si les mesures de préservation de l’édifice, réclamées à cor et à cri depuis des années, avaient été prises à temps.

    Le président Macron, qui a profité de la cérémonie de réouverture pour redorer son image dans le contexte d'une longue série de crises institutionnelles , a prononcé un discours solennel avec des références directes à l'espérance chrétienne qui sonnait comme un hommage rendu par le vice à la vertu, pour paraphraser le moraliste François de La Rochefoucauld.

    En fait, celui qui prétendait que nous sommes « les héritiers d’un passé plus grand que nous », que « le sens et la transcendance nous aident à vivre dans ce monde » et qui appelait à la « transmission », est aussi celui qui, il y a quelques mois à peine, a fait inscrire dans la Constitution française le droit de tuer un enfant dans le ventre de sa mère – une mesure qu’il qualifiait de « fierté française ». Encouragé par l’impact international de cette mesure, il a rapidement annoncé un projet de loi sur la fin de vie qui introduirait progressivement l’euthanasie et le suicide assisté dans le pays.

    C'est aussi Macron qui, en juillet dernier, avait salué la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, qui se moquait ouvertement de l'acte central de la liturgie chrétienne institué lors de la Cène. Le directeur artistique de la cérémonie a confirmé au New York Times que le président français avait lu et approuvé le scénario au préalable, le décrivant comme une « grande histoire d'émancipation et de liberté ».

    De plus, le comportement du président français, qui s'est accordé à deux reprises le privilège de parler à l'intérieur de Notre-Dame, est choquant pour quiconque connaît l'histoire de France et sa longue tradition de stricte séparation entre l'Église et l'État .

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  • 300 leaders politiques et civiques signent l’Engagement de Madrid en faveur de la vie et de la famille

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    De zenit.org :

    300 leaders politiques et civiques signent l’Engagement de Madrid

    Stephen Bartulica, un Croate, a été élu le nouveau président du Réseau politique pour les valeurs

    10 décembre 2024

    Une décennie d’action en faveur de la liberté, de la famille et de la culture de la vie : tel est l’engagement de Madrid, assumé par 300 dirigeants politiques et civiques de 45 pays d’Europe, d’Amérique et d’Afrique. Cette alliance mondiale a été annoncée lors du VIe Sommet transatlantique organisé par le Réseau politique pour les valeurs (PNfV) au Sénat espagnol les 1er et 2 décembre derniers.

    « Notre sommet transatlantique, plus qu’une réunion, est un appel à l’action. Les discours ne suffisent pas, nous devons agir de manière globale et de plus en plus articulée pour que la dignité de chaque être humain soit respectée à tous les stades de son développement », a déclaré l’eurodéputé croate Stephen Bartulica, nouveau président du PNfV.

    « Je vous encourage à rester ferme et à persévérer dans la défense de ce qui est bon et vrai. Votre exemple est une source d’inspiration pour les gens du monde entier. Nous devons nous battre dans l’arène politique, mais il ne suffit pas de gagner les élections, c’est la culture qui déterminera en fin de compte le destin de nos nations. Ici, nous ne devons pas céder un pouce. Nous sommes appelés à gagner les cœurs et les esprits de la prochaine génération », a-t-il déclaré.

    Un programme en cinq points L’Engagement de Madrid a été lu par un groupe de jeunes leaders et il établit qu’au cours des dix prochaines années, les signataires promouvront un programme en cinq points.

    Le premier consiste à s’assurer que les lois et les gouvernements respectent l’exercice de la liberté de défendre la dignité de chaque être humain et son droit à la vie, de la conception à la mort naturelle, et d’exprimer ses convictions de manière pacifique et respectueuse. Il encourage le développement d’initiatives législatives et de politiques publiques qui établissent un environnement propice à la formation et à la stabilité des familles, afin que les hommes et les femmes puissent exercer pleinement leur droit universel de se marier, de fonder une famille et d’éduquer librement leurs enfants. Il affirme qu’ils généreront une culture qui célèbre la vie, apprécie la famille et affirme l’exercice responsable de la liberté, et qu’ils travailleront pour que les gouvernements souscrivent et assument la Déclaration du Consensus de Genève, qui promeut la santé des femmes, le respect de la vie qui naît et la souveraineté des peuples. Enfin, l’Engagement de Madrid s’inscrit dans la continuité de la Déclaration de New York, qui propose une Alliance mondiale exigeant que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme soit interprétée selon son sens originel.

    Un instrument pour unir les efforts

    Pour la direction du réseau, le document est considéré comme un instrument qui élargira sa capacité de plaidoyer et rassemblera des hommes politiques et des dirigeants civiques du monde entier. Le document a été accueilli favorablement par les délégations de l’Allemagne, de l’Argentine, de l’Autriche, de la Belgique, du Brésil, de la Bulgarie, du Canada, du Cameroun, du Chili, de la Colombie, de la Croatie, de l’Espagne, de la France, de la Hongrie, de l’Italie, du Kenya, du Maroc, du Mexique, du Nigeria, du Panama, du Paraguay, de la Pologne, du Portugal, de la République dominicaine, de la Roumanie, de la Sierra Leone, de la Suisse, de l’Ouganda, de l’Ukraine et du Venezuela, entre autres pays.

    Parmi les participants au sommet figuraient Nahuel Sotelo, secrétaire au culte et à la civilisation d’Argentine ; Márton Ugrósdy, sous-secrétaire d’État au cabinet du Premier ministre de Hongrie ; les députés européens Kinga Gal, de Hongrie ; Stephen Bartulica, de Croatie ; Nicolas Bay, de France ; Paolo Inselvini, d’Italie ; Margarita de la Pisa, d’Espagne ; et Serban-Dimitrie Sturdza, de Roumanie. Sont également présents le député américain Andy Harris, membre du Congrès ; Paola Holguín, sénatrice et précandidate à la présidence de la Colombie ; Eduardo Girão, sénateur, et Nikolas Ferreira, membre du Congrès, du Brésil ; Stephan Schubert, parlementaire, du Chili ; Nicolás Mayoraz, parlementaire, d’Argentine ; Rogelio Genao, parlementaire, de la République dominicaine ; Ignacio Garriga, d’Espagne ; Rita Maria Matias, du Portugal ; Gudrun Kugler, d’Autriche ; Krzysztof Bosak et Krzysztof Szczucki, de Pologne ; John Crane, membre du Sénat de l’Indiana ; et Kerri Seekins-Crowe, membre de la Chambre des représentants du Montana, tous deux des États-Unis d’Amérique. Parmi les orateurs africains, citons les parlementaires Lucy Akello (Ouganda) et Samuel Sam, ambassadeur de la paix pour le gouvernement de Sierra Leone, et sept délégations du continent.

    Un nouveau président du réseau

    Un changement à la tête du PNfV a eu lieu pendant le sommet. L’eurodéputé croate Stephen Bartulica en est le nouveau président, succédant à José Antonio Kast, dont le mandat a duré deux ans et demi. « La période de José Antonio Kast à la tête du réseau a été fructueuse. Son prestige, sa vision et son intégrité personnelle nous ont permis d’aller de l’avant et de générer de plus grandes synergies et des articulations de plus en plus efficaces. Aujourd’hui, sous la direction de Stephen Bartulica, notre réseau va continuer à ouvrir de nouvelles voies pour élargir l’impact de notre agenda », a déclaré M. Velarde.

    Âgé de 54 ans, Stephen Bartulica est né à St. Joseph, aux États-Unis, il est le fils de parents croates. Il est marié et père de quatre enfants. Il est titulaire d’un diplôme en sciences politiques de l’université du Missouri et d’un doctorat en philosophie politique et éthique de l’Université Pontificale Grégorienne. Il est professeur associé de philosophie politique à l’Université Catholique de Croatie. Fondateur du groupe de réflexion Center for Renewal of Culture. Il a été membre du Parlement de son pays (2020) et est actuellement membre du Parlement européen (2024). Il est cofondateur et secrétaire international du parti DOMiNO et membre des Conservateurs et Réformistes Européens (ECR).

    Le sommet est rendu possible grâce au soutien des organisations partenaires du Réseau: The Heritage Foundation, Foundation for a Civic Hungary, Center for Fundamental Rights, International Organization for the Family, Family Watch International; Center for Family and Human Rights; Centro de Estudios, Formación y Análisis Social – CEU-CEFAS, Family Research Council, Fundación Neos, Ordo Iuris – Institute for Legal Culture ; Talenting Group et Más Cinco.

    L’Engagement de Madrid À l’occasion du 30e anniversaire de l’Année internationale de la famille et du 10e anniversaire du Réseau politique pour les Valeurs :

    Depuis Madrid, ville pour la vie (1), nous, représentants de gouvernements, dirigeants politiques démocratiquement élus, jeunes et leaders civiques de 45 pays d’Europe, d’Amérique et d’Afrique, annonçons le début d’une décennie d’action en faveur de la liberté, de la famille et d’une culture de la vie, visant à inverser le cours des choses à l’époque actuelle.

    Lors du VIe Sommet transatlantique du Réseau Politique pour les Valeurs, nous avons réaffirmé la reconnaissance de la dignité infinie de toute vie humaine, à toutes les étapes, comme fondement de notre civilisation.

    Nous avons également affirmé la liberté d’exprimer et de promouvoir publiquement nos valeurs, en tant que clé inaliénable d’une société démocratique. C’est pourquoi nous nous engageons à établir des liens d’unité et de collaboration entre nous pour :

    - Garantir que nos lois et nos gouvernements respectent l’exercice de la liberté de défendre la dignité de chaque être humain et son droit à la vie, de la conception à la mort naturelle, et d’exprimer ses convictions de manière pacifique et respectueuse.

    - Promouvoir des initiatives législatives et des politiques publiques qui établissent un environnement propice à la formation et à la stabilité des familles, afin que les hommes et les femmes puissent exercer pleinement leur droit universel de se marier, de fonder une famille et d’éduquer librement leurs enfants, en tant que moteur essentiel d’une culture de la vie.

    - Œuvrer pour que nos gouvernements souscrivent à la déclaration du consensus de Genève et la mettent en œuvre. (2)

    - Favoriser le développement d’une Alliance mondiale pour les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus, comme le propose la Déclaration de New York, (3)

    - exiger que la Déclaration universelle des droits de l’homme soit interprétée conformément à son sens originel.

    - Être les générateurs, dans tous les milieux à notre portée, d’une culture qui célèbre la vie, apprécie la famille et affirme l’exercice responsable de la liberté.

    En prenant ces engagements, nous travaillons à la réalisation de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et, en particulier, de son préambule et de ses articles 1, 2, 3, 7, 16, 17, 18, 19, 23, 24, 25, 26, 27 et 28.

    Nous sommes à un tournant d’une ère de changement. C’est pourquoi nous appelons nos contemporains, leaders politiques, civiques et intellectuels, à se joindre à nous dans cette entreprise. Il est temps de faire naître un nouveau printemps pour la liberté, la famille et la culture de la vie.

    Madrid, 2 décembre 2024

    (1) Décision approuvée par l’assemblée plénière du conseil municipal de Madrid lors de la session 4/2024 du 30 avril (point 29).

    (2) Déclaration du consensus de Genève (Doc. A/75/626, 75e session de l’Assemblée générale des Nations Unies).

    (3) Déclaration de New York, à l’occasion du Vème Sommet transatlantique du Réseau politique pour les valeurs (Doc. A/78/639, 78ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies).

  • Jésus avec le keffieh, consternation dans le monde juif

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    D'Adam Smulevich sur pagine ebraiche :

    SYMBOLES - Jésus avec le keffieh, consternation dans le monde juif

    9/12/2024   

    Désarroi et inquiétude dans le monde juif italien face à la décision du pape François de rendre hommage au Vatican à une crèche de Bethléem dans laquelle l'enfant Jésus repose dans un tissu évocateur du keffieh palestinien. La « palestinisation » du Jésus juif n'est pas une nouveauté dans les milieux ecclésiastiques. Mais ce nouvel épisode prend une tournure « particulièrement inquiétante » parce que le protagoniste est le pape et parce qu'il intervient « à un moment où nous connaissons des difficultés relationnelles sur de nombreux fronts », affirme le grand rabbin de Gênes, Giuseppe Momigliano, conseiller de l'UCEI pour les cultes.

    Selon lui, représenter Jésus avec le keffieh « est un pas de plus pour le priver de son identité historique » et cela pénalise avant tout le dialogue « et n'aide pas à stopper l'antisémitisme ». Une autre déformation, insiste le rabbin, consiste à caractériser le keffieh comme un symbole de la souffrance universelle : « Il représente la souffrance d'une seule partie, il est unilatéral ».

    Entre-temps, une nouvelle édition de la Journée pour l'approfondissement et le développement du dialogue entre catholiques et juifs approche (17 janvier), consacrée cette année au Jubilé des deux traditions religieuses. « En tant que rabbins italiens, nous devrons réfléchir à la meilleure façon d'aborder cette journée », déclare M. Momigliano. « La voie du dialogue avec la Conférence épiscopale italienne reste ouverte. Il est certain que les attitudes adoptées par le pape n'y contribuent pas. Tant les plus explicites que les plus symboliques ».

    Marco Cassuto Morselli, président de la Fédération des amitiés judéo-chrétiennes en Italie, parle de « désarroi ». Cassuto Morselli est impressionné parce que « la redécouverte de la judéité de Jésus est l'une des grandes nouveautés du dialogue judéo-chrétien » de ces dernières années. Le Jésus juif est mentionné, par exemple, dans les « seize fiches pour connaître le judaïsme » préparées par le secrétariat général de la Conférence épiscopale italienne en collaboration avec l'UCEI, qui ont été rappelées ces derniers jours dans le cadre des colloques judéo-chrétiens de Camaldoli. Le P. Cassuto Morselli rappelle que le sujet avait déjà été abordé dans les Subsides pour une présentation correcte du judaïsme, publiés en 1985 par la Commission pontificale pour les relations religieuses avec le judaïsme. « Jésus est juif et le restera à jamais », peut-on lire dans ce document du Vatican.

    Pourquoi l'Église catholique a-t-elle ressenti le besoin d'affirmer ce point ? Parce que, explique le document Cei-Ucei, « pendant des siècles, Jésus a été déjudaïsé, grécisé, latinisé, européanisé, déchristianisé et donc, ces derniers temps, on a ressenti le besoin de le ramener à ses origines ».

    Des origines qui sont à nouveau remises en question aujourd'hui, sous le signe du keffieh.

  • Chrétiens en Syrie, la crainte que le pire soit à venir

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    D'Élisa Gestri sur la NBQ :

    Chrétiens en Syrie, la crainte que le pire soit à venir

    Depuis la diaspora et depuis Damas, les voix des chrétiens syriens oscillent entre le soulagement face à la fin du régime et l'inquiétude face aux nouveaux maîtres de la Syrie, les djihadistes, et à l'implication d'autres nations.

    9_12_2024

    Quelques heures se sont écoulées depuis la prise de pouvoir soudaine du régime à Damas, avec l'entrée des milices HTS dans la matinée du 8 décembre. Dans cette situation toujours en évolution, nous avons interviewé quelques chrétiens, en Syrie et dans la diaspora, leur demandant d'exprimer leurs craintes, leurs craintes et leurs espoirs face à ce changement de régime rapide et inattendu. Avec la promesse de prier pour eux.

    Youssef (pour des raisons de sécurité, nous utiliserons des noms fictifs) a quitté la Syrie avec sa femme et sa fille en 2012, après que la guerre ait atteint la région au nord de Hama. Comme tous les villages chrétiens de la région, Al-Sekelbiya, Morek, Kafr Zita, Lataminah, ont vécu pendant des années dans la terreur des jihadistes d'Al Nosra, la branche locale d'Al-Qaïda , l'organisation terroriste fondée par Oussama Ben Laden. Avec dans les yeux les horreurs dont il a été témoin - "Je ne pourrai jamais oublier ce que j'ai vu", dit-il encore aujourd'hui - Youssef a rejoint le Liban avec sa famille pour refaire sa vie à Beyrouth. Ici, dans le quartier de Bourj Hammoud, lui et sa femme ont trouvé du travail, leur deuxième fille est née et ils ont été accueillis dans la communauté chrétienne locale. Bien que bien intégrés dans la nouvelle réalité, Youssef et sa famille conservent le statut limitant de « réfugiés » que le gouvernement libanais attribue aux Syriens et à leurs enfants. Avec la crise financière et la récente guerre au Liban, Youssef a pensé à émigrer à nouveau, cette fois en Europe.

    Quelques heures après la chute du régime de Bachar al Assad, je lui demande s'il considère la Syrie à nouveau sûre pour les chrétiens et s'il a envisagé un éventuel retour de sa famille dans leur pays d'origine. «Certes, en Syrie, c'est maintenant le temps de la liberté», répond-il, «mais nous ne savons toujours pas ce qui nous attend, et surtout nous ne savons pas pour l'instant comment "ils" traiteront les minorités religieuses, en particulier les chrétiennes. Au fil des années, Al-Qaïda a changé plusieurs fois de nom, elle s'appelle désormais Hayat Tahrir Al Sham, mais l'objectif des miliciens est toujours le même : fonder un véritable califat et donc persécuter les minorités religieuses non musulmanes. 

    Et Bachar al Assad ? Son régime était-il tout aussi dangereux pour les chrétiens ? je demande. « Comme vous le savez, nous avons fui la Syrie parce que la situation était devenue intenable et aussi parce que le gouvernement avait imposé des restrictions croissantes à la liberté religieuse. Mais pour défendre les communautés chrétiennes menacées par les djihadistes, dans ces années de guerre, seule l'armée régulière s'est manifestée, il faut le dire." Alors, que prédit-il ? Je l'exhorte. "En tant que chrétiens, nous ne pouvons toujours pas dire si la situation est sûre pour nous, car les intentions des jihadistes et de leurs alliés sont encore vagues." La réponse de Youssef semble en fait logique, car tout scénario qui émergera sera beaucoup moins linéaire qu’on pourrait le croire. Même les opinions des chrétiens concernant le changement de régime ne sont pas unanimes, ce qui est naturel.

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