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Politique - Page 15

  • Poutine, Assad et l’Iran : les dangereux compagnons de route du Pape

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur Diakonos.be) :

    La chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie a infligé un sérieux revers aux puissances qui le soutenaient : la Russie et l’Iran. Mais la géopolitique incarnée par le Pape François en est également sortie écornée.

    En effet, c’est avec la Syrie et la Russie que, depuis le début de son pontificat, en 2013, Jorge Mario Bergoglio a construit l’image résolument pacifiste de sa politique internationale, aux antipodes du bellicisme des États-Unis et de l’Occident qu’il n’a cessé de vilipender.

    En Syrie, la guerre civile qui faisait rage entre le régime d’Assad et ses opposants a connu l’un de ses épisodes les plus atroces le 21 aout avec le bombardement de Ghouta, ce quartier rebelle du Sud-Est de Damas, faisant d’innombrables victimes.

    Les jours suivants, une enquête des Nations Unies a détecté des traces de gaz sarin dans les zones bombardées, s’en suivit une menace de représailles armées contre le régime syrien de la part du président des États-Unis, Barack Obama, pour avoir franchi la « ligne rouge » tracée par les États-Unis depuis 2012 en utilisant des armes chimiques.

    De leur côté, la Russie et l’Iran rejetaient sur les rebelles, voire sur l’Occident, l’accusation d’avoir utilisé ce gaz sarin. Et c’était également ce que pensait le Pape François, si l’on s’en tient à ce qu’il avait déclaré un an plus tard, lors de la conférence de presse à bord du vol de retour de son voyage en Turquie : « je pense à l’an dernier, en septembre, quand on disait que la Syrie avait des armes chimiques. Moi, je crois que la Syrie n’était pas en mesure de fabriquer des armes chimiques. Qui les lui a vendues ? Peut-être ceux-là même qui l’accusaient d’en posséder ? ».

    Il n’en demeure pas moins que quelques jours après ce bombardement, le Pape François a consacré la totalité de l’Angélus du dimanche 1er septembre à un appel à épargner le régime syrien de représailles armées des États-Unis et des alliés, avant de décréter une journée de jeûne et de prière dans ce même but pour le 7 septembre suivant.

    Et sur qui le Pape a‑t-il compté pour relayer son appel sur la scène internationale ?

    Nul autre que président russe Vladimir Poutine en personne, via une lettre qu’il lui a adressée et qui a été rendue publique le 4 septembre.

    Dans cette lettre, profitant l’occasion de la rencontre des vingt plus grandes économies mondiales sur le point de s’ouvrir à Saint Pétersbourg présidée par Poutine, le Pape François demandait au président russe de « trouver des chemins pour abandonner toute vaine tentative d’apporter une solution militaire » au conflit syrien.

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  • Le Nigéria arrive en tête du classement des chrétiens tués et kidnappés en 2024

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    D'Hannah Brockhaus sur CNA :

    Le Nigéria arrive en tête du classement des chrétiens tués et kidnappés en 2024

    NigeriaÉglise du Grand Séminaire du Bon Pasteur à Kaduna, au Nigéria. | Crédit : Père Samuel Kanta Sakaba, recteur du Grand Séminaire du Bon Pasteur à Kaduna

    Le Nigeria est le pays où le plus de chrétiens ont été tués et kidnappés en 2024, selon le dernier rapport du groupe de défense Open Doors.

    La World Watch List , publiée le 15 janvier, révèle que 3 100 chrétiens ont été tués et 2 830 chrétiens ont été kidnappés au Nigeria en 2024, soit bien plus que dans d'autres pays la même année.

    Le rapport indique également que le pays ayant enregistré le plus grand nombre de chrétiens arrêtés en 2024 était l'Inde, avec 2 176, et que le Rwanda a connu le plus grand nombre d'attaques contre des églises ou des bâtiments chrétiens, avec 4 000.

    La liste de surveillance Open Doors a confirmé que la persécution des chrétiens a continué de croître « en termes absolus » parmi la centaine de pays surveillés par le groupe en 2024, avec 13 pays classés à des « niveaux extrêmes » de persécution des chrétiens.

    Le groupe estime que plus de 380 millions de chrétiens dans le monde ont subi au moins un « niveau élevé » de persécution et de discrimination en raison de leur foi.

    La Corée du Nord, la Somalie, le Yémen, la Libye et le Soudan figurent parmi les cinq pays où les persécutions contre les chrétiens sont les plus nombreuses en 2024. Le Nigeria occupe la 7e place du classement. L'Érythrée, le Pakistan, l'Iran, l'Afghanistan, l'Inde, l'Arabie saoudite et le Myanmar complètent le top 13 des pays, tous classés comme ayant des niveaux « extrêmes » de persécution contre les chrétiens.

    À l’occasion de la publication de la World Watch List 2025, le directeur d’Open Doors Italie, Cristian Nani, a déclaré : « 380 millions de chrétiens dans le monde ne jouissent pas du droit fondamental de croire ce qu’ils veulent. Combien de chrétiens encore tués, déplacés, maltraités et emprisonnés devons-nous compter avant de placer la liberté religieuse au centre du débat public ? »

    « En 32 ans de recherche, nous constatons une augmentation constante des persécutions antichrétiennes en termes absolus », a ajouté Nani. « 2024 est à nouveau une année record d’intolérance : 1 chrétien sur 7 subit des discriminations ou des persécutions en raison de sa foi. Il est crucial de revenir à la question de la liberté religieuse dans le débat public. »

    Open Doors, qui soutient les chrétiens persécutés dans plus de 70 pays, établit sa World Watch List annuelle à partir d'informations provenant de réseaux locaux, de chercheurs nationaux, d'experts externes et d'une équipe ad hoc d'analystes. 

    Pour établir son classement, l'association analyse les pressions exercées sur la vie des chrétiens dans cinq domaines : la vie privée, la vie familiale, la vie communautaire, la vie ecclésiale et la vie publique. La violence est ajoutée comme élément distinct dans l'analyse.

    Le Nigeria est aux prises avec la violence des extrémistes musulmans depuis 2009, perpétrée par des groupes tels que Boko Haram, qui persécuteraient les chrétiens, les enlevant parfois contre rançon et, dans certains cas, les tuant.

    Alors qu'un rapport de 2025 de l'organisation caritative pontificale Aide à l'Église en Détresse indique que les enlèvements de membres du clergé et de religieux catholiques au Nigéria ont diminué de 28 en 2023 à 12 en 2024, ce pays reste l'un des pays les plus dangereux pour être prêtre ou religieux.

    Les dernières religieuses à avoir été kidnappées au Nigeria, les sœurs Vincentia Maria Nwankwo et Grace Mariette Okoli, qui ont été enlevées le 7 janvier dans l' archidiocèse d'Onitsha , ont été libérées et sont « en bonne santé », selon la direction de leur congrégation, le Cœur Immaculé de Marie, Mère du Christ (IHM).

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    Hannah Brockhaus est la correspondante principale de l'agence de presse catholique du Vatican. Après avoir grandi à Omaha, dans le Nebraska, elle a obtenu un diplôme d'anglais à la Truman State University dans le Missouri. En 2016, elle s'est installée à Rome, en Italie, où, pendant son temps libre, elle aime lire et vivre des aventures avec son mari et son fils.

  • Inde : les fondamentalistes hindous se déchaînent contre les chrétiens

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    D'Angéline Tan sur la NBQ :

    Inde : les fondamentalistes hindous se déchaînent contre les chrétiens

    Rien qu’en 2024, plus de 70 cas de violence contre les communautés chrétiennes ont été signalés chaque mois, soit une augmentation de 700 % en 10 ans de gouvernement nationaliste. L'État de l'Uttar Pradesh est le plus dangereux. Appel des associations chrétiennes au respect de la Constitution.

    16_01_2025

    Alors que la nouvelle année commence, les chrétiens en Inde sont de plus en plus exposés aux violences des extrémistes hindous du pays, qui estiment que tous les Indiens devraient être hindous.

    Un récent rapport du United Christian Forum (UCF) basé à New Delhi, intitulé « Violence Monitor Report 2024 », a révélé que de janvier à novembre 2024, 745 incidents de violence contre des chrétiens ont été enregistrés à travers le pays.

    Selon le même rapport, sur les 673 cas de violences et de discrimination présumées jusqu'en octobre 2024, seuls 47 ont donné lieu à une action formelle de la police sous la forme de premiers rapports d'information (FIR). Par ailleurs, selon le même rapport de l'UCF, l'Uttar Pradesh est l'État indien où se sont produits le plus grand nombre d'accidents.

    L'UCF a également souligné que le nombre d'incidents violents antichrétiens n'a cessé d'augmenter au cours de la dernière décennie . En 2014, peu avant que le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) n’accède au pouvoir fédéral, moins de 100 incidents de violence contre des chrétiens ont été enregistrés. Cependant, en 2018, ce nombre s’élevait déjà à près de 300 incidents et augmente chaque année depuis lors.

    « Selon les plaintes reçues via la hotline dédiée, il y a eu 127 incidents en 2014, 142 en 2015, 226 en 2016, 248 en 2017, 292 en 2018, 328 en 2019, 279 en 2020, 505 en 2021 et 601 en 2022 », il a expliqué un communiqué de presse de l'UCF, cité par UCA News .

    AC Michael, coordinateur de l'UCF, a déclaré à UCA News que ces chiffres n'incluent pas les agressions contre les chrétiens et leurs églises dans le Manipur déchiré par la guerre, où les violences sectaires, qui ont débuté en mai 2023, ont fait 250 morts et 60 000 personnes déplacées, pour la plupart Chrétiens.

    "Et tout cela malgré l'article 25 de la Constitution indienne, qui garantit le droit de choisir la religion de son choix", a déclaré Michael, ancien membre de la Commission des minorités de l'Inde, avant de demander au gouvernement du Premier ministre Narendra "d'envisager d'établir une enquête nationale pour examiner les cas croissants de persécution des minorités chrétiennes en Inde.

    Le BJP et les groupes hindous alliés soutiennent l’idée de faire de l’Inde une nation hindoue théocratique et s’opposent aux activités de conversion et même aux missions villageoises, les considérant comme des tactiques visant à convertir les tribus crédules et les villageois socialement pauvres.

    L'UCF a déclaré qu'en plus des incidents de violence qu'elle a documentés, il y avait probablement de nombreux autres incidents qui n'ont pas été signalés par les victimes pour diverses raisons. « La police locale est de connivence avec les auteurs des violences et ferme les yeux sur les crimes commis contre les chrétiens », a déclaré l'association de défense des droits de l'Union populaire pour les libertés civiles (PUCL).

    Le 31 décembre, 30 groupes religieux ont envoyé une lettre au président indien Droupadi Murmu et au Premier ministre Narendra Modi pour les exhorter à une action immédiate et décisive contre les foules violentes menaçant les minorités religieuses, a rapporté UCA News . Les signataires de la lettre comprennent l'avocat de la Cour suprême A.C. Michael, sœur Mary Scaria, l'avocat et président de l'UCF Michael Williams.

    Le 1er janvier, le révérend Vijayesh Lal , secrétaire général de l'Evangelical Fellowship of India (EFI), a déclaré à UCA News que la lettre « met en évidence les abus des lois anti-conversion, les menaces croissantes contre les libertés religieuses et les politiques d'exclusion qui privent les chrétiens dalits de droits statut de caste. »

    « La multiplication des discours de haine, notamment de la part des élus, a poussé la population à commettre des actes de violence contre les chrétiens. La foule a perturbé les rassemblements chrétiens pacifiques et a menacé les chanteurs en toute impunité », a déclaré Lal, faisant allusion à plusieurs incidents survenus pendant la période de Noël.

    «La liberté de distribuer et de vendre des textes religieux comme la Bhagavad Gita (le livre sacré des hindous) aux coins des rues et sur les marchés hebdomadaires est un témoignage des valeurs chères à l'Inde, inscrites dans notre Constitution. Les chrétiens, en revanche, sont régulièrement battus s'ils distribuent la Bible ou même seulement une petite partie de celle-ci", a poursuivi Lal.

    « Ces disparités dans le traitement des différentes confessions portent atteinte à l’article 25 de notre Constitution, qui garantit à tous les citoyens le droit de professer, de pratiquer et de diffuser librement leur religion. »

    Le rapport de l'UCF intervient à un moment où l'on s'inquiète de l'insuffisance de la réponse du gouvernement indien à la violence religieuse, notamment aux incidents violents survenus à Manipur. L'animosité envers les chrétiens s'est accrue lorsque Modi a remporté un troisième mandat en juin 2024, menant son parti Bharatiya Janata (BJP), à orientation hindoue, aux élections nationales indiennes.

    Le nord de l'Uttar Pradesh, l'État le plus peuplé de l'Inde, est devenu l'endroit le plus risqué pour les chrétiens , le gouvernement de l'État, dirigé par le parti Bharatiya Janata (BJP), ayant encore renforcé une loi anti-conversion déjà stricte.

    Le projet de loi de l'Uttar Pradesh sur l'interdiction des conversions illégales de religion (amendement), adopté le 20 juillet 2024, prévoit une peine maximale d'emprisonnement à perpétuité et renforce les dispositions contre les conversions fausses ou forcées. En outre, l'amendement permet à toute personne de déposer une plainte pour violation de la loi, contrairement à ce qui était prévu précédemment, lorsque la plainte ne pouvait être déposée que par la victime de la conversion ou un proche.

  • Nicaragua et Venezuela, nouvelle répression contre les opposants

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    De Luca Volonté sur la NBQ :

    communisme latino-américain

    Nicaragua et Venezuela, nouvelle répression contre les opposants

    Le régime d'Ortega supprime la personnalité juridique de 15 organisations à but non lucratif. Au Venezuela, restrictions imposées aux diplomates français, italiens et néerlandais ; même l’arrestation de l’humanitaire Alberto Trentini pourrait être une représaille de Maduro envers Rome. Pendant ce temps, Biden fait un cadeau à Cuba.
    16_01_2025

    Les dictatures communistes latino-américaines de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela ne lâchent pas prise à ceux qui sont présumés coupables de vouloir la liberté et la démocratie pour tous et la prospérité pour eux-mêmes et leurs proches.

    À Cuba, nous célébrons une nouvelle décision bizarre de Joe Biden, annoncée mardi 14 janvier, d'éliminer le régime de la liste des États soutenant le terrorisme, en échange de la libération « progressive » de 553 prisonniers que les États-Unis considèrent comme injustement détenus, au milieu des applaudissements du Vatican et des protestations indignées des réfugiés politiques cubains du monde entier. Il convient de noter que l'Observatoire cubain des droits humains (OCDH) a critiqué le caractère trop général de l'annonce sur la libération des prisonniers et a demandé que la mesure inclue les personnes détenues pour des raisons politiques, y compris les principaux dirigeants de l'opposition, comme José Daniel Ferrer García, Félix Navarro, Sayli Navarro et Luis Manuel Otero Alcántara, « ainsi que près d'un millier de personnes qui ont manifesté pacifiquement en 2021 et dans les années suivantes, ainsi qu'un nombre important de personnes malades et âgées", également prisonniers. Il existe évidemment une différence abyssale entre la libération des prisonniers pour délits de droit commun et celle des prisonniers pour opinions politiques et défense des droits de l’homme.

    Les gouvernements totalitaires du Nicaragua et du Venezuela continuent, en même temps, à persécuter tous ceux qu'ils considèrent comme leurs opposants. Ces derniers jours, le régime nicaraguayen a annulé la personnalité juridique de 15 organisations à but non lucratif, qui s'ajoutent aux plus de 5 400 organisations non gouvernementales fermées depuis 2018. Le journal officiel du gouvernement, La Gaceta, a annoncé le 8 janvier la « dissolution volontaire ». de 11 de ces organisations, dont Save the Children et la Fondation des Sœurs Dominicaines du Nicaragua. Parmi les 11 organisations dissoutes, plusieurs sont des églises évangéliques et protestantes (la Fondation missionnaire chrétienne Ebenezer, l'Association de l'Église baptiste fondamentale de Matagalpa et la Fondation Aide au Nicaragua, la Maison nicaraguayenne de spiritualité, de culture, d'histoire, d'anthropologie, d'archéologie et Art Foundation ; la Comprehensive Services Association for Women ; la Fondation du ministère de la Pentecôte Christ Is Coming) Tout cela alors qu'on annonce que les députés nationaux passeront tout le mois de janvier à approuver la réforme constitutionnelle qui donne le contrôle total et permanent du pays aux tyrans au pouvoir Daniel Ortega et Rosario Murillo. Dans le même temps, en signe de résistance à la répression barbare, le cardinal Leopoldo Brenes a nommé des administrateurs paroissiaux dans six paroisses où les curés ont d'abord été arrêtés puis bannis : une décision qui met en évidence comment les prêtres en exil continuent d'être propriétaires des paroisses, dans l'espoir d'un changement de régime et de leur retour au pays.

    De son côté, le gouvernement de Nicolas Maduro, le président putschiste du Venezuela confirmé ces derniers jours à la tête du pays malgré la volonté certaine et différente du vote populaire exprimé en juillet 2024, a annoncé des restrictions aux Français, aux Italiens et aux Diplomates néerlandais présents sur son territoire. « En réponse au comportement hostile » des gouvernements des Pays-Bas, de la France et de l'Italie, caractérisé par « le soutien à des groupes extrémistes et l'ingérence dans les affaires intérieures », le Venezuela a adopté la « décision souveraine de limiter à trois par ambassade le nombre de diplomates accrédités par pays », a déclaré le ministre chaviste des Affaires étrangères, Yván Gil, le 14 janvier.

    En conséquence, les gouvernements italien et néerlandais ont convoqué hier le chargé d'affaires du Venezuela dans leurs capitales respectives pour condamner l'ordre d'expulsion de plusieurs diplomates. En particulier, notre ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a convoqué le chef de la diplomatie vénézuélienne à Rome pour protester également contre le manque d'informations sur le sort de l'Italien Alberto Trentini, travailleur de l'ONG Humanité et Inclusion , arrêté en Amérique latine. pays il y a deux mois, sans aucune accusation formelle contre lui. L'arrestation, selon l' agence de presse Reuters, a eu lieu dans un contexte de détérioration des relations entre l'Italie et le Venezuela, après que Rome, ainsi que d'autres pays, n'ont pas reconnu la victoire de Maduro aux dernières élections présidentielles.

    La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron – lors d'un entretien téléphonique avec le véritable vainqueur des élections, Edmundo González Urrutia – a insisté sur le fait que « la volonté du peuple vénézuélien doit être respectée ». Giorgia Meloni avait dénoncé , dans les mêmes jours, "un autre acte inacceptable de répression du régime de Maduro", après que la leader de l'opposition Maria Corina Machado ait été brièvement arrêtée lors d'une manifestation anti-Maduro. Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, ​​s'était dit préoccupé par « la rhétorique violente croissante du régime de Maduro et la nouvelle des récentes arrestations ». González Urrutia, quant à lui, a déclaré hier au Guatemala que les dangers qui pèsent sur sa sécurité l'empêchent, du moins pour le moment, de retourner à Caracas.

  • Quel chemin vers un monde meilleur ?

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    L'analyse qui suit porte sur l'actualité aux Etats-Unis mais le propos peut être élargi sans peine au monde occidental dans son ensemble.

    De James Kalb sur le CWR :

    Quel chemin vers un monde meilleur ?

    Il est difficile de se retirer de la société, mais les catholiques doivent retrouver le sentiment que leur mode de vie doit différer de la vie traditionnelle sur certains points importants.

    Si nous voulons que nos efforts sociaux et politiques soient utiles, leur orientation doit dépendre de la tournure que prend le monde.

    Mais les gens ne savent pas très bien lire les signes du temps. Comme l'a observé Yogi Berra, « il est difficile de faire des prédictions, surtout sur l'avenir ». Et dans ce cas, prédire l'avenir soulève des questions fondamentales sur l'ordre social et politique, ses sources et leur disponibilité aujourd'hui. Ce sont des questions difficiles.

    Il faut pourtant essayer. Les sources les plus fondamentales de l'ordre social sont généralement des liens informels comme la famille, la parenté, les traditions et la communauté locale. Même aux États-Unis aujourd'hui, la plupart des gens sont attachés à ces choses. La plupart d'entre nous vivent à moins d' une heure de route de membres de leur famille élargie, par exemple, et l'Américain moyen vit à seulement 30 kilomètres de sa mère.

    Mais ces liens s’affaiblissent depuis longtemps. Entre 1980 et 2021, la proportion de personnes de 40 ans ayant déjà été mariées est passée de 94 % à 75 %. Et entre 1960 et 1980, le taux de fécondité aux États-Unis a diminué de moitié, pour atteindre 1,8 enfant par femme, soit moins que le taux de remplacement de la population, qui est de 2,1. Et c’est à peu près le niveau actuel : la fécondité plus élevée des immigrés a compensé la baisse supplémentaire des personnes nées aux États-Unis.

    L’appartenance religieuse a également connu une baisse particulièrement marquée au cours des vingt dernières années. Entre 2009 et 2019, la proportion d’Américains s’identifiant comme chrétiens est passée de 77 % à 65 %, tandis que ceux s’identifiant sans religion sont passés de 17 % à 26 %. Ces changements ont touché toutes les tranches d’âge, certaines plus que d’autres, mais tous de manière très importante .

    Les causes probables sont la multiplication des distractions et le déclin du rôle des relations humaines, en particulier du foyer. Ces facteurs sont probablement dus à des développements tels que les appareils permettant d’économiser du temps de travail, les aliments prêts à consommer et les divertissements électroniques, ainsi qu’à l’extension de l’éducation formelle et de la garde d’enfants par des tiers. Ces facteurs ont récemment été amplifiés par Internet et les médias sociaux, qui séparent les gens de leur environnement et rendent les relations humaines transitoires et interchangeables.

    Ces facteurs matériels sont soutenus par le féminisme et la libération sexuelle, qui affaiblissent les liens entre les sexes, ainsi que par un système éducatif et une culture publique qui rejettent les idéaux culturels traditionnels et promeuvent le carriérisme et la gratification individuelle comme les objectifs humains les plus importants.

    Il convient de noter que toutes ces tendances augmentent le pouvoir des milliardaires et des bureaucrates puisqu’elles font des entreprises et des bureaucraties les seules institutions fonctionnelles encore debout.

    Les facteurs idéologiques semblent être très importants. Un sondage réalisé l’année dernière a révélé que 59 % des électeurs de Trump, contre seulement 19 % de ceux de Biden, estimaient que la société se porterait mieux si les gens faisaient du mariage et de la procréation une priorité.

    C’est une différence de taille. Et elle est plutôt étrange, étant donné que les plus fervents partisans de Harris sont les diplômés de l’enseignement supérieur, alors que ce sont les électeurs de Trump qui ont des opinions plus solides sur un sujet de recherche en sciences sociales. L’explication apparente, outre l’intérêt de classe possible à supprimer les institutions traditionnelles, est que l’éducation formelle signifie consacrer du temps, de l’énergie et du talent à assimiler les opinions officielles. Au moins, à certains égards, cela en fait moins une éducation qu’un endoctrinement.

    De même, dans une enquête récente, les femmes ont déclaré qu’elles accordaient plus d’importance à leur carrière que les hommes (74 % contre 69 % déclarant qu’elle était extrêmement ou très importante) et moins au mariage (18 % contre 28 %) et aux enfants (22 % contre 29 % déclarant qu’ils étaient importants).

    Cela paraît surprenant, car dans la vie quotidienne, les femmes semblent plus préoccupées par la famille, les enfants et les relations humaines en général. D’un autre côté, elles semblent également plus préoccupées par les attentes sociales et les sentiments des autres, et peuvent donc être plus affectées par ce que les autres leur disent.

    Les telenovelas brésiliennes , qui mettent en valeur les familles riches, peu d’enfants et fréquentes relations extraconjugales, apportent un soutien concret à l’effet de propagande : là où elles ont été introduites, elles ont démontré qu’elles ont réduit la fécondité et augmenté le taux de divorce.

    Si les relations informelles traditionnelles sont en déclin, en partie à cause des conditions matérielles et en partie à cause de la propagande, pouvons-nous espérer un bon ordre social grâce aux arrangements commerciaux et bureaucratiques qui deviennent de plus en plus dominants ?

    Il semble que non, ne serait-ce que parce que les institutions formelles dépendent des institutions informelles.

    Une société a besoin que les personnes qui la dirigent soient suffisamment soudées pour travailler ensemble et suffisamment intelligentes et compétentes pour gérer les événements de manière appropriée. Elle a également besoin d'une base pour une unité globale, qui est normalement une combinaison d'habitudes et de connexions héritées et d'un système de croyances qui explique pourquoi ceux qui sont au sommet doivent gouverner et le peuple obéir.

    Notre classe dirigeante actuelle – hommes d’affaires, bureaucrates et leurs partisans dans les médias, les universitaires et les professionnels – est unie par l’éducation, les intérêts, une séparation commune de la population générale et une vision sociale commune qui identifie le progrès social à la domination globale de personnes comme eux.

    Cette vision sape les habitudes et les liens hérités et les remplace par des revendications d’expertise scientifique et des promesses d’efficacité, d’égalité et de satisfaction des désirs individuels. En tant que telle, elle est plausible, compte tenu de la foi actuelle dans l’efficacité, l’égalité, la science, la tolérance et le choix individuel, mais elle présente des problèmes fondamentaux.

    En particulier, elle ne laisse aucune place aux biens communs substantiels et est donc incapable de soutenir des idéaux qui permettraient aux gens de vivre. Elle affaiblit intentionnellement les liens humains normaux ainsi que les croyances et les distinctions qui les soutiennent. Lorsque les liens sont trop puissants pour être ignorés, comme dans le cas des liens ethniques, religieux et sexuels, elle tente de les transformer en identités opposées qui luttent pour leur position sociale plutôt que comme des vecteurs de traditions fonctionnelles. Elle veut que les « Latinos » soient un bloc électoral en quête d’avantages sociaux plutôt qu’un complexe de communautés ayant des cultures communes qui les aident à mieux vivre ensemble.

    Le résultat est que les gens deviennent de plus en plus divisés et égoïstes. Cela s’applique aussi bien aux dirigeants qu’au peuple en général.

    L’une des conséquences de cette situation est la dégradation progressive de l’efficacité organisationnelle, les employés faisant des choix en fonction de leurs intérêts personnels ou de groupe plutôt que de la mission commune. Parmi les autres conséquences, on peut citer la corruption et l’incompétence croissantes, l’abandon de l’impartialité par des institutions telles que la science, l’érudition, la justice et les forces de l’ordre, ainsi que la haine et le mépris ouvertement exprimés par des personnalités publiques de premier plan à l’égard de larges pans de la population américaine.

    Malgré tout, un système de gouvernement peut survivre dans une large mesure tant que les gens continuent à y croire. Nos dirigeants semblent susceptibles de s’en tenir à notre orthodoxie politique générale, ne serait-ce que parce qu’ils ne savent pas comment la remplacer tout en préservant leur position. Les membres de la base semblent susceptibles de faiblir dans leur attachement, mais ils ont eux aussi du mal à trouver un remplaçant cohérent. L’orthodoxie établie est trop fermement ancrée dans la pensée et la pratique, et les gens sont trop fragmentés et distraits pour élaborer des alternatives. Les soulèvements populistes peuvent suggérer de nouvelles directions, mais ils manquent en eux-mêmes de la cohérence et de la vision nécessaires à un changement durable.

    Alors que faire ? Il est difficile de se retirer de la société, mais les catholiques doivent retrouver le sentiment que leur mode de vie doit se distinguer de la vie traditionnelle sur certains points importants. Et vu l’importance de la propagande pour soutenir les tendances récentes, ils doivent mener une contre-propagande soutenue et intelligente, qui comprend non seulement des arguments explicites en faveur d’une orthodoxie sociale différente, mais aussi des présentations qui, comme les telenovelas brésiliennes , véhiculent des messages implicites.

    Nous venons de vivre une élection qui a ébranlé les orthodoxies établies, et d’autres signes montrent que les tendances progressistes sont en perte de vitesse et que des alternatives gagnent en force et cherchent à se faire entendre. C’est donc le moment idéal pour une contre-attaque bien réfléchie.

    On dit que Vatican II a voulu ouvrir les fenêtres de l’Église au monde. Mais le monde séculier, en fait, est fermé sur lui-même et sans air. Nous ne pouvons pas compter sur lui pour trouver le salut. Notre tâche est de nous connecter plus étroitement à nos propres sources de salut et d’ouvrir les fenêtres du monde à ce qui se trouve au-dessus de lui.

    Mais telle était, après tout, l’intention ultime du Concile Vatican II. Il est temps maintenant que les laïcs et le clergé la mettent en pratique.


    James Kalb est avocat, chercheur indépendant et converti au catholicisme. Il vit à Brooklyn, New York. Il est l'auteur de The Tyranny of Liberalism (ISI Books, 2008), Against Inclusiveness: How the Diversity Regime is Flattening America and the West and What to Do About It (Angelico Press, 2013) et, plus récemment, de The Decomposition of Man: Identity, Technocracy, and the Church (Angelico Press, 2023).

  • Le plus grand scandale de l'histoire britannique contemporaine...

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    De Ludovic Lavaucelle sur la Sélection du Jour :

    Le martyre de milliers de petites anglaises qu'on a voulu cacher

    Le plus grand scandale de l'histoire britannique contemporaine... On savait depuis une vingtaine d'années que des gangs pakistanais avaient abusé de jeunes filles blanches mineures. Une chape de plomb était maintenue sur cette affaire. Or, une enquête de GB News a été relayée par Elon Musk obligeant le gouvernement à réagir. En l'accusant d'intervenir en faveur de l'extrême droite...

    Le scandale n'est pas nouveau… Il a fait surface — sporadiquement — depuis le début des années 2000. Des milliers de filles mineures issues des classes populaires résidant dans les anciennes terres ouvrières du nord de l'Angleterre ont été droguées, torturées et violées par des gangs. Des gangs très majoritairement composés de Pakistanais. Péniblement, durant la décennie qui vient de s'écouler, des témoignages ont filtré. Mais les lanceurs d'alerte dans les villes concernées ont été traités de « racistes » et d'« islamophobes », voire ont même reçu des menaces. Les médias qui ont parlé de ces faits en réclamant une enquête publique ont été catégorisés comme des relais de l'extrême droite. Au moins 50 villes seraient concernées et l'on estime aujourd'hui que les premiers faits remontent aux années 70. Personne n'est capable d'établir le nombre exact de victimes, dans des régions délaissées où le chômage et la drogue font des ravages. La petite ville de Keighley (West Yorkshire) est au centre des attentions depuis qu'Elon Musk a utilisé son réseau X pour relayer l'enquête menée par Charlie Peters, un jeune journaliste de GB News (voir son interview par UnHerd). Dès 2002, la députée travailliste Ann Cryer avait courageusement tenté de faire la lumière après avoir reçu plusieurs dizaines de mères désespérées. Leurs filles avaient été enlevées, droguées et violées ; la police les traitait de « prostituées » et refusait d'intervenir. Ann Cryer avait rapidement fait face à des menaces, sans aucun soutien des autorités de son Parti. Ce n'est qu'en 2016 qu'une douzaine d'agresseurs avaient été arrêtés.

    La Parti conservateur a donc demandé une enquête publique concernant un scandale qui prend une dimension gigantesque. Or, le Parlement dominé par les Travaillistes du Premier ministre Keir Starmer a rejeté cette demande le 9 janvier dernier. L'affaire est très gênante pour le Parti au pouvoir, dont les instances locales sont accusées d'avoir couvert les multiples plaintes au nom du « vivre ensemble ». Le gouvernement utilise deux arguments. D'abord, que ce type d'enquête devrait être local (les autorités locales ont jusqu'à présent refusé de poursuivre en arguant que l'affaire était nationale). Ensuite, qu'un grand rapport national a déjà été publié en octobre 2022 (IICSA). Sauf que cette enquête a pris 7 ans avant de faire 20 recommandations — qui ne sont pas encore mises en place — et que l'affaire des gangs fait seulement l'objet d'un paragraphe au sein de centaines de pages. Seules 6 des 50 villes concernées y sont citées… Keir Starmer a été visé directement par Elon Musk sur son réseau X. Le Premier ministre britannique a menacé les députés travaillistes de les exclure du Parti s'ils ne votaient pas contre la demande d'enquête publique. Starmer est d'autant plus embarrassé qu'il était à la tête du Parquet britannique (« Crown Prosecution Service ») de 2008 à 2013. Rien n'a été fait sous sa direction pour faire la lumière sur les affaires d'enlèvements et de viols qui remontaient du terrain. Pire ! C'est sous son autorité que le Parquet avait refusé de s'impliquer, arguant que la première petite victime ayant porté plainte n'était « pas fiable ».

    La réaction du gouvernement britannique est de brocarder le lanceur d'alerte. Elon Musk est accusé d'interférer dans des affaires intérieures du Royaume-Uni. Starmer et de nombreux grands médias européens semblent plus préoccupés par l'influence de Musk et son réseau X sur les démocraties européennes que par le fait que, pendant des décennies, des gangs aient enlevé et violé tant de jeunes filles mineures. Pourtant, parmi le petit nombre de criminels arrêtés, certains sont déjà libres et de retour là où ils ont commis de telles horreurs. L'équipe de Starmer parle même de rompre les relations entre les services de renseignement britannique et américain une fois Trump à la Maison-Blanche. Toujours est-il que, si Musk n'était pas intervenu, ce scandale d'ampleur nationale n'aurait pas éclaté. Et — parlant d'interférence étrangère — ni les Travaillistes britanniques ni les instances européennes ne se sont alarmés de l'influence grandissante du milliardaire d'extrême gauche George Soros… La pression est intense sur Starmer et son gouvernement. Dan Carden, le député travailliste de Liverpool Walton, vient de demander — contre l'avis de son Parti — de poursuivre les fonctionnaires ayant couvert le scandale.

    1 400 victimes ont été identifiées par le rapport IICSA — toutes martyrisées par des gangs pakistanais. Plusieurs de leurs pères ont essayé de les libérer à l'époque. Cependant, ce sont eux que la police locale a menacés de poursuites. Une fille de 11 ans très alcoolisée avait été retrouvée nue par la police entourée par plusieurs hommes adultes. C'est sa famille qui a été accusée de la laisser boire… On pourrait atteindre le million de victimes depuis 50 ans. Où sont les « MeToo » pour les petites filles blanches des classes populaires anglaises ?

    The grooming gang fallout

    >>> Voir l'interview sur : UnHerd

  • Biden remet au pape François la plus haute distinction présidentielle

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    Du Tagespost :

    Biden remet au pape François la plus haute distinction présidentielle

    Le président américain sortant n'avait encore jamais décerné la médaille de la liberté « avec distinction ». C'est désormais le chef des catholiques qui l'a reçue. François est un « pape du peuple » et une « lumière de foi, d'espoir et d'amour ».

    Biden verleiht Papst Franziskus Orden
    Photo : Maison Blanche / X | Sur le service de messagerie « X », Biden a posté samedi une photo de la cérémonie d'hommage à laquelle assistait, en l'absence du pape, l'ambassadeur du Vatican aux Etats-Unis, le cardinal Christophe Pierre.

    12.01.2025

    Le président américain sortant Joe Biden a honoré le pape François en lui remettant la plus haute décoration civile des États-Unis, la « Presidential Medal of Freedom with Distinction », la médaille présidentielle de la liberté - avec distinction. Sur le service de messagerie « X », Biden a posté samedi une photo de l'hommage, auquel assistait, en l'absence du pape, l'ambassadeur du Vatican aux Etats-Unis, le cardinal Christophe Pierre.

    « Pape François, votre humilité et votre grâce ne peuvent être exprimées par des mots et votre amour pour tous est sans précédent », a écrit Biden à ce sujet sur “X”. En tant que « pape du peuple », François est une « lumière de foi, d'espoir et d'amour qui illumine le monde entier ». Biden avait initialement prévu de rencontrer le pape François vendredi dans le cadre d'un voyage à Rome. Il a toutefois annulé sa visite à l'étranger en raison des incendies de forêt dévastateurs à Los Angeles, en Californie.

    « Lumière de la foi, de l'espoir et de l'amour ».

    Dans un communiqué de presse, la Maison Blanche a indiqué que Biden s'était entretenu au téléphone avec François pour l'informer personnellement de cette distinction. La Maison Blanche a souligné que c'était la première fois que Biden recevait la médaille de la liberté avec la mention « avec distinction ». 

    En outre, selon le communiqué de presse, Biden a fait savoir que Jorge Bergoglio avait déjà été au service des personnes vulnérables et de celles qui n'ont pas de voix en tant que jésuite en Argentine pendant des décennies. « En tant que pape François, sa mission de servir les pauvres n'a jamais été terminée ». François est un « pasteur aimant qui répond avec joie aux questions des enfants sur Dieu, un enseignant provocateur qui nous ordonne de lutter pour la paix et de préserver la planète. Un chef accueillant qui jette des ponts vers les autres religions ». En tant que premier pape de l'hémisphère sud, François est différent de tous les papes qui l'ont précédé.

    La relation entre Joe Biden et le pape François a toujours été considérée comme extrêmement positive et constructive. Avant même de prendre ses fonctions de président des États-Unis, Biden avait rencontré le pape argentin à plusieurs reprises et, en tant que président, il a également rendu visite à François au Vatican. Alors que les évêques américains, majoritairement conservateurs, ont critiqué Biden à plusieurs reprises, notamment en raison de son engagement en faveur d'un « droit » à l'avortement, François a plutôt souligné les points communs avec Biden que ce qui les sépare.  DT/mlu

  • L’« option bénédictine » est-elle une stratégie de redressement chrétienne valable ?

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    Comme on le sait, en 2017, le journaliste américain Rod Dreher a publié un livre qui proposait ce que l'on appelle l' option bénédictine, comprise comme un choix stratégique visant à préserver la civilisation chrétienne résiduelle de l'offensive d'une laïcité de plus en plus agressive et répressive. Ce livre a connu un succès mondial, même dans son édition italienne ( L'associazione Benedetto , Edizioni San Paolo, Cinisello Balsano 2018). Quelques années plus tard, sur le blog The American Conservateur, l'auteur revoit et corrige sa proposition à la lumière des objections reçues et des nouveaux développements.


    Cependant, il semble approprié d'examiner brièvement son livre car il contient une bonne analyse historique et de nombreuses indications valables, rassemblant les suggestions d'experts appartenant à diverses confessions chrétiennes. Il semble avant tout nécessaire d'évaluer si la proposition originale « néo-bénédictine » constitue une stratégie valable de résistance culturelle et politique qui permet aux chrétiens de se sauver de la persécution, en vue de préparer une reprise capable de vaincre l'ennemi de la civilisation chrétienne. .

    En fait, après une analyse minutieuse, les doutes ne manquent pas à cet égard.

    La crise actuelle de la civilisation est-elle similaire à celle de l’Antiquité ?

    Le premier doute sur l’option néo-bénédictine vient du fait qu’elle présuppose une similitude entre la crise de l’ancienne civilisation préchrétienne et celle de la civilisation post-chrétienne moderne. Ainsi, selon Dreher, les facteurs qui, vers le Ve siècle, ont déclenché la construction de la civilisation chrétienne pourraient aujourd'hui être repris pour la sauver de l'extinction, en les adaptant évidemment à nos besoins.

    Cependant, cette comparaison entre l’époque du haut Moyen Âge et l’époque contemporaine ne résiste pas à l’analyse historique et remet donc en question les prémisses qui fondent l’option néo-bénédictine.

    Par exemple, la crise civilisationnelle vécue à l’époque du grand saint italien était bien moins grave que celle contemporaine. En fait, la crise du VIe siècle n’était pas unitaire, car elle présentait des aspects de lieu et de secteur très différents ; elle n'était pas dominante, parce qu'elle s'opposait à des facteurs spirituels hérités de la tradition gréco-romaine et surtout à la diffusion rapide du christianisme ; elle n’était pas mondiale, car elle a renversé l’Empire romain d’Occident mais a épargné celui d’Orient. Il suffit de rappeler que, tandis que saint Benoît fondait le monastère de Mont-Cassin, l'empereur Justinien supprimait l'Académie païenne d'Athènes et lançait le code légal du christianisme.

    Au contraire, la crise que nous traversons aujourd’hui présente les graves caractéristiques d’être unitaire, dominante et mondiale ; elle nécessite donc une solution à la fois unitaire, dominante et globale, c’est-à-dire une solution radicale.

    Par ailleurs, la crise de civilisation vécue à l’époque de saint Benoît était très différente de celle contemporaine. En effet, le christianisme naissant prospérait en Europe de l’Est et survivait faiblement en Europe occidentale malgré l’effondrement de Rome et les invasions barbares ; l'Église grandissait et commençait la conversion des peuples nordiques. Pour restaurer la civilisation, les moines bénédictins n'avaient qu'à restaurer les bases culturelles et les structures politico-juridiques de la société, transformant les peuples barbares de facteurs destructeurs en facteurs constructifs. En effet, des réformes bénédictines et carolingiennes sont nés l'Empire franco-germanique à l'Ouest et les royaumes slaves à l'Est, destinés à durer plus d'un millénaire.

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  • Nord Kivu : plus de 290.000 personnes ont été contraintes de fuir en décembre

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/R.D.CONGO - Violents combats au Nord-Kivu entre l'armée et le M23

    Kinshasa (Agence Fides) - Plus de 290.000 personnes ont été contraintes de fuir en décembre à cause des combats dans le Territoire de Lubero, dans le Nord Kivu, à l'est de la République Démocratique du Congo. C'est ce qu'indique le dernier rapport du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Ces personnes s'ajoutent à celles qui ont déjà été déplacées dans différentes régions du Nord-Kivu. Selon l'OCHA, le nombre total de personnes déplacées dans la province congolaise est de 2,7 millions.

    Selon le rapport, « dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, la situation humanitaire s'est encore détériorée au cours du mois de décembre 2024 en raison de la poursuite des affrontements armés liés à la crise du M23. La reprise des attaques armées des Forces démocratiques alliées (ADF) contre la population civile a aggravé la vulnérabilité des populations déjà fragilisées et contraintes à des déplacements multiples. Dans le sud de Lubero, les affrontements en cours entre les FARDC et le M23 ont déplacé plus de 290 000 personnes dans le nord, le nord-est, le nord-ouest et le sud du territoire ».

    Les deux groupes mentionnés dans le rapport ont des origines différentes. L'ADF (Allied Democratic Forces) est un groupe rebelle ougandais implanté de longue date au Nord-Kivu et en Ituri, terrorisant les populations locales. En 2019, l'ADF a annoncé son affiliation à l'État islamique, accentuant sa connotation djihadiste (voir Fides 24/6/2023).

    Le M23 est un groupe soutenu par le Rwanda, avec des armes et ses propres troupes, comme l'indique le rapport du 27 décembre du Groupe d'experts de l'ONU sur la RDC, qui documente le soutien décisif des troupes rwandaises, des armes « high-tech » et des renseignements au groupe armé congolais dans la poursuite de ses conquêtes territoriales dans l'est de la RDC. Depuis le début de l'année, les combats se sont intensifiés dans la province, notamment en raison de l'échec des pourparlers de paix à Luanda, en Angola, à la mi-décembre (voir Fides 16/12/2024). En particulier pour prendre le contrôle de Masisi, la capitale du territoire du même nom, qui ces derniers jours a changé trois fois de mains entre le M23 et les soldats de l'armée congolaise, soutenus par les miliciens pro-gouvernementaux du Wazalendo. Alors que la ville est revenue aux mains du gouvernement, les rebelles contrôlent les collines qui la surplombent, d'où ils peuvent riposter par de nouveaux assauts. L'armée et les miliciens pro-gouvernementaux tentent maintenant de reprendre le contrôle des collines pour sécuriser la ville.

    La ville de Masisi est située à 80 km de la capitale du Nord-Kivu, Goma, qui est encerclée par les forces du M23 depuis des mois.(LM) (Agence Fides 10/1/2025)

  • 436 attaques contre des églises américaines – L’administration Biden n’applique pas la loi pour protéger les lieux de culte

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    De kath.net/news :

    436 attaques contre des églises américaines – L’administration Biden n’applique pas la loi pour protéger les lieux de culte

    9 janvier 2025

    En vertu de la loi FACE, le fait d'endommager ou de détruire intentionnellement des lieux de culte religieux est passible d'une amende de 10 000 dollars et d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à six mois lors d'une première condamnation.

    Selon une étude du Family Research Council (FRC), 436 attaques contre des églises ont été perpétrées aux États-Unis en 2023. Le ministère de la Justice de l’administration Biden ne poursuit aucune affaire en vertu de la loi sur la liberté d’accès aux entrées des cliniques (FACE). Malgré son titre, la loi FACE inclut non seulement la protection de l’accès aux cliniques d’avortement, mais protège également explicitement les églises et les lieux de culte. Les chiffres ont été annoncés lors d’une audition devant le Congrès américain à la mi-décembre 2024.

    En vertu de la loi FACE, le fait d'endommager ou de détruire intentionnellement des lieux de culte religieux est passible d'une amende de 10 000 dollars et d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à six mois lors d'une première condamnation. Des sanctions encore plus sévères sont prévues en cas de récidive ou de lésions corporelles.

    Depuis le début de l’administration Biden-Harris en janvier 2021, le ministère de la Justice a engagé 24 poursuites contre un total de 55 accusés en vertu de la loi FACE. Seuls deux de ces cas concernaient des attaques contre des centres pro-vie, les autres concernaient des manifestations pro-vie dans des cliniques d'avortement. À ce jour, aucune attaque contre une église n’a fait l’objet de poursuites en vertu de la loi FACE. 50 des 55 accusés étaient des militants pro-vie, dont 34 ont désormais été reconnus coupables.

    Au vu de ces chiffres, le député républicain Chip Roy accuse l’administration Biden d’adopter une approche unilatérale à l’encontre des militants pro-vie. Le ministère de la Justice poursuit les pro-vie mais est incapable de protéger les centres pro-vie qui sont de plus en plus attaqués, a déclaré le législateur. De juin 2022 à mai 2023, 67 attaques ont été menées contre des centres de protection de la vie, a annoncé le FRC lors de l'audience.

    Photo : Église Saint-Paulin de Syracuse, Nebraska, qui a été attaquée et endommagée en 2023.

  • Le pape évoque des formes de limitation de la liberté religieuse en Europe et dénonce un "soi-disant droit à l'avortement"

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    DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS 
    AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÉGE 
    POUR LA PRÉSENTATION DES VŒUX POUR LA NOUVELLE ANNÉE

    source

    Salle des bénédictions
    Jeudi 9 janvier 2025

    _________________________________

    Excellences, Mesdames, Messieurs,

    nous nous retrouvons ce matin pour un moment de rencontre qui, au-delà de son caractère institutionnel, se veut avant tout familial : un moment où la famille des peuples est symboliquement réunie par votre présence pour échanger des vœux fraternels en laissant de côté les querelles qui divisent, et en redécouvrant plutôt ce qui unit. Au début de cette année, qui revêt pour l’Église catholique une importance singulière, notre rencontre a une valeur symbolique particulière, car le sens même du Jubilé est de “faire une pause” dans la frénésie qui caractérise de plus en plus la vie quotidienne, pour se ressourcer et se nourrir de ce qui est vraiment essentiel : se redécouvrir enfants de Dieu et frères en Lui, pardonner les offenses, soutenir les faibles et les pauvres, faire reposer la terre, pratiquer la justice et retrouver l’espérance. C’est à cela que sont appelés tous ceux qui servent le bien commun et exercent cette forme élevée de charité – peut être la forme la plus élevée de charité – qu’est la politique.

    C’est dans cet esprit que je vous accueille en remerciant tout d’abord Son Excellence l’Ambassadeur Georges Poulides, Doyen du Corps diplomatique, pour les mots avec lesquels il s’est fait l’interprète de vos sentiments communs. Je vous souhaite à tous une chaleureuse bienvenue, reconnaissant de l’affection et de l’estime que vos peuples et vos gouvernements portent au Siège Apostolique, et que vous représentez si bien. Les visites de plus de trente chefs d’État et de Gouvernement que j’ai eu la joie de recevoir au Vatican en 2024, ainsi que la signature du Deuxième Protocole Additionnel à l’Accord entre le Saint-Siège et le Burkina Faso sur le statut juridique de l’Église Catholique au Burkina Faso et de l’Accord entre le Saint-Siège et la République Tchèque sur certaines questions juridiques, conclus l’année dernière, en témoignent. En octobre dernier, l’Accord provisoire entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine sur la nomination des évêques a été renouvelé pour quatre ans, signe de la volonté de poursuivre un dialogue respectueux et constructif pour le bien de l’Église catholique dans le pays et de tout le peuple chinois.

    Pour ma part, j’ai voulu répondre à cette affection par mes récents voyages apostoliques qui m’ont conduit à visiter des pays lointains comme l’Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor oriental et Singapour, et plus proches comme la Belgique et le Luxembourg et, enfin, la Corse. Bien qu’il s’agisse évidemment de réalités très différentes, chaque voyage est pour moi l’occasion de rencontrer et de dialoguer avec des peuples, des cultures et des expériences religieuses différentes, et d’apporter une parole d’encouragement et de réconfort, en particulier aux personnes les plus vulnérables. À ces voyages s’ajoutent les trois visites que j’ai effectuées en Italie : Vérone, Venise et Trieste.

    Au début de cette année jubilaire, je souhaite exprimer de manière particulière ma gratitude aux Autorités italiennes, nationales et locales, pour les efforts déployés dans la préparation de Rome au Jubilé. Les travaux incessants de ces derniers mois, qui ont causé beaucoup désagréments, sont maintenant récompensés par l’amélioration de certains services et espaces publics, afin que tous, citoyens, pèlerins et touristes puissent profiter plus encore de la beauté de la Ville éternelle. Aux Romains, connus pour leur hospitalité, j’adresse une pensée particulière, en les remerciant pour la patience qu’ils ont eue ces derniers mois et pour celle qu’ils auront encore en accueillant les nombreux visiteurs qui arriveront. Je tiens également à remercier chaleureusement toutes les forces de l’ordre, la protection civile, les autorités de santé et les bénévoles qui œuvrent quotidiennement pour assurer la sécurité et le bon déroulement du Jubilé.

    Chers Ambassadeurs,

    dans les paroles du prophète Isaïe, que le Seigneur Jésus fait siennes dans la synagogue de Nazareth au début de sa vie publique selon le récit que nous a transmis l’évangéliste Luc (4, 16-21), nous trouvons résumé non seulement le mystère du Noël que nous venons de célébrer, mais aussi celui du Jubilé que nous sommes en train de vivre. Le Christ est venu             « annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur » (Is 61,1-2a).

    Nous commençons malheureusement cette année alors que le monde se trouve déchiré par de nombreux conflits, grands et petits, plus ou moins connus, ainsi que par la reprise d’actes odieux de terreur, comme ceux qui se sont produits récemment à Magdebourg en Allemagne et à la Nouvelle-Orléans, aux États-Unis.

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  • Naissance et frontières de l’État d’Israël : une histoire à reconstruire

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (enfrançais sur Diakonos.be) :

    Naissance et frontières de l’État d’Israël, une histoire à reconstruire

    « Du fleuve à la mer », du Jourdain à la mer Méditerranée. Il est difficile de trouver une formule plus destructrice, vociférée par ceux qui veulent chasser les Juifs de cette terre qui est la leur.

    Mais « du fleuve à la mer » pourrait aussi bien être une formule prophétique, une formule de paix véritable entre les deux peuples qui habitent cette même terre, les Juifs et les Arabes.

    La solution à deux États, que de nombreux gouvernements ainsi que le Saint-Siège ne cessent d’appeler de leurs vœux, est en réalité impraticable. Alors que la solution d’un État unique pour Juifs et Palestiniens qui s’étendrait précisément « du fleuve à la mer », avec Jérusalem pour capitale, bien qu’elle soit ardue et lointaine, serait en fait plus sincère et mieux à même de résoudre le problème.

    Dans le monde catholique, cette solution a été évoquée publiquement pour la première fois par les évêques de Terre Sainte – et au premier chef par le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa – dans une déclaration du 20 mai 2019 :

    « Dans la situation actuelle, on ne fait que parler d’une solution à des États, mais ce sont que de vains discours. Par le passé, nous avons vécu ensemble sur cette terre, pourquoi ne pourrions-nous pas y vivre ensemble à l’avenir également ? La condition fondamentale pour une paix juste et durable, c’est que tous les habitants de cette Terre Sainte jouissent de la pleine égalité. Voilà notre vision pour Jérusalem et pour tout le territoire appelé Israël et Palestine, qui se situe entre le Jourdain et la mer Méditerranée. »

    Et c’est aussi la solution proposée à plusieurs reprises, ces dernières années, dans une revue faisant autorité, « La Civiltà Cattolica », par son principal spécialiste du judaïsme, le jésuite israélien David M. Neuhaus.

    Cette solution souffre cependant d’une objection, à première vue incontournable, partagée universellement, et même par une grande partie du monde juif. C’est l’objection qui consiste à dire qu’Israël occupe illégalement des territoires qui n’ont jamais été les siens, à Jérusalem-Est, en Judée, en Samarie : les territoires que les Nations Unies avaient attribués aux Palestiniens dans le plan de partage de 1947 dont est issu l’actuel État d’Israël.

    Mais est-ce vraiment le cas ? Ou bien la naissance réelle de l’État d’Israël devrait-elle être antidatée d’un quart de siècle ? Et si, depuis cette époque ses frontières légitimes, s’étendaient effectivement « du fleuve à la mer » ?

    C’est précisément la thèse que David Elber, un spécialiste juif en géopolitique, soutient et détaille dans un livre à plusieurs voix – juives, chrétiennes, musulmanes – récemment sorti en Italie sous le titre : « Il nuovo rifiuto d’Israele ».

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