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Politique - Page 12

  • Mgr Gadecki : "Personne ne peut, en conscience, soutenir des lois en faveur de l'avortement ou de l'euthanasie"

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    D'Angelica La Rosa sur Informazione Cattolica :

    MONS. GADECKI : "PERSONNE NE PEUT, EN CONSCIENCE, SOUTENIR DES LOIS EN FAVEUR DE L'AVORTEMENT OU DE L'EUTHANASIE".

    5 février 2024

    LES MOTS DU PRÉSIDENT DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE POLONAISE

    L'archevêque Stanisław Gądecki, président de la Conférence épiscopale polonaise, s'est fermement prononcé contre les lois sur l'avortement et l'euthanasie, appelant à la défense de la vie depuis la conception jusqu'à la mort naturelle, dans une déclaration adressée à tous, et pas seulement aux catholiques.

    Monseigneur Stanislaw Gadecki a déclaré que les lois autorisant l'avortement et l'euthanasie sont injustes et que tout le monde, et pas seulement les catholiques, doit valoriser la vie humaine de la conception à la mort naturelle.

    "En raison des opinions de plus en plus présentes dans l'espace public sur la prétendue nécessité d'élargir l'accès à l'avortement, j'ai voulu rappeler la position de l'Église catholique sur la question du droit à la vie", a expliqué le président de la Conférence épiscopale polonaise.

    "Tous les hommes de bonne conscience - et pas seulement les membres de l'Église catholique - ont l'obligation morale de respecter la vie humaine depuis son commencement jusqu'à la mort naturelle", a-t-il déclaré. "Il s'agit d'un enseignement qui se réfère à la loi naturelle, qui lie la conscience de tous les hommes.

    Cette déclaration a été publiée après que la Coalition civique (KO) du Premier ministre polonais nouvellement élu, Donald Tusk (qui fait partie du centre-gauche, est un fervent pro-européen et a déjà obtenu des postes importants au sein de l'Union européenne), a soumis au Parlement un projet de loi qui légaliserait tous les avortements jusqu'à la 12e semaine de grossesse, et dans de nombreux cas, même au-delà.

    L'avortement est actuellement illégal en Pologne, sauf en cas de viol, d'inceste ou pour sauver la vie de la mère. Les anti-avortement soulignent que les enfants à naître ne sont pas responsables des circonstances de leur conception et que le meurtre délibéré d'un enfant à naître est moralement injustifiable et jamais médicalement nécessaire. Les interventions médicales pour traiter les fausses couches ou les grossesses extra-utérines ne sont pas des avortements.

    Dans sa déclaration, l'archevêque Gądecki a au contraire exhorté tous les Polonais, y compris les législateurs, à adopter une position pro-vie. "Dans un esprit de responsabilité pour l'Église en Pologne et pour le bien de notre patrie commune, j'invite toutes les personnes de bonne volonté à se déclarer sans équivoque en faveur de la vie", a déclaré l'archevêque. Il a également appelé les législateurs du pays et le président catholique pro-vie "à témoigner d'une véritable préoccupation pour la vie sans défense et à naître".

    Citant largement l'encyclique Evangelium Vitae (1995) du pape Jean-Paul II, l'archevêque a déclaré que toute loi autorisant le meurtre d'enfants à naître dans le ventre de leur mère ou le meurtre de malades en phase terminale est intrinsèquement injuste. "Dans le cas d'une loi intrinsèquement injuste, telle qu'une loi autorisant l'avortement ou l'euthanasie, il n'est donc pas licite de la respecter, ni de participer à une campagne de propagande en faveur d'une telle loi, ni de voter en sa faveur", peut-on lire dans l'encyclique papale. "L'avortement et l'euthanasie sont des crimes qu'aucune loi humaine ne peut tenter de légitimer. "Il n'y a pas d'obligation en conscience d'obéir à de telles lois ; en revanche, il y a une obligation sérieuse et claire de s'y opposer par l'objection de conscience."

    En conclusion, Gądecki s'est opposé à l'affirmation hyper-démocratique et relativiste selon laquelle la moralité est déterminée par le vote de la majorité. "Ce qui est juste n'est pas déterminé par le nombre de partisans d'un point de vue donné", a-t-il déclaré. "La bonne chose - et en particulier la raison éthique - se trouve souvent du côté de la minorité", voire, parfois, d'un seul "individu doté d'une conscience bien formée".

    Il reste à voir si les efforts de "libéralisation" de la législation polonaise sur l'avortement prendront forme dans les mois à venir. À ce jour, la Pologne est l'un des rares pays (avec les États-Unis et le Salvador) à avoir renforcé la protection législative des enfants à naître au cours des dernières années, alors que d'autres pays ont supprimé cette protection.

  • Pauline Arrighi : une féministe au secours des ravages du genre… et du féminisme

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    De Blanche Streb en tribune sur aleteia.org :

    Une féministe au secours des ravages du genre… et du féminisme

    05/02/24

    Dans "Les Ravages du genre" (Le Cerf, 2023), la journaliste Pauline Arrighi mène une enquête approfondie sur une manipulation d’importance majeure. "Clair, sensé, percutant, nécessaire et étayé", c’est ainsi que notre chroniqueuse Blanche Streb résume l’essai de l’ancienne porte-parole d’Osez le féminisme.

    Comment en sommes-nous arrivés là ? De plus en plus de jeunes et d’enfants sont orientés extrêmement rapidement vers des parcours de transitions sociales, médicales voire chirurgicales mutilants, irréversibles, sans avoir été auparavant orientés vers la moindre psychothérapie, ou sans que ne soient explorées les causes conduisant à leur sentiment de mal-être lié à leur sexe. Le fait de mentionner une réalité aussi fondamentale que la division de l’espèce humaine entre hommes et femmes est devenu « offensant » et même qualifié de « discours de haine » et passible de poursuites judiciaires. Pour ne pas contrarier des personnes trans-identifiées, les services obstétriques britanniques parlent désormais de « parent qui accouche » et « d’allaitement au torse », quand les publicités pour tampon s’adressent « aux personnes qui saignent ».

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  • Bruxelles : une ville qui a abandonné Dieu ?

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    De James Jeffrey sur le Catholic Herald :

    Bruxelles peut s'appréhender comme une ville qui a abandonné Dieu

    4 février 2024

    Travailler et vivre à Bruxelles peut donner l'impression de se retrouver en territoire ennemi. Un ami qui y travaillait autrefois sur la législation relative aux droits de l'homme m'a averti que la ville était "pleine de filets" pour vous piéger - et pleine de "satanistes". 

    Il était difficile de savoir s'il parlait au sens figuré. La Commission européenne actuelle propose la législation la plus progressiste de l'histoire de l'UE, comme l'a dit un député européen du parti nationaliste des Démocrates de Suède. Peu de temps après mon arrivée en avril, le Parlement européen a accueilli une exposition photographique présentant des images suggérant un Christ homosexuel entouré d'acolytes portant des vêtements de cuir typiquement associés au bondage et au fétichisme. L'objection la plus évidente est que l'on ne peut pas imaginer que des musulmans accepteraient sans broncher une telle licence artistique visant le prophète Mahomet.

    L'ampleur des courbettes institutionnelles et de l'utilisation du drapeau arc-en-ciel à Bruxelles pendant le mois des fiertés de cette année était surréaliste. En se promenant dans la ville, on avait l'impression qu'une armée étrange, qui avait envahi et conquis la ville, affichait ses couleurs dystopiques sans imagination dans chaque rue, de sorte qu'il n'y avait aucun doute sur le changement de régime.

    Pour beaucoup de ceux qui ont soutenu le Brexit, Bruxelles est la plaque tournante du Big Government de la pire espèce, où un assortiment de technocrates étrangement regroupés émet des diktats de type utopique à plus de 477 millions de personnes à travers 27 nations. Je ne peux pas nier que plus j'en vois, plus cela me fait ressembler à Margaret Thatcher.

    Et pourtant, malgré les shibboleths progressistes véhiculés par un système centralisé à outrance qui déchaîne la Maggie intérieure, Bruxelles reste une "ville d'espoir", comme le note ce même ami, dans laquelle "le catholicisme s'insinue comme les effluves d'un parfum".

    Je l'ai constaté moi-même de plus en plus souvent depuis mon arrivée. Il y a les clochers des églises qui s'élèvent continuellement au-dessus des toits de la ville, les cloches qui sonnent le week-end. Il semble y avoir des coquilles Saint-Jacques partout, décorant les bâtiments, les portes, les fontaines et l'intérieur des églises.

    Après avoir parcouru des milliers de kilomètres sur plusieurs Caminos de Santiago, je suis quelque peu habitué à repérer la coquille Saint-Jacques, symbole de saint Jacques et du pèlerinage sur son tombeau à Saint-Jacques-de-Compostelle. Une grande coquille Saint-Jacques se trouve derrière la célèbre sculpture en bronze du Manneken Pis, dans le centre de Bruxelles, représentant un petit garçon nu urinant avec insistance dans le bassin de la fontaine.

    Sur la célèbre Grand Place de la ville, une très grande coquille Saint-Jacques plaquée or brille au soleil au sommet de l'un des bâtiments ornés qui entourent la place.

    Au coin des rues de Bruxelles, j'ai même rencontré des sanctuaires à la gloire de saint Roch dans sa pose classique, montrant la blessure à sa cuisse, tandis qu'un chien fidèle à ses côtés lui offre une miche de pain qu'il porte dans sa gueule. C'est comme tomber sur un vieil ami. Saint Roch est un personnage important du Camino en raison de sa propre vie de pèlerin. Je l'ai rencontré à de nombreuses reprises sur le chemin, dans de petites églises espagnoles et portugaises, y compris lorsque j'ai dû faire face à mes propres blessures tout en étant aidé par des étrangers.   

    "L'Europe s'est faite sur le chemin de Compostelle". Juste avant d'arriver à l'entrée fortifiée de la Porta do Camino, à la périphérie de la vieille ville de Saint-Jacques-de-Compostelle, si vous êtes attentif, vous pouvez apercevoir ces mots gravés dans les pavés sur lesquels vous marchez. En effet, grâce au Camino, les pèlerins médiévaux de toute l'Europe ont été mis en contact les uns avec les autres, ce qui a donné lieu à un mélange de nationalités qui, pour beaucoup, a été la première fois de leur vie qu'ils ont rencontré quelqu'un d'une autre nation. Des colonies urbaines se sont développées pour fournir un abri et de la nourriture aux pèlerins en route pour Saint-Jacques-de-Compostelle, tandis que les rois et les autorités régionales se sont donné pour mission de coordonner la protection et l'approvisionnement des pèlerins, quelle que soit leur origine.

    Les frites sont un élément majeur à Bruxelles. Les habitants et les touristes font la queue devant les friteries les plus connues. Non loin de la Grand-Place se trouve mon endroit préféré - les frites sont excellentes mais la friterie n'est pas aussi fréquentée ni aussi chère que d'autres - en face de l'église Sainte-Catherine qui donne sur une place petite mais animée.

    L'église a été menacée de démolition à deux reprises : dans les années 1950 pour un parking en plein air, et plus récemment en 2011 lorsqu'elle a été fermée par un ancien évêque et sur le point d'être transformée en une sorte de marché couvert. Mais un mouvement populaire de paroissiens a permis à Sainte-Catherine de rouvrir ses portes et d'être nettoyée.

    La messe du dimanche y est désormais solennelle et longue, avec des bandes d'enfants de chœur - petits et grands adolescents - dont les encensoirs se balancent. À la fin de chaque messe, les prêtres et les enfants de chœur se rassemblent devant une statue de Marie, sur le côté de l'autel, et chantent le Salve Regina. Après la messe, les fidèles allument des bougies et prient en silence devant les statues de saints disséminées dans l'église. De temps en temps, un apéritif est organisé sur les marches de l'église, tandis que les paroissiens se mêlent aux autres, se serrent la main, parlent au prêtre ou font la queue pour recevoir une bénédiction. Tout cela semble "très catholique", c'est la meilleure façon de le décrire. Pendant la messe, certains paroissiens choisissent de ne pas s'asseoir dans les bancs et restent au fond de l'église, debout ou à genoux sur les dalles de pierre du sol. En les observant, on a l'impression d'être parmi les premiers chrétiens qui se réunissaient dans les catacombes de Rome pour prier.

    De retour dans le "monde réel" de la vie bruxelloise, contrairement aux jeunes femmes au visage sévère qui déambulent dans le quartier européen pour des affaires "importantes" de l'UE, on trouve tout autour du centre-ville des statues représentant de belles jeunes filles, la grâce féminine et les qualités maternelles et nourricières de la vie. Il y a beaucoup de seins nus exhibés d'une manière que je ne peux que qualifier de fière et noble, et une présence ostensible d'enfants en bas âge sous la protection de ces figures maternelles. C'est une version étonnamment différente du matriarcat par rapport à celle qui a été façonnée par les tendances féministes modernes.

    Le 11 juillet, je suis tombé sur une bande de joyeux Flamands qui organisaient une fête de rue improvisée pour célébrer la Bataille des Eperons d'Or, au cours de laquelle les forces rebelles du comté de Flandre ont infligé une défaite désastreuse à l'armée royale française en 1302. Le nom de la bataille vient de toutes les paires d'éperons ramassées sur les chevaliers français tombés sur le champ de bataille et accrochées triomphalement aux murs de l'église abbatiale de Courtrai.

    Pendant les réjouissances, un homme m'a raconté que sa petite amie travaillait pour l'Union européenne, expliquant que, bien qu'elle soit politiquement très à gauche par rapport à lui, la force de leur relation transcendait ces différences. Mais elle a été mise à l'épreuve lorsqu'il l'a rejointe pour un repas avec ses collègues de travail - et que le sujet de l'avortement a été abordé. Il a qualifié de "lavage de cerveau" le consensus dont tout le monde s'est fait l'écho. Il a déclaré que sa petite amie était restée silencieuse pendant la "discussion" myope et qu'elle s'était ensuite excusée pour ce qu'il avait dû entendre. Elle a expliqué qu'elle ne pouvait pas remettre en question publiquement les opinions exprimées, au cas où cela causerait des problèmes au travail.

    "Il y a quelque chose de profondément sinistre dans ce pays", écrivait en 2014 Tracey Rowland, ancienne doyenne de l'Institut Jean-Paul II de Melbourne, dans What happened to Belgium ? Lament for a Catholic Nation sur abc.net.au. "Sa culture catholique a été saccagée par deux générations d'intellectuels en guerre contre leur propre héritage."

    Il semble que la Belgique ne soit pas la seule touchée, si l'on en juge par les événements actuels dans l'Union européenne et au Royaume-Uni. (...) Mais malgré ce sombre bilan de la situation de Bruxelles, il reste de l'espoir, bien sûr grâce à ces effluves...

  • Une nouvelle enquête sur "la promotion de l'euthanasie au XXe siècle"

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    Du Centre Européen pour le Droit et la Justice :

    Voici une nouvelle enquête sur "la promotion de l'euthanasie au XXe siècle."

    Cette enquête historique offre un éclairage sur l’origine et la pensée des mouvements occidentaux militant pour la légalisation de l’euthanasie. Elle retrace l’évolution de ce courant de pensée à travers le XXe siècle, permettant ainsi de mieux comprendre les enjeux des débats actuels sur l’euthanasie et le suicide assisté.

    Voici notre présentation de cette nouvelle enquête, rédigée par Grégor Puppinck, Directeur du Centre européen pour le droit et la justice, regardez la vidéo en cliquant sur ce lien ou sur l'image :

    L’euthanasie, ou les diverses formes « d’aide médicale à mourir », est devenue une pratique courante dans plusieurs pays occidentaux depuis le début du XXIe siècle, à tel point qu’elle y est en voie de normalisation. Cette situation est l’aboutissement d’une histoire qui trouve sa source principale au tournant du XIXe et du XXe siècle.

    Matérialisme, malthusianisme, eugénisme, progressisme, etc., les mouvements de pensée qui ont promu l'euthanasie ont changé de discours ces dernières années, mais l'idéologie mortifère est toujours bien là, cachée sous le voile de la bienveillance et de la compassion.

    Nous vous invitons à lire et partager ce nouveau rapport pour comprendre les enjeux du débat actuel français et faire connaître le travail du Centre européen pour le droit et la justice :

    Nouveau Rapport

    Signer notre pétition : 
    l'ONU doit rappeler que l'euthanasie viole les droits fondamentaux

  • Malgré de nouvelles consécrations épiscopales, des évêques chinois sont toujours portés disparus

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    D'Alix Champlon sur le site du journal La Croix :

    Malgré des ordinations, des évêques chinois toujours portés disparus

    Alors que les ordinations d’évêques chinois s’enchaînent, plusieurs autres, non reconnus par Pékin, sont toujours portés disparus. Dernière en date : Mgr Pierre Shao Zhumin, évêque du diocèse de Wenzhou, arrêté le 2 janvier.

    Certains diocèses chinois accueillent de nouveaux évêques, ordonnés d’un commun accord entre le Vatican et Pékin, le 25 janvier à Zhengzhou, le 29 janvier à Weifang, ou encore le 31 janvier à Shaowu. Une accélération spectaculaire, puisqu’en tout, ils sont neuf à avoir été choisis par les deux parties depuis 2018, date de l’accord entre le Vatican et la Chine sur la nomination des évêques, Pourtant, dans le même temps, d’autres fidèles chinois sont toujours sans nouvelles des leurs évêques, disparus depuis plusieurs semaines, si ce n’est plusieurs années.

    Récemment encore, le diocèse de Wenzhou, dans la province côtière du Zhejiang, à l’est de la Chine, a vu son évêque arrêté et « amené dans une propriété de l’État pour être placé en résidence surveillée », assure une source de La Croix à Hong Kong. Quand les autorités chinoises sont venues chez Mgr Pierre Shao Zhumin, le 2 janvier, l’évêque de 60 ans n’en était pas à sa première arrestation.

    Un évêque à la tête d’un diocèse « turbulent »

    Ordonné évêque de Wenzhou en 2016, Mgr Shao a connu plusieurs périodes de détention en 2017 et il était régulièrement inquiété à l’approche des fêtes liturgiques. Aux yeux du régime, Wenzhou est un diocèse « turbulent » souligne un observateur. La diaspora des chinois de Wenzhou étant importante, notamment en France, elle dote, en effet, la région d’une ouverture plus prononcée sur le monde extérieur.

    S’il est reconnu par Rome, Mgr Shao refuse de signer son adhésion à l’« Association patriotique des catholiques chinois ». Soumise au régime, l’Association représente officiellement l’Église nationale catholique et est indépendante du Vatican.

    Des évêques non reconnus par Pékin

    Peu de temps avant sa disparition, l’évêque aurait exprimé sa consternation quant aux décisions prises par le père Ma Xianshi. Ce prêtre de l’Association patriotique catholique, à qui le régime a attribué le même diocèse de Wenzhou – considéré comme vacant par Pékin – aurait transféré plusieurs prêtres et déclassé le diocèse voisin en simple paroisse. Compte tenu de ses protestations publiques, il est probable que Mgr Shao soit aujourd’hui « soumis à des cours de politiques ou des lectures pour le faire adhérer à la politique religieuse chinoise », explique un observateur, précisant que « personne ne sait combien de temps la captivité actuelle de l’évêque peut durer ».

    Car si les fidèles de Wenzhou sont sans nouvelles de leur évêque depuis un mois, au moins trois autres diocèses chinois ont un évêque porté disparu depuis plusieurs années : Mgr Joseph Zhang Weizhu, évêque de Xiangxiang et arrêté le 21 mai 2021 ; l’évêque de Xuanhua, Mgr Augustine Cui Tai, sorti des radars au printemps 2021 et enfin Mgr Zhimin, arrêté en 1996 et qui serait aujourd’hui âgé de 91 ans. Leur point commun ? Être reconnu par Rome, mais pas par l’État chinois.

  • Le drame oublié des chrétiens du Sahel

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    Du Tagespost (Carl Heinz Pierk) :

    Le drame oublié des chrétiens du Sahel

    Comment la pastorale chrétienne peut-elle survivre dans le contexte d’un terrorisme islamiste croissant ? « Church in Need » soutient les catholiques de la région du Sahel. Une conversation avec la présidente de l'organisation humanitaire, Regina Lynch.

    2 février 2024

    Madame Lynch, en tant que présidente exécutive d’Aide à l’Église en Détresse, vous avez exposé votre vision de l’organisation humanitaire. Outre le Moyen-Orient et l’Amérique latine, vous avez annoncé que vous vous concentrerez fortement sur la région du Sahel en 2024. Y a-t-il un risque que cette région soit oubliée par les pays occidentaux ?

    Oui définitivement. Les pays africains reçoivent généralement très peu d’attention internationale, probablement parce qu’ils ont peu d’influence économique. Malheureusement, les tentatives politiques européennes contre le terrorisme ont porté peu de fruits. Cette guerre semble perdue pour des raisons diplomatiques et politiques et on y décèle une lassitude. C’est peut-être la raison pour laquelle les médias européens hésitent à parler des populations de la région. En outre, en raison des guerres en Ukraine et à Gaza, le drame des populations de la région du Sahel et en particulier des chrétiens, particulièrement touchés par la progression du terrorisme, est passé au second plan.

    Dans les pays du Sahel, la situation des chrétiens est parfois particulièrement précaire. Comment l’Église catholique peut-elle être présente et tenter d’apporter une aide pastorale et humanitaire ?

    L'Église catholique, malgré de nombreuses difficultés et bien qu'elle soit minoritaire dans la région, tente d'apporter une aide pastorale et humanitaire dans ces pays où se propage la terreur islamiste . Elle est présente là où elle est le plus nécessaire, à travers les églises locales et les activités missionnaires et grâce à l'aide d'organisations telles que l'AED. Elle tente de s'affirmer dans un contexte très difficile sur le plan politique. Certains estiment qu'avec la disparition des chrétiens, le problème de la région disparaîtrait. Mais les chrétiens ne font pas partie du problème, mais de la solution, puisque seule l’Église représente une vision qui promeut le dialogue, le pardon et le respect mutuel entre les cultures et les religions.

    "Les chrétiens ne font pas partie du problème,
    mais de la solution"

    A quoi ressemble ce béton ?

    L’Église s’engage à atténuer la peur et l’anxiété parmi les populations effrayées et à promouvoir un dialogue de paix avec les dirigeants musulmans, dont beaucoup sont eux-mêmes victimes. L’espoir est d’utiliser une approche commune pour distinguer et isoler les extrémistes fondamentalistes de l’Islam dominant afin de freiner la violence aux niveaux communautaire et interconfessionnel. La Conférence épiscopale du Burkina Faso et du Niger réfléchit actuellement à la manière de poursuivre le travail pastoral dans le contexte du terrorisme en fusionnant les paroisses ou, dans certains endroits, en créant de nouvelles paroisses pour accueillir les déplacés, et comment fournir une aide humanitaire.

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  • Un nouveau film décrit les ravages de l’euthanasie en Belgique

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    Du site de Famille Chrétienne

    Fin de vie : un nouveau film sur les ravages de l’euthanasie en Belgique

    Quel est le bilan de vingt années de dépénalisation de l’euthanasie en Belgique ? C’est la question à laquelle un documentaire sur « les souffrances cachées de l’euthanasie », diffusé à compter du 1er février, tente de répondre, alors que certains hommes politiques français parlent de la législation de ce pays comme d’un « modèle ». Réalisé par la Confédération des associations familiales catholiques (CNAFC), ce documentaire pointe au contraire les conséquences délétères de cette pratique qui consiste, pour un médecin, comme le dit la loi belge, à « mettre intentionnellement fin à la vie d’une personne à la demande de celle-ci ».

    Un geste violent

    « L’euthanasie est souvent présentée comme un acte qui supprime la souffrance, explique l’un des interlocuteurs interrogés dans ce documentaire. Mais cette présentation est quelque peu erronée. Car l’euthanasie ne supprime pas d’abord la souffrance de la personne, mais sa vie. » A la suite d’autres études, ce documentaire pointe donc la première souffrance causée par l’euthanasie : celle des patients qui la subissent, et voient leur vie supprimée par une injection létale. « Le geste en lui-même est violent », complète un infirmier en soins palliatifs. Avec l’euthanasie, la manière de répondre à la personne qui souffre, c’est de la faire disparaître. Elle part donc avec son “sac à dos” de souffrances. C’est l’inverse des soins palliatifs où, lorsqu’une personne nous dit que son “sac à dos” est trop lourd à porter, nous l’aidons au maximum à le vider pour qu’elle puisse se diriger naturellement vers sa mort, sans qu’on arrête brutalement sa vie ».

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  • La liberté religieuse, une épine dans la chair

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae (février 2024) :

    La liberté religieuse, épine dans la chair

    Comment est-on passé dans l’Église du rejet de la liberté religieuse à son acceptation ? C’est le sujet de l’ouvrage de François Huguenin, La grande conversion. L’Église et la liberté de la Révolution à nos jours[1]Brillante explicitation sur cinq cents pages d’un changement de cap. Peut-être que sa focalisation sur la liberté, sauf les pages consacrées à l’évolution de la question du salut, donne-t-elle l’impression que le retournement de Vatican II se réduit à ce point. En fait, l’adoption de la liberté religieuse s’intègre à un infléchissement de l’ecclésiologie consistant à voir hors de l’Église catholique des communautés surnaturelles secondes en quelque sorte. D’où l’œcuménisme, qui accorde une « communion imparfaite » aux séparés, le dialogue interreligieux fondé sur un « respect sincère » des autres religions, et la liberté religieuse qui rend obsolète l’idée d’un État défenseur de l’unique Église. Cet anti-exclusivisme est clairement d’inspiration libérale, via le protestantisme où chaque Église se considère comme la plus parfaite sans cependant prétendre s’identifier totalement à l’unique Église du Christ.

    Vatican II et l’État catholique

    Disons tout de suite que la virulence des débats sur la liberté religieuse lors de Vatican II s’explique par le fait que la doctrine subvertie était alors connue de tous et qu’elle animait encore, tant bien que mal, un certain nombre d’entités politiques, étatiques ou militantes. Réactiver ces débats aujourd’hui paraît en revanche lunaire, car il paraît désormais évident, dans le catholicisme postconciliaire, que les rapports du politique et du religieux ne peuvent avoir lieu qu’au sein de la laïcité des instances nationales et internationales.

    Pour traiter donc de cette question de la liberté religieuse, qui relève du droit public de l’Église, il convient d’avoir à l’esprit ce qu’elle disait de la « constitution chrétienne des États » (Immortale Dei de Léon XIII du 1er novembre 1885). Son discours traditionnel sur les Cités politiques selon le droit naturel était à deux niveaux : il portait sur ces États qui, avant même la connaissance de la Révélation, avaient ou ont une pleine légitimité dans la mesure où ils tendent au « vivre bien » des citoyens, mais auxquels l’adhésion à l’Évangile confère un « baptême » qui souligne le caractère sacré du pouvoir de leurs magistrats (doctrine du Christ-Roi), et les oblige en retour à des obligations envers la vérité de la Révélation.

    Certes, les Cités antiques ont rarement ressemblé à celle de Salente, dans Les aventures de Télémaque, et les princes ou chefs d’États chrétiens ont trop peu pratiqué une imitation de saint Louis, les chefs de guerre, de sainte Jeanne d’Arc, et les ministres des finances, de saint Éloi. Pour autant, en ce monde marqué par le péché, les principes élaborés par la tradition d’Aristote, et plus largement de la philosophie grecque, reprise par saint Thomas et toute la théologie subséquente, notamment des XVIIe et XVIIIe siècles, ne relèvent pas plus de l’utopie que l’énoncé des béatitudes. Gouverner sagement est l’idéal auquel devraient se conformer tous chefs de peuples, ce qui, dans le monde qui a reçu la Révélation, veut dire gouverner selon l’inspiration chrétienne, en tentant plus largement d’organiser une paix de Dieu entre les nations « baptisées ».

    Cet idéal, aujourd’hui évacué, de chrétienté et dont le vide est comblé par un mondialisme humaniste, peut se comparer à la surélévation de cette institution naturelle qu’est le mariage à la dignité de sacrement. L’analogie étant imparfaite, car les Cités chrétiennes ne naissent pas, comme la société des époux, d’un acte sacramentel. Mais comme une famille devient chrétienne, ont été « baptisées » ces sociétés qui sont ontologiquement premières pour l’homme, animal politique, par la profession de foi de leurs peuples et de leurs magistrats. Chacune, sans être marquée par un caractère, est comme refondée par cette profession de foi, sans laquelle désormais elle n’est plus elle-même. Chrétienne reste la France, notre mère charnelle et spirituelle, terre de saints, couverte d’un manteau d’églises et de cathédrales, toujours fille aînée de l’Église, aussi défigurée qu’elle soit par le masque laïque dont on l’a affublée.

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  • Instaurer un droit à l'avortement supérieur à d'autres droits fondamentaux tels que la liberté de conscience des médecins ?

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    De Franziska Harter sur le Tagespost

    L'avortement viole les droits fondamentaux

    La France montre la voie : quiconque brandira à l’avenir l’atout de « l’avortement » pourrait bientôt l’utiliser au détriment des droits fondamentaux de ses concitoyens.

    31 janvier 2024

    Sous le nouveau Premier ministre Donald Tusk, la Pologne pourrait bientôt devenir l'avant-dernier pays de l'UE à autoriser l'avortement jusqu'à la douzième semaine de grossesse. Mais les partisans de l'avortement en Europe ne sont plus satisfaits de l'établissement d'une exception non punissable à l'interdiction de l'homicide. Le prochain objectif est de faire de l'avortement un droit fondamental qui, en cas de doute, peut être revendiqué au détriment des droits fondamentaux d'autrui.

    Les développements actuels en France et en Allemagne permettent d'observer comment cela fonctionne. Mardi, l'Assemblée nationale française a voté à une large majorité en faveur d'une modification de la Constitution qui, à la demande du président de la République Emmanuel Macron, ajoute l'avortement à la liste des droits constitutionnels. Les partisans de la loi invoquent une menace aiguë sur l'accès libre et égal à l'avortement. 

    234 000 avortements en France en 2022

    Les chiffres, en revanche, parlent un autre langage : la France a enregistré en 2022 un record historique de plus de 234.000 avortements enregistrés. Le texte pourrait pour l'instant échouer au Sénat en raison de la formulation choisie, sa majorité craignant que la formulation choisie de "liberté garantie" ne fasse naître un droit opposable. Or, c'est précisément l'objectif de la proposition de loi : instaurer un droit à l'avortement supérieur à d'autres droits fondamentaux, comme la liberté de conscience des médecins. Actuellement, en France, 10 % des médecins refusent de pratiquer des avortements pour des raisons de conscience, en Italie, ils sont 60 %.

    Les organisations de protection de la vie mettent en garde contre le fait que la clause de conscience des médecins pourrait être mise à mal en raison de l'existence d'un droit constitutionnel à l'avortement. Les organisations féministes affûtent déjà leurs couteaux pour poursuivre en justice les premières cliniques qui ne proposent pas d'avortement en raison de la modification de la Constitution. Le régime des délais pourrait également être à nouveau visé, car un "droit" à l'avortement rompt avec le principe en vigueur jusqu'à présent de la mise en balance du droit à l'autodétermination de la femme et du droit à la vie de l'enfant à naître. 

    En Allemagne, la coalition tricolore souhaite à l'avenir faire jouer le droit à l'autodétermination des femmes contre la liberté de religion, d'opinion et de réunion de tiers. C'est exactement à cela que se résume le projet sur le soi-disant "harcèlement de trottoir". Alors que les tribunaux allemands ont constaté à plusieurs reprises qu'il n'existe pas de droit à la protection contre la confrontation avec d'autres opinions, la ministre fédérale de la Famille Lisa Paus estime qu'il n'est "pas raisonnable" que les femmes souhaitant avorter rencontrent des vigiles de rappel et de prière devant les cabinets d'avortement et les consultations en cas de grossesse conflictuelle. Son prochain objectif est l'abolition du 218 et donc une dépénalisation générale de l'avortement au nom du droit à l'autodétermination des femmes.

    En janvier, le Parlement européen a également demandé l'inscription d'un "droit à l'avortement" dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE. "Consciente de son héritage spirituel, religieux et moral", l'Union se fonde sur la dignité humaine, la liberté, l'égalité et la solidarité, peut-on lire dans cette même charte. Les exemples de la France et de l'Allemagne montrent sur quelle pente glissante on s'engage lorsqu'une société commence à toucher à ce qui est encore connu comme les droits de l'homme universels. Ces derniers reposent précisément sur l'héritage spirituel, religieux et moral qui est en train de s'effondrer.

    La réinterprétation des droits de l'homme est un jeu dangereux. Si le meurtre d'un être humain à naître devient un droit fondamental auquel tous doivent se plier, qu'est-ce qui suit ? Un "droit" à tuer d'autres groupes humains ? Un droit à ne pas être confronté à d'autres opinions ? Une interdiction de se réunir dans d'autres lieux publics ? Et quand cela touchera-t-il ceux qui laissent maintenant encore s'effondrer par négligence la notion de droits de l'homme ?

    Lire également : IVG : « la disparition de la clause de conscience conduirait des soignants à démissionner »

  • (France) L'IVG dans la Constitution : un quasi plébiscite des députés en première lecture

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    De Gènéthique magazine :

    IVG dans la Constitution : un quasi plébiscite des députés en première lecture

    31 janvier 2024

    Mardi 30 janvier, lors d’un vote solennel faisant suite à la déclaration de politique générale de Gabriel Attal (cf. Fin de vie : « un projet de loi sur l’aide active à mourir » « avant l’été »), l’Assemblée nationale a adopté en première lecture le projet de loi visant à inscrire dans la Constitution « la liberté garantie à la femme d’avoir recours » à une interruption volontaire de grossesse (IVG).

    Ecrire, coûte que coûte, « un nouveau chapitre »

    Le député Erwan Balanant (Démocrates) salue la rédaction du texte, « la plus aboutie » et le « fruit d’un équilibre entre l’Assemblée nationale et le Sénat » selon lui. Sarah Tanzilli (Renaissance) insiste elle aussi. Il s’agit d’une formulation qui fait « un pas vers l’autre pour la défense d’intérêts qui nous dépassent », « un compromis entre la gauche, la majorité et la droite républicaine ».

    « Le texte, même s’il est imparfait, ouvre la voie » souligne à son tour Marie-Noëlle Battistel (Socialistes), tout en ajoutant : « il aurait pu être plus amitieux, mais il est celui de la “vigilance” ». Après avoir égrainé lors de son discours les paroles de la chanson d’Anne Sylvestre, « non tu n’as pas de nom », sur le choix ou non d’avoir un enfant, Sandrine Rousseau (Ecologistes Nupes) regrette, elle aussi, que le texte n’aille pas assez loin. Elle explique préférer une formulation plus « protectrice » intégrant la notion de « droit » (cf. IVG : « le Gouvernement ne sait pas ce qu’est une liberté, et ce qui la distingue d’un droit »), évoquant la contraception, et incluant mieux les « personnes trans », mais « c’est une première étape » insiste-t-elle en appelant à voter le texte.

    Qu’importent les divergences et la réalité de l’avortement. Le sujet serait-il si essentiel ? Tous les groupes, à l’exception des Républicains (LR) et du Rassemblement National (RN) pour qui la liberté de conscience et de vote sont de mise sur les sujets sociétaux, appellent unanimement à l’« unité républicaine » et au vote du texte proposé. « Nous avons rendez-vous avec l’histoire », « le temps n’est plus à la casuistique, prenons nos responsabilités » exhorte Erwan Balanant. « Ecrivons un nouveau chapitre ».

    Peu de voix dissonantes

    Sans grande surprise (cf. Les députés approuvent le projet de loi visant à constitutionnaliser l’IVG) et sous les applaudissements, le projet de loi a été voté à une très large majorité. Avec 546 votants et 523 voix exprimées, la formulation du Gouvernement a été acceptée par les députés avec 493 voix pour et 30 contre.

    Lors du scrutin, l’ensemble des élus de gauche et la quasi-totalité de la majorité comme du groupe indépendant Liot ont voté pour, seul un député Liot a voté contre. A droite, le groupe LR a, lui, été divisé, avec 40 députés pour le projet de loi constitutionnelle, 15 contre, et 4 qui se sont abstenus. De même au RN, où 46 étaient pour, 12 contre et 14 ne se sont pas prononcés. Enfin, parmi les 5 députés non inscrits, il est à noter que 2 ont voté pour, 2 contre et un s’est abstenu.

    Au cours de la discussion générale, une seule voix véritablement dissonante se sera fait entendre au perchoir ce mardi soir, celle de la députée Pascale Bordes (RN). Avec insistance, elle dénonce à nouveau une réforme « inappropriée et inutile », « très éloignée des préoccupations des Français » (cf. Avortement, fin de vie : des projets de lois « hors sujet et hors sol »). « Comment consacrer autant de temps à un tel texte alors que le débat sur l’IVG a eu lieu il y a 50 ans, et que 234 300 IVG ont été pratiquées en 2022 ? » s’offusque-t-elle (cf. France : 234 300 avortements en 2022). « Ce texte est une diversion », une « opération de communication », « un artifice » déplore la députée qui ne prendra toutefois pas part au vote.

    Du côté des LR, tout en se disant favorable au projet de loi à titre personnel, Emilie Bonnivard s’est à nouveau inquiétée d’un déséquilibre entre « la possibilité pour la femme d’avoir recours à l’IVG et le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie » (cf. IVG dans la Constitution : « l’enjeu est celui de la liberté des citoyens, et pas seulement de la femme »).

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  • Belgique : un système de sanctions « graduel » en cas de non-respect de la loi sur l’euthanasie

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    De gènéthique.org :

    Belgique : un système de sanctions « graduel » en cas de non-respect de la loi sur l’euthanasie

    En Belgique, le Gouvernement De Croo est parvenu à un accord pour introduire un système de sanctions « graduel » pour les médecins qui enfreignent la loi sur l’euthanasie (cf. Belgique : la loi sur l’euthanasie contraire à la Constitution). Une mesure confirmée par le cabinet du ministre de la Justice, Paul Van Tigchelt. Un amendement à la loi actuelle sur l’euthanasie sera déposé par les partis majoritaires devant la Chambre des représentants.

    Auparavant, tout médecin qui ne respectait pas la loi sur l’euthanasie ne pouvait être poursuivi que pour « meurtre par empoisonnement », et était passible d’une peine de prison à perpétuité, que ce soit pour une infraction « majeure » ou « mineure » comme une erreur de procédure.

    Désormais, les médecins pourront bénéficier d’une réduction de peine ou d’une sanction disciplinaire. Si un médecin bafoue manifestement toutes les conditions légales « de base » de l’euthanasie, il pourra être accusé de « meurtre par empoisonnement ». Si les conditions légales sont « plus ou moins respectées », la peine pourra être comprise entre 10 et 15 ans de prison.

    Si aucune erreur n’a été commise par rapport aux conditions « de base », mais que le médecin a commis une « grave erreur de procédure » comme l’absence de consultation par un deuxième puis un troisième médecin, si cela est prescrit, alors il pourra être condamné à une peine de 8 jours à 3 ans de prison. Les circonstances atténuantes seront prises en compte. Des peines alternatives peuvent également être imposées.

    Complément du 01/02/2024 : Hier, la commission de la Justice de la Chambre a donné son feu vert à l’amendement à la loi sur l’euthanasie.

    Sources : Sud info (16/01/2024) ; La Libre (31/01/2024)

  • Au Myanmar, une guerre civile que l'on oublie

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    De kath.net/news :

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    La guerre civile inaperçue au Myanmar

    30 janvier 2024

    Plus de 250 millions de chrétiens sont persécutés dans le monde - La liste des pays est longue, les souffrances sont grandes depuis des années, la couverture médiatique est faible - le dernier exemple en date : le Myanmar (ancienne Birmanie). Article invité de Giuseppe Gracia

    Coire (kath.net) Loin de l'attention des médias et des politiciens occidentaux, une guerre civile fait rage au Myanmar depuis des décennies, alimentée par le nationalisme bouddhiste d'une élite militaire brutale. Les conséquences sont dévastatrices pour la minorité chrétienne du pays.

    La violence contre les communautés chrétiennes a fortement augmenté depuis que le régime nationaliste du Myanmar a mis fin à l'accord de gouvernement hybride avec les forces démocratiques de la lauréate du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Depuis lors, la guerre fait rage contre le mouvement pro-démocratie et contre les minorités ethniques et religieuses du pays. Depuis longtemps, on tente d'imposer l'unité nationale sur la base de la prédominance de l'ethnie birmane et du bouddhisme, contre les minorités qui représentent environ un tiers de la population, dont 6% de chrétiens. Comme la tribu musulmane des Rohingyas, ils sont soumis à de cruelles opérations de purification. Cela pousse les gens vers la brousse, vers un camp de réfugiés ou vers des installations dans les pays voisins de la Thaïlande, du Bangladesh et de l'Inde. Il y a peu de services de restauration et de santé, et il n'y a pas non plus de possibilités d'éducation ou d'emploi. Les dirigeants militaires du Myanmar sont déterminés à maintenir les indésirables ethniquement et religieusement dans la pauvreté, sous-développés et impuissants.

    L'organisation de défense des droits humains Christian Solidarity International (CSI) organise des programmes locaux d'aide d'urgence pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays, y compris des programmes éducatifs, et informe régulièrement les politiciens et les médias de la situation actuelle. Mais le drame au Myanmar suscite également peu d’intérêt en Suisse. Quelle est la raison?

    Cela tient au fait que les discours et les priorités de nombreux médias suivent les intérêts géopolitiques des grandes puissances occidentales et leurs stratégies de relations publiques. Dans ce contexte, on s’intéresse davantage à la guerre en Ukraine, aux tensions entre l’Occident d’un côté et la Russie et la Chine de l’autre, ou encore à la guerre entre Israël et le Hamas. En dehors du Myanmar, la persécution des chrétiens reste un problème marginal.

    Le christianisme a été introduit dans ce qui est aujourd'hui le Myanmar au XVIIe siècle par des prêtres catholiques du Portugal, suivis au XIXe siècle par d'autres missionnaires d'Europe et des États-Unis, sous la protection des dirigeants coloniaux britanniques. Une protection mal vue par l’élite bouddhiste birmane et combattue après l’indépendance en 1948. Une dictature militaire a émergé et a persécuté les missionnaires et les chrétiens du pays. Cette situation perdure encore aujourd’hui et s’est intensifiée en 2021, avec l’effondrement du gouvernement mixte militaire et civil. Dans la seule région de Sagaing, où des centaines de villages ont été totalement ou partiellement détruits, 816 500 femmes, enfants et hommes ont été déplacés ou tués l'année dernière.

    Toutefois, la situation n’est pas désespérée en raison des changements géopolitiques. En 2023, la Chine et les États-Unis ont travaillé ensemble en coulisses pour faire pression sur la dictature militaire du Myanmar. Ils veulent une coalition des minorités ethniques et pro-démocratie birmane. Les grandes puissances s’intéressent à la paix parce qu’elles ont besoin de croissance économique et que la guerre civile les empêche. L’Allemagne, en tant que membre de l’alliance occidentale dirigée par les États-Unis, agit également de concert avec Washington pour forcer la dictature militaire à négocier avec l’opposition nationale.

    Il est possible que les dirigeants militaires non seulement appellent l’opposition à négocier, comme ils l’ont fait jusqu’à présent sans aucune intention sérieuse, mais qu’ils entament effectivement un dialogue afin que les préoccupations des minorités et des groupes pro-démocratie soient entendues. Avec l’exclusion du Myanmar de la direction du bloc régional de l’ASEAN en 2026, la communauté internationale envoie désormais un message clair. La pression internationale doit être accrue si l’on veut améliorer la situation des centaines de milliers de personnes persécutées et opprimées. Cela nécessite de toute urgence un public plus large et plus bruyant.

    Source : https://www.csi-schweiz.ch/projekte/myanmar/