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Politique - Page 242

  • Dépénalisation de l’IVG, mariage pour tous, euthanasie... c'est grâce à nous les francs-maçons

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    De Pierre Verhas, en opinion et contribution externe, sur le site de la Libre :

    À quoi sert la franc-maçonnerie ?

    18-09-20

    Une opinion de Pierre Verhas, membre d’une Loge du Grand Orient de Belgique.

    Il y a vingt-cinq ans, quelques semaines avant d’être initié apprenti maçon, celui qui allait être mon parrain en maçonnerie m’a invité à assister à une conférence à la Chaire Théodore Verhaegen de l’ULB. Le thème était la franc-maçonnerie italienne. En effet, celle-ci commençait à peine à se redresser des scandales qui l’avaient secouée durant les "années de plomb" avec notamment la fameuse loge P2. Le conférencier, un brillant universitaire italien, a montré que les choses étaient à peu près revenues dans l’ordre, la maçonnerie de la Péninsule ayant scié les branches pourries, parvenait enfin à effectuer à nouveau son travail symbolique tout en ayant fait en sorte que pareilles dérives ne se reproduisent plus.

    Le modérateur de cette conférence était l’ancien sénateur et ministre, éminent constitutionnaliste à l’Université de Liège, homme libre et sans concession, feu François Périn,. Il posa une question : "Maintenant que la République est rétablie et que l’ordre règne dans la franc-maçonnerie d’Italie, à quoi servez-vous ?"

    À quoi servons-nous ?

    Cette question a hanté tout mon parcours maçonnique : à quoi servons-nous ?

    À travers son histoire, les francs-maçons de Belgique ont cependant joué un rôle important en notre Royaume.

    C’est grâce entre autres à l’appui efficace de la franc-maçonnerie et de francs-maçons que fut fondée l’Université Libre de Bruxelles en 1834 en complément d’un enseignement supérieur dominé par l’Eglise.

    C’est grâce entre autres à l’appui efficace de la franc-maçonnerie et de francs-maçons que l’Instruction publique, gratuite et obligatoire a vu le jour à la fin du XIXe siècle qui a permis aux enfants de toutes conditions d’avoir accès au savoir.

    C’est grâce entre autres à l’appui efficace de la franc-maçonnerie et de francs-maçons que les lois dites éthiques – dépénalisation partielle de l’IVG, mariage pour tous, euthanasie – ont été mises en œuvre. ("gras" de Belgicatho)

    Il est temps d'aborder les questions qui fâchent

    Malheureusement aujourd’hui, la franc-maçonnerie regarde son nombril, à l’exception notable de la philanthropie. Pour prendre trois exemples : des Sœurs et des Frères francs-maçons agissent pour fournir des logements à des SDF et des femmes battues, initient des campagnes de solidarité, comme tout récemment envers le Liban, ou encore d’autres Sœurs et Frères tiennent des permanences dans des quartiers défavorisés afin d’aider les habitants dans leurs démarches administratives. Tout cela se fait dans la discrétion et sans aucune discrimination. Mais, on ne peut pas en dire autant du travail de réflexion des Loges.

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  • Les réticences du Saint-Siège face à la réponse des Nations Unies à la pandémie de Covid-19

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    ONU : le Saint-Siège mitigé sur la réponse à la pandémie (traduction complète)

    « Un manque de consensus et des lacunes »

    L’Observateur permanent du Saint-Siège aux Nations Unies, à New York, a présenté sept remarques et émis une réserve après l’adoption du projet de résolution intitulé « Réponse globale et coordonnée à la pandémie de Covid-19 ». Il déplore que la résolution omnibus ait été « adoptée sans consensus » et estime « très regrettable » le fait qu’elle « comporte la référence profondément inquiétante et source de division à la “santé sexuelle et reproductive et aux droits génésiques“ ».

    Mgr Gabriele Giordano Caccia, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, a fait une déclaration lors de la 64e réunion plénière de l’Assemblée générale (74e session), après l’adoption du projet de résolution, le 11 septembre 2020 à New York. Il a demandé, entre autres, des vaccins « “exempts de préoccupations éthiques“ et accessibles à tous », « la réduction, voire l’annulation, de la dette » des pays pauvres et a rappelé que la crise climatique « reste l’une des urgences mondiales les plus graves ».

    Mgr Caccia regrette « l’exclusion des organisations confessionnelles de la liste de celles qui jouent un rôle important dans la réponse à la pandémie » et un « manque de précision dans la terminologie et dans son ancrage dans le droit international des droits de l’homme » ; il souligne également des lacunes risquant de fragiliser d’une part la garantie des libertés de religion, de conviction et d’expression et, d’autre part le respect du droit à la vie des personnes âgées.

    Voici notre traduction de la déclaration de Mgr Gabriele Giordano Caccia prononcée en anglais.

    HG

    Déclaration de Mgr Gabriele Giordano Caccia

    Monsieur le Président,

    Je tiens tout d’abord à remercier les coordinateurs, la représentante permanente de l’Afghanistan, S. E. Madame l’Ambassadrice Adela Raz, et le représentant permanent de la Croatie, S. E. Monsieur l’Ambassadeur Ivan Šimonović, pour leur travail.

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  • Pie XII réhabilité ? 

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    De Radio Notre-Dame :

    24 septembre 2020

    Pie XII réhabilité ? 

    thumbnail_Laurent Lemire

    Johan Ickx, auteur du livre « Le Bureau – Les Juifs de Pie XII » (éditions Michel Laffon). Johan Ickx est directeur des Archives historiques de la Secrétairerie d’État du Saint-Siège.

  • Chine : l'Eglise catholique officielle théoriquement reconnue par l'Etat mais persécutée dans les faits

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    De YANG XIANGWEN sur Bitter Winter :

    Eglise catholique officielle : Approuvée par l'État, mais persécutée

    09/22/2020

    Le fait de rejoindre l'Association catholique patriotique chinoise ne signifie pas que les persécutions prennent fin : les lieux reconnnus par l'État sont également harcelés, indûment contrôlés et fermés.

    Depuis des années, les églises catholiques non enregistrées de toute la Chine subissent des pressions pour rejoindre l'Association catholique patriotique chinoise gérée par le gouvernement, avec des menaces et des intimidations, mais aussi la promesse d'une paix de l'esprit et d'un culte sans entrave tant qu'elles sont sous le contrôle de l'État. Mais la réalité est loin de là : de nombreux lieux de culte enregistrés sont harcelés et intimidés, quel que soit leur statut officiel.

    Le gouvernement du comté de Linyi à Dezhou, une ville au niveau de la préfecture dans la province orientale du Shandong, a fermé en juin deux églises affiliées à la CPCA (Eglise patriotique reconnue), affirmant que "peu de membres de la congrégation assistent aux rassemblements".

    Le 6 juin, toutes les croix, les autres symboles religieux et les bancs ont été retirés de l'église du village de Wangdangjia. Le panneau "Église catholique" au-dessus de son entrée a été recouvert de planches de bois. L'église catholique de la ruelle de Cuijia fut bientôt fermée de la même manière.

    Le 19 mai, les autorités locales ont ordonné de retirer la croix et la statue de la Vierge Marie qui se trouvaient au sommet de l'église catholique du village de Wuqiu, dans la ville de Jinling, administrée par le comté de Lanling de la ville de Linyi, au niveau de la préfecture, parce qu'elles "étaient plus hautes que le bâtiment du comité de village".

    Le 10 novembre dernier, le gouvernement du comté de Tancheng s'est rendu dans une église catholique enregistrée pour démolir son clocher, une statue de Jésus et un pilier en ciment sur lequel se trouvait la croix précédemment enlevée. Ils ont déclaré que de telles structures religieuses n'étaient pas autorisées. L'église rectifiée ressemble maintenant à un bâtiment résidentiel ordinaire.

    Les lieux catholiques enregistrés sont également supprimés dans la province de Hebei, dans le nord du pays. Une église catholique du village de Zhangmengtun, dans la ville de Dingzhou, ouverte en 2017 avec l'approbation du gouvernement, a été construite dans le style occidental. Le 2 juin, les autorités municipales sont venues fermer l'église. Ils ont d'abord détruit certains des piliers de style roman de l'église, enlevé tous les symboles religieux à l'intérieur et à l'extérieur de l'église, y compris l'autel et le podium, les bancs et les images des 14 stations du chemin de croix, une colombe ornementale sur le toit de l'église, et repeint les symboles de la croix sur des tuiles de céramique.

    À la mi-mai, des fonctionnaires du United Front Work Department et d'autres institutions de l'État, accompagnés de la Brigade de sécurité nationale et de policiers, sont venus superviser le retrait de cinq croix d'une église catholique du comté de Julu, administré par la ville de Xingtai au niveau de la préfecture. Le panneau en caractères chinois indiquant "Église catholique" a également été retiré de ce lieu de 83 ans, approuvé par l'État.

    Le diacre d'une autre église de Hebei, dont la croix a été retirée, et une caméra de surveillance installée à l'entrée en juillet, a expliqué que l'église avait rejoint le CPCA, espérant être laissée en paix en organisant des cultes. "Mais la situation a changé, et les églises enregistrées sont parfois plus harcelées que les non enregistrées. Elles se font également retirer leurs croix", a déclaré le diacre. "Le gouvernement est encore plus confiant dans le contrôle des églises enregistrées. Si nous avions su cela à l'avance, nous n'aurions pas adhéré à la CPCA".

  • Tout homme politique catholique ou religieux qui promeut activement l'avortement et l'euthanasie n'est "pas éligible"

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    Le cardinal Müller est interviewé par Edward Pentin sur le National Catholic Register

    Le cardinal Müller se penche sur la politique américaine, les élections de 2020 et la conscience catholique

    Le préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi déclare au NCR que l'Église catholique ne doit pas seulement exiger la liberté de religion, mais qu'elle doit aussi exiger et promouvoir une politique avec une assise morale.

    23 septembre 2020

    Le cardinal Gerhard Müller exhorte les électeurs catholiques américains à "tester les esprits pour voir s'ils viennent de Dieu" alors qu'ils se préparent à aller aux urnes le 3 novembre.

    Dans une interview exclusive accordée au Register le 22 septembre, le préfet émérite de la Congrégation pour la doctrine de la foi ne soutient explicitement aucun candidat, mais il est clair pour lui que tout homme politique catholique ou religieux qui promeut activement l'avortement et l'euthanasie n'est "pas éligible".

    Le cardinal se demande également s'il donnerait la Sainte Communion à l'ancien vice-président Joe Biden, qui soutient la légalisation de l'avortement et le "mariage" homosexuel, et si un catholique peut voter en bonne conscience pour le président Donald Trump. Il critique également certains médias de l'Eglise qui ont un préjugé "idéologique" contre la "droite religieuse américaine".

    Les commentaires du cardinal Müller font suite à une interview qu'il a donnée au début du mois à Raymond Arroyo de l'émission The World Over de EWTN, dans laquelle il a exhorté les électeurs à "rechercher des candidats qui sont en faveur de la vie" - un principe, a-t-il dit, qui est une "base" et ajoutant que "l'on ne peut pas dire que la justice sociale est plus importante que la vie". Le cardinal a également déclaré qu'il était "impossible" d'assimiler le soutien à la peine de mort et à l'environnement au soutien à l'avortement.

    Parlant de la responsabilité de tout citoyen dans un État pluraliste, le cardinal allemand a déclaré : "Je ne soutiens pas un candidat en Allemagne parce qu'il est catholique, mais parce qu'il a une bonne compréhension de la vie et des droits de l'homme. Il est préférable de voter pour un bon protestant que pour un mauvais catholique". "Nous devons juger en fonction de ce qu'ils font, pas seulement en fonction de leurs paroles... en fonction des fruits", a-t-il déclaré.

    Votre Éminence, quelles sont vos vues générales en tant qu'observateur des prochaines élections présidentielles américaines ?

    Les États-Unis sont le premier pays de l'Occident. Ils défendent la démocratie et l'État de droit, contrairement à tous ces États où les droits de l'homme sont foulés aux pieds par un régime dictatorial ou une oligarchie idéologique. Si tous les Américains respectent leur Constitution et si les millions de chrétiens et de religieux qui y vivent donnent l'exemple du respect de leurs concitoyens et de la charité, l'Amérique peut remplir sa mission politique dans la politique internationale et orienter sa vie intérieure vers le bien commun (bonum commune). Le pays a besoin d'une réconciliation intérieure.

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  • « La voix de l’enfant à naître »: le pape bénit un symbole pour « éveiller les consciences »

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    « La voix de l’enfant à naître »: le pape bénit un symbole pour « éveiller les consciences »

    « La valeur de la vie humaine de la conception à la mort naturelle »

     

    Le pape François a bénit une cloche portant le nom de « Voix de l’Enfant à naître », à l’occasion de l’audience générale de ce mercredi 23 septembre 2020, dans la Cour Saint-Damase du Vatican.

    C’est une initiative d’une fondation polonaise pour le respect de toute vie humaine et qui était représentée à l’audience de ce mercredi.

    Polonais à l'audience du 23 sept. 2020, capture @ Vatican Media

    Polonais à l’audience du 23 sept. 2020, capture @ Vatican Media

    En saluant la délégation polonaise « nombreuse », le pape a en effet souligné l’événement en disant: « Je salue cordialement tous les Polonais. Je bénirai bientôt une cloche appelée «La Voix de l’enfant à naître » [“Głos Nienarodzonych”, ndlr], commandée par la Fondation « Oui à la vie » [“Życiu Tak”, ndlr]. Elle accompagnera les événements visant à se souvenir de la valeur de la vie humaine de la conception à la mort naturelle. »

    Le pape y voit une façon de toucher les consciences: « Que sa voix éveille les consciences des législateurs et de toutes les personnes de bonne volonté en Pologne et dans le monde. »

    « Que le Seigneur, seul et vrai Donneur de vie, vous bénisse ainsi que vos familles. Loué soit Jésus-Christ », a conclu le pape en italien, avant d’être traduit en polonais par l’un de ses collaborateurs de la secrétairerie d’Etat.

    Polonais à l'audience du 23 sept. 2020, capture @ Vatican Media

    Polonais à l’audience du 23 sept. 2020, capture @ Vatican Media

  • Chine : la publication d’un récit biblique déformé suscite la consternation des catholiques

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    La publication d’un récit biblique déformé suscite la consternation des catholiques chinois

    23/09/2020

    Un manuel scolaire destiné à l’enseignement professionnel dans le secondaire, publié par le service d’édition de l’Université des sciences et technologies électroniques de Chine, qui dépend du gouvernement, a suscité la consternation parmi les catholiques de Chine continentale. Le texte, publié afin d’enseigner « l’éthique professionnelle et le respect de la loi » aux élèves, cite un passage du récit évangélique de la femme adultère pardonnée, mais déformé et détourné à des fins politiques. « Comment enseigner l’éthique professionnelle avec un tel manuel ? », demande un prêtre, qui souhaite rester anonyme.

    Une partie de la page de couverture d’un manuel scolaire controversé, qui a suscité la consternation parmi la communauté catholique chinoise.

    La publication d’un manuel scolaire contenant une histoire biblique déformée et détournée a suscité la colère parmi les fidèles de la communauté catholique en Chine continentale. Le manuel en question a été publié pour enseigner « l’éthique professionnelle et le respect de la loi ». Le manuel scolaire, publié par le service d’édition de l’Université des sciences et technologies électroniques de Chine, qui dépend du gouvernement, contient un texte évoquant le récit de Jésus et de la femme adultère pardonnée. Dans la publication, le récit évangélique (Jean 8, 1-11) est déformé et affirme que Jésus Christ a lapidé une femme pécheresse afin de respecter la loi de son temps. Le texte reprend le passage décrivant la foule voulant lapider une femme selon la loi, et Jésus leur répondant « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre ». Pourtant, la fin du récit diffère radicalement, le texte ajoutant qu’une fois la foule dispersée, Jésus se serait mis à lapider la femme à mort en ajoutant « Moi aussi je suis pécheur, mais si la loi ne devait être exécutée que par des hommes sans faute, la loi serait vaine ». Un paroissien a publié le passage en question sur les réseaux sociaux, en dénonçant la falsification d’un texte biblique à des fins politiques comme une insulte à l’Église catholique. « Je voudrais que tout le monde sache que le Parti communiste chinois a déjà essayé de déformer l’histoire de l’Église par le passé, de diffamer notre Église et d’attirer la haine du peuple sur notre Église », a-t-il souligné.

    Mathew Wang, un enseignant chrétien dans une école professionnelle, confirme le contenu du texte controversé, tout en ajoutant que la publication exacte varie selon les lieux en Chine. Mathew Wang précise que le texte publié par le manuel scolaire a été relu par le Comité de contrôle des manuels scolaires pour l’éducation morale, dans le cadre de l’enseignement professionnel dans le secondaire. Il déplore que les auteurs aient utilisé un tel exemple erroné pour justifier les lois socialistes chinoises. Selon certains catholiques chinois, les auteurs du manuel auraient voulu souligner que la loi est sacrée en Chine, et que son respect absolu est essentiel. Un prêtre catholique, qui souhaite rester anonyme, affirme quant à lui que le texte publié « est lui-même immoral et illégal ». « Du coup, comment pouvons-nous encore enseigner l’éthique professionnelle avec un tel manuel ? », demande-t-il. « C’est un phénomène social bien triste que nous observons en Chine continentale », déplore-t-il. Paul, un catholique chinois, ajoute que des déformations similaires de récits chrétiens et de l’histoire de l’Église continuent d’être observées, mais il estime que les protestations des chrétiens n’auront aucun impact. « La même tendance se répète chaque année, mais l’Église ne riposte jamais, ou en tout cas elle ne reçoit jamais le respect et les excuses qu’elle mérite. » Kama, un catholique qui gère les contenus d’un groupe catholique sur les réseaux sociaux, souligne que le contenu publié par le manuel est une offense aux croyances religieuses des chrétiens. Il appelle les auteurs et les éditeurs concernés à présenter leurs excuses publiquement et corriger le texte. « Nous espérons que les autorités chrétiennes prendront la parole », ajoute-t-il.

    (Avec Ucanews, Hong-Kong)

  • Mike Pompeo met la pression sur l’accord Chine-Vatican

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    De Loup Besmond de Senneville sur le site du journal La Croix :

    Avant sa visite à Rome, Mike Pompeo met la pression sur l’accord Chine-Vatican

    Les faits 

    Le secrétaire d’État américain presse le Saint-Siège de ne pas renouveler l’accord sur la nomination des évêques conclu il y a deux ans avec Pékin. Une demande qui intervient quelques jours avant sa visite à Rome, où il participera à une rencontre sur le thème de la liberté religieuse, et devrait s’entretenir le pape François.

    Loup Besmond de Senneville (à Rome), 

    Avant sa visite à Rome, Mike Pompeo met la pression sur l’accord Chine-Vatican

    Rencontre entre le pape François et le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo le 3 octobre 2019. VATICAN MEDIA/EPA/MAXPPP

    C’est un article publié dans First Thingsqui se présente lui-même comme « le journal le plus influent d’Amérique sur la religion et la vie publique ». Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo y presse le Vatican de ne pas renouveler son accord avec la Chine.

    « La situation des droits humains en Chine s’est sévèrement détériorée sous la loi autocratique de Xi Jiping, particulièrement pour les croyants », estime-t-il, avant de faire référence à la « sinisation » des religions menées par le gouvernement chinois et qui désigne un certain nombre d’actions entreprises pour exercer un contrôle sur les religions.

    « Il est clair que l’accord Chine-Vatican n’a pas protégé les catholiques des exactions »

    Conclu en septembre 2018, cet accord, valable deux ans, porte sur la nomination des évêques, et doit arriver à échéance.

    « Deux ans plus tard, il est clair que l’accord Chine-Vatican n’a pas protégé les catholiques des exactions du Parti [communiste chinois, NDLR], sans parler du traitement horrible par le Parti des chrétiens, bouddhistes tibétains, croyants du Falun Gong et autres croyants »peut-on lire sous la plume du secrétaire d’État américain.

    → À LIRE. Nomination des évêques : le Vatican et la Chine reconduisent leur accord

    Il fustige un accord « flou », introduisant « de la confusion pour les catholiques chinois qui ont toujours eu confiance en l’Église »« Beaucoup refusent d’adorer dans des lieux de cultes approuvés par l’État », poursuit-il. Il presse le Vatican de ne pas renouveler son accord.

    En réalité, comme le rapportait La Croix dès le 16 septembre, Pékin et le Saint-Siège ont déjà acté une prorogation de l’accord qui les lie depuis 2018 pour deux nouvelles années. Cet accord, dont les détails sont toujours demeurés secrets, reste strictement inchangé, selon les informations de La Croix.

    Mais ces déclarations interviennent quelques jours avant la visite du secrétaire d’État américain à Rome, sans doute la dernière avant les élections américaines. Une ultime visite diplomatique en Europe prévue à la toute fin du mois, les 29 et 30 septembre.

    Un entretien avec le pape

    Or cette visite sera précisément placée sous le signe de la liberté religieuse, cheval de bataille de la diplomatie américaine, avec un symposium organisé le 30 septembre par l’ambassade américaine près le Saint-Siège, justement intitulé « Promouvoir et défendre la liberté religieuse internationale à travers la diplomatie ».

    Une rencontre qui donnera lieu à une rencontre entre « un haut responsable du Vatican » et le secrétaire d’État américain, confirme à La Croix une source vaticane. Le chef de la diplomatie américaine devrait aussi s’entretenir avec le pape François, selon le quotidien La Repubblica.

    « Il est clair que l’entretien de telles relations avec la Chine est aussi un moyen pour le Saint-Siège de faire entendre une autre voix que celle des États-Unis dans ce dossier compliqué », commente, à Rome, un bon connaisseur de la Chine.

    La dernière visite de Mike Pompeo à Rome remonte à octobre 2019, également à l’occasion d’un congrès sur la liberté religieuse.

  • Amy Coney Barrett, celle qui pourrait remplacer Ruth Bader Ginsburg à la Cour Suprême des Etats-Unis

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    De Christelle GUIBERT sur Ouest-France :

    21 septembre 2020

    Cour suprême. Qui est Amy Coney Barrett, la préférée de Trump pour remplacer Ruth Bader Ginsburg ?

    photo amy coney barrett, 48 ans.

    Amy Coney Barrett, 48 ans. © Julian Velasco/WikiCommons

    Une bataille politique s’annonce après l’annonce du décès de Ruth Bader Ginsburg, doyenne de la Cour suprême américaine. Donald Trump, le président américain, a déjà plusieurs noms en tête pour la remplacer. Dans la short-list : Amy Coney Barrett, qui siège à la septième cour d’appel.

    Qui remplacera l’estimée juge américaine Ruth Bader Ginsburg, décédée vendredi 18 septembre d’un cancer à l’âge de 87 ans, à la Cour suprême ? Une autre femme, a opportunément promis Donald Trump, dimanche.

    Dans la liste de quarante noms que le président des États-Unis, a rendue publique le 10 septembre, trois magistrates se détachent. Il les connaît bien pour en avoir fait nommer dans des cours fédérales de plusieurs États. Mais une a sa préférence : Amy Coney Barrett, 48 ans.

    Déjà dans les tuyaux en 2018

    La magistrate était déjà dans les tuyaux pour remplacer Anthony Kennedy, l’un des rares juges de la Cour suprême à avoir démissionné pour raison personnelle, en 2018. Le controversé Brett Kavanaugh avait fini par décrocher le siège.  Je réserve (Barrett) lorsqu’il faudra remplacer Ginsburg » , avait alors dit Trump, selon des informations du journaliste Jonathan Swan, d’Axios.

    Cette mère de famille de sept enfants, cinq biologiques et deux adoptés d’Haïti, est née et a grandi à la Nouvelle-Orléans. Elle est mariée à Jesse Barrett, un ancien procureur adjoint des États-Unis, de l’Indiana. Elle devrait plaire à la droite religieuse. Elle est membre d’un mouvement chrétien appelé People of Praise, qui rassemble des catholiques et des protestants. Au nom de cette foi, elle a toujours regretté la décision historique Roe v. Wade, qui a légalisé l’avortement aux États-Unis en 1973. Pour la magistrate, cet arrêt aurait créé  un cadre d’avortement à la demande ».

    Religiosité très affirmée

    Auditionnée lors de sa nomination à la septième cour d’appel en 2016, Coney Barrett a été taquinée sur le sujet de sa religiosité très affirmée. La démocrate Dianne Feinstein, membre de la Commission judiciaire du Sénat, a ouvertement soulevé la question de l’influence de sa foi sur sa fonction. La communauté LGBTQ voit aussi d’un mauvais œil l’arrivée d’une juge, pour qui le mariage est  fondé sur l’engagement indissoluble d’un homme et d’une femme » .

    Si Donald Trump maintient son choix, Amy Coney Barrett pourrait devenir, à 48 ans, la plus jeune juge de la Haute cour. S’il change d’avis, ce qui est courant, deux autres femmes sont dans la course. Il s’agit de Barbara Lagoa, première femme hispano-américaine nommée à la Cour suprême de Floride que le Président a hissée à la onzième cour d’appel en 2019. Et d’Allison Rushing, propulsée à l’âge de 35 ans à la quatrième cour d’appel de Richmond (Virginie), en 2018. Toutes deux ont le même profil conservateur.

  • Il y a 150 ans : l'unification italienne se constitue sur les ruines de l'Etat pontifical

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    De CulturaCattolica.it, Silvio Restelli:

    Le 20 septembre. L'unité de l'État italien est constituée contre l'Église

    Dimanche 20 septembre 2020

    Aujourd'hui, 20 septembre 1870, les Bersaglieri du Royaume d'Italie de Victor Emmanuel II sont entrés à Rome par la brèche de Porta Pia, entamant la longue période qui s'est terminée en 1929 avec le Concordat d'abord et ensuite avec le second après la Seconde Guerre mondiale, par lesquels l'État italien s'est établi, en excluant l'Église catholique, point de référence pour la plupart des gens et surtout pour le monde paysan. La question romaine n'est pas seulement un problème pour la nouvelle Italie, mais sa manière d'être de la première période de l'histoire unitaire.

    LA QUESTION ROMAINE

    Le 20 septembre 1870, vers dix heures du matin, les canons de l'artillerie italienne cessent de tonner contre les murs de Rome et les bersaglieri du nouveau royaume d'Italie lancent leur assaut sur la Porta Pia, toujours contrés par les tirs des derniers défenseurs du pape.

    Le conflit entre l'Église catholique et la Révolution italienne est ainsi "résolu", par le gouvernement de la Savoie, par une brèche qui piétine les droits du Saint-Siège : c'est le début de la Question romaine, l'histoire des tentatives du gouvernement italien pour panser une blessure qui, d'un point de vue institutionnel, se cicatrisera avec le Pacte du Latran de 1929.

    En réalité, même si ce n'est qu'après l'épisode de la Porta Pia que l'on a commencé à parler de la question romaine au sens propre, 1870 a été l'aboutissement d'une décennie au cours de laquelle la classe dirigeante italienne a tenté d'entraver la mission de l'Église, érodant progressivement sa base territoriale.

    Le livre de Renato Cirelli, La Questione Romana (L'achèvement de l'unification qui a divisé l'Italie), analyse cette première phase de la question romaine qui a commencé le 26 mars 1860, lorsque Pie IX, avec le bref Cum Catholica Ecclesia, a excommunié les souverains italiens responsables de l'annexion des légations papales.

    La conscience du Souverain Pontife d'avoir à faire avec "(...) un projet philosophique, éthique, religieux et seulement plus tard politique, radicalement opposé au catholicisme" - souligne Cirelli - est soutenue par le fait que la classe dirigeante du nouveau Royaume d'Italie, "(...) est également formée d'hommes qui adhèrent aux courants du rationalisme, souvent des francs-maçons, souvent avec des racines jansénistes".

    Cependant, le pouvoir libéral, conscient de la difficulté de gouverner un pays catholique, est contraint d'envisager des ouvertures vers l'Eglise, ce qui se concrétise, entre la fin de 1860 et septembre 1868, par cinq tentatives de médiation menées par d'illustres personnalités du monde politique et intellectuel italien.

    Mais le manque de conviction du gouvernement italien pour conclure et la pression des milieux anticléricaux ont conduit à l'échec des démarches de conciliation. Même la Convention de Paris du 15 septembre 1864 entre le gouvernement italien et l'Empire français, qui prévoyait l'abandon de Rome par les troupes françaises, la formation d'une armée de volontaires au service du Pape et l'engagement italien pour la protection de l'État de l'Église, n'a satisfait personne : "L'Italie y souscrit avec une réserve mentale car aucun homme politique italien ne pose le problème du renoncement à Rome (...). Napoléon III accepta la Convention avec un esprit machiavélique, dans l'intention d'éviter une situation embarrassante (...)" ; Pie IX, "tenu dans l'ignorance des négociations, fut mis devant le fait accompli et refusa de le prendre en considération, se sentant trahi et abandonné".

    Les troupes françaises quittent Rome en août 1870, suite au déclenchement de la guerre franco-prussienne : l'armée papale, qui le 13 novembre 1867 avait vaincu à Mentana les volontaires Garibaldi qui s'étaient enfuis devant vingt mille Français qui avaient débarqué à Civitavecchia, se prépare maintenant à défendre seule pour la dernière fois la ville du pape.

    On pourra lire également : https://lanuovabq.it/it/porta-pia-dopo-150-anni-ancora-irrisolto-il-nodo-chiesa-stato

  • Etats-Unis : Les catholiques réagissent après le décès de Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême

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    Du National Catholic Register :

    Les catholiques réagissent après le décès de Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême, à l'âge de 87 ans

    La mort de Ginsburg pourrait faire pencher la balance du tribunal vers une majorité conservatrice de 6-3, si le président Donald Trump nomme un nouveau juge pour combler le poste laissé vacant par Ginsburg avant l'élection de novembre.

    19 septembre 2020

    Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour suprême, qui a siégé à la cour pendant plus de 27 ans, est décédée d'un cancer du pancréas le 18 septembre. Elle avait 87 ans. Le président Bill Clinton avait nommé Mme Ginsburg à la Cour suprême en 1993. Mme Ginsburg avait auparavant été juge à la cour d'appel. Ginsburg, qui était juive, était connue pour son amitié avec Antonin Scalia, un catholique et collègue juge à la Cour suprême, qui est décédé en 2016. Le fils de Scalia, Christopher, a tweeté quelques souvenirs de l'amitié de son père avec Ginsburg après l'annonce de sa mort.

    Ginsburg a exprimé son soutien à la légalisation de l'avortement lors de son audition de confirmation au Sénat en 1993, comme elle l'avait fait auparavant. Bien qu'elle ait critiqué publiquement avant sa nomination le raisonnement juridique utilisé dans l'affaire Roe c. Wade, Ginsburg a constamment émis des opinions en faveur de l'avortement et de la contraception, y compris une dissidence en 2007 dans une affaire confirmant une loi qui interdisait l'avortement à la naissance partielle.

    La mort de Ginsburg pourrait faire pencher la balance du tribunal vers une majorité conservatrice de 6 contre 3, si le président Donald Trump nomme un nouveau juge pour combler le poste laissé vacant par Ginsburg avant les élections de novembre. Le leader de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, a déclaré précédemment qu'il essaierait d'obtenir la confirmation par le Sénat d'un candidat à la Cour suprême du Président Trump. Les démocrates du Sénat ont exprimé leur opposition à toute nomination, citant l'objection de McConnell à la nomination de Merrick Garland à la Cour en mars 2016 par Barack Obama. A l'époque, les républicains du Sénat ont déclaré qu'ils n'envisageraient pas une nomination pendant une année électorale.

    Dans une déclaration publiée vendredi soir, McConnell a déclaré que "le candidat du président Trump recevra un vote au Sénat des États-Unis". La semaine dernière, M. Trump a élargi la liste des candidats potentiels à la magistrature qu'il envisageait de nommer. Lors d'un débat présidentiel en octobre 2016, M. Trump s'est engagé à nommer des juges qui renverseraient l'affaire Roe c. Wade. En 2017, il a nommé Neil Gorsuch pour remplacer Scalia, et en 2018 il a nommé Brett Kavanaugh pour remplacer le juge Anthony Kennedy, qui prenait sa retraite.

    Sur les médias sociaux, les catholiques ont appelé à prier pour Ginsburg et sa famille vendredi soir. Le père dominicain Pius Pietrzyk, avocat civil et canoniste et professeur de droit canonique à l'université et au séminaire St. Patrick en Californie, a tweeté ce message : "Dans notre politique moderne divisée, l'amitié entre les juges Ginsburg et Scalia a brillé comme un modèle du respect que les gens peuvent avoir les uns pour les autres, même s'ils ne sont pas d'accord. Qu'elle repose en paix, maintenant avec lui".

    De nombreuses réactions sont venues des organisations pro-vie, dont certaines ont exprimé leur espoir d'un remplacement pro-vie au tribunal. "Repose en paix, Ruth Bader Ginsberg. Prions pour le repos de son âme et pour sa famille. Continuons à prier pour notre nation", a déclaré Lila Rose, présidente du groupe pro-vie Live Action. Americans United for Life, un groupe national pro-vie, a noté que malgré certains éléments positifs dans les efforts de Ginsburg pour l'égalité des sexes, sa jurisprudence pro-avortement a laissé un héritage bien plus regrettable. "Nous sommes reconnaissants à la juge Ruth Bader Ginsburg d'avoir contribué, en tant qu'avocate avant d'être juge, à faire tomber les obstacles juridiques à l'avancement des femmes dans la société américaine. Nous sommes profondément attristés par sa mort, en particulier à ce moment de l'histoire de notre nation", a déclaré le groupe sur Twitter. "L'avortement est compris pour ce qu'il est par des millions d'Américains en raison de sa cruauté et de sa violence. Les générations futures ne sourient pas à la culture de l'indifférence envers la vie humaine que le juge Ginsburg a perpétuée [pour] les femmes qui méritent mieux... L'avortement ne contribue pas au bonheur des femmes, et l'avortement n'est pas nécessaire pour que les femmes réussissent".

    Le groupe pro-vie Students for Life a tweeté : "Ce soir, la juge de la Cour suprême Ruth Bader Ginsburg est décédée, et nos pensées vont à sa famille." "En partenariat avec l'action Students for Life, nous appelons le président Trump à prendre rapidement un rendez-vous, à la lumière de sa mort tragique."

    Ginsburg avait survécu à plusieurs épisodes de cancer avant de mourir entourée de sa famille, a déclaré la Cour suprême. Son mari, Marty Ginsburg, est décédé en 2010.

  • cdH requiem ?

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    Les passages d'élus cdH (2 à 3 élus sur 5 à Bruxelles) au MR semble confirmer le diagnostic de Claude Demelenne paru dans le Vif le 7 septembre dernier. Tant il est vrai que lorsque le sel a perdu sa saveur, il n'est plus bon qu'à être foulé au pied par les passants... (Mt 5, 13)

    De Claude Demelenne en carte blanche sur le site du Vif :

    Le CDH survivra-t-il jusqu'en 2030? (carte blanche)

    07/09/20 à 09:28

    Le CDH est le grand malade du paysage politique francophone. Tôt ou tard, il sera mangé tout cru par le MR de Georges-Louis Bouchez.

    En 2030, la Belgique fêtera ses 200 ans. Il y aura peut-être un absent de marque aux cérémonies officielles : le CDH. Le parti de Maxime Prévot est en effet au plus mal. Le pronostic vital est engagé. Relégué partout dans l'opposition, le CDH risque de sombrer définitivement lors du prochaines élections.

    La reconstruction, mission impossible

    Mis sur la touche par les futurs partenaires du gouvernement "Vivaldi / Avanti", le CDH a l'ambition de se reconstruire. C'est une mission impossible. Dans l'opposition, les humanistes tourneront en rond comme des lions en cage. Ils parviendront difficilement à se faire entendre. D'abord, à cause de leur compagnonnage envahissant avec le PTB. Celui-ci fera beaucoup de bruit sur les bancs de l'opposition. Le parti marxiste sortira la kalachnikov pour descendre les projets du gouvernement. Avec leurs petites carabines en bois, les cinq élus du CDH à la Chambre feront pâle figure.

    Si le CDH ramera dans l'opposition, c'est aussi parce que, sur le fond, il n'aura sans doute pas grand chose à reprocher au futur gouvernement. Celui-ci appliquera, pour l'essentiel, une ligne centriste qui a tout pour plaire au CDH. Maxime Prévot et ses troupes feront donc semblant de s'opposer à une politique fédérale qu'ils appliqueraient avec entrain si Paul Magnette et Georges-Louis Bouchez ne leur avaient pas claqué la porte au nez.

    Un oiseau pour le chat

    Aujourd'hui, le grand parti centriste, en Belgique francophone, c'est le MR. Il n'y a pratiquement plus de place pour le CDH. C'est d'autant plus vrai depuis la percée de Sophie Wilmès. La toujours Première ministre s'est imposée comme une personnalité globalement centriste, tout sauf une politicienne de droite bornée. C'est une évidence, une part non négligeable des électeurs du CDH se sentent proches du libéralisme soft de Sophie Wilmès. Son éclosion rapide aggravera l'hémorragie pour le CDH. Bon nombre d'humanistes n'attendent qu'une chose : se jeter dans les bras accueillants de la "grande Sophie".

    Georges-Louis Bouchez a une occasion en or de réaliser son rêve : phagocyter le CDH à l'horizon 2024. Au plus tard, en 2030. Pour ce faire, il fera patte douce. Par delà ses foucades, il ne faut pas sous-estimer le président du MR. L'homme est un fin stratège. Il sent que le CDH n'est plus qu'un oiseau pour le chat. Si les libéraux veulent contester le leadership socialiste en Wallonie et à Bruxelles, ils doivent réussir l'opération "CDH requiem". Ils ne manquent pas d'atouts, dont le principal est sans doute le flou idéologique du parti humaniste à la recherche d'une identité de plus en plus introuvable.

    Quelle spécificité pour le CDH ?

    La chance du MR - et le problème existentiel du CDH - c'est qu'on ne discerne plus très bien quelle est encore la spécificité du parti de Maxime Prévot. Même sur la question de l'avortement, le CDH est un parti "ouvert" au débat. Il y a belle lurette qu'il n'est plus ce repaire de "cathos réacs" dénoncé jadis par les anti-calotins du PS (soulignement de belgicatho). Le CDH se dit "humaniste". Certes, mais tous les partis démocratiques ne sont ils pas "humanistes" ? Maxime Prévot a annoncé un changement de nom. Sans doute une condition nécessaire pour un hypothétique renouveau, mais elle est loin d'être suffisante.

    Un parti qui ne compte plus

    La dégringolade du CDH peut sembler injuste, car même affaibli, ce parti conserve dans ses rangs de nombreux élus de qualité, notamment à l'échelon local. Il n'empêche que le CDH apparaît désormais comme un parti de losers, un parti qui a fait son temps.

    Le CD&V a ajouté un clou au cercueil du CDH, en principe son parti-frère, en n'exigeant pas sa présence autour de la table de négociations pour former un gouvernement fédéral. Cette attitude du CD&V est tout à fait incompréhensible. A moins qu'elle n'acte définitivement la relégation du CDH au rang de parti poids plume de la scène politique, un parti qui ne compte plus et sur lequel plus personne ne compte pour construire la Belgique de demain. Et qui, tôt ou tard, sera mangé tout cru par le MR de Georges-Louis Bouchez.