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Politique - Page 239

  • "Le droit international oblige à la reconnaissance de la République d’Artsakh (Haut-Karabagh)"

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    Lu sur le site "Opinion Internationale" :

    Hovhannès Guevorkian, Représentant du Haut-Karabagh en France : « le droit international oblige à la reconnaissance de la République d’Artsakh. »

    Opinion Internationale, fort de ses convictions de liberté, de laïcité et de justice, est attaché à faire vivre le pluralisme des idées et à donner la parole à toutes les opinions argumentées.

    La Rédaction

    Depuis maintenant deux semaines, l’Azerbaïdjan mène une guerre d’agression à l’encontre de mon pays, le Haut-Karabagh constitué en République d’Artsakh. Figés dans des conceptions héritées de l’URSS comme dans un légalisme sans rapport avec la réalité, la plupart des commentateurs et experts méconnaissant largement les tenants et les aboutissants de ce conflit ainsi que ses racines profondes, se réfugient dans une prudente neutralité qui constitue en quelque sorte une prime à l’agression. De cette méconnaissance découle une curieuse sémantique qui qualifie de « séparatistes » les autochtones arméniens qui ont toujours vécus sur ces terres ou de « zone de conflit » un pays peuplé d’habitants qui n’a absolument pas plus qu’un autre cette vocation à être attaqué et bombardé. On a même lu des articles s’offusquer que des bases militaires azerbaïdjanaises aient pu être la cible de mesures de rétorsion karabaghiotes au motif que ces bases n’étaient pas dans la « zone de conflit » comme si les Karabaghiotes devaient patiemment et passivement acquiescer à leur propre mise à mort.

    Il convient donc peut-être de rappeler quelques faits et surtout quelques principes juridiques qui, au fond, ne concourent qu’à un seul et unique objectif, celui du droit à la vie, à la liberté et à la sûreté justement rappelé par l’article trois de la déclaration universelle des Droits de l’Homme.

    Mon pays, le Haut-Karabagh n’est pas une « zone de guerre ». C’est un pays montagneux grand comme une fois et demi le Luxembourg, où vivent 150 000 habitants et qui, constituant le contrefort oriental du plateau arménien, a de tout temps été peuplé d’Arméniens. Comme toute la région du Sud-Caucase, le Karabagh faisait partie de l’Empire russe au début du 20ème siècle sans que celui-ci n’ait jamais pris la peine de définir des frontières nationales entre les Arméniens, les Azerbaïdjanais qu’on appelait alors les Tatars et les Géorgiens. Sans entrer dans les détails, ces trois entités nationales déclarèrent leur indépendance en 1918 à la faveur de la Révolution bolchevique russe et de la fin de la première guerre mondiale. En 1920, la Société des Nations s’apprêtait à admettre l’Arménie avec en son sein le Karabagh et à refuser la candidature de l’Azerbaïdjan au motif que ses frontières occidentales étaient mal définies. Quoi qu’il en soit, le retour de l’Armée rouge et la soviétisation des trois pays en 1920 laissèrent sans suite ces admissions.

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  • Belgique coloniale : Commission Vérité et réconciliation, un accord politique à la belge?

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    Vérité et réconciliation 70fcb77e6349f4467edd7227baa73222-1593630026.jpgConstituée, de façon discutable et discutée, dans le sillage international encore plus discuté du mouvement politique radical des Black Lifes Matter, cette commission parlementaire belge a pour prétention d’instruire le procès de la gestion du Congo par le Roi Léopold II (de 1885 à 1908) puis du Congo (1908-1960) et du Ruanda-Urundi (1923-1962) par la Belgique mais le drame transfrontalier des guerres ethniques post-coloniales s’est rapidement invité à la table des débats pour en faire dévier l’objet initial.

    C’est ce que constate ici un billet de Colette Braekmann, pour conclure : « Mais en Belgique, la vérité du fait colonial est-elle réellement cachée ? Et n’a-t-on pas confondu les revendications de la diaspora africaine, qui se réclame de l’héritage colonial, avec les sentiments des Congolais eux-mêmes ? En ce moment déjà, on constate beaucoup de divisions et de mécontentement : parmi les Rwandais, au sein des Belges ayant vécu au Congo et dont les associations n’ont pas été écoutées, sans parler des Congolais du Congo qui ne se sentent pas représentés et au sein de la diaspora elle-même… Vous avez dit réconciliation ? » JPSC :

    « Les accords de non belligérance entre les partis politiques belges, surtout s’ils viennent enfin de former une large coalition gouvernementale, valent sans doute plus que les chances de succès d’une commission qui, à propos de la colonisation, porte un nom déjà difficile : Vérité et réconciliation. En effet, alors que l’on s’attendait à une discussion de fond, portant entre autres sur la présence, parmi les experts, de Mme Laure Uwase, une avocate d’origine rwandaise, la réunion entre les parlementaires qui feront partie de la commission et les experts chargés de préparer le travail a été assez rapidement « expédiée » et aucun vote n’a été réclamé. L’historien Pierre- Luc Plasman (UCL) ayant présenté sa démission, arguant du manque de temps, comme avant lui un autre expert incontestable Guy Van Temsche, (VUB) une place s’est libérée au sein du groupe des experts. Ce qui a permis à Ecolo Groen et à Wouter De Vriendt qui préside la commission de proposer d’inviter, aux côtés de Laure Uwase, un historien rwandais, en l’occurence Paul Rutayisire (université de Kigali). Il ne faut pas être grand devin pour supposer que cette proposition sera déclinée, tant la présence de Mme Uwase est problématique. En effet, cette jeune avocate, fortement soutenue par le CDNv avait été invitée à la place de Filip Reyntjens (université d’Anvers). Ce dernier connaît incontestablement le Rwanda, mais il est très marqué par son hostilité radicale au Front patriotique rwandais. Mme Uwase, membre de l’asbl Jambo, n’est ni experte ni historienne et au sein du groupe d’experts elle assure le lien avec la diaspora africaine. Même si, en principe, son ascendance familiale ne devrait pas être une raison éliminatoire, il se fait qu’après un quart de siècle seulement ce facteur pèse encore très lourd aux yeux des victimes du génocide : son père, Anastase Nkundakozera,en Belgique depuis 1997 a comparu in absencia devant les tribunaux gaçaça, (ce que Jambo dément). Plus largement, l’asbl Jambo recrute largement au sein de la « deuxième génération », c’est-à-dire les enfants des auteurs du génocide réfugiés arrivés en Belgique à la fin des années 90 et n’a jamais démenti les thèses révisionnistes. Si une pétition rédigée par Jambo et soutenant Mme Uwase a recueilli 1124 signatures, d’autres lettres ouvertes ont pesé tout aussi lourd, le Parlement rwandais a protesté, l’asbl Ibuka représentant les victimes du génocide a refusé de participer à la commission et on peut douter de la venue d’un historien rwandais. La présence de Mme Uwase au sein du groupe d’experts est cependant, avant tout, une histoire belgo- belge : voici une semaine, la charge la plus dure contre elle a été menée par le député Anseeuw, ( NVA). Non pas au nom de l’ethnicité mais parce que, globalement, son parti est hostile à une commission qui pourrait faire le procès de la colonisation. Et lorsqu’il s’est agi de trancher, le suffrage des députés représentant l’actuelle majorité gouvernementale a été fondé sur le principe de l’équilibre ethnique entre Hutus et Tutsis. Même si on sait où a mené cette démarche.

    Le député George Dallemagne, dont le parti Cdh n’a pas droit de vote au sein de la commission, se montre déjà très critique, même si, selon le président Wouter Devriendt (Groen), les travaux de la commission avancent bien. Dallemagne rappelle que « la commission dite Vérité et Réconciliation a été créée dans la foulée du mouvement de protestation aux Etats Unis, Black Lifes Matter. Mais en Belgique, la vérité du fait colonial est-elle réellement cachée ? Et n’a-t-on pas confondu les revendications de la diaspora africaine, qui se réclame de l’héritage colonial, avec les sentiments des Congolais eux-mêmes ? En ce moment déjà, on constate beaucoup de divisions et de mécontentement : parmi les Rwandais, au sein des Belges ayant vécu au Congo et dont les associations n’ont pas été écoutées, sans parler des Congolais du Congo qui ne se sentent pas représentés et au sein de la diaspora elle-même… Vous avez dit réconciliation ? »

    Bref, un échec prévisible mérité pour un procès téméraire.

    JPSC

  • RTB(F) : une politisation inscrite dans les gènes de la radio-télévision de service public

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    De Paul Vaute sur le blog "Le Passé belge" :

    Service public et militantisme à la RTB(F)

    La politisation était inscrite dans les gènes de la radio-télévision de service public. Le pluralisme y a consisté en un partage d’influences entre les partis. Quand ceux-ci ont perdu un peu de leur emprise sur l’information, ce fut au profit d’un certain vent soixante-huitard , qui a soufflé sur tous les médias (1960-1977)

     L’épisode est resté célèbre. Le 26 mars 1955, une manifestation interdite a été néanmoins organisée pour la défense de l’enseignement catholique contre les projets scolaires portés par le ministre socialiste Léo Collard. Alors que 100.000 personnes défilent dans les rues de Bruxelles, l’INR, ancêtre de la RTBF et de la VRT, est sommée par le cabinet de l’Intérieur de diffuser à plusieurs reprises, notamment au journal parlé de 13 heures, un communiqué ministériel affirmant « qu’il n’y a pas eu de manifestation à Bruxelles » ! L’incident donnera lieu à plusieurs interpellations parlementaires.

       Ce n’est pas la première fois que la question de l’influence du politique sur le secteur audiovisuel est posée en Belgique. Et elle va rebondir souvent, jusqu’à nos jours inclus. Les travaux de Jean-Claude Burgelman (Vrije Universiteit Brussel) ont montré l’ampleur de ladite influence, même si elle ne fut pas la seule à s’exercer. Flore Plisnier, archiviste aux Archives générales du Royaume, traite en profondeur des problèmes du pluralisme, de l’autonomie et de la tutelle dans un ouvrage issu de sa thèse de doctorat, défendue en 2017 à l’Université libre de Bruxelles [1]. La chercheuse a elle-même inventorié les sources en provenance de la place Flagey ou du boulevard Reyers. Son étude s’étend plus précisément sur les années RTB (après l’INR et avant la RTBF), soit de 1960 à 1977.

    Lire la suite sur "Le Passé belge"... mais retenons déjà la conclusion de cette étude :

    Le paysage a-t-il changé depuis ? En partie oui, l’extrême gauche ayant perdu une grande partie du terrain. Demeure en revanche une doxa très largement socialisante, écologisante, laïciste, libertaire… qui ne singularise d’ailleurs pas la seule RTBF. Selon la dernière enquête nationale sur les journalistes belges, menée par des chercheurs des Universités de Bruxelles, Mons et Gand, la majorité d’entre eux, exactement 58,4 %, se positionnent à gauche de l’échiquier politique, contre seulement 26 % au centre et 15,6 % à droite. On ne relève pas de différences sur ce plan entre Flamands et francophones. Une autre étude, menée en 2013, allait plus loin encore, concluant que 80 % des journalistes belges se réclament de la gauche. Pour expliquer ces proportions, qui ne reflètent absolument pas les rapports de force existant au sein de l’électorat ou de la population en général, il faudrait au moins une autre thèse de doctorat.

  • Mexique : le président suggère au pape de demander pardon pour les crimes de la colonisation

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    De CARMEN MORÁN BREÑA sur le site du journal El Pais :

    M. López Obrador réitère dans une lettre au Pape que l'Église doit demander pardon pour les abus de la conquête

    L'épouse du président, Beatriz Gutiérrez, rencontre François au Vatican pour demander le prêt d'anciens codices mexicains pour les anniversaires patriotiques de 2021

    10 OCT 2020

    Andrés Manuel López Obrador a insisté, dans une lettre adressée au Pape Francisco, sur la pertinence pour l'Eglise de demander pardon pour les abus commis il y a 500 ans, lorsque les Espagnols ont conquis des terres américaines. Le président mexicain veut que la croix et l'épée de cette époque soient aujourd'hui l'objet d'une demande publique de pardon, grâce à laquelle il dit qu'on marchera vers la réconciliation. L'épouse du président, Beatriz Gutiérrez Müller, en visite en Europe pour demander des prêts culturels afin de célébrer la commémoration de cet événement historique et l'indépendance du Mexique en 2021, a été chargée de remettre la lettre au pape, avec lequel elle s'est entretenue au Vatican, comme l'exige le protocole, vêtue de noir et portant un voile de la même couleur.

    Dans la lettre, Lopez Obrador fait remarquer à François qu'il convient de demander pardon pour ces "atrocités honteuses" subies par les peuples indigènes, le pillage de leurs biens et de leurs terres et leur soumission culturelle et religieuse, "de la conquête au passé récent". "Je saisis cette occasion pour insister sur le fait qu'à l'occasion de ces événements, tant l'Église catholique que la monarchie espagnole et l'État mexicain doivent présenter des excuses publiques aux peuples d'origine".

    Le président adoucit ce qui peut être dur à avaler pour le pape, surtout lorsque la visite au Vatican est pour lui demander une faveur, et lui rappelle à quel point cet "acte d'humilité" peut être bénéfique : "Ce serait une grande chose pour l'Eglise catholique de justifier l'acte historique du Père de notre pays", Miguel Hidalgo y Costilla, le prêtre qui a mené la révolution mexicaine. "Ne pensez-vous pas qu'au lieu d'affecter l'Eglise catholique, une référence en son honneur à Hidalgo y Morelos l'exalterait et ferait le bonheur de la majorité des Mexicains ? Quelques lignes plus haut, la lettre rappelle que ce sont deux prêtres, Hidalgo et Javier Morelos y Pavón, qui ont pris les armes pour initier l'indépendance du Mexique. Beatriz Gutiérrez Müller a également remercié "Sa Sainteté" de l'avoir reçu et de pouvoir parler "des problèmes de notre temps, mais aussi des solutions".

    Le but de la visite de l'épouse du président est d'emprunter des codex et des pièces archéologiques pour les exposer au Mexique l'année prochaine pour la prochaine commémoration : 500 ans de la conquête et de la colonisation par les Espagnols et 200 ans de la révolution mexicaine contre le dictateur Porfirio Díaz. De nombreux trésors anciens du Mexique sont dispersés dans les musées du monde entier. C'est le cas de certaines pièces archéologiques qui ont été demandées à la France, de quelques codices des peuples originaux conservés en Italie et des codices qui sont maintenant empruntés au Vatican. La femme de López Obrador s'arrêtera également en Allemagne et en Autriche, où se trouve la fameuse plume que Moctezuma a donnée à Hernán Cortés en guise de preuve d'amitié. Son état est si délicat qu'il sera vain de demander son transfert.

    Le Vatican est notamment sollicité pour le Codex Vaticanus de la culture Nahuatl, le Codex Rios de la culture Toltecachochimeca et une carte de Tenochtitlan, l'actuel Mexique, dont la fondation sera célébrée il y a 700 ans.

    Il y a cinq ans, Lopez Obrador a salué personnellement le Pape à Rome et lui a également remis une lettre dans laquelle il exprimait son admiration pour le travail pastoral de François en faveur des pauvres et des humiliés du monde. Dans cette nouvelle lettre, il se souvient de lui et lui dit que son respect pour "ses idées et son comportement cohérent avec elles" reste intact, "en tant que chef religieux et chef d'État".

  • Finlande : la liberté religieuse mise en cause

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    De Kath.net :

    Persécution des chrétiens en Finlande - La liberté religieuse constamment attaquée

    13 octobre

    Une ancienne grande figure politique fait aujourd'hui l'objet de plusieurs poursuites pénales en raison de ses déclarations sur l'homosexualité fidèles à la Bible.

    L'année dernière, quatre procédures pénales pour incitation à la haine ont été ouvertes contre la politicienne finlandaise Päivi Räsänen parce qu'elle avait exprimé publiquement son point de vue biblique sur l'homosexualité. Ses opinions étaient déjà connues à l'époque où elle était ministre de l'intérieur démocrate-chrétien en Finlande et lui ont valu les critiques constantes des organisations LGBT. (...)

    La procédure est basée sur des déclarations faites à la radio et à la télévision, sur Twitter et dans un tract vieux de 16 ans ( !). Ceci malgré le fait que Räsänen ait récemment souligné dans un programme que tous les gens ont la même dignité devant Dieu, quelle que soit leur orientation sexuelle, mais que tous sont des pécheurs et ont donc besoin de la rédemption de Jésus pour leur salut éternel.

    Détail piquant : bien que la police - malgré des heures d'interrogatoire - n'ait pas voulu poursuivre les accusations criminelles, le ministère public a ordonné l'ouverture d'une procédure pénale. La peine peut aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement, le procès pourrait s'éterniser pendant des années, une perspective désagréable. Selon Madame Räsänen, c'est également l'objectif des opérateurs de ces essais : les voix qui revendiquent la distinction des deux sexes et le mariage en tant qu'union d'un homme et d'une femme doivent être intimidées et réduites au silence.

  • Fratelli tutti : le pape François ou la vertu d’utopie

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    Tanouarn ob_2dcd16_paris-8.jpgAutre point de vue, autre regard:  lu sur le site web « aleteia » cette analyse de l’abbé Guillaume de Tanoüarn, membre fondateur de l’Institut traditionaliste du Bon Pasteur et animateur du Centre culturel Saint-Paul :

    « Comment « changer le cours de l’histoire en faveur des pauvres » ? Loin du rationalisme des Lumières, explique l’abbé de Tanoüarn, auteur du “Prix de la fraternité”, le grand dessein du pape François est de montrer que les hommes doivent découvrir leur unité à travers la conscience retrouvée d’une foi naturelle commune.

    Le pape François a choisi de mettre sa troisième encyclique, Fratelli tutti, comme la précédente, Laudato si, sous le signe de saint François d’Assise. Il invoque celui qu’il a choisi comme patron dans le ministère apostolique et il exalte « son cœur sans limites, capable de franchir les distances liées à l’origine, à la nationalité, à la couleur ou à la religion » (n. 3). Il me semble que d’emblée il dévoile ses batteries. L’encyclique commence par François d’Assise et se conclut par une évocation du bienheureux Charles de Foucauld, celui qui, dans son désert, voulait être « le frère universel ». On sent bien, à travers cette double référence que le premier objectif du pape François est de présenter l’Église catholique comme « la sœur universelle » justement, celle qui accompagne tout être humain, aussi bien le migrant sans papier que le mâle blanc hétérosexuel, dont on dit aujourd’hui tant de mal. Cette encyclique, qui comporte tout un chapitre de réflexion sur la parabole du Bon Samaritain, unit étroitement la charité et la politique jusqu’à les identifier : « La charité, écrit le pape François, est le cœur de l’esprit de la politique » (n. 187). 

    Lire aussi :

    Fratelli tutti : l’encyclique de la fraternité et de l’amitié sociale

    L’amitié politique

    Autant que de fraternité, il entend donc nous parler d’« amitié politique » conformément au sous-titre de son encyclique . Qu’est-ce que l’amitié politique ? Un concept qui provient d’Aristote, repris par saint Thomas d’Aquin et que l’on peut identifier à une autre expression souvent utilisée dans l’encyclique : celle du bien commun. C’est à ma connaissance la première fois qu’un pontife se montre aussi ambitieux dans sa description du bien commun politique mondial. Pour lui, l’Église a une mission politique, qui n’est pas la mission pragmatique des hommes politiques, mais une sorte d’aiguillon, qui les pousserait à aller plus outre : « Si l’Église respecte l’autonomie du politique, elle ne limite pas sa mission au domaine privé » (n. 276) déclare François. Et il ajoute, rappelant que toute société doit faire sa place à Dieu : « Lorsqu’au nom d’une idéologie on veut expulser Dieu de la société, on finit par adorer les idoles. L’homme s’égare lui-même, sa dignité est piétinée, ses droits violés » (n. 274). Non à la société sans Dieu ! Non au libéralisme qui fait bon marché de toutes valeurs qui n’est pas marchande : François est ici très proche du discours ecclésial antilibéral du XIXe siècle. Certes il ne parle pas de libéralisme mais d’individualisme, ici par exemple : « L’individualisme indifférent et impitoyable n’est-il pas le résultat de la paresse à rechercher les valeurs les plus élevées, qui, elles, sont au-dessus des besoins et des circonstances » (n. 209).

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  • Haut-Karabakh : une cathédrale touchée par les tirs des forces azerbaidjanaises

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    Du site du journal La Croix :

    Haut-Karabakh : une cathédrale arménienne endommagée par des tirs

    Les faits 

    Une cathédrale arménienne a été victime du conflit qui oppose Arméniens et Azerbaïdjanais dans la région du Haut-Karabakh. L’Arménie accuse l’Azerbaïdjan d’avoir endommagé l’église Ghazanchetsots (Saint-Sauveur) par des tirs.

    08/10/2020

    Une cathédrale arménienne historique dans le Haut-Karabakh a été touchée deux fois par des tirs des forces azerbaïdjanaises, dans cette région séparatiste en proie à de violents combats, a affirmé jeudi 8 octobre le gouvernement arménien.

    → TÉMOIGNAGES : Les civils pris pour cible au Haut-Karabakh, « des centaines de maison détruites »

    « Les forces armées de l’Azerbaïdjan ont bombardé l’église arménienne Ghazanchetsots (Saint-Sauveur) dans la ville de Choucha », a indiqué le Centre d’information du gouvernement arménien, dans un message assorti de photos montrant l’édifice endommagé et son intérieur recouvert de gravats.

    « Des journalistes russes et locaux ont été blessés dans le second bombardement des forces azerbaïdjanaises visant l’église Ghazanchetsots », a également indiqué le Centre d’information du gouvernement, ajoutant qu'un des reporters était en train d'être opéré. Sur place avant le second bombardement, un correspondant de l’AFP avait constaté d'importants dégâts : un large trou dans le toit, les vitraux soufflés et les bancs de prières renversés au milieu des gravats et de la poussière.

    L’Azerbaïdjan dément

    L’Azerbaïdjan, de son côté, a démenti être à l’origine du bombardement « Les informations faisant état de l’endommagement de l’église à Choucha n’ont rien à voir avec les actions militaires de l’armée azerbaïdjanaise », a assuré le ministère de la défense de ce pays, ajoutant que « l’armée azerbaïdjanaise ne vise pas les bâtiments et monuments historiques, culturels et tout particulièrement religieux ».

    Les belligérants arméniens et azerbaïdjanais ne donnaient aucun signe jeudi de vouloir faire taire les armes, avant une première réunion à Genève du médiateur international pour ce conflit.

    Les bombardements azerbaïdjanais se sont poursuivis toute la nuit sur la capitale du territoire séparatiste, Stepanakert, selon des journalistes de l’AFP, et sur des zones habitées en Azerbaïdjan, selon les autorités locales.

    Lire également : http://www.fides.org/fr/news/68796-EUROPE_AZERBAIDJAN_Reactions_du_Patriarche_armenien_apostolique_a_propos_du_bombardement_de_la_Cathedrale_armenien_de_Shushi_au_Nagorny_Karabakh

  • Il y a 50 ans, Soljenitsyne recevait le prix Nobel de littérature

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    De Charles-Henri d'Andigné sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Soljenitsyne, prix Nobel en 1970 : la voix des sans-voix

    Nourrie de témoignages d’ex-prisonniers du Goulag en plus de sa propre expérience, l’œuvre de Soljenitsyne eut un impact décisif.

    « Une parole de vérité pèse plus que le monde entier. » Ainsi Soljenitsyne conclut-il son discours de réception du prix Nobel de littérature en 1970. C’est une phrase clé, qui éclaire toute son œuvre. Sa vie durant, l’écrivain russe aura été possédé par un sentiment d’urgence : dire toute la vérité sur le totalitarisme marxiste, sur le matérialisme historique, expliquer, raconter, décrire le drame qu’a connu son pays, et prévenir le reste du monde des dangers mortels que courent les sociétés occidentales devant les idéologies athées qui les minent, notamment le libéralisme sans Dieu.

    D’où une œuvre gigantesque (15 000 pages !), protéiforme, empruntant à tous les genres littéraires, de la nouvelle au roman, de l’essai à la fresque historique, du théâtre à la poésie.

    L’homme qui croit pouvoir se passer de Dieu, il était bien placé pour en parler. Jeune, il s’était laissé séduire intellectuellement par le matérialisme historique, qui a l’avantage de fournir une explication clé en main à tous les événements, à toutes les questions que se posent les hommes.

    Dans Le Premier Cercle (1968), le personnage de Lev Roubine incarne le jeune Soljenitsyne défendant la société « rationnelle », basée sur la science : « La loi historique ! Tout va là où tout doit aller. » Pas besoin de littérature, la science explique tout. Et l’art ? L’art, oui, mais réaliste, objectif… Son arrestation, en 1945, lui dessillera les yeux. Prisonnier pendant huit ans, il découvre la réalité concentrationnaire qu’il décrit de façon saisissante dans Une journée d’Ivan Denissovitch (1962), qui raconte la journée d’un zek (bagnard). Récit imaginaire, mais nourri de son expérience des camps. C’est l’œuvre qui le fera connaître comme écrivain. Il dira dans Le Chêne et le Veau (1975) comment Krouchtchev lui-même autorisa ce livre, croyant y voir une dénonciation du système de Staline, sans s’apercevoir de sa charge explosive.

    Ces années de prison sont fondatrices. Ce sont celles de son retour à la foi orthodoxe, si fondamentale pour lui. Ce sont celles aussi où il forge ses convictions profondes sur l’homme et la société. « L’écrivain que vous avez devant vous, c’est la prison qui l’a fait », dira-t-il à « Apostrophes » en 1975. En outre, La Journée incitera de nombreux ex-prisonniers à lui faire parvenir leur témoignage. Ce sera la matière première de L’Archipel du Goulag. « Mes sources sont des morceaux de fonte d’une très haute qualité, dira-t-il. Je les jette dans ma fournaise intérieure et ils prennent une forme nouvelle. » Il se fait ainsi la voix des sans-voix.

    Écrit clandestinement, L’Archipel paraît en russe en 1973, à Paris, avant d’être traduit dans le monde entier. C’est une véritable bombe, dont l’onde de choc provoque les premières fissures dans le bloc soviétique. Le livre montre de manière limpide que le totalitarisme soviétique n’est pas une déviation, mais qu’il est dans la nature même du communisme léniniste, système gouverné par le mensonge. Ce qui explique l’accueil assez mitigé que l’intelligentsia germanopratine fit à l’auteur…

    ▶︎ À LIRE AUSSI : Soljenitsyne, combattant de la vérité

    Restait à tenter de comprendre la genèse de ce totalitarisme. Ce sera La Roue rouge (1993), grand roman historique de la Révolution russe. Soljenitsyne y emploie la méthode des « nœuds ». Il l’expliquera lui-même à la télévision russe : « Ce sont des segments de temps de deux à trois semaines, là où se passent les événements les plus pittoresques, les causes les plus fondamentales de ces événements. Je décris ces nœuds avec force détails. Et c’est en reliant ces nœuds que je restitue la courbe sinueuse du mouvement révolutionnaire. »

    Comment expliquer l’impact extraordinaire de son œuvre ? D’abord par ses années d’exil : chassé de son pays en 1974, il s’installe en Suisse, voyage en Europe et s’installe aux États-Unis, dans le Vermont, jusqu’en 1994. Autant d’occasions de faire entendre sa voix. Ensuite, et surtout, par son génie d’écrivain. Soljenitsyne est un géant de la littérature, dont le style est l’expression d’une pensée charpentée, de convictions profondément ancrées dans le réel, d’un courage et d’une force d’âme exceptionnels. Héritier de Pouchkine, de Tolstoï, il est comparable à Dante, pour son côté spirituel, à Bernanos, pour son souffle prophétique, à Dostoïevski, pour sa puissance et sa capacité à aller à l’essentiel. Rien de poseur, chez lui, rien de précieux, souligne le romancier Antoine Rault : « Une écriture vive à la Hemingway, teintée d’humour et d’ironie, d’une précision qui s’interdit toute fioriture, toute préciosité, toute emphase, mais surtout d’un souffle qui vous emporte dès la première page, et que complète un sens parfait du dialogue. »

    Russe, Soljenitsyne ? Oui, ô combien. Mais universel.

    Charles-Henri d'Andigné

    (archive 2018)

  • Le cardinal Zen : "par amour de la vérité, je ne me tairai pas!"

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    Du cardinal Zen sur son blog :

    Au nom de la vérité, je ne me tairai pas

    7 octobre 2020

    Je lis le discours prononcé le 3 octobre à Milan par le cardinal Parolin, secrétaire d'État de Sa Sainteté. Ça fait mal au ventre ! Comme il n'est pas stupide et ignorant, il a raconté une série de mensonges qu'il a rêvés.

    Le plus répugnant est l'insulte faite au vénéré Benoît XVI en disant qu'il a approuvé à l'époque l'accord signé par le Saint-Siège, il y a deux ans, sachant que notre très doux, très gentil Benoît ne viendra certainement pas le nier. Il est tout aussi ridicule et humiliant que l'innocent cardinal Re soit "utilisé" une fois de plus pour soutenir les mensonges du Très Éminent Secrétaire.

    Parolin sait qu'il ment, il sait que je sais que c'est un menteur, il sait que je vais dire à tout le monde que c'est un menteur, donc en plus d'être effronté, il est aussi audacieux. Mais au regard de ce qu'il ose faire maintenant, je pense qu'il n'a même pas peur de sa propre conscience.

    J'ai peur qu'il n'ait même pas la foi. J'ai eu cette impression lorsque Parolin, ancien secrétaire d'État, dans un discours commémoratif du Card. Casaroli, louant son succès dans l'établissement de la hiérarchie ecclésiastique dans les pays communistes d'Europe, a déclaré : "quand vous cherchez des évêques, vous ne cherchez pas des gladiateurs, ceux qui s'opposent systématiquement au gouvernement, ceux qui aiment se mettre sur la scène politique".

    Je lui ai écrit pour lui demander si l'idée de décrire le Cardinal Wyszynski, le Cardinal Mindszenty, le Cardinal Beran ne lui avait pas échappé. Il m'a répondu sans le nier, il a seulement dit que si son discours me désolait, il s'excusait. Mais celui qui méprise les héros de la foi, n'a pas la foi !

    L'Histoire

    Voyons comment Parolin résume l'histoire.
    La mention rituelle de Matteo Ricci comme le nec-plus-ultra dans l'histoire des missions de l'Église en Chine commence à me déranger. De nombreux missionnaires qui ont évangélisé le petit peuple ne sont pas moins admirables (sachez que je suis également fier d'avoir été éduqué dans la foi par les jésuites de Shanghai).

    Parolin fait remonter les tentatives de dialogue à Pie XII. C'est une bonne chose qu'il ait également dit que Pie XII avait abandonné la tentative, mais il a ajouté : "cela a créé la méfiance mutuelle qui a marqué l'histoire pour la suite".

    Il semble dire que c'est cette "méfiance" qui a marqué toute l'histoire des trente années suivantes ! Est-il possible de simplifier l'histoire de cette manière ? Et l'expulsion des missionnaires, "tous" après avoir été soumis à des jugements populaires, condamnés comme impérialistes, oppresseurs du peuple chinois et même meurtriers ? Le représentant du pape a également été expulsé, et de nombreux évêques ont été expulsés après des années de prison ! Expulser les "impérialistes oppresseurs", puis ce sera le tour de ceux qu'ils oppriment, les chrétiens et le clergé chinois, coupables de ne pas vouloir renier la religion apprise de ces oppresseurs ! La moitié de l'Église a fini en prison et dans des camps de travail forcé. Pensez aux jeunes membres de la Legion de Marie jetés dans la prison des adolescents et qui en sont sortis à la quarantaine (sauf ceux qui y ont laissé leur vie). L'autre moitié de l'Église a également fini en prison, mais après avoir été torturée par les gardes rouges de la révolution culturelle. Puis dix ans de silence.

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  • France : jeudi noir pour le droit à la Vie

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    08.10.2020

    JEUDI NOIR À L’ASSEMBLÉE NATIONALE POUR LE DROIT À LA VIE

    Ils l’ont fait ! Ce jeudi matin, 8 octobre, par 102 voix contre 65, les députés ont voté en première lecture l’extension de 12 à 14 semaines de grossesse (16 semaines d’aménorrhée) du délai légal de l’IVG. Le prétexte est toujours celui d’ « entraves au droit des femmes », alors que la France, avec 232 000 IVG en un an (soit environ une pour trois naissances), bat ses propres records d’avortements depuis trente ans (NB : moins de 100 000 en Allemagne). L’après-midi de ce même jeudi noir, la majorité LREM de l'Assemblée nationale s’employait à mettre fin aux spectacles d'animaux sauvages dans les cirques ambulants et des numéros de dauphins ou d'orques, au nom de la « souffrance animale ». Ainsi les mêmes qui veulent interdire les spectacles de cirque pour mettre un terme à « la souffrance animale », autorisent l’élimination d’enfants à naître, quitte à leur broyer le crâne en raison de leur développement après 12 semaines. Fermement opposé à cette extension à 14 semaines de l’IVG, le Collège national des gynécologues-obstétriciens français (CNGOF) s’alarme de la « forme d’indifférence des parlementaires à la réalité de gestes qu’ils ne connaissent pas ».

    Cette proposition de loi (texte à l'initiative des parlementaires à ne pas confondre avec un projet de loi, à l’initiative du gouvernement) a été portée par la députée du groupe EDS (Écologie, démocratie, solidarité) et ex-LREM Albane Gaillot. Soutenue par l'ensemble de l'opposition de gauche, elle embarrasse le gouvernement. Selon Le Canard enchainé, le président serait « furieux » que ce « débat de société » ait été abordé « en catimini » à l’Assemblée nationale. Non certes en raison de convictions pro-vie qui lui seraient soudainement advenues, mais du désir de sauver les apparences d’un positionnement politique « modéré », et de l’effet qu’il redoute sur le corps médical si ce texte homicide était définitivement adopté en seconde lecture, au terme de la navette parlementaire entre les deux chambres. De nombreux gynécologues et sages-femmes vont en effet refuser d’accomplir un acte qui s’apparente clairement à un infanticide. Quoiqu’obligés par ce texte à communiquer « immédiatement » à l'intéressée « le nom de praticiens susceptibles de réaliser cette intervention », ce qui constitue une grave atteinte à la liberté de conscience à laquelle s’opposent le Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France (SYNGOF) et le Conseil national de l'ordre des médecins, ces médecins et sages-femmes pourraient néanmoins toujours faire prévaloir pour eux-mêmes leur droit à ne pas pratiquer l’IVG au nom de la clause de conscience générale prévue à l'article R. 4127-47 du code de la santé publique. Concrètement, loin d’avoir l’effet « libérateur » affiché par les promoteurs, cette extension de la pratique de l’IVG pourrait aboutir à l’entraver, comme l’a souligné le Collège national des gynécologues-obstétriciens français (CNGOF).

    Politiquement, ce vote de l’article 1er de la proposition de loi trahit la faiblesse du gouvernement. Le groupe LREM a choisi de s’émanciper en soutenant majoritairement la proposition de loi d’EDS. Sur les 74 députés marcheurs présents au moment du vote de cet article 1er, 56 ont voté pour, 12 contre, et 6 se sont abstenus. Déstabilisé, le gouvernement cherche à temporiser. Olivier Véran, le ministre de la Santé, invoquant un « avis de sagesse », a annoncé une saisine du gouvernement auprès du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) « en raison des risques sanitaires potentiels pour la femme qui va avorter entre 12 et 14 semaines ». Le CCNE doit rendre son avis courant novembre, avant le passage du texte au Sénat. Du CCNE, on peut s’attendre à un avis mi-chèvre, mi-chou. Finalement, cet « avis de sagesse » n’est qu’un dispositif à la Ponce-Pilate destiné pour le gouvernement à afficher des réserves sans se mettre en porte-à-faux avec sa majorité en peau de chagrin. C’est ainsi qu’au cœur de l’été, Olivier Véran avait déjà laissé voter l’extension de l’interruption médicale de grossesse (IMG) permettant un avortement jusqu’au terme ultime de la grossesse en cas de « détresse psychosociale », alors qu’elle ne figurait pas dans le projet de loi de bioéthique du gouvernement (cf. LSDJ n°1030).

  • Le Haut-Karabakh sous le fer et le feu

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    De François-Xavier Gicquel sur le site de SOS Chrétiens d'Orient :

    ARMÉNIE : L'ARTSAKH (Haut-Karabakh) SOUS LE FER ET LE FEU.

    07/10/2020

    Arménie : l'Artsakh sous le fer et le feu.

    Dimanche 27 septembre, le monde s’est réveillé dans la stupeur de l’agression azerbaïdjanaise sur l’Arménie. Parmi tous les peuples, s’il y en a bien un qui devait se sentir touché en plein cœur par ces images d’horreur, ce sont bien les Français. Immédiatement les réseaux de discussions internes de SOS Chrétiens d’Orient s’animent : une mission permanente doit ouvrir 10 jours plus tard, mais il convient de lancer une mission d’urgence afin de porter assistance au plus vite à la population.

    Très rapidement, les réalités de terrain se précisent grâce à l’aide de l’association « Solidarité Arménie » dont le président part bientôt pour le front comme de nombreux hommes de son âge se portant volontaires pour défendre la patrie. Notre réseau, bâti en trois ans d’actions ponctuelles dans le pays, nous oriente sur les besoins réels et nous aide à organiser les premiers éléments logistiques. Sur place Aram, un jeune franco-arménien ayant rejoint son pays il y a trois ans pour retrouver la terre de ses pères, nous aiguille pour monter notre mission en un temps record. Sa connaissance du pays n’a d’égal que son amour pour son histoire et ses terroirs.

    Tous nos engagements français annulés ou reportés, nous nous envolons avec François-Marie vers Erevan. A peine le temps de nous reposer, nous partons repérer et acheter un maximum de denrées afin de les acheminer vers Goris, nœud central de l’aide aux populations, dernier point de passage avant de pénétrer dans l’Artsakh.

    A Goris vers minuit et demi, nous nous rendons immédiatement à l’hôpital de la ville afin de proposer notre aide. Nous sommes reçus par le directeur de l’hôpital et le ministre arménien de la santé qui nous précisent la situation sanitaire, le fonctionnement des secours, nous font visiter l’hôpital et nous remercient chaleureusement de notre engagement. Le ministre nous félicite dès les premières heures via son compte tweeter officiel alors que notre entrevue se poursuit jusqu’à deux heures du matin. 

    Aux premières lueurs du jour, nous découvrons l’hospitalité des gens du Syunik, ce peuple de la montagne rustique, accueillant et foncièrement patriote. Passant devant la Tour Eiffel trônant sur la place principale de la ville, proche du centre culturel français, nous apprenons de la bouche de Carmen, la responsable, que Goris est une ville « francophone et francophile » fièrement jumelée avec la ville de Vienne. Carmen est une jeune femme formidable aux 1000 engagements et qui nous sera cruciale dans la localisation et la distribution de l’aide aux familles de l’Akhtsar réfugiées ici.

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  • Le Nigeria : "une marmite bouillante" et "une mare de sang" selon l'évêque de Sokoto

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    De Lucie Sarr sur  le site de La Croix Africa :

    Au Nigeria, l’évêque de Sokoto dresse un dur bilan des 60 ans d’indépendance de son pays

    Mgr Mattiew Kukah, évêque de Sokoto au Nigeria/DR

    6 octobre 2020

    Vendredi 2 octobre, à l’occasion de la fête d’indépendance du Nigeria, Mgr Matthew Hassan Kukah, évêque de Sokoto, dans le nord-est du Nigeria a dressé un bilan sans concession des 60 ans de son pays.

    Pour Matthew Hassan Kukah, évêque de Sokoto, dans le nord-est du Nigeria, les torts sont partagés concernant la situation actuelle de son pays. « Malgré d’énormes ressources après 60 ans, nous ne pouvons pas nourrir notre peuple, nous ne pouvons pas assurer la sécurité de notre peuple, nous sommes toujours dans l’obscurité, nous ne pouvons pas communiquer entre nous par les routes ou les chemins de fer. Ce que nous avons hérité, nous l’avons volé, cassé ou jeté », a-t-il énuméré dans un message diffusé à l’occasion des 60 ans d’indépendance de son pays.

    « Nous pouvons blâmer les Britanniques, blâmer les politiciens, blâmer l’armée, mais tout cela ne change rien ». À ses yeux, ce qui manque à son pays, ce sont des hommes et des femmes capables guider la population dans des « voyages vers la grandeur ». Ceux-ci « nécessitent plus que de bonnes personnes, plus que de la bonne volonté, plus qu’un simple espoir. Ces voyages doivent être menés par des hommes et des femmes dotés d’une vision et d’un caractère éprouvé, prêts à mobiliser leur peuple vers la réalisation d’un objectif ».

    Réquisitoire contre le président Buhari

    Mgr Kukah a, par ailleurs, vivement critiqué l’actuel président du Nigeria, Muhammadu Buhari. « Le nouveau président avait fait campagne sur un riche menu de promesses, mettant fin à la corruption, mettant fin à Boko Haram, mettant fin à la pauvreté, unissant le pays, entre autres, a-t-il rappelé. Il a inauguré son administration en promettant de faire respecter la Constitution et a déclaré qu’il « appartiendrait à tout le monde et à personne ». Nous avons tous regardé avec espoir un homme qui avait fait campagne sur la philosophie clé de l’intégrité et du caractère. »

    Pour l’évêque de Sokoto, le président a tourné le dos à toutes ses promesses électorales. « Notre pays ressemble maintenant à une marmite bouillante dont tout le monde veut s’échapper, s’est-il insurgé. Le népotisme est devenu la nouvelle idéologie de ce gouvernement. En suivant cette idéologie, on estime que le président a cédé 85 % des postes clés aux musulmans du nord et a veillé à ce que les hommes qui partagent sa foi tiennent fermement les rênes du pouvoir dans les domaines les plus critiques de notre vie nationale ; l’Assemblée nationale et les agences de sécurité ».

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