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Culture - Page 242

  • Le rendez-vous de Michel Delpech

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    Michel Delpech est mort; il se savait condamné par le cancer qui le rongeait. Il y a deux ans, il publiait un livre intitulé "J'ai osé Dieu".

    Michel Delpech « Jésus m’a donné rendez-vous » (source)

    En pleine rémission d’un cancer de la langue, Michel Delpech sort un livre où il révèle sa foi : J’ai osé Dieu… (article de l’hebdomadaire « La Vie » 26/12/2013)

    L’interprète à succès de Chez Lorette et de Pour un flirt est animé par deux grandes passions : la chanson et Jésus. En pleine rémission d’un cancer de la langue, l’ex-star des années yé-yé sort un livre où il révèle sa foi : J’ai osé Dieu…

    Jérusalem, 1985.
    Le soleil décline sur la vieille ville. Après avoir arpenté ruelles et lieux saints toute la journée, nous arrivons avec Geneviève, mon épouse, sur le Golgotha. Les touristes convergent vers un endroit bien précis : le tombeau du Christ. La foule se presse, la file d’attente s’étire, les moines nous exhortent à faire vite. L’impatience est palpable. Cette fièvre me met mal à l’aise. Mon tour arrive enfin, me voilà face à la tombe de Jésus. Alors que mes genoux fléchissent et que mes mains effleurent cette pierre, je suis bientôt submergé par une immense paix, un ineffable amour : je rencontre le Christ.

    Je n’ai pas l’impression de le découvrir ; il s’agit de retrouvailles, paisibles. C’est comme si nous nous connaissions déjà, mais que je l’avais oublié, mis de côté. Lui est là, depuis toujours, sans amertume. Tout va si vite. Contraint de laisser la place, je me relève et nous quittons le Saint-Sépulcre. Le soir même, dans ma chambre d’hôtel, je dévore les épîtres de Paul. Du début à la fin. Pourquoi ces textes ? Je l’ignore. Ils m’attirent et j’en saisis tout le sens. Ces quelques minutes passées au Saint-Sépulcre ont déterminé la suite de ma vie. Jésus m’avait donné rendez-vous, j’avais 39 ans.

    À l’époque, nous venions de nous marier dans une petite église copte,
    à Paris. Je renouais alors avec la religion chrétienne après des années d’égarement dans d’autres sphères spirituelles. M’y avait conduit un chaos intérieur dans lequel j’ai littéralement sombré à l’aube de la trentaine. En dépit de mon succès, ma vie allait à vau-l’eau et des ruptures amicales et sentimentales m’ont fait chavirer pour de bon. Cette dépression a été elle-même précédée de longues années de recherche spirituelle.

    À l’âge de 25 ans, des questions existentielles ont assiégé mon esprit et j’ai emprunté de nombreuses routes adjacentes : la méditation transcendantale, le bouddhisme, l’hindouisme… Mais, au fond de moi, je ressentais toujours une inadéquation, une insatisfaction. Ces spiritualités orientales ne me correspondaient pas. Et je ne voulais pas entendre parler du christianisme, synonyme pour moi d’austérité, de souffrance et de péché. Élevé dans la tradition catholique, je n’ai pas pour autant baigné dans un environnement très croyant. Le catéchisme était davantage une occasion d’acheter des chewing-gums à l’épicerie d’à côté que d’écouter des bondieuseries ! J’ai tout de même gardé en mémoire ma première communion, où je me suis senti envahi par un amour aussi absolu que mystérieux. Le quotidien a vite repris le dessus et, à 18 ans, je me suis engouffré dans une vie faste et facile. Ma carrière de chanteur était déjà bien lancée.

    Mon retour à la religion n’est pas lié à ma dépression,
    puisque j’avais entamé ma quête avant qu’elle s’abatte sur moi. Elle m’a cependant permis de descendre dans les ténèbres de mon être et de questionner ma nature profonde. Au sortir de cette traversée du désert, j’ai commencé par lire de nombreux ouvrages religieux, comme la vie des saints.

    J’ai aussi constaté que les églises m’attiraient. Qu’elles m’apaisaient. Tel un vagabond, j’y entrais au hasard et m’asseyais quelques minutes. L’homme que j’étais, encore fragile, y trouvait à chaque fois un sentiment de sécurité. Parfois même, je m’y endormais ! Quelques années plus tard, j’ai retrouvé cet apaisement lors de ma première retraite, à Saint-Wandrille, en Normandie. J’avais 35 ans et venais visiter frère Odon, un moine dont le témoignage entendu à la télévision m’avait interpellé. Les quelques jours passés là-bas ont transformé mon mal-être en bien-être. Tout s’unifiait. Il ne s’agissait pas d’un état d’exaltation ou de joie retrouvée, c’était plus subtil : je me sentais à ma place, en accord avec ce que je suis.

    Au début de ce chemin de conversion, deux personnes se sont côtoyées en moi : le chercheur de vérité, amoureux de Jésus, et le chanteur, en quête de gloire et de son public. Cette étrange cohabitation n’a pas été confortable tous les jours. Mais ce tiraillement s’est estompé avec l’expérience et la maturité. Depuis, j’ai mes rendez-vous avec Jésus, délicieux, réguliers. Il ne se passe pas une journée sans que je pense à lui ou l’invoque. Sans que je lui parle. Ce lien n’est pas seulement naturel, il est vital. Lorsqu’il m’arrive quelque chose de bien, je le lui attribue, et lorsqu’il m’arrive quelque chose de mal, je me l’attribue. Je n’ai par exemple jamais considéré mon cancer comme une épreuve que Dieu m’envoyait. Une fois de plus, il est à mes côtés, fidèle.

    Mais Dieu sera-t-il toujours là ?
    Bien que je n’aie jamais douté de l’existence de Dieu, ma foi est soumise à des éclipses : taraudé par le doute, je ne cesse d’osciller entre confiance absolue en son amour et peur d’un abandon de sa part. Cette crainte ne m’a jamais quitté. Pourquoi me sauverait-il à chaque fois ? Jésus me laisse souvent arriver au bord du gouffre, par exemple lorsque je suis dans l’erreur, pour venir à moi au dernier moment, dans une infinie douceur. Si je suis encore en vie aujourd’hui, c’est certainement grâce à lui.

    Interview Anne-Laure Filhol

  • Le jour de l'an, "le plus sot des jours de l'année"...

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    Lu sur le site de l'Homme Nouveau (Didier Rance) :

    Le plus sot des jours de l’année

    Qu’écrire quand la « Carte blanche » que je vous adresse doit être envoyée pour le jour de l’An ? Qui aurait le cœur à se contenter de pieuses banalités au-dessus de ce chaudron d’interrogations voire d’angoisse qui a nom 2016 ? Faut-il jouer les Cassandre, ou au contraire se rassurer à coup d’optimisme, ces deux caricatures de l’espérance chrétienne ? Ni l’un ni l’autre. Nous avons, nous ou nos parents, connu d’autres temps troublés ; demandons-nous quels ont été alors les mots qui nous ont réellement fortifiés, ceux d’un ami personnel ou ceux que nous avons pu trouver dans les pages d’un ami de cœur ?

    Pour ma part, je me suis nourri plus d’une fois de ceux de Bernanos, en des temps qui ne le cédaient en rien aux nôtres. Pourtant, soyons clairs, il n’aimait pas le jour de l’An, le « plus sot des jours de l’année », « bête à porter comme une paire de gants neufs », parce qu’alors, « la foire aux sourires bat son plein », et que cet homme entier ne détestait rien de plus que l’hypocrisie ou les baisers Lamourette.

    On peut glaner dans sa correspondance matière à un Anti-Manuel de vœux du Jour de l’An, mais je me contenterai de 1934. Alors que 1933 avait été l’année de la venue d’Hitler au pouvoir et, en France, deux jours avant le réveillon, le début de l’affaire Stavisky, Bernanos écrit à Jacques Vallery-Radot : « Je me refuse de dire un mot de l’année 1934, n’étant absolument pour rien dans la récente promotion de cette imbécile ». Avec le père de ce dernier, son ami Robert, il est encore plus direct : « Je ne vous parle pas de l’année 1934, sinon pour vous déclarer, sauf respect que je l’emm…e (les trois petits points sont de moi, Bernanos n’a pas de ces pudeurs, nda) et avec elle toutes celles qui la suivront jusqu’à l’avènement du Royaume de Dieu ». L’Histoire allait donner raison aux grognements du lutteur pour le Royaume : 1934 fut, elle, l’année du début de la Grande Terreur en Union soviétique, de la nuit des Longs Couteaux en Allemagne, de la guerre civile en Autriche et, dans une France avec 13, 5 % de chômeurs et une dette à 200 % du PIB (cela ne vous dit rien ?), les évènements du 6 février à Paris firent vaciller la République.

    Pour en revenir à Bernanos, l’amitié l’emporte parfois sur le courroux et il écrit aussi en ce début de 1934 des mots que je fais miens et vous adresse : « Mon cher ami, mes chers amis, grands et petits, jeunes et moins jeunes (si peu moins !), j’ai l’honneur de vous souhaiter une bonne année. Pour la réalisation effective de ce souhait, vous devrez vous adresser au bon Dieu, dont l’adresse est connue quoi qu’on en dise ».

  • “Das alte Jahr vergangen ist” (La vieille année s’en est allée)

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    Samuel Scheidt (1587-1654)

     

    Johann Sebastian Bach (1685--1750)

    JPSC

  • Mgr Léonard : un archevêque à contre-courant

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    Notre archevêque émérite répond aux questions d'Antoine Pasquier dans Famille Chrétienne :

    Mgr André-Joseph Léonard : « Jésus ne nous prédit pas le succès, mais la contradiction »

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    En cinq ans, Mgr Léonard a multiplié par plus de treize le nombre de séminaristes. Ici des ordinations en la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles.

    EXCLUSIF MAGAZINE - Archevêque émérite depuis le 12 décembre, Mgr Léonard livre son regard sur les événements qui ont marqué l’année 2015, et sur ses cinq années à la tête du diocèse belge de Malines-Bruxelles.

    Au cours de vos cinq années à la tête de l’archevêché de Malines-Bruxelles, le nombre de séminaristes a spectaculairement progressé, passant de quatre en 2010 à cinquante-cinq aujourd’hui. Comment l’expliquez-vous ?

    Pendant vingt ans, j’ai été professeur à l’université de Louvain puis, durant treize ans, supérieur du séminaire universitaire. J’ai toujours été proche des séminaristes et j’ai donc tout naturellement continué à adopter cette attitude lorsque j’ai été évêque de Namur, puis de Malines-Bruxelles.

    Je n’ai jamais renvoyé un jeune qui venait me voir, je ne lui ai jamais dit d’aller d’abord prendre contact avec le service des vocations, je l’ai toujours accueilli. Un homme qui veut donner sa vie au Christ, un évêque doit le recevoir ! Quand un jeune sent qu’il compte pour l’évêque de son diocèse, ça l’aide à prendre sa décision.

    Je n’ai pas de recette miracle à proposer. Je me suis simplement montré toujours ouvert aux réalités que l’Esprit Saint fait naître dans l’Église. Quand j’ai rencontré les jeunes touchés par le ministère du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine, et qui ont fondé la Fraternité des Saints-Apôtres, ma première réaction n’a pas été la méfiance, mais l’accueil et l’encouragement. Quiconque se présente ne devient pas forcément prêtre, un discernement est nécessaire, mais la première attitude est celle de l’accueil. Quelle joie pour un évêque de rencontrer un homme qui veut se consacrer à l’Église. Quel merveilleux cadeau !

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  • Thomas d'Aquin était-il gay friendly ?

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    C'est ce que l'on pourrait croire en lisant le livre d'Adriano Oliva intitulé "Amours", mais cinq dominicains réfutent cette "thèse" (source) :

    Thomas d’Aquin et l’homosexualité

    Cinq dominicains répondent à Adriano Oliva

    Est-ce qu’un thomisme “gay-friendly” va devenir tendance dans le futur ? Est-ce la prochaine étape d’une théologie universitaire sophistiquée ? Telle est l’impression donnée par le médiéviste Adriano Oliva dans son nouveau livre, Amours, publié en français et en italien. Le travail vise un large public. Entre autres choses, le dominicain italien appelle à une révolution dans la pratique pastorale de l’Église à l’égard des divorcés remariés civilement ainsi que des personnes homosexuelles sexuellement actives. De nombreuses prétentions d’Oliva s’enracinent dans une nouvelle interprétation de Thomas d’Aquin. Le livre a déjà provoqué un scandale significatif. Dans ce qui suit, cinq Dominicains (trois de l’Angelicum à Rome et deux de la Dominicain House of Studies, à Washington, DC) répondent à la lecture erronée que fait Oliva du Docteur angélique. Nous allons examiner quatre grandes interprétations et utilisations abusives de saint Thomas. Nous commençons par son traitement du mariage, qui conduit tout droit à sa position qu’un critique a qualifié de “Thomisme gay.” Toutes les références sont faites à partir de l’édition française.

    1) Première erreur : Séparer le lien du mariage du bien des enfants

    Oliva sépare les deux parties essentielles du mariage que Thomas d’Aquin tient fermement ensemble. Saint Thomas note que le mariage s’établit par le consentement du couple. Ce qui survient dans la cérémonie de mariage. Pour saint Thomas, le lien du mariage a une double finalité : 1) la procréation et l’éducation des enfants, et 2) la croissance du couple dans l’amour et le soutien mutuel à travers leur vie commune. Pourtant Oliva prétend que, pour saint Thomas, la procréation ne fait pas partie de « l’essence du mariage » (Amours, p. 20). Comme le montre la conclusion du livre, Oliva soutient que saint Thomas peut nous aider à penser le mariage dans une complète abstraction de la procréation et du bien des enfants. Il déclare (p. 113) : « De même que dans le couple hétérosexuel chacun est poussé à se transcender dans l’amour de l’autre, et ceci non à travers l’ouverture à la procréation qui ne fait pas partie de l’essence du mariage, mais à travers l’amour indissoluble pour le conjoint … ».

    Rien de tout ceci se trouve dans saint Thomas. Bien au contraire, le Docteur angélique insiste sur le fait que « le bien des enfants est la fin principale du mariage » (Commentaire sur les Sentences, livre 4, distinction 33, question 1, article 2, corpus). Nulle part saint Thomas ne dit que le bien des enfants est optionnel pour le mariage. Là où saint Thomas unit l’amour mutuel du couple et la charge de leurs enfants, Oliva divise.

     

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  • Liège: concert de Noël à l'église du Saint-Sacrement au Boulevard d'Avroy

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    affiche_concert_19 decembre 2015.jpg

  • "Mia Madre" : un petit chef d'oeuvre de finesse et de délicatesse

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    Lu sur aleteia.org (Jean Muller) :

    Mia Madre, une petite pépite sur la famille

    Avec "Mia Madre", Nanni Moretti signe un nouveau film subtil et touchant sur les liens familiaux, la perte d’un être cher et les interrogations qu’elle occasionne.

    Mia Madre de Nanni Moretti © Alberto Novelli

    Mia Madre de Nanni Moretti © Alberto Novelli

    Réalisatrice, la charmante Margherita (Maegherita Buy) tourne un nouveau film. Un film sur la fermeture d’une usine italienne, le licenciement et le dialogue social difficile. Un tournage compliqué et qui traine en longueur, d’autant que l’état de santé de sa mère décline gravement. Alors que cette dernière est mise sous surveillance à l’hôpital, c’est le frère de Margherita, incarné par Nanni Moretti lui-même, qui s’en occupe efficacement. Le déclin puis la perte d’un proche, voilà le thème du dernier film de Nanni Moretti, rappelant La Chambre du fils, film qui avait obtenu la Palme d’or à Cannes en 2001.

    Dans Mia Madre, c’est la mort de la mère qui agit comme un véritable révélateur pour Margherita. Alors qu’elle a parfaitement réussi professionnellement, la mort de sa mère lui fait perdre pied et l’amène à un retour sur soi, au fond un retour à l’essentiel. C’est le temps des interrogations, des plus futiles aux plus triviales. Ces consignes qu’elle a toujours donné aux acteurs et auxquelles elle-même n’a jamais cru, sa fille, qui traverse une crise d’adolescence ou encore cette relation adultère qui ne la satisfait plus, la perte d’un être cher entraine un retour au réel brutal et d’une remise en question sincère.

    Drame et beauté

    Qui dit perte d’un être cher dit tristesse et parfois lourdeur. Loin de se complaire dans un pathos tire-larmes et une atmosphère macabre, Mia Madre parvient même à faire rire. Dans son film, Margherita dirige un célèbre acteur américain, Barry Huggins (John Turturro), dont le talent n’a d’égal que son incapacité à apprendre ses textes. Caractériel, mégalomane, il a tous les vices de l’acteur américain parvenu. Le contraste est saisissant, entre une réalisatrice inquiète pour sa mère et un acteur vedette mal dégrossi, le tout participant d’une beauté vraie.

    Jeu d’acteur remarquable, réalisation d‘une grande finesse et sujet traité avec délicatesse font de Mia Madre un petit chef d’œuvre. Une dimension spirituelle aurait été aussi pertinente que bienvenue, et aurait permis de sublimer cette belle mort. Force est de constater que ce film est tout de même une réussite. Un film sur la famille, une bonne opportunité en ce temps de l’Avent !

    En salles depuis le 2 décembre, Nanni Moretti, Mia Madre, adultes et adolescents.

  • Quelle réponse apporter face à la violence de l'islam ?

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    Quelle réponse face à la violence de l'islam ?

    Une interview d'Annie Laurent parue le  (dans Société) sur le site de l'Homme Nouveau :

    Fondatrice de l'association Clarifier et spécialiste du monde arabe, Annie Laurent répond à quelques questions pour clarifier notre situation face à un islam déroutant.

    Quelle est votre analyse sur la situation de l'islam en France et en Europe après les attentats de l'année 2015 (Charlie, Hyper Casher et Bataclan) ?

    Pour moi, ces agressions (et n’oublions pas Toulouse, Montauban et Grenoble, ainsi que les attentats manqués dans le Thalys et l’église de Villejuif) sont le signe évident de la faillite de la France et de l’Europe en ce qui concerne l’intégration des musulmans. Ce qui me frappe c’est que le recours à la violence se déploie parmi les jeunes générations issues d’ascendants immigrés musulmans qui, il y a quarante ou cinquante ans, semblaient vouloir vraiment devenir pleinement français, c’est-à-dire adopter nos mœurs, notre culture et nos traditions, autrement dit aimer la France avec tout ce qui la constitue. Aujourd’hui, on assiste à un rejet croissant et massif, voire haineux, de tout cela. En se réislamisant, en s’organisant sur le mode communautariste, en multipliant les revendications confessionnelles, les musulmans de France expriment leur refus de s’assimiler, démarche qui relève d’une volonté libre, comme l’explique très bien Malika Sorel-Sutter dans son dernier livre, Décomposition française (1), dont je recommande la lecture. Le plus terrible à mes yeux c’est que nos élites, par leur aveuglement et leurs utopies idéologiques, ont favorisé cette évolution dangereuse qui menace la cohésion nationale et la paix civile. La déchristianisation et le développement de l’indifférentisme religieux ont aussi leur part dans ce processus délétère qui conduit tant de nos jeunes compatriotes à se faire musulmans et même à s’enrôler dans le djihad. Il faut le reconnaître et l’Église en France doit en tirer les conséquences. Pour répondre précisément à votre question, l’Islam est en France mais il n’est pas de France et c’est pareil pour le reste de l’Europe.

    Quelle réponse devons-nous apporter politiquement à cette violence et à la guerre engagée par l'État islamique ?

    Je pense tout d’abord que nos dirigeants doivent opérer des révisions en profondeur en ce qui concerne nos rapports avec le monde musulman, rapports marqués du sceau de l’hypocrisie, de l’injustice et de la soumission. Il faut cesser de se prévaloir de la démocratie et des droits de l’homme d’un côté, comme on l’a fait sans aucune légitimité en Libye puis en Syrie, tout en maintenant par ailleurs des échanges avec des régimes, comme ceux de la péninsule Arabique, qui violent ouvertement ces principes. La richesse de ces derniers, ainsi que le profit que nous pouvons en retirer, ne doivent plus servir de prétexte à fermer les yeux sur leurs entraves aux libertés les plus élémentaires. Il y a là de notre part une attitude incohérente et profondément immorale qui ne peut qu’inspirer le mépris des sociétés islamiques à notre égard. Nous devons aussi arrêter de céder au chantage de la Turquie et oser dire au Président Erdogan que son pays ne peut pas adhérer à l’Union européenne, tout simplement parce qu’il n’est pas européen, ce qui n’empêcherait pas d’instaurer des partenariats dans certains domaines. Les Turcs, comme les Arabes musulmans, observent nos faiblesses et ils en profitent pour accélérer l’islamisation de l’Europe. Les révisions géopolitiques qui s’imposent exigent du courage et de l’humilité. Je sais qu’il n’est pas facile de reconnaître que l’on s’est trompé mais tel est le prix à payer pour retrouver des relations saines avec les États et les peuples musulmans et pour obtenir leur respect. Ces changements pourraient rejaillir positivement sur l’attitude de nos compatriotes musulmans envers les pays européens qui les ont généreusement accueillis. Il s’agit là d’un combat de longue haleine mais sans ces révisions l’action militaire ne suffira pas pour gagner la guerre que nous livrent les djihadistes de l’État islamique et d’autres mouvements apparentés.

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  • Le latin : un accélérateur de réussite pour les élèves défavorisés

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    Lu ICI :

    Étude — Le latin agit comme un accélérateur de réussite pour les élèves défavorisés


    Voilà une étude que la ministre socialiste de l'Éducation française, Najat Belkacem s'est bien gardée de populariser. Réalisée par la très sérieuse direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), cette note d'information s'intitule : « Le latin au collège : un choix lié à l'origine sociale et au niveau scolaire des élèves en fin de sixième ». Un titre trompeur, car elle dément en vérité tous les préjugés de la ministre de l'Éducation nationale sur le latin comme discipline réservée à l'élite. Que nous apprend cette étude ? Qu'il y a certes plus d'enfants d'enseignants que d'ouvriers qui choisissent cette option. Mais elle démontre surtout que le latin agit comme un accélérateur d'égalité, puisque son apprentissage aide davantage les élèves issus de milieux défavorisés. En observant le destin de 35 000 jeunes entrés en sixième [Secondaire I au Québec] en 2007, ses deux auteurs ont découvert que le succès aux examens des élèves latinistes vivant dans une famille modeste est supérieur de 21,5 % au brevet [examens à 14-15 ans], et de 23 % au bac [D.E.C. au Québec, vers 18 ans en France] à celui de leurs congénères non latinistes. Pour les enfants de cadres ou d'enseignants, cet écart est moins important : 5,6 % pour le brevet, 18 % pour le bac.

    De l'illettrisme à la classe prépa

    Plus surprenant, l'enseignement du latin joue un rôle pour préserver la mixité sociale dans les collèges les plus problématiques : « À milieu social et niveau scolaire identiques […], les élèves choisissent plus souvent le latin lorsqu'ils sont scolarisés en éducation prioritaire [c'est-à-dire principalement dans les banlieues « difficiles »], écrivent les auteurs de l'étude. » L'enseignement du latin est donc une manière de « retenir » les enfants de familles privilégiées dans les réseaux d'éducation prioritaire.

    Les professeurs de lettres classiques sont enchantés de ces résultats au moment où le latin et le grec sont menacés par la réforme du collège. Enchantés, mais pas étonnés. L'un d'entre eux, qui enseigne dans un collège de l'académie de Créteil, raconte ainsi comment le latin a permis à un de ses élèves, qui ne maîtrisait pas le français au début de la cinquième, de rejoindre après le bac une classe préparatoire [à la rentrée dans les hautes écoles d'élite] parisienne. Un parcours exemplaire que la transformation du latin et du grec en « enseignement pratique interdisciplinaire » [dernier projet de la calamiteuse Belkacem] risque de rendre impossible demain.

  • La place de l'homme diminué dans une humanité augmentée

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    Ce sujet portant sur l'eugénisme et le transhumanisme a été traité par Fabrice Hadjad invité par Jean-Philippe Taslé d’Héliand, Président de ODDO Banque privée; on en trouvera les videos en cliquant sur le lien suivant : http://www.e-philanthropos.org/

  • La Basilique Saint-Pierre profanée ?

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    Telle est, en tout cas, l'opinion d'Anne Dolhein publiée sur "reinformation.tv" :

    « Sacrilège » : la projection New Age de “Fiat Lux, illuminer notre Maison commune” sur la basilique Saint-Pierre

    Fiat Lux basilique Saint Pierre Maison commune 
    Un bien grand mot, dira la majorité : pourquoi qualifier de « sacrilège » la projection d’images offerte au soir du 8 décembre au pape François à Rome, pour marquer l’ouverture du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde ? Après tout, on pourrait bien dire que la basilique Saint-Pierre, qui a servi de gigantesque écran au spectacle de lumière, était comme une arche de Noé où les espèces en danger ont défilé dans une spectaculaire mise en scène. Et qu’il s’agissait, au fond, d’une célébration de la création ? Le Créateur en était pourtant singulièrement absent. Et le titre donnait le ton de ce rejet : Fiat Lux, illuminer notre Maison commune. Car c’est à l’intérieur de la basilique Saint-Pierre, comme dans toute église possédant un tabernacle renfermant des hosties consacrées, que se trouve la véritable Lumière du monde, la Présence réelle qui éclaire la juste hiérarchie des valeurs et rappelle la véritable fin de l’homme. De nombreux groupes catholiques anglophones ont sévèrement critiqué l’événement, une « fête » New Age.
     
    Le mot sacrilège est en réalité parfaitement choisi : il décrit l’usage profane d’un lieu sacré.

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  • Quand Jan Fabre, "notre plus grand artiste contemporain", sévit à Bruges

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    Lu sur la Libre, dans la rubrique "Vu de Flandre" (Jan De Troyer) :

    (...) Récemment reconnu comme "institution artistique de la Communauté flamande", le Concertgebouw souscrit par ses initiatives à l'ambition de transformer une ville qui accueille chaque année cinq millions de touristes en un pôle d'art contemporain. (...) Les organisateurs se sont montrés cette fois encore plus aventureux en confiant la direction artistique de cette édition du festival à Jan Fabre. De ce dernier on ne pouvait qu'attendre une programmation téméraire susceptible de scandaliser certains. (...)

    Aujourd'hui, les édiles tournent le dos à "Bruges la Morte". La preuve incontestable en est livrée par "Mount Olympus", ce grand spectacle dionysiaque de 24 heures non-stop, basé sur les 33 tragédies grecques, avec lequel Jan Fabre a ouvert le festival: 27 acteurs se sont livrés jusqu'à l'épuisement à un cocktail d'extase, de passion, de sensualité et de souffrance. Le public a réagi à ce bombardement d'images violentes, de scènes érotomaniaques et d'actions choquantes de la même façon qu'à Berlin et à Rome. Au lieu d'être scandalisés par les actrices urinant sur scène ou se masturbant, au terme de la représentation, les spectateurs lui firent une ovation semblant ne jamais devoir prendre fin. Cette ouverture fut digne de la poursuite du festival. Jusqu'à la fin de la semaine, des chorégraphes qui ont tous, un jour, côtoyé Fabre sur scène, se montrent par leurs spectacles extrêmes affranchis de toute peur. ...