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Idées - Page 35

  • La Révolution racialiste, et autres virus idéologiques (recension)

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    La Révolution racialiste, et autres virus idéologiques (recension)

    8 avril 2021

    Mathieu Bock-Côté, sociologue bien connu, va publier un nouvel essai à Paris le 15 avril 2021. Voici la recension de son nouvel ouvrage par Michel de Jaeghere publiée dans Le Figaro Histoire (avril-mai 2021).

    IL ÉTAIT UNE FOIS LA RÉVOLUTION

    Nous croyons trop souvent avoir affaire à des échappés de l’asile.

    Devant les délires de la cancel culture [culture du bâillon], le boycottage vertueux de Sylviane Agacinski, l’interruption violente des représentations d’une pièce d’Eschyle, ou la justification balbutiante de réunions non mixtes, réservées aux « non-Blancs », par la présidente de l’Unef, nous avons le sentiment d’assister à de déplorables sorties de route, témoignant que la montée de l’intolérance est corrélée à celle de la bêtise. Nous sourions de l’extension illimitée du domaine de la lutte. De la multiplication des phobies traquées par les experts auto proclamés de la sociologie comme par leurs servants du monde médiatique, vigilants de la conscience morale ou professionnels de l’indignation, vérificateurs de faits du politiquement correct associant l’arrogance du bas clergé à la science confuse de Diafoirus, et prompts à recueillir les humeurs des représentants des minorités ethniques ou sexuelles avec une servilité de domestiques.

    La Révolution racialiste, le nouveau livre de Mathieu Bock-Côté, vient mettre fin à notre insouciance. Il nous révèle qu’il ne suffit pas d’éteindre nos télévisions non plus que de déserter les réseaux sociaux pour échapper au cirque. Les thèmes mis en circulation, depuis cinquante ans, par les tenants du décolonialisme, pourfendeurs du racisme systémique ou militants de l’indigénisme qui ont prospéré sur les campus américains ou dans les universités françaises, ne relèvent pas d’une polémique absurde. Ils forment une « idéologie toxique », un corpus doctrinal d’une cohérence redoutable.

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  • Quand est venu le temps de la peur...

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    De la Revue Catholica (Bernard Dumont), numéro 151 :

    Le temps de la peur

    5 Avr 2021

    En 2009, Jacques Attali, qui assume volontiers un rôle de conseiller du prince, avait émis une sentence qui acquiert aujourd’hui un relief particulier : « L’Histoire nous apprend que l’humanité n’évolue significativement que lorsqu’elle a vraiment peur[1] ».

    La formule est grandiloquente mais elle suggère une intention politique derrière la généralité du propos. Pour ceux qui entendent profiter d’une occasion telle que l’actuelle attaque virale mondiale pour orienter le cours des choses dans le sens qui leur convient, il est utile d’obtenir la soumission des masses par un moyen psychologique plutôt que seulement par l’usage de la force. Dans cette optique que l’on peut qualifier d’économique, il est tout naturel que l’utilisation de la peur soit un ingrédient privilégié de la fabrique du consentement, de la propagande de guerre à la « communication sociale »[2]. Il s’agira donc d’alterner séduction et menace, promesse de protection et annonce des pires calamités en fonction de l’acceptation ou du rejet des contraintes imposées.

    Parmi les nombreuses – et inégales – analyses des manipulations qui se sont multipliées depuis l’irruption du dernier coronarirus, un documentaire belge[3] produit l’extrait d’une conférence donnée par un important virologue, belge lui aussi, Marc Van Ranst, en 2019, au Royal Institute of International Affairs, à Londres. Cet autre conseiller du prince y explique avec complaisance comment il avait déjà procédé, dix ans auparavant, pour obtenir une réaction massive en faveur de la vaccination contre le virus H1N1. Tout d’abord, il avait pris contact avec des journalistes afin d’être considéré comme « l’expert incontournable » et toujours disponible, ensuite il leur avait répété avec insistance un message alarmiste et compté sur eux pour le diffuser avec toute la dramatisation souhaitée, sur le thème : le vaccin ou la mort[4]. La peur est donc utilisée non pas tant pour briser les résistances que pour obtenir l’acceptation volontaire de toutes sortes de contraintes, y compris lorsqu’elles sont déclassées pour être remplacées par d’autres présentées comme tout aussi impératives. Que le procédé puisse servir à satisfaire des intérêts particuliers ou des projets de domination sous couvert d’expertise, ou qu’il soit simplement un instrument de fortune au sein d’une société de masse sensible aux émotions plus qu’aux arguments élaborés, le fait est là.

    L’instrumentalisation de la peur a fait l’objet d’études scientifiques, au même titre que d’autres éléments entrant dans le champ de la psychologie des masses. Serge Tchakhotine, disciple de Pavlov, estime, dans son maître livre Le viol des foules par la propagande politique, une première fois réédité en 1952, et adapté à la situation alors actuelle du monde, que l’« on vit sous deux facteurs capitaux, qui ont la même origine – la peur, la Grande Peur Universelle. D’un côté, c’est la peur de la guerre […] celle de la bombe atomique ; de l’autre, la peur qui est à la base de méthodes actuelles de gouvernement : le viol psychique des masses. » Un peu plus loin, Tchakhotine précise, sur le même registre : « Aujourd’hui, le viol psychique des masses est sur le point de devenir une arme d’une extrême puissance et épouvantablement dangereuse. Les découvertes scientifiques récentes contribuent à ce danger dans une mesure jusqu’alors insoupçonnée même dans ce domaine. C’est la télévision qui menace de devenir un véhicule terrible du viol psychique.[5] »

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  • La mort d'Hans Küng, prophète de l'Eglise postconciliaire

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    De Stefano Fontana sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    MORT DU THÉOLOGIEN
    Hans Küng, le théologien qui a semé les graines de Vatican III

    7-04-2021

    Mort de Hans Küng, théologien suisse. Il faisait souvent la une des journaux, lorsqu'il tirait à boulets rouges contre la doctrine catholique. Hégélien de formation, il voulait une réforme œcuménique et démocratique de l'Église. Pendant ce temps, il a semé en silence. Nous en récoltons les fruits aujourd'hui : beaucoup pensent que nous avons déjà atteint le Concile Vatican III, qu'il espérait.

    Hans Kung

    Hier, le théologien Hans Küng est décédé à l'âge de 93 ans dans sa maison de Tübingen, en Allemagne. Né à Sursee, en Suisse, en 1928, Küng avait choisi de se consacrer à l'étude de la théologie et, à l'âge de 32 ans, était devenu professeur titulaire à la faculté de théologie catholique de l'université de Tübingen.

    Tout le monde, même ceux qui ne connaissent pratiquement rien à la théologie, connaît au moins le nom de Hans Küng et le considère comme l'antagoniste par excellence de la doctrine catholique. De ce point de vue, la vie théologique de Küng est l'exact opposé des prescriptions données par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi dans son Instruction sur la vocation ecclésiale du théologien Donum veritatis de 1990. Ici, les théologiens ont été invités à la prudence, il leur a été suggéré de ne pas s'adresser aux médias, de ne pas afficher des positions théologiques contraires au Magistère, de ne même plus discuter des questions spécifiées et définies par celui-ci. Küng, au contraire, s'est toujours tenu sur la scène, depuis qu'il a accompagné le cardinal de Vienne König au Vatican pour le Concile et n'a certainement jamais fait preuve de la prudence "ecclésiale" que le Magistère demande aux théologiens.

    Lorsque cela se produit chez un théologien, comme dans le cas de Küng, cela signifie peut-être que, de manière plus ou moins consciente, ce théologien pense que l'avenir de l'Église dépend de lui, ou du moins surtout de lui. Cette attitude personnelle incline alors vers une théologie historiciste et progressiste, qui à son tour anime théoriquement cette attitude personnelle. Son compagnon Karl Rahner déclarait ouvertement qu'il voulait être l'initiateur d'une nouvelle Église et, à en juger par sa vie et sa théologie, Hans Küng pensait de même. La personnalité est ainsi soudée à la théologie professée et vice versa, dans l'idée chère aux réformateurs et aux hérétiques que le salut est dans l'avenir, que l'avenir est le salut et qu'ils ont les clés de l'avenir.

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  • «Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect» (Michel Houellebecq)

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    Du Figaro Vox via ce blog :

    Michel Houellebecq: «Une civilisation qui légalise l’euthanasie perd tout droit au respect»

    5 avril 2021

    -Alors qu’une proposition de loi pour légaliser le suicide assisté sera débattue à l’Assemblée cette semaine, l’écrivain, qui intervient très rarement dans le débat public, explique pourquoi il est farouchement opposé à ce qu’il considère comme une rupture anthropologique inédite.Par Michel HouellebecqPublié il y a 4 heures, mis à jour il y a 2 heures

    Proposition numéro 1 : personne n’a envie de mourir. On préfère en général une vie amoindrie à pas de vie du tout ; parce qu’il reste de petites joies. La vie n’est-elle pas de toute façon, par définition presque, un processus d’amoindrissement? Et y a-t-il d’autres joies que de petites joies (cela mériterait d’être creusé)?

    À LIRE AUSSI :Le débat sur l’euthanasie refait surface en France

    Proposition numéro 2 : personne n’a envie de souffrir. J’entends, de souffrir physiquement. La souffrance morale a ses charmes, on peut même en faire un matériau esthétique (et je ne m’en suis pas privé). La souffrance physique n’est rien d’autre qu’un enfer pur, dénué d’intérêt comme de sens, dont on ne peut tirer aucun enseignement. La vie a pu être sommairement (et faussement) décrite comme une recherche du plaisir ; elle est, bien plus sûrement, un évitement de la souffrance ; et à peu près tout le monde, placé devant une alternative entre une souffrance insoutenable et la mort, choisit la mort.

    Proposition numéro 3, la plus importante: on peut éliminer la souffrance physique. Début du XIXe siècle: découverte de la morphine ; un grand nombre de molécules apparentées sont apparues depuis lors. Fin du XIXe siècle: redécouverte de l’hypnose ; demeure peu utilisée en France.

    L’omission de ces faits peut expliquer à lui seul les sondages effarants en faveur de l’euthanasie (96 % d’opinions favorables, si je me souviens bien). 96 % des gens comprennent qu’on leur pose la question: «Préférez-vous qu’on vous aide à mourir ou passer le restant de vos jours dans des souffrances épouvantables?», alors que 4 % connaissent réellement la morphine et l’hypnose ; le pourcentage paraît plausible.

    Je résiste à l’occasion de me lancer dans un plaidoyer pour la dépénalisation des drogues (et pas seulement des drogues «douces») ; c’est un autre sujet, sur lequel je renvoie aux observations pleines de sagesse de l’excellent Patrick Eudeline.

    Les partisans de l’euthanasie se gargarisent de mots dont ils dévoient la signification à un point tel qu’ils ne devraient même plus avoir le droit de les prononcer. Dans le cas de la «compassion», le mensonge est palpable. En ce qui concerne la «dignité», c’est plus insidieux. Nous nous sommes sérieusement écartés de la définition kantienne de la dignité en substituant peu à peu l’être physique à l’être moral (en niant la notion même d’être moral?), en substituant à la capacité proprement humaine d’agir par obéissance à l’impératif catégorique la conception, plus animale et plus plate, d’état de santé, devenu une sorte de condition de possibilité de la dignité humaine, jusqu’à représenter finalement son seul sens véritable.

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  • Comprendre Benoît XVI, une exigence de pensée et de foi

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    De Stefano Fontana sur le site de l'"Observatoire International Cardinal Van Thuan sur la Doctrine Sociale de l'Eglise" (traduction de "Benoît et moi") :

    Comprendre Benoît XVI

    Ratzinger a retenu la dissolution de la foi catholique, défendant ce qui devait être défendu, mais n’a pas réussi à fermer le cercle (boucler la boucle). Il a refondé la relation essentielle entre la foi et la raison, et soutenu des thèses formidables sur la centralité de Dieu sur la place publique. Dans certains jugements sur la modernité, comme sur les Lumières, il n’a pas été aussi convaincant. L’évaluation de sa pensée est fondamentale. Présentation du livre Capire Benedetto XVI. Tradizione e modernità ultimo appuntamento (Comprendre Benoît XVI. Tradition et modernité: dernier rendez-vous).

    Comprendre Benoît XVI est une exigence de pensée et de foi. En lui, tradition et modernité se sont donné un dernier rendez-vous. Il a retenu (comme un Katechon) la dissolution de la foi catholique, défendant ce qui devait être défendu et répétant ce qui devait être répété, mais il n’a pas été capable de boucler la boucle et de mettre en sûreté le navire contre la tempête. Certains disent qu’il a été vaincu sur tous les fronts et que le modernisme a fini par l’emporter, certains disent que l’issue était inévitable étant donné que même sa pensée, au fond mais pas en totalité, dépendait des res novae [révolutions] d’une modernité niant la tradition.

    D’autres au contraire pensent – comme moi – que Benoît XVI a indiqué de nombreux points fixes en contraste évident avec la tendance du modernisme à dissoudre l’Église dans le monde et la transcendance dans l’histoire, mais qu’il n’a pas achevé le travail que ces mêmes points fixes qu’il a énoncés exigeaient par cohérence interne. Il a dit beaucoup de choses mais n’a pas tout dit. Son pontificat est resté inachevé non seulement en raison de sa démission, mais aussi du point de vue de la pensée théologique. Il a éclairé de nombreux problèmes mais n’est pas venu indiquer la solution.

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  • "Tout est sauvé !" (Fabrice Hadjadj)

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    De KTO (Lumière intérieure) :

    Fabrice Hadjadj : « Tout est sauvé ! »

    27/03/2021

    Semaine Sainte oblige, voici une émission un peu singulière : Fabrice Hadjadj est l’invité de Lumière Intérieure présenté ce soir par Priscilia de Selve. Philosophe, directeur de l’Institut Philanthropos, romancier, essayiste et dramaturge, juif converti, il vient de rédiger la préface d’un livre consacré aux 7 dernières paroles du Christ en croix édité par Magnificat. Face aux mots choisis pour lui, il répond et ouvre son coeur avec sincérité, humilité et beauté. « On est là pour annoncer la lumière... » , dit-il d’emblée en partageant sa vie, de philosophe, de chrétien mais aussi de père de famille. Il donne vite le ton de cette Semaine Sainte : « Le Christ s’est fait l’un de nous... et donc il faut toujours penser que cette gloire transparait à travers le quotidien... Tout est sauvé »

  • Semaine sainte : les Français plus « chanceux » que leurs voisins européens ?

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    Alors que les fidèles s’apprêtent à entrer dans la Semaine sainte après le Dimanche des rameaux ce 28 mars, tour d’horizon des mesures sanitaires en place chez nos voisins européens. Un commentaire d’Agnès Pinard Legry sur le site web « Aleteia » :

    Semaine sainte FR322784A.jpgÀ l’approche de la Semaine sainte et de Pâques et alors que le contexte sanitaire se tend, les catholiques français ont appris avec soulagement qu’ils pourront assister, sauf nouvelles mesures, aux différents offices de la Semaine sainte et de Pâques. Seules contraintes outre le protocole sanitaire : respecter le couvre-feu (de 19h à 6h) et, pour les zones concernées, choisir une messe à moins de 10 kilomètres de chez soi. « Les règles s’appliquant aux lieux de culte resteront inchangées », a ainsi assuré le Premier ministre Jean Castex il y a quelques jours. Face à l’épidémie, nos voisins européens ont pris des dispositions plus ou moins drastiques concernant les offices de la Semaine sainte. Comment vont-ils vivre ce temps fort de la liturgie ?

    1ALLEMAGNE : DES OFFICES FINALEMENT AUTORISÉS

    Pendant cinq jours, du 1er au 5 avril, l’Allemagne devait se mettre « en pause », avait indiqué ce mardi 23 mars la chancelière Angela Merkel lors d’une conférence de presse. Les offices religieux sur cette période, c’est-à-dire pendant la Semaine sainte et Pâques, devaient être annulés, les messes se tenir à huis clos et les fidèles contraints de vivre ces temps liturgiques forts depuis chez eux. Mais au lendemain des annonces, ce mercredi,  Angela Merkel a reconnu avoir fait « une erreur » en voulant durcir pour le long week-end de Pâques les règles sanitaires anti-Covid en Allemagne. À l’issue d’une réunion d’urgence avec les Länder, les États-régions, la chancelière allemande confirmé l’abandon du projet.

    2ESPAGNE : DES OFFICES MAIS PAS DE PROCESSION

    Les offices de la Semaine sainte et de Pâques sont maintenus mais les processions, si importantes en Espagne, sont suspendues. Un protocole sanitaire (masque obligatoire, désinfection des mains, distance de sécurité…)  est appliqué dans les églises lors des messes.

    Lire aussi :Les leçons d’humanité des jours de la Semaine sainte

    3ÉCOSSE : REPRISE DES OFFICES

    Si aucune détérioration de la situation sanitaire n’est observée d’ici là, le gouvernement a annoncé la reprise des messes publiques en Écosse à partir du vendredi 26 mars afin de permettre aux fidèles de vivre pleinement le Dimanche des rameaux, la Semaine sainte et Pâques. Le protocole sanitaire y sera néanmoins strict avec un plafond fixé à 50 personnes quelle que soit la taille de l’édifice religieux et deux mètres de distance entre les fidèles.

    4ROYAUME-UNI : LES OFFICES MAINTENUS

    Comme en France, le Royaume-Uni autorise les messes publiques à condition de respecter un protocole sanitaire (distance de sécurité, port du masque…).

    5BELGIQUE : DE FORTES CONTRAINTES

    En Belgique, les messes publiques sont limitées à 15 personnes depuis le mois de décembre 2020 et cela quelle que soit la taille de l’édifice. Une situation jugée injustifiable et discriminatoire pour de nombreux fidèles qui ne devrait pas évoluer pour la Semaine sainte et Pâques.

    Lire aussi :En Belgique, « le mépris total des cultes »

    6ITALIE : LES OFFICES MAINTENUS

    En raison de l’augmentation du nombre de cas de Covid-19, les autorités italiennes ont adopté de nouvelles restrictions liées au contexte sanitaire jusqu’au 6 avril. Malgré un couvre-feu de 22h à 6h du matin, l’interdiction de se déplacer entre les régions et la fermeture de commerces non-essentiels, les festivités « liées à des cérémonies civiles ou religieuses » restent autorisées. Les messes publiques sont donc autorisées à condition de respecter un protocole sanitaire prenant en compte les différents gestes barrières.

    7PORTUGAL : DES OFFICES MAIS PAS DE PROCESSION

    Après près de trois mois de confinement, les messes publiques ont repris mi-mars au Portugal. Contrairement à ce qui s’est passé en 2020 en raison de la pandémie, les célébrations de cette année se feront donc bien avec la participation de l’assemblée. La Conférence épiscopale du Portugal a néanmoins demandé à ce que les processions et autres expressions de piété populaire soient suspendues afin d’éviter des « risques pour la santé publique ».

    Ref. Semaine sainte : les Français plus « chanceux » que leurs voisins européens ?

    Comme on l’aura lu par ailleurs, les préoccupations actuelles de l’épiscopat belge sont d’un autre ordre que celui de la liberté des cultes. A chacun ses priorités, mais un choix étrange -ou un aveu d'impuissance-  qui laissera des traces parmi les chrétiens de tous âges et opinions.

    JPSC

  • Comment et peut-on sauver la civilisation judéo-chrétienne ?

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    De C-News via le Salon Beige :

    Comment retrouver le sens du sacré pour sauver la civilisation ?

    Dans son émission sur CNews, Aymeric Pourbaix reçoit, avec Véronique Jacquier, Michel Onfray (qui a infléchi son hostilité à l’égard de l’Eglise) et Jacques Trémolet de Villers pour un débat passionnant sur le sauvetage de notre civilisation :

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  • Faire face au "wokisme"

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    De Mathieu Bock-Côté sur le site de La Nef :

    Résister au « wokisme »

    Le wokisme est apparu aux États-Unis vers 2010 et y impose sa vision racialiste par une formidable manipulation du langage. Ultime avatar du politiquement correct, il se développe en France et représente une véritable menace pour la liberté d’expression.

    Il y a peu de temps encore, le mot woke semblait appartenir au vocabulaire réservé aux campus américains, et même, aux plus radicaux d’entre eux. Il désignait une frange particulièrement active d’étudiants américains se croyant en croisade pour la justice sociale, et plus particulièrement portés sur les questions de « race » et de « genre », et résolus, en quelque sorte, à mener un procès définitif contre le monde occidental, et plus particulièrement, contre l’homme blanc qui l’incarnerait dans toute son abjection. Cette mouvance était reconnue pour son extrémisme, et même, pour son fanatisme, convaincue qu’elle était, et qu’elle est encore, d’avoir le monopole du vrai, du juste et du bien. Barack Obama, en 2019, avait mis en garde les étudiants s’en réclamant : il voyait bien que la prétention qu’ils avaient d’être éveillés, devant une masse endormie, ou éclairés, devant un peuple enfoncé dans les ténèbres venues du passé, ne pouvait que multiplier les tensions dans une société déjà très polarisée. Homme de gauche, assurément, Obama a néanmoins cherché à rappeler à ces jeunes esprits que la nature humaine est trouble, et qu’on ne saurait réduire le conflit social à un combat entre le bien et le mal.

    À certains égards, on verra dans le wokisme la nouvelle vague du mouvement associé au politiquement correct, qui dès les années 1980, a voulu décoloniser l’université américaine et ses savoirs en en finissant avec la figure du Dead White Male. Homère, Platon, Aristote, Shakespeare et tant d’autres devaient y passer : leur présence écrasante aurait contribué à la marginalisation des savoirs et perspectives minoritaires, à partir desquels il serait possible de mener une révolution épistémologique et politique contre la civilisation occidentale. Un nouveau rapport au monde devait s’imposer. Il était bien vu, à l’époque, de s’en moquer, et de se rassurer en se répétant que cette mode était destinée à passer. On voulait même croire, à Paris, que cette lubie ne traverserait pas l’Atlantique. Il n’en fut rien. Absolument rien. Le politiquement correct s’est institutionnalisé à travers la multiplication des départements et champs d’études universitaires essentiellement fondés sur la répudiation de la civilisation occidentale. Il fait désormais la loi dans l’université américaine. Le wokisme est le point d’aboutissement de cette mouvance, et il n’est plus permis de le croire marginal.

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  • Y a-t-il une idéologie commune des médias ?

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    Nous  remercions Paul Vaute, licencié-agrégé en histoire et en communication, et journaliste professionnel honoraire, de nous partager cette étude éclairante et documentée sur le monde médiatique :

    Y A-T-IL UNE IDÉOLOGIE COMMUNE DES MÉDIAS ?

       Selon l'expression consacrée, le réalisateur verviétois Bernard Crutzen a fait le buzz en quelques jours, fin janvier, avec son documentaire intitulé Ceci n'est pas un complot, diffusé sur Internet [1]. Le succès ne s'est pas démenti depuis. Consacré au traitement par les médias de l'actuelle crise sanitaire, ce film de septante minutes entend démontrer que la plupart des journalistes se sont faits, en la matière, les relais des autorités politiques, sans distance et sans critique. La thèse de l'auteur, telle qu'il l'expose, est que "le traitement médiatique déroule le tapis rouge pour ceux qui rêvent d'une société hygiéniste et sécuritaire, pour laquelle nous n'avons pas voté".

       Il est bien sûr légitime et même salutaire de dénoncer les outrances anxiogènes auxquelles cèdent trop souvent des professionnels de l'information – ainsi d'ailleurs que des non-professionnels opérant dans les réseaux sociaux. Mais leurs motivations et les effets qu'ils produisent, escomptés ou non, sont beaucoup plus complexes et plus diversifiés que Crutzen ne l'envisage. Les médias, publics comme privés, sont notamment en quête d'audience et leurs gestionnaires savent depuis Marshall McLuhan, et même avant, qu'il est plus rentable de s'adresser au cerveau droit des individus, celui des émotions, qu'à leur cerveau gauche, celui de la raison.

       Plus fondamentalement, si une méfiance assez généralisée entoure aujourd'hui la presse, la radio et la télévision – pour s'en tenir aux trois piliers encore provisoirement principaux –, ce n'est que partiellement en raison de leur allégeance supposée au pouvoir, ou à l'opposition, ou à tel ou tel parti ou obédience. Les influences économiques et politiques, armées des leviers de la publicité et des subventions, existent certes, et on a plus de chance de trouver le Graal à Walibi qu'un journal totalement indépendant dans nos press shops. Mais il existe, malgré tout, encore un peu de pluralité. Ainsi, on ne peut pas dire que les objections aux mesures de confinement ou à leur trop grande sévérité, venant entre autres des acteurs économiques et culturels, n'ont pas été répercutées. On ne peut pas prétendre que les situations de détresse engendrées par lesdites mesures n'ont pas trouvé écho. Dans un autre registre, on ne peut pas soutenir que les faits de corruption, de faux, d'abus de biens sociaux…  dont se sont rendus coupables des personnalités de toutes couleurs en Belgique n'ont pas reçu une couverture médiatique proportionnée à leur importance.      

       Ce qui est ici en cause n'est pas une question d'adhésion ou d'indocilité au "système", et pas davantage de dosage dans la parole donnée aux différentes structures idéologiques et convictionnelles. Ce fut trop souvent la limite des débats portant sur l'objectivité à la RTB(F), récurrents à partir des années '70 du siècle dernier. Il s'est trop souvent agi de calculs d'apothicaire quant aux temps d'antenne accordés aux représentants et aux positions des différents partis, le tout pondéré selon les heures de haute ou de basse écoute, sans oublier l'ordre de passage des avis contradictoires (à qui le dernier mot ?). Ces critères quantitatifs ne permettent pas d'appréhender des modi operandi beaucoup plus subtils. Car le militantisme implicite de maints ténors du micro ou du petit écran n'est pas celui des tribunes électorales. Il se soucie beaucoup moins de la composition des futures enceintes parlementaires que de promouvoir une vision des enjeux sociaux, sociétaux, culturels, éthiques, internationaux..., notamment par la hiérarchisation des sujets traités, les angles de vue, les montages, les rapprochements suggérés, jusqu'au choix même des mots et aux signes non verbaux.

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  • Parce que c'est aujourd'hui Satan qui mène le bal !

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    De Pascal Dasseleer sur son blog tout neuf que nous vous recommandons chaleureusement en lui souhaitant tout le courage nécessaire pour la maintenance de cette nouvelle tribune :

    De Charybde en Scylla

    Pourquoi courir de Charybde en Scylla ? Parce que le « monde » va de pis en pis. Ce qui demeure de la civilisation chrétienne occidentale, née à partir du VIème siècle sur les décombres du monde antique, est en train de mourir sous nos yeux. Cet écroulement n’est pas neuf : il a été initié il y a déjà plusieurs siècles. Mais, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il connaît une accélération peu commune pour s’imposer aujourd’hui avec une évidence qui n’est plus contestable. Je ne suis ni prophète, ni devin ; et je ne tire ni les cartes, ni ne possède aucune boule de cristal : cet effondrement pourrait donc encore durer un certain temps, mais il semble acquis que nous marchions à pas lents et décidés vers le gouffre. L’éclipse de l’intelligence et la profonde irrationalité qui en découle, le mensonge, la confusion des esprits, la dépravation des mœurs, le mépris de la vie humaine et le meurtre légal, le cynisme, l’hypocrisie et l’arrogance des gouvernants, les démissions, la veulerie et la lâcheté de ceux qui ont le pouvoir de réagir atteignent aujourd’hui des sommets. D’aucuns diront qu’il en fut toujours ainsi et il est en effet certain que, depuis sa chute, le monde n’a rien eu et n’aura jamais rien d’un paradis. Mais l’histoire humaine a connu des périodes de croissance et d’épanouissement et d’autres de décadence avérée. Il semble que notre époque compte plutôt au rang des secondes. C’est aujourd’hui Satan qui mène le bal !

    lire la suite sur le blog De Charybde en  Scylla

  • "Les reculs dramatiques de la chrétienté" sous la loupe de Renaud Girard

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    De Renaud Girard sur le Figaro Vox :

    Renaud Girard: «Les reculs dramatiques de la chrétienté»

    8 mars 2021

    CHRONIQUE – À la dénatalité qui affecte la chrétienté occidentale, s’ajoute la déconstruction des sociétés au profit de communautés, aujourd’hui indifférentes les unes aux autres, demain peut-être hostiles.

    Lumineuse fut la visite de trois jours du pape en Irak, qu’il a achevée le 8 mars 2021. Ce fut le retour en Mésopotamie d’un peu de cette lumière du Christ, qu’avaient apportée les apôtres Thomas et Thadée dès le premier siècle, c’est-à-dire six cents ans avant que cette terre ne fût envahie par l’islam des cavaliers de la péninsule arabique. « Ne vous rendez pas, ne perdez pas l’espérance! » , a dit François aux habitants de Qaraqosh, dernier îlot chrétien dans la plaine de Ninive, qui fut martyrisé par l’État islamique de 2014 à 2016, et dont la population est brutalement passée de 50.000 âmes à 25 000. «Vous n’êtes pas seuls! L’Église tout entière vous est proche…», a répété le pape à ces fidèles qui exultaient, rescapés du chaos engendré par l’invasion américaine de l’Irak de 2003. Avant elle, décidée au nom de la démocratie par un président qui lisait la Bible tous les soirs, les chrétiens étaient un million et demi en Irak. Ils sont aujourd’hui moins de 150.000.

    Le recul dramatique des communautés chrétiennes en Orient est un phénomène que François n’a pas éludé. Il a qualifié l’exil des jeunes chrétiens fuyant l’Orient islamique de «dommage incalculable», non seulement pour leurs communautés millénaires, mais aussi pour les sociétés qu’ils laissent derrière eux. Symbole qui va dans le bon sens, le gouvernement du chiite modéré Kazimi a décidé, en l’honneur du voyage du pape, de faire désormais du 6 mars la «journée de la tolérance» en Irak.

    L’autre geste important du pape fut sa rencontre avec l’ayatollah Sistani, qui est le marja (source d’imitation) le plus respecté du chiisme. Contrairement au sunnisme, qui a banni l’ijtihad (le libre effort de réflexion) au XIe siècle, le chiisme admet la libre interprétation des textes sacrés fondateurs de l’islam. Le débat – et donc l’ouverture à la croyance de l’autre – existe encore en chiisme. Voilà pourquoi le dialogue entre christianisme et islam pourrait peut-être se faire plus facilement avec le chiisme qu’avec le sunnisme, surtout depuis que ce dernier a été préempté par le salafisme (strict retour à la charia du siècle de Mahomet). Pour le moment, ce dialogue n’a hélas pas encore sérieusement commencé.

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