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Idées - Page 32

  • Un nouveau livre met en lumière le côté diabolique de Karl Marx

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    De John Grondelski sur le National Catholic Register :

    Le nouveau livre de Paul Kengor met en lumière le côté diabolique de Karl Marx

    "J'ai donc renoncé au Paradis, je le sais parfaitement", écrivait Karl Marx dans un poème en 1837, une décennie avant son Manifeste. "Mon âme, autrefois fidèle à Dieu, est choisie pour l'enfer..."

    Book cover of 'The Devil and Karl Marx' by Paul Kengor.

    29 mai 2021

    LE DIABLE ET KARL MARX : LA LONGUE MARCHE DU COMMUNISME VERS LA MORT, LA TROMPERIE ET L'INFILTRATION 

    Par Paul Kengor

    TAN Books, 2020 

    461 pages, 29,95 $ ; couverture rigide

    https://www.amazon.fr/Devil-Karl-Marx-Communisms-Infiltration-ebook/dp/B08FBP5H46

    Ce livre se divise en trois grandes parties : L'engagement de Karl Marx avec le satanisme et l'occulte ; l'histoire de l'infiltration marxiste des églises, protestantes et catholiques ; et les mutations contemporaines du marxisme d'une force de "révolution" essentiellement économique à une force essentiellement culturelle. 

    Nous savons que le marxisme s'opposait à la religion, mais Paul Kengor montre clairement que son fondateur n'était pas seulement influencé par des considérations théoriques, même si "les songeries de Marx sur le prince des ténèbres sont un sujet évité comme les sept fléaux par ses aficionados..." (p. 35). (p. 35), bien qu'il soit clair dans sa production littéraire. (En plus d'être un mauvais économiste et philosophe, Marx était aussi un mauvais poète et dramaturge). Il y a "certaines images qui reviennent constamment dans les écrits de Marx, comme la mort, la torture, les bourreaux, les mutilations, même les utérus rompus, ainsi que la manière féroce avec laquelle il boursouflait ses ennemis avec un langage de caniveau et des mots vicieux" (p. 77). Si l'on reconnaît les fruits d'une personne, ceux de Marx sont toxiques.

    Kengor puise également dans les témoignages du Congrès sur les efforts déployés par les communistes américains, en particulier dans les années 1930 et 1940, pour infiltrer les églises chrétiennes, principalement en plaçant des marxistes à des endroits stratégiques de l'église, comme les séminaires et les postes de direction, afin d'influencer ou du moins de duper les autres. La qualité, et non la quantité, importait : La masse critique nécessaire pour contrôler le récit n'était pas numériquement élevée. "C'est un axiome de la stratégie organisationnelle communiste : si un organisme infiltré compte 1 % de membres du parti communiste et 9 % de sympathisants du parti communiste, avec des plans d'action bien rodés, il peut contrôler efficacement les 90 % restants...". (pp. 274-75). Il souligne le rôle du Vénérable Fulton Sheen dans la dénonciation (et la conversion) de plusieurs agents communistes.

    Enfin, Kengor explique comment les marxistes économiques d'hier se sont métamorphosés en marxistes culturels d'aujourd'hui, promouvant la "théorie critique" dans les institutions de formation de la culture comme les écoles et les médias. Si la "transformation" ne vient pas du renversement de l'ordre économique, elle pourrait peut-être venir du renversement de l'ordre moral et culturel. 

    "Les marxistes culturels comprennent que la révolution nécessite une guerre culturelle plutôt qu'une guerre économique. Alors que l'Occident - et certainement l'Amérique - n'est pas vulnérable à une révolte des masses syndicales opprimées, il est éminemment vulnérable lorsqu'il s'agit, par exemple, de sexe ou de pornographie. Alors qu'une révolution pour la redistribution des richesses a été peu attrayante pour la plupart des citoyens de l'Occident, une révolution sexuelle serait irrésistible" (pp. 387-88).

    Les critiques peuvent prétendre que Kengor établit des liens qui n'existent pas vraiment ou qu'il se livre à une culpabilité par association, mais il a raison. Le seul point commun des révolutionnaires marxistes - qu'ils soient d'origine économique ou culturelle - est leur demande de "transformation". Derrière cela se cache une hypothèse commune : il n'y a pas de nature humaine constante, rien de stable et encore moins de transcendant dans l'homme, mais il est infiniment malléable aux dernières idées ou modes.

    Les Allemands l'appellent Zeitgeist, "l'esprit du temps". Inspiré par Hegel, le marxisme postule une dialectique historique qui fait "avancer l'histoire". Mais quel est (ou qui est) ce Geist qui est le moteur historique qui réduit les êtres humains à un mastic chronologique successif entre ses mains, et dans quel but ?

    J'ai toujours trouvé Paul Kengor difficile à cataloguer. Politologue, son travail est historique mais va au-delà du purement historique, du moins tel que défini aujourd'hui. D'autre part, Saint Augustin a mis en œuvre une philosophie et une théologie de l'histoire qui reconnaissait des moteurs au-delà des acteurs économiques, politiques ou culturels contingents. Contrairement aux myopes qui ont déclaré le marxisme mort et vaincu en 1989, Kengor a une vision à long terme. Il pense en termes de siècles, identifiant le fil conducteur qui rejette une nature humaine stable, depuis le scribouillard de la British Library jusqu'aux "socialistes" et "progressistes" d'aujourd'hui qui arborent fièrement l'étiquette marxiste tachée de sang, en passant par le socialisme d'État. Un ouvrage qui donne à réfléchir.

  • Belgique : l’option d’inscrire la laïcité dans la constitution accueillie timidement

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    Selon le quotidien Le Soir du 26 mai, en commission de la Chambre, la proposition portée par François De Smet (Defi) n’a pas suscité un fol enthousiasme. Le modèle belge de gestion du rapport Eglise-Etat ne semble donc pas devoir évoluer, même à la marge, dans un futur immédiat.

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    Le journaliste Mathieu Colinet ajoute: « Inscrire le principe de laïcité dans la Constitution, le président de Défi François De Smet l’espérait. Et ce notamment pour mettre fin à une forme de confusion entourant plusieurs décisions judiciaires contradictoires concernant le port de signes convictionnels (Stib, Ecole Francisco Ferrer…). Il devra toutefois vraisemblablement patienter dans le meilleur des cas. La question est venue mercredi après-midi comme dernier point de l’ordre du jour de la commission constitution et renouveau institutionnel de la Chambre. Le parlementaire a tenté de convaincre ses collègues d’aller plus en avant dans l’examen de sa proposition. Sans grand succès puisqu’il n’a, somme toute, récolté que des « non » polis, signes que les partis de la majorité ne partagent pas son urgence d’inscrire le principe de laïcité dans la Constitution. « Je n’abandonne pas tout à fait l’idée cependant », a commenté François De Smet ».

    Ref. Belgique : l’option d’inscrire la laïcité dans la constitution accueillie timidement

    Faut-il rappeler que le président de « Defi » ne fait pas partie de la majorité parlementaire ?

    JPSC

  • Un antidote à la résignation, l'accablement et la haine de soi

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    "Et le christianisme ne doit plus se vivre comme la religion « de la faiblesse et de la honte ». Elle exhorte les chrétiens à « être dignes de leur héritage afin d’enrayer la décadence de la civilisation judéo-chrétienne. » Elle s’interroge : « Face à un islam conquérant est-il possible d’imaginer une chrétienté triomphante ou du moins, soyons plus réalistes, une chrétienté désinhibée ? » Le sacré qu’elle préconise, c’est la France."

    De sur le site de la Revue des Deux Mondes :

    Contre le déclin français, deux femmes puissantes

    12/04/2021

    Vous pensez que la France est un pays en déclin, ramolli, soumis, pessimiste et dans la haine de soi ? Voici deux femmes qui vont vous faire penser le contraire. Deux pépites, issues de l’immigration. Fatiha Boudjahlat et Sonia Mabrouk incarnent ce que la France a de plus intelligent à proposer en matière de lutte contre la décadence. Elles ne pensent pas pareil, n’ont pas les mêmes parcours, la même histoire, mais ce qui les rassemble est plus fort que tout. Une même volonté de refuser le laisser-faire, l’aquoibonisme et toutes ces maladies de l’indifférence et du déni. Leur passion ? La France, sa République, sa laïcité, son universalisme, sa liberté d’expression, sa défense des femmes, de toutes les femmes. Leurs cibles ? Les défenseurs de l’islam politique, les néo-racistes de la gauche antiraciste, les militantes antiféministes du néo-féminisme. Les islamo-compatibles, les tartuffe, les soumis, les idiots utiles.

    Certes, elles ne sont pas les seules. Mais elles dérangent plus que les autres. Parce qu’elles sont issues de l’immigration, parce qu’elles refusent d’être des victimes, parce qu’elles aiment la France qu’elles ont apprise à l’école, son histoire, sa géographie, ses penseurs, ses Lumières. Comment discréditer des femmes qui ne sont pas blanches, occidentales et dominantes, qui sont issues du monde oriental, maghrébin et de la culture musulmane ? Difficile de les taxer d’islamophobes, de racistes et de militantes de l’extrême droite. Alors on les traite de « nègres de maison », de « bounty », de « traîtres à sa race », de dominées au service des Blancs. Les insultes pleuvent. À voir la rage qui anime leurs adversaires sur les réseaux sociaux, on se dit qu’elles visent juste et qu’elles font mal.

    « Fatiha Boudjahlat bouscule les représentations, cherche la vérité. Elle sait « d’où elle parle » mais refuse toute assignation identitaire »

    Fatiha Boudjahlat est une hussarde de la République, enseignante d’histoire-géographie, née en France de parents algériens. Elle a connu la pauvreté, les restaus du cœur, les colis du Secours catholique. De cette jeunesse, elle ne tire ni gloire, ni victimisation. Juste l’envie furieuse d’apprendre et de s’en sortir. Les Nostalgériades, Nostalgie, Algérie, Jérémiades (Cerf) est son livre le plus personnel. Et un magnifique hommage à cette France en laquelle tant de Françaises issues de l’immigration continuent à croire parce qu’elle est la garante de leurs droits et de leur liberté.

    Fatiha Boudjahlat bouscule les représentations, cherche la vérité. Elle sait « d’où elle parle » mais refuse toute assignation identitaire. Petite, son père la faisait lever du lit, la nuit, pour qu’elle change la chaîne de la télé (elle, la fille, pas l’un de ses sept frères). Par flemme. Parce que la fille doit apprendre à servir. Au bled, l’été, on lui interdisait de jouer dehors : « Ici, c’est pas la France ». Message reçu pour la jeune Fatiha. La France c’est le pays où les filles peuvent jouer dehors et prendre leur destin en main. Où les enfants ne sont pas un bien meuble qui appartient au père. Elle raconte les jeunes de sa génération, nés en France, qui sont allés chercher une femme au bled. Pas d’amour, juste un arrangement. La femme veut améliorer sa condition en immigrant vers la France. Le garçon veut une femme soumise… Lorsqu’elle entend les néo-féministes expliquer que le patriarcat est une construction occidentale et que cela n’existe pas en Orient, elle rit et elle enrage.

    L’un des chapitres les plus intéressants de son livre-témoignage est le décryptage du sentiment de trahison, ce conflit de loyauté envers le groupe que savent si bien manier les islamistes : « le chantage émotionnel ou la culpabilité qui aboutit à devoir montrer qu’en dernière instance, on appartient toujours au groupe… » Elle expose précisément la mystification autour de l’Algérie. Le pays décrit comme un Eldorado merveilleux (« au bled ça coûte rien »). La maison construite en Algérie avec l’argent des bourses de scolarité, des allocations familiales. Au détriment du bien-être et de l’éducation des enfants en France. Comment faire sortir les élèves du fantasme, du déni et leur faire aimer notre pays ? Elle écrit : « On se retrouve à égrener devant les élèves tous les bénéfices liés à la vie en France. On réduit la France à ses services. Cela ne construit qu’un attachement de jouissance, d’opportunité. Cela ne construit pas une Nation. Je prends le problème désormais à bras le corps et j’assume de dire aux élèves qu’ils doivent aimer la France. Ils n’ont pas à choisir entre aimer la France et aimer le bled, c’est-à-dire leur famille. Ils peuvent et ils doivent aimer les deux. »

    « Aimer la France et en faire notre cause sacrée, c’est ce que préconise avec cœur et courage Sonia Mabrouk dans son livre, Insoumission française (Éditions de l’Observatoire). Prenant à revers (ou au mot ?) Soumission de Michel Houellebecq, elle prône une entrée en résistance »

    Aimer la France et en faire notre cause sacrée, c’est ce que préconise avec cœur et courage Sonia Mabrouk dans son livre, Insoumission française (Éditions de l’Observatoire). Prenant à revers (ou au mot ?) Soumission de Michel Houellebecq, elle prône une entrée en résistance, une insoumission, la défense de la civilisation française, de l’héritage occidental, du roman tricolore. « Ayons le regard accroché aux cimes », dit-elle joliment. « On ne devient pas français seulement en adhérant aux valeurs de la République mais en épousant l’histoire du pays, sa culture, ses paysages. »

    Pour retrouver la confiance en soi, les Français doivent impérativement s’écarter des nouvelles menaces qui pèsent sur la société : décoloniaux, (pseudo) antiracistes, écologistes radicaux, fous du genre, néo-féministes primaires, islamo-compatibles… L’idéologie de la déconstruction est à l’œuvre partout (médias, universités, débat politique) et la France sait de moins en moins lui tenir tête. La journaliste vedette d’Europe 1 déplore l’ensauvagement, la « haine anti-flics, qui foule aux pieds le contrat social sur lequel est fondée notre société ». Et veut réhabiliter l’idée de progrès si abondamment et, selon elle, injustement décriée. Elle critique « le multiculturalisme, pourvoyeur de séparatisme ». Par solidarité, par loyauté, un Noir se doit d’être un pourfendeur de l’État raciste systémique. Une femme musulmane se doit de défendre les femmes voilées. Pire, si elle est victime de violence de la part de personnes racisées (un Noir, un Arabe, un musulman…), elle doit le taire pour ne pas faire le jeu des dominants.

    Pour Sonia Mabrouk, « l’utopie diversitaire ne peut constituer un projet d’avenir sauf pour ceux qui veulent définitivement instaurer une inversion des rôles et des valeurs entre les immigrants et le pays d’accueil. » L’islam doit se séculariser pour séparer l’islam de l’islamisme et éviter un choc de civilisations. Et le christianisme ne doit plus se vivre comme la religion « de la faiblesse et de la honte ». Elle exhorte les chrétiens à « être dignes de leur héritage afin d’enrayer la décadence de la civilisation judéo-chrétienne. » Elle s’interroge : « Face à un islam conquérant est-il possible d’imaginer une chrétienté triomphante ou du moins, soyons plus réalistes, une chrétienté désinhibée ? » Le sacré qu’elle préconise, c’est la France.

    Contre la résignation, l’accablement et la haine de soi, il faut lire Sonia Mabrouk et Fatiha Boudjahlat. La France, ce sont elles qui en parlent le mieux.

  • Le chemin synodal (2021-2023) du pape François : une longue marche pour quoi faire ?

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    Lu sur le site web "Pro Liturgia":

    « Le Vatican a annoncé la tenue d’un synode mondial. Il commencera en septembre 2021 avec le traditionnel document préparatoire. La cérémonie d’ouverture à Rome aura lieu en octobre et lancera une phase dite « diocésaine ». Cette phase se terminera en avril 2022 et aboutira à la création d’un premier « Instrumentum laboris » à remettre en septembre 2022. On entrera alors dans une « phase continentale », qui devrait permettre l’élaboration de nouveaux documents en mars 2023, lesquels seront ensuite intégrés à un deuxième « Instrumentum laboris » en juin 2023. S’ouvrira alors la « phase universelle », le Synode des évêques, qui se tiendra en octobre 2023 et élaborera un texte final qui sera vraisemblablement remis au Pape qui le transformera en document officiel pour être publié.

    Pour faire court, disons qu’en octobre 2023 se réunira un synode mondial, au cours duquel les évêques discuteront d’un document final dont le pape décidera ce qu’il convient d’en faire.

    Les nombreux échos de cette annonce vont des acclamations euphoriques aux critiques acerbes. Certains craignent un Vatican III que d’autres espèrent. Reste à savoir ce que donnera ce synode dans la pratique. Si ses conclusions sont appliquées comme furent appliquées celles des synodes précédant, alors il n’y aura pas grand-chose à en attendre : on se retrouvera avec un nouveau document qui sera rapidement mis dans un placard pour y être oublié. C’est ce qui est arrivé, pour ne prendre qu’un exemple, à l’Exhortation post synodale « Sacramentum caritatis » signée par Benoît XVI. Comme on l’entend dire au Vatican, le document préparatoire au synode ne donne aucune directive. Au niveau diocésain et local, des laïcs - appartenant aux « clubs » interparoissiaux très orientés - devraient participer aux travaux. Ce qui signifie qu’il ne faut pas s’attendre à des changements dans la situation actuelle : le catéchisme restera vide et la liturgie demeurera un champ de ruines plus ou moins bien conservées.

    Il serait donc nécessaire de contrer dès maintenant ce qui se fera durant ce synode. Pour que les véritables besoins des fidèles de notre époque aient une chance d’être pris en compte lors d’un tel processus, il faudrait rapidement engager la « réforme de la réforme » liturgique et supprimer les bureaucraties diocésaines autoréférentielles. Ce serait une manière de fournir davantage d’ « oxygène spirituel » aux baptisés qui actuellement quittent leurs églises sur la pointe des pieds en espérant trouver un air plus respirable ailleurs.

    A-t-on besoin d’un nouveau synode pour rappeler aux évêques leurs responsabilités ? A-t-on besoin d’un nouveau synode pour rappeler à tous les fidèles que l’Église n’est pas une démocratie et que la vérité de ce qu’elle enseigne est clairement expliquée dans le catéchisme ? A-t-on besoin d’un synode pour rappeler que l’Église est dépositaire de la Vérité que Dieu a révélée par son Fils unique ? Souvenons-nous qu’une impulsion pour un renouveau de l’Église n'a jamais émergé de la hiérarchie (et moins encore de la caste de ces laïcs qui se comportent comme des fonctionnaires paroissiaux et diocésains). Il faut en être conscient : le renouveau de l’Église est toujours venu d’en bas, c’est-à-dire des croyants « ordinaires », des familles et des monastères.

    Certains semblent penser que le processus annoncé de ce synode s’étalant sur plus de deux ans est justement le moyen d’entendre ces croyants ordinaires, ces familles, ces monastères. Mais l’expérience a prouvé qu’il n’en est rien : les véritables besoins de cette « base » sont en effet systématiquement occultés par les rêves de ceux qui s’acharneront à tirer la couverture à eux en remplissant avec frénésie les questionnaires fournis. Encore trois ans de perdus, où chacun se croira autorisé à se disperser dans toutes les directions, à donner un large écho à des questions déjà mille fois débattues, à voir resurgir encore et encore les mêmes thèmes.

    Ne laissons pas le prochain synode tomber entre les mains de réformateurs autoproclamés qui semblent savoir mieux que Dieu lui-même comment conduire l’Église. »

    Ref. https://www.proliturgia.org/actua.html

    JPSC

  • « Synodalité »: le pape François lance une nouvelle usine à gaz ?

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    Non, il ne s’agira  pas de singer l’esprit de l’actuel synode des évêques allemands mais d’ élargir la représentativité du synode romain, instance consultative du gouvernement pontifical composée d’évêques du monde entier, synode  dont la création par le pape Paul VI remonte à 1965 . Lu sur le site de « Vatican News » cet article de Salvatore Cernuzio (Cité du Vatican ») :

    « Tout partira des Églises locales. Les 9 et 10 octobre, une cérémonie solennelle en présence du Pape donnera le coup d’envoi d’un itinéraire de trois ans, divisé en trois phases (diocésaine, continentale, universelle), fait de consultations et de discernement, qui culminera avec l'assemblée initialement prévue en 2022, qui sera finalement organisée en octobre 2023 à Rome.

    «Chacun à l’écoute des autres ; et tous à l’écoute de l'Esprit-Saint». Pour rendre concrète et visible cette synodalité souhaitée par François depuis le début de son pontificat, le prochain synode des évêques, prévu pour octobre 2023, ne sera pas célébré uniquement au Vatican mais dans chaque Église particulière des cinq continents, suivant un itinéraire de trois ans, divisé en trois phases : diocésaine, continentale, universelle.

    Un processus synodal intégral

    L'itinéraire synodal, approuvé par le Pape, est annoncé dans un document de la Secrétairerie générale du synode qui affirme : «Un processus synodal intégral ne se réalisera de manière authentique que si les Eglises particulières y sont impliquées. Une participation authentique des Églises particulières ne peut être réalisée que si les corps intermédiaires de la synodalité, c'est-à-dire les synodes des Églises orientales catholiques, les Conseils et Assemblées des Églises sui iuris et les conférences épiscopales, avec leurs expressions nationales, régionales et continentales, y prennent également part».

    Pour la première fois, un synode décentralisé

    C'est la première fois dans l'histoire de cette institution créée par Paul VI pour poursuivre l'expérience collégiale du Concile Vatican II qu'un synode «décentralisé» est célébré. Précisément lors de la cérémonie de commémoration du 50e anniversaire de l'institution du synode, en octobre 2015, le Pape François avait exprimé son désir d'un parcours commun «laïcs, pasteurs, évêque de Rome».

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  • L'inclassable Thibon

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    De Jacques de Guillebon sur le site de La Nef :

    Gustave Thibon © DR

    Thibon l’inclassable

    Gustave Thibon (1903-2001) nous a quittés il y a déjà vingt ans. Cet anniversaire est l’occasion de revenir sur cet immense philosophe, écrivain, poète, dont l’œuvre est plus actuelle que jamais.

    C’est l’une des grandes figures du monde catholique français du XXe siècle, si grande que parfois ça l’en rend intimidant, mystérieux ou même presque incompréhensible : qui fut Gustave Thibon ? Bien malin qui saurait le résumer entièrement, certes comme aucun être n’est résumable dans aucune littérature, mais aussi que chez Thibon cette énigme ontologique se double de sa volonté d’irréductibilité à quelque statut que ce soit, et se triple même de ce que l’on ne dispose aujourd’hui d’aucune biographie complète et fouillée du philosophe-poète-penseur-paysan ardéchois, même si Raphaël Debailiac lui a consacré, il y a quelques années, un court, dense et bel essai (1).

    Traversant presque entièrement le siècle de fer et de sang (1903-2001), le natif de Saint-Marcel d’Ardèche, quand bien même c’est d’un village perdu, ne vient pas entièrement de nulle part : sa famille y possédait de nombreuses terres et son père était un érudit. Aussi, si Thibon fut un autodidacte, c’est dans le sens où il ne suivit pas de cursus universitaire : mais son éducation familiale le mit très tôt, et pour jamais, au contact d’auteurs classiques, qu’ils fussent grecs, latins ou européens en général. Parti explorer le monde quelques années autour de la vingtaine, le jeune Thibon revint cependant rapidement sur la terre de ses pères, pour y vivre tel Ulysse n’ayant pas forcément conquis la toison le reste de son âge.

    Lui dont on dit que sa mémoire lui permettait de se réciter quotidiennement des centaines de vers, devient tertiaire du Carmel et voue une particulière dévotion aux deux grands fondateurs, Thérèse d’Avila et Jean de la Croix. À partir des années 1930, il publie dans de nombreuses revues : Les Études carmélitaines en particulier, mais aussi Orientations, La Vie spirituelle, Civilisation. Maritain lui ouvre à son tour les colonnes de ses revues, puis c’est Gabriel Marcel qui édite son premier ouvrage, Diagnostics, en 1940.

    Lire la suite sur le site de La Nef

    Plusieurs nouveaux articles de La Nef ont été mis en ligne récemment, ainsi que d'autres, inédits, exclusivités internet. Vous pouvez les lire librement en cliquant sur le titre de l'article :

    Faut-il commémorer Napoléon ?, par Patrice Gueniffey
    Napoléon, fils des Lumières, entretien avec Xavier Martin
    Napoléon : canevas pour un bilan, par Michel Toda
    Thibon l’inclassable, par Jacques de Guillebon
    Entre le chaos et le déclin : la renaissance, par Nicolas Kinosky
    Le Liban peut-il se relever ?, par Annie Laurent
    La « gueule » du progressisme, par Nicolas Kinosky
    A l’origine des « fake news », par Pierre Mayrant
    Revenir à Saint-Louis (à Strasbourg), par Nicolas Kinosky

  • Des Européens toujours plus "à droite" ?

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    LES EUROPÉENS SE SITUENT DE PLUS EN PLUS « À DROITE »

    L’Europe se « droitise », constate le groupe de réflexion (« think-tank ») Fondapol – la Fondation pour l’innovation politique – dans une étude parue le 1er mai (en lien ci-dessous). Ce constat ne repose pas seulement sur l’émergence de majorités dites « de droite » au Parlement de l’UE et dans la plupart des pays européens (des majorités plutôt conservatrices sont à la tête de 22 gouvernements sur 28 en comptant le Royaume-Uni) mais, plus profondément, sur l’évolution des opinions publiques. Celles-ci réagissent aux « désordres de la société contemporaine », relève l’auteur de cette étude, Victor Delage, qui les résume ainsi : « …multiplication et enchevêtrement de crises mondiales, déploiement de la globalisation, vieillissement démographique, hausse de l’immigration, accroissement du sentiment d’insécurité suscité par les phénomènes de délinquance et le terrorisme islamiste, recomposition de l’espace médiatique, etc. » Cette « droitisation » ressort en particulier des dernières données du Baromètre de la confiance politique du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) concernant quatre grandes démocraties européennes : la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni.

    En moyenne, dans ces quatre pays, 39% des répondants se situent à droite, 27% à gauche et 20% au centre. Ceux qui se disent le plus à droite sont les Italiens (44% contre 31% à gauche), puis les Britanniques (40% contre 25% à gauche), les Français (38% contre 24% à gauche) et les Allemands (36% contre 26% à gauche). Ce ne sont pas seulement les seniors qui se droitisent mais aussi les jeunes : « Dans l’ensemble des pays, 41% des 18-24 ans et 41% des 25-34 ans se positionnent entre 6 et 10 sur l’échelle [gauche-droite], soit un niveau comparable à celui des 65 ans et plus (40%) mais supérieur de 5 points à celui des 50-64 ans (36%). » Le déplacement vers la droite est continu depuis cinq ans : ainsi, si 33% des Français se situaient à droite en 2017, ils sont 38% en 2021, tandis que le pourcentage des Français se disant de gauche s’est érodé : 25% en 2017, 24% en 2021. L’auteur voit un « basculement historique » dans les « puissants courants de droitisation » qu’expriment ces données, sur fond d’hostilité à l’immigration, de défiance envers l’islam, et d’attachement au libéralisme économique assorti d’un écologisme tempéré par la conviction, partagée par les trois quarts des personnes interrogées, que l’« on peut continuer à développer notre économie tout en préservant l’environnement pour les générations futures ». Le rejet d’une écologie « punitive » est largement partagé.

    Reste à savoir dans quelle mesure les principales « valeurs » qualifiées « de droite », à savoir « le nationalisme via la question identitaire, le libéralisme économique et le libéralisme politique indexé à l’individualisme », sont compatibles entre elles et, surtout, avec la recherche du bien commun. Sont-elles réellement compatibles ? On comprend bien sûr qu’une majorité de Français souhaite un retour à l’autorité de l’État sur les sujets régaliens mais aussi que « l’État fasse confiance aux entreprises et leur donne plus de liberté » – le dirigisme étant une spécificité hexagonale. Mais comment, par exemple, concilier le désir qui s’est exprimé à l’occasion de la pandémie d’une relocalisation industrielle en France, sans remettre en cause le dogme du libre-échange entre des pays « usines du monde » et des pays de consommateurs ? Comment satisfaire l’aspiration des peuples européens à recouvrer leur pouvoir de décision, s’agissant par exemple du défi migratoire, sans s’attaquer à la prééminence des lois édictées par des instances supranationales au nom des droits de l’homme ? Quant au nationalisme – à ne pas confondre avec le patriotisme –, l’histoire du XXème siècle a montré jusqu’où son exacerbation pouvait conduire de grandes et vieilles nations.

    Enfin, cette étude confirme que l’individualisme est aujourd’hui largement partagé à droite comme à gauche. Or il entre en collision avec la justice sociale comme avec une authentique bioéthique, les réformes en cours dans ce domaine (PMA/GPA) ayant pour but de satisfaire les désirs individuels – et les marchés juteux qu’ils induisent. Une remarque semblable s’impose à propos du défi démographique : aucune barrière migratoire ne tiendra à long terme sans une reprise vigoureuse de la natalité dans les pays européens, ce qui implique l’instauration de politiques familiales à rebours de l’individualisme, de l’hédonisme et des idéologies antifamiliales. Autant de contradictions à lever sur des sujets cruciaux pour que se dessinent de véritables programmes politiques fondés sur une vision globale de la société, loin du vieux clivage gauche/droite dont les contours deviennent de plus en plus flous, et de l’opportunisme du « en même temps » macronien qui joue de cette ambiguïté.

    La conversion des Européens aux valeurs de droite

    Fondation pour l’innovation politique 01-05-2021
    La conversion des Européens aux valeurs de droite
    Lire l'article sur le site : Fondapol
  • L'antispécisme : un nouvel obscurantisme

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    Tribune de Jeanne Larghero sur Aleteia.org :

    L’antispécisme est-il le nouvel obscurantisme ?

    15/05/21

    La confusion entre le monde animal et le monde humain ne peut servir de fondement à la protection des animaux.

    Qu’appelle-t-on obscurantisme ? Les théories qui refusent les lumières de l’intelligence, le concours de la raison, celles qui piétinent l’héritage de la culture, et construisent leur discours en agitant un épouvantail : la peur et l’émotion. Évidemment, celui qui pense avoir raison est toujours tenté d’accuser son adversaire d’obscurantiste, lui évitant ainsi de le traiter directement d’abruti, quitte à passer lui-même pour un pédant… Il est pourtant un courant de pensée qui choisit ouvertement de renoncer aux clarifications que la raison impose, et qui mérite d’autant plus d’attention qu’il prétend constituer une force politique qui entend compter aux prochaines élections présidentielles. 

    La cause animale

    L’antispécisme refuse de reconnaître la différence spécifique qui sépare les humains du reste du monde animal. L’objectif est semble-t-il louable : condamner et empêcher les souffrances infligées aux animaux par les humains. Aveuglés par le sentiment de supériorité de leur espèce, attachés à leur suprématie, les humains exploiteraient sans vergogne les animaux, et ignorants de la conscience qu’ont les animaux de la douleur, ils les brutaliseraient sans scrupule. Partant de là, la théorie et la pratique marchent main dans la main : croyance en un continuum biologique animal-humain et lutte active contre la souffrance animale se confondent.

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  • Un manuel d'antiwokisme comme antidote au ressentiment qui hante notre époque

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    D'Eugénie Bastié sur Le Figaro Vox via le site "Pour une école libre au Québec" :

    11 mai 2021

    Contre le ressentiment qui hante notre époque, le manuel d’antiwokisme de Jordan Peterson

    Le professeur canadien est un ovni intellectuel absolu dont le succès aussi ahurissant que fulgurant dit quelque chose de notre époque. Il publie 12 nouvelles Règles pour une vie (Michel Lafon), un ouvrage de développement personnel à rebours de la rhétorique victimaire de notre époque hypersensible. Recension d’Eugénie Bastié.

    Un chroniqueur du New York Times l’a un jour qualifié d’« intellectuel actuel le plus influent du monde occidental ». Son livre 12 Règles pour une vie s’est vendu à 5 millions d’exemplaires et est traduit en cinquante langues. Il a 3,7 millions d’abonnés sur YouTube, où sa vidéo la plus regardée (8,5 millions de vues) s’intitule Introduction à l’idée de Dieu et dure 2 heures 30. Avec son grand front, sa gestuelle digne des meilleurs orateurs et son obsession pour l’art soviétique, Jordan Peterson est un phénomène. Un ovni intellectuel absolu dont le succès aussi ahurissant que fulgurant dit quelque chose de notre époque. Il publie ces jours-ci en France un nouveau livre 12 nouvelles règles pour une vie — au-delà de l’ordre, la suite de son premier ouvrage.

    Ce docteur en psychologie, professeur à Harvard puis à l’université de Toronto s’est fait connaître il y a peine cinq ans lorsqu’il a formulé publiquement son opposition à une loi proposée par le gouvernement de Justin Trudeau contre la discrimination des étudiants transgenres, affirmant son refus d’utiliser les pronoms dits de genre neutre (zie, xe, sie, ey, ve, tey, hir…) plutôt que les pronoms traditionnels (he, she). Son deuxième coup d’éclat médiatique fut une interview sur la chaîne Channel 4 (4 millions de vues sur YouTube) où il atomise Cathy Newman [voir vidéo ci-dessous sous-titrée en français], une journaliste féministe qui l’interrogeait sur sa volonté de blesser les trans : « Pour être capable de penser, il faut prendre le risque d’être offensé. » Depuis, il est caricaturé en prophète masculiniste par les gauchistes américains qui en font l’intellectuel organique du trumpisme. Mais Peterson déjoue les étiquettes dans lesquelles on voudrait l’enfermer.

    Quasiment métaphysiques

    Sorte d’hybridation entre Éric Zemmour pour l’antipolitiquement correct et de Boris Cyrulnik pour la résilience, il est aussi connu pour les règles de vie qu’il délivre à son public. Par son caractère positif et concret, 12 nouvelles règles pour une vie déstabilisera les lecteurs français conservateurs plus habitués aux déplorations apocalyptiques et au démon de la théorie qu’au prosaïsme du développement personnel. Mêlant habilement des anecdotes sorties de son cabinet de psychologue, des commentaires de films de la culture populaire et des extraits de la Bible, Peterson délivre en 12 chapitres 12 règles de vie à la fois très concrètes et quasiment métaphysiques. On y trouvera aussi bien des réflexions universelles sur les invariants de l’humanité que des conseils pratiques pour améliorer sa vie conjugale. De la première, « Éviter de constamment dénigrer la créativité et les institutions sociales » à la douzième, « Soyez reconnaissants malgré vos souffrances », une philosophie se dégage, qu’on pourrait qualifier de libérale-conservatrice.

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  • "Les réactionnaires ont souvent un tour d'avance" (Patrick Buisson)

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Et si c'était mieux avant

  • L'échec du libéralisme

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    De Step de Boisse sur Idées-Noires.com :

    Pourquoi le libéralisme a échoué, Patrick J. Deneen, L’Artisan, 2020

    Professeur atypique de sciences politiques, Patrick Deneen est un conservateur catholique non libéral. Pour lui, la profonde crise que traverse les États-Unis n’est pas conjoncturelle, mais, fondamentalement, la conséquence du plein succès du libéralisme. La lecture de ce livre a été recommandé par Barak Obama ! Un ouvrage très dense, dont j’extrais quelques idées fortes.

    1 – Ayant abandonnées les arts libéraux (les sciences humaines classiques), les universités ne forment plus que des experts conformistes.

    « La quasi-unanimité des opinions politiques représentées sur les campus universitaires expriment l’omniprésente conviction selon laquelle une éducation doit être économiquement pratique, qu’elle doit aboutir à un travail hautement rémunéré, dans une ville peuplée de diplômés universitaires aux opinions similaires qui continueront à réaffirmer leur impuissante indignation face à l’inégalité tout en savourant l’abondance de ses fruits. »

    « Cependant, il n’est pas neutre quant à la base sur laquelle les gens prennent des décisions. De la même façon que les cours d’économie prétendent décrire simplement les êtres humains comme des acteurs individuels qui optimisent l’utilité, mais en fait influencent les étudiants pour les faire agir plus égoïstement, ainsi, le libéralisme enseigne au peuple de limiter ses engagements et d’adopter un système souple de relations et de liens. » PP. 60,61.

    2 – Dans sa quête de libertés individuelles, le libéralisme a dissous les corps intermédiaires, au seul profil du Léviathan (l’État).

    « La liberté ainsi définie, nécessite qu’on se libère de toutes formes d’associations et de relations, de la famille à l’Église, des écoles aux village et à la communauté, qui exerçaient un contrôle sur les comportements à travers des exigences et des normes informelles et habituelles. (…) Du fait que les individus se libèrent de ces associations, on a plus besoin d’un droit positif. (…) Le libéralisme atteint ainsi deux points ontologiques : l’individu libéré et l’État qui contrôle. » P. 66.

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  • Et si "c'était mieux avant" ?

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    Oui, c'était mieux avant ! (source : "Pour une école libre au Québec")

    4 mai 2021

    Patrick Buisson vient de publier La Fin d’un monde, pur livre d’histoire et premier tome de plus de 500 pages d’une œuvre qui s’annonce monumentale.

    Le bandeau rouge sur la couverture avec l’inscription « Oui, c’était mieux avant ! » donne le ton. La Fin d’un monde s’inscrit dans une tradition réactionnaire assumée. Naufragé hors de son époque, Buisson remonte le temps pour mieux éclairer notre modernité, à ses yeux déshumanisée.

    La grande fracture temporelle date, selon lui, d’un demi-siècle : tout se serait déroulé en l’espace de quinze ans, entre 1960 et 1975. La révolution soixante-huitarde, entamée dès le début des années 1960, sous ses dehors de révolution libertaire, aurait été, en réalité, une « révolution petite-bourgeoise » consacrant l’avènement d’une nouvelle civilisation marchande. La destruction des repères traditionnels (famille, religion), des lieux de sociabilité anciens (cafés, églises) et des ancrages locaux, qui étaient autant de protections collectives pour les plus humbles, a contribué à l’atomisation de la société, en particulier des classes populaires. La thèse n’est certes pas nouvelle, et l’on pourrait discuter de son caractère systématique.

    L’ouvrage de Buisson se distingue cependant par son style éblouissant, sa richesse et sa densité. Pour préparer son livre, l’ancien directeur de la chaîne Histoire s’est notamment plongé dans les archives télévisuelles de l’époque (émissions, feuilletons…), en extrayant foison d’images et luxe de détails.

    Et si la plupart des penseurs déclinistes contemporains insistent sur les questions européenne et d’immigration, Buisson met l’accent sur la transformation des mœurs, des coutumes et des croyances. L’homo religiosus céderait la place à homo œconomicus : là est, selon lui, le vrai « grand remplacement ». La presse de gauche se moquera de sa nostalgie de la messe en latin et de son aversion pour les cheveux longs. Oubliant son côté anar et populaire. Car la France de Buisson, c’est aussi celle de Brassens et de Ferré, de Gabin et de Blondin. Celle d’Audiard.

    Féroce, l’écrivain ne dédaigne pas de jouer les tontons flingueurs lorsqu’il s’agit de se moquer du « féminisme » lesbien du MLF, de la « génération papa poule » ou encore des prêtres défroqués. Mais c’est sa puissance d’évocation mélancolique, lorsqu’il narre le grand déracinement des paysans ou la disparition des bistrots, qui hante longtemps après la lecture. « La vérité est dite par les ruines », écrit-il. Tel un archéologue, Buisson exhume les ruines pour ressusciter la beauté d’une civilisation disparue.

    La Fin d’un monde
    Une histoire de la révolution petite-bourgeoise
    de Patrick Buisson
    publié le 5 mai 2021
    chez Albin Michel
    à Paris
    528 pages
    ISBN-13 : 978-2226435200


    Extrait :

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