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Idées - Page 36

  • Belgique : "La gestion de la crise Covid est un échec. Persévérer est diabolique" ?

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    Lu dans le quotidien « La Libre Belgique » :

    belgaimage-170830478-full.jpg"Nos politiques et leurs conseillers ont privilégié le principe de précaution ou technique dite du parapluie plutôt que des procédures basées sur le bénéfice-risque-coût et la proportionnalité des mesures. Vu son bilan (taux de mortalité des plus élevés et une situation dramatique sur les plans économique, social, éducationnel et psychologique) notre politique sanitaire anti-covid19 doit être modifiée au plus tôt. Une opinion du docteur Olivier Lhoest, chef de service associé du service d'anesthésie-réanimation et membre du conseil médical du CHC Liège (Mont Légia- ND Hermalle – ND Waremme) :

    Dans mon article d’août, j’avais signalé la dangerosité des politiques visant le risque zéro. On pouvait déjà pressentir que le gouvernement s’engageait dans une voie qui allait nous mener vers une situation dont il serait difficile de s’extirper. Quand on commence à calquer son modèle de gestion d’une crise sur la Chine, une dictature qui ment perpétuellement sur ses chiffres, on est évidemment mal parti.

    Les intensivistes, cliniciens et non bureaucrates, ayant une habitude de gestion de crise, ont complètement changé la prise en charge des patients Covid après le premier pic en les intubant le plus tard possible et en introduisant les corticoïdes (contre les recommandations de l’OMS) ce qui a permis de réduire la mortalité. Nos dirigeants, en revanche, ont décidé de ne rien apprendre du premier pic. En effet, en regardant les statistiques de Sciensano qui, à défaut de savoir les interpréter, réalise de très belles courbes, ils auraient déjà pu constater que la surmortalité ne concernait pas la population des moins de 64 ans. On connaissait également les facteurs de risque de présenter une forme grave de la maladie que sont le diabète, l’hypertension artérielle et l’obésité. Nous savions également que le virus n’était différent des virus respiratoires habituels ni par sa contagiosité, ni sa létalité, ni un problème d’immunisation mais uniquement par son évolution en 2 phases dans les formes graves. La seule raison de prendre des mesures exceptionnelles était donc la surcharge des hôpitaux.

    Gouvernement, experts et médias

    Pourtant la létalité, la contagiosité et l’impossibilité de s’immuniser sont des arguments, largement relayés par nos médias nationaux pour justifier la politique menée par notre gouvernement conseillé par leurs "experts". Ces mêmes "experts" nous ont annoncé un deuxième pic épidémique tous les jours depuis juin. Il est d’ailleurs piquant de constater que beaucoup de journalistes ont conclu depuis le deuxième pic d’octobre que les "experts" avaient raison. Pourtant, dirait-on d’un météorologue qui prédit de la pluie pour le lendemain pendant 4 mois en se trompant tous les jours qu’il a raison parce que finalement il pleut un jour ? Cette politique sanitaire non ciblée a évidemment volé en éclat dès que l’épidémie a retrouvé des conditions favorables en octobre. Pourtant malgré l’évidence de cet échec, nos politiques n’ont pas remis en question leurs mesures mais plutôt conclu que le plan était bon mais que la population l’avait mal appliqué.

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  • Des preuves de l'existence de Dieu ?

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    De Mgr Denis Biju Duval sur Aleteia.org :

    Y a-t-il des preuves de l’existence de Dieu ?

    27/01/21

    Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine, à partir des choses créées.

    Une connaissance directe de Dieu à partir du monde créé n’est logiquement pas possible puisque, s’il existe, le créateur transcende la création. Le créateur est avec sa création dans le même rapport que le potier avec ses productions : en regardant dans les pots, on ne peut pas voir le potier.

    Une connaissance indirecte

    Cependant, le Dieu invisible se rend visible par ses œuvres de manière indirecte, comme une cause peut parfois se faire connaître de manière certaine par ses effets. Il s’agit là d’une connaissance véritable à partir du principe de causalité : il ne peut pas y avoir d’effet sans cause. Il y a ainsi deux grands types de démonstrations de l’existence d’un Dieu créateur : premièrement à partir du principe de causalité appliqué à l’être même de tout ce qui existe, au niveau métaphysique ; deuxièmement, à partir du principe de causalité appliqué à l’œuvre de la création, car l’artiste se révèle dans son œuvre : l’ordre, la grandeur et la beauté du cosmos nous parlent de la sagesse et de la gloire infinie du Créateur.

    Les démonstrations philosophiques

    On ne saurait prouver l’existence de Dieu de l’intérieur des sciences expérimentales : la notion de Dieu est hors de leur champ propre d’investigation. Ce sont des démonstrations philosophiques inductives qui permettent de découvrir son existence...

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  • Quand viendra la vieillesse

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    Lu sur le site web « cathobel »  ce 28 janvier 2021 cette méditation du Père Charles Delhez, s.j. Tempus fugit et vita brevis…

    « Il y a des dates que l’on n’oublie pas. Celle de notre anniversaire, bien sûr. Mais aussi d’autres qui sont fixes: le 25 décembre, le 1er et le 6 janvier, le 14 février, le 15 août, le 1er novembre. On pourrait y ajouter le 2 février, fête de la Présentation de Jésus au Temple, dite de la Chandeleur. Ce jour-là, on mange des crêpes! C’est le pape Gélase Ier, au Ve siècle, qui aurait associé cette fête aux « chandelles », organisant des processions aux flambeaux et distribuant des galettes aux pèlerins. Selon une autre explication, les crêpes rondes évoqueraient le soleil qui revient à la fin de l’hiver. Les paysans faisaient sauter des crêpes avec la farine excédentaire. Pour la première, ils tenaient, dans la main gauche, une pièce en or, toute ronde elle-aussi. C’était un gage de prospérité pour les futures récoltes.

    Se tourner vers l’avenir

    Mais revenons aux chandelles. Ce rite provient de l’évangile du jour, celui du vieillard Syméon qui prend l’enfant Jésus dans ses bras et bénit Dieu:

    Maintenant, ô Maître souverain,

    tu peux laisser ton serviteur s’en aller

    en paix, selon ta parole.

    Car mes yeux ont vu le salut

    que tu préparais à la face des peuples:

    lumière qui se révèle aux nations

    et donne gloire à ton peuple Israël.

    J’aime cette figure de Syméon. Au terme de sa vie, il se tourne non vers le passé, mais vers l’avenir. En ce nouveau-né, il voit la promesse de jours plus lumineux pour toutes les nations. Dans les monastères, son cantique clôture encore chaque journée. Lorsque le jour prend fin, pour le croyant, une aurore éternelle s’annonce déjà.

    Quand j’aurai fait mon temps

    Au terme de ma propre vie, je voudrais ne pas être désabusé, désespéré ou résigné, mais aller vers le Seigneur sans fausse culpabilité et rempli d’espérance. Qu’au moment où ma vie deviendra peut-être davantage souffrance, ce qui a été vécu dans l’action trouve son achèvement… Puissé-je, à cette étape, donner la priorité à la prière, alors que je l’ai si souvent donnée à l’action.

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  • Le transhumanisme face à Dieu et au christianisme

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    D'Antoine Pasquier sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Le christianisme, premier adversaire du transhumanisme

    Le Père Tanguy-Marie Pouliquen, professeur d’éthique à la faculté de théologie de Toulouse nous apporte un éclairage sur le lien entre transhumanisme et christianisme. Il est d'ailleurs l'auteur d'un livre Fascination des nouvelles technologies et transhumanisme: 115 questions.

    En quoi le transhumanisme s’oppose-t-il à Dieu ?

    Il peut se résumer à la tentation de l’homme-dieu décrite dans Ézéchiel : « Parce que tu as dit : “Je suis un dieu, je siège sur un trône de dieu au milieu des mers”, alors que tu es un homme et non pas un dieu » (Ez 28, 2). Le cœur qui se prend pour Dieu se pense à l’initiative de son existence. En langage moral, on parlera d’orgueil. Se prendre pour Dieu, c’est se prendre pour l’origine de la réalité créée et ne plus voir dans la Création une réalité donnée, des lignes de conduite, une direction intérieure qui accompagnerait mon existence. L’homme-dieu entend substituer à l’inscription de l’origine dans la Création sa propre réflexion, sa propre direction, sa propre totalité au risque d’être totalisant ou totalitaire. Le totalitarisme naît lorsque la projection de soi n’est plus portée par des mythes décrivant la condition humaine comme créée.

    Le transhumanisme, est-ce l'Antéchrist ?

    Je vais m’appuyer sur l’un des romans préférés des papes François et Benoît XVI : Le Maître de la Terre (éd. Téqui). L’intrigue de ce livre, écrit en 1906 par Robert Hugh Benson, le fils de l’archevêque de Canterbury devenu prêtre catholique, prend appui sur la fascination qu’exerce un homme venu de nulle part qui, par sa séduction, laisse à penser qu’il est la solution à tous les problèmes de la démocratie et de la vie sociale. Cette fascination s’étend progressivement et a pour effets secondaires d’éliminer, par son prolongement politique, toutes les libertés publiques, par tranches fines et successives. Peut-être que la technologie est cette figure fascinante qui nous fait perdre la capacité, comme le dit la philosophe Hannah Arendt (1906-1975), de penser par nous-mêmes. Si l’homme perd cette capacité de penser par lui-même, de manière critique, alors nous plongeons dans une forme d’idéologie pratique à visée totalisante et, pour certains, totalitaire.

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  • "Tout visage pâle devrait reconnaître dès la maternelle son privilège et s’en excuser"

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    Du Figaro Vox via artofuss.blog :

    P. Bruckner: «La seule identité encore autorisée pour les blancs est l’identité de contrition»

    ENTRETIEN – L’écrivain et philosophe, qui vient de publier Un coupable presque parfait. La construction du bouc émissaire blanc (Grasset, 2020), analyse le succès des théories indigénistes et décoloniales auprès de nombreux people aussi bien qu’à l’université et dans une partie des médias.

    Par Eugénie Bastié 

    20/01/2021

    LE FIGARO. – La chanteuse Camélia Jordana a déclaré dans une récente interview à L’Obs: «Si j’étais un homme, je demanderais pardon.» Comment expliquer que la vulgate féministe et décoloniale, qui fait du mâle blanc le coupable de tous les maux, soit désormais reprise par tant de membres de l’intelligentsia artistique?

    Pascal BRUCKNER. – Camélia Jordana est une chanteuse de talent mais sa croisade antimasculine me laisse perplexe. Le prétexte de ses diatribes, une collision en trottinette avec un chauffeur de taxi grossier, me paraît mince. Lilian Thuram, dans un débat, m’avait aussi opposé ce même argument du taxi pour souligner le racisme indécrottable des Français. Pardon de les contredire: bien que moi-même vieux mâle blanc, j’ai été souvent refusé par des taxis en maraude et obligé de rentrer à pied en pleine nuit. On est à Paris, que diable, cette profession a ses humeurs même si l’immense majorité des chauffeurs est courtoise. Camélia Jordana appelant à déconstruire le système masculin, c’est un peu «Martine fait de la trottinette en citant Jacques Derrida». Le showbiz a de ces coquetteries qui laissent rêveur: une idée venue tout droit des États-Unis, l’homme blanc est coupable de tous les malheurs du monde, rencontre chez nous un succès inattendu chez les comédiens et chanteurs (eux-mêmes plébiscités pourtant par des hommes ou des femmes blanches). Ils trouvent dans cette doctrine une simplicité qui les enchante.

    À LIRE AUSSI :Pascal Bruckner: «Le “privilège blanc” est une notion dangereuse et mensongère»

    Je pose une question: l’homme doit-il demander pardon parce qu’il est un homme- alors la moitié de l’humanité est coupable d’être née – ou certains hommes doivent-ils s’excuser pour ce qu’ils ont fait? Cela change tout. Les petits garçons, surtout s’ils sont blancs, seraient donc déjà marqués du signe de Caïn? N’est-ce pas la définition même du racisme que de déduire une faute ou une infériorité de la couleur de peau ou du sexe? On a changé de héros et de vilain, mais c’est toujours la même idéologie qui domine avec des personnages différents. Enfin si les hommes doivent demander pardon, les femmes doivent-elles s’excuser de vivre plus longtemps et de mieux résister au Covid que leurs compagnons masculins?

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  • Quand l'idéologie progressiste s'immisce dans la création artistique

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    Du Père Danziec sur le site de Valeurs Actuelles ("Le Club") :

    L’art du sordide ou la déconstruction à l’œuvre

    16/01/2021

    A l’heure de la « cancel culture » et du mouvement « woke », plus que jamais l’idéologie progressiste s’immisce dans les œuvres artistiques. Entre revendications minoritaires et volonté de déconstruire le passé, face à la laideur, quelle attitude proposer ? Le Père Danziec nous donne ses éléments de réponse.

    Au petit matin du 1er décembre 1993, un treuil monumental déroule un préservatif géant sur l’obélisque de la Place de la Concorde. Il ne s’agit pas, alors, d’une consternante « aventure artistique » subventionnée par la Mairie de Paris mais tout simplement d’une opération coup de poing menée illégalement par les militants d’Act Up. Cette « fureur créatrice » des années sida, pour reprendre l’expression du journaliste de Télérama Laurent Rigoulet, devait bouleverser le monde de l’art.

    Les litanies de la disgrâce

    Depuis, presque trente ans ont passé et le zèle dans la provocation n’a pas faibli. En octobre 2014, le subversif plasticien américain Paul McCarthy exposait à Paris une œuvre monumentale et temporaire, dans le cadre de la Fiac (Foire internationale d’Art contemporain) Hors les murs. La si jolie Place Vendôme, imaginée par Jules Hardouin-Mansart et emblème éclatant du luxe à la française, se voyait affubler d’un arbre vert, s’élevant à 24,4 mètres de hauteur et gonflable, à la forme équivoque... En juin 2015, c’est au tour du jardin royal du Château de Versailles d’être labouré par l’installation gulliverienne de l’artiste anglo-indien Anish Kapoor, le fameux “Dirty Corner” ou “Vagin de la Reine”. « J'ai eu l'idée de bouleverser l'équilibre et d'inviter le chaos » dira-t-il. Son énorme sculpture, posée sur le Tapis Vert de Le Nôtre, et que l’on peut décrire comme un long tunnel d'acier, sorte de cornet acoustique, de 10 mètres de haut, à moitié recouvert de terre et de gravas, nécessitera à elle seule 500 tonnes de pierres venues de Belgique et 1.000 tonnes de terre issues de la production agricole. Cet art contemporain XXL, au mauvais goût assumé, le musée du Louvre, à travers son président Jean-Luc Martinez, refusera de servir d’écrin pour le “Domestikator” en octobre 2017. L’œuvre de l’artiste et designer hollandais Joep Van Lieshout, d’une connotation ouvertement zoophile, composée de gigantesques blocs géométriques habitables, trouvera finalement asile, à défaut des Tuileries, au Centre Pompidou avec la bénédiction de la direction de Beaubourg.

    Comme s’il était besoin de s’en convaincre, la plasticienne Juliana Notari et sa gigantesque sculpture, nommée Diva, viennent nous prouver qu’il n’y a pas de raison de croire que 2021 échappera à l’escalade de la laideur. Accrochée à flanc de colline, une fente « évocatrice » de 33 mètres de long, de 16 mètres de large et composée d’une excavation de 6 mètres de profondeur vient tout juste d’être inaugurée. Située au cœur du parc artistique et botanique Usina de Arte, à Agua Preta, au Brésil, il aura fallu onze mois de travail pour l’achever. Il s’agit, selon l’artiste, d’utiliser l’art « pour lancer le dialogue sur les questions traitant des problématiques de genre d’un point de vue féminin ». Fermer le ban.

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  • Le centième anniversaire de la naissance d'Eugenio Corti, un Soljenitsyne italien

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    Le 21 janvier 1921 naissait Eugenio Corti. De Philippe Oswald, sur aleteia.org, cet article publié lors de la mort de ce grand écrivain italien :

    Eugenio Corti (1921-2014), immense écrivain et témoin majeur du XXe siècle

    Décédé le 4 février, ce grand auteur catholique restera dans l’histoire comme une lumière et une conscience du siècle, à l’instar d’un Soljenitsyne ou d’un Jünger.

    Siècle de fer et de feu inauguré par l’atroce et folle boucherie de 14-18, le XXe siècle a engendré des témoins à la hauteur des séismes qui l’ont dévasté, des âmes d’élite qui craignaient moins la mort que d’abdiquer leur liberté intérieure et leur dignité. Des écrivains, notamment, qui ont défié par leur courage, leur force intérieure, et leur exceptionnelle longévité, la mécanique infernale qui aurait dû les broyer. Tel l’écrivain allemand Ernst Jünger (1895-1998), mort à cent deux ans après avoir exposé sa vie aux plus grands dangers et traversé toutes les tragédies de l’Allemagne, tel le russe Alexandre Soljenitsyne (1918-2008) mort à presque quatre-vingt dix ans, après avoir survécu à la Seconde guerre mondiale et aux camps soviétiques (« L’Archipel du Goulag ») ; et tel aussi l’italienEugenio Corti rescapé lui aussi du front russe, mais dans l’autre camp, qui vient de s’éteindre à son domicile, le 4 février dernier, à l’âge de quatre-vingt treize ans.

    Son œuvre majeure, récit inspiré de la première moitié de sa longue vie, c’est « Le Cheval rouge », ce cheval étant celui de l’Apocalypse de Saint Jean, symbole de la guerre universelle de la fin des temps. Dans ce roman initiatique d’une rare puissance évocatrice écrit en 1983, la guerre tient une place centrale quoique non exclusive puisque cette fresque autobiographique et historique court jusque dans les années soixante-dix ; elle décrit alors la décomposition culturelle et morale de l’Occident, la dégradation des rapports familiaux, l’abandon de la pratique religieuse, l’errance de beaucoup d’intellectuels et de clercs, ainsi que le flirt de la Démocratie chrétienne transalpine avec le communisme. Son diagnostic était clair : la liberté intérieure et l’esprit critique avaient abdiqué devant les idoles matérialistes du pouvoir, de l’argent et du sexe .

    « Le Cheval Rouge » est à bien des égards le « Guerre et paix » de notre époque – une comparaison que n’aurait sans doute pas récusée ce grand admirateur de Tolstoï. Mais s’il fait preuve d’une empathie tolstoïenne, Corti est supérieur à Tolstoï par l’espérance lucide qui l’anime, sa foi en Dieu, son amour de l’Eglise, de la patrie, de l’épouse aimée, du prochain, de la famille (il était lui-même l’aîné d’une famille catholique de dix enfants dont l’un fut missionnaire en Afrique).

    « C’est parce que l’expérience de la guerre révèle au plus profond l’intériorité de l’homme qu’elle est fondamentale dans mon œuvre » a déclaré Eugenio Corti dans l’une de ses dernières interviews à l’hedomadaire Famille Chrétienne. En l’occurrence, la pire des guerres, celle du front russe sur lequel il se retrouva jeune officier italien pris en étau entre la barbarie nazie et la barbarie soviétique – et très concrètement, encerclé par l’Armée rouge pendant 28 jours dantesques dans la poche du Don. Il fut du très petit nombre des rescapés, par miracle : « Par une nuit terrible, frôlé par la mort, j’ai invoqué la Vierge et promis de travailler au règne de Dieu si j’en réchappais. J’avais 21 ans. J’ai été exaucé au-delà de mes espérances » a-t-il aussi confié dans cette interview, accordée un mois avant sa mort.

    Eugenio Corti respecta ce vœu. Il devint un témoin de « La responsabilité de la culture occidentale dans les grands massacres du XXe siècle », un sage plein d’humanité et un artiste exceptionnel. Il consacra son dernier livre à sainte Angelina (1372-1435), une des grandes figures de ce Moyen Age qui l’attirait de plus en plus parce que cette époque enracina l’Europe dans le terreau de son double héritage gréco-latin et judéo-chrétien.

    Tous les livres d’Eugenio Corti traduits en français sont publiés à L’Âge d’Homme, ou en coédition avec les éditions de Fallois.

    Romans :
    • Le Cheval rouge, 29 €.
    • La Terre des Guaranis, 25 €.
    • L’Île Paradis, 25 €.
    • Caton l’Ancien, 22 €.

    Récits autobiographiques :
    • La plupart ne reviendront pas, 22 €.
    • Les Derniers Soldats du roi, 19 €.

    Théâtre
    • Procès et mort de Staline, 9 €.

    Essais
    • La Responsabilité de la culture ­occidentale dans les grands massacres du XXe siècle, 6 €.
    • Science et foi, 6 €.

    Entretiens
    • Paroles d’un romancier chrétien, 20 €.

  • Objection de conscience et droits de l'homme : un livre qui vient à son heure

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    Objection de conscience et droits de l'homme (source)

    objection de conscience et droits de l'homme
    Pierre Téqui, 174 p., 16 €

    Face à la prolifération de lois répressives ou iniques, le chrétien est de plus en plus confronté à l’objection de conscience. Mais doit-on et peut-on toujours et en tout domaine revendiquer ce droit ? Que penser des citoyens qui refusent de faire vacciner leurs enfants ou collaborer à un avortement ?

    « Le droit à l’objection de conscience apparaît comme un monstre juridique de plus en plus revendiqué sous l’effet du pluralisme croissant de la société et de la déconnexion entre loi et morale », constate le juriste catholique Grégor Puppinck a entrepris de clarifier cette notion. Directeur du Centre européen pour le droit et la justice, basé à Strasbourg, expert auprès d’organisations internationales et des services diplomatiques du Saint-Siège, il connaît particulièrement bien la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme.

    Son étude très précise et rigoureuse présente le double mérite de tenir compte d’une part de la loi morale objective (conforme à l’enseignement de l’Église catholique), et de la confronter au droit positif – un droit qui a la fâcheuse tendance de devenir plus en plus courbe. Un ouvrage de référence.

  • Gustave Thibon : vingt ans déjà...

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    gustave-thibon_article.jpg

    A l'occasion du 20ème anniversaire de sa mort (le 19 janvier 2001), nous republions cet article que nous avions mis en ligne en 2013.

    « Fils d’un libre-penseur, Gustave Thibon (1903-2001) fut l’un des rares penseurs libres de cette fin du XXe siècle. On le disait philosophe, il préférait les poètes. Adepte de l’école buissonnière, autodidacte polyglotte, cet Ardéchois enraciné dans le catholicisme recueillit pendant l’Occupation une jeune universitaire juive et rebelle du nom de Simone Weil. Conférencier plébiscité et auteur d’une vingtaine d’ouvrages traduits et constamment réédités, il recevait Famille Chrétienne chez lui, à Saint-Marcel-d’Ardèche, la veille de son 90e anniversaire, en 1993. Inoubliable rencontre. :

     « Quel est, pour vous, le comble de la misère ?

    Ne plus aimer, ne plus être aimé.

    Où aimeriez-vous vivre ?

    Là où je suis.

    « C’est d’âme qu’il faut changer, pas de lieu », disait Sénèque.

    Votre idéal de bonheur terrestre ?

    Savoir tout accueillir sans rien retenir.

    Pour quelles fautes avez-vous le plus d’indulgence ?

    Celles commises par amour, même si on se trompe sur le niveau et la qualité de cet amour. L’amour humain peut être sacré ou profané, il n’est jamais totalement profane.

    Quel est votre personnage historique favori ?

    Marc Aurèle. « Veux-tu mépriser une chose : résous-là en ses éléments », écrivait-il. Le beau, c’est la totalité ; le mal émiette. Le diable se définit dans la mythologie orientale comme un « mangeur de morceaux ». La plus belle femme du monde coupée en morceaux perd beaucoup de sa beauté… Ce qui me blesse aujourd’hui dans notre époque, c’est justement l’émiettement. La multiplication des seuls, dont parle Valéry.

    Votre saint préféré ?

    Saint Jean de la Croix. Le Docteur de la nuit, le plus extrémiste de tous les saints, avec qui Nietzsche se serait très bien entendu. Je suis réaliste parce que je défends les « milieux de soutien » : je sais qu’un Dieu sans Église est le début d’une Église sans Dieu. Mais je suis extrémiste par mon attrait pour la théologie négative, la mystique de la nuit, le « Dieu sans fond ni appui » qui était celui de saint Jean de la Croix et qui est le mien aujourd’hui.

    Votre sainte préférée ?

    Thérèse de Lisieux.

    Quelles sont les dix personnes que vous aimeriez inviter à dîner ?

    Marc Aurèle, Thomas More, Henri IV, Pascal, Malesherbes, Napoléon, Victor Hugo, Simone Weil, Marie Noël, Gabriel Marcel.

    Le siècle où vous auriez aimé vivre ?

    Le XIIe, le plus libre des siècles, celui de l’unité de l’Europe, culturelle et spirituelle. J’aurais également apprécié le XVIIIe siècle pour la finesse de l’esprit. Un exemple : l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, recevant l’ambassadeur de Turquie, lui confesse : « Ce que je n’apprécie pas dans votre pays, c’est la polygamie ». Réponse du diplomate : « Madame, plaignez-nous d’être obligés de chercher en plusieurs femmes les qualités qu’on trouve réunies chez Votre Majesté ! »

    Votre qualité préférée chez l’homme ou la femme ?

    La bienveillance ou, à défaut, la politesse.

    Votre occupation préférée ?

    Marcher dans la nature. « On ne peut penser qu’assis », écrivait Flaubert, à qui Nietzsche répondait : « Les grandes idées viennent en marchant ».

    Votre principal défaut ?

    J’en ai tellement que je me sens incapable d’en privilégier aucun.

    Le principal trait de votre caractère ?

    La docilité. Je me suis toujours laissé faire  par les hommes, par les femmes, par les circonstances. Je préfère obéir que commander, me laisser conduire par la vie et par ses hasards qui sont le chemin que Dieu prend lorsqu’Il veut passer incognito.

    Ce que vous appréciez le plus chez vos amis ?

    La simplicité.

    Votre rêve de bonheur ?

    Le bonheur ne se rêve pas. Il est partout à condition de tout accueillir comme don de Dieu.

    Quel serait votre plus grand malheur ?

    Ne plus aimer, ne plus être aimé. Ce que j’ai de meilleur et de pire, c’est de l’amour humain qu’il me vient. J’ai aimé, j’ai été aimé, et peut-être ai-je spontanément cherché dans les promesses de l’amour humain ce que Dieu seul peut tenir. J’ai aimé de tout mon poids temporel et de tout mon élan éternel. Mon erreur, ou ma faute, ou mon péché est dans l’amour démesuré des êtres finis.

    Votre passage d’Évangile préféré ?

    « Père, pourquoi m’as-tu abandonné ! » Ce cri me touche de près aujourd’hui. Sur la Croix, Dieu désespère de lui-même, et, si j’ose dire, meurt athée. Je crois, avec Chesterton, que « Notre religion est la bonne car c’est la seule où Dieu un moment a été athée ». Je suis amoureux de ce Christ en agonie, l’Homme des douleurs, Dieu devenu infiniment faible, Dieu abandonné de Dieu. Si j’avais été religieux, j’aurais choisi le nom de Frère X de Gethsémani.

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  • Faire des théories du genre le navire amiral du progrès, c'est aller vers une civilisation déshumanisée

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    De sur le Figaro Vox :

    Théories du genre, non-binarité: «Prémices d’une civilisation déshumanisée»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - La volonté de pousser les théories autour du genre et de la déconstruction des identités sexuelles encourage l’avènement du transhumanisme et d’une humanité désincarnée, estime l’essayiste Paul Melun.


    Regonflés par la victoire à la Pyrrhus face au président Trump, les ayatollahs des théories du genre, semblent plus que jamais déterminés à porter l’estocade aux ruines de l’ancien monde. En France, les émissaires de la déconstruction, cette école de pensée hégémonique depuis mai 68, sont à pied d’œuvre pour parachever leur dessein: défier la nature et effacer l’histoire.

    Quelques semaines, après ce Noël que le Président Macron n’a pas daigné souhaiter aux Français, voilà que les théories du genre font leur retour. À la télévision d’abord, avec un prime time du magazine Zone Interdite sur M6 au titre évocateur, «Ni fille, ni garçon: enquête sur un nouveau genre». Pendant un peu plus d’une heure et demie, l’émission oscille entre des témoignages d’adolescents «non-binaires» (comprendre, ni homme ni femme), et des «experts» selon lesquels le genre ne serait qu’une construction sociale. Selon le magazine, 22% des jeunes de 18 à 30 ans ne se sentiraient d’ailleurs ni fille ni garçon en France.

    Le thème de la «non-binarité» n’en finit plus de créer la polémique en France. En début de semaine, la SNCF était mise à l’index par le collectif «stop homophobie», au motif qu’elle interrogerait ses passagers sur leur sexe, leur demandant de se prononcer entre masculin et féminin. Le collectif a initié le lundi 11 janvier une action en justice, accompagnée d’un communiqué de presse dénonçant l’obligation pour les voyageurs de «se conformer à des stéréotypes de genre dépassés». Selon ledit collectif, la SNCF se rend coupable d’exclusion des «personnes qui s’identifient comme non-binaires, notamment parmi les personnes Trans ou Intersexes, les ‘genderfucks’, les Queers, (…) ou encore celles qui veulent en finir avec le patriarcat et sa police des genres».

    À la manière d’une publicité mensongère, les théories du genre offrent la perspective d’une société où le choix appartient pleinement aux individus

    Ces revendications saugrenues demeureraient anecdotiques, si les élites progressistes ne s’en étaient saisies pour les imposer comme normes à l’ensemble de la société. Le choix de faire des théories du genre le navire amiral du progrès n’est pas innocent, et constitue même le pivot d’une future civilisation déshumanisée. En prétendant libérer les êtres du joug des dominations ancestrales, les théories de la déconstruction font l’exact inverse.

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  • Dix ans déjà !

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    Cela fait dix ans que belgicatho prend journellement son tour de veille. C'est en janvier 2011 que tout a commencé. Il s'agissait alors de monter au créneau pour rétablir la vérité et apporter notre soutien quand Benoît XVI était sous le feu incessant des attaques médiatiques et quand Mgr Léonard devenu archevêque de Malines-Bruxelles pourfendait bravement le politiquement et culturellement correct. Depuis lors, la situation a évolué mais l'orientation du blog est restée la même, vigilante et critique à l'égard d'un monde et d'une Eglise malheureusement à la dérive. Depuis 2011, quotidiennement, nous rassemblons les informations publiées çà et là qui nous paraissent aptes à éclairer le jugement et nourrir la réflexion pour les livrer à nos lecteurs. Cette publication est ainsi la 21.896ème que nous leur fournissons. Plus de 800 personnes sont abonnées à la newslletter qui est livrée chaque jour dans leur boîte électronique. La moyenne des visites quotidiennes effectuées sur belgicatho est de 500 environ. C'est probablement dérisoire mais dans le contexte belge actuel ce n'est sans doute pas tout à fait insignifiant. C'est aussi gratuit : jamais un appel de fonds n'a été lancé pour soutenir une activité qui est totalement désintéressée. Nous continuerons, bien sûr, tant qu'il nous sera donné de pouvoir le faire, avec le soutien moral et spirituel de tous nos amis. 

  • Le décolonialisme : une nouvelle religion

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    De la rubrique "Au quotidien" sur le site de l'Homme Nouveau :

    La nouvelle religion du décolonialisme

    Sous le titre – clair – des « Nouveaux fantiques », Le Point (14 janvier) consacre son dossier à la gauche racialiste, aux indigénistes et autres décoloniaux qui colonisent justement l’université et les médias. Une nouvelle forme de religion laïc décrypte l’hebdomadaire qui publie également un appel – un de plus… – d’universitaires décidés à s’opposer à cette mouvance ultra-militante

    Il existe, en France, des universitaires las de voir progresser les idéologies militantes dans leurs facs. Qu’ils soient profs, chercheurs ou étudiants, ils ont décidé de résister à une dynamique décoloniale et intersectionnelle, dont les défenseurs entravent leurs travaux, perturbent leurs cours et hypothèquent leurs carrières, exigeant à chaque instant de passer le réel au tamis de la morale et des discours victimaires. Avec l’espoir d’endiguer ce mouvement de fond qui fracture le monde universitaire et rejaillit sur l’ensemble du pays, ils ont fondé l’Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires, un réseau regroupant plusieurs dizaines d’universitaires capables d’inventorier, d’analyser et de pasticher cette pseudo-science teintée d’antiracisme, de néoféminisme et d’anticapitalisme radicaux, qui ne veut lire les rapports sociaux que sous le prisme des dominations, économiques, sexuelles ou raciales, en camouflant leur discours racialiste sous les apparences trompeuses d’un « antiracisme politique ». 

    Les exemples de dérives de cet activisme qui pèse sur les pratiques académiques et travestit le réel ne manquent pas. Chaque année charrie son lot d’incidents, dont les plus spectaculaires parviennent jusqu’au grand public : une conférence de la philosophe Sylviane Agacinski – opposée à la GPA – annulée à la suite de « menaces violentes » émanant d’associations LGBT, une représentation des Suppliantes d’Eschyle empêchée de se tenir à la Sorbonne sous prétexte d’une mise en scène prétendue raciste, un prof viré de son labo de recherche à Limoges après s’être prononcé contre la venue d’Houria Bouteldja (militante indigéniste) dans sa fac, une autre empêchée de prendre ses fonctions d’enseignante spécialiste de l’histoire de l’esclavage à La Réunion, au motif qu’elle n’y serait pas née et n’aurait donc aucun droit à écrire cette histoire…

    Mais il ne s’agit là que de la partie émergée d’un iceberg gigantesque, menaçant de faire sombrer les libertés académiques, rarement aussi malmenées qu’aujourd’hui. (…) Nombre de militants décoloniaux et intersectionnels affichent la ferveur du converti : « Le décolonialisme fonctionne comme une néoreligion, analyse le politologue Pierre-André Taguieff, auteur de L’Imposture décoloniale (L’Observatoire). Il y a des croyants – les militants –, des prêtres – les théoriciens –, une liturgie – les manifestations –, des prières – les discours invoquant les grands noms –, des rites d’entrée – des colloques fermés…

    L’Église décoloniale dispose aussi de son propre catéchisme, de son propre panthéon avec ses grands prêtres et ses mystères. Le principal mystère reste celui de la race. Les décoloniaux considèrent que, biologiquement, elle n’existe pas, mais que les identités raciales existent sur le plan social. Donc, la race n’existe pas, mais elle existe quand même ! Et la bonne vieille couleur de peau reste son marqueur, comme dans le racisme classique. La “discrimination systémique” est un mot magique : ça ne veut rien dire, mais tous les fidèles de l’Église y croient. Quant à l’insaisissable “racisme systémique”, il joue le rôle de la causalité diabolique, censée tout expliquer. » Difficile de ne pas voir une forme de nihilisme dans ce projet, tant l’absence de tout idéal y est palpable. « Les adeptes du décolonialisme se contentent de détester le “monde mauvais” actuel sans entretenir aucune utopie quant à une ère “post-monde mauvais”. Ils n’ont rien d’autre à proposer que déconstruire et décoloniser sans fin », conclut le chercheur, inquiet de la place qu’occupe désormais ce courant, devenu majoritaire dans certaines facs et grandes écoles. 

    Extrait de l’appel de l’Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires :

    Nous faisons face aujourd’hui à une vague identitaire sans précédent au sein de l’enseignement supérieur et de la recherche. Un mouvement militant entend y imposer une critique radicale des sociétés démocratiques, au nom d’un prétendu « décolonialisme » et d’une « intersectionnalité » qui croit combattre les inégalités en assignant chaque personne à des identités de « race » et de religion, de sexe et de « genre ». Ces sociétés, assimilées à l’« Occident » aux dépens de toute approche géographique et historique rigoureuse, sont condamnées comme coloniales et patriarcales et comme lieux où sévit un « racisme systémique », dans des discours confondant science et propagande. Ce mouvement idéologique procède à une occupation méthodique des postes de prestige savant, ce qui l’a fait sortir de la marginalité malgré l’extrémisme, l’intolérance et la vindicte qui le caractérisent. 

    Les idéologues qui y sont à l’œuvre entendent « déconstruire » l’ensemble des savoirs. Il ne s’agit pas pour eux d’exercer librement les droits de la pensée savante sur ses objets et ses méthodes, mais de mener la critique des savoirs dans un esprit de relativisme extrême, discréditant la notion même de vérité. Tout savoir est exclusivement réduit à des enjeux de pouvoir, et les sciences sont systématiquement dénoncées du fait des dominations de race, de culture, de genre, qui seraient à leur fondement. 

    Militantisme et « déconstruction » se conjuguent ainsi pour limiter l’exercice de la rationalité critique et le débat scientifique argumenté. Le nouveau credo du décolonialisme et des idéologies identitaires se répand sur les réseaux sociaux qui l’amplifient, et ses adeptes visent quiconque refuse la conversion : des phénomènes de censure, d’intimidation, de discrimination politique ont instauré des clivages inédits et conduisent de jeunes doctorants à s’aligner sur les nouveaux mandarins, sous peine de ne jamais obtenir de poste.