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Société - Page 177

  • Comment les enfants sont endoctrinés à l'école

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    Du site du Figaro via le site "Pour une école libre au Québec" :

    France — Comment on endoctrine nos enfants à l’école

    13 Nov 2021

    Au nom de la « diversité » et de son corollaire pédagogique, l’« inclusion », les idéologies woke ont pénétré dans le temple scolaire avec la complicité d’une partie du corps enseignant et par le biais des outils pédagogiques.

    Sara * (1) est lycéenne dans un établissement sans histoire de la banlieue parisienne. Son lycée n’est ni huppé ni ghetto. L’équilibre du « vivre-ensemble » y est fragile, mais il tient. Sara est métisse, ses camarades sont d’origines diverses. Ils sont blancs, noirs, maghrébins, asiatiques, mais pour elle, comme pour eux, la différence n’a jamais été un sujet de débat ni un problème… Jusqu’à ce fameux cours d’éducation morale et civique intitulé : « Le racisme anti-Blancs existe-t-il ? » Une question qui n’en était pas une, selon la lycéenne, tant l’enseignante a verrouillé les échanges pour imposer sa réponse : « Non, il n’existe pas. » Les élèves ont été invités à se définir comme « racisés » ou « non racisés » et ont découvert les notions de « privilège blanc », de « racisme systémique », etc. Une véritable initiation à la sémantique décoloniale !

    « Ce cours a tout changé dans la classe, affirme Sara. Nous nous entendions bien, il y avait de la solidarité, du respect et de la bienveillance entre nous. Mais certains ont commencé à se voir comme des victimes de racisme, à ne parler que de cela. La boucle WhatsApp de la classe est devenue un champ de bataille avec deux camps qui s’affrontaient. Il y avait les Blancs accusés de racisme et les “basanés” de la classe qui parlaient d’esclavage, de colonialisme, d’inégalité. Ce cours n’a pas fait réfléchir. Il a installé un climat de haine et transformé en victimes certains de mes camarades qui allaient très bien jusque-là. » Du haut de ses 15 ans, la jeune fille interroge cette notion de racisme à sens unique, mais aussi et surtout la démarche de cette prof : « J’ai été frappée par l’impossibilité de discuter cette théorie. Je ne comprenais pas. Pour moi, le racisme, c’est d’abord de la bêtise. Et la bêtise n’a pas de couleur de peau. Heureusement, j’ai pu en discuter avec mes parents qui m’ont rassurée. Ils m’ont expliqué que ce cours était de l’idéologie déguisée. Ils m’ont parlé des thèses indigénistes et racialistes. Dans notre classe, plus rien n’a été comme avant après ça. La prof a changé d’établissement l’année suivante. Elle est partie sans essayer de réparer les dégâts. »

    « Idéologues du bien »

    L’anecdote ne surprend pas l’essayiste Fatiha Boudjahlat (2). Professeur d’histoire et géographie dans un collège de Toulouse, elle est en colère : « C’est terrifiant ce qu’il se passe aujourd’hui, s’exclame-t-elle. L’école est gangrenée par des idéologues. Ils avancent masqués, en utilisant leurs cours et leur autorité de professeurs pour faire de la propagande politique sous couvert de générosité et de respect de la diversité. » C’est ce qu’elle appelle « le complexe du missionnaire en Afrique » : « Ils veulent “sauver” les gamins en leur révélant leur statut de victimes, en faire de bons indigènes, avec la haine de l’État et de la France. Ce sont des agents du séparatisme. »

    Ses formules volontairement chocs donnent la mesure de son désarroi. Que dire à cette élève noire qui lui raconte, en larmes, que son professeur d’anglais, après avoir projeté à toute la classe un film sur le Ku Klux Klan, l’a reprise au cours de la discussion qui a suivi en lui affirmant : « Tu n’es pas française, tu es afro-américaine ! » « Cette ado est originaire de Guyane, soupire Fatiha Boudjahlat, et son enseignante lui refuse le droit de se définir comme française. C’est incompréhensible pour cette jeune fille. »

    Après l’assassinat de Samuel Paty, j’ai assisté à un grand moment de folie ­collective ­durant lequel ils ­essayaient de comprendre et de justifier cet acte abominable. J’avais envie de hurler.

    Un professeur de lettres

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  • Une personne décédée sur 25 est euthanasiée par des médecins aux Pays-Bas

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Pays-Bas : une personne décédée sur 25 est euthanasiée par des médecins

    9 Nov, 2021

    Les chiffres officiels recensent 6 361 cas d’euthanasies, aux Pays-Bas. Les euthanasies représentent donc 4,2% de tous les décès, soit une personne sur 25. Ce sont les chiffres officiels. Mais, « de nombreux décès par euthanasie ne sont pas signalés » (cf. Pays-Bas : forte hausse des euthanasies en 2020).

    Dans un article, publié dans le Dutch Journal of Medicine, le Docteur Bert Keizer, ardent défenseur de l’euthanasie, affirme que les Pays-Bas sont sur « une pente glissante ». Une conduite proche de « la limite de l’éthique », « permettant de mettre fin à la vie de patients sans défense ». Il affirme par ailleurs, que les conditions requises sont désormais « réduites » : « Nous avons commencé avec les malades en phase terminale, mais aussi avec les malades chroniques (…). Par la suite, les personnes atteintes de démence naissante, les patients psychiatriques, les personnes atteintes de démence avancée, et enfin les personnes âgées qui, bien que ne souffrant pas d’une maladie invalidante ou limitante, estiment que leur vie n’a plus de sens » (cf. Pays-Bas, Belgique, Suisse… L’incontrôlable « pente glissante » de l’euthanasie).

    En 2018, un médecin a été poursuivi pour avoir euthanasié « une femme âgée atteinte de démence ». L’enquête a révélé que « le médecin avait drogué le café de la patiente, puis que des membres de sa famille l’avaient retenue pendant qu’il lui administrait les médicaments mortels de l’euthanasie ». La femme envisageait d’être euthanasiée. Mais interrogée, dans sa maison de retraite, elle avait déclaré : « Pas maintenant, ce n’est pas si mal encore » (cf. Pays-Bas : La sédation autorisée pour les patients souffrant de démence ayant demandé l’euthanasie).

    Selon Scott Kim, éthicien aux National Institutes of Health aux États-Unis, « un cas comme celui-ci devrait servir d’avertissement pour d’autres pays. Les Néerlandais semblent reconnaître que certaines pratiques sont hors limites » (Cf. Pays-Bas : bientôt l’euthanasie pour les moins de 12 ans. Quid du consentement ?).

    Source :  Bioethics Observatory (05/11/2021)

  • RDC : « Nini tosali te » ? Que n’avons-nous pas fait (depuis soixante et un ans)…

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    Au Congo, la voix protestataire de l’Eglise elle-même s’est tue. Faute de grives, place aux merles chansonniers. Lu sur le site web Afrikarabia :

    " La censure est-elle de retour en République démocratique du Congo ? Le communiqué de la Commission de censure des chansons et des spectacles (CNCCS) semble pourtant sortir d’un autre temps. L’institution, qui dépend du ministère de la Justice, vient en effet d’interdire la diffusion à la radio et à la télévisons des chansons d’artistes congolais : « Nini tosali te » du groupe MPR et plusieurs titres de Bob Elvis, dont « Lettre à ya Tshitshi ». La Commission reproche aux artistes de n’avoir pas présenté le clip vidéo avant sa diffusion publique. Mais la décision de la CNCCS est vite apparue aux yeux des Congolais comme un acte de censure du gouvernement contre des chansons très critiques contre le pouvoir de Kinshasa.

    Vivre ou survivre au Congo

    Avec plus de 800.000 vues sur Youtube en seulement quatre jours, le titre de MPR, « Nini tosali te » (« Que n’avons nous pas fait ») est vite devenu viral sur les réseaux sociaux. Le clip raconte l’histoire d’un enfant qui se rêve médecin, mais qui une fois ses études terminées ne trouve pas de travail. Il est obligé de mendier pour payer ses transports et ne peut pas soigner sa mère malade. La chanson dénonce les difficultés des Congolais qui se sacrifient pour vivre ou survivre… sans travail, sans accès à l’eau à l’électricité, ou à la santé.

    « La plupart des hommes politiques sont sans vision »

    Le titre de MPR dresse un constat désabusé de la situation du pays et accuse les politiques. « Soixante et un an d’indépendance, mais nous sommes toujours à la traîne », peut-on entendre dans les paroles. « Je ne suis plus très enthousiaste quand il faut aller voter. Elections ou pas, c’est pareil ! La famine nous colle à la peau comme une seconde nature. Les députés au parlement passent le plus clair de leurs temps à festoyer. La plupart des hommes politiques sont sans vision. Ils font beaucoup de promesses, une fois qu’ils trouvent leurs comptes, ils vous tournent le dos ».

    « Les ministres se sont rendus à Goma pour des selfies »

    Dans l’autre clip interdit par la Commission de censure, « Lettre à ya Tshitshi », le chanteur Bob Elvis écrit à l’opposant historique Etienne Tshisekedi, le père de l’actuel président congolais. Et là encore, l’artiste a la dent dure contre le nouveau pouvoir de Kinshasa. « Y Tshistshi (le surnom d’Etienne Tshisekedi), depuis que tu es parti, ton fils Félix est devenu président de la République. Mais où est « le peuple d’abord » ? Ces députés sont de plus en plus inconscients. Ils ne défendent que leurs intérêts au Parlement. La guerre dans l’est du pays continue. Le volcan Nyiragongo a fait éruption. Mais les ministres se sont rendus à Goma pour des selfies ». Bob Elvis dénonce enfin les promesses non tenues du nouveau président.

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  • Saint-Siège : de la diplomatie de la Vérité du pape Benoît à la Realpolitik du pape François

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    Lu sur le site « diakonos.be » :

    Islam.png« Si pour Benoît XVI, c’est la « diplomatie de la vérité » qui comptait, pour François c’est la « Realpolitik » qui prévaut. Le changement de cap politique et diplomatique est on ne peut plus net entre les deux derniers pontificats, en particulier dans les rapports avec la Chine et l’Islam. C’est ce que souligne Matteo Matzuzzi, rédacteur en chef du quotidien italien « Il Foglio » et vaticaniste chevronné qui vient de publier un ouvrage sur la géopolitique du Vatican, intitulé « Il santo realismo », édité par LUISS University Press.

    En ce qui concerne la Chine, le changement de cap est sous nos yeux à tous. Celui avec l’Islam l’est moins. Mais c’est précisément sur ce terrain que les deux pontificats suivent des voies divergentes, pour ne pas dire opposées, et que le livre de Matzuzzi reconstruit avec clarté.

    *

    En ce qui concerne Benoît XVI, on garde en mémoire l’incident de Ratisbonne, lorsque sa critique argumentée du rapport incertain dans l’islam entre la foi et la raison a déchaîné une réaction furieuse et violente dans le monde musulman. Mais bien peu se souviennent que non seulement le Pape Benoît n’a pas reculé d’un pouce sur ce qu’il avait dit à l’époque mais que son discours du 12 septembre 2006 avait permis l’émergence d’un dialogue d’une intensité sans précédent d’abord avec trente-huit et ensuite avec cent-trente-huit personnalités musulmanes faisant autorité, issues de nations et d’orientations diverses, aussi bien sunnites que chiites.

    Ce dialogue s’est concrétisé dans de longues lettres au pape signées par ces sages et par la première visite au Vatican du roi d’Arabie Saoudite et gardien des lieux saints de l’islam, ainsi que des émissaires de la plus haute autorité chiite hors d’Iran, le grand ayatollah Sayyid Ali Husaini Al-Sistani. Tandis qu’à son tour, Benoît XVI, après un voyage en Turquie réussi contre toute attente en novembre de cette même année 2006 – avec une prière silencieuse dans la Mosquée bleue d’Istanbul -, en est venu, en dressant un bilan lors de son discours de fin d’année à la Curie romaine, à encourager ouvertement le monde musulman à entreprendre lui aussi cette « longue recherche laborieuse » dans laquelle – disait-il – les chrétiens sont déjà engagés depuis longtemps, c’est-à-dire « accueillir les véritables conquêtes des Lumières, les droits de l’homme et spécialement la liberté de foi et de son exercice, en reconnaissant en eux les éléments essentiels notamment pour l’authenticité de la religion ».

    En s’adressant au corps diplomatique, en janvier 2006, le pape Benoît n’avait pas hésiter à reconnaître dans le temps présent le réel « risque de conflits de civilisations » auquel il fallait opposer, disait-il, « l’engagement pour la vérité », notamment « de la part des diplomaties », une vérité que « ne peut être atteinte que dans la liberté » et « dans laquelle l’homme lui-même en tant que tel est en jeu, le bien et le mal, les grands défis de la vie et le rapport avec Dieu ».

    En s’en tenant à cette « diplomatie de la vérité » sans jamais en dévier, Benoît XVI en a payé le prix. Le prix fort en 2011, quand une voiture piégée a explosé devant une église remplie de fidèles rassemblés pour la messe à Alexandrie, en Égypte. Il y avait eu des dizaines de morts. Et le 2 janvier, à la fin de l’Angélus, le pape ne s’est pas tu. Pas plus que le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed Al-Tayyeb, qui avait réagi à « l’ingérence » papale en suspendant tous les rapports avec le Saint-Siège, lui s’était à plusieurs reprises par le passé déclaré favorable aux attentats suicides en territoire israélien.

    Les rapports avec Al-Azhar n’avaient repris qu’en 2016, avec une embrassade à Rome entre Al-Tayyeb et le pape François. Mais justement, beaucoup de choses avaient déjà changé avec ce nouveau pape.

    *

    Entretemps, le dialogue profond sur la foi et la raison avec les cent-trente-huit sages musulmans avait tout de suite été interrompu. Parce que les initiatives du pape François envers l’islam obéissaient à des critères totalement différents et bien plus pragmatiques.

    Son premier geste, à grand renfort de jeûne pénitentiel, fut l’offensive publique contre l’attaque occidentale imminente contre la Syrie de Bachar Al-Assad. Les hiérarchies orthodoxes et catholiques de ce pays étaient résolument dans le camp du régime alaouite, qui faisait office de bouclier contre l’hostilité d’autres tendances islamiques. Mais l’initiative de François était à bien plus large spectre. Parmi ceux qui étaient opposés à une intervention militaire en Syrie, il y avait Vladimir Poutine. Et c’est ce qui avait incité le pape à écrire au leader russe une lettre-appel, en guise de drapeau blanc. Cette initiative avait atteint son but et à partir de ce moment, les rapports entre François et Poutine ont été au beau fixe, jusqu’à donner lieu, le 12 février 2016, à la rencontre historique à l’aéroport de La Havane entre le pape et le patriarche de Moscou, Cyrille, avec la signature conjointe d’un document – souligne Matzuzzi – « qui n’avait pas grand-chose à voir avec le Vatican et semblait avoir été écrit au Kremlin ».

    Cette volte-face pro-russe, plus encore que pro-syrienne, a conduit à sacrifier l’Église catholique d’Ukraine, rattachée, y compris militairement, à Moscou sur son territoire. Mais au jugement de François, la balance des intérêts penchait naturellement en faveur d’une entente avec Moscou.

    Quant à l’islam, François a rapidement montré qu’il entendait poursuivre une « fraternité » interreligieuse générique, même au prix de se taire sur les actes d’agression perpétrés au nom d’Allah, qu’il est même allé jusqu’à parfois justifier.

    Le 7 janvier 2015, à paris, des islamistes radicaux massacrent des dizaines de journalistes et de dessinateurs de la revue satyrique « Charlie Hebdo », accusés de tourner leur foi en dérision. Et huit jours plus tard, au cours de la conférence de presse dans l’avion pendant le vol entre le Sri Lanka et Manille, le pape a fait ce commentaire textuel, en mimant avec le poing serré vers son majordome Alberto Gasbarri :

    « C’est vrai que l’on peut réagir violemment, mais si M. Gasbarri, un grand ami à moi, dit une grossièreté contre ma mère, il recevra un coup de poing! C’est normal! C’est normal! […] Beaucoup de personnes parlent mal des religions, se moquent d’elles, disons qu’elles transforment en jouet la religion des autres, ces personnes provoquent et il peut arriver ce qui arrive si M. Gasbarri dit quelque chose contre ma mère ».

    Le 26 juillet 2016, en France, nouvel assassinat au nom d’Allah, et un prêtre âgé, Jacques Hamel, est décapité sur l’autel. Cinq jours plus tard, dans l’avion de retour de Cracovie, interrogé sur cette question, voici comment a répondu François :

    « Je n’aime pas parler de violence islamique, car tous les jours, quand je feuillette les journaux je vois des violences, ici en Italie : celui qui tue sa fiancée, un autre qui tue sa belle-mère… Et il s’agit de catholiques baptisés violents ! Ce sont des catholiques violents… […] Je crois qu’il n’est pas juste d’identifier l’islam avec la violence. Cela n’est pas juste et cela n’est pas vrai ! J’ai eu un long dialogue avec le grand imam de l’université d’Al-Azhar et je sais ce qu’ils pensent : ils cherchent la paix, la rencontre. […] Le terrorisme grandit quand il n’y a pas d’autre option, quand au centre de l’économie mondiale il règne le dieu argent et non la personne, l’homme et la femme. Cela est un terrorisme de base contre toute l’humanité ».

    Et effectivement, le « long dialogue » cité par le pape avec le grand imam d’Al-Azhar avait bien eu lieu deux mois auparavant, le 23 mai 2016, à Rome, en réparation de la fracture qui avait eu lieu en 2011 avec Benoît XVI. Et cette nouvelle entente a connu au cours des années qui suivirent des développements spectaculaires, de la signature conjointe d’un document sur la « fraternité humaine » à Abou Dhabi aux Émirats Arabes Unis le 4 février 2019, à l’encyclique « Fratelli tutti » du 3 octobre 2020, que le pape a ouvertement déclaré avoir écrit « motivé de manière particulière par le grand imam ».

    Toutefois, dans le même temps, il y a un régime musulman avec lequel François entre en froid : la Turquie de Recep Tayyip Erdogan.

    En effet, Erdogan était irrité depuis l’initiative du pape en défense du régime syrien d’Al-Assad, son rival régional. Et François en avait soigneusement tenu compte, en faisant profil bas lors de sa visite en Turquie de novembre 2014.

    Mais ensuite, après avoir choisi le grand imam d’Al-Azhar comme son compagnon de route, il abandonna Erdogan avec toutes les précautions diplomatiques. Le 12 avril 2015, à la messe en mémoire du martyre du peuple arménien, François a pour la première fois dans la bouche d’un pape désigné ce martyre comme un véritable « génocide » à proprement parler, perpétré par la Turquie cent ans auparavant, « le premier génocide du XXe siècle ».

    Que n’avait-il fait là ! Les réactions courroucées n’ont pas tardé à fuser depuis la Turquie et d’Erdogan en personne. L’ambassadeur auprès du Saint-Siège a été rappelé à Ankara et ne reviendra à Rome qu’un an plus tard. Mais François n’en démord pas. En 2016, il visite l’Arménie et dénonce à nouveau le « génocide », en ajoutant par-dessus le marché – lors de la traditionnelle conférence de presse sur le vol du retour » – n’avoir jamais eu d’autre mot pour désigner l’extermination des Arméniens, pendant toutes ses années passées en Argentine.

    Le 5 février 2018, à Rome, Erdogan est reçu en audience par le pape François, et finissent par trouver un terrain d’entente anti-israélienne temporaire en condamnant la décision de Donald Trump de déplacer l’ambassade américaine à Jérusalem, en tant que véritable capitale de l’État hébreu. Mais les désaccords avec le pape François reprennent de plus belle le 12 juillet 2020, quand François se déclarera publiquement « très affecté » par la transformation de la basilique Sainte-Sophie en mosquée.

    Mais entretemps, la seconde opération de bon voisinage avec les musulmans prenait forme, ce qui pour François revient à tisser des rapports non pas avec des États mais avec des personnes individuelles particulièrement représentatives. Après l’entente avec le sunnite Al-Tayyeb, le pape mise sur une rencontre avec le grand ayatollah chiite Al-Sistani. Et il réussit à la concrétiser le 3 mars 2021, au cours d’un voyage en Iraq audacieux et bien conçu, le premier jamais effectué par un pape.

    Et en effet, Al-Sistani est une personnalité d’une envergure exceptionnelle, y compris au niveau géopolitique. Il est né en Iran, mais il est antithétique aussi bien au régime politique qu’à la volonté de puissance de sa nation d’origine, que surtout à la version de l’islamisme chiite incarnée par Khomeini et ses successeurs. En Iraq, où il vit depuis plusieurs dizaines d’années, Al-Sistani prêche une coexistence pacifique entre sunnites et chiites et conteste à la racine la « wilayat al-fahiq », le théorème khomeiniste qui assigne aux docteurs de la loi islamique le pouvoir politique en plus du pouvoir religieux.

    L’un des effets de la rencontre entre le pape François et Al-Sistani sera que bientôt le grand imam sunnite d’Al-Azhar se rendra lui aussi en Iraq, à Najaf, pour rencontrer pour la première fois le grand ayatollah chiite. Les préparatifs de ce voyage sont déjà bien avancés et auront un impact important sur les ententes et les rivalités qui sont en pleine évolution dans le monde musulman.

    En effet, l’opposition séculaire entre sunnites et chiites ou entre arabes et perses, dans laquelle le Vatican a traditionnellement tendance à privilégier l’entente avec Téhéran, fait aujourd’hui place à une configuration plus complexe avec d’un côté l’Iran, la Turquie, le Qatar, les libanais du Hezbollah et les palestiniens du Hamas et de l’autre l’Égypte, l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, le Maroc et en partie l’Iraq également, avec des sunnites et des chiites mélangés sur l’un et l’autre front.

    Par ses initiatives, François s’est dans les fait alignés au second front, qui est également celui qui est le plus ouvert à Israël et le plus hostile à l’idéologie des Frères Musulmans et des réseaux terroristes connexes. Il a même contribué lui-même à le construire en favorisant le rapprochement entre Al-Tayyeb et Al-Sistani. Miraculeusement, même ses battements d’aile finissent par influer sur l’équilibre mondial.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

    Ref.François, Al-Tayyeb, Al-Sistani. Le miracle de la triple entente

  • Liège : ouverture d’un cycle de cours libres pour la formation religieuse des jeunes adultes en l’église du Saint-Sacrement au Bd d’Avroy.

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    eglise_du_Saint-Sacrement_de_Liege-681x1024.jpgLes cours sont gratuits. Ils se déroulent dans les locaux de l’église (Bd d’Avroy, 132), au rythme de l’année académique, un jeudi par mois, de 19h00 à 21h00, sous la forme d’une leçon suivie d’un lunch-débat convivial.

    Le premier cycle (année académique 2021-2022) est dédié à la doctrine sociale de l’Eglise. L’enseignement sur ce thème est assuré par Mme Anne-Marie Libert, licenciée en philosophie et en sciences religieuses, chargée de cours au Séminaire de Namur (SND) et professeur à l’Institut Diocésain de Formation (IDF-Namur).

    Le cycle s’est ouvert le jeudi 21 octobre dernier par un exposé introductif de Mme Libert sur la vision anthropologique qui fonde l’enseignement social de l’Eglise. On trouvera ci-après une synthèse paraphrasant l’exposé littéral.

    La prochaine rencontre aura lieu le jeudi 11 novembre 2021 de 19h00 à 21h00. Elle sera dédiée à la notion de Bien Commun.

    Renseignements et inscriptions : sursumcorda@skynet.be

    Première leçon du jeudi 21 octobre à 19h00

    FONDEMENTS ANTHROPOLOGIQUES

    Synthèse de l’exposé

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  • "Il y a un lien entre la confusion doctrinale et la dépravation d’un nombre relativement important de clercs"

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    De Denis Crouan sur Pro Liturgia :

    4 novembre 2021

    Il est devenu de plus en plus évident, en apprenant la quantité incroyable de scandales de toutes sortes qui secouent l’Eglise, qu’il y a eu, dans les cinquante dernières années, de considérables défaillances quant au discernement des candidats au sacerdoce dans les séminaires. Il faut dire avec force que tous ces scandales trouvent leur racine dans un problème de spiritualité. Ce pourrait être facilement démontrable.

    Ainsi donc, pour s’assurer que le « sacerdoce célibataire » ne devienne pas un refuge pour des hommes à la sexualité déviante ou rencontrant des problèmes affectifs, il faut un discernement des vocations qui doit être accompli par des supérieurs eux-mêmes équilibrés, et ce dès les premières années de séminaire.

    Mais pour pouvoir discerner, encore faut-il avoir des critères de discernement : des critères objectifs, clairs et précis, qui permettent de savoir si tel ou tel candidat dispose ou pas des aptitudes requises. Ces critères doivent nécessairement reposer sur une vision claire de ce qu’est le sacerdoce, de ce qu’exige la vie sacerdotale. En effet : si l’on entretient une conception floue du sacerdoce, si la théologie du sacerdoce du Christ et de celui du prêtre comme “alter Christus”, chaste, pauvre et obéissant, dont la vocation première est d’offrir le Sacrifice eucharistique est relativisée ou n’est plus enseignée, si l’on remplace cette théologie par une conception très vague du prêtre dans lequel celui-ci n'est vu que comme une sorte d’animateur social débordant de générosité, comment tirer d’une telle conception de ce qu’est le prêtre des critères précis, clairs et exigeants ? C’est parfaitement impossible. Une saine théologie du sacerdoce est, comme l’a rappelé Benoît XVI lors de son voyage pastoral à Cologne, le fondement nécessaire sur lequel reposent les critères de discernement des vocations.

    N’en déplaise aux progressistes de tous poils, il est donc clair qu’il y a un lien entre la confusion doctrinale et la dépravation d’un nombre relativement important de clercs. Mais allons plus loin : la théologie du sacerdoce, comme toute théologie vraiment catholique, ne peut se maintenir que si elle repose sur une spiritualité authentique dont le cadre d’expression par excellence reste la Liturgie. Or, la Liturgie est aujourd’hui dans le triste état que l’on sait...

    La situation apparaît donc dans toute sa clarté : la crise de la foi et de la spiritualité s’exprime dans l’effondrement de la liturgie. Elle y a aussi, d’une certaine façon, sa source. Il en résulte un affadissement considérable de la théologie du sacerdoce, qui ne peut dès lors plus servir de base à l’élaboration de critères de discernement dignes de ce nom.

    De ce fait, des individus qui n’auraient jamais dû l'être sont admis aux ordres sacrés, avec les conséquences que l'on sait. Spiritualité, liturgie, théologie, doctrine, discipline, morale : dans l’Eglise, tout est cohérent et tout se tient, tout « s’entre-tient ».

  • Abus sexuels en France : les évêques reconnaissent une "responsabilité institutionnelle" de l'Eglise

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    De Guillaume de Thieulloy sur le Salon Beige :

    Responsabilité institutionnelle, kézako?

    Les évêques de France, réunis à Lourdes, ont décidé vendredi de “reconnaître la responsabilité institutionnelle de l’Église” dans les agressions sexuelles subies par des milliers de victimes [au passage, je note que l’AFP n’assume pas le chiffre de 216 000 victimes, que tout le monde ressasse sans trop comprendre d’où il sort, note de GT] et la “dimension systémique” de ces crimes, a annoncé vendredi leur représentant, Mgr Eric de Moulins-Beaufort.

    Et, un peu plus bas, l’AFP ajoute que Mgr de Moulins-Beaufort aurait précisé que ces actes pédocriminels “ont été rendus possible par un contexte général, des fonctionnements, des mentalités, des pratiques au sein de l’Église”.

    Disons-le tout net: je butte sur cette “dimension systémique” et cette “responsabilité institutionnelle”. J’avoue que je ne comprends pas ce que cela signifie – ou plutôt que j’ai peur de trop bien comprendre!

    Si l’on entend par là, que tous les diocèses et paroisses de France seraient collectivement responsables des crimes commis par moins de 2% des clercs, ce serait évidemment à la fois absurde et monstrueux. Comment rendre responsable une écrasante majorité d’innocents de crimes aussi abominables? La justice consiste à condamner les coupables et à réparer le préjudice subi par les victimes, pas à condamner en bloc des innocents – et trop de prêtres amis ou inconnus m’ont dit leur douleur d’être ainsi cloués au pilori par une opinion publique manipulée par des personnes profondément hostiles à l’Eglise (dont le moins que l’on puisse dire est que le souci des victimes n’est pas toujours la priorité).

    De façon générale, je crois beaucoup plus à la responsabilité personnelle qu’à la responsabilité “systémique”. Ce sont les idéologies totalitaires, notamment nazie ou communiste, qui voyaient des culpabilités collectives de race ou de classe, pas les gens civilisés!

    Alors que peut-on vouloir dire par cette “responsabilité institutionnelle”? Peut-être veut-on dire par là que la fraternité sacerdotale a empêché un certain nombre de dénonciations et donc empêché de mettre un terme aux agissements criminels de certains clercs. Pour le coup, c’est bien possible. Encore que ma petite expérience de séminariste me laisse supposer que la charité sacerdotale peut aussi s’accompagner d’une profonde détestation: dans tous les milieux où des hommes sont proches les uns des autres, ils nouent des amitiés très profondes, rendant psychologiquement difficile une dénonciation, mais aussi parfois de solides animosités. Et j’ai peine à croire qu’un prédateur, qui aurait bénéficié de protections de la part de ses confrères ou de ses supérieurs, n’ait jamais rencontré un confrère beaucoup moins amical… Si M. Sauvé se souvient de son expérience de noviciat, je doute qu’il soit dupe de cette présentation qu’il entretient d’une sorte de “corporation ecclésiastique” totalement unie et formant un bloc soudé face au monde extérieur!

    En tout cas, de toute évidence, la plupart des chacals médiatiques ont compris la notion de “responsabilité institutionnelle” comme un engagement solidaire à dédommager les victimes. Mais cela pose au moins deux problèmes.

    Le premier, c’est de savoir comment nous saurons que telle personne a réellement été victime de tel clerc. Dans la situation actuelle, je ne vois que la justice pénale séculière qui soit à même de trancher ce genre de questions. Mais ladite justice ne connaît pas de “responsabilité institutionnelle”: elle connaît des victimes, des coupables et éventuellement des complices. Pour ma part, je trouve plus que normal que les coupables paient pour leurs crimes. Je ne vois pas davantage d’inconvénient à ce que les clercs qui auraient dissimulé les crimes de leurs confrères ou subordonnés soient condamnés pour complicité. Mais je ne peux pas imaginer une situation où n’importe qui se disant victime pourrait demander réparation à n’importe quel diocèse ou paroisse. Je dis: “se disant”, non pour minimiser le préjudice subi par les véritables victimes, mais parce que, sans le passage de la justice, nous ne pouvons pas savoir si une personne est réellement victime ou affabulatrice ou encore détestant l’Eglise et voulant la faire “cracher”! Je rappelle que, parmi les innombrables problèmes méthodologiques du rapport Sauvé, figure le fait que les quelques 3000 victimes que l’on présente comme avérées se sont, pour la plupart, auto-déclarées. Cela ne signifie pas qu’elles ne soient pas victimes; cela signifie juste que nous n’avons que leur parole – sans rien savoir de la parole de la défense (qui peut même ignorer totalement être ainsi accusée). Comme disait l’abbé Viot dans une émission que j’animais récemment sur TV Libertés, il ne suffit pas de balancer des nombres, il faudra bien donner des noms (de coupables et de victimes) et des faits.

    Le deuxième problème, c’est que les biens de l’Eglise n’appartiennent pas aux clercs. Si l’on admettait – quod Deus advertat! – qu’il soit juste que les innocents paient pour les coupables, on ne pourrait se tourner, que je sache, que vers deux sources de financement: le denier du culte ou le patrimoine de l’Eglise. Mais le denier du culte, comme son nom l’indique, sert à permettre aux clercs de nous donner les sacrements. Il permet que le prêtre vive de l’autel, selon la plus antique tradition, non seulement chrétienne, mais même juive et païenne. Il serait insensé de priver des prêtres innocents de leurs moyens de vivre pour dispenser des coupables de répondre de leurs actes criminels! Au passage, je puis sans grand risque prophétiser que l’Eglise de France, qui a déjà un grave problème de denier du culte en ce moment (les recettes se sont effondrées avec la crise sanitaire), connaîtrait un effondrement pire encore. Pour ce qui me concerne, il est clair que, si, demain, j’apprenais que mon denier servait à financer les conséquences des turpitudes de certains clercs, je ne le donnerais plus et le transformerais en dons directs à certains prêtres de confiance – et évidemment, c’est mon diocèse qui en serait instantanément pénalisé. L’autre source de financement serait le patrimoine de l’Eglise. Ou plutôt ce qu’il en reste après les spoliations révolutionnaires et républicaines, notamment celles de 1790 et de 1905. D’abord, je doute que cela suffise. Je suis d’ailleurs étonné que personne ne parle d’ordre de grandeur: si l’on admet le chiffre de 216 000 victimes et en supposant que la moitié soit encore vivantes, et même si l’on admettait que l’indemnité moyenne soit de 100 000 euros, ce qui ne me semble pas très important pour un viol, cela impliquerait des dépenses de réparation de l’ordre de 10 milliards d’euros. Croit-on vraiment que les diocèses de France disposent d’un tel patrimoine, alors que la moitié sont déjà en faillite ou proches de la faillite? Au passage, je rappelle aussi que la commission Sauvé, qui fut si généreuse sur le nombre de victimes, n’a fait que 22 signalements à l’autorité judiciaire – le chiffre a assez peu circulé, mais il me semble très significatif du nombre de cas réellement avérés que la commission a eu entre les mains. Mais, même si l’on admettait que les diocèses avaient les moyens financiers de payer de telles sommes à un tel nombre de victimes, il y a un droit: le patrimoine de l’Eglise a été légué en vue d’une fin cultuelle, charitable ou autre. Si l’on détourne le leg de sa fin, la justice exige qu’il revienne aux héritiers du légataire.

    En un mot, il serait sage de dire au plus vite que l’interprétation médiatique commune de cette “responsabilité institutionnelle” est infondée. Sans quoi nous nous avançons vers des problèmes sans fin. En tout cas, chers amis, prions pour nos prêtres, ils en ont grand besoin – de façon générale, mais tout spécialement en ce moment! Et prions pour que notre Sainte Mère l’Eglise (même ainsi défigurée par les péchés de ses enfants et les crachats de ses ennemis, elle reste sainte!) sorte purifiée de cette effroyable épreuve.

  • "Il y a un effort délibéré en Europe et en Amérique pour effacer les racines chrétiennes de la société et pour supprimer toute influence chrétienne subsistante"

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    Du site de la Revue jésuite America :

    Mgr Gomez : l'Eglise doit faire face aux mouvements de justice sociale "woke" qui visent à "annuler" les croyances chrétiennes.

    Catholic News Service

    5 novembre 2021

    LOS ANGELES (CNS) -- L'Église catholique doit proclamer Jésus-Christ de manière "audacieuse" et "créative" face aux nouveaux mouvements laïques qui promeuvent la "justice sociale", le "wokeness" et l'"intersectionnalité", entre autres croyances, comme la réponse à tous les maux de la société, a déclaré l'archevêque de Los Angeles José H. Gomez, président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, le 4 novembre.

    "Nous devons raconter notre histoire du salut d'une nouvelle manière, avec charité et confiance, sans peur", a-t-il déclaré. "C'est la mission de l'Église à chaque époque et à chaque moment culturel".

    L'archevêque Gomez a fait ces commentaires dans un discours enregistré sur vidéo pour le 23e Congrès catholique et de la vie publique qui se tiendra à Madrid, et qui, selon les organisateurs, se concentrera sur le politiquement correct et "les dangers de cette méga-idéologie", tels que la prévention du débat et la limitation des libertés.

    Selon Mgr Gomez, l'Église catholique doit proclamer le Christ "avec audace" face aux nouveaux mouvements séculiers qui promeuvent la "justice sociale" et le "wokeness" comme la réponse à tous les maux de la société. Il a parlé de "la montée des nouvelles idéologies séculières et des mouvements de changement social aux États-Unis et des implications pour l'Église catholique". L'Eglise doit comprendre ces mouvements "comme des pseudo-religions, et même des substituts et des rivaux aux croyances chrétiennes traditionnelles", a-t-il dit, car "ils prétendent offrir ce que la religion fournit."

    "Avec l'effondrement de la vision du monde judéo-chrétienne et la montée du sécularisme, des systèmes de croyances politiques fondés sur la justice sociale ou l'identité personnelle sont venus occuper l'espace que la croyance et la pratique chrétiennes occupaient autrefois", a-t-il dit. "Nous savons tous que, même si les conditions sont uniques aux États-Unis, des schémas similaires de sécularisation agressive sont à l'œuvre depuis longtemps en Espagne et ailleurs en Europe", a-t-il ajouté.

    "Une classe dirigeante d'élite s'est formée dans nos pays, qui ne s'intéresse guère à la religion et qui n'a aucun attachement réel aux nations dans lesquelles elle vit, aux traditions ou aux cultures locales", a déclaré Mgr Gomez, qui est président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis. "Ce groupe, qui est en charge dans les entreprises, les gouvernements, les universités, les médias et dans les établissements culturels et professionnels, a-t-il ajouté, veut établir ce que nous pourrions appeler une civilisation mondiale, construite sur une économie de consommation et guidée par la science, la technologie, les valeurs humanitaires et les idées technocratiques sur l'organisation de la société."

    "En fait, selon eux, la religion, en particulier le christianisme, ne fait que faire obstacle à la société qu'ils espèrent construire." La sécularisation signifie la "déchristianisation", comme l'ont souligné de nombreux papes, a-t-il dit. "Depuis des années, il y a un effort délibéré en Europe et en Amérique pour effacer les racines chrétiennes de la société et pour supprimer toute influence chrétienne restante." "Nous constatons que souvent, ce qui est annulé et corrigé, ce sont des perspectives enracinées dans les croyances chrétiennes -- sur la vie humaine et la personne humaine, sur le mariage, la famille.

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  • Le catholicisme culturel peut-il sauver le catholicisme cultuel ? (le club des "hommes en noir")

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Le catholicisme culturel peut-il sauver le catholicisme cultuel ?

    Le Club des Hommes en Noir en débat

    Le catholicisme culturel peut-il sauver le catholicisme cultuel ? <br>Le Club des Hommes en Noir en débat

    Retrouvez Le Club des Hommes en Noir pour sa troisième saison. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc.

    Alors qu'un dossier va paraitre sur le sujet dans L'Homme Nouveau, les membres du Club des Hommes en Noir : les abbés Guelfucci et Celier ainsi que Guillaume de Thieulloy sous la direction de Philippe Maxence, essayent de répondre à la question suivante : le catholicisme culturel peut-il sauver le catholicisme cultuel ?

     

  • Profanation pornographique de l'autel de l'église de Bree (Limbourg)

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    Un couple nu se livre à des relations sexuelles, adossé à l'autel d'une église, et se filme avec complaisance. Ensuite, la séquence filmée (qualifiée de "video porno") est diffusée sur les réseaux sociaux. Il s'agit clairement de profaner ce qu'il y a de plus saint pour les catholiques, le lieu où est célébrée l'Eucharistie, tout en outrageant la foi des fidèles mais cela n'est pas clairement dénoncé ni n'a l'air d'émouvoir grand monde. Tout au plus souligne-t-on l'inconvenance de la chose. Le Parquet "sermonne" les auteurs, la Fabrique d'église est prête à pardonner, moyennant une conversation préalable... Mais de qui se moque-t-on ? Et que pense et dit l'évêque de Hasselt face à cet outrage à la sainteté d'un lieu consacré ? Et une cérémonie de réparation de ce sacrilège abominable est-elle prévue ? Et qu'aurait-on dit s'il s'était agi d'une synagogue ou d'une mosquée ?

    Lu sur Metro :

    Sextape à l’église de Brée: «Nous sommes prêts à leur pardonner»

    5/11/2021

    Les deux suspects d’une sextape tournée dans l’église Saint-Michel de Bree, dans le Limbourg, ont été identifiés, a indiqué jeudi le parquet limbourgeois. La police locale avait ouvert une enquête la veille pour diffusion de matériel pornographique et outrage public aux mœurs.

    La vidéo porno, tournée dans le lieu de culte, a fait le tour des réseaux sociaux. Entre-temps, la police a pu identifier et interroger les deux suspects. Ceux-ci ont reconnu les faits. L’homme et la femme en question ont eu des rapports sexuels alors qu’ils se trouvaient devant l’autel. La fabrique d’église a porté plainte.

    Une médiation pénale

    « Immédiatement après leur audition, les deux suspects ont été déférés devant un magistrat du parquet. Ce dernier les a sermonnés et leur a imposé une procédure de médiation pénale en concertation avec le service des maisons de justice. Ils doivent tous deux suivre une formation qui les fait réfléchir sur les faits commis et leur impact », explique le magistrat de presse, Jeroen Swijsen.

    « D’autre part, cette procédure fait appel à un assistant de justice qui contacte les auteurs et les victimes en vue de parvenir à un accord. Ainsi, un signal clair est envoyé à la société et aux suspects en mettant l’accent sur la réparation du préjudice pour les victimes », souligne le parquet du Limbourg.

    Le pardon à une condition

    « Cela dépasse toutes les limites de la décence, du respect et de la raison », avait déclaré Ernest Essers, président de la fabrique de l’église Saint-Michel. Aujourd’hui, il est prêt à écouter ce que le couple a à dire, mais pas sans condition. « Nous sommes prêts à leur pardonner. Mais une conversation doit d’abord avoir lieu, au cours de laquelle nous leur ferons comprendre que leurs actes dans notre église étaient totalement inacceptables », a-t-il indiqué à nos confrères du Nieuwsblad.

  • Gestation pour autrui (GPA) : le salon de "vente d'enfants" de retour à Bruxelles ce week-end

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    GPA : le salon de "vente d'enfants" de retour à Bruxelles ce week-end

    4/11/2021

    Du 5 au 7 novembre, le salon Men Having Babies se tiendra à Bruxelles, afin de promouvoir la gestation pour autrui (GPA) commerciale et de proposer des contrats de mère porteuse.

    Le salon vise à proposer à des adultes (en particulier des couples d'hommes, mais également des célibataires) de conclure un contrat avec une mère porteuse, dont le choix se fait sur catalogue, afin d'obtenir la livraison d'un enfant. Le prix d'une telle transaction varie entre 90.000 et 160.000 euros, tenant compte des nombreux intermédiaires commerciaux impliqués (agences, cliniques, avocats, etc.). Plusieurs agences de GPA prévoient par ailleurs la possibilité de choisir le sexe du bébé faisant l'objet du contrat commercial.

    Comme en témoigne une vidéo publiée cette semaine par l'Initiative citoyenne pour l'abolition de la GPA, contenant des extraits du salon ayant eu lieu en ligne en 2020, les juristes et avocats présents proposent des outils permettant de contourner la loi du pays du couple ou de la personne commanditaire, lorsque ce pays interdit (comme en France) ou ne reconnait pas (comme en Belgique) les contrats de GPA.

    Un autre extrait vidéo démontre l'insistance avec laquelle l'enfant est présenté comme l'objet d'une transaction, à travers des formules telles que « Soit vous recevez le bébé, soit vous êtes remboursés », ou « nous vous fournissons des embryons de haute qualité ».

    L'organisation d'un tel salon de GPA au coeur de la capitale européenne omet ainsi complètement les implications délétères d'une telle pratique sur le plan du respect de l'intégrité et de la dignité de la femme, en tant que mère porteuse dont est loué le corps, et de l'enfant, dont la personne même est l'objet d'une transaction.

    Dans une résolution votée le 21 janvier 2021, le Parlement européen rappelait ainsi que « l'exploitation sexuelle à des fins de gestation pour autrui et de reproduction (…) est inacceptable et constitue une violation de la dignité humaine et des droits de l'homme ».

    Dans ce contexte, la Coalition internationale pour l'abolition de la maternité de substitution (CIAMS) annonce la tenue d'un rassemblement le 6 novembre devant The Hotel à Bruxelles, afin de protester contre l'organisation d'un tel salon, indiquant que « le désir d'enfant ne justifie ni l'instrumentation des femmes, ni la vente et l'achat d'enfant », ajoutant que « quelle qu'en soit la forme, […] la GPA est une pratique indigne de sociétés qui prônent les droits humains » et qu'il « n'existe pas de GPA dite ‘éthique' ».

  • La légalisation de l’avortement ne conduit pas à une baisse de la mortalité maternelle

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Le nombre d’avortements clandestins n’est pas lié à la dépénalisation

    4 Nov, 2021

    Contrairement aux arguments développés en faveur de la légalisation de l’avortement, celle-ci ne conduit pas à une baisse de la mortalité maternelle.

    Des statistiques pas si fiables

    En effet, bien souvent, les statistiques sont déformées. Par exemple, « la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique affirmait que les avortements à risque représentaient 13% des mortalités maternelles mondiales ». Or, l’étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) incluait notamment dans ces 13%, « les décès dus à une grossesse extra-utérine, à une fausse couche ». De même, le Collège royal des obstétriciens et gynécologues a récemment relayé une information selon laquelle « 12 000 femmes au Malawi meurent d’avortements à risque chaque année. Mais la dernière estimation du nombre total de décès maternels au Malawi chaque année est de 1 150, soit moins de 10% de ce chiffre ». Il semble que « 6 à 7% de ces décès sont dus à une fausse couche et à un avortement provoqué combinés ». Ce qui revient à surestimer le nombre de décès par 100 (Cf. Malawi : fake news sur le nombre de décès liés à des avortements clandestins ; Malawi : les législateurs ne reviendront pas sur l’accès à l’avortement).

    La légalisation de l’avortement réduit-elle la mortalité ?

    La légalisation de l’avortement peut conduire à une augmentation de la mortalité maternelle. Ce qui a été le cas au Rwanda, aux Pays-Bas et en Ethiopie. A contrario, au Chili et en Pologne, « la mortalité par avortement et la mortalité maternelle ont continué de baisser après la pénalisation de l’avortement ».

    En effet, plusieurs raisons confirment ce phénomène :

    • La légalisation de l’avortement augmente le nombre total d’IVG. Bien souvent, le nombre d’avortements illégaux restent constant même après la légalisation. Et dans de nombreux cas, ils augmentent.
    • De nombreuses femmes continuent à choisir l’avortement clandestin.
    • La plupart des décès peuvent être évités par des « soins post avortement ».
    • La plupart des avortements, légaux ou illégaux, sont « médicamenteux » et « autogérés». Hors la présence d’un personnel de santé.

    Source : Journal of Medical Ethics, Calum Miller (01/11/2021)