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Société - Page 180

  • Dissolution des frontières entre l'homme et l'animal : sauver l'homme ou le chien ?

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    Une recension de gènéthique.org :

    Qui sauver ? L’homme ou le chien ? – Jacques Ricot

    18 Oct, 2021

    Couverture livre

    Confronté à des réactions plus que surprenantes, Jaques Ricot entreprend dans cet essai de faire le point sur les ambiguïtés liées de la question animale. Du chien ou de l’homme qui sauver ? Quand le chien est un compagnon familier et que l’homme est un étranger ? Qu’il est malade ? Autant de  situations qui ont perdu leur évidences.

    L’auteur, partant d’un état des lieux minutieux, entraine son lecteur dans la nébuleuse animaliste, antispéciste, welfariste – le fameux bien-être animal -, tenants du biocentrisme ou du zoocentrisme, du pathocentrisme ou de l’écocentrisme qui cherchent à trouver un nouveau centre à l’univers… Des courants de pensée qui vont peu à peu politiser la question animale que nous connaissons aujourd’hui.

    Quid de l’homme dans tout ça ? Entre l’homme et l’animal, continuisme – l’homme est un animal et rien de plus -, ou différence de nature, liée au langage, « première institution de l’hominisation, celle dont dépend toutes les autres »? Jacques Ricot examine avec minutie les généralisations quelque peu outrancières : un chat qui « rit », des perroquets qui « rougissent », un chimpanzé qui utilise des brindilles pour pêcher des termites,… Il défait les points de vue trop facilement anthropomorphiques pour conclure citant Jacques Derrida qu’« ignorer cette rupture [entre l’homme et l’animal], voire cet abime, ce serait d’abord s’aveugler sur tant d’évidence contraire ».

    Le philosophe souligne l’existence d’un « lieu du propre de l’homme, lieu qui renvoie à sa responsabilité, elle-même tributaire de sa rationalité et de son souci du bien et du juste »[1] et partant il se propose de repenser l’anthropocentrisme[2].

    In fine, « si une éthique animale est possible et si une politique des animaux doit voir le jour, elle ne peut être que le résultat de la volonté de l’homme et non de l’animal »[3].

    Un livre d’une brûlante actualité.

    Editions : Mame

    Nombre de pages : 224

    Date de parution : Mars 2021

    [1] P. 154.

    [2] Anthropocentrisme : Doctrine ou attitude philosophique qui considère l’homme comme le centre de référence de l’univers.

    [3] P. 145.

  • Avortement : « C’était tellement écrasant que je me suis mise à pleurer »

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    IVG : « C’était tellement écrasant que je me suis mise à pleurer »

    19 Oct, 2021

    Erica est Australienne. Elle vit en Australie occidentale où le délai légal pour avorter est de 20 semaines. Enceinte après une brève relation, elle ne s’en aperçoit pas tout de suite à cause de ses retards de règles. Le test sanguin montre qu’Erica est enceinte de six à douze semaines.

    Son corps se transforme

    Elle avait toujours dit que si elle tombait enceinte de façon inattendue, elle ne garderait pas le bébé, elle ne savait même pas si elle voulait avoir des enfants. Mais brusquement, elle a senti que son corps se transformait sous l’effet des hormones liées à sa grossesse, et tout était remis en question. Cependant, après des hésitations, elle a décidé d’avorter sans pour autant réussir à vivre comme avant : « Je me sentais tellement coupable de boire un verre de vin », explique-t-elle.

    Elle contacte une clinique qui lui indique qu’elle ne pourrait pas avorter avant un mois : « Ce fut un choc », explique la jeune femme, qui s’inquiète : « Et si j’étais en fait à 12 semaines et que j’allais plus loin dans mon deuxième trimestre ? ».

    Un avortement chirurgical

    Etant donné l’avancement de sa grossesse, Erica est informée qu’elle devra subir un avortement chirurgical : « Je ne savais pas ce que c’était » et personne ne lui a « rien dit à ce sujet au téléphone ».

    Après avoir pris rendez-vous, Erica a reçu un dossier d’information contenant des renseignements généraux sur l’intervention et les effets secondaires possibles, tels que saignements, douleurs, nausées et gêne mammaire. Elle explique : « Je ne voulais pas continuer à lire ce genre de choses parce que je ne voulais pas que ça me fasse peur et que ça me décourage d’aller à la clinique ».

    « C’était tellement écrasant que je me suis mise à pleurer ».

    Quand arrive le jour de l’avortement, Erica va dans la clinique privée. La prise de sang montre qu’elle est enceinte de 11 semaines. Quand elle entre au bloc, elle commence à « être émotive et à paniquer ». Elle ajoute : « C’était tellement écrasant que je me suis mise à pleurer ». L’infirmière lui tapote l’épaule et, pour Erica, « on aurait dit qu’elle était irritée ».

    Après l’intervention, elle est somnolente et elle pleure. Elle sent « toutes les autres filles » autour d’elle. Elle voit une autre femme sortir du bloc. Il n’y avait plus de chaise vide pour elle, alors « l’infirmière a attrapé une chaise de bureau à roulettes et l’a installée dans un bureau ». « Nous étions toutes face à elle. Elle avait l’air si vulnérable. Je n’arrivais pas à croire qu’ils puissent renvoyer ces filles si rapidement, ni qu’il n’y avait même pas assez de place pour qu’elles puissent s’asseoir et récupérer ».

    Depuis, elle se sent « toujours si triste à ce sujet (…) C’est l’une des choses les plus éprouvantes que j’aie jamais vécue. (…) C’est très différent de ce que l’on imagine. Je ne sais pas si je serais capable de recommencer ».

    Source : ABC news, Holly Edwards-Smith (18/10/2021)

  • L'Église n'interdit pas les tatouages mais cela signifie-t-il que vous devez en avoir un ?

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    De Jonathan Liedl sur le National Catholic Register :

    Tatouages, piercings et recherche de la sainteté

    L'Église n'interdit pas les tatouages. Mais cela signifie-t-il que vous devez en avoir un ?

    19 octobre 2021

    Bien que les milléniaux et la génération Z soient généralement moins religieux que les générations précédentes, les jeunes adultes qui embrassent le catholicisme ont tendance à être plus orthodoxes dans leurs croyances et plus traditionnels dans leurs dévotions que la majorité de leurs aînés de la génération X et du baby-boom.

    Mais visitez une Theology on Tap (cycle de conférences organisées dans des bars) ou un autre événement de jeunes adultes catholiques de nos jours, et parmi les chaînes de consécration mariale et les scapulaires, vous verrez probablement une autre sorte d'expression visible marquant les fidèles : une poignée de tatouages, d'anneaux de nez et d'autres piercings alternatifs.

    Depuis les campus universitaires jusqu'à la scène urbaine des jeunes adultes dans laquelle leurs diplômés s'inscrivent, les rapports sont nombreux à indiquer que l'encre corporelle et les piercings ont augmenté en prévalence parmi les jeunes adultes catholiques au cours de la dernière décennie, y compris parmi ceux qui s'identifient comme des "catholiques conservateurs".

    Dans un sens, cette tendance indique que les jeunes générations catholiques ne sont pas très différentes du reste de leurs pairs. Des rapports nationaux récents ont révélé que les jeunes Américains sont plus nombreux que jamais à avoir des tatouages et des piercings. En fait, 40% des 18-34 ans ont au moins un tatouage, et le taux national de ceux qui ont des tatouages a augmenté de 21% entre 2012 et 2019, selon un sondage Ipsos. Les catholiques fidèlement pratiquants font certainement partie de ce changement.

    Un contexte culturel en mutation

    Certains pourraient trouver ce fait contre-intuitif, voire troublant. Après tout, les tatouages, les piercings alternatifs et autres ont longtemps été associés aux sous-cultures anti-establishment, comme la scène punk et le monde criminel. Avec chaque septum percé ou avant-bras tatoué, certains pourraient se demander si les catholiques ne sont pas en train de promouvoir les mêmes valeurs déviantes qui sous-tendent ces styles de vie subversifs ?

    Pas vraiment, affirme Theresa Zoe Williams. Comme l'explique cette écrivaine catholique de 36 ans dans "Punk Rock Catholicism", un chapitre du livre Hipster Catholics, les tatouages et les piercings sont devenus courants au cours des dernières décennies, et il faut donc les considérer dans un nouveau contexte culturel pour comprendre ce qu'ils représentent réellement.

    Une partie de ce contexte comprend une augmentation de l'éphémère et du minimalisme. Les jeunes se déplacent davantage et emportent moins de choses avec eux. Plutôt qu'un signe de "dureté" ou de non-conformité, Mme Williams explique au Register que les gens s'encrent aujourd'hui parce que leurs tatouages "donnent une représentation belle et facilement transportable" d'aspects importants de leur vie. Elle écrit également que "les gens en ont assez de se conformer à des normes arbitraires qui n'ont que peu ou pas de portée morale."

    Christopher Ruddy dit qu'il a commencé à réaliser que le contexte culturel autour des tatouages et des piercings était en train de changer à la fin des années 1990 alors que, en tant qu'étudiant diplômé à l'Université de Notre Dame, il a commencé à voir des femmes avec des anneaux de nez s'agenouiller en recevant la communion.

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  • Une centaine d’actes de vandalisme contre des sites catholiques enregistrés en un an aux Etats-Unis

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    De Vatican News (Isabella Piro) :

    États-Unis: une centaine d’actes de vandalisme contre des sites catholiques en un an

    Entre mai 2020 et octobre 2021, une centaine d’incidents contre des sites catholiques ont été recensés à travers les États-Unis. C'est ce que révèle une enquête menée par le comité épiscopal national pour la liberté religieuse.

    Graffitis sataniques et discours de haine: c'est le centième acte de vandalisme, survenu aux États-Unis le 10 octobre. La cible de l'attaque était la basilique-cathédrale de l'Immaculée Conception à Denver, dans le Colorado. Ce chiffre ressort d'un rapport préparé par le Comité pour la liberté religieuse de la Conférence épiscopale nationale (USCCB) et reflète une analyse menée sur une période d'un peu plus d'un an, de mai 2020 à octobre 2021.

    «Ces actes de vandalisme, écrivent dans une note le cardinal Timothy M. Dolan et Mgr Paul S. Coakley -respectivement présidents des comités épiscopaux pour la liberté religieuse et la justice interne et le développement humain- , vont du tragique à l'obscène, de l'évident à l'inexplicable. Il y a encore beaucoup de choses que nous ne savons pas sur ce phénomène ; cependant, il souligne le fait que notre société a grand besoin de la grâce de Dieu».

    Mettre fin à ces épisodes destructeurs

    Encourageant donc, «dans tous les cas», «la prière et le pardon» pour les personnes coupables de tels actes, les prélats affirment : «Si le motif de ces actes était de punir une faute passée de notre part, alors nous devons nous réconcilier. Si, par contre, une mauvaise compréhension de nos enseignements a provoqué de la colère à notre égard, alors nous devons offrir de la clarté». Mais en tout état de cause, «ces épisodes destructeurs doivent cesser», car «ce n'est pas la voie à suivre». Les évêques américains demandent donc aux élus de «se manifester et de condamner ces attaques» et, dans le même temps, remercient la police d'avoir «enquêté sur ces incidents et pris les mesures appropriées pour prévenir d'autres dommages».

    Pas des crimes contre la propriété, mais de véritables actes de haine

    Les évêques ont également lancé un appel à l'aide aux membres de la communauté, car «il ne s'agit pas de simples délits contre la propriété, ont-ils expliqué, mais de la dégradation des représentations visibles de notre foi catholique». «Ce sont des actes de haine», ont conclu les évêques. Enfin, la note des évêques rappelle deux initiatives : le projet "Beauty Heals - Beauty Saves" ("la beauté guérit – la beauté sauve"), promu par le comité des évêques pour la liberté religieuse, qui, en réponse à la destruction de statues catholiques, présente des vidéos explicatives sur l'art sacré, éditées par différents diocèses.

    En outre, la même commission a également demandé une augmentation de 180 à 360 millions de dollars du financement pour l'année fiscale 2022 pour le programme de subventions pour la sécurité des organisations à but non lucratif, géré par le département de la sécurité intérieure.

    Les cas les plus marquants

    En juillet 2020, l'USCCB s'était déjà prononcée contre les actes de vandalisme continus contre l'Église catholique. L'épisode le plus marquant s'est produit en juin dernier, lorsque la statue de saint Junípero Serra, érigée à San Francisco, a été déboulonnée à la suite des manifestations antiracistes qui ont suivi la mort de l'Afro-Américain George Floyd, décédé après avoir été arrêté par un policier blanc. Le 18 juillet, dans l'église de Notre-Dame de l'Assomption à Bloomingburg, dans l'État de New York, un monument aux enfants à naître, orné de versets du prophète Isaïe, a été démoli.

    Auparavant, début juillet, le crucifix de la paroisse Sainte-Bernadette de Rockford (Illinois) avait été brisé à coups de marteau et, au même moment, une statue de la Vierge Marie avait été décapitée à Gary (Indiana). À la mi-juillet, une statue du Christ dans une station de ski du Montana a été aspergée de peinture brune et recouverte de banderoles portant l'inscription “Rebelle”. Un grave incendie s'est déclaré dans l'église de la “Mission de St Gabriel” à Los Angeles, l'une des plus anciennes des États-Unis, fondée en 1771 par saint Junípero Serra.

    Prière et vigilance

    «Que ces actes soient perpétrés par des individus perturbés qui appellent à l'aide ou par des agents de la haine qui cherchent à intimiderécrivaient les évêques il y a un anils sont le signe d'une société qui a besoin de guérison. «Alors que nous nous efforçons de comprendre la destruction de ces symboles sacrés d'amour et de dévouement désintéressé, ont-ils ajouté, prions pour tous ceux qui en sont la cause et restons vigilants face à cette destruction». «Contemplons, plutôt que de détruire, les images qui représentent l'amour de Dieu, concluait la conférence épiscopale. À l'exemple du Seigneur, répondons à la confusion par la compréhension et à la haine par l'amour».

  • Rejet de la loi sur les conversions forcées : le Pakistan n'est pas prêt à s'attaquer sérieusement à la discrimination et à la violence contre les minorités religieuses

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    La loi sur la conversion forcée est rejetée au Pakistan : L'hiver amer de la démocratie

    20/10/2021

    La loi aurait mis fin à la pratique consistant à enlever, convertir à l'islam et marier à des hommes musulmans des jeunes filles hindoues et chrétiennes.

    Lorsque nous avons décidé d'appeler notre magazine "Bitter Winter", nous avons fait allusion au fait que la Chine connaît un hiver dur permanent où les droits de l'homme et la liberté religieuse sont gelés. Mais la liberté de religion et les droits de l'homme connaissent également un hiver amer au Pakistan.

    La semaine dernière, une commission parlementaire pakistanaise a rejeté un projet de loi qui aurait fait des conversions religieuses forcées un crime, passible d'une peine de 5 à 10 ans de prison. Un tel remède draconien était considéré par les minorités religieuses comme le seul moyen de mettre fin aux épidémies d'enlèvements, de conversions à l'islam et de mariages avec des musulmans de jeunes filles hindoues et chrétiennes, souvent mineures, ce que Bitter Winter a dénoncé à plusieurs reprises.

    Nous avons reconnu que, parmi des milliers de cas, il y en a peut-être quelques-uns où des jeunes filles issues des minorités religieuses tombent réellement amoureuses d'hommes musulmans plus âgés, créant ainsi une situation de Roméo et Juliette. Il y a beaucoup d'autres cas où la conversion et le mariage sont clairement le résultat de la violence. Même si les tribunaux sont bien intentionnés, ce qui n'est pas toujours le cas au Pakistan, le discernement est difficile. Les lois interdisant les conversions religieuses des mineurs, sauf lorsque leurs parents se convertissent également à une autre religion, et soumettant la conversion religieuse à des tests pour exclure raisonnablement qu'elle ait été forcée, sont le seul moyen de prévenir la violence et de protéger les minorités.

    Le rejet de la loi est apparu clairement en août, lorsque le ministère des Affaires religieuses a interrogé, sous l'égide du Conseil de l'idéologie islamique, des religieux de différentes écoles islamiques, qui ont affirmé qu'"il n'y a pas de conversions forcées au Pakistan." Les activistes des droits de l'homme des minorités ont noté que certains des clercs qui ont témoigné en tant qu'experts étaient eux-mêmes impliqués dans des cas de conversions forcées.

    Le ministre des Affaires religieuses, Sahibzada Noorul Haq Qadri, a en effet été la principale force derrière le rejet du projet de loi. Il a affirmé que les problèmes n'existaient que dans trois districts du Sindh et que les filles se convertissaient à l'islam parce qu'elles tombaient amoureuses d'hommes musulmans ou, plus fréquemment, parce qu'elles étaient pauvres et voulaient épouser des musulmans plus riches.

    Le sénateur Anwaar-ul-Haq Kakar, président de la commission qui a rejeté le projet de loi, a déclaré : "Quatre-vingt-dix-huit pour cent des cas de conversion forcée concernent des filles défavorisées, qui s'enfuient de chez elles. Il y a rarement eu de tels cas pour des femmes qui sont médecins ou ingénieurs, ou qui appartiennent à une classe sociale supérieure." D'autres membres de la commission ont joué la carte du nationalisme et ont qualifié le projet de loi de fruit de la tentative d'ingérence de l'Occident dans les affaires intérieures du Pakistan.

    Il s'agit d'une manière flagrante de blâmer les victimes. Si les chrétiennes ou les hindoues sont pauvres, et ne sont pas "médecins ou ingénieurs", il semble qu'elles devraient être heureuses d'être "prises" par des hommes musulmans plus riches, quels que soient leur âge et leur culture.

    Le rejet du projet de loi montre clairement que le Pakistan n'est pas prêt à s'attaquer sérieusement à la discrimination et à la violence contre les minorités religieuses. La communauté internationale devrait en prendre note.

  • Protéger les enfants des idéologues de la théorie du genre

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    De

    «Comment protéger les enfants des idéologues de la théorie du genre ?»

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  • L'arrêt de la pilule : une libération

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    Bien sûr, cet article de (sur le site de La Libre) ne constitue pas une charge contre la contraception en tant que telle, bien loin de là, mais ce rétropédalage concernant la pilule est intéressant d'autant plus qu'une ouverture y est pratiquée en faveur des méthodes naturelles. Nous le relayons sans souscrire bien évidemment aux alternatives artificielles proposées ni à la pratique "libérée" de la sexualité telle qu'elle y est présentée :

    20 octobre 2021

    Ces femmes ont décidé d'arrêter la pilule: "J'ai eu la sensation de redécouvrir qui j'étais vraiment"

    Aujourd'hui, de plus en plus de femmes arrêtent la pilule - et les contraceptifs hormonaux de façon plus générale - afin de se tourner vers d'autres méthodes de contraception plus naturelles. Pourquoi font-elles ce choix? Comment se sentent-elles ensuite? Est-ce si facile d'arrêter la pilule? Explications.

    Dans les discussions entre filles, il y a souvent un moment où le sujet de la contraception est mis sur la table. D'une part, parce que c'est une charge mentale qui pèse encore trop souvent sur les femmes et, d'autre part, parce que beaucoup en ont marre de prendre des hormones depuis des années. Preuve que le sujet est brûlant, notre demande de témoignages a reçu des dizaines et des dizaines de réponses en l'espace de quelques minutes. Toutes voulaient partager les raisons qui les ont amenées à arrêter la pilule.

    Précisons d'emblée que ce moyen de contraception convient à beaucoup de personnes, et que nous ne voulons en aucun cas les encourager à le laisser tomber. Nous voulons simplement mettre en lumière les nombreux témoignages de femmes qui ont mal vécu la prise de contraceptifs hormonaux. Et leur montrer qu'elles ne sont pas les seules à se questionner sur leur méthode de contraception.

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  • Liège, 31 octobre : 13ème édition de HolyWins, fête familiale autour de tous les saints

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    En avant les enfants, fêtons les saintes et les saints !

    13ème édition de HolyWins, fête familiale autour de tous les saints

    Communiqué – Liège, le 17 octobre 2021.

    Enfants, parents et grands-parents se préparent à fêter la 13è édition d’HolyWins à Liège. Ce joyeux évènement a été initié en 2008 en Belgique afin de redonner un sens à la fête de la Toussaint. L’édition de 2019 avait regroupé plus de 170 enfants et adultes. L’édition 2021 aura lieu le dimanche 31 octobre 2021 de 14h00 à 18h00 au Sanctuaire de sainte Julienne de Cornillon à Liège.

    Après un grand jeu à la découverte de belles figures de saintes et de saints, les participants sont invités à vivre un petit temps de louange et d’adoration adapté aux enfants. S’en suivra un goûter avec gaufres, crêpes et chocolat chaud ! Les enfants sont invités, s’ils le souhaitent, à venir déguisés en saints ou saintes, voire en anges avec leurs grandes ailes blanches.

    Dans une société qui élude souvent la question de la mort, la fête d’Halloween a le mérite de nous interroger sur ce thème, mais sans autres références que celles empruntées à des rituels morbides et macabres. C’est pourquoi HolyWins en valeur la fête de la Toussaint et rappeler qu’elle est habitée par l’Espérance. A la Toussaint, l’Eglise célèbre tous les saints – connus ou anonymes – qui sont vivants auprès de Dieu. Selon la foi chrétienne, la mort constitue en effet un passage vers la vie éternelle à la suite du Christ. Soutenus par cette espérance, les croyants se rappellent le lendemain 2 novembre les défunts de leur famille.

    Laurence, co-organisatrice explique: « Holywins est une initiative de familles de la Communauté de l’Emmanuel impliquées dans leurs paroisses de la région liégeoise. Depuis 13 ans, nous organisons cette petite fête pour nos propres enfants, nos amis et tous ceux que cela intéresse. Nous nous réjouissons qu’elle grandisse d’année en année. Des centaines d’enfants ont déjà participé à cette belle fête durant la semaine des congés de la Toussaint. » Edel, co-organisatrice, dit: « C’est une grande joie de fêter les saints avec nos enfants. Je viens à Holywins avec mon enfant pour qu’il apprenne la vie des saints qui sont un modèle sur nos chemins. Ce genre d’activités ouvre le coeur. » Pierre-Yves, participant en 2019, déclare: « Cela me semble important de vivre une après-midi sur le thème de la sainteté, de la lumière, surtout à un moment où certains célèbrent la mort et les ténèbres, car je crois que la mort est un passage vers la lumière. »

    Cette fête familiale HolyWins, liée à la Toussaint, se développe un peu partout dans le monde, au Brésil, en Espagne, en Chine, en Colombie, aux Philippines, en France, en Italie … et en Belgique.

    Détails:
    Dimanche 31 octobre 2021 de 14h00 à 18h00
    Inscriptions : https://bit.ly/holywins-liege
    Sanctuaire de sainte Julienne de Cornillon, Rue de Robermont 2, Liège
    Site : https://www.saintejulienne.org/holywins/
    Page Facebook : https://www.facebook.com/HolyWinsBelgique
    Page Youtube : HolyWins

  • Le secret de la confession réaffirmé avec force et sans ambiguité par le Vatican

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    De Luisella Scosatti sur la Nuova Bussola Quotidiana, traduction de "Benoît et moi" :

    Secret de la confession, le Vatican frappe un grand coup

    19 octobre 2021

    La Conférence épiscopale française a fait volte-face par rapport aux premières réactions sur la violation du sceau sacramentel, mais le Pénitencier du Vatican, le cardinal Piacenza, s’est exprimé avec fermeté, répétant à Acistampa : « On ne touche pas au secret ».

    En France, la pression sur le sceau sacramentel est de plus en plus forte et l’Eglise française semble tout sauf unie et déterminée.

    Le 6 octobre dernier, le président de la Conférence épiscopale française, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, déclarait à France Info que « le secret de la confession nous lie, et en cela il est plus fort que les lois de la République ». Cette réponse n’a certainement pas été du goût de l’Elysée; le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a immédiatement invité le président de la CEF à une discussion. Mais la sortie [de Mgr de Moulins-Beaufort] n’a probablement pas non plus été bien accueillie par les évêques français, puisque le 12 octobre, la CEF a publié un communiqué officiel de « clarification » des propos de Mgr Moulins-Beaufort, précisant que, le même jour, l’archevêque de Reims s’était rendu auprès du ministre de l’Intérieur pour préciser « la formulation maladroite de sa réponse à France Info mercredi matin dernier [6 octobre] ».

    On ne voit pas ce qu’il y a de maladroit à affirmer le lien du sceau sacramentel et sa supériorité sur toute loi humaine. Au contraire, le communiqué de la CEF préfigure de manière très inquiétante une « révision » pas très claire :

    « L’objectif de l’État est d’organiser la vie sociale et de réguler l’ordre public. Pour nous, chrétiens, la foi fait appel à la conscience de chaque individu, elle appelle à une recherche incessante du bien, qui ne peut être atteint sans respecter les lois de son propre État. La dimension de la violence et des agressions sexuelles à l’encontre des mineurs mise en lumière par le rapport du CIASE oblige l’Église à revoir sa pratique à la lumière de cette réalité. Il faut donc travailler à concilier la nature de la confession et la nécessité de protéger les enfants ».

    https://eglise.catholique.fr

    La CEF fait manifestement peu de différence entre les lois justes et les lois injustes, entre les lois qui respectent la liberté de l’Église et celles qui cherchent à la supprimer, et la révision souhaitée de la pratique de l’Église est donc préoccupante.

    La position de Mgr Moulins-Beaufort semble donc être minoritaire au sein de la CEF. Cependant, le Pénitencier Majeur, le cardinal Mauro Piacenza, est intervenu pour soutenir sa position et a donné une interview intéressante et opportune à Acistampa. Après avoir réitéré la position de l’Église catholique dans ses principaux textes magistériels, le cardinal a rappelé que le sacrement de pénitence,

    « étant un acte de culte, ne peut et ne doit pas être confondu avec une séance psychologique ou une forme de counselling. En tant qu’acte sacramentel, ce sacrement doit être protégé au nom de la liberté de religion et toute interférence doit être considérée comme illégitime et nuisible aux droits de la conscience ».

    Le cardinal Piacenza précise également qu’il n’y a pas d’analogie « entre le sceau sacramentel et le secret professionnel auquel sont tenus, par exemple, les médecins, les pharmaciens, les avocats, etc. », parce que

    « le secret de la confession […] n’est pas une obligation imposée de l’extérieur, mais une exigence intrinsèque du sacrement, et en tant que tel, il ne peut être délié même par le pénitent lui-même (cf. can. 1550 §2, n.2 CIC; can. 1231 §2, n.2 CCEO) ».

    Et il revient sur cet aspect fondamental :

    « Il est indispensable d’insister sur l’impossibilité de comparer le sceau confessionnel et le secret professionnel, afin d’éviter que des législations séculières n’appliquent au secret confessionnel inviolable les dérogations au secret professionnel pour de justes motifs ».

    Tout en rappelant qu’ « il y a certainement un devoir de réparer une injustice perpétrée et de s’engager sincèrement à empêcher que l’abus ne se répète », le Pénitencier majeur met également un frein à la proposition qui se répand d’obliger le pénitent, comme condition sine qua non pour recevoir l’absolution sacramentelle, à s’auto-dénoncer:

    « ces graves devoirs liés au chemin de conversion n’impliquent pas l’auto-dénonciation. Cependant, le confesseur doit inviter le pénitent à réfléchir plus profondément et à évaluer les conséquences de ses actes, surtout lorsqu’une autre personne a été soupçonnée ou injustement condamnée ».

    L’intervention de Piacenza réitère ce que la Pénitencerie Apostolique avait clairement exprimé dans la Note de 2019 :

    « Le secret inviolable de la Confession provient directement de la loi divine révélée et s’enracine dans la nature même du sacrement, au point de n’admettre aucune exception dans la sphère ecclésiale, et encore moins dans la sphère civile ».

    Dans la Note figurait une précision sur l’essence du sceau sacramentel, à savoir que ce n’est pas l’Église qui l’établit, « en vertu de sa propre autorité ». L’Église, par contre, « déclare » – c’est-à-dire qu’elle reconnaît comme un fait irréfutable, qui découle précisément de la sainteté du sacrement institué par le Christ –

    « que tout prêtre qui entend les confessions est tenu, sous peine de sanctions très sévères, de garder le secret absolu sur les péchés que ses pénitents lui ont confessés » (CEC 1467).

    Aucune autorité sur terre, pas même le Pape, ne peut donc modifier la réalité sacramentelle dans cet aspect essentiel.

    Entre-temps, le Premier ministre français Jean Castex a rencontré le Pape hier. D’après ses déclarations, il est clair que François a lui aussi « blindé » le sceau sacramentel (« L’Église ne reviendra pas sur le dogme du secret de la confession », a déclaré Castex, en référence à la position de François), mais en laissant les portes ouvertes à une recherche non précisée de « voies et moyens de concilier ce dernier avec le droit pénal et le droit des victimes. Il en est pleinement conscient ».

  • "Hors du vaccin, point de salut !" : 5000 médecins et chercheurs du monde entier revendiquent la liberté de soigner

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    19 octobre 2021

    L’appel de 5000 médecins et chercheurs du monde entier pour retrouver la liberté de soigner

    Les politiques sanitaires imposées par de nombreux États, dont la France, sont vigoureusement contestées dans un appel signé par plus de 5000 médecins et chercheurs. Membres de l’« Alliance Internationale des Médecins et des Scientifiques Médicaux », ils s’opposent à la stratégie de traitement « taille unique » (hors du vaccin, point de salut !) imposée par des gouvernements. À l'occasion du Sommet Mondial du Covid (Global Covid Summit) qui s'est tenu du 12 au 14 septembre à Rome, ces contestataires ont lancé un appel aux gouvernements : « Il est de notre plus grande responsabilité et de notre plus grand devoir de maintenir et de restaurer la dignité, l’intégrité, l’art et la science de la médecine. » Au premier rang de leurs réclamations : retrouver le droit de soigner et de prescrire dans un rapport direct au patient, sans interférences, censures ou autres de la part des décideurs et organismes publics tels que nos « ARS » (agences régionales de santé)…

    Parmi les signataires, des noms prestigieux : l’américain Robert Malone, un des pionniers de la technologie ARN messager employée dans certains vaccins anti-Covid-19, qui met à présent en garde sur leurs risques ; Peter McCullough, cardiologue américain qui, lui aussi, avertit des dangers potentiels de vaccins sur lesquels on manque encore de recul ; ou encore le belge Geert Vanden Bossche, spécialiste mondialement reconnu de la recherche sur les vaccins, qui estime que la vaccination de masse pourrait constituer un danger collectif, et qu’il faut garder non vaccinée la large part de la population qui n’est pas « à risque ». Ces scientifiques – et nombre de leurs confrères lanceurs d’alerte – ont tous un point en commun : ils sont systématiquement présentés défavorablement et critiqués par des médias français (en tête : Le Monde et Libération), ce qui ne leur donne pas forcément raison, mais pas forcément tort non plus…

    Il est au moins un point sur lequel il semble difficile de récuser « l’appel de Rome » lancé par ces médecins et chercheurs médicaux : c’est leur rappel de la règle n°1 du médecin, « primum, non nocere », inspirée du serment d’Hippocrate (« Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice », traduction Littré). C’est au nom du serment d'Hippocrate qu’ils demandent aux gouvernements de laisser les médecins prescrire librement des traitements sans s’immiscer dans le lien de confiance qu’ils entretiennent avec leurs patients. Or, déplorent-ils dans leur appel (en lien, ci-dessous), « notre capacité à prendre soin de nos patients fait l’objet d’une attaque sans précédent. » Celle-ci consiste à interdire à des médecins de fournir à leurs patients les traitements qui leur semblent les plus appropriés, et à les priver de liberté d’expression, au point qu’ils sont « de plus en plus découragés de s’engager dans un discours professionnel ouvert et d’échanger des idées sur les maladies nouvelles et émergentes. » Les chercheurs eux-mêmes peinent « à mener et à publier des recherches objectives et empiriques sans craindre de représailles sur leur carrière, leur réputation et leurs moyens de subsistance. »

    Perpétrée au nom de la lutte contre la pandémie, concluent les signataires, « l’intrusion politique dans la pratique de la médecine et la relation médecin/patient doit cesser. Les médecins, et tous les prestataires de soins de santé, doivent être libres de pratiquer l’art et la science de la médecine sans crainte de représailles, de censure, de calomnie ou de mesures disciplinaires, y compris la perte éventuelle de l’autorisation d’exercer… » L’appel se termine par une invitation aux médecins, scientifiques, prestataires de soins de santé du monde entier, dont beaucoup sont exposés en première ligne dans la lutte contre le coronavirus, à se joindre « à cette noble cause ».

    Pour aller plus loin :

    Déclaration des médecins, Sommet Mondial du Covid

    >>> Lire l'appel traduit par Le Courrier des stratèges

  • Gouvernance à la congolaise : de Kabila à Tshisekedi, quelle différence ?

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    Avec la validation par l’Assemblée nationale de Denis Kadima au poste de président de la Commission électorale (CENI), le Congo replonge dans une crise pré-électorale profonde qui rappelle la fin cahotique du mandat de Joseph Kabila entre 2015 et 2018. Lu sur le site web « Afrikarabia » :

    « La deuxième nomination du président de la Commission électorale congolaise sera-t-elle la bonne ? A l’été 2020, le nom de Ronsard Malonda avait créé la polémique, et sa candidature avait été rejetée par le président Félix Tshisekedi. En cause : sa trop grande proximité avec le FCC de l’ancien président Joseph Kabila. Aujourd’hui, c’est au tour du nom de Denis Kadima, qui vient d’être entériné par l’Assemblée nationale, de susciter la controverse. Ironie du sort, une grande partie de la classe politique congolaise l’accuse d’être trop proche du président Tshisekedi, qui brigue un second mandat en 2023.

    Le problème, c’est que Félix Tshisekedi n’avait que des mauvaises solutions devant lui face au tollé soulevé par la candidature Kadima. En la validant, il ouvre une crise ouverte avec le FCC de Joseph Kabila, Lamuka de Martin Fayulu et Adolphe Muzito, mais également avec certains de ses alliés de l’Union sacrée : Ensemble de Moïse Katumbi et le MLC de Jean-Pierre Bemba. Mais surtout, Félix Tshisekedi risque de se mettre à dos la très puissante église catholique et les protestants, qui ont tous les deux récusés Denis Kadima, après avoir subi des pressions en coulisse pour imposer sa candidature.

    Des églises politisées

    A l’inverse, si le chef de l’Etat ordonnait à sa majorité de repoussé le nom de Kadima, Félix Tshisekedi se brouillait alors avec les six confessions qui avaient voté pour cet expert électoral, internationalement reconnu. « A six voix contre deux, c’est bien la majorité des églises qui ont penché pour Kadima » nous explique un membre de l’Union sacrée, pourtant pas très à l’aise avec cette candidature. « Et la majorité doit l’emporter faute de consensus » finit-il par lâcher, « c’est la règle ! ». Si l’Union sacrée plaide pour son bon droit, le vote à l’Assemblée nationale a été très houleux pour entériner les nouveaux membres de la CENI.

    Il faut dire que le mode de désignation de la Commission électorale par les confessions religieuses pose question en RDC. Censées être « neutres », « impartiales » et « représentatives », les églises au Congo sont tout le contraire. En l’absence de l’Etat qui manque à toutes ses missions premières : santé, éducation, emploi… les religieux ont comblé le terrain. L’Eglise catholique, omniprésente et particulièrement puissante, s’est souvent substituée à un Etat défaillant, éveillant la jalousie des politiciens. Depuis les années 1990, l’Eglise catholique s’est vu confiée des tâches de médiations politiques à chaque crise institutionnelle… et elle y a pris goût.

    Des «petites » confessions majoritaires

    La nomination du président de la CENI par les confessions religieuses est donc un rôle éminemment politique, où prélats, pasteurs et imams sont régulièrement courtisés par les partis et les plateformes politiques de tout bord. Le hic, c’est que sur les huit confessions religieuses, deux représentent plus de 80% de la population congolaise (ce sont les catholiques et les protestants), alors que les six autres, à peine 20%. Et dans la controverse autour de la désignation de Denis Kadima, ce sont les six églises « minoritaires » qui ont porté sa candidature, alors que les deux plus puissantes confessions, s’y sont opposées. Le poids et la représentativité des églises ne sont donc pas respectés dans un vote majoritaire.

    Le vote de l’Assemblée nationale ouvre donc une période institutionnelle troublée à un peu plus de deux ans d’une présidentielle très incertaine et attendue. La « dépolitisation » de la CENI est maintenant devenue une des principales revendications de l’opposition à Félix Tshisekedi. Ce week-end, une dizaine de milliers de manifestants ont défilé à Kinshasa pour dénoncer la candidature de Denis Kadima, craignant que les élections de 2023 soient verrouillées pour assurer la réélection de l’actuel chef de l’Etat. D’autant que le nouveau président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Kaluba, est lui aussi proche de Félix Tshisekedi. « Le président de la CENI annonce les résultats provisoires des élections et le président de la Cour constitutionnelle les valide ! La présidentielle est écrite d’avance ! » fustigaient les manifestants dans les rues de Kinshasa ce week-end.

    La crainte d’un nouveau glissement

    La crise politique prend également une nouvelle tournure pour les alliés de Félix Tshisekedi au sein de l’Union sacrée. Avec au premier plan, le parti Ensemble de Moïse Katumbi. L’ancien gouverneur du Katanga, qui vise la présidentielle de 2023, avait fortement contesté la désignation de Denis Kadima. Au sein de sa formation, on dénonce la volonté du président Tshisekedi de vouloir organiser des élections « ni inclusives, ni équitables ». La participation d’Ensemble à l’Union sacrée sera « réévaluée » selon un récent communiqué. La plateforme katumbiste représente la deuxième force politique au sein de l’Union sacrée.

     

    A 26 mois des prochaines élections, la RDC replonge dans une crise pré-électorale dont le scénario est malheureusement bien connu, pour l’avoir déjà vécu en 2016, avec le « glissement », puis le report du scrutin en 2018. Avec son lot de manifestations et de répression. Pourtant, le président Tshisekedi garde encore la main sur les événements. Car, après le vote de l’Assemblée nationale, le chef de l’Etat doit valider le nom du nouveau président de la CENI. Ce qui n’est pas encore fait. Il reste donc une dernière chance au président de la République pour ne pas passer en force. Mais les tractations risquent encore d’être longues, faisant peser la crainte d’un glissement du calendrier électoral. Un report qui prolongerait le mandat de Félix Tshisekedi.

    Christophe Rigaud – Afrikarabia »

    Ref. Commission électorale : la crise politique couve en RDC

    JPSC

  • Envoyer Greta à Glasgow à la place du Pape François : une idée pas si saugrenue

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur diakonos.be :

    Le Pape François n’ira pas à Glasgow. Greta ira à sa place

    Le Pape François ne se rendra pas à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui se tiendra du 31 octobre au 12 novembre à Glasgow. Il a annulé le déplacement de son agenda. Mais si lui ne peut s’y rendre – a proposé le jésuite Thomas Reese, l’ancien directeur d’ « America », l’hebdomadaire des jésuites de New York à son confrère pape – pourquoi ne pas inclure Greta Thunberg dans la délégation vaticane ? Pourquoi ne pas lui donner à elle le siège du Pape ? Non pas en-dehors de la conférence, à défiler avec le peuple des opprimés par le « bla bla » des politiques mais à l’intérieur, à tu et à toi avec les puissants de ce monde, pour leur dire leurs quatre vérités en face ?

    Ce n’est un mystère pour personne que le Pape François, qui est l’auteur de l’encyclique environnementale « Laudato si’ », admire la jeune activiste suédoise qu’il a d’ailleurs rencontré brièvement place Saint-Pierre le 17 avril 2019. Mais il est également de notoriété publique que Greta rivalise avec lui sur la scène publique mondiale comme figure de référence pour la défense de la nature.

    Angelo Panebianco, professeur de sciences politiques à l’Université de Bologne, qui est l’un des analystes les plus sérieux de la société contemporaine, vient de lancer une question brûlante et de grande portée sur le phénomène Greta, et implicitement sur le binôme Greta-François, dans un éditorial publié dans le « Corriere della Sera » du 8 octobre :

    « Greta n’est-elle pas peut-être la démonstration du fait que même les sociétés post-religieuses – comme le sont désormais en grande partie les sociétés occidentales, Europe en tête – ont besoin de prophètes et de prophéties ? »

    Entre les deux prophéties – soutient le professeur Panebianco – il y a des similitudes et des différences.

    L’une des similitudes entre l’ère religieuse et l’ère post-religieuse, c’est que chez chacun d’elles, la prophétie intervient quand les vieilles croyances sont épuisées, qu’elles soient religieuses ou civilisationnelles, comme dans le cas de notre civilisation occidentale.

    Mais la ressemblance la plus forte – selon Panebianco – c’est que ces deux prophéties dénoncent d’un côté l’imminence de la catastrophe et indiquent, de l’autre, le chemin du salut.

    Pendant l’ère religieuse, la catastrophe qui menaçait, c’était le jugement de Dieu sur la conduite mauvaise des hommes, il suffit de penser à la prédicationd e Jean le Baptiste dans le Nouveau Testament. Tandis que « dans notre ère post-religieuse, la catastrophe annoncée est le fruit de la rébellion de la nature contre la manipulation humaine ».

    Dans les deux cas, « la prophétie est couronnée de succès si et quand elle rencontre une demande de sens, de signification. En acceptant la prophétie, les personnes donnent un sens nouveau à leur propre existence, elles se sentent, au moins en partie, différentes de celles qu’elles étaient avant de la connaître et de s’approprier son message ».

    Mais c’est là qu’apparaît la différence. « La prophétie religieuse offrait aux hommes, à chaque être humain, des réponses, et donc des consolations, par rapport au sens ultime de l’existence : le sens de la vie et de la mort, ainsi que les raisons de la souffrance dans la vie terrestre. La prophétie religieuse ancrait les individus dans un ensemble de croyances qui, en donnant à chaque être humain la conscience de sa propre place dans le monde, lui donnait également la force nécessaire pour faire face aux vicissitudes de la vie ».

    Mais que dire, dans une ère post-religieuse, d’une prophétie uniquement environnementaliste, avec un message exclusivement terrestre ? « Est-il en mesure d’avoir la même puissance et la même capacité de donner un sens à l’existence des individus ? ». Le professeur Panebianco rappelle le précédent de Karl Marx, et le lien entre son message et l’ancienne prophétie juive qui, en effet, pendant une longue période « donna un sens à l’agir de millions de personnes ».

    Sur le court terme, parce qu’elle est amplifiée par l’appareil de communication mondial, même la prophétie de Greta « se révèle puissante ». Mais il n’est pas dit qu’elle soit en mesure de « satisfaire pendant une longue période une demande de sens » et, par conséquent, de « changer durablement la manière dont les individus, ou plusieurs d’entre eux, vivent leur présence dans le monde ».

    C’est ici que s’arrête la comparaison du professeur Panebianco entre les deux prophéties, la religieuse et la post-religieuse.

    Instinctivement, on pourrait penser que c’est le Pape François qui serait le porteur de la prophétie religieuse. Mais ce n’est pas le cas. Le 4 octobre, au moment où Greta était en Italie pour manifester contre le « bla bla » des gouvernants et était en train de mobiliser le mouvement de contestation des « Fridays for Future », le Pape prenait part au Vatican à une rencontre entre les chefs religieux et les scientifiques envoyés par les ambassades de Grande-Bretagne et d’Italie auprès du Saint-Siège, en préparation de la conférence de Glasgow.

    Cette rencontre a culminé par un appel solennel pour la sauvegarde de la nature signé par le Pape François mais aussi par le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier, par le patriarche de Moscou Cyrille, par le grand imam d’Al-Azhar Ahmed Al-Tayyeb, par le rabbin Noam Marans et par des représentants du bouddhisme et des autres religions.

    Et pourtant, dans les 2350 mots de cet appel, le mot « Dieu » n’apparaît pas une seule fois. Ni même le mot « créateur », « création », « créature ». La nature est définie comme « une force vitale ». L’unique, vague et timide, allusion à la transcendance se trouve à la ligne où l’on reconnaît dans le monde naturel « les signes de l’harmonie divine ».

    Trop peu, pour ainsi dire rien, pour tenir tête à la prophétie exclusivement terrestre de Greta, banalement copiée jusque dans ses excès, par exemple là où l’appel du Pape François et des autres chefs religieux affirme qu’il « ne pourrait rester qu’une décennie pour restaurer la planète ».

    Il y a deux ans, le professeur Panebianco, qui est laïc, a publié avec son collègue de l’Université de Bologne Sergio Belardinelli, un catholique, un livre d’analyse sur l’état actuel de la civilisation européenne et du christianisme.

    La critique que les deux auteurs adressaient à l’Église d’aujourd’hui était d’être « trop humaine » et « peu eschatologique », trop silencieuse sur Dieu « créateur et seigneur du ciel et de la terre », alors qu’en revanche cette « prophétie » devrait être sa priorité absolue, « comme l’a bien compris Joseph Ratzinger ».

    Vu comme cela, l’idée d’envoyer Greta à Glasgow à la place du Pape François n’est peut-être pas si saugrenue.