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Société - Page 176

  • Donetsk et Luhansk : des pseudo-États qui refusent la liberté religieuse

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Donetsk et Luhansk : des pseudo-États qui refusent la liberté religieuse

    23/02/2022

    La protection étatique du monopole de l'Église orthodoxe russe et la répression des minorités sont parmi les plus brutales au monde.
    par Massimo Introvigne

    Le principal problème de la " République populaire de Donetsk " (" DPR ") et de la " République populaire de Louhansk " (" LPR ") est qu'elles n'existent pas. Ce sont des régions de l'Ukraine dont l'organisation en tant qu'États sécessionnistes autoproclamés n'est reconnue que par la Russie et ses sous-fifres pour leurs propres besoins. Ces pseudo-États se distinguent également par leur refus brutal de la liberté religieuse, qui rend parfois explicite et consacre dans les "lois" et même dans les "constitutions" ce qui est implicite en Russie.

    La "constitution" de la "RPD" est le seul document de ce type au monde qui fait de la lutte contre les "sectes" un principe constitutionnel. L'article 21 de la "constitution" appelle à "la mise en œuvre de politiques visant à protéger le public des activités des sectes religieuses" (j'ai longuement expliqué dans Bitter Winter pourquoi "секта" en russe et des mots similaires dans d'autres langues devraient être traduits par "culte" et non par "secte").

    Ceci est basé sur une protection tout aussi "constitutionnelle" du monopole religieux de l'Église orthodoxe russe (EOR) à Donetsk. La "constitution" a été rédigée "en professant la foi orthodoxe (la foi de la confession chrétienne orthodoxe catholique orientale) de l'Église orthodoxe russe (patriarcat de Moscou) et en la reconnaissant comme la base des fondations du monde russe" (préambule). Le rôle de l'EOR en tant que religion "dominante" est explicitement garanti par l'article 9, qui ajoute que cette reconnaissance est un "pilier de formation du système du monde russe."

    Les conséquences sont précisées à l'article 22 de la "constitution de la RPD", selon lequel "la propagande de l'excellence religieuse est interdite." Ce que cela signifie est clair d'après l'expérience de la Russie, où les lois sur l'extrémisme permettent de liquider comme "extrémistes" les groupes religieux enseignant leur "excellence" ou leur "supériorité", c'est-à-dire qu'ils offrent une voie de salut supérieure à celle des autres religions.

    Bien sûr, toutes les religions enseignent cela, y compris le ROC, qui ne dérange personne. Je suis un spécialiste des religions, et je n'ai jamais rencontré un religieux me saluant par "Bonjour, je suis ici pour vous présenter ma religion et vous dire qu'elle n'est pas meilleure qu'une autre foi." En clair, ce qui est interdit, en "RPD" comme en Russie, c'est de proclamer que toute religion est meilleure que le ROC.

    La même disposition de l'article 22 de la " constitution " de la " RPD " apparaît dans un article portant le même numéro, 22, de la " constitution " de la " République populaire de Louhansk " : " La propagande de supériorité religieuse est interdite. "

    Ce ne sont pas de simples mots. Comme cela se passe en Russie, la "DPR" et la "LPR" ont toutes deux interdit les Témoins de Jéhovah comme "extrémistes". Au moins 14 salles du Royaume des Témoins de Jéhovah ont été confisquées. Plus généralement, la "DPR" et la "LPR" ont promulgué des "lois" selon lesquelles les groupes religieux enregistrés en Ukraine doivent se réenregistrer dans les territoires qu'ils contrôlent. S'ils ne demandent pas de réenregistrement, ou si celui-ci n'est pas accordé, leurs activités deviennent immédiatement illégales.

    À la fin de 2019, 195 organisations religieuses avaient été réenregistrées dans la "LPR". 188 appartenaient à l'EOR, quatre étaient musulmanes, et il y avait une organisation de vieux-croyants, de juifs et de catholiques romains. Outre les Témoins de Jéhovah, les congrégations baptistes, pentecôtistes et adventistes du septième jour, ainsi que plusieurs communautés musulmanes, se sont systématiquement vu refuser l'enregistrement, tout comme les groupes orthodoxes qui ne sont pas en communion avec le Patriarcat de Moscou. Dans la "RPD", presque toutes les communautés non orthodoxes se sont vu refuser l'enregistrement.

    Les communautés non enregistrées ont été la cible de raids, de violences et d'arrestations ; des églises et des mosquées ont été fermées ou transformées en bureaux "gouvernementaux" ou en installations militaires. Toutes les mosquées, sauf une, ont été fermées dans la "RPD". Les baptistes ont été particulièrement visés en tant qu'"agents américains", alors qu'ils ont une tradition centenaire dans la région.

    Ce qui se passe dans la pseudo-"République populaire de Donetsk" et la "République populaire de Louhansk" est une représentation parfaite de la théocratie orthodoxe dystopique que les idéologues de Poutine ont en tête pour un "monde russe" dont ils ne cessent d'étendre les frontières.

  • Permettre l'interruption d'une vie jusqu'à six mois de grossesse : une chose atroce selon le président colombien

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    Du site de RTL.Info :

    Le président colombien juge "atroce" la dépénalisation de l'avortement

  • Prévenir l'avortement en Europe - Conférence au Parlement européen

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    22 février 2022

    Le 16 février 2022, à l'invitation de la députée du Parlement européen Margarita de la Pisa Carrión, l'ECLJ organisait une conférence pour une politique de prévention de l'avortement en Europe.

    Retrouvez dans cette vidéo toutes les interventions en français :

    0:00 Mme Margarita de la Pisa Carrión, Groupe ECR (sous-titres)
    5:24 Aliette Espieux, Porte-parole de la Marche pour la vie (Introduction)
    11:26 Professeur Maria Solano, One of us
    22:00 Dr Rebecca Oas, C-Fam
    34:42 Louis-Marie Bonneau, ECLJ
    42:30 Dr Grégor Puppinck, ECLJ
    51:43 Aliette Espieux, Porte-parole de la Marche pour la vie (Conclusion)

    Dans son discours inaugural en tant que président du Conseil de l'Union européenne en janvier, Emmanuel Macron a demandé à ce que le droit à l'avortement soit inscrit dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. L'avortement, selon les mots de la personnalité européenne Simone Veil, "est toujours une tragédie et restera toujours une tragédie."

    En réalité, l'avortement est une tragédie et en aucun cas un droit humain. La promotion de l'avortement est le fruit d'un travail militant et idéologique qui ne représente en rien une réelle attente de la société civile. Des groupes de pression financés par de grandes fondations extra-européennes développent un discours qui se construit ex nihilo et qui instrumentalise les institutions (CEDH/ONU).

    Pendant ce temps, l'Europe est confrontée à un défi démographique critique. Au lieu de promouvoir l'avortement, les États devraient encourager la maternité et soutenir les femmes et les familles. Dans cette conférence, nous exposerons les mérites d'une politique de prévention de l'avortement.

    Appel à une politique de prévention de l’avortement
    Lire le texte complet de la pétition

    25,502 SIGNATURES

  • L'Eglise et le "suicide assisté"

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    Du site de la Fondation Jérôme Lejeune :

    Tribune de Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, parue dans l'édition du Figaro du 13 février.

    L’Église ne peut pas approuver la légalisation du suicide assisté

    Membre de l’Académie pontificale pour la vie, le président de la Fondation Jérôme Lejeune conteste l’hypothèse que l’Église puisse ne plus s’opposer au suicide assisté, alors que certaines voix s’élèvent en ce sens, notamment en Italie.

    « Deux textes sèment le trouble sur le suicide assisté qui fait débat en Italie en ce moment. Le premier est un article du père Carlo Casalone, jésuite, paru le 15 janvier dans la revue La Civilta cattolica, sous le titre « La discussion parlementaire sur le suicide assisté ». Le second est une tribune de Mme Marie-Jo Thiel publiée dans un quotidien. Pourquoi ces articles apportent-ils de la confusion? Leurs signataires sont tous les deux membres de l’Académie pontificale pour la vie et conviennent que leurs propos respectifs sont en contradiction avec la doctrine de l’Église. D’un article à l’autre, le cas italien conduit à une généralisation qui anticiperait un revirement de l’Église universelle sur le suicide assisté. Il n’en faut pas davantage pour que le journal La Croix titre : «Suicide assisté, le tournant stratégique du Vatican sur la bioéthique».

    Comme si l’affaire était entendue. L’article n’hésite pas à affirmer: «L’Académie pontificale pour la vie s’est montrée récemment favorable à ce que l’Église italienne ne s’oppose plus à la législation sur le suicide assisté.»

    Or le fait que des personnes s’expriment à titre personnel est une chose. Le fait que leurs positions engagent officiellement l’Académie pontificale pour la vie en est une autre.

    Le second point est le plus important. On permettra à l’auteur de ces lignes, membre de l’Académie pontificale pour la vie, de lever le doute. Il est clair que les académiciens n’ont pas été consultés, et c’est heureux. Voulue par Sa Sainteté le pape Jean-Paul II et créée avec le professeur Jérôme Lejeune, qui en a assuré la première présidence, l’académie ne saurait par définition soutenir des propositions contraires au magistère de l’Église dans un domaine où – de surcroît – elle ne fait que transmettre une sagesse millénaire. En effet, le respect de la vie humaine repris par l’Église est une règle d’or très largement antérieure à la Révélation chrétienne. Le commandement négatif de ne pas tuer remonte au Décalogue pour les croyants. Il existe aussi pour les non croyants. Que l’on songe par exemple au serment d’Hippocrate (- 400 ans av. J.C.). Ne pas tuer son semblable fait partie des lois non écrites mais inscrites au cœur de l’homme. Pas plus l’académie que l’Église catholique n’ont le moindre pouvoir sur cet interdit fondateur.

    « L'assistance au suicide est déjà une forme d'euthanasie »

    Il reste à dire un mot sur ces deux textes. L’article du père Casalone croit pouvoir trouver dans le suicide assisté un moyen de faire obstacle à la légalisation de l’euthanasie. Prétexter le moindre mal pour échapper au pire. La suite est inéluctable. Quand on tolère, il est déjà trop tard. Le comble est d’invoquer le pape François qui a toujurs été clair. Le 9 février, à l’audience générale, il a encore rappelé: «Nous devons accompagner jusqu’à la mort, mais non provoquer la mort, ni aider à quelque forme de suicide.» Par ailleurs, il est fallacieux de donner une interprétation personnelle de ce que l’Église enseigne en matière de «lois imparfaites». L’encyclique Evangelium vitae (article 73) précise que le vote d’une loi plus restrictive est légitime pour remplacer une loi plus permissive mais seulement si cette loi est déjà en vigueur. Il n’y a ainsi aucune collaboration à une loi inique mais, au contraire, une limitation de ses effets. Dans le cas du suicide assisté, le raisonnement ne fonctionne pas puisqu’il s’agirait de créer délibérément une loi mauvaise pour en éviter une autre, à venir, qui serait plus mauvaise. Or, l’assistance au suicide est déjà une forme d’euthanasie. Et la loi qu’on prétend éviter arrivera encore plus vite. Rien ni personne n’empêchera de prolonger la transgression initiale qui invite la médecine à procurer la mort. Comme l’encadrement de l’avortement débouche, on le voit, sur sa reconnaissance comme droit fondamental, l’euthanasie suivra le même chemin.

    Quant à la tribune de Mme Thiel, elle apporte un soutien français à l’ingérence du jésuite dans la politique italienne et stigmatise «les partisans de la sacralisation absolue de la vie (qui) s’en donnent à cœur joie pour critiquer et condamner». Tandis que le père Casalone ne mentionnait pas son appartenance à l’Académie pour la vie, Mme Thiel croit devoir apporter cette précision pour lui et pour elle. Il eût été plus respectueux de ne pas compromettre l’Académie pontificale pour la vie. Ses membres, statutairement défenseurs de la vie, ne souhaitent pas que l’on puisse imaginer l’Église posant la première pierre de l’euthanasie en Italie. Ni ailleurs.  »

    Lire également : Pontifical Academy for Life Members’ Support for Assisted Suicide Draws Criticism

  • Un nouveau lieu d'escalade dans une église

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    Lu sur La Dernière Heure (22 février, p; 17) :

    Forest : Feu vert au projet d’escalade dans l’église

    Transformer la majeure partie de l’église Saint-Antoine de Padoue de Forest en salle d’escalade ? Ce projet unique en Belgique est désormais sur les rails. La commission de concertation vient de remettre un avis favorable unanime. Quelques conditions ont toutefois été émises : entre autres, les murs du chœur ne doivent pas être endommagés, les murs et sols de la cafétéria en mezzanine devront être construits “en matériaux légers”, l’autel, les fresques et le vitrail devront être conservés et une attention devra être accordée pendant le chantier aux oiseaux ayant élu domicile dans la toiture. Pour rappel, une (petite) partie de l’église restera sacralisée et sera toujours utilisée pour les offices religieux.

    Ce projet n'est pas vraiment unique puisque la basilique de Cointe (Liège) sera elle aussi transformée en salle d'escalade dans des conditions assez analogues.

    Quant à l'église de la Croix ou Sainte-Barbe à Diest, elle deviendra un bar pop-up sous le nom de "Bar Bara". Cette église domine les maisons du centre ville et constitue un symbole de la ville de Diest.

  • Les chrétiens indiens ont besoin de protection

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    De Vatican News (Anna Poce) :

    21 février 2022

    En Inde, les chrétiens «ont besoin de protection»

    L'archevêque de Bangalore réagit à la démolition par les autorités d'une statue de Jésus et de deux stations du chemin de Croix à Gokunte, dans l'État du Karnataka, le 15 février dernier. «Cela n'a pas seulement affecté les sentiments de la communauté chrétienne, mais aussi ceux des personnes d'autres confessions», constate Mgr Machado.

    D’après les informations de l’agence UCA news, un appel au gouvernement pour qu'il protège les chrétiens, leurs lieux de culte, leurs symboles religieux et leurs structures a été lancé le 17 février par l'archevêque de Bangalore, Mgr Peter Machado, quelques jours après la démolition d'une statue de Jésus et de deux stations du chemin de Croix, dans l'État du Karnataka, au motif qu’elles empiétaient sur des terres publiques, selon les arguments avancés par les autorités locales.

    Le 10 février, l'archevêché avait déposé une requête auprès de la Haute Cour de l'État du sud de l'Inde contre la démolition de ces statues, rappelant que l'église de Saint-François-Xavier utilisait des terres publiques depuis près de 30 ans. Les autorités ont procédé à leur démolition avant même que la Cour n'émette un ordre définitif, violant ainsi la Loi sur les structures religieuses du Karnataka, qui est entrée en vigueur le 22 octobre 2021, pour assurer justement la protection des structures religieuses édifiées sur des terres publiques.

    Les chrétiens craignent de nouvelles attaques

    Mgr Machado a déclaré qu'il craignait désormais que de nombreuses autres attaques, tout aussi «dures, orchestrées et insensibles», ne se produisent dans les jours à venir. Au cours de ces deux dernières années, en effet, l’on a compté «des démolitions dans six endroits similaires et des attaques systématiques contre des églises dans tout l'État», bien que ces lieux religieux aient été fréquentés et préservés comme lieux de culte pendant des décennies à Bangalore et dans ses environs. Au Karnataka, les chrétiens sont confrontés à une hostilité croissante de la part de groupes extrémistes hindous, qui les prennent régulièrement pour cible, les accusant de convertir des hindous au christianisme par la force et par des moyens frauduleux, ce que démentent fermement les évêques des communautés concernées.

  • Avortement : quand Malte dit non à l'Europe

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Avortement : Malte dit non à l’Europe

    21 février 2022

    Dans son rapport publié le 14 février, la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, a à nouveau reproché à Malte sa politique en matière d’avortement. Elle a appelé ses autorités à élaborer une nouvelle règlementation en la matière. L’avortement est totalement interdit à Malte (cf. Avortement à Malte : le président prêt à démissionner). Mais « aucune mise en accusation liée à des avortements illégaux n’a eu lieu depuis 2015 ».

    Répondant aux remarques de la commissaire, le gouvernement maltais a fait remarquer qu’« aucune femme nécessitant un traitement ne se l’est vu refuser ». « Si la vie de la mère est en danger, tous les efforts sont faits pour sauver les deux vies, et le principe du double effet s’applique (comme dans le cas d’une grossesse extra-utérine) », a précisé le gouvernement. « Aucun décès maternel n’a été enregistré au cours des dix dernières années », indique-t-il.

    Toutefois, « décider si l’avortement doit faire partie d’une gamme de services de santé sexuelle et reproductive au niveau national » relève de « la compétence des Etats membres », rappelle le gouvernement maltais.

    Sources : Malta Today, Kurt Sansone (15/02/2022) ; The Malta Independent (15/02/2022)

  • Avortement : la Colombie succombe à son tour

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Colombie : l’avortement dépénalisé jusqu’à 24 semaines de grossesse

    22 février 2022

    Lundi 21 février, la Cour constitutionnelle de Colombie a rendu un arrêt par cinq voix contre quatre, dépénalisant l’avortement jusqu’à 24 semaines de grossesse. L’avortement est désormais autorisé jusqu’à ce délai « pour n’importe quel motif ».

    Jusqu’à présent, l’avortement était autorisé en Colombie uniquement en cas de viol, de danger pour la « santé de la mère », ou si le fœtus était atteint d’« une malformation compromettant sa survie ». C’est un arrêt de 2006 de la Cour qui avait précisé ces différents cas, prévoyant également une clause de conscience pour les médecins refusant de pratiquer cet acte.

    Les femmes colombiennes sont également autorisées à avorter au-delà de six mois de grossesse, dans les cas prévus par l’arrêt de 2006, a précisé la Cour.

    En Amérique latine, l’avortement est autorisé en Argentine, en Uruguay, à Cuba, au Guyana et dans différents Etats du Mexique [1] (cf. Mexique : Un quatrième Etat dépénalise l’avortement).

    [1] Oaxaca, Veracruz, Hidalgo et Mexico

  • Le "ressenti" : une forme de tyrannie du désir individuel sur le bien de tous

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    Une tribune de Blanche Streb sur Aleteia.org :

    La tyrannie du ressenti

    21/02/22

    Essayiste, mère de famille, docteur en pharmacie, Blanche Streb éclaire tous les lundis les grands enjeux de société qui touchent à la vie humaine. Dans la multiplication des lois qui consacrent la suprématie du « ressenti » sur la raison commune, elle voit une forme de tyrannie du désir individuel sur le bien de tous.

    Cela n’aura échappé à personne : les lois qui se fondent sur le « ressenti » s’empilent. On tourne en boucle autour de la volonté individuelle, dans des raisonnements de plus en plus individualistes. Est-ce donc le rôle du droit, de la loi, de l’état civil d’acter le « ressenti » individuel ? Une vision répandue de la liberté la résume au sentiment d’avoir devant soi, sans cesse, tous les choix, et au fond, à l’absence de contraintes. Une sorte de liberté « d’indétermination ». 

    Cette vision réductrice oublie le fait que nous vivons dans un « réel » qui nous résiste : l’univers, la vie, le temps, les événements, notre biologie génèrent nombre de déterminations qui ne sont pas qu’une mauvaise nouvelle, une série de contraintes ou une — toute aussi factice — pure « détermination ». Notre vie se construit avec elles, malgré elles, grâce à elles, elles qui n’empêchent pas à certains de nos rêves et de nos projets de se réaliser, puisque nous avons quand même « la main » sur nombre de nos décisions. 

    Lire la suite sur Aleteia.org

  • Pourquoi la notion de loi naturelle est-elle difficilement admise aujourd’hui ?

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    Des propos recueillis par Marine Guerbet sur Aleteia.org :

    « La loi naturelle, c’est la loi de la raison »

    Rémi Brague21/02/22

    Le philosophe Rémi Brague publie "Après l’humanisme. L’image chrétienne de l’homme" (Salvator). Il explique à Aleteia pourquoi la notion de loi naturelle est difficilement admise aujourd’hui, bien que sans elle, la dignité de l’homme soit difficile à justifier.

    Si les lois que l’homme établit ne sont pas fondées sur le « point d’appui » d’une loi universelle, il s’expose à justifier toutes les folies de l’homme contre l’homme. À de nombreuses reprises dans son œuvre, Rémi Brague est revenu sur l’échec de la modernité qui prétend se passer d’une référence à « quelque chose de surhumain », comme la loi divine ou la nature. C’est notamment l’objet de son livre Après l’humanisme, où il évoque la nécessité d’une image de l’homme qui le sauve de lui-même. Invité récemment par l’Institut thomiste de Paris, il a montré les liens entre loi divine et loi humaine et pourquoi, sans la loi naturelle, l’homme ne peut guère posséder des « droits ».

    Aleteia : Vous publiez Après l’humanisme. L’image chrétienne de l’homme (Salvator). Selon vous, la tentation de définir l’homme à partir de lui-même conduit à rendre une partie des hommes indignes de vivre. Seule une image de l’homme qui le sauve, une loi universelle qui le surplombe empêche ce « clivage idolâtre ». Faut-il une loi pour fonder la conception que l’on se fait de l’homme ?

    Rémi Brague : Une loi doit permettre de maîtriser en l’homme ce qui n’est pas humain ou ce qui est moins humain pour, au contraire, lui permettre de libérer ce qu’il a de proprement humain. Tout dépend donc de la représentation qu’on se fait de ce qui est humain.

    Lire la suite sur Aleteia.org

     

    Après l’humanisme. L’image chrétienne de l’homme, Salvator, février 2022, 240 pages, 20 €, Rémi Brague

  • Quand on abuse des abus

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    Un éditorial du National Catholic Register :

    L'abus de l'abus

    EDITORIAL : La dureté des attaques dirigées contre Benoît XVI à la suite de la publication du rapport n'est pas justifiée par les preuves réelles contenues dans le rapport, et semble étrangement tomber à point nommé compte tenu du récent chemin synodal allemand.

    19 février 2022

    Les abus sexuels du clergé sur des mineurs sont un crime épouvantable. C'est un scandale si grave qu'il a complètement sapé la confiance de nombreux fidèles dans leurs dirigeants catholiques. Il a aussi profondément blessé la capacité de l'Église à entreprendre sa mission évangélique fondamentale de salut des âmes.

    C'est pourquoi il est si inquiétant de voir cette question cyniquement réquisitionnée par certains catholiques progressistes. L'Eglise doit continuer à s'efforcer de trouver des solutions authentiques pour combattre les abus sexuels, soutenir les victimes d'abus, punir les abuseurs sexuels et tirer les leçons des erreurs passées. Au lieu de cela, ces catholiques l'exploitent comme un instrument pour faire avancer des agendas qui contredisent les enseignements établis de l'Eglise - comme dans le cas de la dissidence doctrinale qui est actuellement promue ouvertement par le très problématique "Chemin synodal" de l'Eglise allemande. 

    Tout aussi inquiétante est la volonté de ces catholiques d'utiliser le scandale des abus pour dénigrer certains dirigeants de l'Eglise, plus que d'autres qui sont perçus plus favorablement en raison de leur vision particulière du monde. 

    L'exemple le plus flagrant est la critique adressée au pape émérite Benoît XVI - par certains responsables de l'Église allemande et par de nombreux médias - au rapport du cabinet d'avocats allemand Westpfahl Spilker publié le mois dernier après avoir enquêté sur la gestion des cas d'abus sexuels par l'archidiocèse de Munich. Ce rapport conclut que Benoît XVI "peut être accusé de mauvaise conduite" pour sa gestion de quatre cas dans l'archidiocèse de Munich et Freising entre 1977 et 1982, alors qu'il y était archevêque. 

    Dans une récente interview de EWTN News défendant Benoît XVI, l'archevêque Georg Gänswein, secrétaire personnel de longue date de l'ancien pape, a fait référence à une expression révélatrice que certains catholiques allemands ont inventée pour décrire ce qui se passe lorsque la question des abus sexuels est détournée pour effectuer de vastes changements doctrinaux et pour dénigrer les dirigeants de l'Église dont les points de vue ne sont pas conformes à ces programmes progressistes : ils le décrivent avec précision comme "l'abus de l'abus".

    Comme l'archevêque Gänswein l'a également souligné, la dureté des attaques dirigées contre Benoît XVI à la suite de la publication du rapport n'est pas justifiée par les preuves réelles contenues dans le rapport, en termes de sa culpabilité limitée dans la mauvaise gestion des abus. 

    Corriger les faits n'est cependant pas d'une grande aide pour atténuer le préjudice causé par ces surestimations généralisées des conclusions du rapport. 

    L'exactitude des faits ne semble pas importer à ceux qui veulent "abuser de l'abus" pour faire avancer leur programme doctrinal, pas plus que l'exactitude n'a compté lorsque certains membres de l'Église allemande ont mené une campagne d'exagération similaire contre le cardinal Rainer Woelki de Cologne à la suite de l'enquête historique de cet archidiocèse sur le traitement des abus sexuels commis par des clercs. En revanche, des personnalités telles que le cardinal Reinhard Marx, l'actuel archevêque de Munich, ont été épargnées par des réactions aussi dures de la part des progressistes concernant l'étendue de leur propre implication documentée dans des cas d'abus cléricaux qui ont été mal gérés.

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  • Face à la pornographie : le grand déni ?

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    De Guillaume Bonnet sur France Catholique :

    Pornographie : le grand déni ?

    18 février 2022

    Autrefois cachée, réservée à un public dit «  averti  », la pornographie est désormais omniprésente. Elle est devenue un phénomène dont les ravages moraux, psychologiques, familiaux et physiologiques sont connus de tous. Mais les réponses se font toujours attendre…

    Quelques chiffres, vertigineux, suffisent à prendre la mesure de la pandémie pornographique. À l’âge de 12 ans, près d’un enfant sur trois a été confronté à des contenus classés X, indique le ministère de la Santé et des Solidarités. 21 % des 14-24 ans en regardent au moins une fois par semaine révèle une étude de 2018 pour la Fondation pour l’innovation politique. 9 % une fois par jour. Et même 5 %, plusieurs fois par jour…

    Ces statistiques, effrayantes, se seraient même aggravées récemment à la faveur du confinement au cours duquel, cyniquement, certaines plates-formes spécialisées ont rendu encore plus accessibles leurs contenus. Tous les ans, l’humanité regarde 136 milliards de vidéos. Le leader du secteur sur Internet enregistrait 115 millions de visites par jour en 2019. «  Chaque année dans le monde, 629 880 années de temps de cerveau disponible […] s’évaporent dans la contemplation pornographique  », observe le sociologue Gérald Bronner dans son livre Apocalypse cognitive (PUF, 2021). Tous les continents et toutes les cultures sont concernés, et pas seulement les pays occidentaux comme on pourrait le croire de prime abord. À partir de données collectées sur le moteur de recherche Google, le webzine américain Salon indiquait ainsi que parmi les huit pays les plus consommateurs figurent le Pakistan, l’Égypte, l’Iran, le Maroc, l’Arabie saoudite et la Turquie.

    Étrangement, le tsunami porno semble encore faire l’objet d’un véritable déni. En particulier chez les parents. Toujours selon l’étude publiée par la Fondation pour l’innovation politique, seulement 7 % d’entre eux admettraient que leurs enfants consultent de tels contenus au moins une fois par semaine, alors qu’ils sont – redisons-le – 21 %. Les idées préconçues fourmillent, comme celle selon laquelle seuls les garçons seraient concernés par le phénomène, alors que 28 % des jeunes filles admettent avoir déjà consulté des sites X.

    Par-delà les sexes, les âges, les milieux sociaux, les valeurs morales et religieuses, le phénomène est universel. «  La pornographie est partout. Et ne soyons pas naïfs : ce n’est pas parce que son enfant n’a pas de téléphone portable qu’il est préservé, puisque la majorité de ses camarades en ont un  », affirme le praticien Tanguy Lafforgue, qui a ouvert il y a plus de deux ans le cabinet Cœur Hacker pour accompagner les personnes porno-dépendantes. «  On est tous concernés car on connaît forcément sans le savoir une personne impactée directement. Y compris si on est croyant et prati­quant, si on va aux scouts ou à Paray-le-Monial. Le problème, c’est qu’on se refuse à le voir et en parler.  »

    Prise de conscience ?

    On avait pu espérer un début de prise de conscience en novembre 2019 lorsqu’à la tribune de l’Unesco, à Paris, Emmanuel Macron avait enjoint les opérateurs à mettre en place un contrôle parental par défaut pour protéger les mineurs. «  Dès maintenant, nous préparons la loi. Si dans six mois, nous n’avons pas de solution, nous passerons une loi pour le contrôle parental automatique  », avait alors déclaré le président de la République. Surfant sur la vague, la députée Agnès Thill avait déposé peu après une proposition de loi visant à faire de la protection des mineurs contre la pornographie la grande cause nationale 2020.

    Retrouvez l’intégralité de l’article et de notre Grand Angle dans le magazine.