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Société - Page 4

  • Un quart des catholiques alémaniques songeraient à quitter l'Eglise

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    Lu sur Le Quotidien jurassien :

    Un quart des catholiques alémaniques songent à quitter l'Eglise

    Plus d'un quart des catholiques alémaniques ont déjà réfléchi à quitter l'Eglise, selon un sondage. Chez les protestants, cette question préoccupe une personne sur cinq. Dans le canton de Zurich, elle concerne même un tiers des catholiques et un quart des protestants.

    1/4/2025

    Le sondage représentatif a été mené en Suisse alémanique entre le 19 septembre et le 29 octobre 2024 par l'institut Sotomo sur mandat de l'Eglise catholique zurichoise. Le résultat est clair et peu surprenant: l'image de l'Eglise catholique n'est pas bonne, écrivent ses responsables zurichois mardi. Les cas d'abus sexuels en son sein en sont la principale raison.

    D'après l'enquête d'opinion, la réputation de l'Eglise catholique est mauvaise pour 47% des catholiques zurichois et 35% des autres catholiques alémaniques. Dans la population dans son ensemble, c'est même l'avis de 69% des Zurichois et de 62% des Alémaniques restants. L'Eglise réformée n'a, elle, une image négative que pour 20% de la population alémanique et pour 5% des protestants outre-Sarine.

    Ambiance "bouillonnante"

    Le fait que seuls 38% des catholiques alémaniques ont une image positive de leur Eglise est un "résultat sans appel", a déclaré Michael Hermann devant les médias réunis en l'église St-Joseph, à Zurich. L'ambiance est "bouillonnante", même au sein de la base active des catholiques, observe-t-il.

    A titre de comparaison, 64% des protestants ont une image positive de leur Eglise. Cette image est favorable auprès de 37% de la population dans son ensemble.

    Conservatisme critiqué

    Ces résultats ne sont "pas particulièrement agréables", admet le président du conseil synodal catholique zurichois, Raphael Meyer. Et de souligner qu'il faut assumer les scandales d'abus sexuels, en collaborant avec l'Etat.

    Des personnes interrogées dans le sondage ont aussi déploré les prises de position religieuses ou sociétales de l'Eglise catholique. Ces dernières ont surtout influencé l'image négative perçue par les non-catholiques.

    Environ 90% des sondés critiquent le refus de l'Eglise catholique d'ordonner des femmes. De très nombreux avis négatifs sanctionnent également l'attitude catholique restrictive sur les questions de l'avortement et de l'homosexualité.

    Engagement social salué, migrants plus positifs

    Sur le plan positif, 71% des catholiques saluent l'engagement social de leur Eglise et 95% d'entre eux considèrent qu'un tel engagement fait partie intégrante de sa mission. La plupart des catholiques apprécient aussi les moments qu'ils partagent ensemble et les messes. Selon eux, les rituels et les offres telles que les choeurs ou le travail avec les seniors sont autant de raisons de rester membre de l'Eglise.

    Cet esprit communautaire se révèle particulièrement important parmi les migrants. Dans ce groupe, 80% mentionnent l'église comme un lieu important pour vivre sa foi. Les autres catholiques ne sont que 35% à être de cet avis. En outre, 61% des membres migrants apprécient les amitiés entre paroissiens. Les autres ne sont que 23% à partager cet avis.

    Standard téléphonique avec l'évêque

    En décembre dernier, l'évêché de Coire, auquel appartient l'Eglise catholique zurichoise, avait organisé une "journée du téléphone" pour recueillir les griefs des paroissiens. L'évêque Joseph Bonnemain y avait participé en personne. Cette action faisait suite aux premiers échos négatifs révélés par le sondage alors à peine réalisé.

    Au total, 2913 personnes domiciliées en Suisse alémanique ont participé à l'enquête en ligne. Parmi elles, 705 sont encore membres de l'Eglise catholique et 517 l'ont quittée. Côté protestant, 853 fidèles ont participé au sondage et 558 autres participants étaient d'anciens membres de l'Eglise réformée.

  • L’Église italienne détient le record mondial des défections. Avec en plus l’inconnue de la « zone grise »

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    L’Église italienne détient le record mondial des défections. Avec en plus l’inconnue de la « zone grise »

    Qui sait si le pape François, qui est l’évêque de Rome et le primat de l’Église italienne, a eu sous les yeux la dernière enquête du Pew Research Center de Washington ? En touyt cas, elle enregistre un effondrement sans précédent de l’appartenance à l’Église catholique en Italie, un effondrement actuellement plus important que n’importe quel autre pays au monde.

    Le graphique ci-dessus en donne une idée. Pour chaque personne qui rejoint l’Église catholique en Italie, plus de 28 l’abandonnent. Il s’agit de l’écart le plus élevé parmi les 36 pays étudiés.

    Les abandons mis en évidence dans ce graphique concernent ceux qui ont grandi dans l’Église catholique mais qui déclarent aujourd’hui ne plus en faire partie, avoir embrassé une autre religion ou, beaucoup plus fréquemment, avoir renoncé à toute appartenance religieuse.

    Les sorties et les entrées dans la catégorie des sans-religion sont tout aussi déséquilibrées en Italie. Pour chaque Italien qui quitte cette catégorie en embrassant une confession, il y a ici plus de 28 qui y entrent.

    Le nombre de personnes qui quittent l’Église est massif, surtout chez les jeunes. Pas moins de 44 % des Italiens âgés de 18 à 34 ans disent avoir abandonné la foi catholique de leur enfance et ne plus appartenir à aucune religion aujourd’hui (sauf dans des cas isolés de transition vers une autre religion), contre 16 % des adultes âgés de 35 à 49 ans et 17 % des 50 ans et plus.

    Le niveau d’éducation a également un impact. Parmi les Italiens ayant un niveau d’éducation supérieur, 33% déclarent avoir quitté l’Église et ne plus s’identifier à aucune religion, contre 21 % de ceux qui ont un niveau d’éducation inférieur.

    Pareil pour le sexe. 28 % des hommes déclarent avoir quitté l’Église, tandis que cette proportion est de 19 % chez les femmes.

    Une comparaison des 36 pays analysés par le Pew Research Center montre que le christianisme est la religion qui connaît le taux de défection le plus élevé, suivi par le bouddhisme, qui a été abandonné par 23 % des fidèles au Japon et, en Corée du Sud, par 13 % des personnes sondées, qui s’identifient désormais comme n’ayant aucune religion.

    Mais la Corée du Sud est aussi l’un des rares cas de mouvement contraire. Là-bas, 9 % des personnes interrogées déclarent avoir grandi sans confession religieuse mais désormais appartenir à une religion qui, pour la plupart d’entre elles, est chrétienne. Aujourd’hui, 33 % des Sud-Coréens s’identifient comme chrétiens.

    L’érosion de l’appartenance à l’Église catholique et l’augmentation correspondante du nombre de personnes sans religion est un phénomène qui concerne un grand nombre de pays. Certains d’entre eux, en particulier en Europe centrale et du Sud, font l’expérience de cet exode depuis de nombreuses années et enregistrent donc aujourd’hui des taux d’abandon inférieurs à ceux de l’Italie, où le phénomène est plus récent et atteint aujourd’hui un pic plus élevé.

    En Italie, l’inconnue sur la tendance future de cette évolution dépend dans une large mesure de ce qui se passera dans la vaste « zone grise » de ceux qui sont peu ou pas pratiquants mais qui continuent pourtant à déclarer appartenir à la religion catholique.

    L’analyse la plus approfondie et la plus récente de cette « zone grise » se trouve dans une recherche menée en novembre 2024 par le CENSIS, un important institut italien de recherche sociologique, ainsi que par l’association « Essere Qui », créée il y a quelques années avec la conviction que « la culture catholique a encore beaucoup à offrir au développement humain, social et économique » en Italie et en Europe. Son président est l’éminent sociologue Giuseppe De Rita, 92 ans, personnage inoubliable du catholicisme postconciliaire, et qui compte parmi ses membres éminents l’ancien président de la Commission européenne Romano Prodi ainsi que le fondateur de la Communauté de Sant’Egidio, Andrea Riccardi.

    Cette recherche a fixé à 71,1 % la proportion de la population adulte qui, en Italie, continue à se déclarer « catholique ».

    Plus précisément, cependant, à peine 15,3 % des Italiens se déclarent catholiques pratiquants, tandis que les autres déclarent ne participer que rarement aux célébrations de l’Église (34,9 %) ou se définissent comme « catholiques non pratiquants » (20,9 %).

    Ce sont ces 55,8 % d’Italiens qui constituent la « zone grise ». Parmi ceux-ci, plus de la moitié ne se reconnaissent pas dans les institutions de l’Église, ils affirment qu’ils ne vont pas à l’église parce qu’il suffit de « vivre la foi intérieurement », mais tous sont d’accord pour considérer le catholicisme comme faisant partie intégrante de l’identité et de la culture nationale.

    58 % des Italiens continuent de croire en la vie après la mort et la plupart d’entre eux croient qu’il s’agira d’une vie différente selon que l’on se soit bien ou mal comporté. Mais dans la vie actuelle, écrivent les auteurs de la recherche, « le sens du péché n’est pas particulièrement ressenti, notamment parce qu’au cours des cinquante dernières années, la culture catholique a été particulièrement « indulgente » », et que le sens du péché a été remplacé par un sentiment de culpabilité plus générique et individualiste.

    « La ‘zone grise’ dans l’Église d’aujourd’hui – écrivent les auteurs de la recherche – est donc le résultat de l’individualisme ambiant, bien sûr, mais aussi d’une Église qui n’est plus qu’horizontale et qui peine à encore à indiquer un ‘au-delà’ ».

    Le risque – ajoutent-ils – est que si elle livrée à elle-même, cette « zone grise » ne « s’évapore en peu de temps ». Dans le groupe d’âge des 18–34 ans, le nombre de ceux qui se définissent comme catholiques a déjà chuté à 58,3 %, contre 71,1 % de la moyenne générale.

    Mais il pourrait s’avérer tout aussi illusoire, pour l’Église italienne, « d’essayer de ramener une partie du troupeau au bercail, en ne s’appuyant que sur le sentiment d’appartenance et une nostalgie latente du sacré ».

    Il serait plus efficace « de rester à l’intérieur de la ‘zone grise’ pour exploiter ce même sentiment d’appartenance et de nostalgie, sans pour autant entamer une démarche de retour, mais pour animer et éclairer cette « zone grise » là où elle se trouve, pour accompagner le troupeau vers un « au-delà » dont elle a perdu le chemin sans pour autant avoir oublié qu’il existe ».

    C’est cette lecture optimiste de l’état actuel du catholicisme en Italie qu’on pu entendre, le samedi 29 mars, résonner sous les voûtes de la cathédrale de Rome, la basilique de Saint-Jean-de-Latran, à l’occasion d’une rencontre suscitée précisément pour commenter les recherches de CENSIS et d’« Essere Qui ».

    C’est Giuseppe De Rita en personne qui s’en est fait le porte-parole, en compagnie de son fils Giulio, du jésuite Antonio Spadaro, très proche du pape François, et du chef de Sant’Egidio Riccardi, qui a mis en garde, dans sa conclusion, sur le fait de compter sur une « minorité créative », qui ne serait selon lui qu’un lot de consolation, alors qu’au contraire « nous avons besoin d’une Église du peuple ».

    Pour De Rita également, il ne faut pas avoir peur de la « zone grise », mais se concentrer sur la subjectivité comme élément commun, et même spirituel, entre des personnes qui ne fréquentent pas les lieux sacrés mais qui font le signe de croix avant un match de football et qui pensent encore, chacun à sa manière, à l’au-delà.

    Le subjectivisme ne doit pas être considéré comme un ennemi, disait De Rita, mais comme le champ à cultiver, pour avancer ensemble « en avant et vers le haut », comme disait Pierre Teilhard de Chardin, c’est-à-dire en alliant de manière indissoluble « évangélisation et promotion humaine » et en laissant « travailler l’esprit ».

    « Le travail de l’esprit » était précisément le titre de cette rencontre à Saint-Jean-de-Latran. Où l’« esprit » était à la fois le « logos » rationnel et humain et la « Parole » divine que l’Église a le mandat de prêcher, comme l’a souligné un autre intervenant, le philosophe non-croyant Massimo Cacciari.

    Pour Cacciari, cependant, l’Église ne doit pas céder passivement à la « catastrophe anthropologique » actuelle, mais se positionner à nouveau comme un « signe de contradiction », y compris avec ceux qui ne croient pas mais qui veulent reconstruire pleinement l’« homo politicus » dissous.

    Et c’est précisément sur l’Église en tant que « signe de contradiction » que le prêtre romain Fabio Rosini, bibliste et professeur en communication de la foi à l’Université pontificale de la Sainte-Croix, a centré son intervention – en prenant ouvertement le contrepied de De Rita, Riccardi et de Spadaro.

    Pour Rosini, la « zone grise » est le signe d’une insignifiance croissante de l’Église dans la société, si ce n’est d’un véritable « suicide ecclésial », fait de subordination aux puissances de ce monde et de réduction de l’annonce chrétienne à de tristes préceptes moraux.

    Pour avoir des résultats « en opposition totale avec les statistiques de la recherche », a dit Rosini, « il ne faut pas faire l’erreur de sous-estimer le signe de contradiction qu’est l’Evangile ». Et de citer le discours mémorable de Joseph Ratzinger en 1969 :

    « Le futur de l’Église viendra de personnes profondément ancrées dans la foi, qui en vivent pleinement et purement. Il ne viendra pas de ceux qui s’accommodent sans réfléchir du moment présent. […] De la crise actuelle émergera l’Église de demain – une Église qui aura beaucoup perdu. Elle sera de taille réduite et devra quasiment repartir de zéro. Elle ne sera plus à même de remplir tous les édifices construits pendant sa période prospère. Le nombre de fidèles se réduisant, elle perdra nombre de ses privilèges. Contrairement à une période antérieure, l’Église sera véritablement perçue comme une société de personnes volontaires, que l’on intègre librement et par choix. […] le futur de l’Église, encore une fois, sera comme toujours remodelé par des saints, c’est-à-dire par des hommes dont les esprits cherchent à aller au-delà des simples slogans à la mode ».

    En résumé, la « zone grise » du catholicisme en Italie n’est pas une réalité à laquelle il faut se résigner, a conclu Rosini, mais « une occasion providentielle d’être une Église prophétique ». Une entreprise audacieuse s’il en est, car « l’Église est le lieu du sublime » et « le beau et le facile ne vont pas de pair ».

    ———

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l’hebdomadaire L’Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.

    Ainsi que l’index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • L'intelligence artificielle et les mesures à prendre pour s'en protéger

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    Lu sur Claves (FSSP) :

    L’intimité assiégée : Interview exclusive avec Xavier Lanne

    Xavier Lanne exerce une activité professionnelle dans la cyberdéfense, et a également travaillé dans le domaine de l’intelligence artificielle et des systèmes embarqués. Il est l’auteur de plusieurs articles en ligne sur l’usage éthique des technologies numériques et publie aujourd’hui chez Téqui un ouvrage qui fera date : L’intimité assiégée. Nous avons lu avec beaucoup d’intérêt son manuscrit, et il a très aimablement accepté de répondre aux questions de Claves.

    Claves : Cher Xavier, quels sont les éléments ou les événements qui vous ont amené à vous poser le problème de l’ingérence des technologies dans nos vies privées ?

    Je dirais que c’est une conjonction de plusieurs facteurs. Sur le plan personnel, j’ai commencé à m’intéresser à l’informatique en 2013. Or, 2013 est une année chargée en débat et en polémique, puisque nous sommes en plein combat pour la défense de la famille. Les débats sont alors principalement soutenus et médiatisés par la Manif pour tous. C’est dans ce contexte politique et social tendu autour des questions bioéthiques qu’arrive un élément fondamental à l’origine de ma réflexion : les révélations de Snowden le 6 juin 2013. Ces révélations nous donnent une vision inédite sur l’étendue de la surveillance de masse réalisée par les États-Unis dans le monde.

    C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à me poser des questions autour de la protection de la vie privée, tout d’abord d’un point de vue technique, pour apprendre à la protéger. Petit à petit, j’ai pris conscience que certains problèmes se poseraient à plus longs termes. Car au-delà des ingérences politiques induites par ce genre de surveillance, nos données allaient servir à entraîner des IA. C’est probablement la raison pour laquelle Google était pionnier en la matière. À cette époque, les IA sont donc principalement développées par les GAFAM, qui soutiennent le transhumanisme. Je me pose alors la question de savoir si ne pas protéger ses données personnelles, c’est déjà soutenir le transhumanisme.

    Finalement, j’ai fini par me détacher de toute considération technique pour me poser la question : n’y a-t-il pas un besoin naturel intrinsèque de l’homme à protéger une certaine vie privée ?

    Claves : Parmi les nombreuses publications récentes sur les thèmes du respect de la vie privée, des données personnelles, de l’intelligence artificielle et des dangers qu’elle comporterait, vous soulevez un thème peu exploité : celui de l’intimité. Pouvez-vous nous en dire plus ?

    L’intimité est un thème très peu développé dans la littérature. Le sujet émerge essentiellement avec la démocratisation d’Internet, dans les années 2000. Des psychologues, des sociologues et des philosophes s’y intéressent principalement pour analyser l’émergence de nouveaux comportements consistant à publier sa vie personnelle sur les réseaux. C’est donc assez naturellement qu’on se questionne sur ce sujet davantage à notre époque qu’aux précédentes.

    Dans les groupes défendant la vie privée, plusieurs personnes prennent position en ce sens. Ils montrent que la raison fondamentale qui devrait nous pousser à protéger notre vie privée, c’est l’intimité. Émerge alors l’idée que l’intimité n’est pas une notion subjective, sujette à des circonstances données, mais bien objective, qu’elle est inscrite dans tous les êtres humains. Cependant, cette notion reste encore assez vague, et on a beaucoup de mal à saisir précisément la notion sous-jacente.

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  • Une enseignante catholique tuée par des séparatistes en Indonésie

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    De Ngala Killian Chimtom sur le Catholic Herald :

    Une enseignante catholique tuée par des séparatistes en Indonésie

    30 mars 2025

    Une enseignante catholique a été tué et sept autres personnes blessées lors d'une attaque menée par des séparatistes contre une école dans la province des hauts plateaux de Papouasie en Indonésie.

    L'attaque a eu lieu dans le district d'Anggruk le 21 mars par le groupe indépendantiste connu sous le nom de bataillon Eden Sawi-cum-Sisipa, a indiqué la police dans un communiqué le 24 mars.

    Rosalia Rerek Sogen, 30 ans, du diocèse de Larantuka, est décédée lors du raid au cours duquel les sept autres enseignants et agents de santé ont été blessés, certains grièvement.

    Le groupe vaquait à ses occupations quotidiennes lorsqu'il a été soudainement pris en embuscade par des membres du groupe armé séparatiste.

    Selon des sources militaires locales, les assaillants ont incendié une salle de classe et le dortoir des enseignants après que leurs demandes d'argent n'aient pas été satisfaites.

    Le groupe séparatiste a justifié l'attaque en affirmant que les enseignants et les soignants étaient des militaires infiltrés. Cette déclaration faisait suite à une déclaration antérieure du chef des forces armées indonésiennes, le général Agus Subiyanto, qui avait affirmé que l'armée était déployée dans la zone pour garantir la sécurité des civils.

    Parmi les sept personnes blessées lors de l'attaque, trois ont été grièvement blessées, selon la police.

    Le ministre de l'Éducation primaire et secondaire, Abdul Mu'ti, a présenté les condoléances du ministère et a également exprimé l'espoir que de telles violences ne se reproduisent pas, en particulier contre les enseignants et le personnel éducatif chargés de servir dans les régions frontalières, ultrapériphériques et défavorisées de l'Indonésie, a rapporté Antara News .

    L'évêque Yanuarius Teofilus Matopai You de Jayapura a envoyé une déclaration à Crux soulignant comment le conflit en Papouasie persiste depuis plus de six décennies, à commencer par la loi controversée du libre choix (Pepera) en 1969, dans laquelle 1 025 personnes sélectionnées par l'armée indonésienne en Nouvelle-Guinée occidentale ont voté à l'unanimité en faveur du contrôle indonésien.

    La majorité de la population de la Nouvelle-Guinée occidentale est chrétienne, même si l'Indonésie est majoritairement musulmane.

    « Ce conflit a coûté la vie à d'innombrables personnes, notamment à l'armée indonésienne, à l'Armée de libération nationale de Papouasie occidentale (TPNPB) [à laquelle appartient le bataillon Eden Sawi-cum-Sisipa] et aux civils. Des rapports indiquent que des milliers de personnes ont perdu la vie, que ce soit au combat direct ou en raison des conséquences plus larges du conflit, telles que la famine, la maladie et les traumatismes psychologiques », indique le message envoyé par l'évêque.

    « Les vagues de déplacements ont également été une conséquence flagrante de ce conflit. De nombreux civils ont été contraints de fuir leurs foyers dans plusieurs régences de Papouasie, comme Nduga, Intan Jaya et Yahukimo, à la recherche de zones plus sûres. Ces déplacements se produisent souvent dans des conditions extrêmement difficiles, avec un accès limité à la nourriture, à l'eau potable et aux soins de santé », poursuit le message.

    « L’Église catholique condamne fermement cette violence… l’Église souligne l’importance d’un dialogue pacifique entre Jakarta [la capitale indonésienne] et la Papouasie pour mettre fin au cycle de violence qui n’apporte que souffrance.

    « L’Église appelle à la collaboration entre le gouvernement, les chefs coutumiers et les communautés religieuses pour une solution humaine et enracinée dans l’amour, la justice et la paix », conclut le communiqué.

  • "Adolescence" : une série dramatique irréaliste

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    De John Duggan sur First Things :

    "Adolescence" est irréaliste

    1er avril 2025

    La série dramatique fictive de Netflix, Adolescence, entre dans l'histoire des audiences télévisées au Royaume-Uni. Jamie Miller, un garçon anglais de treize ans, est arrêté pour avoir poignardé à mort une fille de son école. Sa famille doit faire face aux conséquences. Keir Starmer a déclaré avoir regardé l'émission avec ses enfants, et des voix s'élèvent pour demander qu'elle soit diffusée au Parlement. En Irlande, l'un des plus hauts responsables politiques du pays a déclaré que le visionnage de la série devrait être obligatoire dans les lycées. Aux États-Unis, des critiques élogieuses ont été publiées dans le New York Times et Rolling Stone. Stephen Graham, qui a coécrit la série et qui joue le rôle du père de Jamie, a participé à l'émission Tonight Show pour parler d'Adolescence : « Nous ne voulions pas que ce soit un polar », a-t-il déclaré. « Nous voulions que ce soit plutôt un pourquoi, pourquoi il a fait ça.

    Pourquoi, en effet. Les téléspectateurs en apprennent beaucoup sur Jamie. Bien qu'il soit victime de brimades à l'école, il n'est pas dépourvu d'amis. Il est sensible et intelligent, tout en étant enclin à des moments de rage sarcastique. Il peut s'y connaître en matière de sexe jusqu'à un certain point, mais, en fin de compte, il est désemparé et naïf. Il est nul en sport, mais doué pour le dessin. C'est un bel enfant, mais il a acquis la conviction qu'il est laid. Dans ses complexités et ses confusions, il n'est probablement pas très différent de milliers d'autres garçons anglais à certaines étapes de leur jeune vie.

    Sauf que Jamie tue brutalement une fille. La situation se retourne lorsque sa victime, Katie, le traite à plusieurs reprises d'« incel » sur Instagram. Katie avait déjà rejeté les avances de Jamie après qu'un autre garçon eut partagé des photos d'elle nue (Jamie a supposé à tort que, émotionnellement meurtrie par l'humiliation, elle serait ouverte à l'intérêt qu'il lui présentait gentiment). Il est fortement sous-entendu que les heures et les heures passées à consommer le contenu de la manosphère sur l'ordinateur de sa chambre fournissent à Jamie le carburant émotionnel et idéologique nécessaire pour tuer.  

    Le débat suscité par Adolescence a tourné autour de la « radicalisation masculine en ligne » et de la « misogynie toxique ». La violence perpétrée par de jeunes hommes, influencés par ce qu'ils voient en ligne, est un véritable problème », a déclaré M. Starmer à la Chambre des communes. Lors d'un entretien avec Jimmy Fallon, Mme Graham a évoqué deux cas réels de garçons ayant tué des filles à coups de couteau, survenus à quelques semaines d'intervalle en Angleterre. « Quel genre de société vivons-nous en ce moment, a-t-il demandé, où des jeunes garçons poignardent des jeunes filles ? M. Graham a fait référence aux médias sociaux et à « toutes ces choses dans le monde qui influencent vraiment les jeunes esprits ».

    Adolescence est, à bien des égards, une excellente série : Le tournage de chaque épisode en une seule prise ininterrompue nous immerge complètement dans le déroulement des événements, certains acteurs sont d'une qualité époustouflante et le dernier épisode, en particulier, est empreint de pathos. Mais c'est sur la question de la causalité que les choses commencent à se gâter. Que pouvons-nous apprendre des problèmes de Jamie et de sa famille sur les racines de son acte horrible et d'événements similaires dans le monde réel ? L'adolescence mérite-t-elle d'être élevée au rang de miroir de l'âme du jeune homme anglais - un miroir que tout le monde, mais surtout les politiciens, les décideurs et les garçons eux-mêmes, est désormais obligé de regarder ?

    En commentant Adolescence, on a, en gros, identifié trois meurtres au cours des dernières années - Holly Newton, Ava White et Elianne Andam - dont on pourrait dire qu'ils ressemblent au scénario central du programme. Toutefois, à la lecture des conclusions des juges dans ces affaires, il apparaît clairement que les auteurs n'ont rien en commun avec Jamie Miller.

    Jamie est aimé par ses parents bienveillants, dont le mariage est intact et solide. Son père a un certain tempérament, mais il n'est jamais violent envers Jamie. Il y a des tensions et des malentendus entre les deux, des décalages entre leurs personnalités et leurs tempéraments, mais rien que d'innombrables relations père-fils ne soient obligées de gérer. 

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  • Le vieillissement et la quête de l'immortalité

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    De Francis X. Maier sur First Things :

    Le vieillissement et la quête de l'immortalité

    Mais la longévité n'est pas sans précédent, même dans l'Antiquité. Dans de bonnes conditions, comme l'indiquaient les Écritures il y a plus de deux millénaires, les gens pouvaient vivre, et vivaient souvent, jusqu'à soixante-dix ou quatre-vingts ans. La question est de savoir si la nature possède une limite génétiquement programmée à la durée de vie humaine. Le bioéthicien Léon Kass, entre autres, a soutenu qu'une telle limite semble exister autour de cent ans. Des exceptions existent évidemment. La plus ancienne durée de vie humaine avérée est celle d'une Française, décédée en 1997 à l'âge de 122 ans. Mais tout objectif dépassant un siècle pour l'espèce humaine paraît biologiquement fantaisiste.

    Cela invite bien sûr les scientifiques à prouver le contraire, ou du moins à essayer. Et ils s'y emploient sérieusement.

    Comme le rapportait le Wall Street Journal fin mars, le mouvement anti-âge actuel a progressé à toute vitesse au milieu de débats acharnés, passant de la marge au cœur de la science. Une grande partie de la recherche anti-âge actuelle, et les entreprises qui cherchent à en tirer profit, se concentrent sur la famille de gènes qui régissent le vieillissement humain et sur les moyens de ralentir ou d'enrayer ce processus. Il en résulte un marché florissant de vitamines, de compléments alimentaires et de divers composés chimiques destinés à l'ingestion, qui visent à retarder la détérioration physique et mentale et à prolonger non seulement la durée de vie, mais aussi sa qualité. Les « débats acharnés » dans la recherche anti-âge ne remettent pas en cause l'objectif. La prolongation indéfinie de la vie est la quête du Saint Graal communément partagée par tous les scientifiques impliqués. Les débats portent plutôt sur l'efficacité réelle des médicaments actuels et sur la pertinence des promesses de progrès et des avancées imminentes dans ce domaine.  

    Le mouvement compte désormais des alliés influents à Washington. En janvier, le Wall Street Journal notait que plusieurs membres et alliés de l'administration Trump avaient « intégré le mouvement en faveur de la longévité », espérant que « la nouvelle administration facilitera le développement de traitements anti-âge et stimulera le financement de la recherche ». 

    Tout cela devrait être une bonne nouvelle pour les prophètes et les promoteurs vétérans du mouvement, parmi lesquels le futurologue de Google, Ray Kurzweil.

    Kurzweil, auteur de « La Singularité est proche  » (et plus récemment de « La Singularité est plus proche ») et lauréat de la Médaille nationale de la technologie et de l'innovation, soutient depuis longtemps que l'immortalité est non seulement atteignable, mais aussi que la « vitesse de libération de la longévité » – le point où « le progrès scientifique annule le passage du temps [afin] de ne pas le gaspiller en vieillissant » – est imminente. Aujourd'hui âgé de soixante-dix-sept ans et convaincu, il prend plus de quatre-vingts comprimés par jour (contre environ deux cents il y a quelques années) pour être sûr d'être là pour la grande découverte.

    Dans une interview accordée à Wired en 2024 , il a décrit l'horizon scientifique de cette manière :

    La mort n'a rien d'inévitable, et nous inventons des solutions pour l'enrayer. En gros, nous pouvons nous débarrasser de la mort grâce au vieillissement… Une fois la singularité dépassée [comme l'émergence de l'intelligence artificielle générale], nous pourrons intégrer des connexions d'IA à notre propre cerveau. Ce ne sera pas littéralement à l'intérieur du cerveau, mais connecté au cloud. L'avantage d'un cloud, c'est qu'il est entièrement sauvegardé… Nous allons combiner [avec diverses formes d'IA]. Les gens ressembleront toujours à des humains, avec une peau humaine normale. Mais ils seront une combinaison du cerveau avec lequel nous sommes nés, ainsi que de celui des ordinateurs, et ils seront beaucoup plus intelligents. Lorsqu'ils feront quelque chose, nous les considérerons comme des humains. Nous aurons tous des surhumains dans notre cerveau. 

    Que penser de tout cela ?  

    Ma femme et moi avons un fils atteint du syndrome de Down. Plusieurs de nos petits-enfants présentent des handicaps allant de modérés à sévères. Dans notre famille, la perspective d'implants neurologiques pour aider les personnes atteintes de troubles cognitifs ou remédier à une incapacité physique semble, tout compte fait, plus une bénédiction qu'une malédiction. La recherche génétique, bien menée, est assurément un cadeau. Et puisque nous aurons tous deux soixante-dix-sept ans cette année, la question de la mortalité n'est plus aussi abstraite qu'elle l'était autrefois. Vivre plus longtemps en bonne santé semble chaque jour plus attrayant.

    Et pourtant, je n'arrive pas à me sortir de la tête la question du « pourquoi ». Guérir les maladies et améliorer la qualité de vie servent évidemment la dignité humaine. Mais pourquoi moi , ou toute autre personne de mon âge et saine d'esprit, voudrais-je vivre dans ce monde divisé pendant encore soixante-dix ou sept cents ans ? Kurzweil a soutenu que nous ne nous lasserions jamais d'une vie terrestre sans fin, car les choses changeraient sans cesse. Elles s'amélioreraient et deviendraient plus intéressantes. Lorsque nos corps s'épuiseraient, nous téléchargerions simplement notre conscience dans de nouveaux modèles élégants du même vous et moi. Sauf que, bien sûr, nous ne serions plus vraiment les mêmes. Nous serions différents. Nous sommes des créatures fondamentalement charnelles, un mélange d'esprit et de chair, chacun essentiel à l'autre et pénétrant l'autre. Le corps est la clé de notre identité. Ce n'est pas un sandwich à la viande jetable. En bref : rien dans l'histoire du comportement humain ne suggère que les imaginations de Kurzweil soient plausibles.  

    La science produit des résultats, c'est pourquoi nous la vénérons. C'est un outil pour soumettre et manipuler la nature. Ainsi, inévitablement, selon les mots de Leon Kass, « la victoire sur la mortalité est l'objectif implicite mais non avoué de la science médicale moderne, et même de tout le projet scientifique moderne », y compris le mouvement anti-âge. Le problème est que la science, aussi bénigne soit-elle, ne peut produire de but. Et les humains ne peuvent vivre sans ce but supérieur qui donne un sens à la vie et rend ses fardeaux supportables. En conséquence, écrit Kass :

    Franchement, nous sommes à la dérive, sans boussole. Nous adhérons de plus en plus à la vision scientifique de la nature et de l'homme, qui nous confère un pouvoir immense et, en même temps, nous prive de toute possibilité de normes pour en guider l'utilisation. Sans ces normes, nous ne pouvons juger nos projets bons ou mauvais. Nous ne pouvons même pas savoir si le progrès est réellement un progrès ou un simple changement – ​​ou, d'ailleurs, un déclin.

    Une infinité de cela, une éternité de cela dans ce monde ou ailleurs, semble bien loin du paradis.

    JRR Tolkien a écrit un jour que nous, les humains, sommes « imprégnés du sentiment d'être exilés » de notre véritable demeure. Et « la mort – la simple brièveté de la vie humaine – n'est pas une punition pour la Chute, mais une part inhérente à la nature humaine. Tenter d'y échapper est à la fois pervers car “contre nature”, et absurde car la mort… est un don de Dieu » et « une délivrance de la lassitude du temps » ; une libération pour la demeure pour laquelle nous avons été créés.

    Je suppose donc que la leçon que j'ai apprise à soixante-dix ans est la suivante : nous avons tous, même si nous croyons profondément en un Dieu aimant et miséricordieux, tendance à craindre la mort. Mais une vie vide et dénuée de sens, aussi longue soit-elle, mérite d'être redoutée davantage.

  • De quel genre de vie l'Église jouit-elle aujourd'hui ? Un tour d'horizon

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    De sur The Catholic Thing :

    Un tour d'horizon

    31 mars 2025

    Observer la façon dont l'humanité gère ses affaires suffit – si tant est que cela soit possible – à faire pleurer les anges. Ou à les faire rire. Pendant la majeure partie de son existence, l'Église a au moins offert un contre-exemple, à commencer par sa survie pendant 2 000 ans, ce qui n'est probablement pas le cas d'une nation, d'une organisation internationale, d'une ONG, d'un régime LGBT ou d'un empire de la Silicon Valley. La longévité n'est peut-être pas une preuve de grand-chose, mais elle est une preuve de vie, malgré des changements historiques radicaux.

    De quel genre de vie l'Église jouit-elle aujourd'hui ? Une question qui mérite d'être posée, car l'Église et le monde sont aujourd'hui en grand danger.

    Les débats, d'une lassitude interminable, autour de Vatican II tendent désormais à occulter une évolution cruciale. On nous rappelle souvent que le Concile a « ouvert » l'Église – pour le meilleur ou pour le pire – au « monde ». Mais ce monde est-il le même qu'aujourd'hui ?

    Le monde de l'époque (1962-1965) traversait lui-même une période de profondes mutations après la Seconde Guerre mondiale, s'éloignant du nationalisme, en partie responsable de la guerre, pour se tourner vers un internationalisme progressiste. L'ONU fut créée à la fin de la guerre, et les prémices de ce qui allait mener à l'Union européenne étaient également en cours.

    Jacques Maritain, le philosophe catholique le plus influent de la première moitié du XXe siècle, a contribué à façonner l'ONU. Trois catholiques ont joué un rôle important dans l'émergence de l'UE : le Français Robert Schuman (premier président du Parlement européen) ; l'Allemand Konrad Adenauer ; et l'Italien Alcide di Gasperi. Le pape François a déclaré Schuman « vénérable ». La cause de De Gasperi progresse également.

    C'étaient tous des hommes admirables, des catholiques sérieux à leur époque. C'est un triste témoignage de l'histoire humaine que de constater où sont devenues leurs bonnes intentions, après les horreurs d'une guerre mondiale.

    À l'ONU, divers vauriens constituent la grande majorité de l'Assemblée générale – et cherchent à l'exploiter. Les nations occidentales l'utilisent désormais souvent comme un instrument pour imposer un programme « woke ». Quelqu'un pense-t-il que les Nations Unies pourraient apporter leur aide dans des situations comme l'attaque russe contre l'Ukraine ou le carnage à Gaza ?

    Les documents fondateurs de l'UE invoquent des principes catholiques comme la subsidiarité, l'autonomie légitime des nations au sein d'une union internationale générale. Mais si des gouvernements dûment élus en Hongrie ou en Slovaquie s'opposent aux politiques de l'UE concernant, par exemple, l'endoctrinement LGBT, ou si un groupe encore plus large – l'Italie, les Pays-Bas et d'autres – s'oppose à la position de l'UE sur l'immigration clandestine, ils sont menacés de suspension de fonds et accusés d'être antidémocratiques.

    Néanmoins, une forme de « populisme » est en train de se développer, du Royaume-Uni à la Tchéquie et au-delà, un peu comme le phénomène MAGA aux États-Unis. D'importants pourcentages d'électeurs populistes – qualifiés d' « extrême droite » , bien sûr – ont émergé en France, en Allemagne, en Autriche, etc. En Roumanie, l'UE a invalidé une élection démocratique parce que le « mauvais » candidat l'avait emporté – un nationaliste dont le parti souhaite négocier avec la Russie.

    Alcide di Gasperi, Robert Schuman et Konrad Adenauer [Source : L'adigetto.it ]

    Même l'OTAN, créée pour « tenir les Russes à l'écart, les Américains à l'intérieur et les Allemands à terre », subit des réajustements nécessaires. L'Amérique, avec 37 000 milliards de dollars de dette nationale, ne supportera plus le fardeau de la défense de l'Europe, qui a bénéficié d'une couverture médiatique gratuite depuis la Seconde Guerre mondiale. L'OTAN ne disparaîtra pas, comme le craignent certains Européens. M. Poutine y a veillé. Mais l'Europe va devoir se réarmer, et ses dirigeants cherchent comment et à quel prix.

    Et que dit l'Église à ce sujet ? Il n'est guère exagéré de dire que Rome et plusieurs de nos évêques aux États-Unis ont peu conscience de la situation actuelle. Le monde auquel ils sont ouverts ressemble largement à celui des années 1960 et 1970.

    Par exemple, François a conseillé d'utiliser un pourcentage des budgets militaires pour éliminer la faim et promouvoir le développement durable dans le monde. Une vision néo- pax in terris . Des objectifs louables, si d'autres menaces contemporaines pressantes – comme la Russie, l'Iran, la Chine – étaient absentes.

    Il a également déploré la montée des « populistes », qu'il présente comme des partisans de solutions simples à des problèmes complexes. Mais des centaines de millions de personnes en Europe et en Amérique – des personnes qui subissent quotidiennement les conséquences des récentes politiques américaines et européennes – en ont tout simplement assez de la dissolution de leur culture. Malgré tous les discours sur une Église « à l'écoute », l'expérience de ces personnes ordinaires a été tout simplement ignorée.

    L'Amérique a reconnu la nécessité d'une réforme radicale de son gouvernement. Les Européens en sont de plus en plus conscients ; et les partis bien établis – médias et coalitions gouvernementales – s'emploient désormais activement à les empêcher d'élire des gouvernements populistes.

    Le monde en vient rapidement à la conclusion, par exemple, que les idées dominantes des dernières décennies, minimisant les identités nationales et effaçant radicalement leurs cultures, ne constituent plus des modes de vie durables. Bien au contraire.

    Quelle est la réponse de l'Église ? Le pape François a écrit aux évêques américains que son encouragement à une plus grande ouverture des frontières « n'empêche pas le développement d'une politique réglementant une migration ordonnée et légale ». Mais lorsqu'un gouvernement dûment élu élabore une politique réellement efficace dans les circonstances actuelles, on entend parler, comme l'a décrit le cardinal McElroy de Washington, d'une « guerre de la peur et de la terreur ». Et d'atteintes à la dignité humaine.

    C'est de la pure paresse intellectuelle ; le genre de langage que les politiciens emploient fréquemment pour discréditer les autres. Il n'y a pas de « guerre » en Amérique, surtout contre les pauvres. En réalité, qui paie réellement le prix de l'immigration illégale massive et voit sa dignité bafouée, si ce ne sont les pauvres de New York, Boston, Chicago, Los Angeles, etc. ?

    Le glissement de l'Église postconciliaire vers les préoccupations de justice sociale – c'est-à-dire la politique – a absorbé une grande quantité d'énergie qui aurait été bien mieux dépensée à catéchiser et à cultiver une vie spirituelle plus profonde au milieu d'un monde devenu fou avec des projets utopiques, des religions politiques, des tyrannies aux drapeaux arc-en-ciel et des idoles technologiques.

    Certains signes montrent que les jeunes – et surtout les jeunes hommes – se tournent désormais, à la surprise de leurs aînés, vers cette quête plus profonde.

    Si la synodalité signifie une Église ouverte et à l’écoute, il est peut-être temps de s’ouvrir à ce monde changé et d’écouter ceux qui tentent d’y vivre fidèlement.

  • Bruxelles, 30 mars : 700 personnes réunies pour une société plus humaine

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    CLARA Life

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE

    Bruxelles, 30 mars 2025

    700 PERSONNES RÉUNIES POUR UNE SOCIÉTÉ PLUS HUMAINE

    Ce dimanche 30 mars, à l’appel de l’association CLARA Life, 700 personnes ont participé à la Marche pour la Vie dans les rues de Bruxelles. Dans une ambiance sereine et engagée, les manifestants ont voulu porter un message d’espérance et de solidarité : chaque vie mérite d’être accompagnée et soutenue, de sa conception à sa fin naturelle.

    Un hommage au courage et à l’engagement du Roi Baudouin

    Cette année, la Marche pour la Vie s’est tenue à une date hautement symbolique : il y a 35 ans, le Roi Baudouin rappelait, dans une lettre historique, l’importance du respect des plus vulnérables. Son message demeure d’actualité : une société juste est celle qui protège et accompagne plutôt que d’abandonner.

    Soutenir les femmes, protéger la vie

    Depuis 1990, plus de 500 000 enfants n’ont jamais vu le jour en Belgique. Pourtant, alors que certaines voix réclament un allongement du délai légal de l’avortement à 18 semaines, aucune proposition concrète n’émerge pour soutenir les femmes enceintes en difficulté. CLARA Life rappelle qu’un véritable choix repose sur un accompagnement bienveillant et des alternatives réelles.

    « Une femme ne devrait jamais se sentir seule ou contrainte face à une grossesse imprévue. Ensemble, nous devons bâtir une société qui lui offre écoute, aide et solutions concrètes », a déclaré Wouter Suenens, président de CLARA Life.

    Accompagner les plus fragiles avec dignité

    En 2023, plus de 3 400 euthanasies ont été enregistrées en Belgique. CLARA Life appelle à une réflexion apaisée sur le développement des soins palliatifs et de l’accompagnement des personnes en fin de vie. La dignité ne réside pas dans l’isolement mais dans une prise en charge empreinte d’humanité et de respect.

    Une mobilisation porteuse d’espérance

    « Nous voulons une société qui soutient, qui entoure, qui protège. Une société où chacun, quel que soit son parcours ou sa vulnérabilité, trouve un soutien et une présence bienveillante », a souligné la clôture de la Marche. Les participants ont rappelé l’importance de continuer ce dialogue avec bienveillance et conviction.

    L’événement s’est conclu par un appel à poursuivre cet engagement dans la vie quotidienne : « Chaque geste de solidarité compte. Chaque parole d’encouragement a du poids. Ensemble, nous pouvons faire grandir une culture du respect et du soutien. »

    La prochaine Marche pour la Vie aura lieu le dimanche 19 avril 2026 à Bruxelles.

    Pour CLARA Life
    Wouter Suenens
    Président
  • Allemagne : l’Eglise a perdu quatre millions de fidèles en 10 ans

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    De FSSPX.Actualités :

    L’Eglise d’Allemagne a perdu quatre millions de fidèles en 10 ans

    La Conférence épiscopale d’Allemagne (DBK) a publié les statistiques préliminaires pour l’année 2024, précisant qu’elles pourraient être légèrement remaniées après la collecte intégrale des données. Et le constat qui se fait année après année se répète : l’Eglise catholique en Allemagne continue de perdre des fidèles à un rythme alarmant.

    Le premier chiffre qui attire l’attention est le nombre de sorties d’Eglise. Selon les données préliminaires de la DBK, 321 611 personnes ont officiellement quitté l’Eglise en 2024. Il est vrai que le chiffre est en diminution par rapport aux trois précédentes années (359 338 en 2021, 522 821 en 2022 et 402 694 en 2023). Mais il reste largement au-dessus de 300 000.

    Si l’on y ajoute le nombre de décès estimés à plus 212 000 selon le rapport, le total dépasse 533 000, autrement dit le demi-million. Pour compenser ces pertes, le nombre d’entrées (1 839) et le nombre de réintégrations (4 743) sont minimes. Certes, il y a eu 116 222 baptêmes, mais ceux-ci sont en baisse constante (131 245 en 2023, 155 173 en 2022).

    Cela explique que le nombre de catholiques est passé sous la barre des vingt millions. En 10 ans, l’Eglise allemande a perdu 4 millions de fidèles : il y avait 23,94 millions de catholiques en 2014, et seulement 19,77 en 2024 (27,3% de la population du pays). La chute a été très importante entre 2016 et 2021, et elle est profonde depuis 2022, après un ralentissement durant la pandémie.

    Pratique sacramentelle

    L’assistance à la messe dominicale est en très légère augmentation après les pertes importantes des années Covid : 6,6% des fidèles assistent régulièrement à la messe dominicale, contre 6,2% en 2023. La fréquentation est plus élevée dans l’est du pays, avec des diocèses comme Görlitz (14,4%) et des régions comme la Saxe (12,2%), mais la Sarre ou la Rhénanie-Palatinat atteignent à peine 4 ou 5%.

    En dehors des baptêmes déjà mentionnés, les statistiques ont enregistré 152 280 premières communions (151 835 en 2023), 105 041 confirmations ont été conférées (105 942 en 2023) et 22 504 mariages ont été célébrés au cours de l’année (27 565 en 2023). Si les premiers chiffres sont stables, ce dernier montre le désintérêt croissant envers le mariage.

    Mais la comparaison sur dix ans s’avère beaucoup plus pessimiste : entre 2014 et 2024, les baptêmes ont diminué de 29,6%, les premières communions de 19,9% et les confirmations de 30,0%. La diminution des mariages catholiques a été encore plus prononcée, avec une baisse de 48,9%. Autrement dit, il se célèbre moitié moins de mariage qu’il y a dix ans.

    Par région

    Les Etats les plus touchés par les abandons ont été la Bavière (87 184), la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (86 946) et le Bade-Wurtemberg (50 056). En revanche, les chiffres les plus bas ont été enregistrés dans les Etats du nord-est, comme le Mecklembourg-Poméranie occidentale, mais cela est dû au fait que les catholiques représentent un très faible pourcentage de la population.

    Parmi les diocèses, Cologne est en tête des statistiques de départs avec près de 29 000 sorties, suivi de Munich et Freising (27 475) et de Fribourg (25 813).

    Il est notable que sur les près de 1 900 nouvelles entrées dans l’Eglise, plus de 1 600 provenaient du protestantisme, ce qui montre que, malgré la perte massive de fidèles, l’intérêt pour le catholicisme persiste dans certains domaines, bien que cela puisse également être dû au fait qu’il y a de moins en moins de différence entre les catholiques et les luthériens en Allemagne.

    Le Chemin synodal a axé son action sur la volonté de redorer le blason de l’Eglise après la crise des abus, mais il s’est développé et poursuivi dans une atmosphère de délitement sur tous les plans : nombre de fidèles et pratique des sacrements en sont les témoins irrécusables. Qu’à cela ne tienne, il faut continuer. Jusqu’à extinction complète de l’Eglise allemande ?

    Sur le même sujet :

  • Belgique : la laicité est confrontée à une perte d’intérêt pour ses activités

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    De Vincent Delcorps sur Cathobel :

    Le CAL, combien de pratiquants ? « La laicité est confrontée à une perte d’intérêt pour ses activités »

    En Belgique, la laïcité organisée est une organisation philosophique non confessionnelle reconnue par les pouvoirs publics et subsidiée par ceux-ci. Etonnamment, il est très difficile de connaitre le nombre de personnes qui participent aux rituels qu'elle propose...

    Depuis 2018, l'Eglise catholique en Belgique publie un rapport annuel. Particulièrement attendus, divers chiffres y sont communiqués, tels que le nombre de baptêmes, de mariages ou la participation à la messe dominicale. Si ces chiffres ne suffisent à évaluer le rayonnement de la religion catholique en Belgique, ils donnent une idée du nombre de personnes qui s'en sentent proches - et de l'évolution de ce nombre.

    Du parrainage aux funérailles

    Depuis 2002, la laïcité organisée bénéficie de subsides publics au même titre que les cultes confessionnels. Ces subsides lui sont attribués au titre de l'assistance morale qu'elle apporte. Cette assistance se traduit notamment par l'organisation d'ateliers ou de conférences, ainsi que par une présence au sein de services d'aumônerie (prison, hôpitaux...).

    Elle se traduit aussi par l'organisation de cérémonies laïques. Très diversifiées, celles-ci concernent les différentes étapes de la vie: mariages, unions libres, parrainages, cérémonie d'accueil des enfants d'une famille recomposée, noces d'or, funérailles...

    "Pas de statistiques"

    Reste une question: combien de personnes décident ainsi de bénéficier de ces propositions? Très étonnamment, le Centre d'Action Laïque ne le dit pas. Dans son rapport annuel, il parle de son rayonnement dans les médias, fait état d'une série d'animations et de son travail politique. En revanche, il ne dit mot du nombre de cérémonies laïques qui se sont tenues. "Contrairement à l’Eglise catholique, le CAL ne publie pas de statistiques relatives à la 'pratique laïque', argumentant justement de sa différence par rapport à une Église centralisée", nous confirme Caroline Sägesser, chercheuse au CRISP, spécialiste des cultes et de la laïcité.

    C'est en se plongeant dans les rapports annuels des régionales du CAL que le chercheur franco-canadien David Koussens, auteur d'un récent ouvrage sur la laïcité en Belgique, a tenté de trouver la parade. Sans grand succès: seuls quelques rapports donnent des chiffres, et pas de manière systématique. Les données obtenues lui ont toutefois permis de constater que les chiffres étaient... très bas. Ainsi, en 2004, seules 5 cérémonies laïques étaient organisées sur le territoire couvert par le CAL Luxembourg. En 2009, 35 cérémonies y furent comptabilisées. "Au cours de la décennie 2000, soit juste après l’accès au financement public, les rapports publics des régionales sont quasiment muets sur les rituels laïques, alors qu’à la même période, les responsables d’associations laïques s’alarment de la baisse du nombre de demandes de cérémonies", écrit-il dans son ouvrage.

    Les subterfuges du CAL

    Avec intérêt, David Koussens constate que "le nombre de cérémonies laïques étant parfois tellement faible""certains rapports annuels présentent les chiffres de façon à en euphémiser l’attrition. Ainsi, certaines régionales vont plutôt présenter le nombre de personnes qu’elles estiment avoir été 'touchées' par ces événements, c’est-à-dire le nombre de celles qui en étaient spectatrices sans être directement impliquées dans le rituel."

    Autre subterfuge: certaines régionales assimilent n'importe quel rituel non religieux à un rituel laïque. "Le procédé permet de présenter comme performant un modèle 'laïque' de cérémonies, alternatif à celui des Eglises (principalement de l’Eglise catholique), y amalgamant toutes celles qui n’ont pas été organisées avec le concours d’associations laïques", souligne le chercheur. "Or, il n’est pourtant pas avéré que les personnes qui ont sollicité ces cérémonies aient adhéré, de près ou de loin, aux idéaux portés par la laïcité organisée."

    Les effets de la sécularisation

    Caroline Sägesser confirme le peu d'intérêt pour les cérémonies organisées par le CAL. "Je pense que la laïcité est confrontée à une perte de mobilisation voire de simple intérêt pour ses activités." Elle rejoint aussi la thèse défendue par Koussens, selon laquelle la sécularisation de la société n'affecte pas seulement les religions, mais aussi la laïcité organisée. "Il est en effet difficile de rester mobilisé quand l’adversaire face auquel on s’est construit a perdu autant de sa puissance."

  • France : des églises à vendre ou à sauver

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    Eglises à vendre ou à sauver

    Article paru dans Chrétiens dans la Cité n°461 du 28 mars 2025

    Selon un rapport du Sénat 2500 et 5000 églises risquent de disparaître d’ici à 2030. Que faire ?

    La vente d’églises défraie la chronique. Le diocèse d’Arras a mis l’église Saint-Edouard de Lens sur leboncoin.fr avec cette annonce rédigée par son agence immobilière : « Vends maison 4 pièces 539 m2 - 362 500 €. Église idéalement située d’environ 539 m2 offrant de multiples possibilités. Laissez libre cours à votre imagination pour ce bien très rare à la vente. » De son côté, le diocèse de Nancy et de Toul vient de mettre en vente l’église Notre-Dame-de-Franchepré de Joeuf dont le maire envisage de transformer en musée du football, en hommage à l’enfance de Michel Platini. Sur patrice-besse.com sont actuellement proposées une église néogothique près de Clermont-Ferrand (380 000 €), une ancienne basilique classée Monument historique à 15 mn de Poitiers (950 000 €), sur une île de la Loire une église du 17e siècle également classée (100 000 €), une église du début du 20e siècle dans une ville moyenne de Bretagne (330 000 €), la chapelle de l’ancien carmel de Niort (220 000 €), etc. D’autres églises, invendables car non entretenues par les communes, sont détruites.

    Comment sauver nos clochers ? Question posée par France catholique (n°3894 du 21 mars). Les sénateurs proposent de « développer les usages partagés des édifices cultuels » délaissés par les fidèles. Un exemple : datant du XVIIe siècle, l’église Saint-Joseph de Villefranche-sur-Rouergue était fermée depuis vingt ans mais toujours consacrée. En mai 2015, l’association CAP Solidarité (association Culturelle de l’Atelier des Pères) a été créée afin de permettre sa réouverture. En 2019, c’est chose faite et au temps de Noël est installé le Village aveyronnais et sa crèche de 120 santons. Et deux messes y sont célébrées chaque année. Mais encore convient-il que les « usages partagés » soient compatibles avec le culte. L’abbé Renaud Bertrand, responsable de la Commission d’art sacré du diocèse de Luçon explique dans France catholique : « Rien de profane ne peut trouver place dans une église sacrée. L’église est le lieu de rencontre entre Dieu et son peuple. Ce qui pourrait être compatible doit découler de la vie évangélique et rapporter l’homme à Dieu. Par exemple, une exposition d’art sacré peut avoir sa place dans une église, à l’inverse d’une exposition profane. Si nous limitons l’usage de nos églises à la célébration des sacrements et à la prière c »ommunautaire, le risque est grand que de nombreux maires ferment leurs églises, au motif qu’il n’y a plus d’offices. »

    La jeune association Les Priants des campagnes œuvre pour mobiliser des groupes de prière pouvant assurer une présence dans les églises. Son prêtre référent, le Père Dominique de Lafforest, explique : « Notre objectif n’est pas ''la défense du patrimoine'', expression devenue banale. Ce que nous voulons c’est une prise de conscience de ce que l’on pourrait appeler ''l’âme'' de nos églises, chapelles, abbatiales, sanctuaires. Ils furent voulus, conçus, construits, entretenus, pour que la prière s’y élève. Les Priants des campagnes n’ont nullement la prétention de se substituer aux agents de l’entretien d’un patrimoine, fût-il qualifié de ''religieux''. Les églises où personne ne prie plus deviennent des musées, des ''coques vides''. En tant que baptisés il nous incombe de ''réveiller'' la foi en nos prières. C’est Jésus qui nous commande de prier en tout temps. En ouvrant des églises désertées, en sonnant les cloches, en faisant monter avec confiance notre prière, si humble qu’elle nous paraisse, nous savons – puisque c’est le Christ qui le dit – que nous contribuons à consoler son peuple désemparé, voire désespéré. L’appel des cloches console les gens, croyants ou pas."

  • Le phénomène de la pornographie chez les jeunes: Osons agir ensemble!

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    Bonjour, 

    Après le succès de nos soirées film/débat de 2024 qui mettaient le focus sur la problématique de la " transidentification" chez les mineurs, cette année c'est la thématique de la pornographie qui sera abordée.

    Elle sera présentée par des professionnels de la santé mentale des jeunes de l'asbl "Coeur-aCCord".

    Qu'ils le choisissent ou non, qu'ils en consomment ou non, la phénomène de la pornographie est au cœur des préoccupations de nos jeunes.  "Le porno, tout le monde en parle, mais on n'en parle pas vraiment!"

    Cette soirée est pour vous, parents, enseignants, accompagnateurs de jeunes.  Mais également pour vos jeunes de plus de 16 ans ! 

    Une soirée pour "COMPRENDRE" : en première partie, conférence par Catherine Jongen et/ou Dr Sophie Dechêne, cliniciennes, qui nous feront une présentation de la problématique au regard de leur expérience clinique.

    Une soirée pour "AGIR" : en seconde partie, un temps animé par des animatrices de l'asbl "Coeur-aCCord" qui proposeront des pistes pour concrètement aborder le sujet à la lumière de leur travail de terrain auprès des jeunes.  Les jeunes auront quant à eux un temps d'échange encadré par Catherine Jongen.

    "Le phénomène de la pornographie chez les jeunes: Osons agir ensemble!"

    Rejoignez-nous!  Toutes les conférences sont à 20h.

    Bruxelles - librairie UOPC: 30/03/25

    Limal - Salle st Martin: 01/04/25

    Dinant - Collège N-D: 07/04/25

    Bertrix - rue de Renaumont,69: 09/04/25

    Tournai - Frasnes-lez-Anvaing: 10/04/25